“ Le fruit de l’esprit ” glorifie Dieu

“ Mon Père est glorifié en ceci : que vous continuiez à porter beaucoup de fruit. ” — JEAN 15:8.

1, 2. a) Quelles occasions avons-​nous d’encourager autrui ? b) Quel don de Jéhovah nous permet d’être encore plus utiles entre ses mains ?

OBSERVONS les deux situations suivantes : Une chrétienne mûre remarque qu’une jeune sœur a l’air préoccupée. Elle prend rendez-vous pour prêcher avec elle. Le jour venu, entre deux portes, la jeune sœur lui fait part de ses soucis. Plus tard ce même jour, celle-ci prie Jéhovah pour le remercier de l’amour qui lui a été manifesté. C’était tombé à point nommé ! Ailleurs, pendant une soirée chez des frères et sœurs, un couple qui a prêché un certain temps à l’étranger raconte avec enthousiasme ce qu’il vient de vivre. Un jeune frère boit leurs paroles. Quelques années plus tard, alors qu’il s’apprête à partir lui-​même pour l’étranger, il repense à ce couple et à cette conversation qui lui a donné l’envie de devenir missionnaire.

² Ces deux situations vous font-​elles penser à quelqu’un qui a eu une influence décisive sur votre vie ou que votre exemple a marqué ? On en conviendra, il est rare qu’une simple conversation change le cours d’une vie. Mais chaque jour se présentent à nous des occasions d’encourager ou de fortifier autrui. Et s’il existait quelque chose qui nous permette de nous améliorer, d’apporter encore plus à nos frères et sœurs et d’être encore plus utiles entre les mains de Dieu ? ne serait-​ce pas merveilleux ? Or, Jéhovah nous fait un tel don : son esprit saint (Luc 11:13). Quand il agit dans notre vie, l’esprit de Dieu produit en nous des qualités qui améliorent notre service pour Dieu sous toutes ses facettes. Quel don inestimable ! — Lire Galates 5:22, 23.

3. a) Pourquoi peut-​on dire que celui qui cultive “ le fruit de l’esprit ” glorifie Dieu ? b) À quelles questions allons-​nous répondre ?

³ Les qualités que produit en nous l’esprit saint sont le reflet de la personnalité de Jéhovah Dieu, Lui dont cet esprit émane (Col. 3:9, 10). Les chrétiens doivent s’efforcer d’imiter Dieu. Pourquoi ? La raison essentielle ressort de ces paroles que Jésus a adressées à ses apôtres : “ Mon Père est glorifié en ceci : que vous continuiez à porter beaucoup de fruita. ” (Jean 15:8). Quand nous cultivons “ le fruit de l’esprit ”, cela se constate dans nos actes et nos paroles. Et par ce beau comportement, Dieu est glorifié (Mat. 5:16). Mais en quoi le fruit de l’esprit contraste-​t-​il avec les comportements observés dans le monde de Satan ? Comment manifester le fruit de l’esprit ? Et pourquoi n’est-​ce pas toujours facile ? Nous répondrons à ces questions en examinant les trois premières facettes de ce fruit : l’amour, la joie et la paix.

Un amour qui repose sur un principe supérieur

4. Quel genre d’amour Jésus a-​t-​il demandé à ses disciples de manifester ?

⁴ L’amour qui résulte de l’action de l’esprit saint diffère nettement de l’amour tel qu’on le conçoit généralement dans le monde. En effet, il repose sur un principe supérieur. Jésus a fait ressortir cette différence dans son Sermon sur la montagne. (Lire Matthieu 5:43-48.) Il a fait remarquer que même les pécheurs suivent le principe du donnant, donnant ; ils se comportent envers les autres comme les autres se comportent envers eux. Un tel “ amour ” ne demande pas d’abnégation ; il se résume à un échange de bons procédés. Pour ‘ nous montrer fils de notre Père qui est dans les cieux ’, nous devons être différents. Au lieu de traiter nos semblables simplement comme ils nous traitent, nous devons les traiter et les considérer comme Jéhovah, lui, les traite et les considère. Mais comment réussir à aimer nos ennemis, conformément à l’ordre de Jésus ?

5. Comment pouvons-​nous témoigner de l’amour à ceux qui nous persécutent ?

⁵ Considérons un exemple biblique. Alors qu’ils prêchent à Philippes, Paul et Silas sont arrêtés, battus sauvagement et jetés dans la prison intérieure, où on leur fixe les pieds dans les ceps. Il est vraisemblable qu’en les incarcérant, le geôlier les traite lui aussi rudement. Or, voilà qu’il se produit un tremblement de terre, et nos deux hommes se retrouvent libres ! Se disent-​ils qu’ils ont là une belle occasion de régler leurs comptes avec cet homme ? Non. Au contraire, ils se soucient sincèrement de son bien-être ; avec un amour empreint d’abnégation, ils interviennent promptement en sa faveur. C’est ainsi que l’homme et toute sa famille deviennent croyants (Actes 16:19-34). De même, à notre époque, nombre de nos frères et sœurs ‘ bénissent ceux qui les persécutent ’. — Rom. 12:14.

6. De quelle façon pouvons-​nous faire preuve d’un amour empreint d’abnégation pour nos frères et sœurs ? (Voir l’encadré page 21.)

⁶ L’amour que nous portons à nos frères et sœurs va plus loin encore. “ Nous sommes tenus de livrer nos âmes pour nos frères. ” (Lire 1 Jean 3:16-18.) Mais la plupart du temps, c’est de façon plus anodine que se manifeste l’amour. S’il nous arrive par exemple d’avoir une parole ou un comportement qui froisse l’un de nos frères, pourquoi ne pas prendre l’initiative de nous réconcilier avec lui (Mat. 5:23, 24) ? Et si à l’inverse quelqu’un nous offense, sommes-​nous “ prêt[s] à pardonner ” ou avons-​nous tendance à nous montrer rancuniers (Ps. 86:5) ? L’amour intense qui résulte de l’action de l’esprit saint peut nous aider à passer sur des transgressions mineures et à pardonner volontiers “ tout comme Jéhovah [n]ous a pardonné volontiers ”. — Col. 3:13, 14 ; 1 Pierre 4:8.

7, 8. a) En quoi l’amour pour autrui est-​il lié à l’amour pour Dieu ? b) Comment pouvons-​nous approfondir notre amour pour Jéhovah ? (Voir l’illustration ci-dessous.)

⁷ Comment pouvons-​nous entretenir un amour empreint d’abnégation pour nos frères et sœurs ? En approfondissant notre amour pour Dieu (Éph. 5:1, 2 ; 1 Jean 4:9-11, 20, 21). Les moments que nous passons dans l’intimité avec Jéhovah par la lecture de la Bible, la méditation et la prière nourrissent notre cœur et font croître notre amour pour notre Père céleste. Naturellement, pour nous approcher de Dieu, il nous faut nous dégager du temps.

⁸ Arrêtons-​nous sur cette idée. Imaginez qu’il ne vous soit permis de lire la Bible, de la méditer et de prier qu’à une certaine heure de la journée. Ne veilleriez-​vous pas jalousement à ce que rien ne vienne perturber ce moment passé en compagnie de Jéhovah ? Bien sûr, personne ne peut nous empêcher de prier, et la plupart d’entre nous peuvent lire la Bible quand ils le souhaitent. Mais nous devons prendre garde à ne pas laisser nos multiples activités quotidiennes empiéter sur le temps que nous passons avec Dieu. Vous dégagez-​vous chaque jour autant de temps que possible pour vous approcher de Jéhovah ?

“ La joie de l’esprit saint ”

9. Citez une caractéristique notable de la joie qui résulte de l’action de l’esprit saint.

⁹ Le fruit de l’esprit possède une caractéristique notable : la stabilité. La joie, la deuxième facette de ce fruit dont nous parlerons à présent, l’illustre bien. On pourrait comparer la joie à une plante robuste qui réussit à prospérer dans un milieu hostile. Dans bien des régions du globe, nombre d’adorateurs de Dieu “ accept[ent] la parole au milieu de beaucoup de tribulations avec la joie de l’esprit saint ”. (1 Thess. 1:6.) D’autres subissent des coups durs ou des privations. Toutefois, par le moyen de son esprit, Jéhovah leur donne la force d’“ endurer pleinement et [d’être] patients avec joie ”. (Col. 1:11.) De quoi découle cette joie ?

10. De quoi découle notre joie ?

¹⁰ Contrairement aux “ richesses incertaines ” du monde de Satan, les trésors spirituels que nous offre Jéhovah sont durables (1 Tim. 6:17 ; Mat. 6:19, 20). Dieu nous ouvre la perspective réjouissante d’un avenir sans fin. Nous avons la joie d’appartenir à une famille mondiale de frères et sœurs. Mais notre joie découle avant tout de nos relations avec Jéhovah. Nous sommes animés des mêmes sentiments que David, qui, pourtant en fuite devant ses ennemis, a loué Jéhovah en chantant : “ Parce que ta bonté de cœur est meilleure que la vie, mes lèvres te loueront. Ainsi je te bénirai pendant ma vie. ” (Ps. 63:3, 4). Même en cas de coup dur, nous nous sentons poussés à louer Dieu avec joie.

11. Pourquoi est-​il important de servir Jéhovah avec joie ?

¹¹ “ Réjouissez-​vous toujours dans le Seigneur. Encore une fois je dirai : Réjouissez-​vous ! ” (Phil. 4:4). Pourquoi est-​il important que nous servions Jéhovah avec joie, comme Paul nous y invite ? En raison de l’accusation que Satan a portée concernant la souveraineté divine ; il prétend que personne ne sert Dieu de bon gré (Job 1:9-11). Si nous le servions par devoir et non avec joie, notre sacrifice de louange serait incomplet. C’est pour cela que nous veillons à tenir compte de l’exhortation du psalmiste : “ Servez Jéhovah dans la joie. Entrez devant lui avec un cri de joie. ” (Ps. 100:2). Un service sacré accompli avec joie et de bon gré glorifie Dieu.

12, 13. Que faire pour lutter contre les idées noires ?

¹² Il est vrai que même un fidèle adorateur de Jéhovah peut traverser des périodes de découragement et doit parfois lutter pour rester optimiste (Phil. 2:25-30). Qu’est-​ce qui peut le soutenir dans de tels moments ? “ Continuez à vous remplir d’esprit, lisons-​nous en Éphésiens 5:18, 19, vous parlant entre vous par des psaumes et des louanges à Dieu et des chants spirituels, chantant et vous accompagnant avec de la musique dans vos cœurs pour Jéhovah. ” Comment mettre en pratique ce conseil ?

¹³ Quand nous sommes assaillis par des idées noires, implorons Jéhovah et efforçons-​nous d’arrêter notre esprit sur des choses dignes de louanges. (Lire Philippiens 4:6-9.) Certains ont constaté qu’écouter les cantiques tout en les fredonnant leur redonne le moral et les aide à voir les choses autrement. C’est ce qu’a fait un frère qui était souvent abattu en raison d’une terrible épreuve qu’il avait subie : “ Je priais souvent intensément, se souvient-​il. J’ai également appris par cœur quelques cantiques. Quand je chantais ces magnifiques louanges à Jéhovah — à voix haute ou dans ma tête —, cela m’apaisait. C’est aussi à cette époque qu’a paru le livre Approchez-​vous de Jéhovah. Je l’ai lu deux fois dans l’année. Ce livre m’a mis du baume au cœur. Jéhovah a vraiment béni mes efforts. ”

“ Le lien de la paix ”

14. Quelle caractéristique du peuple de Dieu découle de la paix qui règne en son sein ?

¹⁴ Lors de nos assemblées internationales, des délégués de tous horizons se mêlent les uns aux autres dans une douce fraternité. De telles scènes mettent en relief l’unité mondiale du peuple de Dieu, unité qui découle de la paix qui règne en son sein. Souvent, les observateurs sont étonnés de voir des personnes issues de peuples ennemis s’“ effor[cer] réellement d’observer l’unité de l’esprit dans le lien de la paix ”. (Éph. 4:3.) Cette unité est absolument remarquable quand on sait les préjugés que beaucoup ont dû surmonter.

15, 16. a) Dans quel contexte Pierre a-​t-​il grandi, et quel problème s’est posé à lui ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il aidé Pierre à revoir son point de vue ?

¹⁵ Que des personnes d’origines différentes soient unies relève du prodige. Pour comprendre tout ce que cela implique, reportons-​nous au I^er siècle et intéressons-​nous au cas de l’apôtre Pierre. “ Vous savez bien, a-​t-​il dit un jour, comme il est illicite pour un Juif de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher ; et pourtant Dieu m’a montré que je ne devais appeler aucun homme souillé ou impur. ” (Actes 10:24-29 ; 11:1-3). On décèle dans ces paroles les préjugés qui l’habitaient. Selon l’opinion courante à l’époque, on lui avait manifestement inculqué depuis tout petit que, d’après la Loi, il n’était tenu d’aimer que les Juifs. Aussi, il lui semblait peut-être tout à fait normal de considérer les Gentils incirconcis comme des ennemis qu’il fallait haïrb.

¹⁶ Comme Pierre a dû se sentir mal à l’aise en entrant dans la maison de Corneille ! Lui qui jusque-​là méprisait les Gentils, pourrait-​il un jour être uni à eux “ dans le lien de la paix ” ? (Éph. 4:3, 16.) Quelques jours auparavant, l’esprit de Dieu lui avait ouvert les yeux pour l’amener à redresser son point de vue et à s’attaquer à ses préjugés. Par une vision, Jéhovah lui avait fait comprendre que l’opinion qu’il se fait de quelqu’un ne dépend pas de sa race ou de sa nationalité (Actes 10:10-15). C’est ainsi que l’apôtre a reconnu devant Corneille : “ Vraiment, je me rends compte que Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice est agréé de lui. ” (Actes 10:34, 35). Pierre a changé, ce qui lui a permis d’être vraiment uni à “ toute la communauté des frères ”. — 1 Pierre 2:17.

17. Pourquoi l’unité du peuple de Dieu est-​elle remarquable ?

¹⁷ Quand on considère ce qui est arrivé à Pierre, on comprend mieux à quel point les changements que l’on observe de nos jours chez les adorateurs de Dieu sont remarquables. (Lire Isaïe 2:3, 4.) Des millions de personnes “ de toutes nations et tribus et peuples et langues ” ont révisé leur point de vue pour se conformer à “ la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite ”. (Rév. 7:9 ; Rom. 12:2.) Nombre d’entre elles étaient auparavant engluées dans les haines et les divisions du monde de Satan, mais grâce à leur étude de la Bible et à l’action de l’esprit de Dieu, elles ont appris à ‘ poursuivre les choses qui favorisent la paix ’. (Rom. 14:19.) L’unité qui en résulte rend gloire à Dieu.

18, 19. a) Comment chacun de nous peut-​il contribuer à la paix et à l’unité de la congrégation ? b) De quoi traitera l’article suivant ?

¹⁸ Comment chacun de nous peut-​il contribuer à la paix et à l’unité du peuple de Dieu ? De nombreuses congrégations comptent des frères et sœurs d’origine étrangère qui ont parfois des coutumes différentes des nôtres ou ont du mal à s’exprimer dans notre langue. Allons-​nous vers eux ? C’est ce à quoi nous invite la Parole de Dieu. La congrégation de Rome était composée de croyants d’origines juive et gentile ; Paul leur a écrit : “ Faites-​vous mutuellement bon accueil, tout comme le Christ aussi nous a fait bon accueil pour la gloire de Dieu. ” (Rom. 15:7). Y a-​t-​il dans la congrégation quelqu’un avec qui vous pourriez faire plus ample connaissance ?

¹⁹ Comment pouvons-​nous encore laisser l’esprit saint agir dans notre vie ? L’article suivant répondra à cette question en examinant les autres facettes du fruit de l’esprit.

[Notes]

Vous laissez-​vous guider par l’esprit de Dieu ?

“ Ton esprit est bon ; qu’il me conduise dans le pays de la droiture. ” — PS. 143:10.

1, 2. a) Citez un exemple qui illustre comment Jéhovah emploie son esprit saint en faveur de ses adorateurs. b) L’esprit saint agit-​il uniquement lors d’événements exceptionnels ? Expliquez.

QUELS exemples citeriez-​vous pour illustrer l’action de l’esprit saint ? Peut-être évoqueriez-​vous les exploits de Guidéôn et de Samson (Juges 6:33, 34 ; 15:14, 15) ? Ou bien parleriez-​vous de la hardiesse des premiers chrétiens, ou de la sérénité d’Étienne lorsqu’il a comparu devant le Sanhédrin (Actes 4:31 ; 6:15) ? Plus près de nous, nous pourrions aussi mentionner la joie qui règne lors des assemblées internationales, l’intégrité de nos frères emprisonnés en raison de leur neutralité, ou encore le remarquable essor de la prédication du Royaume. Ce sont là autant de manifestations de l’action de l’esprit saint.

² Mais l’esprit saint n’agit pas uniquement lors d’événements exceptionnels ou dans des situations hors du commun. La Bible invite les chrétiens à “ marcher par l’esprit ”, à se laisser ‘ conduire par l’esprit ’ et à ‘ vivre par l’esprit ’. (Gal. 5:16, 18, 25.) Ces expressions indiquent que l’esprit saint peut exercer une influence constante dans notre vie. Nous devrions implorer chaque jour Jéhovah de guider nos pensées, nos paroles et nos actions par son esprit. (Lire Psaume 143:10.) Quand nous le laissons agir librement dans notre vie, l’esprit produit en nous un fruit qui fait du bien aux autres et qui rend gloire à Dieu.

3. a) Pourquoi est-​il capital de se laisser guider par l’esprit saint ? b) À quelles questions allons-​nous répondre ?

³ Pourquoi est-​il capital de se laisser guider par l’esprit saint ? Parce qu’une autre force — une force qui agit à l’inverse de l’esprit saint — cherche à se rendre maîtresse de nous. La Bible l’appelle “ la chair ”, terme qui désigne la tendance au péché due à notre nature imparfaite, autrement dit l’imperfection qu’Adam nous a léguée. (Lire Galates 5:17.) De quelle façon pouvons-​nous nous laisser guider par l’esprit de Dieu ? Que faire concrètement pour résister à l’influence de la chair ? Nous répondrons à ces questions en examinant les six dernières facettes du fruit de l’esprit, à savoir la patience, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur et la maîtrise de soi. — Gal. 5:22, 23.

La douceur et la patience favorisent la paix dans la congrégation

4. Comment la douceur et la patience favorisent-​elles la paix dans la congrégation ?

⁴ Lire Colossiens 3:12, 13. La paix de la congrégation est préservée tant par la douceur que par la patience. Ces deux facettes du fruit de l’esprit nous aident à nous montrer aimables, à rester calmes quand on nous provoque et à ne pas nous venger quand on nous dit ou fait des méchancetés. Si nous avons un différend avec l’un de nos frères, la patience nous dictera de ne pas rompre toute relation, mais au contraire de chercher à nous raccommoder avec lui. Avons-​nous vraiment besoin de douceur et de patience au sein de la congrégation ? Oui, car nous sommes tous imparfaits.

5. a) Que s’est-​il passé un jour entre Paul et Barnabas ? b) Que souligne cet incident ?

⁵ Rappelons ce qui s’est passé un jour entre Paul et Barnabas. Depuis des années, ces hommes collaboraient pour faire connaître la bonne nouvelle. Ils avaient tous deux de grandes qualités. Pourtant, ce jour-​là, il se produisit entre eux “ une violente explosion de colère, si bien qu’ils se séparèrent l’un de l’autre ”. (Actes 15:36-39.) Cet incident souligne que même des adorateurs fidèles de Dieu peuvent avoir un différend. Que faire pour éviter qu’un malentendu ne dégénère en altercation et que nous restions en froid avec notre frère ou notre sœur ?

6, 7. a) Quel conseil biblique a-​t-​on intérêt à écouter avant que les esprits ne s’échauffent ? b) Pourquoi faut-​il être “ prompt à entendre, lent à parler, lent à la colère ” ?

⁶ Comme l’indique l’expression “ une violente explosion de colère ”, la dispute entre Paul et Barnabas a été brusque et grave. Si, au cours d’une conversation, un chrétien sent la colère monter, il a tout intérêt à écouter ce conseil de Jacques : “ Tout homme doit être prompt à entendre, lent à parler, lent à la colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. ” (Jacq. 1:19, 20). En fonction des circonstances, il s’efforcera de changer de sujet, de remettre la conversation à plus tard ou de prendre congé, avant que les esprits ne s’échauffent. — Prov. 12:16 ; 17:14 ; 29:11.

⁷ Pourquoi suivre ce conseil ? S’il attend de s’être calmé et s’il prend le temps de prier et de réfléchir à la réponse à apporter, ce chrétien se laissera guider par l’esprit de Dieu (Prov. 15:1, 28). Sous l’influence de cet esprit, il réussira à manifester douceur et patience. De cette manière, il tiendra compte de la mise en garde de Paul en Éphésiens 4:26, 29 : “ Soyez en colère, et pourtant ne péchez pas [...]. Qu’aucune parole pourrie ne sorte de votre bouche, mais quelque parole qui soit bonne pour bâtir quand il en est besoin, pour qu’elle communique à ceux qui l’entendent ce qui est favorable. ” À n’en pas douter, en nous revêtant de douceur et de patience, nous contribuons à la paix et à l’unité de la congrégation.

Faites du bien à votre famille en manifestant bienveillance et bonté

8, 9. a) Que sont la bienveillance et la bonté ? b) Qu’apportent la bienveillance et la bonté au sein de la famille ?

⁸ Lire Éphésiens 4:31, 32 ; 5:8, 9. Comme une légère brise ou une boisson rafraîchissante un jour de forte chaleur, la bienveillance et la bonté font du bien. Elles favorisent une ambiance agréable au sein de la famille. La bienveillance est motivée par l’intérêt sincère que l’on éprouve pour les autres, un intérêt qui se traduit par des actes attentionnés et des paroles aimables. De même, la bonté s’exprime par des actes en faveur d’autrui et se caractérise par la générosité (Actes 9:36, 39 ; 16:14, 15). Mais elle implique davantage.

⁹ La bonté est l’excellence morale. Elle ne porte pas simplement sur ce que nous faisons, mais, plus important encore, sur ce que nous sommes vraiment. Pour être bon, un fruit doit être savoureux et sain à cœur comme en surface. Pareillement, la bonté qui résulte de l’action de l’esprit saint doit imprégner toute la vie du chrétien.

10. Que peut faire un chef de famille pour aider les siens à cultiver le fruit de l’esprit ?

¹⁰ Comment les membres d’une famille chrétienne parviendront-​ils à manifester bienveillance et bonté ? La connaissance exacte de la Parole de Dieu est essentielle (Col. 3:9, 10). Certains chefs de famille réservent une partie de la soirée consacrée au culte familial à l’étude du fruit de l’esprit. Ce n’est pas difficile à mettre en place. À l’aide des outils de recherche dont vous disposez dans votre langue, rassemblez de la documentation sur les diverses facettes du fruit de l’esprit. Vous pouvez n’étudier que quelques paragraphes par semaine, quitte à revenir plusieurs semaines de suite sur la même facette. Lisez les versets donnés en référence et discutez-​en. Demandez-​vous comment mettre en pratique les idées que vous découvrez, et priez Jéhovah de bénir vos efforts (1 Tim. 4:15 ; 1 Jean 5:14, 15). Un tel examen peut-​il avoir des effets tangibles dans la famille ?

11, 12. Quels bienfaits deux couples ont-​ils retirés de l’étude de la bienveillance ?

¹¹ Des jeunes mariés qui souhaitaient réussir leur vie de couple ont entrepris une étude approfondie du fruit de l’esprit. Que leur a-​t-​elle apporté ? “ En examinant la notion de bienveillance, se souvient la sœur, nous avons vu qu’elle était liée à celle de fidélité. Depuis, ça va beaucoup mieux entre nous. Nous avons appris à être plus conciliants et aussi plus indulgents. Nous avons compris qu’il faut savoir dire ‘ merci ’ ou ‘ je te demande pardon ’. ”

¹² Un autre couple chrétien rencontrait des difficultés conjugales. Ils se sont rendu compte que la bienveillance faisait défaut chez eux. Ils ont donc décidé d’étudier ensemble cette facette du fruit de l’esprit. Les choses ont-​elles changé ? Le frère raconte : “ Cette étude nous a fait comprendre qu’il ne faut pas se prêter de mauvaises intentions ; mieux vaut accorder le bénéfice du doute. Et puis, il faut savoir apprécier les qualités de son conjoint. Nous nous sommes efforcés d’être plus attentifs aux besoins l’un de l’autre. Pour ma part, faire preuve de bienveillance envers ma femme, c’est aussi l’inviter à dire franchement ce qu’elle pense, sans m’offusquer. Au départ, il a fallu que je ravale mon orgueil. Nous montrer bienveillants l’un envers l’autre nous a aidés à être de moins en moins sur la défensive. Ça a été un véritable soulagement. ” Votre famille tirerait-​elle profit d’une étude du fruit de l’esprit ?

Exercez la foi quand vous êtes seul

13. Par quoi notre spiritualité est-​elle menacée ?

¹³ Le chrétien doit laisser l’esprit de Dieu le guider autant en public qu’en privé. Le monde de Satan propose de nos jours quantité d’images abjectes et de spectacles ignobles. Notre spiritualité est donc menacée. Quelle réaction la Bible nous recommande-​t-​elle ? “ Rejetez toute saleté et ce qui surabonde : la méchanceté, et acceptez avec douceur l’implantation de la parole qui peut sauver vos âmes. ” (Jacq. 1:21). Comment la foi, autre facette du fruit de l’esprit, peut-​elle nous aider à rester purs devant Jéhovah ?

14. Comment un manque de foi peut-​il mener à des actes condamnables ?

¹⁴ Exercer la foi signifie fondamentalement être persuadé que Jéhovah est présent dans sa vie. Si ce n’est pas là notre sentiment, le faux pas nous guette. Dans les temps anciens, Jéhovah a révélé au prophète Ézékiel que certains Israélites commettaient des choses détestables à l’abri des regards : “ As-​tu vu, ô fils d’homme, ce que les hommes d’âge mûr de la maison d’Israël font dans les ténèbres, chacun dans les chambres intérieures de son chef-d’œuvre ? Car ils disent : ‘ Jéhovah ne nous voit pas. Jéhovah a quitté le pays. ’ ” (Ézék. 8:12). Avez-​vous noté ce qui a favorisé le comportement de ces hommes ? Ils s’imaginaient que Jéhovah n’était pas au courant de leurs agissements. Il était devenu pour eux une notion abstraite.

15. Comment une foi forte en Jéhovah nous protège-​t-​elle ?

¹⁵ Joseph, lui, a adopté une attitude diamétralement opposée. Alors qu’il se trouvait coupé de sa famille et de son peuple, il a refusé de commettre un adultère avec la femme de Potiphar. “ Comment donc pourrais-​je commettre ce grand mal et pécher vraiment contre Dieu ? ” s’est-​il exclamé (Gen. 39:7-9). Jéhovah était bien présent dans sa vie. S’il en va de même pour nous, nous ne regarderons pas de spectacles impurs et nous nous refuserons, quand nous sommes seuls, à tout acte qui indignerait Dieu. Nous nous montrerons aussi résolus que le psalmiste qui a chanté : “ Je veux agir avec prudence, d’une manière intègre. Quand viendras-​tu vers moi ? Je circulerai dans l’intégrité de mon cœur, à l’intérieur de ma maison. Je ne mettrai devant mes yeux aucune chose ne valant rien. ” — Ps. 101:2, 3.

‘ Gardez votre cœur ’ en faisant preuve de maîtrise

16, 17. a) Comment le jeune homme dont parle Proverbes chapitre 7 est-​il tombé dans le péché ? b) Comme l’illustre la photo de la page 26, comment un chrétien pourrait-​il tomber dans un piège similaire, quel que soit son âge ?

¹⁶ La maîtrise de soi, la dernière facette du fruit de l’esprit, nous donne la force de rejeter les comportements que Dieu condamne. Elle peut nous aider à ‘ garder notre cœur ’. (Prov. 4:23.) Suivons la scène décrite en Proverbes 7:6-23 : Un jeune homme ‘ manquant de cœur ’ tombe dans les filets d’une prostituée. C’est après être passé “ dans la rue, près du coin de cette femme ”, qu’il a été pris au piège. Peut-être est-​ce par curiosité qu’il s’est aventuré dans ce quartier. Bien trop rapidement en tout cas, il s’est laissé persuader, sans prendre conscience qu’il s’engageait dans une voie insensée qui allait lui coûter “ son âme même ”.

¹⁷ Comment ce jeune homme aurait-​il pu éviter cette conduite funeste ? En tenant compte de cette mise en garde : “ N’erre pas sur ses routes. ” (Prov. 7:25). Quelle leçon tirer de cette histoire ? Pour nous laisser guider par l’esprit de Dieu, nous devons veiller à ne pas nous mettre dans des situations qui nous exposent à la tentation. Un chrétien pourrait par exemple, comme ce jeune homme qui manquait de cœur, “ errer ” sur des routes dangereuses en zappant ou en surfant sur Internet sans but précis. Il risquerait de tomber sur des images érotiques — voire de s’y arrêter — et de prendre petit à petit l’habitude de regarder de la pornographie. Il endurcirait alors sa conscience et compromettrait gravement ses relations avec Dieu. Cela pourrait mettre en danger sa vie même. — Lire Romains 8:5-8.

18. a) Quelles précautions un chrétien peut-​il prendre pour ‘ garder son cœur ’ ? b) Que commande la maîtrise de soi ?

¹⁸ Faire preuve de maîtrise, c’est bien sûr réagir immédiatement lorsque l’on tombe sur une image suggestive. Mais il est de loin préférable de parer d’avance à ce genre de situation (Prov. 22:3). La maîtrise de soi commande donc de prendre les précautions nécessaires et de s’y tenir strictement. Par exemple, placer son ordinateur dans une pièce commune. Certains ont fait le choix de n’utiliser l’ordinateur ou de ne regarder la télévision qu’en présence d’autres personnes. D’autres préfèrent ne pas avoir Internet. (Lire Matthieu 5:27-30.) Adoptons toute mesure utile pour nous protéger et protéger nos enfants, afin d’adorer Jéhovah ‘ d’un cœur pur, en bonne conscience et avec une foi sans hypocrisie ’. — 1 Tim. 1:5.

19. Quels bienfaits se procure-​t-​on à se laisser guider par l’esprit saint ?

¹⁹ Le fruit qui résulte de l’action de l’esprit saint procure de nombreux bienfaits. La douceur et la patience favorisent la paix dans la congrégation. La bienveillance et la bonté contribuent au bonheur de notre famille. La foi et la maîtrise de soi nous aident à rester proches de Jéhovah et purs devant lui. Qui plus est, comme nous le rappelle Galates 6:8, “ celui qui sème pour l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle ”. Effectivement, en vertu de la rançon fournie par Christ, Jéhovah se servira de l’esprit saint pour dispenser la vie éternelle à ceux qui se laissent guider par cet esprit.