Coup d’œil sur le monde
Une conduite peu orthodoxe
En automne 1987, à la suite d’une enquête surprise du gouvernement fédéral des États-Unis, un prêtre de l’Église grecque orthodoxe a été arrêté pour corruption d’agents du fisc. Selon une revue américaine (Tax Analysts), il avait donné en tout 500 000 dollars de pots-de-vin “pour faire passer sous silence 2,1 millions de dollars d’impôts sur le revenu, de retenues fiscales, de taxes sur les salaires versés, d’impôts sur les sociétés et de cotisations chômage que [lui] et 30 autres [ecclésiastiques] devaient à l’État”. Bien que l’ecclésiastique ait accepté au départ de coopérer avec les enquêteurs, le juge fédéral Richard Owen l’a fait “incarcérer dès qu’il a appris (...) que le prêtre n’avait pas respecté son engagement en ne déclarant pas tous ses revenus”, écrit la revue précitée. Celle-ci précise qu’il aurait remis de l’argent à un agent du fisc “dans l’église orthodoxe de Saint Gerasimos”, à New York, alors qu’il portait ses vêtements sacerdotaux.
Dernières données sur le SIDA
Selon une estimation publiée par le New York Post, “un patient américain sur 5 000 qui subit une intervention de chirurgie lourde peut contracter le virus du SIDA par l’intermédiaire d’un sang contaminé, non décelé par les tests de dépistage”. Cependant, cette proportion augmente considérablement dans certaines régions comme celle de New York, où le SIDA est extrêmement courant. “Une personne sur 500 qui a besoin de grandes quantités de sang” y court le risque d’être infectée par le virus, signale le même journal. Pour expliquer ces chiffres, le docteur Allan Salzberg met en cause l’incapacité des tests de dépistage courants à détecter tous les sangs contaminés. Les anticorps n’apparaissent souvent dans le sang que plusieurs semaines après la pénétration du virus dans l’organisme, et la personne contaminée peut fort bien donner son sang pendant cette période.
Publicité sans fumée
Depuis quelques années, la plupart des publicités pour le tabac parues dans la presse ne montrent plus aucune fumée s’échappant du bout des cigarettes. Selon un quotidien australien (The Sydney Morning Herald), les groupes de lutte contre le tabac y voient un exemple de publicité trompeuse qui tient compte de la répulsion que suscite aujourd’hui la vue de la fumée. Certes, les représentants de l’industrie du tabac rejettent cette accusation, la qualifiant de “propagande antitabac”; il n’en demeure pas moins évident que les publicités privilégient l’image “saine” de la cigarette sans fumée, présentant, par exemple, un cow-boy viril avec une cigarette aux lèvres, ou un beau garçon et une jolie fille prenant leur petit déjeuner, une cigarette entre les doigts.
Ecclésiastiques homosexuels
En août dernier, après des mois de débat, les responsables de l’Église unie du Canada se sont prononcés par 205 voix contre 160 pour l’ordination des homosexuels. Selon le Daily News de New York, seulement “un quart des 4 000 ministres de l’Église et 30 000 de ses 860 000 membres ont signé une déclaration s’opposant à l’ordination des homosexuels”. L’Église unie du Canada est, dit-on, “la plus importante confession protestante du Canada”.
Avortements sportifs
Le journal britannique Sunday Mirror écrit que pour améliorer leurs performances lors de compétitions, des athlètes féminines de certains pays deviennent volontairement enceintes et se font avorter par la suite. On a en effet découvert qu’au cours des premiers mois de grossesse, la puissance musculaire de la femme augmente considérablement. D’après le même journal, certains responsables sportifs auraient même encouragé des athlètes à recourir à l’insémination artificielle. Au dire du docteur Risto Erkola, spécialiste finlandais de médecine sportive, “la grossesse devient le moyen favori de prendre un léger avantage sur les adversaires”.
Une génération perdue
Les Américains âgés de 18 à 24 ans sont perdus, du moins dans le domaine de la géographie. Lors d’une récente enquête, on a demandé à des jeunes gens de neuf pays industrialisés d’identifier 16 lieux géographiques. Les Américains sont arrivés bons derniers. Selon l’U.S.News & World Report, cette enquête patronnée par la société National Geographic a révélé que 20 % des Américains de cette tranche d’âge “ne savent pas situer les États-Unis sur une carte du monde”. Sur les personnes interrogées, 25 % ignoraient où se trouve l’océan Pacifique, 20 % étaient incapables de citer un seul pays européen et 50 % n’ont pas pu localiser l’État de New York sur une carte.
Pasteur à la porte
Que peuvent faire les membres d’une paroisse qui ne sont pas satisfaits de leur pasteur? Un journal allemand (Nassauer Tageblatt) cite un mensuel protestant de Berlin-Ouest, qui suggère que l’on vote son renvoi. “Les paroissiens devraient pouvoir se débarrasser d’un pasteur incompétent ou qui enseigne des erreurs”, déclare l’article. Cette idée, si elle était suivie, toucherait les quelque 12 600 ecclésiastiques qui desservent les 10 600 paroisses de l’Église luthérienne allemande.
Alerte aux piqûres
Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi le fait d’écraser une guêpe agressive vous valait d’être ensuite la cible, non plus d’une, mais de tout un escadron de guêpes? Dans la revue Science Digest, l’entomologiste Peter Landolt explique qu’en écrasant l’insecte on provoque l’éclatement du sac à venin et le dégagement dans l’atmosphère d’une phérormone d’alarme qui alerte les congénères de la victime et les incite à voler à son secours. Pour vérifier leur théorie, Peter Landolt et le chimiste Robert Heath ont répandu une phérormone synthétique à proximité d’un nid de guêpes en Floride. Selon M. Landolt, jusqu’à 500 insectes belliqueux “sont sortis du nid et ont commencé à piquer”. Ce spécialiste conseille donc d’éviter d’écraser les guêpes.
Ours et satellite
Depuis 1974, Argos, le système français de surveillance par satellite, permet, entre autres, de repérer des navigateurs en détresse et d’observer volcans et icebergs. Désormais, on a chargé le système d’une tâche peu banale pour un satellite: le suivi de grizzlis aux États-Unis. Explications de l’International Herald Tribune: “Dans le sud du parc [national du Glacier] se trouvent quatre grizzlis maintenant équipés de radio-colliers dont les fréquences sont captées par un satellite Argos qui les survole toutes les 101 minutes.” “Au sol, une station française détermine la position des ours à partir des données fournies par le satellite et la transmet dans le Montana [États-Unis].” Le satellite est même capable d’enregistrer les mouvements de la tête d’un ours, ce qui permet de savoir si l’animal est mort ou simplement en état d’hibernation.
Enfants disparus
La recherche d’enfants disparus est souvent compliquée par le fait qu’en grandissant leurs traits changent rapidement. En conséquence, des photos vieilles de quelques années seulement peuvent ne plus beaucoup ressembler à l’actuel portrait de l’enfant. Toutefois, des chercheurs de l’université de l’Illinois (États-Unis) viennent de mettre au point un programme informatique qui permet, en dix minutes et à partir de 48 traits connus, d’obtenir une représentation de la physionomie actuelle d’un enfant. Les humains vieillissent selon des caractéristiques génétiques déterminées. D’après le Sunday Times de Londres, en entrant dans l’ordinateur le sexe, l’âge et la race de l’enfant, ainsi que la date d’une photographie dont on dispose, on peut donc reconstituer un portrait relativement fidèle, à l’exception de la coupe de cheveux.
Des fruits qui ont du goût
Au Japon, un fabricant de haut-parleurs a élaboré un système destiné à favoriser la croissance de plantes dans une serre en diffusant de la musique. Un spécialiste explique en effet que la musique incite les plantes à ouvrir leurs stomates — minuscules ouvertures situées sur les feuilles et par lesquelles la plante respire. Cependant, toutes les musiques ne conviennent pas! Citant le cas d’une plante indienne qui s’étiole si elle est exposée à de constants battements de tambour, un quotidien japonais (Mainichi Shimbun) écrit que les plantes seraient, croit-on, vulnérables aux musiques rythmées, et particulièrement au rock and roll. “Il ne faut passer que du classique”, affirme-t-on dans une ferme d’Osaka, où l’on utilise cette technique. Au moins les melons et les tomates qui y sont cultivés ont du goût: Mozart, Bach et Vivaldi sont leurs compositeurs favoris.