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EstonieAnnuaire 2011 des Témoins de Jéhovah
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“ En 1950, raconte Lembit Toom, nous avons reçu d’Allemagne quelques numéros de La Tour de Garde dont nous voulions faire profiter tous nos compagnons chrétiens d’Estonie. ”
Une assemblée est donc prévue à l’intérieur d’une grange, dans une région isolée. Le KGB, mis au courant, prépare un coup de filet. Il tend une embuscade en plaçant deux camions pleins de soldats à la gare où les frères et sœurs doivent descendre. Non loin de là, pour indiquer la direction de l’assemblée, trois Témoins se tiennent à côté d’une borne kilométrique. Ayant entendu un drôle de bruit dans les bois, l’un d’eux va voir ce qui se passe. Et tout à coup il se retrouve face à un pistolet ! Les soldats le ramènent auprès des deux autres et tous trois sont arrêtés.
Dès que Lembit Toom s’en rend compte, avec Ella Kikas (qui deviendra sa femme), il saute sur sa moto et fonce à toute allure vers un arrêt précédant celui où les soldats attendent. Lembit et Ella se précipitent dans les wagons et font descendre tous les frères et sœurs.
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[Encadré/Illustration, page 191]
Elle n’a jamais été réduite au silence
ELLA TOOM
NAISSANCE 1926
BAPTÊME 1946
EN BREF Condamnée à 13 ans d’emprisonnement, mais relâchée après 5 ans et 6 mois.
◼ “ LES autorités m’ont mise en isolement cellulaire pendant trois jours, raconte-t-elle, pour me faire renoncer à ma foi afin que je ne parle plus à personne du gouvernement de Dieu et que je n’y croie plus. Des fonctionnaires m’ont crié : ‘ Nous allons faire en sorte que même le nom Jéhovah soit oublié en Estonie ! Tu pars dans un camp et les autres en Sibérie ! ’ Railleurs, ils ont ajouté : ‘ Où est ton Jéhovah ? ’ J’ai refusé de trahir. Mieux vaut être dans un camp avec Dieu que chez soi sans Dieu. Même derrière les barbelés, je ne me suis jamais sentie incarcérée. J’ai toujours eu l’impression que Jéhovah avait permis que j’y sois pour que je prêche dans un nouveau territoire.
“ Dans un camp, j’avais l’habitude de me promener chaque jour avec une personne qui manifestait de l’intérêt. Mais, une fois, nous avons décidé de ne pas sortir. Par la suite, j’ai appris que, ce jour-là, des fanatiques religieux avaient prévu de me noyer dans la rivière en raison de ma prédication. ” Ella n’a jamais été réduite au silence par des opposants. Elle sert toujours Jéhovah fidèlement comme pionnière permanented.
[Note de l’encadré]
d Sa biographie est parue dans Réveillez-vous ! d’avril 2006, pages 20-24.
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[Encadré/Illustrations, pages 193, 194]
“ Jéhovah, que ta volonté se fasse ”
LEMBIT TOOM
NAISSANCE 1924
BAPTÊME 1944
EN BREF En Estonie durant l’occupation allemande, puis dans un camp de travail sibérien de 1951 à 1956.
◼ LEMBIT est un des nombreux jeunes Témoins qui, ayant refusé d’être enrôlés dans l’armée allemande, ont dû se cacher. Une nuit, des policiers ont fait une descente dans la ferme où il logeait. Ils avaient été informés qu’un homme suspect s’y cachait. Lembit a vite dissimulé son lit et s’est glissé à moitié vêtu dans le vide sanitaire. Le bruit des bottes des policiers résonnait juste au-dessus de sa tête.
Un policier a braqué son pistolet sur la tête du fermier et a crié : “ Quelqu’un se cache dans cette maison. Comment peut-on aller sous le plancher ? ” Le fermier est resté muet.
“ Si celui qui s’y cache ne sort pas, on va jeter une grenade sous le plancher ! ” a hurlé le policier.
Ensuite, tandis que les policiers cherchaient à l’apercevoir, Lembit a vu la lueur de leurs torches. Tout ce qu’il pouvait faire à présent, c’était prier : “ Jéhovah, que ta volonté se fasse. ”
“ La tension nerveuse à laquelle j’étais soumis, se souvient Lembit, était quasi insupportable. J’ai rampé plus loin, sur le point de sortir. ”
Puis il s’est allongé calmement et, après quelques minutes extrêmement angoissantes, la police est partie. Il n’a pas bougé pendant une heure au cas où elle reviendrait, mais il a quitté la ferme avant le lever du jour pour se trouver une autre cachette.
Sous le régime soviétique, Lembit a rencontré d’autres épreuves. “ J’ai été condamné à passer dix ans dans le camp sibérien de Norilsk, à 8 000 kilomètres de l’Estonie. Cela voulait dire trimer dans une mine de nickel à ciel ouvert. Les conditions de vie dans le camp étaient médiocres et le travail exténuant. Dans le nord de l’Union soviétique, au-dessus du cercle arctique, les hivers sont rudes. La température peut tomber à – 30 °C et parfois bien plus bas. L’hiver, pendant deux mois, le soleil ne se lève pas. ”
Après cinq ans de travaux forcés, Lembit a été libéré et, en 1957, il a épousé Ella Kikas. Au fil des ans, il a participé à la traduction et à l’impression de publications. Il est connu pour être un ancien chaleureux et compréhensif, toujours prêt à fortifier ses compagnons par un texte bibliquee.
[Note de l’encadré]
e Sa biographie est parue dans Réveillez-vous ! du 22 février 1999, pages 10-16.
[Illustration]
Lembit et Ella Toom.
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