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L’évolution : une théorie sans fondement ?Réveillez-vous ! 1997 | 8 mai
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La complexité irréductible : pierre d’achoppement de l’évolution ?
Lorsque Darwin a élaboré sa théorie, les scientifiques ne connaissaient pour ainsi dire rien à l’incroyable complexité de la cellule vivante. La biochimie moderne, qui étudie la vie à l’échelle moléculaire, a dévoilé une partie de cette complexité. Elle a également soulevé de sérieuses questions et des doutes au sujet de la théorie de Darwin.
Les composants des cellules sont faits de molécules. Les cellules sont les éléments de base de toute créature vivante. Le professeur Michael Behe, qui est catholique, croit que l’évolution explique le développement final des animaux. Toutefois, il doute sérieusement qu’elle puisse expliquer l’existence de la cellule. Il parle des mécanismes moléculaires qui “ transportent des chargements d’un endroit à l’autre de la cellule en empruntant des ‘ routes ’ constituées d’autres molécules. [...] Les cellules sont dotées de mécanismes pour se déplacer, pour se diviser et pour ingérer de la nourriture. Bref, des mécanismes moléculaires très élaborés contrôlent chaque processus cellulaire. Les détails du vivant sont donc ajustés avec soin, et les mécanismes de la vie sont extrêmement complexes ”.
À quelle échelle cette activité se déroule-t-elle ? Le diamètre d’une cellule type n’est que de 0,03 mm ! Dans cet espace infinitésimal s’accomplissent des fonctions complexes essentielles à la vie (voir le schéma pages 8-9). Rien d’étonnant qu’on ait dit : “ Le point crucial, c’est que la cellule — le fondement même de la vie — est d’une sidérante complexité. ”
Le professeur Behe affirme que la cellule ne peut fonctionner qu’en tant qu’entité complète. Elle n’aurait donc pas été viable au cours des changements lents et progressifs induits par l’évolution. Il utilise l’exemple d’une souricière. Ce dispositif très simple ne peut fonctionner que lorsque tous les éléments qui le composent sont assemblés. Chacun de ces éléments pris isolément — la base, le ressort, la tige de maintien, la barre articulée, le crochet — ne constitue pas la souricière et ne peut fonctionner comme telle. Toutes les pièces doivent être là simultanément et être assemblées pour que ce soit une souricière. De même, une cellule ne peut fonctionner en tant que telle si tous les éléments qui la composent ne sont pas réunis. L’auteur utilise cette illustration pour expliquer ce qu’il appelle la “ complexité irréductibleb ”.
Cela constitue un obstacle de taille pour le prétendu processus évolutif, qui suppose l’acquisition graduelle de caractères utiles. Darwin savait que sa théorie d’une évolution graduelle par sélection naturelle rencontrerait une difficulté non négligeable. Il a reconnu : “ Si l’on arrivait à démontrer qu’il existe un organe complexe qui n’ait pas pu se former par une série de nombreuses modifications graduelles et légères, ma théorie ne pourrait certes plus se défendre. ” — L’origine des espèces.
La complexité irréductible de la cellule est un obstacle majeur à la théorie de Darwin. En tout premier lieu, l’évolution ne peut expliquer comment on serait passé de la matière inerte à la matière vivante. Puis vient le problème de la première cellule complexe, contrainte de surgir d’un seul coup complètement constituée. En d’autres termes, la cellule (la souricière de notre exemple) était obligée de sortir de nulle part, assemblée et en état de marche !
La complexité irréductible de la coagulation sanguine
On trouve un autre exemple de complexité irréductible dans un processus auquel nous ne prêtons pour la plupart que peu d’attention et qui se produit lorsque nous nous blessons. Il s’agit de la coagulation sanguine. Généralement, tout liquide se mettra à couler si le récipient qui le contient est percé, et l’écoulement continuera jusqu’à ce que le contenant soit vide. Pourtant, lorsque nous nous piquons ou nous coupons, l’écoulement est rapidement arrêté par la formation d’un caillot. Or, comme les médecins le savent, “ la coagulation sanguine est un système très élaboré, d’une grande complexité, faisant intervenir de nombreuses protéines interdépendantes ”. Celles-ci activent ce qu’on appelle la cascade de la coagulation. Ce délicat processus de guérison “ dépend entièrement de la synchronisation et de la vitesse à laquelle se produisent les différentes réactions ”. Autrement, le sang d’une personne pourrait entièrement coaguler et se solidifier, ou au contraire ne pas arrêter de couler. Synchronisation et rapidité sont donc déterminantes.
La biochimie révèle que la coagulation sanguine met en œuvre de nombreux facteurs tous plus indispensables les uns que les autres. Le professeur Behe soulève cette question : “ Une fois que la coagulation a débuté, qu’est-ce qui l’empêche de se poursuivre jusqu’à ce que tout le sang [...] passe à l’état solide ? ” Il explique que “ la formation, la limitation, la solidification et la dissolution d’un caillot de sang ” constituent un système biologique intégré. Si l’un des éléments ne fonctionne pas, l’ensemble du système ne fonctionne pas.
Russell Doolittle, évolutionniste et professeur de biochimie dans une université de Californie, a soulevé la question suivante : “ Comment donc ce processus complexe et à l’équilibre fragile a-t-il évolué ? [...] Voici le paradoxe : si l’activation de chaque protéine dépendait d’une autre, comment le système pouvait-il se constituer ? De quelle utilité aurait été n’importe quelle partie du plan si tout le reste n’y était pas ? ” Doolittle tente d’expliquer l’origine du processus en employant des arguments évolutionnistes. Toutefois, le professeur Behe fait remarquer qu’il aurait fallu “ une chance énorme pour que les bons gènes se trouvent placés au bon endroit ”. Il montre que les explications simplistes de Doolittle masquent d’énormes obstacles.
Ainsi, l’une des principales objections au modèle évolutionniste est l’incontournable obstacle de la complexité irréductible. Le professeur Behe affirme : “ J’ajouterais que la sélection naturelle, le moteur de l’évolution darwinienne, ne fonctionne que s’il y a quelque chose à sélectionner — quelque chose qui est utile tout de suite, pas dans l’avenir. ”
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L’évolution : une théorie sans fondement ?Réveillez-vous ! 1997 | 8 mai
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a Abrégé en La boîte noire de Darwin dans la suite de ce dossier.
b Par “ complexité irréductible ”, le professeur Behe entend “ un système unique, composé d’éléments compatibles qui interagissent pour réaliser les fonctions élémentaires ; le retrait de n’importe lequel des éléments provoque l’arrêt du système ”. (La boîte noire de Darwin.) Il s’agit donc du niveau de complexité minimum permettant à un système de fonctionner.
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