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Les prédicateurs. Ils s’offrent volontairementLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 6
Les prédicateurs. Ils s’offrent volontairement
1, 2. Quelle œuvre immense Jésus avait-il annoncée, et quelle question importante se pose ?
LES hommes politiques font souvent des promesses qu’ils ne tiennent pas. Même ceux qui sont animés des meilleures intentions n’ont pas toujours les moyens d’honorer leurs engagements. Le Roi Jésus Christ, lui, tient toujours parole.
2 Une fois intronisé en 1914, Jésus était prêt à accomplir une promesse qu’il avait faite près de 1 900 ans plus tôt. Peu avant sa mort, il avait prédit : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée » (Mat. 24:14). L’accomplissement de cette prophétie ferait partie du signe de sa présence. Mais une question se pose : Comment allait-il mobiliser une armée de prédicateurs volontaires durant les derniers jours — une période caractérisée par l’égoïsme, l’absence d’amour et un état d’esprit irréligieux ? (Mat. 24:12 ; 2 Tim. 3:1-5). Cette question est importante, car elle concerne tous les vrais chrétiens.
3. Quelle confiance Jésus a-t-il exprimée, et d’où lui venait-elle ?
3 Reprenons la prophétie de Jésus. Les mots « sera prêchée » expriment une grande confiance, n’est-ce pas ? En effet, Jésus était sûr qu’il aurait des partisans durant les derniers jours. Mais d’où lui venait cette confiance ? De son Père (Jean 12:45 ; 14:9). Avant de venir sur terre, Jésus avait pu constater que Jéhovah avait confiance dans la bonne volonté de ses adorateurs. Voyons comment Dieu avait exprimé cette confiance.
« Ton peuple s’offrira volontairement »
4. Quel projet Jéhovah a-t-il invité les Israélites à soutenir, et comment ceux-ci ont-ils réagi ?
4 Rappelez-vous quand Jéhovah a demandé à Moïse de construire le tabernacle, la tente qui deviendrait le centre du culte pour la nation d’Israël. Par son intermédiaire, il a invité tout le peuple à soutenir le projet : « Prenez de chez vous une contribution pour Jéhovah. Que tout homme au cœur bien disposé l’apporte comme contribution de Jéhovah. » Comment les Israélites ont-ils réagi ? Ils « apportaient [...] une offrande volontaire, matin après matin ». Ils ont été si généreux qu’à un moment il a fallu les empêcher de donner davantage (Ex. 35:5 ; 36:3, 6). Ils n’ont pas déçu la confiance que Jéhovah avait placée en eux.
5, 6. Selon Psaume 110:1-3, quel état d’esprit Jéhovah et Jésus s’attendaient-ils à trouver chez les pratiquants du vrai culte aux derniers jours ?
5 Jéhovah s’attendait-il à trouver un état d’esprit aussi volontaire chez ses adorateurs aux derniers jours ? Absolument. Plus de 1 000 ans avant la venue de Jésus sur terre, par le moyen de David il avait donné des indications sur ce qui se passerait au début du règne du Messie (lire Psaume 110:1-3). Le nouveau Roi aurait des ennemis. Mais aussi une armée de partisans qu’on n’aurait pas à enrôler de force. Même des jeunes se porteraient volontaires ; ils seraient si nombreux que la Bible les compare aux gouttes de rosée qui scintillent au soleil du matina.
Ceux qui soutiennent volontairement le Royaume sont aussi nombreux que des gouttes de rosée (voir paragraphe 5).
6 Jésus savait que la prophétie du Psaume 110 le concernait (Mat. 22:42-45). Il avait donc toutes les raisons d’être sûr que des fidèles s’offriraient volontairement pour prêcher la bonne nouvelle sur la terre entière. Que montrent les faits ? Le Roi a-t-il mobilisé une armée de prédicateurs volontaires aux derniers jours ?
« J’ai le privilège et le devoir d’annoncer ce message »
7. Après son intronisation, qu’a fait Jésus pour préparer ses disciples à l’œuvre qui les attendait ?
7 Peu après son intronisation, Jésus a préparé ses disciples pour l’œuvre colossale qui les attendait. Au chapitre 2, nous avons expliqué que, de 1914 jusqu’au début de 1919, il les a inspectés et purifiés (Mal. 3:1-4). Puis, en 1919, il a établi sur eux l’esclave fidèle (Mat. 24:45). Cet esclave a commencé à distribuer la nourriture spirituelle au moyen de discours d’assemblée et de publications. Il a beaucoup mis l’accent sur la responsabilité qui incombe à chaque chrétien de participer à la prédication.
8-10. Comment les assemblées ont-elles donné de l’élan à la prédication ? Donner un exemple (voir aussi l’encadré « Des assemblées qui ont donné de l’élan à la prédication »).
8 Discours d’assemblée. Impatients de recevoir des instructions, les Étudiants de la Bible se sont réunis à Cedar Point du 1er au 8 septembre 1919 pour leur première grande assemblée d’après-guerre. Le deuxième jour, frère Rutherford a donné un discours dans lequel il a dit sans détour : « La mission du chrétien sur la terre [...] est de proclamer le message du royaume du Seigneur. »
9 Le moment fort de l’assemblée est arrivé trois jours plus tard. Frère Rutherford a développé le « Discours aux collaborateurs » (plus tard reproduit dans La Tour de Garde sous le titre « Annoncez le Royaume »). Il a déclaré : « Dans les moments graves, le chrétien se demande tout naturellement : Pourquoi suis-je sur la terre ? Et la réponse doit inévitablement être : Le Seigneur a eu la bonté de faire de moi son ambassadeur pour porter le divin message de réconciliation au monde ; j’ai donc le privilège et le devoir d’annoncer ce message. »
10 Dans ce discours historique, frère Rutherford a annoncé la parution d’une nouvelle revue : L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !). Celle-ci serait utilisée pour attirer l’attention sur le Royaume, seul espoir de l’humanité. Il a ensuite demandé qui dans l’assistance voulait participer à sa diffusion. « La réaction, lisait-on dans un rapport, a été stupéfiante. Six mille personnes se sont levées comme un seul hommeb. » Manifestement, le Roi avait des partisans impatients de proclamer son Royaume !
11, 12. Qu’a dit La Tour de Garde en 1920 sur la période où l’œuvre annoncée par Jésus devait s’effectuer ?
11 Publications. La Tour de Garde a expliqué de plus en plus précisément en quoi consistait l’œuvre annoncée par Jésus, à savoir la prédication de la bonne nouvelle du Royaume. Voyons quelques exemples remontant au début des années 1920.
12 Quel message serait proclamé en accomplissement de Matthieu 24:14 ? L’article « L’Évangile du Royaume » paru dans La Tour de Garde de janvier 1921 déclarait : « La bonne nouvelle concerne ici la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messie. » Quand cette œuvre serait-elle effectuée ? Le même article répondait : « Ce message doit être annoncé pendant l’intervalle compris entre la grande guerre mondiale et la “grande tribulation”. » Et de tirer cette conclusion : « Le moment semble donc opportun pour proclamer cette bonne nouvelle au loin comme auprès dans la chrétienté. »
13. Comment, en 1921, La Tour de Garde a-t-elle fait appel à la bonne volonté des chrétiens oints ?
13 L’œuvre annoncée par Jésus serait-elle accomplie sous la contrainte ? Non. La Tour de Garde d’août 1921 faisait appel à la bonne volonté des chrétiens oints. L’article « Ayez bon courage » invitait chacun d’eux à se demander : « N’est-ce pas là mon plus grand privilège, aussi bien que mon devoir, de prendre part à ce travail ? » Puis il ajoutait : « Nous sommes persuadés que, après vous en être rendu compte [de ce privilège], vous ressemblerez à Jérémie dans le cœur duquel la Parole de l’Éternel était “comme un feu dévorant renfermé dans ses os”, qui le forçait à parler (Jér. 20:9). » Cet encouragement chaleureux traduisait la confiance de Jéhovah et de Jésus envers les fidèles partisans du Royaume.
14, 15. En 1922, quelle méthode de prédication La Tour de Garde a-t-elle mise en valeur ?
14 Quelle méthode les vrais chrétiens devaient-ils utiliser pour transmettre le message du Royaume ? La Tour de Garde du 15 août 1922 (angl.) contenait un article court mais puissant intitulé « L’activité est essentielle ». Il soulignait l’importance pour les chrétiens oints de « se montrer zélés pour ce qui est de donner le message imprimé aux gens et de leur parler à leur porte, témoignant que le royaume des cieux est proche ».
15 Il est donc clair qu’à partir de 1919 Christ s’est servi de son esclave fidèle et avisé pour insister sur le fait que le privilège et le devoir d’un chrétien sur terre est de proclamer le message du Royaume. Comment les Étudiants de la Bible ont-ils réagi à cet encouragement ?
« Les fidèles sont pleins d’ardeur »
16. Comment certains anciens élus ont-ils réagi à l’idée que tous devaient prêcher ?
16 Dans les années 1920 et 1930, certains contestaient l’idée que tous les chrétiens oints devaient prêcher. La Tour de Garde de février 1928 décrivait ainsi la situation : « Actuellement, dans [la congrégation], se trouvent des anciens qui [...] refusent d’encourager leurs frères à participer au service et d’y prendre part eux-mêmes. [...] Ils raillent l’idée d’aller de porte en porte offrir le message de Dieu, du Roi et de son royaume. » L’article disait ensuite franchement : « Le moment est venu où les fidèles doivent prendre garde à ces frères, les éviter et leur signifier que la charge d’ancien ne leur sera plus confiéec. »
17, 18. Comment la plupart des congrégations ont-elles accueilli les instructions de La Tour de Garde, et qu’ont fait des millions d’humains au cours des 100 dernières années ?
17 Il est réjouissant de constater que la plupart des congrégations ont accueilli ces instructions avec enthousiasme. Beaucoup considéraient comme un honneur de participer à la proclamation du Royaume. La Tour de Garde d’avril 1926 témoigne : « Les fidèles sont pleins d’ardeur pour dire ce message au monde. » En répondant volontiers à l’invitation prophétique de Psaume 110:3, ces frères et sœurs se sont révélés des partisans du Roi messianique.
18 Au cours des 100 dernières années, des millions d’humains se sont offerts volontairement pour proclamer le Royaume. Dans les chapitres suivants, nous nous intéresserons aux méthodes et aux outils qu’ils ont utilisés, puis nous examinerons les résultats qu’ils ont obtenus. Mais tout d’abord, voyons pourquoi ils ont été si nombreux à prendre part à cette œuvre volontairement, alors qu’autour d’eux l’égoïsme se généralisait. Profitez-en pour vous demander : « Pourquoi est-ce que je prêche la bonne nouvelle ? »
« Continuez à chercher d’abord le royaume »
19. Pourquoi suivons-nous le conseil de chercher d’abord le Royaume ?
19 Jésus a dit à ses disciples : « Continuez [...] à chercher d’abord le royaume » (Mat. 6:33). Pourquoi le faisons-nous ? Principalement parce que nous savons à quel point le Royaume est important, qu’il est au centre du dessein de Dieu. Le chapitre précédent a expliqué que l’esprit saint a progressivement révélé des vérités passionnantes sur le Royaume. Quand ces précieuses vérités touchent notre cœur, nous nous sentons poussés à chercher d’abord le Royaume.
Comme un homme qui a trouvé un trésor caché, le chrétien s’émerveille d’avoir trouvé les vérités du Royaume (voir paragraphe 20).
20. Comment l’exemple du trésor caché annonçait-il la réaction des disciples de Jésus à l’invitation à continuer de chercher d’abord le Royaume ?
20 Jésus savait comment ses disciples réagiraient à l’invitation à continuer de chercher d’abord le Royaume. Voyez son exemple du trésor caché (lire Matthieu 13:44). Alors qu’il travaille dans un champ, un cultivateur découvre un trésor caché. Il prend immédiatement conscience de la valeur de sa trouvaille. Que fait-il alors ? « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ. » Que retenir ? Lorsque nous découvrons la vérité sur le Royaume et en comprenons la valeur, nous sommes heureux de tout faire pour garder les intérêts du Royaume à leur juste place : la premièred.
21, 22. Comment montrer qu’on cherche d’abord le Royaume ? Donnez un exemple.
21 Chercher d’abord le Royaume, ce n’est pas seulement le dire, c’est aussi le montrer par des actes. C’est notamment consacrer sa vie, ses capacités et ses ressources à l’œuvre de prédication. Beaucoup ont fait de grands sacrifices pour se dépenser dans le ministère à plein temps. Tous ces prédicateurs volontaires ont pu constater, pour l’avoir vécu, que Jéhovah bénit ceux qui donnent la priorité au Royaume. Voyez cet exemple.
22 À partir de la fin des années 1920, Avery et Lovenia Bristow étaient colporteurs (pionniers) dans le sud des États-Unis. Des années plus tard, Lovenia a raconté : « Avery et moi avons passé de très belles années dans le service de pionnier. Souvent, nous ne savions pas d’où viendrait l’argent pour le carburant ou la nourriture. Mais Jéhovah était toujours là. Nous, on se contentait d’avancer. Et nous avons toujours eu le nécessaire. » Un jour, à Pensacola (Floride), alors qu’il ne leur restait plus beaucoup d’argent ni de provisions, en rentrant à leur roulotte, ils ont trouvé deux grands sacs de provisions accompagnés d’un petit mot : « De la part de la congrégation de Pensacola, affectueusement. » Repensant à ses dizaines d’années de service à plein temps, Lovenia a tiré cette conclusion : « Jéhovah ne nous abandonne jamais. Il ne trahit jamais la confiance que nous plaçons en lui. »
23. Comment considérez-vous les vérités sur le Royaume, et à quoi êtes-vous déterminé ?
23 La situation de chacun étant différente, certains peuvent prêcher plus que d’autres. Mais tous nous pouvons considérer comme un honneur de proclamer la bonne nouvelle de toute notre âme (Col. 3:23). Conscients de la valeur des vérités que nous avons trouvées, nous sommes prêts à tous les sacrifices, désirons ardemment faire tout ce que nous pouvons, pour servir le Royaume. N’est-ce pas là votre détermination ?
24. Quelle est l’une des plus impressionnantes réalisations du Royaume aux derniers jours ?
24 Au cours des 100 années écoulées, le Roi a bel et bien tenu la promesse qu’il avait faite en Matthieu 24:14. Et ce sans forcer personne. Une fois sortis de ce monde égoïste, ses disciples s’offrent volontairement pour prêcher la bonne nouvelle. Cette prédication, effectuée sur toute la terre, est un aspect du signe de la présence de Jésus investi du pouvoir royal. C’est également l’une des plus impressionnantes réalisations du Royaume aux derniers jours.
a Dans la Bible, la rosée évoque l’abondance (Gen. 27:28 ; Mika 5:7).
b La brochure À qui l’œuvre est confiée (angl.) expliquait : « La diffusion de L’Âge d’Or s’inscrit dans le cadre de la prédication du royaume de maison en maison [...]. Outre cette campagne, il faut laisser un exemplaire de L’Âge d’Or dans chaque foyer, que l’abonnement soit accepté ou refusé. » Pendant des années, on a encouragé les proclamateurs à proposer l’abonnement aussi bien à L’Âge d’Or qu’à La Tour de Garde. À partir du 1er février 1940, on a commencé à proposer un exemplaire de chaque revue et à rapporter le nombre de revues diffusées.
c À cette époque, les anciens étaient élus démocratiquement. Une congrégation pouvait donc refuser de voter pour des hommes qui s’opposaient à la prédication. Plus tard, les anciens ont été nommés théocratiquement. Ce changement sera examiné au chapitre 12.
d Jésus a enseigné la même leçon dans son exemple du marchand itinérant qui part à la recherche d’une perle de grande valeur. Lorsqu’il la trouve, il vend tout ce qu’il a pour l’acheter (Mat. 13:45, 46). Les deux paraboles montrent aussi qu’on peut découvrir la vérité sur le Royaume de différentes façons. Certains la trouvent pour ainsi dire par hasard, d’autres la recherchent. Mais les uns comme les autres font volontiers des sacrifices pour donner la priorité au Royaume.
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Les procédés. Diffusion du message par tous les moyensLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 7
Les procédés. Diffusion du message par tous les moyens
1, 2. a) Quelle technique Jésus a-t-il utilisée pour parler à un vaste auditoire ? b) Comment les disciples de Jésus ont-ils suivi son exemple, et pourquoi ?
AU BORD d’un lac, une foule se rassemble pour écouter Jésus. Curieusement, celui-ci monte dans une barque et s’éloigne un peu du rivage. Pourquoi ? Il sait que la voix porte sur l’eau et que la foule entendra mieux son message (lire Marc 4:1, 2).
2 Durant les décennies qui ont entouré la naissance du Royaume, les disciples de Christ ont suivi son exemple. Ils se sont servis de techniques innovantes pour communiquer la bonne nouvelle à un vaste public. Aujourd’hui, sous la direction du Roi, ils continuent d’innover et de s’adapter aux changements et à l’apparition de nouvelles techniques, afin de toucher le plus de monde possible avant que la fin n’arrive (Mat. 24:14). Arrêtons-nous sur quelques-uns des procédés qui nous ont permis de toucher les gens où qu’ils vivent. Profitez-en pour réfléchir aux façons d’imiter la foi des fidèles qui ont diffusé la bonne nouvelle au début de l’œuvre à l’époque moderne !
Utilisation des médias
3. Pourquoi notre utilisation des journaux a-t-elle irrité les ennemis de la vérité ?
3 Journaux. Il semble qu’au cours des dix années précédant 1914, Christ soit intervenu pour que la bonne nouvelle du Royaume atteigne un public encore plus large que celui touché par La Tour de Garde, publiée depuis 1879 par frère Russell et ses collaborateurs. Tout a commencé en 1903, quand Ephraim Eaton, porte-parole d’un groupe de pasteurs protestants de Pennsylvanie, a invité frère Russell à participer à une série de débats sur les doctrines bibliques. Il lui a écrit : « Je pense qu’un débat public concernant certains points sur lesquels nos avis diffèrent [...] présenterait un intérêt considérable. » Estimant eux aussi que le public tirerait profit de ces débats, Russell et les siens les ont fait paraître dans un grand journal, le Pittsburgh Gazette. Ces articles ont eu un tel succès et l’argumentation de Russell était si claire et puissante que le journal lui a proposé de publier ses sermons chaque semaine. Ce rebondissement a dû faire grincer des dents les ennemis de la vérité.
En 1914, plus de 2 000 journaux publiaient les sermons de Russell.
4, 5. De quelle qualité frère Russell a-t-il fait preuve, et comment ceux qui exercent des responsabilités peuvent-ils l’imiter ?
4 Très vite, d’autres journaux ont voulu reproduire les sermons de frère Russell. En 1908, La Tour de Garde signalait que onze journaux les publiaient régulièrement. Des frères qui connaissaient le milieu de la presse ont dit à frère Russell que si le siège de l’association était déplacé dans une ville plus connue, ses articles paraîtraient dans davantage de journaux. Après avoir réfléchi à cette suggestion et à d’autres facteurs, frère Russell a déménagé les bureaux de Pittsburgh à Brooklyn en 1909. Avec quel résultat ? Seulement quelques mois plus tard, 400 journaux publiaient ses sermons. Et la liste n’en finissait pas de s’allonger. Au moment de l’instauration du Royaume en 1914, l’enseignement biblique de Russell était diffusé par plus de 2 000 journaux, en quatre langues.
5 Quelle leçon importante pouvons-nous retenir de cet épisode ? Les frères qui détiennent une certaine autorité dans l’organisation de Dieu aujourd’hui voudront imiter l’humilité de frère Russell en tenant compte d’autres avis lorsqu’ils prennent de lourdes décisions (lire Proverbes 15:22).
6. Quel effet les vérités publiées dans un journal ont-elles eu sur une femme ?
6 Les vérités sur le Royaume publiées dans ces journaux ont changé des vies (Héb. 4:12). Ora Hetzel est l’une des nombreuses personnes qui sont entrées en contact avec la vérité grâce aux articles de journaux. « Après mon mariage, se souvient-elle, je suis allée rendre visite à ma mère dans le Minnesota, à Rochester. Je l’ai trouvée en train de découper des articles dans un journal. Il s’agissait de sermons de Russell. Maman m’a expliqué ce qu’ils lui avaient appris. » Ora a accepté ces vérités. Elle s’est fait baptiser en 1917 et a prêché fidèlement le Royaume pendant une soixantaine d’années.
7. Pourquoi les responsables de l’œuvre ont-ils reconsidéré l’utilisation des journaux ?
7 En 1916, deux évènements majeurs ont amené les responsables de l’œuvre à reconsidérer l’utilisation des journaux. Premièrement, la Grande Guerre faisant rage, il devenait difficile de se procurer les fournitures d’imprimerie. Notre service de presse en Grande-Bretagne dressait d’ailleurs ce constat en 1916 : « À l’heure actuelle, les sermons ne sont plus publiés que dans une trentaine de journaux. Avec la forte augmentation du coût du papier, il faut s’attendre à ce que ce nombre diminue encore rapidement. » Le second évènement a été la mort de frère Russell, le 31 octobre 1916. Dans son numéro du 15 décembre de la même année, La Tour de Garde (angl.) annonçait : « À la suite du décès de frère Russell, il a été décidé de mettre un terme à la publication de sermons [dans les journaux]. » Même si cette méthode de prédication était abandonnée, d’autres continuaient d’avoir un grand succès. C’était le cas du « Photo-Drame de la Création ».
8. Quel travail la préparation du « Photo-Drame de la Création » a-t-elle exigé ?
8 Projections. Sorti en 1914, le « Photo-Drame de la Création » a demandé trois années de travail à frère Russell et à ses collaborateurs (Prov. 21:5). Le Drame, comme on l’appelait couramment, consistait en une audacieuse combinaison d’images animées, de vues fixes peintes sur verre et d’enregistrements sonores. Des centaines de personnes ont participé aux reconstitutions filmées de scènes bibliques. On a même eu recours à des animaux. Un rapport de 1913 signalait que la plupart des animaux d’un grand parc zoologique avaient été mis à contribution pour le passage filmé concernant Noé. Pour la préparation des centaines de plaques de verre, toutes peintes à la main, on a fait appel à des artistes de Londres, de New York, de Paris et de Philadelphie.
9. Pourquoi tant de temps et d’argent ont-ils été investis dans la préparation du « Photo-Drame de la Création » ?
9 Pourquoi tant de temps et d’argent ont-ils été investis dans la préparation du « Photo-Drame de la Création » ? Une résolution adoptée lors des assemblées de 1913 expliquait : « Grâce aux illustrations qu’ils contiennent, les journaux américains n’ont jamais autant influencé l’opinion publique. À cela s’ajoute l’extraordinaire popularité et facilité d’utilisation des images animées. Tout cela démontre le pouvoir et l’attrait des images, et nous, prédicateurs et enseignants de la Bible ouverts au progrès, nous sentons parfaitement fondés à approuver sans réserve l’utilisation, par les évangélisateurs et les enseignants, du cinématographe et de la lanterne magique. »
En haut : une cabine de projection du « Photo-Drame » ; en bas : des plaques de verre du « Photo-Drame »
10. Le « Photo-Drame » a-t-il touché beaucoup de monde ?
10 En 1914, le « Photo-Drame » était chaque jour projeté dans 80 villes. Près de huit millions de personnes l’ont vu aux États-Unis et au Canada. Cette même année, il a aussi été montré en Allemagne, en Australie, au Danemark, en Finlande, en Grande-Bretagne, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, en Suède et en Suisse. Pour les projections dans les petites villes, on a mis au point une version simplifiée, l’« Eurêka-Drame », qui ne contenait pas les séquences filmées. Cette version-là coûtait moins cher à produire et était plus facile à transporter. En 1916, l’une ou l’autre des versions avait été traduite en allemand, en arménien, en dano-norvégien, en espagnol, en français, en grec, en italien, en polonais et en suédois.
En 1914, le « Photo-Drame » faisait salles combles.
11, 12. Quel effet le « Photo-Drame » a-t-il eu sur un jeune homme, et quel exemple celui-ci nous a-t-il laissé ?
11 La version française du « Photo-Drame » a beaucoup marqué Charles Rohner, un jeune Alsacien de 18 ans. « Il a été projeté dans ma ville, à Colmar, raconte-t-il. J’ai tout de suite été impressionné par la clarté avec laquelle les vérités bibliques étaient présentées. »
12 Charles s’est fait baptiser, et en 1922 il s’est engagé dans le service à plein temps. L’une de ses premières affectations a été de participer à la présentation du « Photo-Drame » en France. Il explique : « J’avais plusieurs tâches : jouer du violon, tenir les comptes et m’occuper des publications. En plus, je devais ramener le calme dans l’assistance avant la projection. À l’entracte, les frères et sœurs avaient les bras chargés de publications, qu’ils proposaient à chaque spectateur installé dans la partie de la salle qui leur avait été attribuée. Chacun pouvait également se servir à l’entrée, sur des tables pleines de publications. » En 1925, Charles a été appelé au Béthel de Brooklyn. Il y a dirigé l’orchestre de la nouvelle station de radio, la WBBR. Sommes-nous prêts, à son exemple, à accepter toute tâche qui nous est confiée pour favoriser la diffusion du message du Royaume ? (lire Isaïe 6:8).
13, 14. Quel usage a-t-on fait de la radio ? (voir aussi les encadrés « Les émissions de la WBBR » et « Une assemblée historique »).
13 Radio. Dans les années 1920, alors que l’activité liée au « Photo-Drame » commençait à ralentir, la radio a pris le relais comme moyen de grande ampleur pour communiquer la bonne nouvelle du Royaume. Le 16 avril 1922, frère Rutherford prononçait un discours mémorable radiodiffusé depuis le Metropolitan Opera de Philadelphie (Pennsylvanie). Intitulé « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais », ce discours aurait été suivi par 50 000 auditeurs. Puis en 1923, c’est le programme d’une assemblée qui a été transmis par radio pour la première fois. Tout en continuant de faire appel à des stations commerciales, les frères responsables se sont dit que nous devions avoir aussi la nôtre. Installée sur Staten Island (New York), la WBBR a commencé à émettre le 24 février 1924.
En 1922, le discours radiodiffusé « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais » aurait été suivi par 50 000 auditeurs.
14 Quel était le but de la WBBR ? La Tour de Garde du 1er décembre 1924 (angl.) déclarait : « Nous pensons que la radio est le moyen le plus économique et le plus efficace qui ait jamais été employé pour propager la vérité. » L’article ajoutait : « Si le Seigneur juge bon de faire construire d’autres stations de radio pour répandre la bonne nouvelle, il fournira les fonds nécessaires selon son bon vouloir » (Ps. 127:1). En 1926, nous possédions six stations de radio : deux aux États-Unis — la WBBR à New York et la WORD près de Chicago — et quatre au Canada — dans l’Alberta, la Colombie britannique, l’Ontario et la Saskatchewan.
15, 16. a) Comment le clergé canadien a-t-il réagi à nos émissions de radio ? b) Comment les sermons radiophoniques et l’activité de maison en maison se complétaient-ils ?
15 Cette large radiodiffusion des vérités bibliques n’est pas passée inaperçue du clergé de la chrétienté. Témoin ce commentaire d’Albert Hoffman, qui connaissait bien le travail accompli à la station de la Saskatchewan : « Les Étudiants de la Bible étaient de plus en plus connus. Un magnifique témoignage a été donné jusqu’en 1928, année où les Étudiants de la Bible du Canada ont perdu le droit d’émettre à cause des pressions exercées par le clergé sur les autorités. »
16 Malgré la fermeture de nos stations canadiennes, des sermons bibliques continuaient d’être diffusés par des radios commerciales (Mat. 10:23). Comme La Tour de Garde et L’Âge d’Or comportaient une liste de ces stations, les proclamateurs qui prêchaient de porte en porte pouvaient encourager les gens à écouter ces programmes. Avec quel résultat ? Le Bulletin de janvier 1931 (angl.) faisait ce constat : « L’utilisation de la radio est un atout supplémentaire pour la prédication de porte en porte. On nous a plusieurs fois signalé que des auditeurs des sermons de frère Rutherford acceptaient volontiers les livres qui leur étaient proposés. » Le Bulletin a parlé des émissions radiophoniques et du porte à porte comme des « deux grands moyens d’évangélisation employés par l’organisation du Seigneur ».
17, 18. Malgré certains changements, comment la radio a-t-elle continué d’être utilisée ?
17 Dans les années 1930, à cause de l’opposition, il est devenu de plus en plus difficile de faire appel aux stations commerciales. Nous nous sommes adaptés : fin 1937, nous avons cessé d’utiliser ces stations pour nous concentrer encore plus sur l’activité de maison en maisona. La radio n’en a pas moins continué à jouer un rôle important pour transmettre le message du Royaume dans certaines régions du monde géographiquement ou politiquement isolées. Par exemple, entre 1951 et 1991, des discours étaient régulièrement diffusés par une station de Berlin-Ouest, afin que les habitants d’une partie de l’Allemagne de l’Est puissent entendre le message du Royaume. À partir de 1961, et pendant plus de 30 ans, une station du Suriname a diffusé chaque semaine dans tout le pays une émission biblique de 15 minutes. De 1969 à 1977, nous avons produit plus de 350 programmes sur le thème « Toute Écriture est utile ». Ils ont été diffusés notamment par 291 stations dans 48 États américains. En 1996, une station d’Apia, capitale des Samoa, a proposé une émission hebdomadaire intitulée « Réponses à vos questions bibliques ».
18 À la fin du XXe siècle, la radio n’était plus très utilisée pour communiquer la bonne nouvelle. Mais une autre technique en plein essor allait permettre de toucher le public dans des proportions jamais atteintes.
19, 20. Pourquoi les Témoins de Jéhovah ont-ils développé jw.org, et quel succès ce site rencontre-t-il ? (voir aussi l’encadré « JW.ORG »).
19 Internet. En 2013, plus de 2,7 milliards de personnes, soit près de 40 % de la population mondiale, disposaient d’une connexion à Internet, dont deux milliards environ via un appareil mobile, comme un smartphone ou une tablette. Ce nombre était en augmentation constante, la croissance la plus forte étant enregistrée en Afrique, où on comptait 90 millions d’abonnements à l’Internet mobile. Internet a révolutionné la façon dont beaucoup de gens accèdent à l’information.
20 Les Témoins de Jéhovah ont commencé à exploiter ce média en 1997. En 2013, le site jw.org existait en 300 langues et permettait de télécharger des documents bibliques en plus de 520 langues. Le site enregistrait plus de 750 000 visiteurs par jour. Quelque 3 millions de livres, 4 millions de revues et 22 millions d’enregistrements audio, sans parler des vidéos, étaient téléchargés chaque mois.
21. Que révèle l’anecdote concernant Sina ?
21 Le site jw.org est devenu un puissant outil au service de la bonne nouvelle, y compris dans les pays où notre activité de prédication est entravée. Début 2013, un homme prénommé Sina l’a découvert et a téléphoné au siège mondial pour obtenir des renseignements sur la Bible. Qu’est-ce que cet appel avait de particulier ? Sina était de culture musulmane et habitait un village isolé dans un pays où notre œuvre est soumise à de sévères restrictions. Des mesures ont été prises pour que Sina étudie la Bible avec un Témoin des États-Unis deux fois par semaine en utilisant un logiciel de communication vidéo par Internet.
Contacts personnels
22, 23. a) Les moyens utilisés pour toucher de vastes publics ont-ils remplacé le porte à porte ? b) Qu’est-ce qui montre que le Roi a béni nos efforts ?
22 Rien de ce que nous avons utilisé pour toucher de vastes publics, que ce soit les journaux, le « Photo-Drame », les émissions de radio ou le site jw.org, n’était destiné à remplacer le porte à porte. Pourquoi ? Parce que c’est là le modèle institué par Jésus. Celui-ci ne se contentait pas de prêcher à des foules ; il s’attachait aussi à aider les gens individuellement (Luc 19:1-5). Il a formé ses disciples à faire de même et leur a laissé un message à communiquer (lire Luc 10:1, 8-11). Comme nous l’avons vu au chapitre 6, les responsables de l’œuvre ont toujours encouragé le contact personnel dans le ministère (Actes 5:42 ; 20:20).
23 Cent ans après la naissance du Royaume, ce sont près de huit millions de proclamateurs qui s’activent à faire connaître les desseins divins. Comment douter que le Roi a béni les moyens utilisés pour proclamer le Royaume ? Nous verrons dans le chapitre suivant qu’il nous a également fourni les outils nécessaires pour transmettre la bonne nouvelle à toute nation, tribu et langue (Rév. 14:6).
a La dernière de nos stations de radio, la WBBR, a été fermée en 1957.
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Les outils. Production de publications pour la prédication mondialeLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 8
Les outils. Production de publications pour la prédication mondiale
1, 2. a) Au Ier siècle, qu’est-ce qui a favorisé la dissémination de la bonne nouvelle dans l’Empire romain ? b) Qu’est-ce qui prouve aujourd’hui que Jéhovah est avec nous ? (voir aussi l’encadré « La bonne nouvelle en plus de 670 langues »).
JÉRUSALEM, la Pentecôte 33. Les pèlerins sont stupéfaits d’entendre des Galiléens leur enseigner des choses passionnantes en toutes sortes de langues. Ce don des langues prouve que Dieu est avec eux (lire Actes 2:1-8, 12, 15-17). La bonne nouvelle prêchée ce jour-là touchera des personnes de tous horizons qui la dissémineront dans l’Empire romain (Col. 1:23).
2 De nos jours, les serviteurs de Dieu ne parlent pas miraculeusement en langues. Pourtant, ils communiquent le message du Royaume en plus de 670 langues, soit infiniment plus qu’au Ier siècle (Actes 2:9-11). Ils ont produit des publications en de telles quantités et en tant de langues qu’il n’y a pas un endroit du globe que ce message n’ait atteinta. C’est là encore une preuve incontestable que, par le Roi Jésus Christ, Jéhovah dirige la prédication (Mat. 28:19, 20). Examinons quelques-uns des outils qui nous ont aidés à accomplir cette œuvre au cours des 100 dernières années. Au passage, notez comment le Roi nous a appris petit à petit à accorder aux gens une attention personnelle et à être des enseignants de la Parole de Dieu (2 Tim. 2:2).
Des outils pour planter des graines de vérité
3. Pourquoi utilisons-nous toute une variété d’outils dans notre activité de prédication ?
3 Jésus a comparé la « parole du royaume » à des graines, et le cœur des individus à de la terre (Mat. 13:18, 19). À l’image d’un cultivateur qui se sert de toutes sortes d’outils pour travailler la terre et la préparer à recevoir les graines, Jéhovah utilise une variété d’outils pour préparer le cœur de millions de personnes à recevoir le message du Royaume. Certains ne servent qu’un temps. D’autres, comme les livres et les revues, conservent toute leur efficacité. À la différence des médias mentionnés dans le chapitre précédent, les outils dont nous allons parler ici favorisent le contact personnel (Actes 5:42 ; 17:2, 3).
Fabrication de phonographes et de matériel de sonorisation à Toronto (Canada).
4, 5. Comment utilisait-on les discours enregistrés, mais quelle était leur limite ?
4 Discours enregistrés. Dans les années 1930 et 1940, les proclamateurs passaient des discours bibliques sur des phonographes portatifs. Les enregistrements ne duraient pas plus de cinq minutes. Certains avaient des titres courts comme « Trinité », « Purgatoire » ou « Royaume ». Comment s’en servait-on ? Frère Clayton Woodworth Jr, baptisé aux États-Unis en 1930, raconte : « Je portais une mallette dans laquelle se trouvait un phonographe à ressort muni d’un bras amovible. Arrivé à une porte, j’ouvrais la mallette, je plaçais le bras de manière à ce que l’aiguille soit juste au bord du disque, et je sonnais. Quand le maître ou la maîtresse de maison ouvrait, je disais : “J’ai un message important à vous faire écouter.” » Comment les gens réagissaient-ils ? « Souvent, se rappelle frère Woodworth, ils acceptaient. D’autres fois, on nous fermait la porte au nez. De temps en temps, on pensait que je vendais des phonographes. »
En 1940, plus de 90 enregistrements avaient été produits, et plus d’un million de disques fabriqués.
5 En 1940, les proclamateurs avaient plus de 90 enregistrements à leur disposition, et plus d’un million de disques avaient été fabriqués. John Barr, qui fera partie du Collège central, était alors pionnier en Grande-Bretagne. Il a dit un jour : « Entre 1936 et 1945, mon phonographe et moi étions inséparables. Sans lui, j’étais perdu. Le fait d’entendre la voix de frère Rutherford aux portes était tellement encourageant ! C’était comme s’il était là, avec nous. Ceci dit, il faut reconnaître qu’avec le phonographe on n’enseignait pas vraiment ; on ne parlait pas au cœur. »
6, 7. a) Quels étaient les avantages et les inconvénients des cartes de témoignage ? b) En quel sens Jéhovah a-t-il « mis [des] paroles dans [notre] bouche » ?
6 Cartes de témoignage. À partir de 1933, les proclamateurs ont été invités à utiliser des cartes de témoignage dans le porte à porte. D’un format d’environ 8 centimètres sur 13, ces cartes contenaient un bref message biblique et présentaient des publications que la personne pouvait obtenir. Le proclamateur se contentait de tendre la carte à son interlocuteur et de lui demander de la lire. « Le témoignage avec les cartes a été le bienvenu », se souvient Lilian Kammerud, qui sera ensuite missionnaire à Porto Rico et en Argentine. « Nous n’étions pas tous capables de bien présenter le message, explique-t-elle. Les cartes m’ont aidée à prendre l’habitude d’aborder les gens. »
Carte de témoignage (en italien).
7 Frère David Reusch, baptisé en 1918, a observé : « Les cartes de témoignage aidaient les frères, car très peu d’entre eux se sentaient capables de parler correctement. » La médaille avait cependant son revers. « Parfois, poursuit-il, les gens pensaient que nous étions muets. Et c’est vrai que beaucoup parmi nous étaient comme muets. Mais Jéhovah était en train de nous préparer à devenir de vrais ministres. Il n’allait pas tarder à mettre des paroles dans notre bouche en nous apprenant à utiliser la Bible aux portes. C’est ce qui s’est passé avec la mise en place, dans les années 1940, de l’École du ministère théocratique » (lire Jérémie 1:6-9).
8. Comment pouvez-vous laisser Christ vous former ?
8 Livres. Depuis 1914, nous avons publié plus de 100 livres, certains spécialement destinés à la formation des proclamateurs. Anna Larsen, une sœur danoise qui prêche depuis 70 ans, témoigne : « Jéhovah nous a aidés à devenir des proclamateurs plus efficaces par l’intermédiaire de l’École du ministère théocratique et des manuels associés à cette école. Je me souviens que le premier de ces livres est paru en 1945 et qu’il était intitulé Aide théocratique pour les proclamateurs du Royaume. Ensuite, il y a eu “Équipé pour toute bonne œuvre” en 1946. Depuis 2002, nous avons Tirez profit de l’École du ministère théocratique. » Il est indéniable que Jéhovah s’est servi de l’École du ministère théocratique et de ces différents manuels afin que nous soyons « vraiment qualifiés pour être ministres » (2 Cor. 3:5, 6). Êtes-vous inscrit à l’École du ministère théocratique ? Apportez-vous École du ministère chaque semaine et vous y référez-vous pour suivre les remarques du surveillant de l’école ? Si oui, c’est que vous laissez Christ vous former, faire de vous un meilleur enseignant (2 Cor. 9:6 ; 2 Tim. 2:15).
9, 10. Comment les livres nous ont-ils aidés à planter et à arroser les graines de vérité ?
9 Jéhovah nous a également aidés en faisant publier par son organisation des manuels d’enseignement biblique. La vérité qui conduit à la vie éternelle a été un outil particulièrement puissant. Paru en 1968, son succès a été foudroyant. « Les commandes pour le livre Vérité ont été si importantes, lisait-on dans Le ministère du Royaume de décembre 1968, que l’imprimerie de la Société à Brooklyn s’est vue dans l’obligation de former une équipe spéciale de nuit. [...] En fait, à un certain moment du mois d’août, les commandes excédaient le stock de plus d’un million et demi de livres. » En 1982, ce manuel avait été imprimé à plus 100 millions d’exemplaires en 116 langues. En 14 ans, de 1968 à 1982, il a contribué à une augmentation de plus d’un million du nombre des proclamateursb.
10 En 2005 est apparu un autre outil remarquable, le livre Qu’enseigne réellement la Bible ? Il a déjà été imprimé à plus de 200 millions d’exemplaires en 256 langues. Quel a été son impact ? Seulement 7 ans après sa parution, le nombre de proclamateurs s’était accru de 1,2 million et le nombre de cours bibliques avait bondi de 6 millions à plus de 8,7 millions. Il est évident que Jéhovah bénit nos efforts pour planter et arroser les graines de vérité (lire 1 Corinthiens 3:6, 7).
11, 12. Conformément aux versets donnés en référence, pour quels lectorats nos revues ont-elles été pensées ?
11 Revues. À l’origine, La Tour de Garde s’adressait en priorité au « petit troupeau », les chrétiens ayant « l’appel céleste » (Luc 12:32 ; Héb. 3:1). Le 1er octobre 1919, l’organisation de Jéhovah a lancé une nouvelle revue destinée, elle, au public. Cette revue a rencontré un tel succès auprès du public et des Étudiants de la Bible que son tirage est resté très supérieur à celui de La Tour de Garde pendant de nombreuses années. Intitulée tout d’abord L’Âge d’Or, elle est devenue Consolation en 1937 (1938 en fr.), puis Réveillez-vous ! en 1946 (1947 en fr.).
12 Au fil des années, La Tour de Garde et Réveillez-vous ! ont changé de style et de format, mais leur but est resté le même : proclamer le Royaume de Dieu et donner foi en la Bible. Désormais, La Tour de Garde se décline en deux éditions, une d’étude et une publique. L’édition d’étude s’adresse avant tout aux « domestiques », c’est-à-dire à la fois au « petit troupeau » et aux « autres brebis »c (Mat. 24:45 ; Jean 10:16). L’édition publique est préparée à l’intention de ceux qui ne connaissent pas la vérité, mais qui ont un certain respect pour Dieu et pour la Bible (Actes 13:16). Quant à Réveillez-vous !, il vise un lectorat qui a une connaissance limitée de la Bible et du vrai Dieu, Jéhovah (Actes 17:22, 23).
13. Que trouvez-vous remarquable à propos de nos revues ? (examiner le tableau « Des records d’édition »).
13 Au début de l’année 2014, c’étaient plus de 44 millions de Réveillez-vous ! et environ 46 millions de Tour de Garde qui sortaient des presses chaque mois. Le premier était traduit en une centaine de langues et la seconde en plus de 200, ce qui en faisait les revues les plus traduites et diffusées au monde. Si remarquable soit-il, ce résultat ne doit pas nous surprendre. Ces revues ne renferment-elles pas le message qui, selon Jésus, devait être prêché par toute la terre ? (Mat. 24:14).
14. Qu’avons-nous tenu à favoriser, et pourquoi ?
14 La Bible. En 1896, frère Russell et ses collaborateurs ont modifié le nom de leur société d’édition pour y introduire le mot « Bible ». Ainsi est née la Watch Tower Bible and Tract Society. Ce changement était justifié, puisque la Bible a toujours été le principal outil de transmission de la bonne nouvelle du Royaume (Luc 24:27). Conséquents avec ce nouveau nom, les serviteurs de Dieu ont tout fait pour favoriser la diffusion et la lecture de la Bible. C’est ainsi qu’en 1926 est sortie de nos presses l’Emphatic Diaglott, la traduction des Écritures grecques chrétiennes de Benjamin Wilson. En 1942, nous avons commencé à imprimer la King James Version, dont nous avons diffusé 700 000 exemplaires. Deux ans plus tard, c’était au tour de l’American Standard Version, traduction où le nom « Jéhovah » figure 6 823 fois. En 1950, on en avait diffusé plus de 250 000 exemplaires.
15, 16. a) Que trouvez-vous remarquable à propos de la Traduction du monde nouveau ? (examiner l’encadré « Accélération de la traduction de la Bible »). b) Comment pouvez-vous laisser Jéhovah parler à votre cœur ?
15 L’année 1950 a vu aussi la parution en anglais des Écritures grecques chrétiennes. Traduction du monde nouveau. La Bible complète a été publiée en un seul volume en 1961 (1974 en fr.). Cette version honore Jéhovah, car elle rétablit son nom aux endroits où il figurait à l’origine dans le texte hébreu. Le nom divin apparaît également 237 fois dans les Écritures grecques chrétiennes. Afin que le texte soit toujours plus exact et facile à lire, la Traduction du monde nouveau a fait l’objet de plusieurs révisions, la dernière datant de 2013. Cette année-là, elle avait été traduite, en totalité ou en partie, en 121 langues pour un tirage global de plus de 201 millions d’exemplaires.
16 Que ressent-on quand on lit la Traduction du monde nouveau dans sa langue ? Un Népalais a dit : « Beaucoup trouvaient notre vieille traduction népalaise difficile à comprendre à cause de son style classique. Mais maintenant que nous avons une Bible qui utilise le langage de tous les jours, nous la comprenons bien mieux. » Une Centrafricaine s’est mise à pleurer en découvrant le texte de la traduction en sango. « C’est la langue de mon cœur », a-t-elle dit. Comme cette femme, nous pouvons laisser Jéhovah parler à notre cœur en lisant sa Parole chaque jour (Ps. 1:2 ; Mat. 22:36, 37).
Reconnaissants pour les outils et la formation
17. Comment pouvez-vous montrer votre reconnaissance pour les outils et la formation que vous recevez, et qu’en retirerez-vous ?
17 Êtes-vous reconnaissant pour les outils et la formation continue que le Roi Jésus Christ nous donne ? Prenez-vous le temps de lire ce que l’organisation divine publie, et l’utilisez-vous pour aider d’autres personnes ? Vous vous retrouverez alors dans ces paroles de sœur Opal Betler, baptisée le 4 octobre 1914 : « Au fil des années, mon mari [Edward] et moi avons utilisé le phonographe et les cartes de témoignage. Nous avons prêché de maison en maison avec les livres, les brochures et les périodiques. Nous avons participé à des campagnes et à des marches publicitaires, et distribué des proclamations imprimées. Plus tard, nous avons appris à faire des nouvelles visites et à diriger des cours bibliques chez les gens. Nous avons eu une vie heureuse et bien remplie. » Jésus avait promis que ses sujets seraient très occupés à semer et à moissonner, et qu’ils se réjouiraient ensemble. Des millions de proclamateurs comme Opal peuvent attester que cette promesse s’est réalisée (lire Jean 4:35, 36).
18. Quel honneur avons-nous ?
18 Beaucoup de ceux qui ne servent pas le Roi nous voient comme des gens « sans instruction » et « ordinaires » (Actes 4:13). Pourtant, le Roi n’a-t-il pas fait de son peuple un géant de l’édition qui produit certaines des publications les plus traduites et les plus diffusées de tous les temps ? Et puis, surtout, ne nous a-t-il pas appris à manier ces outils et incités à les utiliser pour répandre la bonne nouvelle dans toutes les nations ? Quel honneur nous avons de planter des graines de vérité et de moissonner des disciples sous la direction de Christ !
a Rien que ces dix dernières années, nous avons produit plus de 20 milliards de publications bibliques. Sans parler de notre site jw.org, consultable par les plus de 2,7 milliards de personnes ayant accès à Internet.
b Autres manuels ayant aidé les proclamateurs à enseigner la Bible : La Harpe de Dieu (1921 ; 1923 en fr.), « Que Dieu soit reconnu pour vrai ! » (1946 ; 1948 en fr.), Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis (1982), La connaissance qui mène à la vie éternelle (1995).
c Voir l’article « Quel est donc l’esclave fidèle et avisé ? » dans La Tour de Garde du 15 juillet 2013, page 23, paragraphe 13, qui expose notre compréhension affinée de l’identité des « domestiques ».
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Les résultats. « Les champs sont blancs pour la moisson »Le Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 9
Les résultats. « Les champs sont blancs pour la moisson »
1, 2. a) Pourquoi les disciples sont-ils perplexes ? b) De quelle sorte de moisson Jésus parle-t-il ?
LES disciples sont perplexes. Jésus vient de leur dire : « Levez les yeux et regardez les champs : ils sont blancs pour la moisson. » Ils ont beau regarder dans la direction que Jésus leur indique, tout ce qu’ils voient ce sont des champs, non pas blancs, mais verts, de la couleur des jeunes pousses d’orge. « La moisson ? s’interrogent-ils probablement. Mais elle n’aura pas lieu avant plusieurs mois ! » (Jean 4:35).
2 En fait, les paroles de Jésus ne sont pas à prendre au sens propre. Il pense à une moisson spirituelle, une moisson d’humains, à propos de laquelle il veut enseigner à ses disciples deux idées importantes. Lesquelles ? Revenons sur le récit.
Un appel à l’action et une promesse de joie
3. a) Qu’est-ce qui a peut-être amené Jésus à dire : « Les champs [...] sont blancs pour la moisson » ? (voir la note). b) Comment Jésus a-t-il précisé de quoi il parlait ?
3 Cette conversation entre Jésus et ses disciples s’est déroulée à la fin de l’an 30, près de la ville samaritaine de Sychar. Pendant que ses disciples étaient allés à la ville, Jésus est resté à côté d’un puits où il a parlé à une femme qui a vite saisi toute l’importance de ses enseignements. Au retour des disciples, la femme s’est dépêchée d’aller rapporter à ses voisins les vérités étonnantes qu’elle venait d’entendre. Ses paroles ont fait une telle impression qu’une foule s’est précipitée vers le puits pour rencontrer Jésus. C’est peut-être en voyant arriver au loin, au-delà des champs, ce groupe de Samaritains, que Jésus a déclaré : « Regardez les champs : ils sont blancs pour la moissona. » Puis, pour préciser qu’il parlait d’une moisson spirituelle, il a ajouté : « Le moissonneur [...] amasse du fruit pour la vie éternelle » (Jean 4:5-30, 36).
4. a) Quelles sont les deux idées importantes que Jésus a enseignées à propos de la moisson ? b) À quelles questions allons-nous répondre ?
4 Quelles sont les deux idées importantes que Jésus a enseignées à propos de la moisson spirituelle ? Premièrement, l’œuvre est urgente. En disant « les champs [...] sont blancs pour la moisson », Jésus invitait ses disciples à agir sans tarder. Il a même ajouté : « Déjà le moissonneur reçoit un salaire. » Autrement dit, la moisson avait déjà commencé ; il n’y avait pas une seconde à perdre ! Deuxièmement, les ouvriers sont joyeux. Semeurs et moissonneurs « se réjouissent ensemble », a dit Jésus (Jean 4:35b, 36). De même qu’il a dû être heureux de voir que « bon nombre des Samaritains [...] eurent foi en lui », de même ses disciples connaîtraient une grande joie à travailler de tout cœur à la moisson (Jean 4:39-42). Cet épisode du Ier siècle revêt un intérêt particulier pour nous, car il illustre ce qui se passe de nos jours, alors que la plus vaste moisson spirituelle de tous les temps est en cours. Quand cette moisson a-t-elle débuté ? Qui y participe ? Quels en sont les résultats ?
Le Roi dirige la plus grande moisson de tous les temps
5. Qui dirige la moisson mondiale, et comment la vision de Jean indique-t-elle que l’œuvre est urgente ?
5 Dans une vision donnée à l’apôtre Jean, Jéhovah a révélé qu’il a chargé Jésus de diriger une moisson mondiale (lire Révélation 14:14-16). Dans cette vision, Jésus apparaît coiffé d’une couronne et portant une faucille. La « couronne d’or sur sa tête » signale qu’il est Roi, la « faucille aiguisée dans sa main » qu’il est aussi le Grand moissonneur. En faisant dire à un ange que « la moisson de la terre est tout à fait mûre », Jéhovah souligne que l’œuvre est urgente. Effectivement, « l’heure est venue de moissonner » : il n’y a donc pas de temps à perdre ! Quand Dieu commande : « Mets ta faucille », Jésus fait passer sa faucille, et la terre — sa population — est moissonnée. Cette vision fascinante confirme que « les champs [...] sont blancs pour la moisson ». Mais elle permet également de savoir à quel moment la moisson mondiale a débuté.
6. a) Quand « l’époque de la moisson » a-t-elle débuté ? b) Quand la « moisson de la terre » proprement dite a-t-elle commencé ? Expliquez.
6 Puisque la vision de Jean en Révélation chapitre 14 montre Jésus, le Grand moissonneur, coiffé d’une couronne (verset 14), c’est que son intronisation, en 1914, a déjà eu lieu (Dan. 7:13, 14). L’ordre de moissonner vient ensuite (verset 15). Dans la parabole de la moisson du blé, on voit les évènements s’enchaîner dans le même ordre. Comme Jésus a précisé : « La moisson, c’est l’achèvement d’un système de choses », on en déduit que l’époque de la moisson et l’achèvement de ce système de choses ont débuté en même temps : en 1914. La récolte proprement dite a démarré plus tard « à l’époque de la moisson » (Mat. 13:30, 39). Avec le recul, nous comprenons que cela s’est passé quelques années après l’intronisation de Jésus. De 1914 au début de 1919, Jésus a d’abord accompli une œuvre de purification parmi ses disciples oints (Mal. 3:1-3 ; 1 Pierre 4:17). Puis, en 1919, la « moisson de la terre » a commencé. Jésus s’est immédiatement servi de l’esclave fidèle qu’il venait d’établir pour faire comprendre à nos frères le caractère à la fois urgent et important de la prédication. Voyons comment.
7. a) Quel examen a aidé nos frères à discerner l’importance de la prédication ? b) À quoi nos frères et sœurs ont-ils été encouragés ?
7 En juillet 1920, on lisait dans La Tour de Garde (angl.) : « À l’examen des Écritures, il apparaît clairement que l’église a reçu l’immense privilège de communiquer un message au sujet du royaume. » Par exemple, l’examen des paroles prophétiques d’Isaïe a permis aux frères de se rendre compte que la bonne nouvelle du Royaume devait être annoncée dans le monde entier (Is. 49:6 ; 52:7 ; 61:1-3). Comment accompliraient-ils cette œuvre ? Ils n’en avaient pas la moindre idée, mais ils comptaient sur Jéhovah pour les guider (lire Isaïe 59:1). L’importance de la prédication étant mieux comprise, on a encouragé les frères et sœurs à redoubler d’efforts dans cette activité. Avec quels résultats ?
8. Quelles sont les deux idées que nos frères avaient saisies en 1921 à propos de la prédication ?
8 Dans son numéro de décembre 1921, La Tour de Garde (angl.) signalait : « Cette année a été la meilleure de toutes ; en 1921, le message de la vérité a été entendu par plus de personnes que durant n’importe quelle année précédente. » Elle ajoutait : « Il reste encore beaucoup à faire. [...] Accomplissons cette œuvre avec joie. » Remarquez que les frères avaient saisi les deux idées importantes que Jésus avait enseignées à ses disciples à propos de la prédication : l’œuvre est urgente, et les ouvriers sont joyeux.
9. a) Quelle réflexion La Tour de Garde a-t-elle faite en 1955 à propos de la moisson, et pourquoi ? b) Quel accroissement du nombre des proclamateurs a-t-on observé au cours des 50 dernières années ? (voir le tableau « Accroissement dans le monde »).
9 Au cours des années 1930, quand on a eu compris qu’une grande foule d’autres brebis accepterait le message du Royaume, l’activité de prédication s’est encore intensifiée (Is. 55:5 ; Jean 10:16 ; Rév. 7:9). De 41 000 en 1934, le nombre des proclamateurs a alors bondi à 500 000 en 1953 ! Commentaire de La Tour de Garde du 1er mai 1955 : « C’est l’esprit de Jéhovah et la puissance de sa Parole qui interviennent dans cette [moisson] mondialeb » (Zek. 4:6).
ACCROISSEMENT DANS LE MONDE
Pays
1962
1987
2013
Australie
15 927
46 170
66 023
Brésil
26 390
216 216
756 455
France
18 452
96 954
124 029
Italie
6 929
149 870
247 251
Japon
2 491
120 722
217 154
Mexique
27 054
222 168
772 628
Nigéria
33 956
133 899
344 342
Philippines
36 829
101 735
181 236
États-Unis
289 135
780 676
1 203 642
Zambie
30 129
67 144
162 370
NOMBRE DE COURS BIBLIQUES
1950
234 952
1960
646 108
1970
1 146 378
1980
1 371 584
1990
3 624 091
2000
4 766 631
2010
8 058 359
Des images éloquentes pour annoncer le résultat de la moisson
10, 11. Dans la parabole du grain de moutarde, quels aspects du développement du grain sont mis en évidence ?
10 Jésus a annoncé le résultat de la moisson dans ses exemples sur le Royaume. Considérons deux de ces paraboles pittoresques : celle du grain de moutarde et celle du levain. Nous verrons en particulier comment elles se sont accomplies au temps de la fin.
11 La parabole du grain de moutarde. Un homme plante un grain de moutarde. Ce grain pousse jusqu’à devenir un arbre dans lequel les oiseaux viennent s’abriter (lire Matthieu 13:31, 32). Quels aspects du développement du grain cet exemple met-il en évidence ? 1) L’ampleur de la croissance est stupéfiante. « La plus petite de toutes les semences » devient un arbre ayant de « grandes branches » (Marc 4:31, 32). 2) La croissance est certaine. Lorsque le grain a été semé, « il monte ». Jésus ne dit pas qu’il montera peut-être. Il précise bien : « Il monte. » Son développement est irrésistible. 3) L’arbre attire des visiteurs à qui il fournit un abri. « Les oiseaux du ciel viennent » et « peuvent loger sous son ombre ». Comment ces trois aspects se retrouvent-ils dans la moisson moderne ?
12. Quels parallèles peut-on établir entre la moisson et la parabole du grain de moutarde ? (voir aussi le tableau « Nombre de cours bibliques »).
12 1) Ampleur de la croissance : La parabole souligne la diffusion croissante du message du Royaume et le développement de la congrégation. Depuis 1919, des ouvriers zélés sont rassemblés dans la congrégation chrétienne rétablie. Au départ, ils étaient bien peu, mais leur nombre a augmenté rapidement. Pour tout dire, cet accroissement entre le début du XXe siècle et aujourd’hui a été prodigieux (Is. 60:22). 2) Certitude : La croissance de la congrégation est irrésistible. Quelle que soit l’opposition que les ennemis de Dieu ont pu entasser sur elle comme autant de couches rocailleuses, la petite graine a continué de grandir, écartant tous les obstacles (Is. 54:17). 3) Abri : Les « oiseaux du ciel » qui viennent loger dans l’arbre représentent les millions de personnes sincères issues de près de 240 pays et territoires qui ont accepté le message du Royaume et sont devenues membres de la congrégation (Ézék. 17:23). Là, elles reçoivent protection, consolation et nourriture spirituelle (Is. 32:1, 2 ; 54:13).
La parabole du grain de moutarde montre que la congrégation chrétienne offre abri et protection (voir paragraphes 11, 12)
13. Quels aspects de la croissance la parabole du levain met-elle en évidence ?
13 La parabole du levain. Une femme mélange un peu de levain à de la farine, et le levain fait fermenter toute la masse (lire Matthieu 13:33). Quels aspects de la croissance cette parabole met-elle en évidence ? Voyons-en deux. 1) La croissance provoque une transformation. Le levain se répand « jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté ». 2) La croissance est totale. Le levain fait fermenter les « trois grandes mesures de farine », autrement dit « toute la masse ». Comment ces deux aspects se retrouvent-ils dans la moisson moderne ?
14. Quels parallèles peut-on établir entre la moisson et la parabole du levain ?
14 1) Transformation : Le levain représente le message du Royaume, et la farine les humains. De même que le levain modifie la farine, de même le message du Royaume modifie le cœur des personnes qui l’acceptent (Rom. 12:2). 2) Totalité : La diffusion du levain correspond à la diffusion du message du Royaume. Le levain se répand dans la pâte jusqu’à envahir toute la masse. Pareillement, le message s’est répandu « jusque dans la région la plus lointaine de la terre » (Actes 1:8). Cet aspect de la parabole indique également que le message se répandra même dans les pays où notre œuvre est interdite et où nos activités passent souvent inaperçues.
15. Comment Isaïe 60:5, 22 s’est-il réalisé ? (voir également les encadrés « Jéhovah l’a rendu possible » et « “L’infime” est devenu “une nation forte” »).
15 Environ 800 ans avant que Jésus n’énonce ces paraboles, Jéhovah, par l’intermédiaire d’Isaïe, avait déjà fait prédire en termes mémorables l’ampleur que prendrait la moisson et la joie qu’elle causeraitc. Par cette prophétie, il annonçait que des gens venant « de loin » afflueraient vers son organisation. À une « femme » que représente aujourd’hui le reste des chrétiens oints sur la terre il promettait : « Tu verras et, à coup sûr, tu deviendras radieuse ; oui, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi se dirigera l’opulence de la mer ; les ressources des nations viendront vers toi » (Is. 60:1, 4, 5, 9). C’est exactement ce qu’on observe aujourd’hui : les chrétiens de longue date rayonnent de joie à la pensée que la poignée de proclamateurs de leur pays sont devenus des milliers.
Pourquoi tous les serviteurs de Jéhovah peuvent se réjouir
16, 17. Quelle est l’une des raisons pour lesquelles « le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble » ? (voir également l’encadré « Comment deux tracts ont touché deux cœurs en Amazonie »).
16 Rappelons que Jésus a dit à ses apôtres : « Le moissonneur [...] amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble » (Jean 4:36). Quelles raisons avons-nous de nous « réjoui[r] ensemble » ? Il y en a au moins trois.
17 Premièrement, nous nous réjouissons de voir l’action de Jéhovah dans la moisson. Lorsque nous prêchons, nous semons (Mat. 13:18, 19). Lorsque nous aidons quelqu’un à devenir disciple de Christ, nous moissonnons. Dans les deux cas, nous éprouvons tous une joie profonde à admirer comment, grâce à Jéhovah, « la semence germe et grandit » (Marc 4:27, 28). Certaines des graines que nous semons germent plus tard et sont moissonnées par d’autres. Peut-être avez-vous fait le même constat que Joan, une sœur de Grande-Bretagne baptisée depuis 60 ans : « Il m’arrive de rencontrer des personnes qui me disent que, des années auparavant, j’ai planté une graine dans leur cœur en leur donnant le témoignage. Sans que je le sache, d’autres Témoins ont étudié avec elles par la suite et les ont aidées à devenir des serviteurs de Jéhovah. Quelle joie de savoir que la graine que j’ai plantée a poussé et a été moissonnée ! » (lire 1 Corinthiens 3:6, 7).
18. Quelle raison de se réjouir 1 Corinthiens 3:8 donne-t-il ?
18 Deuxièmement, nous restons joyeux en raison de ces paroles de Paul : « Chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur » (1 Cor. 3:8). La récompense dépend du labeur, non des résultats de ce labeur. Voilà qui est rassurant pour ceux qui prêchent dans des territoires peu productifs. Du point de vue de Dieu, chaque Témoin qui sème de tout cœur porte « beaucoup de fruit » et a donc tout lieu de se réjouir (Jean 15:8 ; Mat. 13:23).
19. a) Quel rapport la prophétie de Matthieu 24:14 a-t-elle avec notre joie ? b) Que ne devons-nous pas oublier, même si nous ne réussissons pas personnellement à faire de disciple ?
19 Troisièmement, nous nous réjouissons parce que notre œuvre réalise une prophétie. Qu’a répondu Jésus quand ses apôtres lui ont demandé : « Quel sera le signe de ta présence et de l’achèvement du système de choses ? » Il a répondu que l’un des éléments de ce signe serait une œuvre mondiale de prédication. Était-il question ici de faire des disciples ? Non. Il a dit : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage » (Mat. 24:3, 14). C’est donc la prédication, l’action de semer, qui constitue un aspect du signe. Même si nous ne réussissons pas à faire de disciple, par notre prédication nous rendons témoignaged. Ainsi, quelle que soit la réaction des gens, nous participons à l’accomplissement de la prophétie de Jésus et avons l’honneur d’être des « compagnons de travail de Dieu » (1 Cor. 3:9). Quelle excellente raison de nous réjouir !
« Du lever du soleil jusqu’à son coucher »
20, 21. a) Comment les paroles de Malaki 1:11 s’accomplissent-elles ? b) Qu’êtes-vous déterminé à faire, et pourquoi ?
20 Au Ier siècle, Jésus a aidé ses apôtres à saisir le caractère urgent de la moisson. À partir de 1919, il a fait de même avec ses disciples de l’époque moderne. Ceux-ci ont réagi en intensifiant leurs activités. L’œuvre de la moisson s’est alors révélée irrésistible. Comme annoncé par le prophète Malaki, la prédication s’effectue aujourd’hui « du lever du soleil jusqu’à son coucher » (Mal. 1:11). Oui, du levant au couchant — d’est en ouest, partout sur terre — semeurs et moissonneurs travaillent et se réjouissent ensemble. Et du lever au coucher du soleil — du matin au soir, toute la journée —, c’est un sentiment d’urgence qui nous anime.
21 Lorsque nous faisons le bilan des 100 dernières années, qui ont vu une poignée de serviteurs de Dieu devenir une « nation forte », nous sentons notre cœur frémir de joie (Is. 60:5, 22). Que cette joie et notre amour pour Jéhovah, le « Maître de la moisson », nous incitent tous à continuer de participer jusqu’au bout à la plus grande moisson de tous les temps ! (Luc 10:2).
a Il est possible que Jésus ait dit des champs qu’ils étaient « blancs » par allusion aux robes blanches que portaient peut-être les nombreux Samaritains qu’il voyait approcher.
b Pour en savoir plus sur ces années et sur les décennies suivantes, nous vous encourageons à lire les pages 425 à 520 du livre Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu. Il y est question de la moisson effectuée entre 1919 et 1992.
c Pour plus de détails sur cette prophétie, voir La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains (volume 2), pages 303-320.
d Les premiers Étudiants de la Bible avaient déjà saisi cette vérité importante. Voici ce qu’on lisait dans La Tour de Garde du 15 novembre 1895 (angl.) : « Même si la quantité de blé engrangé est faible, au moins est-il possible de rendre un abondant témoignage à la vérité. [...] Tous peuvent prêcher l’évangile. »
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La prédication du Royaume. Répandre la bonne nouvelle dans le monde entierLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : Corée, 1931 : une colporteuse dans le ministère. À droite : Corée, de nos jours : prédication en langue des signes.
PARTIE 2
La prédication du Royaume. Répandre la bonne nouvelle dans le monde entier
C’EST votre jour de congé, et vous vous préparez pour aller prêcher. Un instant, vous hésitez : il est si tentant de rester se reposer. Mais, après avoir prié, vous vous décidez. Ce matin-là, c’est une sœur âgée qui vous accompagne. Son endurance et sa gentillesse vous réchauffent le cœur. Et puis, entre deux portes, l’idée vous vient que vos frères et sœurs du monde entier communiquent le même message de vérité, utilisent les mêmes publications, bénéficient de la même formation. De retour chez vous, vous vous sentez revigoré : vous avez vraiment bien fait de ne pas rester à la maison !
Le ministère chrétien est aujourd’hui la priorité du Royaume de Dieu. Jésus a prédit que cette œuvre prendrait une ampleur extraordinaire durant les derniers jours (Mat. 24:14). Comment cette prophétie s’est-elle réalisée ? Dans cette deuxième partie, nous allons parler des prédicateurs, des procédés et des outils qui ont joué et jouent encore un rôle déterminant dans ce ministère qui aide des millions d’humains à voir le Royaume de Dieu comme un gouvernement bien réel.
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