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Formez votre cœur pour craindre JéhovahLa Tour de Garde 2001 | 1er décembre
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Formez votre cœur pour craindre Jéhovah
“ Si seulement ils formaient leur cœur pour me craindre et pour garder tous mes commandements, toujours ! ” — DEUTÉRONOME 5:29.
1. Pourquoi sommes-nous sûrs que les humains seront un jour libérés de la crainte ?
LA CRAINTE hante l’humanité depuis des siècles. Des millions de personnes vivent quotidiennement dans la crainte de la faim, de la maladie, de la criminalité ou de la guerre. Pour cette raison, le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme appelle de ses vœux l’instauration d’un monde où tous les humains seront libérés de la terreura. Ce monde, justement, Dieu en personne nous assure qu’il existera un jour — mais non sous l’impulsion humaine. Par son prophète Mika, il nous fait la promesse d’un monde de justice où ‘ il n’y aura personne qui fasse trembler ’ ses serviteurs. — Mika 4:4.
2. a) En quels termes les Écritures nous engagent-elles à craindre Dieu ? b) Quelles questions soulève notre obligation de craindre Dieu ?
2 Cela dit, il existe une forme de crainte qui est bénéfique. Tout au long des Écritures, Jéhovah invite ses serviteurs à le craindre. Aux Israélites, Moïse a dit : “ C’est Jéhovah ton Dieu que tu craindras, et c’est lui que tu serviras. ” (Deutéronome 6:13). Des siècles plus tard, Salomon écrira : “ Crains le vrai Dieu et garde ses commandements. Car c’est là toute l’obligation de l’homme. ” (Ecclésiaste 12:13). Nous-mêmes, à travers l’œuvre de témoignage que nous accomplissons sous la direction angélique, nous encourageons tous nos semblables ‘ à craindre Dieu et à lui rendre gloire ’. (Révélation 14:6, 7.) En plus de craindre Jéhovah, les chrétiens doivent l’aimer de tout leur cœur (Matthieu 22:37, 38). Mais comment peut-on aimer Dieu tout en le craignant ? Pourquoi est-il nécessaire de craindre un Dieu d’amour ? Quel intérêt avons-nous à craindre Dieu ? Pour répondre à ces questions, il nous faut d’abord comprendre ce qu’est la crainte de Dieu et le rôle fondamental qu’elle joue dans notre relation avec lui.
Admiration, révérence et crainte
3. Qu’implique la crainte de Dieu ?
3 Tout chrétien devrait craindre le Créateur. Cette crainte particulière peut se définir comme un “ effroi [mêlé d’admiration] et un profond respect envers le Créateur, une peur salutaire de lui déplaire ”. La crainte de Dieu influence donc deux aspects fondamentaux de notre vie : notre état d’esprit envers Dieu et notre état d’esprit envers toute conduite qu’il hait. Compte tenu de leur importance, ces deux aspects méritent toute notre attention. Comme le fait remarquer William Vine dans son Dictionnaire interprétatif des mots du Nouveau Testament (angl.), cette crainte révérencielle est pour le chrétien ‘ une force déterminante qui gouverne tant sa vie spirituelle que morale ’.
4. Comment cultiver de l’admiration et de la révérence envers le Créateur ?
4 Comment cultiver de l’admiration et de la révérence envers le Créateur ? La vue d’un paysage grandiose, d’une cataracte impressionnante ou d’un coucher de soleil spectaculaire nous remplit d’une admiration respectueuse. Ce sentiment est encore plus intense quand, avec les yeux de la foi, nous voyons la main de Dieu derrière ces œuvres de la création. De plus, comme le roi David, nous percevons notre insignifiance en comparaison de la création prodigieuse de Jéhovah. “ Quand je vois tes cieux, les œuvres de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as préparées, qu’est-ce que le mortel pour que tu penses à lui ? ” (Psaume 8:3, 4). De cette admiration profonde naît la révérence, laquelle nous incite à rendre grâces à Jéhovah et à le louer pour tout ce qu’il fait en notre faveur. David a également écrit : “ Je te louerai de ce que, d’une si redoutable manière, je suis fait si merveilleusement. Tes œuvres sont prodigieuses, et mon âme le sait parfaitement. ” — Psaume 139:14.
5. Pourquoi devrions-nous craindre Jéhovah, et qui nous donne un bel exemple sous ce rapport ?
5 L’admiration et la révérence engendrent une crainte salutaire et respectueuse du pouvoir que Dieu détient en tant que Créateur et de l’autorité que lui confère sa qualité de Souverain légitime de l’univers. Dans une vision, l’apôtre Jean a entendu cette proclamation de “ ceux qui sortent vainqueurs de la bête sauvage, et de son image ” (les disciples oints du Christ dans leur position céleste) : “ Grandes et prodigieuses sont tes œuvres, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant. Justes et vraies sont tes voies, Roi d’éternité. Qui ne te craindra vraiment pas, Jéhovah, et qui ne glorifiera pas ton nom ? ” (Révélation 15:2-4). Leur crainte de Dieu, née d’une révérence profonde pour sa majesté, incite ceux qui règnent avec Christ dans le Royaume des cieux à honorer Dieu comme l’autorité suprême. Quand nous considérons tout ce que Jéhovah a accompli et la justice avec laquelle il gouverne l’univers, n’avons-nous pas toutes les raisons de le craindre ? — Psaume 2:11 ; Jérémie 10:7.
6. Pourquoi devrions-nous éprouver une peur salutaire de déplaire à Jéhovah ?
6 Outre l’admiration et la révérence, la crainte de Dieu doit s’accompagner d’une peur salutaire de lui déplaire ou de lui désobéir. N’oublions pas en effet que, quoique “ lent à la colère et abondant en bonté de cœur ”, “ en aucun cas [Jéhovah] n’accordera l’exemption de punition ”. (Exode 34:6, 7.) Si bienveillant et miséricordieux qu’il soit, il ne tolère pas l’injustice et les méfaits volontaires (Psaume 5:4, 5 ; Habaqouq 1:13). On ne peut impunément s’opposer à lui ni pratiquer sciemment et sans se repentir ce qui est méchant à ses yeux. Ainsi que l’a écrit l’apôtre Paul, “ c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ”. Quand on y réfléchit, la crainte salutaire de se retrouver dans une telle situation est une protection. — Hébreux 10:31.
“ C’est à lui que vous vous attacherez ”
7. Quelles raisons avons-nous d’avoir confiance dans le pouvoir salvateur de Jéhovah ?
7 La crainte révérencielle de Dieu conjuguée à une conscience aiguë de sa puissance produisent la confiance. De même qu’un petit enfant se sent protégé à côté de son père, nous nous sentons en sécurité et en confiance sous la direction de Jéhovah. Notez ce qu’ont éprouvé les Israélites une fois que Jéhovah les eut conduits hors d’Égypte : “ Israël put voir [...] la grande main que Jéhovah avait mise en action contre les Égyptiens ; et le peuple se mit à craindre Jéhovah et à avoir foi en Jéhovah. ” (Exode 14:31). Un épisode de la vie d’Élisha atteste également que “ l’ange de Jéhovah campe autour de ceux qui le craignent, et [qu’]il les délivre ”. (Psaume 34:7 ; 2 Rois 6:15-17.) De même, l’histoire moderne du peuple de Jéhovah et sans doute aussi votre propre expérience confirment que Dieu exerce sa force en faveur de ses serviteurs (2 Chroniques 16:9). Tout cela fait grandir en nous la conviction que “ dans la crainte de Jéhovah il y a une solide confiance ”. — Proverbes 14:26.
8. a) Pourquoi la crainte de Dieu nous incite-t-elle à marcher dans ses voies ? b) Expliquez comment nous devrions nous ‘ attacher ’ à Jéhovah.
8 Outre qu’elle renforce notre confiance en lui, la crainte salutaire de Dieu nous incite à marcher dans ses voies. Lorsqu’il a inauguré le temple, Salomon a prié Jéhovah en ces termes : “ Qu’ils [les Israélites] te craignent, en marchant dans tes voies, tous les jours qu’ils seront en vie sur la surface du sol que tu as donné à nos ancêtres. ” (2 Chroniques 6:31). Des siècles auparavant, Moïse avait adressé cette exhortation à la nation : “ C’est à la suite de Jéhovah votre Dieu que vous marcherez, et c’est lui que vous craindrez, et ce sont ses commandements que vous garderez, et c’est sa voix que vous écouterez, et c’est lui que vous servirez, et c’est à lui que vous vous attacherez. ” (Deutéronome 13:4). Comme le montrent bien ces versets, le désir de marcher dans les voies de Jéhovah et de s’‘ attacher ’ à lui découle de la confiance qu’il nous inspire. Ainsi, la crainte de Dieu nous amène à obéir à Jéhovah, à le servir, à nous attacher à lui, tel un petit enfant qui se cramponne à son père en qui il a une confiance totale. — Psaume 63:8 ; Isaïe 41:13.
Aimer Dieu, c’est le craindre
9. Quel rapport y a-t-il entre l’amour pour Dieu et la crainte de Dieu ?
9 Selon les Écritures, craindre Dieu n’exclut nullement de l’aimer. Au contraire. Les Israélites avaient d’ailleurs reçu l’instruction “ de craindre Jéhovah [...] de manière à marcher dans toutes ses voies, et de manière à l’aimer ”. (Deutéronome 10:12.) La crainte de Dieu et l’amour pour Dieu sont donc étroitement liés. La crainte nous incite à marcher dans les voies de Dieu, ce qui est une façon de lui témoigner notre amour (1 Jean 5:3). Lorsqu’on aime quelqu’un, ne craint-on pas de le peiner ? Les Israélites ont peiné Jéhovah en se rebellant contre lui dans le désert. Il va de soi que nous ne voulons rien faire qui puisse attrister ainsi notre Père céleste (Psaume 78:40, 41). D’un autre côté, puisque “ Jéhovah trouve plaisir en ceux qui le craignent ”, notre obéissance et notre fidélité réjouissent son cœur (Psaume 147:11 ; Proverbes 27:11). L’amour nous pousse à plaire à Dieu, et la crainte nous retient de le peiner. Ces deux sentiments sont complémentaires, et non contradictoires.
10. Comment Jésus a-t-il montré qu’il prenait plaisir à craindre Jéhovah ?
10 La vie de Jésus Christ illustre parfaitement comment on peut à la fois aimer Dieu et le craindre. À propos de Jésus, le prophète Isaïe avait annoncé : “ Sur lui se posera l’esprit de Jéhovah, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah ; et son plaisir sera dans la crainte de Jéhovah. ” (Isaïe 11:2, 3). Conformément à cette prophétie, l’esprit de Dieu a poussé Jésus à craindre son Père céleste. Or cette crainte, loin d’être pesante, était une source de satisfaction. Jésus trouvait du plaisir à faire la volonté de Dieu et à lui plaire, même dans les circonstances les plus difficiles. Peu avant d’être exécuté sur un poteau de supplice, il lui a dit : “ Non pas comme je veux, mais comme tu veux. ” (Matthieu 26:39). En raison de cette crainte, Jéhovah a écouté favorablement les supplications de son Fils ; il l’a affermi et l’a sauvé de la mort. — Hébreux 5:7.
Apprenons à craindre Jéhovah
11, 12. a) Pourquoi devons-nous apprendre à craindre Dieu ? b) Comment Jésus nous enseigne-t-il la crainte de Jéhovah ?
11 Contrairement à l’effroi mêlé d’admiration que nous inspirent la puissance et la majesté de la nature, la crainte de Dieu n’est pas spontanée. C’est la raison pour laquelle une prophétie a fait dire au Grand David, Jésus Christ : “ Venez, fils, écoutez-moi ; c’est la crainte de Jéhovah que je vous enseignerai. ” (Psaume 34:11). Comment Jésus peut-il nous enseigner la crainte de Jéhovah ?
12 Jésus nous enseigne la crainte de Jéhovah en nous révélant la merveilleuse personnalité de notre Père céleste (Jean 1:18). Par son exemple tout d’abord — car la personnalité du Fils est le reflet exact de celle du Père —, Jésus nous montre ce que Dieu pense et comment il agit envers les humains (Jean 14:9, 10). Par son sacrifice, ensuite, Jésus nous permet d’avoir accès auprès de Jéhovah pour le prier de pardonner nos péchés. Cette manifestation extraordinaire de la miséricorde divine est en elle-même une raison majeure de craindre Dieu. Le psalmiste a écrit : “ Il y a le vrai pardon auprès de toi, afin qu’on te craigne. ” — Psaume 130:4.
13. Quelles actions successives énoncées dans le livre des Proverbes nous aideront à craindre Jéhovah ?
13 Le livre des Proverbes énumère un ensemble de choses à faire pour comprendre la crainte de Dieu. “ Mon fils, si tu reçois mes paroles et si tu conserves avec soin auprès de toi mes commandements, pour prêter à la sagesse une oreille attentive, afin d’incliner ton cœur vers le discernement ; si en outre tu appelles l’intelligence et si vers le discernement tu fais retentir ta voix, [...] alors tu comprendras la crainte de Jéhovah et tu trouveras la connaissance de Dieu. ” (Proverbes 2:1-5). Pour craindre Dieu, il nous faut donc étudier sa Parole, nous efforcer sincèrement de comprendre les instructions qu’elle renferme, et ensuite leur prêter attention.
14. Comment pouvons-nous appliquer l’instruction qui avait été donnée aux rois d’Israël ?
14 Chaque roi en Israël était tenu d’écrire une copie de la Loi et d’‘ y lire tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre Jéhovah son Dieu, pour garder toutes les paroles de la loi ’. (Deutéronome 17:18, 19.) La lecture et l’étude de la Bible nous sont tout aussi indispensables pour apprendre à craindre Jéhovah. En appliquant les principes bibliques dans notre vie, nous acquérons peu à peu la sagesse et la connaissance de Dieu. Nous finissons par ‘ comprendre la crainte de Jéhovah ’, car nous en constatons les bons résultats dans notre vie et accordons de plus en plus de prix à nos relations avec Dieu. Qui plus est, en nous réunissant régulièrement entre chrétiens, nous pouvons, jeunes et vieux, écouter l’enseignement qui vient de Dieu, apprendre à craindre son auteur et marcher dans ses voies. — Deutéronome 31:12.
Heureux tout homme qui craint Jéhovah
15. Sous quels rapports la crainte de Dieu est-elle liée à notre culte ?
15 Ce qui précède nous a montré que la crainte de Dieu est une attitude d’esprit salutaire que nous devrions tous cultiver, car elle est un aspect fondamental de notre culte. Elle nous amène à mettre notre entière confiance en Jéhovah, à marcher dans ses voies et à nous attacher à lui. Comme ce fut le cas de Jésus, la crainte de Dieu nous pousse aussi à nous acquitter dès maintenant et pour l’éternité de l’engagement que nous avons pris en nous vouant à Dieu.
16. Pourquoi Jéhovah nous invite-t-il à le craindre ?
16 La crainte de Dieu n’est ni morbide ni gratuitement restrictive. La Bible déclare “ heureux tout homme qui craint Jéhovah, qui marche dans ses voies ”. (Psaume 128:1.) Jéhovah nous invite à le craindre, car il sait que cette qualité nous protégera. Témoin ces paroles pleines d’amour qu’il a adressées à Moïse : “ Si seulement ils [les Israélites] formaient leur cœur pour me craindre et pour garder tous mes commandements, toujours, afin que tout aille bien pour eux et pour leurs fils, pour des temps indéfinis ! ” — Deutéronome 5:29.
17. a) Que gagnerons-nous à craindre Dieu ? b) Quels aspects de la crainte de Dieu considérerons-nous dans l’article suivant ?
17 Pour nous aussi, tout ira bien si nous formons notre cœur pour craindre Dieu. Tout d’abord, cet état d’esprit plaira à Dieu et nous rapprochera de lui. David, qui l’avait vérifié, a écrit que Dieu “ réalisera le désir de ceux qui le craignent, et [qu’]il entendra leur appel à l’aide, et [qu’]il les sauvera ”. (Psaume 145:19.) Mais la crainte de Dieu nous sera également profitable en ce qu’elle influencera notre vision du mal (Proverbes 3:7). L’article suivant va nous montrer comment la crainte de Dieu préserve du danger spirituel et nous rappeler quelques exemples bibliques d’hommes qui ont craint Dieu et se sont détournés du mal.
[Note]
a L’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre 1948.
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Craignez Jéhovah et gardez ses commandementsLa Tour de Garde 2001 | 1er décembre
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Craignez Jéhovah et gardez ses commandements
“ Crains le vrai Dieu et garde ses commandements. Car c’est là toute l’obligation de l’homme. ” — ECCLÉSIASTE 12:13.
1, 2. a) Comment la peur nous protège-t-elle sur le plan physique ? b) Pourquoi des parents sages s’efforcent-ils d’inculquer une crainte salutaire à leurs enfants ?
“ LE COURAGE met la vie en péril, la peur la protège ”, a dit Léonard de Vinci. La témérité, forme inconsidérée de courage, rend l’homme inconscient du danger, alors que la peur le rappelle à la prudence. Au bord d’un précipice, la plupart des gens reculent instinctivement par peur de tomber. La crainte salutaire de Dieu a un effet comparable. Outre qu’elle favorise de bonnes relations avec Jéhovah comme nous l’avons vu dans l’article précédent, elle nous retient de faire des choses qui nous seraient préjudiciables.
2 Dans bien des cas, cependant, la crainte des dangers de la vie moderne doit s’acquérir. Inconscients des dangers de l’électricité ou de la circulation routière, les petits sont exposés à des accidents gravesa. Les parents s’efforcent donc d’inculquer à leurs jeunes enfants une crainte salutaire en leur rappelant maintes et maintes fois les dangers qui les menacent. Ils savent que pareille crainte peut sauver la vie de leurs enfants.
3. Pourquoi et comment Jéhovah nous met-il en garde contre les dangers spirituels ?
3 Jéhovah a la même préoccupation nous concernant. En Père aimant, il nous enseigne pour notre profit par sa Parole et par son organisation (Isaïe 48:17). Il nous met en garde “ maintes et maintes fois ” contre les dangers spirituels pour que nous en ayons une crainte salutaire (2 Chroniques 36:15 ; 2 Pierre 3:1). Tout au long de l’Histoire, combien de catastrophes spirituelles et de souffrances auraient été évitées ‘ si seulement des personnes avaient formé leur cœur pour craindre Dieu et pour garder ses commandements ’ ! (Deutéronome 5:29.) Comment, en ces “ temps critiques, difficiles à supporter ”, pouvons-nous former notre cœur pour craindre Dieu et nous préserver du danger spirituel ? — 2 Timothée 3:1.
Détournons-nous du mal
4. a) Quelle haine le chrétien doit-il cultiver ? b) Que pense Jéhovah de la conduite pécheresse (voir la note) ?
4 “ La crainte de Jéhovah, nous dit la Bible, signifie la haine du mal. ” (Proverbes 8:13). Un dictionnaire biblique définit cette haine comme “ une répulsion à l’égard de personnes ou de choses opposées, détestées, méprisées et avec lesquelles on ne veut avoir ni relation ni contact ”. La crainte de Dieu se traduit donc par une aversion, un dégoût, de tout ce que Jéhovah juge mauvaisb (Psaume 97:10). Elle nous incite à nous détourner du mal, de la même façon qu’une peur instinctive nous fait nous éloigner du bord d’un précipice : “ Dans la crainte de Jéhovah on se détourne du mal. ” — Proverbes 16:6.
5. a) Comment pouvons-nous renforcer notre crainte de Dieu et notre haine du mal ? b) Que nous enseigne l’histoire d’Israël à cet égard ?
5 Nous renforcerons cette crainte salutaire doublée de la haine du mal en réfléchissant aux conséquences aussi néfastes qu’inévitables du péché. Que nous semions selon la chair ou selon l’esprit, la Bible nous rappelle que nous récolterons ce que nous semons (Galates 6:7, 8). Jéhovah avait d’ailleurs fait annoncer avec précision les résultats que produiraient inéluctablement le mépris de ses commandements et l’abandon du vrai culte. Sans la protection divine, Israël, petite nation vulnérable, était à la merci de ses cruels et puissants voisins (Deutéronome 28:15, 45-48). Les suites tragiques de sa désobéissance ont été consignées en détail dans la Bible “ pour nous avertir ”, afin que nous en tirions leçon et cultivions la crainte de Dieu. — 1 Corinthiens 10:11.
6. Citez quelques exemples bibliques sur lesquels méditer pour apprendre ce qu’est la crainte de Dieu (voir la note).
6 À côté de la nation d’Israël tout entière, la Bible nous parle d’individus qui ont cédé à la jalousie, à l’immoralité sexuelle, à la cupidité ou à l’orgueilc. Certains d’entre eux servaient pourtant Jéhovah depuis de nombreuses années, mais, à un moment donné, leur crainte de Dieu n’a pas été assez forte. Ils l’ont payé cher. Nous pouvons affermir notre détermination à ne pas commettre les mêmes erreurs en méditant sur ces exemples. Quel dommage ce serait de devoir en passer par un drame personnel pour commencer à tenir compte des conseils de Dieu ! Contrairement à une idée reçue, l’expérience, surtout quand on cherche à se faire plaisir, n’est pas le meilleur professeur. — Psaume 19:7.
7. Qui, figurément parlant, Jéhovah invite-t-il sous sa tente ?
7 Si nous cultivons la crainte de Dieu, c’est aussi parce que nous voulons garder de bonnes relations avec lui. Son amitié nous étant précieuse, nous craignons de lui déplaire. Mais qui Jéhovah considère-t-il comme son ami ? Qui, figurément parlant, invite-t-il sous sa tente ? Uniquement celui “ qui marche de façon intègre et qui pratique la justice ”. (Psaume 15:1, 2.) Si nous accordons du prix à cette relation privilégiée avec le Créateur, nous ferons attention à marcher d’une façon intègre à ses yeux.
8. Comment des Israélites contemporains de Malaki montraient-ils qu’ils faisaient peu de cas de l’amitié avec Dieu ?
8 À l’époque de Malaki, des Israélites faisaient peu de cas de l’amitié avec Dieu. Au lieu de craindre et d’honorer Jéhovah, ils offraient sur son autel des animaux malades et boiteux. Leur attitude envers le mariage témoignait elle aussi qu’ils ne craignaient pas Dieu. Afin de pouvoir se marier avec des femmes plus jeunes, ils divorçaient de celles de leur jeunesse pour des motifs futiles. Malaki leur a fait savoir que Jéhovah haïssait “ le divorce ” et que leur traîtrise les avait éloignés de Lui. Comment Jéhovah aurait-il pu regarder leurs sacrifices avec faveur quand son autel était comme couvert de larmes — les larmes d’amertume versées par ces femmes abandonnées ? Devant un mépris aussi flagrant de ses normes, il a demandé : “ Où est la crainte de moi ? ” — Malaki 1:6-8 ; 2:13-16.
9, 10. Comment pouvons-nous montrer que nous attachons un grand prix à l’amitié de Jéhovah ?
9 De nos jours, Jéhovah voit pareillement le chagrin de ces conjoints et de ces enfants innocents que l’égoïsme et l’immoralité d’un mari et père, parfois d’une femme et mère, plongent dans l’affliction. Ces situations, n’en doutons pas, le peinent. Sommes-nous amis de Dieu ? Alors, voyons les choses comme lui, et faisons tout ce que nous pouvons pour consolider notre mariage, rejeter les pensées du monde qui déprécient les liens conjugaux et ‘ fuir la fornication ’. — 1 Corinthiens 6:18.
10 Jéhovah nous accordera sa faveur et son approbation si, dans le domaine conjugal comme dans les autres, nous haïssons tout ce qui est mauvais à ses yeux et attachons un grand prix à son amitié. “ Vraiment, a affirmé l’apôtre Pierre, je me rends compte que Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice est agréé de lui. ” (Actes 10:34, 35). À cet égard, les Écritures renferment de nombreux exemples d’hommes que leur crainte de Dieu a poussés à agir avec justice en des circonstances difficiles.
Trois hommes qui craignaient Dieu
11. En quelle circonstance a-t-il été dit à Abraham qu’il ‘ craignait Dieu ’ ?
11 La Bible parle d’un homme que Jéhovah lui-même a appelé son ami. Il s’agit du patriarche Abraham (Isaïe 41:8). Sa crainte de Dieu fut mise à rude épreuve quand Jéhovah lui demanda de lui sacrifier son fils unique, Isaac, ce fils par lequel Dieu devait réaliser sa promesse de faire des descendants d’Abraham une grande nation (Genèse 12:2, 3 ; 17:19). L’“ ami de Jéhovah ” triompherait-il de cette épreuve douloureuse (Jacques 2:23) ? Au moment précis où Abraham levait le couteau sur Isaac, l’ange de Jéhovah lui dit : “ N’étends pas la main contre le garçon et ne lui fais rien, car à présent je sais vraiment que tu crains Dieu, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. ” — Genèse 22:10-12.
12. De quoi la crainte de Dieu qu’avait Abraham était-elle l’expression, et comment pouvons-nous manifester le même état d’esprit ?
12 Abraham avait déjà donné la preuve qu’il craignait Jéhovah, mais, en la circonstance, sa crainte prit une dimension extraordinaire. Sa disposition à sacrifier Isaac était beaucoup plus que de l’obéissance respectueuse. Abraham était animé d’une confiance absolue, la certitude que son Père céleste tiendrait sa promesse en ressuscitant Isaac si nécessaire. Pour citer Paul, Abraham était “ pleinement convaincu que ce [que Dieu] avait promis, il était capable aussi de le faire ”. (Romains 4:16-21.) Sommes-nous prêts à faire la volonté de Dieu même au prix de grands sacrifices ? Croyons-nous dur comme fer que cette obéissance nous vaudra des bienfaits à long terme, sachant que Jéhovah est “ celui qui récompense ceux qui le cherchent réellement ” ? (Hébreux 11:6.) Voilà ce qu’est la vraie crainte de Dieu. — Psaume 115:11.
13. Pourquoi Joseph pouvait-il à bon droit se présenter comme un homme ‘ craignant le vrai Dieu ’ ?
13 Joseph nous a laissé un autre exemple de crainte de Dieu en action. Esclave de la maisonnée de Potiphar, Joseph devait quotidiennement repousser des invitations à commettre l’adultère. Il ne lui était, semble-t-il, pas possible d’éviter la femme de son maître qui le poursuivait de ses assiduités. Quand, pour finir, “ elle le saisit ”, il “ prit la fuite et sortit dehors ”. Qu’est-ce qui l’incita à se détourner instinctivement du mal ? De toute évidence, avant tout sa crainte de Dieu, la volonté de ne pas “ commettre ce grand mal et pécher vraiment contre Dieu ”. (Genèse 39:7-12.) Joseph pouvait à bon droit se présenter comme un homme ‘ craignant le vrai Dieu ’. — Genèse 42:18.
14. Comment, par sa miséricorde, Joseph a-t-il montré qu’il craignait Dieu ?
14 Des années plus tard, Joseph se retrouva en présence de ses frères. Ceux-ci n’avaient eu aucun scrupule à le vendre en esclavage, et l’occasion était belle de profiter de leur terrible besoin en nourriture pour se venger d’eux. Mais la crainte de Dieu est incompatible avec la tyrannie (Lévitique 25:43). Aussi, une fois qu’il eut vérifié que ses frères avaient réformé leur cœur, Joseph leur pardonna avec miséricorde. Comme Joseph, notre crainte de Dieu nous incitera à vaincre le mal par le bien tout en nous retenant de céder à la tentation. — Genèse 45:1-11 ; Psaume 130:3, 4 ; Romains 12:17-21.
15. Pourquoi la conduite de Job réjouissait-elle le cœur de Jéhovah ?
15 Job fut un autre exemple remarquable d’homme craignant Dieu. Au Diable, Jéhovah demanda : “ As-tu fixé ton cœur sur mon serviteur Job ? As-tu noté qu’il n’y a personne comme lui sur la terre : un homme intègre et droit, craignant Dieu et s’écartant du mal ? ” (Job 1:8). La conduite irréprochable de Job réjouissait le cœur de son Père céleste depuis de nombreuses années. Job craignait Dieu parce qu’il savait que c’était juste et qu’il n’y avait rien de mieux dans la vie. “ Vois, s’est-il exclamé : la crainte de Jéhovah — c’est cela la sagesse, et se détourner du mal, c’est l’intelligence. ” (Job 28:28). Étant marié, Job ne prêtait pas une attention inconvenante aux jeunes femmes ni ne nourrissait des projets d’adultère en son for intérieur. Bien que riche, il ne mettait pas sa confiance dans ses richesses, et il rejetait toute forme d’idolâtrie. — Job 31:1, 9-11, 24-28.
16. a) Comment Job a-t-il fait preuve de bonté de cœur ? b) Comment Job a-t-il montré qu’il ne refusait pas de pardonner ?
16 La crainte de Dieu signifie se détourner du mal, mais elle implique aussi faire le bien. Ainsi Job se souciait-il avec bonté des aveugles, des boiteux et des pauvres (Lévitique 19:14 ; Job 29:15, 16). Il comprenait que “ quiconque refuse la bonté de cœur à son compagnon, il abandonnera aussi la crainte du Tout-Puissant ”. (Job 6:14.) Refuser la bonté de cœur, ce peut être refuser de pardonner, garder rancune. Alors que ses trois compagnons lui avaient causé bien du chagrin, Job, sur l’instruction de Dieu, pria en leur faveur (Job 42:7-10). Pourrions-nous pardonner de la sorte à l’un de nos frères qui nous a peinés ? Le fait de dire une prière sincère en faveur de celui qui nous a offensés nous permettra plus facilement de surmonter le ressentiment. La crainte que Job avait de Dieu lui a valu des bénédictions qui nous donnent une idée de ‘ la bonté abondante que Jéhovah a conservée avec soin pour ceux qui le craignent ’. — Psaume 31:19 ; Jacques 5:11.
Crainte de Dieu contre crainte des hommes
17. Quel effet la crainte des hommes peut-elle avoir sur nous, mais pourquoi est-ce voir à court terme que de craindre les hommes ?
17 Alors que la crainte de Dieu nous pousse au bien, celle des hommes peut affaiblir notre foi. C’est pourquoi, lorsqu’il a encouragé les apôtres à prêcher la bonne nouvelle avec zèle, Jésus leur a dit : “ Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la géhenne. ” (Matthieu 10:28). En d’autres termes, craindre les hommes, c’est voir à court terme, car ils ne peuvent détruire nos perspectives de vie future. Si nous craignons Dieu, c’est aussi parce que nous sommes conscients de sa puissance impressionnante, puissance à côté de laquelle celle de toutes les nations réunies est insignifiante (Isaïe 40:15). Comme Abraham, nous avons une confiance absolue dans le pouvoir de Jéhovah de ressusciter ses serviteurs fidèles (Révélation 2:10). Aussi disons-nous avec assurance : “ Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ” — Romains 8:31.
18. De quelle façon Jéhovah récompense-t-il ceux qui le craignent ?
18 Que l’opposition émane d’un membre de notre famille ou d’une brute à l’école, nous nous apercevrons que “ dans la crainte de Jéhovah il y a une solide confiance ”. (Proverbes 14:26.) Sachant qu’il nous écoutera, nous pouvons prier Jéhovah de nous donner de la force (Psaume 145:19). Notre Dieu n’oublie jamais ceux qui le craignent. Témoin ces paroles de son prophète Malaki : “ À cette époque-là ceux qui craignent Jéhovah parlèrent l’un avec l’autre, chacun avec son compagnon, et Jéhovah faisait attention et écoutait. Et un livre de souvenir commença à être écrit devant lui pour ceux qui craignent Jéhovah et pour ceux qui pensent à son nom. ” — Malaki 3:16.
19. Quelles craintes vont disparaître, mais laquelle subsistera pour toujours ?
19 Le temps est proche où la crainte des hommes aura disparu, car tous les habitants de la terre adoreront Jéhovah (Isaïe 11:9). Disparue également la crainte de la faim, de la maladie, de la criminalité et de la guerre. Mais la crainte de Dieu, elle, subsistera pour l’éternité ; au ciel et sur la terre, les fidèles serviteurs de Jéhovah continueront à lui témoigner le respect, l’obéissance et l’honneur qui lui sont dus (Révélation 15:4). En attendant, prenons tous à cœur ce conseil donné par Salomon sous inspiration : “ Que ton cœur n’envie pas les pécheurs, mais sois dans la crainte de Jéhovah tout au long du jour. Car alors il existera un avenir, et ton espoir ne sera pas retranché. ” — Proverbes 23:17, 18.
[Notes]
a À force de côtoyer le danger dans leur travail, certains adultes n’en ont plus la crainte. Un artisan à qui on demandait pourquoi tant de menuisiers étaient amputés d’un doigt a répondu, fort de son expérience : “ Ils ont perdu la crainte des scies électriques. ”
b Jéhovah lui-même éprouve ce dégoût. Par exemple, Éphésiens 4:29 parle du langage obscène comme d’une “ parole pourrie ”. Au sens propre, le mot grec traduit par “ pourrie ” s’applique à des fruits, à du poisson ou à de la viande en putréfaction. Il décrit bien la répulsion que devrait nous inspirer le langage ordurier ou obscène. De même, les Écritures qualifient souvent les idoles de “ sales ”, littéralement “ d’excrément ”. (Deutéronome 29:17, note ; Ézékiel 6:9.) Notre aversion naturelle des excréments nous donne une idée du dégoût que ressent Dieu devant n’importe quelle forme d’idolâtrie.
c À titre d’exemples, voyez les récits bibliques relatifs à Caïn (Genèse 4:3-12), à David (2 Samuel 11:2–12:14), à Guéhazi (2 Rois 5:20-27), et à Ouzziya (2 Chroniques 26:16-21).
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