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Qu’est-ce qui m’arrive en ce moment?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Partie 4
Qu’est-ce qui m’arrive en ce moment?
Vous arrive-t-il souvent d’être envahi par un sentiment de solitude, ou d’être dépressif, découragé, abattu? Non, bien sûr! Il est probable que, comme la plupart des jeunes, vous vous sentez plutôt bien dans votre peau. Néanmoins, même les plus optimistes d’entre nous broient du noir de temps en temps. Lisez les chapitres qui suivent. Vous verrez comment vous pouvez mieux comprendre votre personnalité et lutter contre ces sentiments négatifs.
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Pourquoi est-ce que je me sens mal dans ma peau?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Chapitre 12
Pourquoi est-ce que je me sens mal dans ma peau?
“JE ME trouve tout à fait ordinaire”, dit Louise en se lamentant. Vous arrive-t-il, à vous aussi, de vous déprécier?
Tout le monde a besoin de posséder une certaine dose d’amour-propre. On a défini ce sentiment comme étant “l’ingrédient qui confère de la dignité à l’existence humaine”. En outre, la Bible dit: “Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.” (Matthieu 19:19). Si vous ne vous aimez pas vous-même, comment pouvez-vous aimer les autres?
‘Je ne fais rien de bien!’
Quelle peut être l’origine de l’opinion négative que vous avez de vous-même? D’abord, un sentiment d’impuissance face à vos limites. Dans la période de croissance que vous traversez, il vous arrive d’être maladroit: vous faites tomber des choses ou vous butez contre toute sorte d’obstacles. Ensuite, vous n’avez pas l’expérience qui permet à l’adulte de surmonter ses déceptions. Enfin, vos “facultés perceptives” n’ayant pas été suffisamment exercées “par l’usage”, vous ne prenez peut-être pas toujours les décisions les plus sages (Hébreux 5:14). Parfois, il peut vous arriver de penser que vous ne faites rien de bien.
Le fait de ne pas être à la hauteur des espérances de vos parents peut aussi avoir une influence négative sur votre propre estime. “Si j’ai eu seize, dit un garçon, mes parents veulent savoir pourquoi je n’ai pas eu vingt, et ils me disent que ma note n’est pas bonne.” Vos parents, c’est normal, vous encouragent à faire de votre mieux, et si vous ne répondez pas à leur attente, à condition qu’elle soit raisonnable, vous pouvez être sûr qu’ils vous le feront savoir. Voici le conseil que donne la Bible dans ce domaine: “Écoute, mon fils [ou ma fille], la discipline de ton père, et n’abandonne pas la loi de ta mère.” (Proverbes 1:8, 9). Donc, au lieu de vous décourager, acceptez la critique avec sérénité et tirez-en profit.
Il se peut que vos parents fassent des comparaisons qui ne sont pas en votre faveur. (“Pourquoi n’es-tu pas comme ton frère aîné? Paul a toujours été un élève excellent, lui.”) Aussi blessantes qu’elles soient sur le moment, ces comparaisons ont souvent un rôle positif. Ce que veulent vos parents, c’est votre réussite. Si vous trouvez qu’ils vous en demandent trop, pourquoi ne pas en discuter calmement avec eux?
Comment gagner le respect de soi?
Que pouvez-vous faire si vous avez tendance à perdre confiance en vous? D’abord, évaluez honnêtement vos côtés positifs et négatifs. Vous découvrirez que nombre de ces derniers sont plutôt mineurs. Quant aux défauts plus importants, comme un tempérament emporté ou égoïste, efforcez-vous consciencieusement de vous en corriger, et vous verrez que vous remonterez dans votre propre estime.
En outre, sachez reconnaître vos possibilités. Peut-être pensez-vous qu’il n’est pas très important de savoir faire la cuisine ou réparer un pneu crevé, mais une personne affamée ou un automobiliste en difficulté admirera en vous ces compétences. Songez, aussi, à vos qualités profondes. Êtes-vous studieux, patient, compatissant, généreux, aimable? Voilà de quoi faire oublier vos petits défauts.
Examinez la liste suivante; elle pourra vous être utile:
Fixez-vous des buts raisonnables: Si vous essayez toujours de décrocher la lune, vous irez de déception en déception. Visez des objectifs qui soient à votre portée. Pourquoi ne pas apprendre une langue étrangère, ou bien à taper à la machine, à jouer d’un instrument de musique? Pouvez-vous améliorer la façon dont vous lisez ou étendre le champ de vos lectures? Lorsqu’on se sent capable de telles choses, on éprouve du respect pour soi-même.
Faites du bon travail: Si votre travail n’est pas de bonne qualité, vous ne serez pas content de vous. Dieu a pris plaisir à créer toute chose, et, à chaque fois qu’il achevait une phase de son œuvre, il disait que cela était “bon”. (Genèse 1:3-31.) Vous aussi, vous pouvez prendre plaisir au travail que vous accomplissez à l’école ou à la maison en faisant preuve d’habileté et de sérieux. — Voir Proverbes 22:29.
Dépensez-vous pour autrui: Ce n’est pas en restant passif, pendant que les autres sont aux petits soins avec vous, que vous gagnerez le respect de vous-même. Jésus a dit: “Quiconque veut devenir grand (...) devra être [un] ministre”, c’est-à-dire un serviteur, pour les autres. — Marc 10:43-45.
Ainsi, pendant les grandes vacances, Sylvie, âgée de 17 ans, avait prévu d’aider autrui à connaître les vérités bibliques en consacrant 60 heures par mois à cette activité. Elle raconte: “Cela m’a rapprochée de Dieu et m’a aidée à concevoir un amour véritable pour autrui.” Il n’est guère vraisemblable que cette jeune fille rayonnante en arrive à ne plus se respecter.
Choisissez vos amis avec soin: “Je ne suis pas du tout satisfaite de moi, avoue Danièle, âgée de 17 ans. Quand je suis avec des gens qui me font confiance, je fais du bon travail. Avec ceux qui me traitent comme la cinquième roue du carrosse, je deviens stupide.”
Les gens orgueilleux ou qui se montrent blessants peuvent vous faire perdre votre assurance. Choisissez donc des amis qui s’intéressent véritablement à votre bonheur et qui mettent vos qualités en valeur. — Proverbes 13:20.
Faites de Dieu votre ami le plus intime: “Jéhovah est mon rocher, et ma forteresse”, déclara le psalmiste David (Psaume 18:2). Il ne se confiait pas dans ses propres capacités, mais dans sa profonde amitié avec Jéhovah. Ce qui explique que lorsqu’il fut frappé par l’adversité, il put supporter des critiques amères sans perdre son sang-froid (2 Samuel 16:7, 10). Vous aussi, “approchez-vous de Dieu” et ‘glorifiez-vous’, non en vous-même, mais en Jéhovah. — Jacques 2:21-23; 4:8; 1 Corinthiens 1:31.
Les impasses
On a dit: “Parfois, l’adolescent qui a une faible personnalité et peu d’amour-propre essaie de se construire un personnage, une façade pour pouvoir affronter le monde.” Les rôles que certains jouent nous sont familiers: il y a le “dur”, le “coureur” bon chic bon genre, le “rocker punk” vêtu avec extravagance. Cette façade cache chez les jeunes en question un complexe d’infériorité. — Proverbes 14:13.
Certaines personnes s’abandonnent à l’immoralité “pour combattre des sentiments de dépression, accroître l’estime de soi [en se sentant désirées], avoir des rapports intimes et, grâce à la grossesse, obtenir de l’amour et être totalement acceptées par un autre être humain: le bébé”. (Comment affronter la dépression liée à l’adolescence, angl.) Une jeune femme désillusionnée a écrit: “J’ai essayé de trouver du réconfort dans les relations sexuelles plutôt que de m’efforcer de construire des relations solides avec le Créateur. Tout ce que j’ai fait m’a conduite au vide, à la solitude et à un sentiment de dépression encore plus profond.” Par conséquent, faites attention de ne pas vous engager dans de telles impasses.
Prudence!
On peut remarquer que les Écritures nous avertissent souvent de ne pas avoir une trop haute opinion de nous-mêmes. Pourquoi donc? Parce qu’il semble que la plupart d’entre nous, en s’efforçant de prendre confiance en soi, dépassent le but qu’ils poursuivent. Beaucoup deviennent égocentriques et surestiment effrontément leurs capacités. Certains abaissent les autres, et pensent par là s’élever.
Au Ier siècle, une âpre rivalité opposait les Juifs et les Gentils (non-Juifs) au sein de la congrégation chrétienne de Rome. L’apôtre Paul rappela donc aux Gentils que c’était par la seule “bonté” de Dieu qu’ils avaient été “greffés”, introduits dans la faveur de Dieu (Romains 11:17-36). Les Juifs qui s’estimaient justes devaient eux aussi se souvenir de leur imperfection. “Tous en effet ont péché et n’atteignent pas la gloire de Dieu”, dit Paul. — Romains 3:23.
Le but de Paul n’était pas que ces chrétiens perdent tout amour-propre, car il dit: “En vertu de la faveur imméritée qui m’a été donnée, je dis à chacun (...) de ne pas s’estimer plus qu’il ne faut s’estimer.” (Romains 12:3). Ainsi, bien qu’il faille “s’estimer”, avoir un certain amour-propre, il convient de ne pas dépasser les bornes.
Le docteur Allan Fromme a fait cette observation: “Celui qui a une conception juste de lui-même n’est pas triste, il n’éprouve pas non plus une joie délirante. (...) Il n’est pas pessimiste, mais il n’est pas non plus d’un optimisme exagéré. Il n’est pas téméraire et il lui arrive d’éprouver certaines craintes (...). Il se rend compte qu’il ne réussit pas à tous les coups, mais qu’il n’est pas non plus une nullité.”
Par conséquent, soyez modeste. “Dieu s’oppose aux hautains, mais il donne sa faveur imméritée aux humbles.” (Jacques 4:6). Soyez conscient de vos capacités, mais ne fermez pas les yeux sur vos défauts. Essayez plutôt de vous en corriger. Il arrivera encore, de temps en temps, que vous ne soyez pas sûr de vous-même. Toutefois, ce qu’il faut éviter, c’est de douter de votre valeur ou de vous demander si Dieu se soucie de vous. En effet, “si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui”. — 1 Corinthiens 8:3.
Points de discussion
◻ Pourquoi certains jeunes n’ont-ils pas une bonne opinion d’eux-mêmes? Ressentez-vous la même chose?
◻ Que pouvez-vous faire, face aux espérances de vos parents?
◻ De quelle façon pouvez-vous gagner le respect de vous-même?
◻ Quelles impasses celui qui cherche à remonter dans sa propre estime doit-il éviter?
◻ Pourquoi devez-vous veiller à ne pas avoir une trop haute opinion de vous-même?
[Entrefilet, page 98]
L’amour-propre a été défini comme étant “l’ingrédient qui confère de la dignité à l’existence humaine”.
[Illustration, page 99]
Êtes-vous abattu, vous sentez-vous inférieur? Il existe une solution.
[Illustration, page 101]
Si vous avez tendance à vous sous-estimer, vous n’arrangerez pas les choses en devenant un vantard.
[Illustration, page 102]
Vous arrive-t-il de penser que vous ne faites rien de bien?
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Pourquoi suis-je si déprimé?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Chapitre 13
Pourquoi suis-je si déprimé?
Mélanie s’était toujours montrée à la hauteur de l’idée que sa mère se faisait de la fille parfaite — jusqu’à ce qu’elle atteigne ses 17 ans. Alors, elle abandonna les activités organisées par l’école, cessa d’accepter les invitations et ne sembla même pas se soucier de ses notes, qui étaient tombées de 15 à 10. Ses parents lui demandant avec douceur ce qui n’allait pas, elle répondit un jour: “Laissez-moi donc tranquille! Tout va très bien.”
Marc, à 14 ans, était impulsif et hostile, de tempérament explosif. À l’école, il était agité et perturbait la classe. Quand il était déçu ou en colère, il parcourait une région désertique à toute allure sur sa moto ou bien dévalait des pentes escarpées sur sa planche à roulettes.
MÉLANIE et Marc souffraient tous deux du même mal: la dépression. Selon le docteur Donald McKnew, de l’Institut américain de la santé mentale, il semblerait que 10 à 15 % des enfants d’âge scolaire connaissent des troubles de l’humeur. Un petit nombre d’entre eux font une dépression grave.
Ce dérèglement a parfois des causes organiques. Une infection, une maladie endocrinienne, la variation hormonale due au cycle menstruel, l’hypoglycémie, certains médicaments, métaux ou produits chimiques toxiques, des réactions allergiques, une alimentation déséquilibrée, l’anémie peuvent déclencher le processus de la dépression.
Les épreuves de la vie: cause fondamentale de la dépression
L’adolescence est souvent une époque de grande tension nerveuse. N’ayant pas, pour surmonter les péripéties de la vie, l’expérience d’un adulte, une jeune personne peut être amenée à penser que l’on ne se soucie pas d’elle et à être profondément déprimée face à des difficultés relativement mineures.
On peut également tomber dans la mélancolie parce qu’on ne répond pas à l’attente de ses parents, de ses professeurs ou de ses amis. Ainsi, Paul pensait qu’il lui fallait être un excellent élève pour faire plaisir à ses parents, des gens très instruits. N’y parvenant pas, il a commencé à devenir dépressif et à nourrir des idées suicidaires. “Je n’ai jamais rien fait de bien. J’ai toujours déçu tout le monde”, disait-il en se lamentant.
Le cas d’un homme nommé Épaphrodite montre qu’un sentiment d’échec peut être à l’origine de la dépression. Au Ier siècle, ce chrétien fidèle reçut pour mission d’aller assister l’apôtre Paul, qui se trouvait en prison. Cependant, lorsqu’il arriva auprès de Paul, il tomba malade, et ce fut Paul qui dut s’occuper de lui. On comprend qu’Épaphrodite eut le sentiment de n’avoir pas rempli sa mission; aussi fut-il “fort abattu”. Apparemment, il oubliait tout le bon travail qu’il avait accompli avant de tomber malade. — Philippiens 2:25-30.
Le sentiment d’une perte
Dans son livre Trop jeune pour mourir — La jeunesse et le suicide (angl.), Francine Klagsbrun écrit: “À la racine de nombreuses dépressions ayant pour cause les émotions, on retrouve le sentiment aigu d’une perte, celle de quelqu’un ou de quelque chose qu’on a beaucoup aimé.” C’est pourquoi la perte d’un père ou d’une mère, à la suite d’un décès ou d’un divorce, le chômage ou la mauvaise santé, peuvent engendrer la dépression.
Pour quelqu’un de jeune, être privé d’amour, se sentir rejeté, l’objet d’aucune attention, est véritablement la chose la plus terrible. “Quand ma mère nous a quittés, raconte Marie, je me suis sentie trahie et seule. Mon univers s’est soudain effondré.”
Imaginez la confusion et la souffrance de certains jeunes qui vivent des drames familiaux tels que le divorce, l’alcoolisme et l’inceste, qui sont victimes de sévices sexuels, dont la mère est battue ou qui sont purement et simplement oubliés par un père, ou une mère, plongé dans ses propres difficultés. Combien sont vraies ces paroles des Écritures: “T’es-tu montré découragé au jour de la détresse? Ta force [y compris la capacité d’affronter la dépression] sera mince!” (Proverbes 24:10). La jeune personne qui se trouve dans cette situation peut même se croire responsable des difficultés que connaît sa famille.
Apprenez à reconnaître les symptômes
Il y a des degrés dans la dépression. Une jeune personne peut être démoralisée par un événement contrariant; mais généralement cet état n’est que passager, et il disparaît bien vite.
Cependant, si l’état dépressif subsiste et si le jeune a des idées sombres, éprouve un sentiment d’inutilité, devient anxieux et coléreux, c’est peut-être qu’une dépression que l’on appelle névrotique se prépare. Comme l’a montré ce qui est arrivé à Marc et à Mélanie, dont nous avons parlé dans l’introduction, les symptômes peuvent varier considérablement. L’un aura des crises d’anxiété, un autre sera toujours fatigué, ou perdra l’appétit, aura du mal à dormir, maigrira ou sera victime d’accidents en série.
Certains jeunes essaient de cacher leur état dépressif en se lançant à corps perdu dans une vie de plaisirs: c’est la “fête”, la débauche sexuelle, le vandalisme, l’ivrognerie, etc. “Je ne sais vraiment pas pourquoi il faut que je sorte tout le temps, a avoué un garçon de 14 ans. Tout ce que je sais, c’est que si je reste seul avec moi-même, je me rends compte à quel point je suis mal dans ma peau.” C’est exactement le sentiment que décrit la Bible: “Même dans le rire le cœur peut être dans la douleur.” — Proverbes 14:13.
Lorsque c’est plus qu’un simple cafard
Si une dépression névrotique n’est pas soignée, elle peut dégénérer en dépression grave. (Voir page 107.) “J’avais constamment l’impression d’être ‘morte’ au-dedans de moi, explique Marie, qui a été durement touchée par cette maladie. J’existais, sans plus, je ne ressentais aucune émotion, sinon une appréhension permanente.” Dans ce genre de dépression, on est continuellement d’une humeur sombre, et cet état peut durer des mois. Voilà pourquoi il s’agit là de la cause la plus courante de suicide chez les adolescents. Dans de nombreux pays, on considère maintenant la dépression comme une “épidémie latente”.
Un désespoir profond, tel est le sentiment le plus tenace et le plus meurtrier que provoque la dépression grave. Le professeur John Mack parle d’une adolescente de 14 ans nommée Vivienne, qui était atteinte d’une dépression grave. Selon toute apparence, c’était une jeune fille modèle, que ses parents choyaient. Pourtant, au plus profond de son angoisse, elle s’est pendue! “Vivienne était incapable d’entrevoir une issue à sa dépression et un soulagement à ses souffrances, dit le professeur Mack. Ce fut là un élément capital dans sa décision de mettre fin à ses jours.”
Les personnes qui souffrent de dépression grave ont l’impression que leur état ne s’améliorera jamais, qu’elles vivent une histoire sans lendemain. Au dire des spécialistes, ce sentiment de désespoir conduit souvent au suicide.
Le suicide, bien sûr, n’est pas la solution. Marie, dont la vie était devenue un véritable cauchemar, raconte: “Je pensais sérieusement au suicide, mais je me rendais compte que, tant que je ne me tuais pas, un rayon d’espoir subsistait.” Non, le suicide ne résout rien. Hélas! quand ils se heurtent au désespoir, beaucoup de jeunes sont incapables d’entrevoir une solution ou la possibilité d’un aboutissement heureux. Marie essaya d’oublier ses soucis en absorbant de l’héroïne. Elle dit: “Tant que la drogue faisait son effet, j’avais confiance en moi.”
Comment lutter contre la déprime
On peut lutter de façon sensée contre la déprime. “Certaines personnes sont déprimées parce qu’elles ont faim, fait remarquer le docteur Nathan Kline, spécialiste de la dépression. Il arrive que quelqu’un ne prenne pas son petit déjeuner, puis qu’il rate le repas de midi pour une raison ou une autre. Alors, vers trois heures, il commence à se demander pourquoi il ne se sent pas bien.”
La qualité de votre alimentation joue aussi un rôle. Yvonne, qui éprouvait souvent un sentiment de désespoir, déclare: “Je ne me rendais pas compte qu’une nourriture de qualité médiocre était si préjudiciable à mon humeur. Je mangeais beaucoup de sucreries. Maintenant que j’en mange moins, j’ai remarqué que je me sens mieux.” Entre autres mesures salutaires, un peu d’exercice peut vous remonter le moral. Ou alors, il vous faut subir un examen médical, car la dépression peut être le symptôme d’une maladie organique.
Comment gagner la bataille sur le plan moral
Souvent, la dépression peut être causée ou aggravée par la piètre opinion que vous avez de vous-même. “Quand vous avez rencontré quantité de gens qui vous font des remarques mordantes, dit en se lamentant Évelyne, qui a 18 ans, vous finissez par croire que vous ne valez rien.”
Réfléchissez: est-ce aux autres de juger de votre valeur personnelle? L’apôtre Paul fut lui aussi l’objet de moqueries. Certains l’accusaient d’être un faible et un mauvais orateur. Paul en vint-il à penser qu’il n’était bon à rien? Pas du tout! Il savait que le plus important est d’être jugé acceptable selon les critères de Dieu. Il pouvait se glorifier de ce qu’il avait accompli avec l’aide de Dieu, sans se préoccuper de ce que les autres disaient. De même, si vous fixez vos pensées sur la réputation que vous avez auprès de Dieu, il est probable que la dépression vous quittera. — 2 Corinthiens 10:7, 10, 17, 18.
Une faiblesse personnelle ou une faute que vous avez commise est-elle à l’origine de votre déprime? “Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, dit Dieu à Israël, ils deviendront blancs comme la neige.” (Ésaïe 1:18). N’oubliez jamais la compassion et la patience de notre Père céleste (Psaume 103:8-14). Cependant, faites-vous tous les efforts possibles pour surmonter votre faiblesse? Si vous voulez soulager votre conscience, il vous faut faire votre part. Comme le dit le proverbe, “à celui qui confesse et quitte [ses transgressions] il sera fait miséricorde”. — Proverbes 28:13.
Une autre manière de chasser le cafard est de vous fixer des buts raisonnables. Vous n’avez pas besoin d’être le premier de la classe pour être bon élève (Ecclésiaste 7:16-18). Comprenez que les déceptions font partie de la vie; et lorsqu’elles surviennent, plutôt que de penser: ‘Personne ne s’intéresse à moi et personne ne s’y intéressera jamais’, dites-vous: ‘Je m’en remettrai.’ En outre, il n’y a pas de mal à pleurer un bon coup.
Occupez-vous utilement
“Le désespoir ne disparaît pas tout seul”, reconnaît Daphné, qui est venue à bout de plusieurs phases de découragement. “Il vous faut penser différemment, ou entreprendre une activité physique. Il faut faire quelque chose.” Combattant avec énergie un état d’esprit maussade, Linda a fait cette observation: “Je suis en pleine couture. Je travaille à ma garde-robe et, à la longue, j’oublie mes soucis. Cela m’aide vraiment.” En faisant des choses dans lesquelles vous excellez, vous remontez dans votre propre estime, qui en général est au plus bas quand vous êtes déprimé.
Vous améliorerez également votre état en vous livrant à des activités que vous aimez. Faites-vous le plaisir d’un cadeau, jouez à quelque chose, préparez votre plat préféré, fouinez chez un libraire, allez au restaurant, lisez; pourquoi ne pas faire des mots croisés, comme ceux que l’on trouve dans Réveillez-vous!?
Yvonne a lutté contre le cafard en faisant de petits voyages et en se fixant des objectifs à court terme. Cependant, une des activités qui lui a le plus apporté a été de s’intéresser à autrui. “J’ai rencontré une jeune femme qui était très déprimée et j’ai commencé à l’aider à étudier la Bible, raconte Yvonne. Ces discussions hebdomadaires m’ont donné l’occasion de lui expliquer comment elle pouvait chasser la dépression. La Bible lui a communiqué un espoir véritable. Cela m’a aidée moi aussi.” Oui, comme l’a dit Jésus, “il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”. — Actes 20:35.
Parlez-en à quelqu’un
“L’appréhension dans le cœur de l’homme, voilà ce qui fait se courber son cœur, mais une bonne parole, voilà ce qui le réjouit.” (Proverbes 12:25). Une “bonne parole”, prononcée par une personne compréhensive, peut faire beaucoup. Comme aucun humain ne peut lire dans votre cœur, épanchez-vous auprès de quelqu’un en qui vous avez confiance et qui peut vous aider. “Un vrai compagnon aime en tout temps et est un frère né pour quand il y a de la détresse”, lit-on en Proverbes 17:17. “Lorsqu’on garde les choses pour soi, c’est comme si on portait tout seul une lourde charge, a dit Yvan, âgé de 22 ans. Mais lorsqu’on se confie à quelqu’un qui est à même d’apporter une aide, cela devient beaucoup plus léger.”
‘J’ai déjà essayé, direz-vous peut-être, mais tout ce que j’ai gagné, c’est un sermon m’invitant à regarder les bons côtés de la vie.’ Par conséquent, où pouvez-vous trouver quelqu’un qui, non seulement vous écoute et soit compréhensif, mais encore soit un conseiller objectif? — Proverbes 27:5, 6.
Où trouver de l’aide?
Pour commencer, ‘donnez votre cœur’ à vos parents (Proverbes 23:26). Ils vous connaissent mieux que quiconque et pourront vous aider si vous leur en fournissez l’occasion. En outre, s’ils se rendent compte de la gravité de votre cas, ils voudront peut-être avoir l’avis d’un spécialistea.
Les membres de la congrégation peuvent eux aussi être d’un grand secours. “J’avais tellement bien caché mon jeu, pendant des années, que personne ne savait à quel point j’étais atteinte, raconte Marie. Puis j’ai fini par me confier à une des femmes d’âge mûr de la congrégation. Elle a fait preuve de beaucoup de compréhension. Dans le temps, elle était elle aussi passée par là, et cela m’encourageait de voir que d’autres avaient connu ce genre de maladie, et s’en étaient très bien tirés.”
Non, la dépression de Marie n’a pas disparu du jour au lendemain; mais progressivement, à mesure que ses relations avec Jéhovah se resserraient, Marie a commencé à dominer ses émotions. Vous aussi pouvez trouver parmi les adorateurs de Jéhovah des amis — une véritable “famille” — qui s’intéressent sincèrement à votre bonheur. — Marc 10:29, 30; Jean 13:34, 35.
La puissance qui excède la puissance normale
Au demeurant, le secours le plus efficace contre vos idées noires est ce que l’apôtre Paul a appelé “la puissance qui excède la puissance normale”, laquelle vient de Dieu (2 Corinthiens 4:7). Si vous vous appuyez sur lui, le Créateur peut vous aider à chasser la dépression (Psaume 55:22). En effet, grâce à son esprit saint, il communique une puissance qui excède les ressources propres de l’individu.
Cette amitié avec Dieu est vraiment rassurante. “Quand j’ai des périodes de tristesse, dit une jeune fille du nom de Nicole, je prie beaucoup. Je sais que, quelle que soit la gravité de mon état, Jéhovah me ménagera une issue.” Daphné abonde dans ce sens: “On peut tout dire à Jéhovah. Il suffit d’épancher son cœur et on sait que, même si aucun humain n’en est capable, lui il nous comprend et se soucie réellement de nous.”
Si donc vous êtes déprimé, priez, et cherchez une personne sage et compréhensive à qui vous allez pouvoir vous confier. Dans la congrégation chrétienne, vous trouverez des “anciens” qui sont d’habiles conseillers (Jacques 5:14, 15). Ces hommes se tiennent à votre disposition, afin de vous aider à conserver vos bonnes relations avec Dieu. En effet, Dieu vous comprend et vous invite à vous décharger sur lui de vos inquiétudes, “car il prend soin de vous”. (1 Pierre 5:6, 7.) Oui, la Bible fait cette promesse: “La paix de Dieu, qui surpasse toute pensée, gardera vos cœurs et vos facultés mentales par l’entremise de Christ Jésus.” — Philippiens 4:7.
[Note]
a En raison des risques de suicide, la majorité des spécialistes recommandent qu’un soutien médical soit apporté aux personnes atteintes de dépression grave. Il se peut en effet que le malade ait besoin d’un traitement que seul un médecin est en mesure de prescrire.
Points de discussion
◻ Quelles sont quelques-unes des causes de dépression chez les jeunes? Vous-même, avez-vous déjà été déprimé?
◻ Pouvez-vous identifier les symptômes de la dépression névrotique?
◻ Savez-vous reconnaître une dépression grave? Pourquoi cette maladie est-elle aussi grave?
◻ Citez quelques-unes des façons de combattre le cafard. Certaines de ces méthodes se sont-elles révélées efficaces dans votre cas?
◻ Pourquoi est-il très important de se confier à quelqu’un lorsqu’on est gravement déprimé?
[Entrefilet, page 106]
La dépression grave est la cause de suicide la plus répandue chez les adolescents.
[Entrefilet, page 112]
Des relations personnelles avec Dieu peuvent vous aider à surmonter une dépression grave.
[Encadré, page 107]
S’agit-il d’une dépression grave?
Tout le monde présente de temps à autre un ou plusieurs des symptômes énumérés ci-dessous, sans pour cela être gravement malade. Cependant, si plusieurs de ces symptômes subsistent ou si l’un d’eux est tellement prononcé qu’il est une entrave à vos activités, vous êtes atteint, soit d’un trouble organique, et vous avez besoin d’un examen médical complet, soit d’un désordre psychologique important, en l’occurrence une dépression grave.
Rien ne vous fait plaisir. Vous ne trouvez aucun plaisir à des activités que vous aimiez auparavant. Vous avez la sensation de vivre dans l’imaginaire, comme dans un brouillard, et d’accomplir machinalement les actions les plus quotidiennes.
Vous vous dépréciez totalement. Vous avez l’impression de ne rien faire d’important, d’être tout à fait inutile. Vous éprouvez peut-être un sentiment de culpabilité.
Vous avez des sautes d’humeur. Vous êtes tantôt extraverti, tantôt introverti. Peut-être pleurez-vous souvent.
Vous êtes hanté par un désespoir total. Vous estimez que tout va mal, que vous ne pouvez rien y faire et que les choses ne s’amélioreront jamais.
Vous souhaitez la mort. Vos angoisses sont très fortes. Il vous semble que la mort serait préférable.
Vous êtes incapable de vous concentrer. Vous ressassez certaines pensées ou vous lisez sans comprendre.
Vos habitudes alimentaires et vos fonctions intestinales sont dérangées. Vous perdez l’appétit ou vous mangez trop. Vous souffrez de constipation ou de diarrhée de façon intermittente.
Votre sommeil est perturbé. Vous dormez trop ou trop peu. Vous faites souvent des cauchemars.
Vous avez des douleurs diverses. Vous avez des maux de tête, des crampes, des douleurs dans l’abdomen et la poitrine. Vous êtes fatigué sans raison.
[Illustration, page 108]
Un jeune peut se sentir déprimé parce qu’il ne répond pas aux attentes de ses parents.
[Illustration, page 109]
L’une des meilleures manières de lutter contre la dépression consiste à parler aux autres et à épancher son cœur.
[Illustration, page 110]
Une autre façon de combattre le cafard est de faire quelque chose pour les autres.
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Comment puis-je vaincre la solitude?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Chapitre 14
Comment puis-je vaincre la solitude?
Samedi soir. Marc est tout seul dans sa chambre.
“J’ai horreur du week-end!” s’écrie-t-il. Mais il n’y a personne pour lui répondre. Il ouvre un magazine: devant ses yeux s’étale la photo d’un groupe de jeunes gens sur une plage. D’un geste rageur, il lance la revue contre le mur. Il sent monter les larmes, et il a beau se mordre la lèvre, elles veulent couler. Incapable de se retenir plus longtemps, il s’effondre sur son lit et dit tout en sanglotant: “Pourquoi personne ne veut de moi?”
VOUS arrive-t-il, à vous aussi, de vous sentir délaissé et inutile? Si oui, ne désespérez pas. Bien sûr, il n’est pas gai de se sentir seul, mais ce n’est tout de même pas un drame. En réalité, le sentiment de solitude est un signal d’alarme. Tout comme la faim vous avertit que vous devez manger, de même, le sentiment d’être seul vous indique que vous avez besoin d’être entouré, de vous sentir proche de quelqu’un. Pour être en bonne santé, il vous faut de la nourriture. Pareillement, pour vous épanouir, il vous faut de la compagnie.
Avez-vous déjà observé un tas de braises incandescentes? Si l’on retire un charbon du foyer, il s’éteint; mais si on le replace avec les autres, il se remet à rougeoyer. De façon comparable, nous autres humains, si nous restons longtemps isolés, ne pouvons nous épanouir. Le besoin de compagnie est dans notre nature.
Seul sans en souffrir
On lit sous la plume de l’essayiste Henry Thoreau: “Je ne connais pas plus sociable compagne que la solitude.” Êtes-vous de son avis? Voici la réponse de Guillaume, qui a 20 ans: “Oui. J’aime la nature. Parfois, je pars faire un tour sur le lac avec mon petit bateau. Assis là, je reste des heures tout seul. Cela me donne le temps de songer à ce que je fais de ma vie. Ce sont pour moi des moments intenses.” Stéphane, qui a 21 ans, abonde dans ce sens. “Je vis dans un grand immeuble, dit-il. Parfois je monte sur la terrasse dans l’unique but d’être seul. Là, je réfléchis et je prie. Après je repars d’un bon pied.”
Effectivement, à qui sait en tirer parti, les moments de solitude peuvent apporter beaucoup. Jésus, lui aussi, se réservait de tels moments: “De grand matin, alors qu’il faisait encore sombre, [Jésus] se leva, sortit et partit pour un endroit solitaire, et là il se mit à prier.” (Marc 1:35). Souvenez-vous, Jéhovah n’a pas dit: ‘Il n’est pas bon que l’homme soit momentanément seul.’ Non, mais plutôt qu’il n’était pas bon que l’homme “reste seul”. (Genèse 2:18-23.) C’est en effet un isolement prolongé qui peut faire naître un sentiment de solitude. La Bible donne cet avertissement: “Celui qui s’isole cherchera son désir égoïste; il se déchaînera contre toute sagesse pratique.” — Proverbes 18:1.
Une solitude passagère
Il arrive que la solitude nous soit imposée par des circonstances qui nous échappent, par exemple lorsqu’un changement de domicile nous éloigne de nos amis intimes. Stéphane raconte: “Là où j’habitais avant, j’avais un ami, Jacques. Nous étions plus liés que des frères. Quand j’ai déménagé, je savais qu’il allait me manquer.” Il suspend sa phrase; sans doute revit-il l’instant de son départ. “Au moment de monter dans l’avion, j’avais la gorge serrée. Une accolade, et je suis parti. Pour moi, c’était la fin de quelque chose de précieux.”
Stéphane s’est-il fait à son nouveau cadre de vie? “Ce fut dur, dit-il. Chez moi, mes amis m’appréciaient; ici, certains des collègues me faisaient sentir mon manque d’expérience. Parfois, je regardais l’horloge et, soustrayant mentalement quatre heures, à cause du décalage, je me disais: ‘À cette heure-ci, Jacques et moi ferions ceci ou cela.’ Je me sentais terriblement seul.”
Quand rien ne va, nous aimons arrêter nos pensées sur les jours plus agréables que nous avons connus. Cependant, on peut lire dans la Bible: “Ne dis pas: ‘Comment se fait-il que les jours anciens ont été meilleurs que ceux-ci?’” (Ecclésiaste 7:10). Pourquoi ce conseil?
Tout d’abord, la situation peut s’améliorer. C’est pourquoi ceux qui étudient ce problème parlent souvent de “solitude passagère”. Stéphane, par exemple, a pu vaincre la solitude. Comment? “Ce qui m’a aidé, dit-il, c’est d’exprimer mes sentiments à quelqu’un qui s’intéressait à moi. On ne peut pas vivre constamment avec le passé. Je me suis forcé à aller vers les autres, à m’intéresser à eux. Cela a marché; je me suis fait de nouveaux amis.” Et vis-à-vis de Jacques? “Je me trompais. Mon départ n’a pas mis fin à notre amitié. L’autre jour je l’ai appelé. Nous avions tant à nous dire que nous avons parlé pendant une heure et quart.”
Solitude chronique
Il arrive cependant qu’un sentiment pesant d’isolement devienne chronique et semble insurmontable. Renaud, un lycéen, raconte: “Je vais à l’école dans ce quartier depuis huit ans, pourtant je n’ai jamais réussi à m’y faire un seul ami. (...) Personne ne sait ce que je ressens ni ne s’intéresse à moi. Parfois, je n’arrive pas à le supporter.”
Comme Renaud, beaucoup d’adolescents souffrent de ce qu’on a coutume d’appeler la solitude chronique, plus grave qu’une impression d’isolement passager. En réalité, d’après les spécialistes, les deux sentiments sont “aussi éloignés l’un de l’autre qu’un simple rhume l’est d’une pneumonie”. Cependant, de même que l’on peut guérir d’une pneumonie, ainsi l’on peut triompher de la solitude chronique. La première chose à faire est d’essayer d’en comprendre la cause (Proverbes 1:5). Rose, qui a 16 ans, définit la cause la plus courante de la solitude chronique: “Je pense que si je me sens très seule, c’est parce qu’il n’est pas possible d’avoir des amis lorsqu’on a une mauvaise opinion de soi. Et je crois bien que je ne m’aime pas beaucoup.” — Seul en Amérique (angl.).
Rose s’isole elle-même. La mauvaise opinion qu’elle a de sa propre personne l’empêche d’aller vers les autres et de se faire des amis. Un spécialiste déclare: “Ceux qui souffrent de solitude chronique ont souvent ce genre de réflexions: ‘Je ne suis pas attirant’, ‘Je suis ennuyeux’ ou: ‘Je ne suis bon à rien.’” Pour vaincre la solitude, il est donc indispensable d’avoir une meilleure opinion de soi. (Voir le chapitre 12.) Si vous vous efforcez d’acquérir ce que la Bible appelle “la personnalité nouvelle”, caractérisée par la bonté, l’humilité d’esprit et la douceur, vous ne manquerez pas de croître dans votre propre estime. — Colossiens 3:9-12.
En outre, non seulement vous apprendrez à vous apprécier, mais votre entourage sera attiré par vos qualités. Cependant, tout comme il faut qu’une fleur s’épanouisse pour que l’on puisse pleinement en admirer les couleurs, de même les autres personnes apprécieront vraiment vos qualités seulement si vous les manifestez à leur égard.
Brisez la glace
D’après un livre récent publié par l’Institut américain d’hygiène mentale, ‘le meilleur conseil que l’on puisse donner à une personne qui se sent seule est de s’intéresser aux autres’. De même, la Bible recommande de ‘s’élargir’ et de ‘se mettre à la place d’autrui’. (2 Corinthiens 6:11-13; 1 Pierre 3:8.) C’est une méthode très efficace. Non seulement celui qui va à la rencontre des autres oublie sa solitude, mais encore il incite ceux qui l’entourent à s’intéresser à lui.
Nathalie, qui a 19 ans, a décidé de ne plus rester à l’écart en attendant que les autres viennent la saluer. ‘Il faut que je me montre aimable moi aussi, dit-elle. Sans quoi tous vont penser que je suis prétentieuse.’ Commencez par sourire aux autres. Peut-être vous souriront-ils à leur tour.
Ensuite, entamez la conversation. Mais écoutons Liliane, qui a 15 ans: “J’avais beaucoup de mal à parler à des personnes que je ne connaissais pas. J’avais peur d’être rejetée.” Comment Liliane s’y prend-elle maintenant pour engager la conversation? “Je pose des questions simples, explique-t-elle, du genre: ‘D’où venez-vous?’, ‘Connaissez-vous un tel?’ Il se peut que nous connaissions une même personne, et nous voilà en grande conversation.” Soyez généreux et faites de bonnes actions; cela vous aidera également à nouer de précieuses amitiés. — Proverbes 11:25.
Souvenez-vous que vous pouvez avoir un ami qui ne vous abandonnera jamais. Jésus Christ a dit à ses disciples: “Je ne suis pas seul, car le Père est avec moi.” (Jean 16:32). Jéhovah peut devenir votre ami le plus intime à vous aussi. Apprenez à connaître sa personnalité en lisant la Bible et en observant sa création. Renforcez les liens qui vous unissent à lui en le priant. En définitive, l’amitié de Jéhovah Dieu est le meilleur moyen de vaincre la solitude.
Si vous vous sentez seul de temps en temps, ne vous en affectez pas: c’est tout à fait normal. Cependant, une grande timidité vous empêche peut-être de nouer des amitiés ou même d’avoir des rapports normaux avec les gens. Comment donc pouvez-vous remédier à cet état de choses?
Points de discussion
◻ Est-ce nécessairement une mauvaise chose que d’être seul? Peut-on tirer des bienfaits d’un moment de solitude?
◻ Pourquoi la solitude n’est-elle le plus souvent que temporaire? Est-ce le cas en ce qui vous concerne?
◻ Qu’est-ce que la solitude chronique, et comment peut-on lutter contre elle?
◻ Comment peut-on ‘briser la glace’ avec les autres? Quelle méthode s’est révélée efficace dans votre cas?
[Entrefilet, page 119]
D’après l’Institut américain d’hygiène mentale, ‘le meilleur conseil que l’on puisse donner à une personne qui se sent seule est de s’intéresser aux autres’.
[Illustrations, pages 116, 117]
Des amis peuvent rester en contact, même si de longues distances les séparent.
[Illustration, page 118]
Des moments de solitude peuvent être agréables.
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Pourquoi suis-je aussi timide?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Chapitre 15
Pourquoi suis-je aussi timide?
“TOUT le monde me trouve jolie”, disait une jeune fille dans un journal. Pourtant, elle ajoutait: “J’éprouve des difficultés à parler aux gens. Si je regarde quelqu’un dans les yeux tout en conversant, je rougis et j’ai l’impression de suffoquer. (...) Au travail, plusieurs ont déjà dit de moi que j’étais prétentieuse parce que je ne parle à personne (...). Je ne suis pas prétentieuse, je suis timide.”
Quatre-vingts pour cent des personnes interrogées dans le cadre d’une étude ont dit avoir été timides à un moment de leur vie, et quarante pour cent se considèrent toujours comme telles. La timidité, il est vrai, est connue des humains depuis les temps les plus reculés. La Bible raconte que, par timidité, Moïse refusa de devenir le porte-parole de Dieu auprès de la nation d’Israël (Exode 3:11, 13; 4:1, 10, 13). Timothée également était, semble-t-il, timide et manquait d’assurance quand il devait parler ou faire preuve d’autorité. — 1 Timothée 4:12; 2 Timothée 1:6-8.
Qu’est-ce que la timidité?
La timidité est une sensation de malaise qu’on éprouve en présence d’étrangers, de supérieurs, de personnes de l’autre sexe ou même de camarades. Ce sentiment de grande gêne se manifeste de diverses façons. Certains sont embarrassés: les yeux baissés et le cœur battant, ils sont incapables de parler. D’autres perdent leur sang-froid et se mettent à parler sans pouvoir s’arrêter. D’autres encore ont du mal à prendre la parole pour exprimer leur opinion ou leurs préférences.
N’oubliez pas, cependant, qu’une certaine timidité a des aspects positifs. Elle s’apparente à la modestie et à l’humilité, et une des choses que Jéhovah recherche et loue chez les humains est ‘qu’ils marchent modestement avec lui’. (Michée 6:8.) Il existe une autre raison pour laquelle il est préférable d’être discret et sans prétentions, arrogance ni agressivité, c’est qu’on apprécie souvent une personne timide, car elle sait écouter. Toutefois, si la timidité nous empêche d’exprimer pleinement nos possibilités et si elle a un effet nuisible sur nos relations avec autrui, sur notre travail ou sur notre état psychologique, nous devons essayer d’y remédier.
Tout d’abord, il est nécessaire de bien comprendre la question (Proverbes 1:5). Loin de refléter le fond de votre personnalité, la timidité décrit votre réaction face à une situation donnée, c’est-à-dire un comportement que vous avez appris et que la vie en société vous a habitué à adopter. Vous vous imaginez que les autres vous jugent mal, qu’ils ne vous aiment pas, qu’ils sont mieux ou plus normaux que vous, que tout ira mal si vous essayez de vous rapprocher d’eux. Vous vous attendez à ce que les choses se passent mal, et c’est souvent ce qui se produit, car vous êtes tendu et agissez en fonction de vos impressions.
Les conséquences sur votre vie
Si vous vous repliez sur vous-même, ne parlez pas ou êtes tellement préoccupé par votre propre personne que vous n’accordez aucune attention aux autres, vous pouvez donner l’impression de vous ennuyer, d’être prétentieux, peu aimable, voire insouciant ou ignorant. Si vous ne pensez qu’à vous, il vous est difficile de suivre une conversation et donc d’enregistrer ce qui se dit. Alors arrive ce que vous craignez le plus: vous faites figure d’imbécile.
En somme, vous vous êtes enfermé dans une prison dont vous avez jeté la clef. Vous laissez échapper des occasions. Par peur de parler, de dire ce que vous pensez, vous acceptez des objets ou même des situations qui ne vous plaisent pas. Vous passez à côté de certaines joies, celles de faire la connaissance d’autres personnes et d’accroître le cercle de vos amis, ou d’accomplir des choses qui enrichiraient votre vie. Les autres y perdent eux aussi. Ils ne parviennent pas à vous connaître vraiment.
Comment vaincre la timidité
Si vous faites les efforts nécessaires, avec le temps votre comportement peut changer. Tout d’abord, cessez de vous demander si les autres vous jugent. Ils sont probablement trop occupés par leur propre personne et par ce qu’ils vont dire et faire. S’ils se moquent de vous de façon puérile, comprenez que c’est chez eux que quelque chose ne va pas. “Celui qui méprise son prochain est dépourvu de sens.” (Proverbes 11:12, Segond). Ceux qui valent la peine d’être vos amis ne vous jugent pas à l’apparence; c’est votre personne profonde qu’ils apprécient.
Également, essayez de voir les choses du bon côté. Nul n’est parfait. Nous avons tous nos points forts et nos faiblesses. Rappelez-vous qu’il y a diverses façons de considérer les choses et que tous les goûts sont dans la nature. Si quelqu’un a un avis différent du vôtre, cela ne signifie pas qu’il en fasse une affaire de personne.
Apprenez à juger les autres équitablement. Un jeune homme, autrefois timide, raconte: “J’ai découvert deux choses à mon sujet. (...) Tout d’abord, j’étais égocentrique. Je pensais trop à moi: je m’inquiétais de la façon dont les autres jugeaient ce que je disais. Ensuite, je prêtais aux autres de mauvais mobiles. Je ne leur faisais pas confiance et je pensais qu’ils allaient me mépriser.”
Ce jeune homme a assisté à une réunion des Témoins de Jéhovah. “J’ai entendu un discours qui m’a vraiment aidé, dit-il. L’orateur a fait remarquer que l’amour doit vous pousser à aller vers les autres; que si vous avez de l’amour, vous pensez du bien des autres, et non du mal. J’ai donc appris à ne pas prêter de mauvaises intentions aux gens. Je me disais: ‘Ils seront compréhensifs, aimables et pleins de considération.’ J’ai commencé à faire confiance aux autres. Certains pouvaient se méprendre sur mon compte, j’en étais conscient, mais j’estimais maintenant que c’étaient eux qui avaient tort.
“J’ai aussi appris qu’il me fallait faire le premier pas: aimer les autres, aller au-devant des autres, poursuit-il. J’ai commencé avec les jeunes. Par la suite, je me suis tourné vers les adultes, que j’allais voir chez eux. J’ai appris à m’intéresser à leurs besoins, à réfléchir à ce que je pouvais faire pour les aider.” Ce jeune homme a ainsi vérifié la véracité du conseil de Jésus consigné en Luc 6:37, 38: “Cessez de juger, et vous ne serez nullement jugés; cessez de condamner, et vous ne serez nullement condamnés. (...) Appliquez-vous à donner, et l’on vous donnera. (...) Car de la mesure dont vous mesurerez, on mesurera pour vous en retour.”
Il y a un commencement à tout
Par conséquent, apprenez à être sociable, à dire bonjour, à entamer une conversation. Parlez de choses aussi simples que le temps. Souvenez-vous-en, vous avez votre part à faire, mais les autres ont aussi la leur. Si vous trébuchez sur un mot, ne pensez pas que tout est perdu. Les autres en rient-ils? Apprenez à rire avec eux. Dites quelque chose comme: “Ce n’est pas exactement ça!” Vous vous détendrez et vous pourrez poursuivre la conversation.
Choisissez des vêtements dans lesquels vous soyez à votre aise, qui soient propres et bien repassés. Si vous avez le sentiment de faire bonne impression, vous aurez moins d’appréhension et vous serez tout à votre conversation. Tenez-vous droit, mais sans raideur. Souriez d’un air agréable. Regardez amicalement votre interlocuteur et approuvez-le de la tête ou d’une parole.
Si vous devez affronter une situation délicate, tel qu’un exposé en public ou une entrevue pour un emploi, préparez-vous du mieux possible. Répétez plusieurs fois ce que vous avez l’intention de dire. Par l’exercice, vous pouvez aussi surmonter ou du moins réduire vos défauts de prononciation. Cela vous prendra du temps, comme il en faut pour acquérir n’importe quelle compétence nouvelle. Toutefois, les bons résultats que vous obtiendrez vous encourageront à persévérer.
N’oubliez pas l’aide que Dieu peut vous apporter. Saül, le premier roi de l’antique nation d’Israël, était, à une époque, d’une timidité maladive (1 Samuel, chapitres 9 et 10). Cependant, quand le moment fut venu pour lui d’entrer en action, “l’esprit de Dieu commença à agir sur Saül”, et il conduisit le peuple à la victoire. — 1 Samuel, chapitre 11.
Aujourd’hui, les jeunes chrétiens ont la responsabilité d’aider leurs semblables à connaître Dieu et le monde de justice qu’il promet aux humains (Matthieu 24:14). Propager cette bonne nouvelle et représenter le Personnage le plus important de l’univers donne confiance en soi et permet d’oublier ses soucis. Vous pouvez en être assuré, si vous servez Dieu fidèlement, il vous bénira et vous aidera à surmonter votre timidité.
Points de discussion
◻ Qu’est-ce au juste que la timidité, et comment un timide se comporte-t-il en présence d’autres personnes? Êtes-vous dans une certaine mesure timide?
◻ Pourquoi un timide manque-t-il d’assurance quand il se trouve en présence d’autres personnes?
◻ Pourquoi un timide est-il parfois perdant?
◻ Comment surmonter la timidité? Quelle méthode s’est révélée efficace dans votre cas?
[Entrefilet, page 121]
Le timide passe à côté de certaines amitiés et de certaines occasions.
[Encadré, page 124]
Vous pouvez vaincre la timidité à condition de...
Le vouloir et de croire que le changement est possible
Remplacer vos pensées négatives par des actes positifs
Vous fixer des objectifs réalistes
Savoir vous détendre et faire face à l’anxiété
Vous préparer à une situation
Prendre progressivement confiance grâce aux bons résultats obtenus
Vous souvenir qu’il existe des différences d’opinion et que les autres se trompent aussi
Travailler à développer vos aptitudes et à en acquérir de nouvelles
Vous efforcer de témoigner de l’amour à autrui et de l’aider
Vous habiller avec goût et d’agir avec confiance
Compter sur l’aide de Dieu
Participer aux réunions chrétiennes et à la prédication
[Illustrations, page 123]
Le timide s’imagine que les autres ont une mauvaise opinion de lui.
[Illustration, page 125]
Apprenez à être sociable, à sourire, à accueillir les autres et à tenir une conversation.
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Est-il normal de s’affliger comme je le fais?Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques
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Chapitre 16
Est-il normal de s’affliger comme je le fais?
MICHEL se souvient du jour où son père est mort: “J’étais en état de choc. (...) Je ne cessais de me répéter: ‘C’est impossible que ce soit vrai.’”
Peut-être quelqu’un qui vous était cher est-il décédé: votre père, votre mère, votre frère, votre sœur ou un ami. Vous n’êtes pas seulement triste, vous êtes également en colère, troublé et apeuré. Vous ne pouvez retenir vos larmes, ou alors vous gardez votre peine pour vous.
Il est tout à fait naturel d’être attristé lorsque quelqu’un que l’on aime vient à mourir. Jésus Christ lui-même, quand il apprit la mort d’un de ses amis intimes, “se laissa aller aux larmes” et “gémit” intérieurement (Jean 11:33-36; voir 2 Samuel 13:28-39). Pensez que d’autres ont éprouvé les mêmes sentiments; cela peut vous aider à supporter le deuil qui vous frappe.
Le refus
Au début, il se peut que vous soyez sans réaction. Peut-être espérez-vous au plus profond de vous-même qu’il s’agit d’un cauchemar, que quelqu’un va venir vous réveiller et que tout sera comme avant. Claire, dont la mère est morte d’un cancer, raconte: “Je n’ai pas vraiment accepté son ‘départ’. S’il se passe quelque chose dont j’aurais pu discuter avec elle autrefois, je me dis en moi-même: ‘Il faudra que j’en parle à maman.’”
Les personnes qui ont perdu un être cher ont tendance à nier la réalité. Elles peuvent même s’imaginer qu’elles revoient soudain le disparu dans la rue, dans un autobus qui passe ou dans le métro. La moindre ressemblance peut ranimer l’espoir et faire croire que la personne n’est pas morte. Dieu a créé l’homme pour vivre, non pour mourir (Genèse 1:28; 2:9). Il est donc normal que nous ayons des difficultés à accepter la mort.
“Comment a-t-elle pu me faire cela?”
Ne soyez pas surpris si, parfois, vous êtes un peu fâché contre la personne qui a disparu. Claire se souvient: “Après la mort de maman, il m’arrivait de penser: ‘Tu ne nous as pas dit que tu allais mourir. Tu es partie sans prévenir.’ Je me sentais délaissée.”
La mort d’un frère ou d’une sœur peut éveiller des sentiments semblables. “Il est presque ridicule de ressentir de la colère contre quelqu’un qui est mort, raconte Corinne. Pourtant, quand ma sœur est décédée, je n’ai pu m’en empêcher. Des idées de ce genre ne cessaient de me traverser l’esprit: ‘Comment a-t-elle pu mourir et me laisser toute seule? Comment a-t-elle pu me faire cela?’” Certains en veulent à leur frère ou à leur sœur pour la peine que leur mort a causée. D’autres se sentent négligés et vont jusqu’à éprouver du ressentiment à l’encontre de leur frère, ou de leur sœur, disparu, en raison de l’attention dont il a été l’objet pendant sa maladie. Par peur de perdre un autre enfant, certaines personnes deviennent extrêmement possessives; il arrive alors que l’enfant qui reste nourrisse de l’animosité contre le disparu.
“Si seulement...”
Fréquemment, on éprouve un sentiment de culpabilité. Des questions, des doutes assaillent alors l’esprit. ‘Y a-t-il quelque chose d’autre que nous aurions pu faire? Aurions-nous dû consulter un autre médecin?’ On se dit également: ‘Si seulement nous ne nous étions pas autant disputés!’ ‘Si seulement j’avais été plus gentil!’ ‘Si seulement, au lieu de cela, j’étais allé faire des courses!’
Michel témoigne: “Je voudrais avoir été plus patient et plus compréhensif avec mon père. Je voudrais avoir fait plus de travail dans la maison pour lui faciliter la vie quand il rentrait.” Élise a fait l’observation suivante: “Lorsque maman est tombée malade et qu’elle est morte subitement, tous les sentiments que nous avions l’une pour l’autre sont restés en suspens. Maintenant, je me sens coupable. Je pense à tout ce que j’aurais dû lui dire, à tout ce que je n’aurais pas dû lui dire, à tout ce que j’ai fait de mal.”
Il se peut même que vous vous rendiez responsable de ce qui est arrivé. Claire raconte: “Je me sentais coupable à cause de toutes les fois où nous nous étions disputées et de toute l’inquiétude que j’avais causée à maman. Je pensais que cette inquiétude pouvait avoir contribué à la rendre malade.”
“Que vais-je dire à mes amis?”
Une veuve a fait remarquer à propos de son fils: “Jean avait horreur de dire aux autres enfants que son père était décédé. Cela le gênait, et sa gêne le mettait en colère.”
La famille face à la mort et au chagrin (angl.) donne cette explication: “‘Que vais-je dire à mes amis?’ C’est là une question de toute première importance pour les enfants qui restent. Ils croient souvent que leurs amis ne comprennent pas ce qu’ils ressentent. Leurs tentatives pour expliquer l’importance de leur perte sont accueillies par des regards étranges et perplexes. (...) En conséquence, l’enfant endeuillé se sent rejeté, isolé et parfois même anormal.”
Il arrive que les gens ne sachent que dire à un ami qui se trouve dans le deuil, aussi ne disent-ils rien. Le malheur qui vous frappe leur rappelle qu’eux aussi peuvent perdre un être cher. Comme ils ne veulent pas y penser, ils vous évitent.
Comment surmonter votre chagrin
Une chose vous aidera beaucoup à surmonter votre chagrin, c’est de savoir qu’il s’agit d’un sentiment naturel. Toutefois, il est inutile de vouloir nier la réalité, car cela ne fait que prolonger votre chagrin. Il arrive, lorsque certaines familles se mettent à table, que la place du défunt soit laissée libre, comme s’il allait venir manger. Une mère de famille nous explique que dans son foyer les choses se passent différemment: “Nous ne nous asseyons plus comme avant à la table de la cuisine. Mon mari a pris la place de David, et cela nous a aidés à combler le vide.”
Un autre point vous aidera: comprenez que, même si vous avez dit ou fait des choses qui ne convenaient pas, ce n’est pas vous qui avez causé la mort de celui que vous aimiez. En outre, “tous, nous trébuchons bien des fois”. — Jacques 3:2.
Extériorisez vos sentiments
Le docteur Earl Grollman donne ce conseil: “Il ne suffit pas d’accepter ses sentiments contradictoires; il faut les extérioriser. (...) La période de deuil (...) doit être mise à profit pour exprimer ses sentiments.” Ce n’est donc pas le moment de s’isoler. — Proverbes 18:1.
Selon le docteur Grollman, celui qui refuse le chagrin “ne fait que prolonger la douleur et différer le processus”. Voici ce qu’il propose: “Adressez-vous à un ami qui saura vous écouter et comprendre que vos différents sentiments sont des réactions normales dues à votre profond chagrin.” Un membre de votre famille, un ami ou un ancien de la congrégation chrétienne peut souvent être d’un grand secours.
Que faire quand vous avez envie de pleurer? Le docteur Grollman déclare: “Les larmes peuvent constituer le meilleur remède à la tension émotionnelle, aussi bien pour les hommes que pour les femmes et les enfants. Pleurer est un moyen naturel d’atténuer l’angoisse et la douleur.”
Une famille unie
Vos parents peuvent vous être d’un grand soutien lors d’un deuil, et vous pouvez vous aussi leur apporter votre aide. Citons le cas de Jane et de Sarah, deux Anglaises qui ont perdu leur frère, Darrall, âgé de 23 ans. Comment ont-elles surmonté leur chagrin? Jane répond: “Comme nous étions quatre, j’étais toujours avec papa, tandis que Sarah était constamment avec maman. De cette manière, nous n’étions pas chacun de son côté.” Jane poursuit: “Je n’avais jamais vu papa pleurer auparavant. Il a fondu en larmes à deux reprises; dans un sens, c’était bien, parce qu’à la réflexion je suis heureuse d’avoir été là pour le réconforter.”
Une espérance réconfortante
Un jeune Anglais, David, a perdu sa sœur, Janet, décédée de la maladie de Hodgkin à l’âge de 13 ans. Il déclare: “Parmi les choses qui m’ont fait beaucoup de bien figure un texte biblique cité durant le discours d’enterrement. Ce verset dit: ‘Car Dieu a fixé un jour où il doit juger la terre habitée avec justice, offrant à tous une garantie en ressuscitant Jésus d’entre les morts.’ L’orateur a mis l’accent sur le terme ‘garantie’ en rapport avec la résurrection. Cela m’a été d’une grande aide pour supporter mon chagrin après l’enterrement.” — Actes 17:31; voir Marc 5:35-42; 12:26, 27; Jean 5:28, 29; 1 Corinthiens 15:3-8.
La Bible offre l’espérance de la résurrection, mais elle n’ôte pas la peine. Jamais vous n’oublierez l’être cher que vous avez perdu. Cependant, nombre de personnes puisent une réelle consolation dans les promesses bibliques, et se remettent progressivement des suites d’un deuil.
Points de discussion
◻ Pensez-vous qu’il soit normal d’être peiné de la mort d’un être cher?
◻ Quels sentiments une personne endeuillée peut-elle éprouver, et pourquoi?
◻ Comment un jeune peut-il surmonter sa peine?
◻ Comment pouvez-vous consoler un ami qui a perdu un être cher?
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