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La terre martyrisée: attaquée de tous côtésRéveillez-vous ! 1993 | 22 janvier
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La terre martyrisée: attaquée de tous côtés
EN JUIN dernier s’est tenu à Rio de Janeiro le Sommet de la Terre consacré aux problèmes d’environnement. Le même mois, la revue India Today a publié un éditorial de son rédacteur en chef adjoint Raj Chengappa. Il était intitulé “La terre blessée”. Les premiers paragraphes brossaient un tableau réaliste de la situation:
“En 1971, alors qu’il volait vers la lune à bord d’Apollo 14, Edgar Mitchell a eu de la terre une vision qui a soulevé son enthousiasme. ‘On dirait un joyau bleu et blanc, s’est-il extasié, s’adressant aux techniciens de Houston. Voilé par endroits par des spirales blanches qui s’enroulent lentement (...). Comme une petite perle noyée dans l’obscurité profonde d’une mer de mystère.’
“Vingt et un ans après, s’il devait retourner dans l’espace, équipé cette fois de lunettes spéciales lui permettant de voir les gaz invisibles de l’atmosphère terrestre, Mitchell découvrirait un spectacle bien différent. Il verrait d’énormes trous dans les boucliers d’ozone au-dessus de l’Antarctique et de l’Amérique du Nord. Au lieu d’un joyau bleu et blanc, il aurait sous les yeux une terre sale et sans éclat, couverte de tourbillons noirs de gaz carbonique et d’anhydride sulfureux.
“Si Mitchell prenait des photos du couvert forestier et les comparait avec celles prises en 1971, il serait surpris par la superficie qui a disparu. Et s’il branchait le télescope spécial lui permettant de se rendre compte de la saleté des eaux de la terre, il verrait les terres émergées sillonnées par des rubans de poison, et des boules sombres de goudron tapisser une bonne partie du plancher océanique. ‘Houston, émettrait-il, qu’avons-nous fait de la terre?’
“En réalité, il n’est pas nécessaire de monter à 36 000 kilomètres dans l’espace pour s’en rendre compte. Aujourd’hui, la pollution, nous pouvons la boire, la respirer, la sentir et la voir. En l’espace d’un siècle, et surtout ces 30 dernières années, l’homme a amené la terre au bord de la catastrophe. En libérant dans l’atmosphère une quantité excessive de gaz qui retiennent la chaleur, nous sommes en train de provoquer de dangereux changements climatiques. Les gaz de nos réfrigérateurs et de nos climatiseurs détruisent la couche d’ozone, ce qui nous expose au cancer de la peau et altère les structures génétiques des petits animaux. Nous avons également ravagé de vastes étendues de terre, détruit les forêts à une cadence suicidaire, déversé aveuglément des tonnes de poison dans les cours d’eau et les mers.
“La destruction de l’environnement est devenue la principale menace pesant sur l’humanité. Seul un mouvement d’envergure planétaire permettra d’éviter la catastrophe.”
Après avoir énuméré nombre de problèmes écologiques que les nations doivent s’appliquer à résoudre, Raj Chengappa conclut son éditorial par ces mots: “Tout cela doit être fait sans délai. Car ce qui est menacé, ce n’est plus l’avenir de vos enfants, c’est votre existence à vous, où que vous viviez.”
Les médecins de la terre se sont donc réunis au chevet de la malade. Ils palabrent, proposent des remèdes, mais ne parviennent pas à se mettre d’accord. Ils se chamaillent. ‘Elle n’est pas vraiment malade’, disent certains. ‘Elle est à l’agonie!’ s’insurgent d’autres. On parle à n’en plus finir, la liste des remèdes ne cesse de grossir, les médecins tergiversent à loisir, et l’état de la malade empire. Rien n’est fait. Il faut procéder à d’autres examens. On rédige des ordonnances qui ne sont jamais suivies d’effets. En réalité, une bonne partie de ce manège n’est hélas! qu’une tactique destinée à gagner du temps pour continuer à polluer et à faire des profits. La terre ne reçoit jamais de traitement, sa maladie s’aggrave, la crise s’accentue, et son martyre continue.
La terre et la vie qu’elle abrite sont extraordinairement complexes, liées l’une à l’autre. Les millions de créatures vivantes interdépendantes constituent ce qu’on appelle le tissu de la vie. Qu’on coupe un fil, et le tissu risque de s’effilocher. Qu’on fasse basculer un domino, et il en entraînera des dizaines d’autres dans sa chute. La destruction d’une forêt tropicale humide illustre bien ce phénomène.
Par le mécanisme de la photosynthèse, la forêt humide absorbe le gaz carbonique de l’air et libère de l’oxygène. Elle absorbe aussi d’énormes quantités d’eau pluviale, mais en utilise très peu pour produire sa nourriture. La plus grande partie retourne à l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Là, elle donne naissance à de nouveaux nuages et retombe sous forme de pluie pour combler les besoins de la forêt et des millions de plantes et d’animaux que celle-ci nourrit sous sa canopée.
Puis un jour, la forêt est abattue. À partir de ce moment-là, le gaz carbonique reste dans l’atmosphère comme une couverture et retient la chaleur du soleil. Peu d’oxygène est libéré, au détriment des animaux. Peu d’eau de pluie est recyclée pour d’autres précipitations. Par contre, la moindre ondée entraîne dans les cours d’eau la couche superficielle du sol nécessaire à la repousse de la végétation. Les rivières et les lacs se remplissent de boues, et les poissons meurent. Le limon est emporté jusqu’aux océans et recouvre les récifs tropicaux, provoquant leur mort. Des millions de plantes et d’animaux qui jusqu’alors pullulaient sous la canopée disparaissent, les fortes pluies qui arrosaient le pays diminuent, et le lent processus de la désertification s’installe. Il y eut une époque où l’immense désert africain du Sahara était couvert de végétation; aujourd’hui, cette mer de sable, la plus vaste du monde, menace certaines régions d’Europe.
Lors du Sommet de la Terre, les États-Unis et d’autres pays riches ont tenté de faire pression sur le Brésil et d’autres pays en développement pour qu’ils mettent un terme à l’abattage de leurs forêts. Selon une dépêche du New York Times, “les États-Unis avancent l’argument que les forêts, notamment les forêts tropicales, sont détruites à une cadence alarmante dans les pays en développement et que c’est la planète tout entière qui en fera les frais. Les forêts, disent-ils, appartiennent au monde, en ce qu’elles contribuent à la régulation du climat en absorbant le gaz carbonique, qui retient la chaleur; elles abritent aussi une proportion importante des espèces vivantes de la planète”.
Les pays en développement ont immédiatement dénoncé l’hypocrisie de cette position. Selon le New York Times, ils “regimbent devant ce qu’ils considèrent comme un attentat contre leur souveraineté par des pays qui abattent depuis longtemps leurs propres arbres à des fins commerciales et qui voudraient à présent que ce soit des pays qui luttent déjà pour leur survie économique qui assument la plus grosse part dans la préservation des forêts de la planète”. Une diplomate malaisienne n’a pas mâché ses mots. “Il n’est pas question, a-t-elle dit, que nous confiions nos forêts à la garde de ceux qui ont détruit les leurs et qui réclament maintenant les nôtres comme part d’héritage de l’humanité.” Aux États-Unis, la forêt primaire de la côte Ouest a été réduite à 10 % de sa taille initiale, et l’exploitation continue. Pourtant, les Américains voudraient que le Brésil, qui possède encore 90 % de sa forêt amazonienne, cesse tout abattage.
Ceux qui prêchent aux autres de préserver leurs forêts tout en détruisant les leurs sont comparables aux hommes décrits en Romains 2:21-23: “Toi donc, celui qui enseigne autrui, tu ne t’enseignes pas toi-même? Toi, celui qui prêche: ‘Ne vole pas’, tu voles? Toi, celui qui dit: ‘Ne commets pas d’adultère’, tu commets l’adultère? Toi, celui qui manifeste son horreur des idoles, tu pilles les temples? Toi qui tires orgueil de la loi, tu déshonores Dieu en transgressant la Loi?” Passage que l’on pourrait adapter ainsi pour la circonstance: ‘Toi, celui qui prêche: “Préserve tes forêts”, tu abats les tiennes?’
Étroitement lié à la destruction des forêts, le réchauffement de la planète est une autre source de préoccupation. Les échanges chimiques et thermiques qui se produisent dans l’atmosphère sont complexes, mais c’est un gaz bien précis, le gaz carbonique, qui suscite l’inquiétude, car il joue un rôle essentiel dans l’effet de serre. Des scientifiques du Centre de recherche Byrd Polar ont révélé l’année dernière que “tous les glaciers de montagne de moyenne et de basse altitude fondent et reculent — certains relativement vite — et que les marqueurs placés dans ces glaciers montrent que les 50 années écoulées ont été de loin les plus chaudes de tous les cinquantenaires” pour lesquels on dispose de données. Une trop faible teneur en gaz carbonique provoquerait un refroidissement du climat; un taux trop élevé entraînerait la fonte des calottes polaires et des glaciers, avec pour conséquence l’inondation des villes côtières.
À propos du gaz carbonique, India Today a écrit:
“Bien que le gaz carbonique ne représente qu’une infime proportion des gaz de l’atmosphère (0,03 %), sans lui notre planète serait aussi froide que la lune. En retenant la chaleur qu’émet la surface terrestre, il maintient la température du globe autour de 15 degrés Celsius, ce qui rend la vie possible. Mais si sa teneur augmentait, la terre pourrait devenir un sauna géant.
“S’il faut en croire les stations météorologiques du monde entier, la situation est préoccupante. Les années 80 ont connu six des sept étés les plus chauds depuis les premiers relevés météorologiques, il y a environ 150 ans. Apparemment à l’origine de ce phénomène: une augmentation de 26 % de la teneur atmosphérique en gaz carbonique par rapport à celle enregistrée avant la révolution industrielle.”
On montre du doigt les 1,8 milliard de tonnes de gaz carbonique dégagées annuellement par la combustion de carburants fossiles. Un traité attendu visant à davantage maîtriser les émissions de gaz carbonique a été tellement édulcoré lors du récent Sommet de la Terre qu’il a, dit-on, “déchaîné les foudres” des climatologues présents. L’un d’eux, particulièrement ulcéré, a dit: “On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était. Preuve est faite que le compte en banque des gaz de la planète n’est plus équilibré. Il faut agir, ou nous aurons bientôt sur les bras des millions de réfugiés de l’environnement.” Il faisait allusion à ceux qui fuiront les zones inondées.
Un autre dossier brûlant est celui des trous apparus dans la couche d’ozone, ce bouclier qui protège la terre des rayons ultraviolets, causes de cancer. Les principaux coupables sont ici les CFC (chlorofluorocarbones), produits utilisés dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les solvants de nettoyage, ainsi que comme agents gonflants dans la fabrication des mousses synthétiques. Dans de nombreux pays, ils servent encore de gaz propulseur pour les aérosols. Une fois parvenus dans la stratosphère, ils se décomposent sous l’action des rayons ultraviolets, provoquant la libération de chlore libre, dont un atome peut détruire au moins 100 000 molécules d’ozone. Cette réaction en chaîne provoque la formation de trous, des espaces où la concentration d’ozone a considérablement chuté, tant au-dessus de l’Antarctique que de l’hémisphère Nord, si bien que davantage d’ultraviolets atteignent la terre.
Ce rayonnement tue le phytoplancton et le krill, premiers maillons de la chaîne alimentaire des océans. Il provoque aussi des mutations dans les molécules d’ADN, support du code génétique. Les cultures sont touchées. Les ultraviolets causent également des cataractes et des cancers de la peau chez les humains. Lorsque les chercheurs de la NASA ont découvert de fortes concentrations de monoxyde de chlore au-dessus des régions septentrionales des États-Unis, du Canada, d’Europe et de Russie, l’un d’eux a déclaré: “Tout le monde devrait s’en inquiéter. C’est beaucoup plus grave que nous le pensions.” Lester Brown, président de l’Institut Worldwatch, a dit: “Les scientifiques estiment que l’accélération de l’amincissement de la couche d’ozone dans l’hémisphère Nord provoquera au cours des 50 prochaines années 200 000 décès supplémentaires par cancer de la peau rien qu’aux États-Unis. À l’échelle mondiale, des millions de vies sont menacées.”
Autre sujet préoccupant: la biodiversité, c’est-à-dire la préservation du plus grand nombre possible de plantes et d’animaux dans leur milieu naturel. La revue Discover a publié un extrait de La diversité de la vie (angl.), récent ouvrage du biologiste Edward Wilson, dans lequel l’auteur dresse l’inventaire des milliers d’espèces d’oiseaux, de poissons et d’insectes, ainsi que des formes de vie généralement considérées comme de peu d’importance, qui sont d’ores et déjà éteintes: “Nombre d’espèces disparues sont des mycorhizes, des champignons symbiotiques qui aident les plantes à absorber les éléments nutritifs par leurs racines. Les écologistes se sont longtemps demandé ce qui arriverait aux écosystèmes terrestres si ces champignons disparaissaient. Nous allons bientôt le savoir.”
Dans ce livre, M. Wilson pose également la question — et y répond — de l’importance de la préservation des espèces:
“Quelle différence cela fait-il si certaines espèces s’éteignent, voire que la moitié des espèces de la terre disparaissent? Voilà ce que cela fait: des sources de données scientifiques inédites seront perdues; une immense richesse biologique potentielle sera détruite; des médicaments, des produits agricoles, des produits pharmaceutiques, du bois, des fibres, de la pâte à papier, de la végétation reconstituante pour le sol, des substituts du pétrole et d’autres produits ou sources d’agrément resteront à jamais inconnus. Dans certains milieux, il est de bon ton de mépriser le petit et l’obscur, les bestioles et les mauvaises herbes. C’est oublier qu’un obscur papillon de nuit d’Amérique du Sud a évité que les pâturages australiens ne soient envahis par les cactus, que la pervenche de Madagascar a fourni le remède contre la maladie de Hodgkin et la leucémie lymphoïde de l’enfant, que l’écorce d’un certain if porte l’espoir des victimes du cancer des ovaires et du cancer du sein, qu’une substance chimique contenue dans la salive des sangsues permet de dissoudre les caillots sanguins en chirurgie. Et la liste de ces bienfaits est longue malgré le peu de recherches réalisées jusqu’alors dans ce domaine.
“Perdu dans une rêvasserie amnésique, il est également facile d’ignorer les services que les écosystèmes rendent à l’humanité. Ils enrichissent le sol et fabriquent l’air que nous respirons. Sans eux, la race humaine aurait une vie courte et pénible.”
Comme le dit l’expression consacrée — banalisée mais tellement vraie —, ce qui précède n’est que la partie visible de l’iceberg. Quand le martyre de la terre cessera-t-il? Qui y mettra fin? Réponse dans l’article suivant.
[Entrefilet, page 4]
L’immense désert du Sahara était autrefois couvert de végétation.
[Entrefilets, page 5]
‘Toi, celui qui prêche: “Préserve tes forêts”, tu abats les tiennes?’
Trop peu de gaz carbonique, et le froid s’installe.
Trop de gaz carbonique, et c’est la fonte des glaciers.
[Entrefilets, page 6]
“Quelle différence cela fait-il si certaines espèces s’éteignent?”
Sans les micro-organismes, l’existence de la race humaine serait courte et pénible.
[Illustrations, page 7]
La forêt humide amazonienne dans toute sa beauté virginale.
Une forêt humide après le passage de l’homme.
[Crédits photographiques]
Abril Imagens/João Ramid
F4/R. Azoury/Sipa
[Illustration, page 8]
Décharge de produits chimiques toxiques polluant l’air, l’eau et le sol.
[Crédit photographique]
Feig/Sipa
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Le sauvetage de la terre est pour bientôtRéveillez-vous ! 1993 | 22 janvier
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Le sauvetage de la terre est pour bientôt
STEPHEN WOLF, président et responsable du comité directeur de la compagnie United Airlines, a écrit dans un éditorial: “Que l’on soit écologiste ou pas, on ne peut nier que la menace qui plane au-dessus de la faune et des contrées sauvages jette une ombre sinistre sur toute la terre et que, en dernière analyse, ce sont toutes les espèces, y compris l’espèce humaine, qui sont menacées. Comme on l’a dit: ‘Ce n’est pas nous qui avons tissé le tissu de la vie; nous n’en sommes qu’un fil. Quoi que nous fassions au tissu, c’est à nous que nous le faisons.’” Paroles de sagesse.
Il a ajouté: “Nous sommes la cause [des problèmes]. Et nous sommes la seule solution.” En cela, il n’a qu’à moitié raison: nous sommes effectivement la cause des problèmes, mais nous n’en sommes pas la solution. Et rien ne montre que nous le devenons. Certes, des progrès sont réalisés, mais ils sont bien insignifiants en comparaison des dommages qui continuent d’être causés à travers le monde.
L’année dernière, Al Gore a écrit La terre en équilibre: écologie et esprit humain (angl.), ouvrage dans lequel il dénonce l’aggravation de la crise écologique mondiale. Il dit notamment ceci: “Plus je cherche les raisons de la crise écologique mondiale, plus je suis convaincu qu’elle est la manifestation d’une crise interne qu’à défaut de mieux je qualifierais de spirituelle.”
De fait, c’est bien d’une crise spirituelle qu’il s’agit. D’un effondrement de l’esprit humain. D’une volonté de sacrifier la beauté naturelle de la terre et ses ressources, la vie de milliers d’espèces végétales et animales, et même la santé et la vie des humains. C’est aussi un manque total d’égards vis-à-vis des enfants et des petits-enfants qui hériteront d’une terre ravagée. C’est enfin une ingratitude et un mépris flagrant envers Celui qui a créé la terre et l’a aménagée pour qu’elle devienne la demeure des humains.
Ésaïe 45:18 parle de Jéhovah comme du “Créateur des cieux, Lui, le vrai Dieu, celui qui a formé la terre et qui l’a faite, Lui, celui qui l’a solidement établie, qui ne l’a pas créée pour rien, qui l’a formée pour être habitée”. Au commencement, Dieu a placé l’homme sur la terre pour qu’il en prenne soin: “Jéhovah Dieu prit l’homme et l’installa dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour en prendre soin.” (Genèse 2:15). Bien que créé parfait, Adam renonça à la perfection pour suivre sa propre voie. Il n’accomplit pas la tâche qui lui avait été confiée de ‘prendre soin de la terre’.
Cette attitude d’esprit a persisté jusqu’à nos jours, à tel point que le saccage de la terre est devenu une question brûlante. “Le vrai Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans.” (Ecclésiaste 7:29). “Ils ont agi d’une manière désastreuse; ils ne sont pas ses enfants, la tare est leur. Génération perverse et tortueuse!” (Deutéronome 32:5). Malgré cela, la terre continuera d’être habitée, mais pas par une génération perverse et tortueuse. Le psalmiste a écrit en effet qu’au temps fixé par Dieu, seuls “les justes posséderont la terre”. — Psaume 37:29.
Jéhovah se soucie de la terre
Lorsque Jéhovah eut achevé l’aménagement de la terre, il “vit tout ce qu’il avait fait et voici que cela était très bon”. Il souhaitait qu’il en fût toujours ainsi. Il avait planté un jardin magnifique en Éden et y avait installé Adam pour qu’il en prenne soin. La végétation qui y poussait n’était pas réservée à l’usage exclusif de l’homme. Dieu avait dit: “À toute bête sauvage de la terre, et à toute créature volante des cieux, et à tout ce qui se meut sur la terre, qui a en soi vie d’âme, j’ai donné toute végétation verte pour nourriture.” — Genèse 1:30, 31.
Plus tard, la Loi mosaïque donnée à Israël renfermait des instructions relatives à la préservation du pays. Tous les sept ans, il devait y avoir “pour la terre un sabbat de repos complet”. Ce qui poussait de lui-même cette année-là ne devait pas être récolté, mais laissé aux pauvres ainsi qu’‘à l’animal domestique, et à la bête sauvage qui est dans le pays’. — Lévitique 25:4-7.
Jéhovah avait déjà montré son souci de préserver les espèces au temps du déluge lorsqu’il avait demandé à Noé de faire entrer un ou plusieurs couples de chaque animal dans l’arche. On retrouve ce souci dans l’alliance de la Loi. Par exemple, le taureau qui foulait le grain ne devait pas être muselé. Il avait le droit de manger une partie du grain. On ne devait pas mettre un taureau et un âne sous le même joug pour labourer; le plus petit et le plus faible des deux en aurait souffert. Quelqu’un qui voyait une bête de somme en difficulté devait l’aider, même si son propriétaire était un ennemi et même s’il devait pour cela se livrer à une forme de travail pendant le sabbat (Exode 23:4, 5; Deutéronome 22:1, 2, 10; 25:4; Luc 14:5). On pouvait prendre les œufs ou les oisillons dans un nid, mais la mère devait être laissée en liberté, afin d’éviter l’extinction de l’espèce. Jésus a dit que, bien que les moineaux aient peu de valeur, ‘pas un seul d’entre eux ne tombe à terre à l’insu de Dieu’. — Matthieu 10:29; Deutéronome 22:6, 7.
Sous l’inspiration divine, le psalmiste a écrit: “À Jéhovah appartiennent les cieux, mais la terre, il l’a donnée aux fils des hommes.” (Psaume 115:16). En Matthieu 5:5, Jésus a promis: “Heureux ceux qui sont doux de caractère, puisqu’ils hériteront de la terre.” Pensez-vous que Jéhovah puisse léguer une terre polluée? Si vous possédiez une belle maison que vous souhaitez léguer à vos enfants, y laisseriez-vous des locataires qui détériorent l’intérieur et saccagent le jardin? Ne prendriez-vous pas plutôt des mesures pour les expulser et procéder aux réparations qui s’imposent avant de la transmettre à vos enfants?
C’est ainsi que Jéhovah a agi avant d’introduire les Israélites dans le pays qu’il avait promis de leur donner. Il a expulsé les Cananéens qui, par leur immoralité grossière, avaient souillé le pays. En même temps, il a averti les Israélites qu’ils seraient chassés à leur tour s’ils imitaient les Cananéens. On trouve cette mise en garde en Lévitique 18:24-28:
“Ne vous rendez impurs par aucune de ces choses [inceste, sodomie, bestialité, effusions de sang], car c’est par toutes ces choses que se sont rendues impures les nations que je chasse de devant vous. Aussi le pays est-il impur, et je ferai venir sur lui la punition pour sa faute, et le pays vomira ses habitants. Et vous, vous devrez garder mes ordonnances et mes décisions judiciaires, et vous ne devrez faire aucune de toutes ces choses détestables, que ce soit l’indigène ou le résident étranger qui réside comme étranger au milieu de vous. Car toutes ces choses détestables, les hommes du pays qui furent avant vous, ils les ont faites, si bien que le pays est impur. Alors le pays ne vous vomira pas pour l’avoir souillé, comme il vomira assurément les nations qui étaient avant vous.”
Hélas! Israël souilla le pays en se livrant aux mêmes actes d’immoralité grossière que les Cananéens. Fidèle à sa parole, Jéhovah expulsa les Israélites en se servant des Babyloniens, qui les emmenèrent en captivité à Babylone. Longtemps avant ces événements, Ésaïe, prophète de Jéhovah, avait transmis l’avertissement suivant aux Israélites: “Voici que Jéhovah vide le pays et le réduit en solitude, et il en a défiguré la face et en a dispersé les habitants. Et le pays a été contaminé sous ses habitants, car ils ont contourné les lois, changé la prescription, rompu l’alliance de durée indéfinie. C’est pourquoi l’imprécation a dévoré le pays, et ceux qui l’habitent sont tenus pour coupables. C’est pourquoi les habitants du pays ont décru en nombre, et il n’est resté que très peu d’hommes mortels.” — Ésaïe 24:1, 5, 6.
Le saccage de ceux qui saccagent la terre
Nous vivons aujourd’hui une situation similaire. Les livres, les revues, les journaux, la télévision, la vidéo et autres médias transmettent généralement l’image d’une société sexuellement dépravée, violente et politiquement corrompue. Des industriels cupides polluent sans scrupules, allant jusqu’à exporter dans des pays en développement à la législation moins regardante des produits que les pays riches interdisent en raison de leur nocivité. La Bible demande aux chrétiens de rejeter une telle conduite:
“Voici donc ce que je dis et atteste dans le Seigneur: ne continuez plus à marcher comme marchent aussi les nations dans la stérilité de leur intelligence; ces gens, en effet, sont mentalement dans les ténèbres et éloignés de la vie qui appartient à Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’insensibilité de leur cœur. Ayant perdu tout sens moral, ils se sont livrés à l’inconduite, pour pratiquer avec avidité toute sorte d’impureté.” — Éphésiens 4:17-19; 2 Timothée 3:1-5.
Si l’environnement est pollué, l’esprit humain l’est aussi. La terre est pourvue de systèmes de sécurité qui assurent son équilibre dans tous les domaines. Étant tombé dans le péché, l’homme a vu sa conscience, son système de sécurité, se corrompre. La pollution de la terre est l’une des conséquences de cette corruption. Désormais, Dieu seul peut faire échec à l’homme. Lui seul peut secourir la terre. Révélation 11:18 nous donne l’assurance qu’il le fera, qu’il va “saccager ceux qui saccagent la terre”.
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