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    Doit-on croire à la Trinité ?
    • 2006

      Cette publication est éditée dans le cadre d’une œuvre mondiale d’enseignement biblique rendue possible par des offrandes volontaires.

      Sauf indication, les références bibliques renvoient à la version en français moderne: Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.

  • Table des matières
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Table des matières

      3 Doit-​on y croire?

      3 Comment explique-​t-​on la Trinité?

      5 La Bible enseigne-​t-​elle vraiment la Trinité?

      7 Comment la doctrine de la Trinité s’est-​elle développée?

      12 Que dit la Bible à propos de Dieu et de Jésus?

      16 Dieu est-​il en tout temps supérieur à Jésus?

      20 L’esprit saint: force agissante de Dieu

      23 Les prétendues “preuves bibliques” de la Trinité

      30 Adorons Dieu comme il le veut

  • Préface
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Préface

      Les gens disent souvent qu’ils croient à la Trinité, mais ils ne la comprennent pas de la même façon.

      Qu’est-​ce, au juste, que la Trinité?

      La Bible l’enseigne-​t-​elle?

      Jésus Christ est-​il le Dieu Tout-Puissant, membre de la Trinité?

  • Doit-on y croire?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Doit-​on y croire?

      CROYEZ-​VOUS à la Trinité? Les membres de la chrétienté sont, pour leur majorité, dans ce cas. N’est-​elle pas depuis des siècles la doctrine fondamentale des Églises?

      On pourrait penser que ce dogme a été établi avec certitude. Pourtant, il n’en est rien; et récemment certains de ses défenseurs ont même relancé la controverse.

      Le sujet mérite qu’on s’y arrête. En effet, Jésus, le Fils de Dieu, a dit: “La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” Par conséquent, notre avenir tout entier dépend de la connaissance que nous avons de la véritable nature de Dieu, ce qui implique un examen approfondi de la question de la Trinité. Pourquoi ne pas vous livrer à cet examen? — Jean 17:3, Bible de Jérusalem (Jé), version catholique.

      Quoiqu’il se présente sous diverses formes, le dogme trinitaire est dominé par l’idée d’une Divinité en trois personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Toujours selon cette doctrine, les trois sont coégaux, tout-puissants et incréés, c’est-à-dire existant de toute éternité en Dieu.

      D’autres cependant tiennent que la Trinité est une fausse doctrine, qu’il existe un Dieu Tout-Puissant et éternel, Être unique et distinct. Que Jésus, lors de son existence préhumaine, était, comme les anges, une personne spirituelle distincte, créée par Dieu; qu’il a donc eu un commencement. Que Jésus n’a jamais été, sous quelque rapport que ce fût, l’égal du Dieu Tout-Puissant; qu’il a toujours été, et est encore, soumis à Dieu. Enfin, que l’esprit saint n’est pas une personne, mais l’esprit de Dieu, sa force agissante.

      Les défenseurs de la Trinité affirment que cette doctrine n’est pas uniquement fondée sur la tradition religieuse, mais aussi sur la Bible. Selon les critiques, la Trinité n’est pas un enseignement biblique; on peut même lire dans un ouvrage d’Histoire qu’elle est “d’origine entièrement païenne”. — Survivances païennes dans le monde chrétien.

      Si ce que dit cette doctrine est vrai, c’est insulter Jésus que de ne pas voir en lui l’égal de Dieu au sein de la Trinité. Si ce qu’elle dit est faux, c’est insulter le Dieu Tout-Puissant que de penser qu’il puisse avoir un égal, et, ce qui est pire, d’appeler Marie la “Mère de Dieu”. Si la Trinité est un faux enseignement, c’est déshonorer Dieu que de déclarer, comme le fait l’ouvrage Le catholicisme (angl.): “Assurément, [quiconque] portera atteinte à l’intégrité et à la pureté de cette Croyance périra à jamais. Voici en quoi consiste la Croyance catholique: nous adorons un Dieu unique dans la Trinité.”

      Étant donné ce qui vient d’être dit, il est tout à fait normal que vous désiriez connaître la vérité sur la Trinité. Néanmoins, avant d’examiner l’origine de cette doctrine et ses prétentions à l’authenticité, il serait utile d’en définir plus précisément les contours. Qu’est-​ce, au juste, que la Trinité? Comment ses défenseurs l’expliquent-​ils?

      Sauf indication, les références bibliques renvoient à la version en français moderne: Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.

      [Illustrations, page 2]

      À gauche: sculpture égyptienne du deuxième millénaire avant notre ère. Triade de Amôn-Râ, Ramsès II et Mut. À droite: sculpture trinitaire (XIVe siècle de notre ère) représentant Jésus Christ, le Père et l’esprit saint. Remarquer qu’il y a trois personnes, mais seulement quatre jambes.

  • Comment explique-t-on la Trinité?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Comment explique-​t-​on la Trinité?

      L’ÉGLISE catholique déclare: “La Trinité est le terme servant à désigner la doctrine fondamentale de la religion chrétienne (...). Ainsi, selon le symbole d’Athanase, ‘le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu, et cependant il n’y a pas trois Dieux mais un seul Dieu’. Au sein de cette Trinité (...), les personnes sont coéternelles et coégales: elles sont, au même titre, incréées et omnipotentes.” — L’Encyclopédie catholique (angl.).

      Presque toutes les autres Églises de la chrétienté s’accordent sur ce point. Ainsi, l’Église orthodoxe grecque voit en la Trinité “la doctrine fondamentale du christianisme”; elle va jusqu’à dire: “Les chrétiens sont ceux qui reconnaissent que le Christ est Dieu.” Dans Notre foi chrétienne orthodoxe (angl.), la même Église dit: “Dieu est trin. (...) Le Père est entièrement Dieu. Le Fils est entièrement Dieu. Le Saint-Esprit est entièrement Dieu.”

      Selon les défenseurs de la Trinité, il y a donc “un seul Dieu en trois personnes”. Pour eux, aucune de ces personnes n’a eu de commencement: elles sont de toute éternité. Aucune n’est inférieure ou supérieure aux autres: les trois sont toutes-puissantes.

      Si ce raisonnement vous paraît difficile à suivre, sachez que nombreux sont les croyants sincères qui le trouvent déroutant et contraire au bon sens ainsi qu’à tout ce que leur a enseigné l’expérience. Comment se peut-​il, demandent ces personnes, que le Père soit Dieu, que Jésus soit Dieu et que le Saint-Esprit soit Dieu, et que pourtant ces trois Dieux ne constituent qu’un seul Dieu?

      Une notion qui “dépasse l’entendement humain”

      LA DOCTRINE de la Trinité déconcerte beaucoup de gens. Selon L’Encyclopédie américaine, on la tient pour une notion qui “dépasse l’entendement humain”.

      Au reste, c’est ainsi que la considèrent bon nombre de ceux qui y ajoutent foi. Pour Eugene Clark, ecclésiastique, “Dieu est un, et Dieu est trois. Étant donné qu’il n’existe rien de tel dans la création, nous ne pouvons pas comprendre [ce concept]; nous ne pouvons que l’accepter”. Le cardinal John O’Connor déclare: “Nous savons qu’il s’agit là d’un mystère très profond, dont la compréhension nous échappe totalement.” Le pape Jean-Paul II parle, quant à lui, de “l’indicible mystère du Dieu unique dans la très Sainte Trinité”.

      Voici ce que dit sur la question Un Dictionnaire de la connaissance religieuse (angl.): “Les trinitaires ne sont pas d’accord entre eux sur ce qu’est précisément cette doctrine, ou plutôt sur la façon précise dont on peut l’expliquer.”

      On ne s’étonnera donc pas de lire, dans la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.): “On trouve peu de professeurs de théologie trinitaire dans les séminaires catholiques qui n’aient pas un jour ou l’autre été tourmentés par cette question: ‘Mais comment prêche-​t-​on la Trinité?’ Et si la question est symptomatique d’un certain manque de clarté dans l’esprit des élèves, elle n’en est peut-être pas moins symptomatique d’un manque de clarté semblable chez ceux qui les enseignent.”

      Pour vérifier cette observation, il suffit de se rendre dans une bibliothèque et de consulter les ouvrages qui défendent la Trinité. Que de pages ont été écrites pour essayer d’expliquer ce dogme! Pourtant, même s’il vient à bout des termes théologiques confus et des explications embrouillées qu’il rencontre sur son chemin, le lecteur ne trouve pas satisfaction.

      À ce propos, le jésuite Joseph Bracken fait remarquer dans son livre Que dit-​on de la Trinité? (angl.): “Les prêtres qui, pendant leurs années de séminaire, ont fait des efforts considérables pour acquérir une connaissance (...) de ce dogme hésitent, même le dimanche de la Trinité, à en aborder l’examen en chaire. (...) Pourquoi ennuyer les gens avec un sujet que, de toute façon, ils ne comprendront qu’à moitié?” Il ajoute un peu plus loin: “La Trinité appartient au domaine doctrinal. Elle n’a que peu ou pas [d’effet] sur la vie quotidienne et le culte du chrétien.” Pourtant, il s’agit de la “doctrine fondamentale” des Églises!

      Dans Le christianisme et les religions du monde, le théologien catholique Hans Küng constate que si les Églises n’ont réalisé que peu de progrès auprès des peuples non chrétiens, c’est en partie au dogme de la Trinité qu’il faut l’imputer. Selon lui, “les musulmans précisément les mieux informés ne comprennent pas tout simplement — pas plus que les Juifs jusqu’ici — comment on peut affirmer trois personnes en Dieu. (...) Les distinctions entre un et trois auxquelles fait appel la doctrine trinitaire chrétienne ne sauraient manifestement satisfaire un musulman — les concepts d’origine syrienne, grecque et latine l’égareraient plutôt qu’ils ne l’éclaireraient. Un jeu de mots et de concepts. (...) Pourquoi vouloir ajouter quoi que ce soit à l’unité et [à] l’unicité [de Dieu], ce qui ne peut que diluer ou infirmer le concept de l’unité et de l’unicité?”

      “Pas un Dieu de désordre”

      D’OÙ cette doctrine déroutante tire-​t-​elle son origine? Selon L’Encyclopédie catholique (angl.), “un dogme aussi mystérieux présuppose une révélation divine”. En outre, deux commentateurs catholiques, Karl Rahner et Herbert Vorgrimler, écrivent dans leur Dictionnaire théologique (angl.): “La Trinité est (...) au sens strict (...) un mystère, dont on n’aurait pas pu avoir connaissance sans une révélation, et que, même après cette révélation, on ne peut comprendre pleinement.”

      Le fait que la Trinité soit un mystère aussi complexe indique, dit-​on, qu’elle doit être le fruit d’une révélation divine. Ce raisonnement pose un autre problème important, car la révélation divine ne donne pas de Dieu une telle image: “Dieu n’est pas un Dieu de désordre.” — 1 Corinthiens 14:33, Jé.

      En conséquence, comment Dieu pourrait-​il être à l’origine d’une doctrine censée le faire connaître, mais qui est si déconcertante que les meilleurs hébraïsants, hellénistes et latinistes au monde sont incapables de l’expliquer clairement?

      D’autre part, faut-​il être théologien pour ‘connaître le seul véritable Dieu et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ’? (Jean 17:3, Jé.) Dans ce cas, comment comprendre que si peu de chefs religieux juifs, qui étaient tellement instruits, aient reconnu en Jésus le Messie, alors que ses fidèles disciples étaient des cultivateurs, des pêcheurs, des collecteurs d’impôts et des femmes, toutes personnes d’humble condition? Ces gens ordinaires étaient si convaincus de ce que Jésus enseignait sur Dieu qu’à leur tour ils enseignaient d’autres personnes; ils étaient même prêts à mourir pour leurs croyances. — Matthieu 15:1-9; 21:23-32, 43; 23:13-36; Jean 7:45-49; Actes 4:13.

      [Illustration, page 4]

      Ce sont les humbles, les gens du peuple, et non les chefs religieux, qui devinrent disciples de Jésus.

  • La Bible enseigne-t-elle vraiment la Trinité?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • La Bible enseigne-​t-​elle vraiment la Trinité?

      SI LA Trinité existe, il doit en être clairement question tout au long des Écritures. Pourquoi? Parce que, comme l’ont affirmé les apôtres, la Bible est le livre par lequel Dieu s’est révélé à l’humanité. D’autre part, si nous voulons adorer Dieu de la façon qui convient, il nous faut le connaître; on peut donc s’attendre que la Bible nous dise sans ambiguïté qui il est.

      Les croyants du Ier siècle reconnaissaient dans les Écritures l’authentique révélation de Dieu. C’était là le fondement de leur foi, l’autorité suprême. Ainsi, lorsque Paul prêcha aux habitants de Bérée, “ils reçurent la parole avec le plus grand empressement, scrutant les Écritures chaque jour pour voir s’il en était bien ainsi”. — Actes 17:10, 11.

      Quel enseignement, à l’époque, faisait autorité pour les chrétiens qui étaient des hommes de Dieu éminents? Actes 17:2, 3 nous permet de répondre: “Selon sa coutume, Paul (...) raisonna avec eux, à partir des Écritures, expliquant et prouvant par des références [tirées des Écritures...]”

      Jésus lui-​même donna l’exemple, car son enseignement s’appuyait sur la Parole de Dieu. Souvent il disait: “Il est écrit.” On lit aussi qu’en une certaine occasion il “interpréta, dans toutes les Écritures, les choses qui le concernaient”. — Matthieu 4:4, 7; Luc 24:27.

      Manifestement donc, Jésus, Paul et les chrétiens du Ier siècle fondaient leur enseignement sur les Écritures. Ils savaient que “toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit tout à fait qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne”. — 2 Timothée 3:16, 17; voir 1 Corinthiens 4:6; 1 Thessaloniciens 2:13; 2 Pierre 1:20, 21.

      Puisque la Bible peut “remettre les choses en ordre”, elle doit sûrement révéler de façon claire la vérité sur une question aussi fondamentale, au dire de ses défenseurs, que la Trinité. Cependant, quel est l’avis des théologiens et des historiens? Affirment-​ils que la Bible enseigne clairement la Trinité?

      Le mot “Trinité” figure-​t-​il dans la Bible?

      VOICI ce qu’on peut lire dans un ouvrage protestant: “Le mot Trinité ne figure pas dans la Bible (...). Il n’a été officiellement introduit dans le vocabulaire théologique de l’Église qu’au IVe siècle.” (Dictionnaire biblique illustré, angl.). La Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.) précise pour sa part que la Trinité “n’est pas (...) directement et immédiatement parole de Dieu”.

      L’Encyclopédie catholique (angl.) dit à ce propos: “Jusqu’à présent on n’a trouvé dans l’Écriture aucun terme particulier qui englobe les Trois Personnes divines. Le mot τρίας [trias] (dont trinitas est la traduction latine) se rencontre pour la première fois chez Théophile d’Antioche vers 180 apr. J.-C. (...) Peu après, il apparaît sous sa forme latine, trinitas, dans les œuvres de Tertullien.”

      Au demeurant, on ne peut déduire de ce texte que Tertullien enseignait la Trinité. Un ouvrage catholique, Trinitas: Encyclopédie théologique de la Sainte Trinité (angl.), fait remarquer que certains des termes utilisés par Tertullien ont été empruntés par d’autres auteurs pour décrire la Trinité. Toutefois, cette publication lance la mise en garde suivante: “Il ne conviendrait pas de tirer des conclusions hâtives de cet emprunt, car il [Tertullien] n’applique pas ces termes à la théologie trinitaire.”

      Le témoignage des Écritures hébraïques

      SI L’ON ne trouve pas le mot “Trinité” dans la Bible, peut-​on dire au moins que la notion de Trinité y est enseignée de façon claire? Que nous apprennent à ce propos les Écritures hébraïques (l’“Ancien Testament”)?

      L’Encyclopédie des religions (angl.) reconnaît ce fait: “Les théologiens contemporains s’accordent à dire que la Bible hébraïque ne contient pas de doctrine relative à la Trinité.” On peut également lire dans la Nouvelle Encyclopédie catholique: “La doctrine de la Sainte Trinité n’est pas enseignée dans l’A[ncien] T[estament].”

      De même, le jésuite Edmund Fortman déclare dans Le Dieu trin (angl.): “L’Ancien Testament (...) ne nous dit rien, implicitement ou explicitement, d’un Dieu trin qui serait Père, Fils et Saint-Esprit. (...) Il n’existe aucune preuve qu’un quelconque des auteurs sacrés ait seulement soupçonné l’existence d’une [Trinité] en Dieu. (...) Voir dans [l’“Ancien Testament”] ne serait-​ce que des allusions, des pressentiments ou des ‘signes voilés’ à propos d’une Trinité de personnes, c’est aller au delà des mots et des intentions des auteurs sacrés.” — C’est nous qui soulignons.

      Un examen des Écritures hébraïques confirme ces avis. Ainsi, la Trinité n’est enseignée de façon claire dans aucun des 39 premiers livres de la Bible qui constituent le véritable canon des Écritures hébraïques inspirées.

      Le témoignage des Écritures grecques

      LES Écritures grecques chrétiennes (le “Nouveau Testament”), quant à elles, parlent-​elles clairement de la Trinité?

      L’Encyclopédie des religions dit à ce sujet: “Les théologiens sont unanimes à reconnaître que le Nouveau Testament ne contient lui non plus aucune doctrine explicite de la Trinité.”

      Edmund Fortman, cité plus haut, déclare: “Les rédacteurs du Nouveau Testament (...) ne formulent aucune doctrine officielle de la Trinité et ne donnent aucun enseignement explicite selon lequel il existerait en un seul Dieu trois personnes divines coégales. (...) Nulle part on ne trouve le concept trinitaire de trois êtres distincts ayant part à la vie et à l’activité divines, et réunis dans le même Dieu.”

      Voici ce qu’on peut lire dans la Nouvelle Encyclopédie britannique: “Le mot Trinité ne figure pas dans le Nouveau Testament. La doctrine qu’il désigne n’y est jamais énoncée explicitement.”

      Dans Une brève histoire de la doctrine chrétienne (angl.), Bernhard Lohse déclare: “En ce qui concerne le Nouveau Testament, on n’y trouve aucune véritable doctrine de la Trinité.”

      Le Nouveau Dictionnaire international de théologie du Nouveau Testament (angl.) dit pareillement: “La doctrine élaborée de la Trinité n’est pas énoncée dans le N[ouveau] T[estament]. [Selon les propos du théologien protestant Karl Barth,] ‘on ne trouve pas dans la Bible la déclaration expresse selon laquelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont d’essence égale’.”

      E. Hopkins, professeur à l’Université Yale, a affirmé pour sa part: “La doctrine de la trinité semble avoir été chose inconnue de Jésus et de Paul; (...) ni l’un ni l’autre n’en fait mention.” — Origine et évolution des religions (angl.).

      L’historien Arthur Weigall fait cette observation: “Il ne faut pas oublier que Jésus n’a jamais mentionné semblable phénomène, que le mot ‘Trinité’ n’apparaît nulle part dans le Nouveau Testament et que cette idée d’origine entièrement païenne ne fut adoptée par l’Église que 300 ans après la mort de Notre Seigneur.” — Survivances païennes dans le monde chrétien.

      Par conséquent, ni les 39 livres des Écritures hébraïques ni le canon des 27 livres inspirés qui composent les Écritures grecques chrétiennes n’enseignent la Trinité.

      Fut-​elle enseignée par les premiers chrétiens?

      LES premiers chrétiens enseignaient-​ils la Trinité? Voyons ce qu’en disent des historiens et des théologiens:

      “Le christianisme primitif n’avait pas défini une doctrine de la Trinité semblable à celle qui devait être élaborée dans les Credo ultérieurs.” — Nouveau Dictionnaire international de théologie du Nouveau Testament (angl.).

      “Les premiers chrétiens, cependant, n’appliquèrent pas ce dogme [la Trinité] à leur propre foi. Ils rendaient un culte à Dieu le Père et à Jésus Christ, Fils de Dieu, et ils reconnaissaient (...) [le] Saint Esprit. Mais ils ne songeaient pas à faire de ces trois entités un véritable amalgame.” — Survivances païennes dans le monde chrétien.

      “Au commencement, la foi chrétienne n’était pas trinitaire (...). Non, comme en témoignent le N[ouveau] T[estament] et les autres écrits du christianisme primitif, il n’en était pas ainsi aux époques apostolique et postapostolique.” — Encyclopédie de la religion et de l’éthique (angl.).

      “La formulation ‘un Dieu en trois personnes’ n’a pas été solidement établie ni sans doute pleinement intégrée à la vie chrétienne et à sa profession de foi avant la fin du IVe siècle. (...) Chez les Pères apostoliques, on ne trouve rien qui rappellerait même de loin ce point de vue.” — Nouvelle Encyclopédie catholique.

      Qu’ont enseigné les Pères anténicéens?

      ON RECONNAÎT dans les Pères anténicéens des chefs religieux dont l’influence, au cours des premiers siècles qui ont suivi la naissance du Christ, a été considérable. Leur enseignement ne manque donc pas d’intérêt.

      Justin (mort vers 165 de notre ère) a admis qu’avant de venir sur terre, Jésus était un ange, qu’il avait été créé, et qu’il était “différent du Dieu qui a fait toutes choses”. Il a dit que Jésus est inférieur à Dieu et qu’“il n’a jamais rien fait que ce que le Créateur (...) voulait qu’il dise et fasse”.

      Irénée (mort vers 200 de notre ère) a dit qu’avant d’être un humain, Jésus menait une existence distincte de celle de Dieu et qu’il lui était inférieur. Il a montré que Jésus n’est pas égal au “seul vrai Dieu”, qui est “au-dessus de tous, et auprès de qui il n’y a point d’autre”.

      Clément d’Alexandrie (mort vers 215 de notre ère) a appelé Dieu “le seul vrai Dieu, incréé et impérissable”. Il a dit que le Fils vient “de suite après le Père, seul omnipotent”, mais qu’il ne lui est pas égal.

      Tertullien (mort vers 230 de notre ère) a enseigné la suprématie de Dieu. Il déclara: “Le Père est différent du Fils (il est autre) en ce qu’il est plus grand; en ce que celui qui engendre est différent de celui qui est engendré; celui qui envoie, différent de celui qui est envoyé.” Il dit également: “Il fut un temps où le Fils n’était pas. (...) Avant toute chose, Dieu était seul.”

      Hippolyte (mort vers 235 de notre ère) a dit que Dieu est “le Dieu unique, le premier et le Seul, Créateur et Seigneur de tout”, de qui “rien n’était contemporain [du même âge] (...). Mais il était Un et seul; qui, parce qu’il le voulait, appela à l’existence ce qui auparavant n’était pas”, comme Jésus, qui fut créé avant de venir sur la terre.

      Origène (mort vers 250 de notre ère) a dit que “le Père et le Fils sont deux substances (...), deux choses pour ce qui est de leur essence”, et que “comparé au Père, [le Fils] est une très petite lumière”.

      Résumant l’ensemble des preuves historiques, Alvan Lamson écrit dans L’Église des trois premiers siècles (angl.): “La doctrine moderne et populaire de la Trinité (...) ne tire pas son origine des paroles de Justin, et cette remarque pourrait être étendue à tous les Pères anténicéens; c’est-à-dire à tous les écrivains chrétiens des trois siècles qui ont suivi la naissance du Christ. Ils parlent, il est vrai, du Père, du Fils et du (...) Saint-Esprit, mais non pas comme étant coégaux, non pas comme étant d’une seule essence, numériquement parlant, non pas comme étant Trois en Un, dans aucun des sens admis par les trinitaires. C’est l’inverse qui est vrai.”

      Ainsi donc, le témoignage de la Bible et de l’Histoire montre clairement que la Trinité fut inconnue tout au long de l’époque biblique et qu’elle le demeura pendant des siècles.

      [Entrefilet, page 7]

      “Il n’existe aucune preuve qu’un quelconque des auteurs sacrés ait seulement soupçonné l’existence d’une [Trinité] en Dieu.” — Le Dieu trin.

  • Comment la doctrine de la Trinité s’est-elle développée?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Comment la doctrine de la Trinité s’est-​elle développée?

      À CE stade de notre examen, certains pourraient se demander: ‘Si la Trinité n’est pas un enseignement biblique, comment est-​elle devenue une doctrine de la chrétienté?’ Pour beaucoup, elle a été formulée en l’an 325, au concile de Nicée.

      En réalité, ce n’est pas tout à fait exact. Le concile de Nicée a bien affirmé que le Christ était de même substance que Dieu, ce qui a posé le fondement de la théologie trinitaire postérieure; mais il n’a pas établi la Trinité, car l’esprit saint n’y était pas présenté comme la troisième personne d’une divinité ternaire.

      Le rôle de Constantin à Nicée

      DEPUIS de nombreuses années, une idée qui se répandait, et selon laquelle Jésus est Dieu, rencontrait une vive opposition, opposition fondée sur les Écritures. Pour tenter de mettre fin au conflit, l’empereur romain Constantin convoqua tous les évêques à Nicée. Une partie d’entre eux seulement, soit environ 300, s’y rendirent.

      Constantin n’était pas chrétien. On dit qu’il s’est converti sur le tard; toutefois, il s’est fait baptiser alors qu’il était mourant. Dans L’Église primitive (angl.), Henry Chadwick dit de lui: “Comme son père, Constantin adorait le Soleil invaincu; (...) on ne doit pas voir dans sa conversion un effet de la grâce (...), mais le calcul d’un chef militaire. Sa compréhension de la doctrine chrétienne ne fut jamais très claire. Néanmoins, il était sûr d’une chose: la victoire au combat était un don du Dieu des chrétiens.”

      Quel rôle cet empereur, qui n’était pas baptisé, a-​t-​il joué lors du concile de Nicée? Voici ce qu’on peut lire à ce propos dans l’Encyclopédie britannique: “Ce fut Constantin qui présida. Il dirigea activement les discussions, et ce fut lui qui proposa (...) la formule capitale qui allait exprimer la relation du Christ à Dieu dans le Credo adopté par le concile, ‘de même substance que le Père’ (...). Intimidés par l’empereur, les évêques, à l’exception de deux, signèrent le Credo, ce que beaucoup firent contre leur gré.”

      Le rôle de Constantin fut donc déterminant. Après deux mois d’un débat acharné entre les évêques, cet empereur païen trancha en faveur de ceux pour lesquels Jésus était Dieu. Pourquoi cela? Certainement pas en raison d’une conviction nourrie par les Écritures. En effet, selon Une brève histoire de la doctrine chrétienne (angl.), “Constantin n’avait pour ainsi dire aucune compréhension des questions que posait la théologie grecque”. Ce qu’il comprenait, en revanche, c’est que la division religieuse était une menace pour son empire, dont il voulait consolider l’unité.

      Au demeurant, les évêques réunis à Nicée ne mirent pas véritablement en place le dogme de la Trinité. Ils statuèrent sur la nature de Jésus, mais non sur le rôle de l’esprit saint. Si la Trinité était une claire vérité biblique, les évêques ne l’auraient-​ils pas énoncée à cette époque?

      Ce qui se passa ensuite

      APRÈS Nicée, les discussions se poursuivirent pendant des dizaines d’années. Ceux qui ne voyaient pas en Jésus l’égal de Dieu reprirent même le dessus pendant un certain temps. Cependant, l’empereur Théodose finit par régler la question à leur détriment. Il imposa le Credo du concile de Nicée dans son royaume et, en 381, réunit le concile de Constantinople pour en clarifier la formule.

      Ce concile plaça l’esprit saint sur le même plan que Dieu et le Christ. La Trinité, telle qu’elle est enseignée par la chrétienté, faisait son apparition.

      Cependant, même après le concile de Constantinople, tous n’acceptèrent pas la Trinité. Nombreux sont ceux qui s’y opposèrent et qui furent l’objet d’une violente persécution. Il fallut attendre des siècles pour que la Trinité reçoive une formulation précise au travers des symboles ou Credo. L’Encyclopédie américaine fait remarquer à ce sujet: “L’idée trinitaire atteignit son plein développement au Moyen Âge, en Occident, lorsque la scolastique en entreprit l’explication par la philosophie et la psychologie.”

      Le symbole d’Athanase

      AVEC le symbole d’Athanase, la Trinité reçut une définition plus élaborée. Athanase, qui était ecclésiastique, soutint Constantin lors du concile de Nicée. Le symbole qui porte son nom déclare: “Nous [vénérons] un seul Dieu dans la Trinité (...). Dieu est le Père; Dieu, le Fils; Dieu, le Saint-Esprit: et il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu.”

      Toutefois, les spécialistes sont unanimes à reconnaître que ce symbole n’a pas été formulé par Athanase. On lit dans la Nouvelle Encyclopédie britannique: “L’Église d’Orient n’a pas eu connaissance du symbole avant le XIIe siècle. Depuis le XVIIe siècle, les biblistes admettent que ce symbole n’est pas dû à Athanase (mort en 373), mais qu’il a probablement été rédigé au Ve siècle dans le sud de la France. (...) L’influence du symbole semble d’abord s’être fait sentir, aux VIe et VIIe siècles, dans le sud de la France et en Espagne. L’Église de Germanie au IXe siècle, et un peu plus tard celle de Rome, l’intégrèrent à leur liturgie.”

      Ainsi, à partir de l’époque du Christ, il a fallu des siècles pour que la Trinité soit acceptée dans l’ensemble de la chrétienté. Qu’est-​ce qui, en tout cela, a guidé les décisions? La Parole de Dieu, ou bien des considérations politiques ou de chapelle? Dans Origine et évolution de la religion (angl.), E. Hopkins répond: “La définition orthodoxe de la Trinité qui finit par l’emporter fut essentiellement le résultat des préoccupations politiques de l’Église.”

      L’apostasie annoncée

      CE LAMENTABLE itinéraire de la Trinité fait écho aux paroles de Jésus et de ses apôtres. Ils avaient annoncé qu’après leur époque viendrait une apostasie, une déviation, un abandon du vrai culte, qui durerait jusqu’au retour du Christ. Alors, avant le jour de Dieu, jour de destruction du système de choses actuel, le vrai culte serait restauré.

      L’apôtre Paul a dit que ce “jour” ne viendrait pas “à moins que d’abord ne vienne l’apostasie et que ne se révèle l’homme qui méprise la loi”. (2 Thessaloniciens 2:3, 7.) Il a plus tard déclaré: “Après mon départ il s’introduira parmi vous des loups redoutables qui ne ménageront pas le troupeau, et (...) du milieu même de vous se lèveront des hommes tenant des discours pervers dans le but d’entraîner les disciples à leur suite.” (Actes 20:29, 30, Jé). D’autres disciples de Jésus ont parlé de cette apostasie et du clergé qui “méprise la loi”. — Voir, par exemple, 2 Pierre 2:1; 1 Jean 4:1-3; Jude 3, 4.

      Paul a aussi écrit: “Un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l’oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l’oreille de la vérité pour se tourner vers les fables.” — 2 Timothée 4:3, 4, Jé.

      Jésus lui-​même a indiqué la raison pour laquelle le culte véritable serait abandonné. Alors qu’il avait semé de la bonne semence dans son champ, l’ennemi, Satan, allait semer de la mauvaise herbe par-dessus. C’est pourquoi, lorsque les premières tiges de blé commenceraient à pousser, la mauvaise herbe apparaîtrait aussi. On devait donc s’attendre que le pur christianisme subisse une déviation qui allait persister jusqu’à l’époque de la moisson, époque où le Christ remettrait les choses en ordre (Matthieu 13:24-43). L’Encyclopédie américaine dit à ce propos: “La doctrine trinitaire du IVe siècle ne donnait pas une idée exacte des croyances des premiers chrétiens sur la nature de Dieu; elle en constituait au contraire une déviation.” La question se pose alors: qu’est-​ce qui a provoqué cette déviation? — 1 Timothée 1:6.

      Quelle influence?

      AUSSI loin que l’on remonte dans l’Antiquité, et ce jusqu’à l’époque babylonienne, on constate qu’il était courant d’adorer les dieux païens par groupes de trois, appelés triades. Des siècles avant la venue du Christ et jusqu’après sa mort, l’influence de cette pratique s’est fait sentir en Égypte, en Grèce et à Rome. Après la mort des apôtres, ces croyances païennes commencèrent à envahir le christianisme.

      L’historien Will Durant fait remarquer à cet égard: “Le christianisme n’a pas détruit le paganisme; il l’a adopté. (...) D’Égypte vinrent les idées de trinité divine.” Quant à Siegfried Morenz, il déclare dans La religion égyptienne: “[On] faisait de la trinité à la fois une possibilité et un devoir pour les théologiens (...). On réunit donc trois dieux en un seul dont on peut parler au singulier. Mais de cette manière le courant d’influence égyptienne est mis en contact direct avec la théologie chrétienne.”

      À la fin du IIIe et au IVe siècle, en Égypte, des ecclésiastiques d’Alexandrie, tel Athanase, transmirent cette influence par les idées qu’ils formulèrent et qui conduisirent à la Trinité. Ces hommes acquirent eux-​mêmes une grande notoriété, si bien que Morenz considère “la théologie alexandrine comme l’intermédiaire entre l’héritage religieux égyptien et le christianisme”.

      Dans la préface de l’Histoire du christianisme (angl.), d’Edward Gibbon, on peut lire: “S’il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n’en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L’Église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens (...) par l’incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi.”

      Selon le Dictionnaire de la connaissance religieuse (angl.), beaucoup de gens disent que la Trinité “est un enseignement corrompu, emprunté des religions païennes et greffé sur la foi chrétienne”. Pour l’ouvrage Survivances païennes dans le monde chrétien, la Trinité est “d’origine entièrement païenne”.

      Voilà pourquoi James Hastings déclare, dans l’Encyclopédie de la religion et de l’éthique (angl.): “Dans la religion indienne, par exemple, nous rencontrons la trinité Brahmâ, Siva, et Viṣṇu; dans la religion égyptienne, la triade Osiris, Isis et Horus (...). Ce n’est pas seulement dans les religions historiques que nous trouvons l’idée d’une trinité. Signalons particulièrement la conception néo-platonicienne de la Réalité suprême ou ultime” qui est “représentée sous une forme triadique”. Toutefois, quel rapport y a-​t-​il entre le philosophe grec Platon et la Trinité?

      Le platonisme

      ON PENSE que Platon a vécu de 428 à 347 avant Jésus Christ. Bien qu’il n’ait pas enseigné la Trinité sous la forme qu’elle revêt aujourd’hui, sa philosophie a frayé la voie à cette doctrine. Par la suite, divers mouvements philosophiques qui propageaient des croyances triadiques virent le jour et furent influencés par les conceptions platoniciennes de Dieu et de la nature.

      Le Nouveau Dictionnaire universel de Maurice Lachâtre dit de l’influence exercée par Platon: “La trinité platonique [platonicienne], qui ne fut elle-​même au fond qu’une sorte d’arrangement, de disposition nouvelle, des trinités plus anciennes des peuples qui avaient précédé, nous paraît bien être la trinité philosophique, rationnelle, c’est-à-dire la trinité d’attributs qui a donné naissance à la triplicité d’hypostases ou de personnes divines des Églises chrétiennes (...). Cette conception de la Trinité divine du philosophe grec (...) se trouve partout dans les anciennes religions [païennes].”

      La Nouvelle Encyclopédie de la connaissance religieuse (angl.), de Schaff-Herzog, décrit l’influence de la philosophie grecque: “Les doctrines du Logos et de la Trinité ont reçu leur forme à partir des Pères grecs, qui (...) étaient, directement ou indirectement, grandement influencés par la philosophie platonicienne (...). Il est indéniable que cette philosophie a constitué pour l’Église une source d’erreur et de corruption.”

      On lit dans L’Église des trois premiers siècles: “La doctrine de la Trinité est apparue progressivement et relativement tard; (...) son origine est totalement étrangère aux Écritures juives et chrétiennes; (...) elle s’est développée et a été introduite dans le christianisme avec le concours des Pères platoniciens.”

      À la fin du IIIe siècle, le “christianisme” et les nouvelles philosophies inspirées du platonisme étaient inséparablement unis. Comme le dit Adolf Harnack dans son Précis de l’histoire des dogmes, la doctrine de l’Église se trouvait “rivée par des chaînes au sol de l’hellénisme [la pensée grecque païenne]. (...) Elle devint ainsi un mystère pour la très grande majorité des chrétiens”.

      L’Église prétendait que ses nouvelles doctrines étaient fondées sur les Écritures; mais voici ce que dit Adolf Harnack à ce sujet: “En réalité, l’Église reconnut pour légitime la présence dans son sein de la spéculation hellénique des idées et des usages superstitieux des mystères païens.”

      Dans Une déclaration de raisons (angl.), Andrews Norton dit de la Trinité: “Nous pouvons retracer l’histoire de cette doctrine et découvrir son origine, non dans la révélation chrétienne, mais dans la philosophie platonicienne (...). La Trinité n’est pas une doctrine enseignée par le Christ et ses Apôtres, mais une fiction due à l’école des platoniciens tardifs.”

      Ainsi, c’est au IVe siècle que l’apostasie annoncée par Jésus et les apôtres a connu son plein développement. La formation du dogme de la Trinité n’en est du reste qu’une des manifestations, car parmi les autres croyances ou pratiques païennes que les Églises apostates ont alors adoptées, on peut citer l’enfer de feu, l’immortalité de l’âme et l’idolâtrie. La chrétienté était entrée dans la période des ténèbres spirituelles qu’annonçaient les Écritures, période qui allait être dominée par un “homme qui méprise la loi”, autrement dit un clergé, de plus en plus puissant. — 2 Thessaloniciens 2:3, 7.

      Pourquoi les prophètes de Dieu ne l’ont-​ils pas enseignée?

      POURQUOI, pendant des millénaires, aucun prophète de Dieu n’a-​t-​il enseigné la Trinité à Son peuple? On aurait pu au moins penser que Jésus, le grand Enseignant, expliquerait ce dogme à ses disciples. Si la Trinité était la “doctrine fondamentale” de la foi, Dieu aurait-​il inspiré les centaines et les centaines de pages que représentent les Écritures sans consacrer un peu de cette instruction à l’enseignement de la Trinité?

      Les chrétiens peuvent-​ils croire que, des siècles après la venue de son Fils et après avoir inspiré la rédaction de la Bible, Dieu ait approuvé l’introduction d’une doctrine qui avait été inconnue de ses serviteurs pendant des millénaires, qui est un “mystère indicible”, qui “dépasse l’entendement humain”, dont l’origine païenne est reconnue, et qui fut “essentiellement le résultat des préoccupations politiques de l’Église”?

      Le témoignage de l’Histoire est clair: le dogme de la Trinité est une déviation et relève de l’apostasie.

      [Entrefilet, page 8]

      ‘Le dogme trinitaire, apparu au IVe siècle, était une déviation par rapport à l’enseignement chrétien primitif.’ — L’Encyclopédie américaine.

      [Encadré, page 9]

      “La triade des grands dieux”

      Des siècles avant l’époque du Christ, il y avait, en Babylonie et en Assyrie, des triades ou trinités de dieux. L’ouvrage “Mythologie générale” (Larousse) fait mention d’une de ces triades, adorée en Mésopotamie: “L’univers fut réparti en trois domaines, dont chacun devint l’apanage d’un dieu. Anou eut en partage le ciel; Bêl se vit attribuer la terre; Êa devint le maître de l’élément liquide. Ils constituèrent ensemble la triade des grands dieux.”

      [Encadré, page 12]

      La Trinité hindoue

      Voici ce qu’on peut lire dans “Le symbolisme des dieux et des rites hindous” (angl.) à propos d’une trinité hindoue qui était vénérée des siècles avant l’époque du Christ: “L’un des dieux de la Trinité est Siva. Il est considéré comme le dieu de la destruction. Les deux autres dieux sont Brahmâ, dieu de la création, et Vishnu, dieu de la préservation. (...) Les trois dieux sont confondus en une seule forme pour indiquer que ces trois éléments forment une seule et même divinité.” — Publié par A. Parthasarathy, Bombay.

      [Illustration, page 8]

      “Constantin n’avait pour ainsi dire aucune compréhension des questions que posait la théologie grecque.” — Une brève histoire de la doctrine chrétienne.

      [Illustrations, page 10]

      1. Égypte. Triade de Horus, Osiris, Isis, 2e millénaire av. n. è.

      2. Babylone. Triade de Ishtar, Sin, Shamash, 2e millénaire av. n. è.

      3. Palmyre. Triade du dieu-lune, du Seigneur des cieux, du dieu-soleil, c. Ier siècle de n. è.

      4. Inde. Divinité triadique hindoue, c. VIIe siècle de n. è.

      5. Kampuchéa. Divinité triadique bouddhique, c. XIIe siècle de n. è.

      6. Norvège. Trinité (Père, Fils, esprit saint), c. XIIIe siècle de n. è.

      7. France. Trinité, c. XIVe siècle de n. è.

      8. Italie. Trinité, c. XVe siècle de n. è.

      9. Allemagne. Trinité, c. XIXe siècle de n. è.

      10. Allemagne. Trinité, XXe siècle de n. è.

  • Que dit la Bible à propos de Dieu et de Jésus?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Que dit la Bible à propos de Dieu et de Jésus?

      CELUI qui lirait la Bible en entier, sans aucune idée préconçue sur la Trinité, parviendrait-​il tout seul à en imaginer la notion? Certainement pas.

      En effet, l’idée qui s’impose à l’esprit du lecteur impartial, c’est que seul Dieu est le Tout-Puissant Créateur, distinct de tout autre; que Jésus est lui aussi un être distinct, ce qu’il fut même avant son existence humaine, et qu’il est une créature subordonnée à Dieu.

      Dieu est non pas trois, mais un

      L’ENSEIGNEMENT biblique selon lequel Dieu est un s’appelle le monothéisme. Levi Paine, professeur d’histoire ecclésiastique, déclare que le monothéisme dans sa forme la plus pure est incompatible avec la Trinité: “L’Ancien Testament est strictement monothéiste. Dieu est un être personnel unique. L’idée qu’il faille y trouver la notion d’une Trinité (...) est totalement dénuée de fondement.”

      La venue de Jésus sur terre a-​t-​elle mis fin au monothéisme? Levi Paine répond: “Il n’y a sur ce point aucune rupture entre l’Ancien Testament et le Nouveau. La tradition monothéiste se perpétue. Jésus était Juif, instruit par des parents juifs selon les principes de l’Ancien Testament. Son enseignement était fondamentalement juif; certes un Évangile nouveau, mais non pas une théologie nouvelle. (...) En outre, il faisait sien le grand texte du monothéisme juif: ‘Entends, ô Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Dieu.’”

      On trouve ces paroles en Deutéronome 6:4. Voici comment elles sont rendues dans La Bible de Jérusalem: “Écoute, Israël: Yahvé notre Dieu est le seul Yahvéa.” Du point de vue grammatical, le mot “seul” n’est accompagné d’aucun modificatif au pluriel suggérant qu’il se rapporte à plus d’une personne.

      L’apôtre Paul n’a, lui non plus, signalé aucun changement dans la nature de Dieu, et ce même après la venue de Jésus sur terre. Il a écrit: “Dieu n’est qu’un seul.” — Galates 3:20; voir 1 Corinthiens 8:4-6.

      Des milliers de fois, la Bible parle de Dieu comme d’une seule personne. Lorsque Dieu s’exprime, il le fait en tant qu’être unique et indivisible. La Bible est on ne peut plus claire à ce sujet. Dieu dit: “Je suis Jéhovah. C’est là mon nom; et je ne donnerai ma gloire à nul autre.” (Ésaïe 42:8). “Je suis Yahvé, ton Dieu (...). Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.” (C’est nous qui soulignons). — Exode 20:2, 3, Jé.

      Pourquoi tous les rédacteurs de la Bible, inspirés par Dieu, parleraient-​ils de lui comme d’une seule personne si, en réalité, il était constitué de trois personnes? Quel but ce procédé servirait-​il, si ce n’est celui de tromper les gens? Si Dieu se composait de trois personnes, il aurait certainement fait en sorte que les rédacteurs de sa Parole établissent ce point sans aucune équivoque, afin que nul doute ne subsiste. À tout le moins, on peut penser que les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes qui ont côtoyé le Fils de Dieu l’auraient fait; mais il n’en a rien été.

      Au contraire, ce que les rédacteurs de la Bible ont établi de façon sûre, c’est que Dieu est une seule Personne, un Être unique, indivisible et sans égal: “Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Moi excepté, il n’y a pas de Dieu.” (Ésaïe 45:5). “Toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre.” — Psaume 83:18.

      Il n’est pas un Dieu multiple

      JÉSUS a appelé Dieu “le seul vrai Dieu”. (Jean 17:3.) Il n’a jamais parlé de Lui comme d’une divinité composée de plusieurs personnes. Voilà pourquoi, dans la Bible, nul autre que Jéhovah n’est qualifié de Tout-Puissant. S’il en était autrement, le mot “tout-puissant” serait vide de sens. Ni Jésus ni l’esprit saint ne se voient attribuer ce titre, car seul Jéhovah détient la suprématie. En Genèse 17:1, il déclare: “Je suis le Dieu Tout-Puissant.” En Exode 18:11, on lit: “Jéhovah est plus grand que tous les autres dieux.”

      Dans les Écritures hébraïques, le mot ʼèlôah (dieu) a deux pluriels: ʼèlohim (dieux) et ʼèlohé (dieux de). Ces pluriels désignent généralement Jéhovah, auquel cas on les traduit par un singulier: “Dieu.” Ces formes indiquent-​elles une Trinité? Non. William Smith déclare dans Un Dictionnaire de la Bible (angl.): “La curieuse idée selon laquelle [ʼèlohim] désignerait une trinité de personnes existant dans la Divinité trouve aujourd’hui peu d’adhérents parmi les spécialistes. Ou bien cet emploi correspond à ce que les grammairiens appellent le pluriel de majesté, ou bien il dénote la plénitude de la force divine, la somme de la puissance que Dieu met en œuvre.”

      Le Journal américain des littératures et des langues sémites dit à propos de ʼèlohim: “Il est presque toujours construit avec un prédicat verbal au singulier, et prend un adjectif attribut au singulier.” Le récit de la création permet d’illustrer cette observation: on y trouve 35 fois le titre ʼèlohim, et dans chaque cas le verbe qui décrit ce que Dieu dit et fait est au singulier (Genèse 1:1 à 2:4). Cette publication conclut donc ainsi: “[ʼÈlohim] ne peut être qu’un pluriel intensif, qui dénote la grandeur et la majesté.”

      ʼÈlohim ne signifie pas “personnes”, mais “dieux”. Par conséquent, ceux qui prétendent que le mot ʼèlohim implique l’idée d’une Trinité se font polythéistes: ils adorent plusieurs dieux. Pourquoi cela? Parce que leur raisonnement impose la conclusion qu’il y a trois dieux dans la Trinité. Or, presque tous les trinitaires rejettent le concept d’une Trinité constituée de trois dieux distincts.

      La Bible utilise aussi les mots ʼèlohim et ʼèlohé pour désigner plusieurs faux dieux ou idoles (Exode 12:12; 20:23). Toutefois, dans d’autres circonstances, ces termes peuvent s’appliquer à un seul faux dieu, comme dans le cas du dieu des Philistins, appelé “Dagon, leur dieu [ʼèlohé]”. (Juges 16:23, 24.) Baal est lui aussi appelé “dieu [ʼèlohim]”. (1 Rois 18:27.) En outre, ce terme est employé dans le cas d’humains (Psaume 82:1, 6). Jéhovah dit à Moïse qu’il allait servir de “Dieu [ʼèlohim]” à Aaron et à Pharaon. — Exode 4:16; 7:1.

      De toute évidence, le fait que les titres ʼèlohim et ʼèlohé désignent de faux dieux ainsi que des humains n’implique pas que l’on ait affaire, dans chaque cas, à une pluralité de dieux. De la même manière, si ʼèlohim et ʼèlohé sont appliqués à Jéhovah, on ne peut pas pour autant en déduire que Dieu est constitué de plus d’une personne, surtout si l’on prend en compte le témoignage du reste de la Bible sur cette question.

      Jésus, créature distincte

      SUR la terre, Jésus était un humain — quoique parfait, car Dieu avait transféré la force vitale de son Fils dans la matrice de Marie (Matthieu 1:18-25). Néanmoins, Jésus existait bien avant cette époque. Lui-​même déclara qu’il était “descendu du ciel”. (Jean 3:13.) Il était donc naturel qu’il dise par la suite à ses disciples: “Et quand vous verrez le Fils de l’homme [Jésus] monter là où il était auparavant?” — Jean 6:62, Jé.

      Par conséquent, avant de venir sur la terre, Jésus a eu une existence céleste. Était-​il l’une des personnes d’une Divinité trine, toute-puissante et éternelle? Non, car la Bible déclare explicitement qu’avant d’être un humain Jésus était, tout comme les anges, un être spirituel créé par Dieu. Ni les anges ni Jésus n’existaient avant d’avoir été créés.

      Dans son existence préhumaine, Jésus était “Premier-Né de toute créature” (Colossiens 1:15, Jé), “commencement de la création de Dieu”. (Révélation 3:14, Fillion, version catholique.) On ne peut honnêtement pas interpréter “commencement” [arkhê en grec] comme indiquant que Jésus était ‘celui qui a commencé’ la création de Dieu. Dans ses écrits, Jean utilise plus de 20 fois le mot arkhê, et, dans tous les cas, ce mot a le sens courant de “commencement”. Oui, Jésus a été créé par Dieu: il est le commencement de sa création invisible.

      On remarque une étroite corrélation entre les expressions qui décrivent l’origine de Jésus et celles qui sont utilisées par la “Sagesse” symbolique dans le livre des Proverbes: “Yahvé m’a créée, prémices de son œuvre, avant ses œuvres les plus anciennes. Avant que fussent implantées les montagnes, avant les collines, je fus enfantée; avant qu’il eût fait la terre et la campagne et les premiers éléments du monde.” (Proverbes 8:12, 22, 25, 26, Jé). Bien que le mot “Sagesse” soit employé pour personnifier un être créé par Dieu, la plupart des biblistes reconnaissent qu’il s’agit en réalité d’une figure de style représentant Jésus, lorsqu’avant de venir sur la terre il était une créature spirituelle.

      Parlant en tant que “Sagesse” (avant son existence humaine), Jésus poursuit en disant qu’il était “à ses côtés [ceux de Dieu] comme le maître d’œuvre”. (Proverbes 8:30, Jé.) En harmonie avec ce qu’implique ce rôle de maître d’œuvre, Colossiens 1:16 dit de Jésus que “c’est par lui que Dieu a tout créé dans les cieux et sur la terre”. — Français courant.

      C’est donc par l’intermédiaire de ce maître d’œuvre — ce collaborateur qui lui est subordonné — que le Dieu Tout-Puissant a créé toutes les autres choses. La Bible résume ainsi le rôle respectif de ces deux personnages: “Pour nous du moins, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses (...) et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses.” (C’est nous qui soulignons). — 1 Corinthiens 8:6, Osty, version catholique.

      C’est sans aucun doute à ce maître d’œuvre que Dieu a dit: “Faisons l’homme à notre image.” (Genèse 1:26). Certains avancent que les mots “faisons” et “notre” parlent en faveur d’une Trinité. Cependant, si vous-​même disiez: ‘faisons quelque chose’, nul n’en conclurait que vous êtes formé de plusieurs personnes. De fait, tout ce que vous voudriez dire, c’est que deux ou plusieurs personnes vont travailler ensemble. De la même manière, lorsque Dieu a utilisé les termes “faisons” et “notre”, il s’est tout simplement adressé à quelqu’un d’autre, sa première créature spirituelle, le maître d’œuvre, autrement dit Jésus avant son existence humaine.

      Dieu peut-​il être tenté?

      MATTHIEU 4:1 parle de Jésus comme devant être “tenté par le Diable”. Après lui avoir montré “tous les royaumes du monde et leur gloire”, Satan dit à Jésus: “Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et accomplis devant moi un acte d’adoration.” (Matthieu 4:8, 9). Le but de Satan était de pousser Jésus à être infidèle à Dieu.

      Comment la fidélité de Jésus pouvait-​elle être mise à l’épreuve s’il était Dieu? Dieu pouvait-​il se rebeller contre lui-​même? Non, alors que les anges et les humains pouvaient se rebeller contre Dieu, ce que du reste certains ont fait. La tentation de Jésus n’a de sens que s’il est, non pas Dieu, mais un être distinct doué du libre arbitre, qui aurait pu, comme un ange ou un humain, se montrer infidèle s’il l’avait voulu.

      D’un autre côté, on ne peut imaginer que Dieu pèche ou soit infidèle à lui-​même. “Parfaite est son action (...). Dieu de fidélité, (...) il est juste et droit.” (Deutéronome 32:4). Par conséquent, si Jésus était Dieu, il n’aurait pu être tenté. — Jacques 1:13.

      N’étant pas Dieu, Jésus aurait pu être infidèle; mais il est resté fidèle, disant: “Va-​t’en, Satan, car il est écrit: ‘C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.’” — Matthieu 4:10.

      En quoi la rançon consistait-​elle?

      L’UNE des raisons principales pour lesquelles Jésus est venu sur terre a un rapport direct avec la Trinité. On lit dans la Bible: “Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme: Christ Jésus, qui s’est donné lui-​même en rançon correspondante pour tous.” — 1 Timothée 2:5, 6.

      Jésus, homme parfait, ni plus ni moins, devint une rançon compensant exactement ce qu’Adam avait perdu: le droit à la vie humaine parfaite sur la terre. C’est donc fort justement que Paul l’a appelé “le dernier Adam”; l’apôtre dit aussi à ce sujet: “De même qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus à la vie.” (1 Corinthiens 15:22, 45). La vie humaine parfaite de Jésus était exactement la “rançon correspondante” requise par la justice divine. Même pour la justice des hommes, il existe un principe fondamental selon lequel le prix à payer doit correspondre à la faute commise.

      Si, d’autre part, Jésus était membre d’une Divinité, la rançon versée aurait été infiniment supérieure à ce qu’exigeait la loi de Dieu (Exode 21:23-25; Lévitique 24:19-21). Adam, qui pécha en Éden, n’était qu’un homme parfait, il n’était pas Dieu. Par conséquent, la rançon, pour être conforme à la justice divine, devait être strictement équivalente; il devait s’agir d’une vie humaine parfaite, celle du “dernier Adam”. Lorsque Dieu a envoyé Jésus sur la terre pour qu’il serve de rançon, il l’a fait de façon que la justice soit satisfaite; Jésus n’était donc ni une incarnation, ni un homme-dieu, mais un homme parfait, “au-dessous des anges”. (Hébreux 2:9; voir Psaume 8:5, 6.) Quel élément d’une Divinité toute-puissante — Père, Fils ou Saint-Esprit — aurait pu être au-dessous des anges?

      En quel sens est-​il le “Fils unique”?

      LA BIBLE appelle Jésus le “Fils unique [littéralement unique-engendré]” de Dieu (Jean 1:14; 3:16, 18; 1 Jean 4:9). D’après les trinitaires, puisque Dieu est éternel, le Fils de Dieu est lui aussi éternel. Cependant, comment un fils peut-​il être aussi âgé que son père?

      Les trinitaires prétendent que, dans le cas de Jésus, on ne saurait établir de lien entre le qualificatif “unique [littéralement unique-engendré]” et la définition que les dictionnaires donnent du mot “engendrement”: “acte de procréer”; “action de donner, de produire la vie”. Toujours selon les trinitaires, lorsque ce terme s’applique à Jésus, il faut l’entendre au “sens d’une relation qui n’a pas eu d’origine”, d’une sorte de relation de fils unique sans qu’il y ait eu engendrement (Dictionnaire interprétatif des mots de l’Ancien et du Nouveau Testament, angl., de Vine). Cela vous semble-​t-​il logique? Un homme peut-​il devenir père sans engendrer?

      D’autre part, comme Vine le reconnaît sans l’expliquer, pourquoi la Bible utilise-​t-​elle le même terme grec, traduit par “unique”, pour caractériser le lien qui unit Isaac à Abraham? En Hébreux 11:17, Isaac est appelé le “fils unique” d’Abraham. Dans le cas d’Isaac, il ne fait aucun doute qu’il était fils unique au sens habituel du terme, et non pas égal à son père quant au temps ou à la position.

      Le vocable grec (rendu par “unique”) qui est employé pour qualifier Jésus et Isaac est monogénês, de monos, “seul”, et ginomaï, verbe signifiant “engendrer”, “devenir (venir à l’existence)”. Monogénês se définit donc ainsi: “Né seul, engendré seul, donc unique enfant.” — Lexique grec-​anglais du Nouveau Testament (angl.), E. Robinson.

      Le Dictionnaire théologique du Nouveau Testament (angl.), édité par Gerhard Kittel, dit à ce propos: “[Monogénês] signifie ‘de génération unique’, c’est-à-dire sans frère ni sœur.” Cet ouvrage fait également remarquer qu’en Jean 1:18; 3:16, 18; et en 1 Jean 4:9 “la relation de Jésus n’est pas seulement comparée à celle d’un enfant unique vis-à-vis de son père; elle est bel et bien cette relation entre le [Fils] unique et le Père”.

      Par conséquent, Jésus, le Fils unique, a eu un commencement. Le Dieu Tout-Puissant, quant à lui, peut à juste titre être appelé son Père, Celui qui l’a engendré, au sens où un père terrestre, tel Abraham, engendre son fils (Hébreux 11:17). Donc, lorsque la Bible dit que Dieu est le “Père” de Jésus, elle implique ni plus ni moins qu’ils sont deux êtres distincts. Dieu est Celui qui est supérieur, Jésus celui qui est inférieur, aussi bien pour ce qui est du temps, que de la position, de la puissance ou de la connaissance.

      Quand on considère que Jésus n’est pas le seul fils de Dieu, créé esprit dans les cieux, on comprend que le nom de “Fils unique[-engendré]” lui ait été donné. D’innombrables anges, autres créatures spirituelles, sont — au même titre qu’Adam — appelés “fils de Dieu”, parce que leur force vitale est issue de Jéhovah Dieu, la Source de la vie (Job 38:7; Psaume 36:9; Luc 3:38). Cependant, toutes ces créatures sont venues à l’existence par l’entremise du “Fils unique”, le seul à avoir été engendré directement par Dieu. — Colossiens 1:15-17.

      Pensait-​on que Jésus était Dieu?

      MÊME si, dans la Bible, Jésus est souvent appelé le Fils de Dieu, personne, au Ier siècle, n’a jamais pensé qu’il était Dieu le Fils. Même les démons, qui ‘croient qu’il y a un seul Dieu’, savaient, par leur expérience du monde céleste, que Jésus n’est pas Dieu. Par conséquent, c’est fort justement qu’ils s’adressèrent à lui comme à un être distinct, le “Fils de Dieu”. (Matthieu 8:29; Jacques 2:19.) En outre, lorsque Jésus est mort, les soldats romains qui se trouvaient là en savaient assez, quoique païens, pour dire que ce qu’ils avaient entendu de la bouche de ses disciples devait être vrai: non pas que Jésus était Dieu, mais que “vraiment, celui-ci était Fils de Dieu”. — Matthieu 27:54.

      Ainsi, l’expression “Fils de Dieu” indique que Jésus est une créature distincte, et non pas l’une des composantes d’une Trinité. Étant le Fils de Dieu, il ne peut être Dieu lui-​même, car Jean 1:18 déclare: “Nul n’a jamais vu Dieu.” — Osty.

      Les disciples voyaient en Jésus, non pas Dieu lui-​même, mais le “seul médiateur entre Dieu et les hommes”. (1 Timothée 2:5.) Un médiateur étant, par définition, distinct des éléments qui ont besoin de sa médiation, il serait contradictoire que Jésus se confonde avec l’une des parties qu’il essaie de réconcilier. Si Jésus avait dit cela, il se serait fait passer pour ce qu’il n’était pas.

      Tout au long de la Bible, on trouve une description claire des relations qui unissent Dieu et Jésus. Seul Jéhovah Dieu est Tout-Puissant. Il a créé directement Jésus, avant de l’envoyer sur la terre. Jésus a donc eu un commencement et ne saurait être coégal à Dieu ni en puissance ni en éternité.

      [Note]

      a Certaines traductions rendent le nom de Dieu par “Yahvé”, d’autres par “Jéhovah”.

      [Entrefilet, page 14]

      Ayant été créé par Dieu, Jésus occupe la deuxième place pour ce qui est du temps, de la puissance et de la connaissance.

      [Illustration, page 15]

      Jésus a dit qu’il existait avant de venir sur terre, car il avait été créé par Dieu, il était le commencement de sa création invisible.

  • Dieu est-il en tout temps supérieur à Jésus?
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Dieu est-​il en tout temps supérieur à Jésus?

      JÉSUS n’a jamais prétendu être Dieu. Tout ce qu’il a dit de lui-​même indique qu’il ne se considérait en aucune manière — ni en puissance, ni en connaissance, ni en âge — comme égal à Dieu.

      Qu’il fût au ciel ou sur la terre, ses propos et sa conduite ont toujours montré qu’il était subordonné à Dieu. Dieu est en tout temps celui qui est supérieur; Jésus, celui qui est inférieur, créé par Dieu.

      Jésus se distingue de Dieu

      MAINTES et maintes fois, Jésus a montré qu’il est une créature distincte de Dieu et qu’il a un Dieu au-dessus de lui, un Dieu qu’il adore, un Dieu qu’il appelle “Père”. Priant Dieu, c’est-à-dire son Père, Jésus dit: “Toi, le seul vrai Dieu.” (Jean 17:3). En Jean 20:17, il dit à Marie Madeleine: “Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” (Osty). En 2 Corinthiens 1:3, l’apôtre Paul confirme qu’il existe de telles relations entre Jésus et Dieu: “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.” Puisque Jésus a un Dieu, son Père, il ne peut pas en même temps être ce Dieu.

      L’apôtre Paul n’hésite pas à parler de Jésus et de Dieu comme de deux personnes distinctes: “Pour nous en tout cas, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, (...) et un seul Seigneur, Jésus Christ.” (1 Corinthiens 8:6, Jé). L’apôtre marque la distinction entre Dieu et Jésus quand il dit: “Je t’adjure devant Dieu, Christ Jésus et les anges élus.” (1 Timothée 5:21, Osty). De même que Paul distingue Jésus des anges dans les cieux, de même fait-​il pour Jésus et pour Dieu.

      Les paroles que prononce Jésus en Jean 8:17, 18 sont significatives. Il dit: “Il est écrit dans votre Loi à vous: ‘Le témoignage de deux hommes est vrai.’ Il y a moi qui rends témoignage de moi-​même, et le Père qui m’a envoyé qui rend témoignage de moi.” Jésus indique ici que son Père, c’est-à-dire le Dieu Tout-Puissant, et lui sont deux entités différentes; autrement, comment pourraient-​ils constituer deux témoins?

      Jésus montre encore qu’il est un être distinct de Dieu quand il dit: “Pourquoi m’appelles-​tu bon? Nul n’est bon que Dieu seul.” (Marc 10:18, Jé). Jésus affirmait par là que personne n’est aussi bon que Dieu, pas même lui, Jésus. Par sa bonté exceptionnelle, Dieu se distingue de Jésus.

      Un serviteur de Dieu soumis

      FRÉQUEMMENT dans les Écritures, Jésus fait des déclarations telles que: “Le Fils ne peut rien faire de lui-​même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père.” (Jean 5:19, Traduction Œcuménique de la Bible). “Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.” (Jean 6:38). “Ce que j’enseigne n’est pas mien, mais appartient à celui qui m’a envoyé.” (Jean 7:16). Celui qui envoie n’est-​il pas supérieur à celui qui est envoyé?

      La position de Jésus par rapport à son Père apparaît clairement dans l’illustration de la vigne. Jésus y compare Dieu, son Père, à un propriétaire qui, partant pour l’étranger, confie sa vigne à des cultivateurs, lesquels représentent le clergé juif. Lorsque, par la suite, le propriétaire envoie l’un de ses esclaves pour qu’on lui donne du produit de la vigne, les cultivateurs battent cet esclave et le renvoient les mains vides. Le propriétaire envoie alors un second, puis un troisième esclave: ceux-ci reçoivent le même traitement que le premier. Finalement, le propriétaire dit: “Je vais envoyer mon fils [Jésus], le bien-aimé. Il faut espérer que, celui-ci, ils le respecteront.” Les mauvais cultivateurs, quant à eux, raisonnent ainsi: ‘“Voici l’héritier; tuons-​le, pour que l’héritage devienne nôtre.” Sur quoi ils le jettent hors de la vigne et le tuent.’ (Luc 20:9-16). Dans cette illustration, Jésus définit sa position par rapport à Dieu: tel un fils soumis que son père envoie, il est envoyé par Dieu pour faire Sa volonté.

      Les disciples de Jésus ont toujours vu en lui, non l’égal de Dieu, mais un serviteur de Dieu soumis. S’adressant à Dieu dans la prière, ils lui dirent: “Ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, (...) pour opérer des guérisons, signes et prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus.” — Ac 4:23, 24, 27, 30, Jé.

      Dieu est en tout temps supérieur

      AU TOUT début du ministère de Jésus, lorsqu’après son baptême il sortit de l’eau, la voix de Dieu se fit entendre des cieux, disant: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” (Matthieu 3:16, 17). Dieu voulait-​il dire qu’il était son propre fils, qu’il s’agréait et qu’il s’était envoyé lui-​même? Non, Dieu, le Créateur, entendait par là que, comme supérieur, il agréait quelqu’un qui lui était inférieur, son Fils, Jésus, pour qu’il accomplisse une œuvre.

      Jésus montra que son Père lui était supérieur quand il dit: “L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer aux pauvres une bonne nouvelle.” (Luc 4:18). Oindre revient à conférer une autorité, à confier une mission; c’est ce que fait un supérieur vis-à-vis de quelqu’un qui ne détient pas encore cette autorité. Il est donc clair ici que Dieu est ce supérieur, car il a oint Jésus, lui a donné une autorité qu’il n’avait pas auparavant.

      Dans une autre circonstance encore, Jésus montra que son Père lui était supérieur. Quand la mère de deux de ses disciples lui demanda que ses fils soient assis l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, lorsqu’il viendrait dans son Royaume, Jésus répondit: “Quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas d’accorder cela, mais c’est pour ceux à qui mon Père [c’est-à-dire Dieu] l’a destiné.” (Matthieu 20:23, Jé). Si Jésus avait été le Dieu Tout-Puissant, il aurait eu autorité pour accorder ces privilèges; mais il n’a pas pu le faire, car cela appartenait à Dieu, et Jésus n’est pas Dieu.

      Il n’est pas jusqu’aux prières de Jésus qui ne témoignent puissamment de son infériorité vis-à-vis de son Dieu. Sur le point de mourir, Jésus montra qui lui était supérieur en priant ainsi: “Père, si tu veux, écarte de moi cette coupe. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne!” (Luc 22:42). Qui Jésus priait-​il? Une partie de lui-​même? Non, il priait quelqu’un d’entièrement distinct, son Père, Dieu, dont la volonté — qui pouvait être différente de la sienne — l’emportait, le seul Être capable d’‘écarter cette coupe’.

      Ensuite, alors qu’approchait la mort, Jésus s’écria: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-​tu abandonné?” (Marc 15:34, Jé). À qui Jésus s’adressait-​il? À lui-​même ou à une partie de lui-​même? Sans nul doute, ce cri (“mon Dieu”) n’émanait pas de quelqu’un qui se considérait comme Dieu. De plus, si Jésus était Dieu, par qui était-​il abandonné? Par lui-​même? Cela n’a pas de sens. Jésus dit aussi: “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” (Luc 23:46). Si Jésus était Dieu, pourquoi aurait-​il remis son esprit à son Père?

      Après sa mort, le temps que Jésus passa dans le tombeau s’étala sur trois jours. Si Jésus était Dieu, le passage de Habacuc 1:12 ne serait pas véridique: “Ô mon Dieu, mon Saint, tu ne meurs pas.” Toutefois, la Bible dit bien que Jésus est mort et qu’il est demeuré inconscient dans le tombeau. D’autre part, qui a ressuscité Jésus d’entre les morts? S’il était vraiment mort, il ne pouvait pas se ressusciter lui-​même. Et s’il n’était pas mort, la rançon pour le péché d’Adam ne pouvait pas être acquittée. Pourtant, Jésus a bien payé, par sa mort, le prix requis. C’est donc “Dieu [qui] l’a ressuscité [Jésus] en dénouant les affres de la mort”. (Actes 2:24.) Celui qui est supérieur, le Dieu Tout-Puissant, a relevé d’entre les morts celui qui lui est inférieur, son serviteur Jésus.

      Jésus a accompli des miracles: il a par exemple ressuscité des morts. Cela signifie-​t-​il qu’il est Dieu? Les apôtres et les prophètes Élie et Élisée ont reçu eux aussi ce pouvoir; pourtant, ils n’étaient que des hommes. Dieu a accordé aux prophètes, à Jésus et aux apôtres le pouvoir d’opérer des miracles pour montrer qu’ils bénéficiaient de son soutien. Néanmoins, aucun d’entre eux n’est devenu un élément d’une Divinité multiple.

      Jésus ne savait pas tout

      LORSQUE Jésus a énoncé sa prophétie relative à la fin du système de choses, il a dit: “Quant à la date de ce jour, ou à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, personne que le Père.” (Marc 13:32, Jé). Si Jésus était égal au Père dans la Trinité, il aurait su ce que le Père savait; mais il ne le savait pas, parce qu’il n’est pas l’égal de Dieu.

      Pareillement, nous lisons en Hébreux 5:8 que Jésus “a appris l’obéissance par les souffrances qu’il a endurées”. Peut-​on imaginer que Dieu ait quelque chose à apprendre? Non. Toutefois, il n’en allait pas de même pour Jésus, car il ne savait pas tout ce que Dieu savait. En outre, il lui a fallu apprendre une chose que Dieu n’a pas à apprendre: l’obéissance. En effet, Dieu ne doit l’obéissance à personne.

      Même après que Jésus eut été ressuscité pour vivre au ciel avec Dieu, il existait une différence entre ce que Dieu savait et ce que Jésus savait. Le dernier livre de la Bible débute par ces mots: “Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée.” (Apocalypse 1:1, Osty). Si Jésus était membre d’une Divinité, aurait-​il eu besoin qu’un autre membre de cette Divinité, en l’occurrence Dieu, lui donne une révélation? Il aurait dû très bien connaître cette révélation, puisque Dieu la connaissait. Pourtant, Jésus ne la connaissait pas, parce qu’il n’est pas Dieu.

      Toujours subordonné à Dieu

      AVANT et pendant son existence humaine, Jésus était subordonné à Dieu. Après sa résurrection, cette position d’infériorité est demeurée inchangée: Jésus est toujours subordonné à son Père, occupant la seconde place par rapport à lui.

      Parlant de la résurrection de Jésus, Pierre et ceux qui étaient avec lui dirent aux Juifs du Sanhédrin: “C’est lui [Jésus] que Dieu a élevé à sa droite.” (Actes 5:31). Paul a écrit: “Dieu l’a élevé à une position supérieure.” (Philippiens 2:9). Si Jésus était Dieu, comment aurait-​il pu être élevé à une position supérieure à celle qu’il occupait auparavant? Il aurait déjà été un membre élevé de la Trinité. Si, avant d’être élevé, Jésus avait été l’égal de Dieu, son élévation l’aurait placé au-dessus de Dieu.

      Paul a dit également que Jésus est entré “dans le ciel lui-​même, afin de paraître maintenant devant la face de Dieu en notre faveur”. (Hébreux 9:24, Jé.) Celui qui paraît devant la face de quelqu’un peut-​il être ce quelqu’un? Non, il est nécessairement différent et distinct de lui.

      Pareillement, le martyr Étienne, juste avant d’être lapidé, “fixa le ciel et aperçut la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu”. (Actes 7:55.) Il est clair qu’Étienne n’a vu ni esprit saint ni Trinité, mais deux êtres distincts.

      Dans le récit consigné en Révélation 4:8 à 5:7, on voit Dieu, et non pas Jésus, assis sur son trône céleste. Jésus, quant à lui, doit s’approcher pour prendre un rouleau dans la main droite de Dieu. Cette vision montre que, dans le ciel non plus, Jésus n’est pas Dieu, mais qu’il est distinct de lui.

      En accord avec ce qui vient d’être dit, voici ce qu’on peut lire dans le Bulletin de la bibliothèque John Rylands, publié à Manchester, en Angleterre: “Dans la vie céleste, après sa résurrection, Jésus conserve une personnalité en tout point aussi distincte de la personne de Dieu qu’elle l’était lorsqu’il vivait sur la terre. À côté de Dieu et comparé à lui, Jésus apparaît véritablement — au même titre que les anges — comme un autre être céleste dans la cour céleste de Dieu; cependant, étant Fils de Dieu, il appartient à une catégorie différente et est d’un rang bien supérieur aux anges.’’ — Voir Philippiens 2:11.

      Cette publication ajoute: “Toutefois, ce qui est dit de la vie et des fonctions du Christ dans les cieux n’implique pas qu’ayant un statut divin, il se trouve sur le même plan que Dieu et est pleinement Dieu. Au contraire, les indications que nous donne le Nouveau Testament sur sa personne et son ministère célestes nous le montrent à la fois distinct de Dieu et subordonné à lui.”

      Jésus, dans les cieux, sera éternellement un serviteur de Dieu distinct du Créateur et subordonné à lui. C’est ce que confirme la Bible quand elle dit: “Puis ce sera la fin, lorsqu’il [Jésus dans les cieux] remettra la royauté à Dieu le Père, (...) alors le Fils lui-​même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous.” — 1 Corinthiens 15:24, 28, Jé.

      Jésus n’a jamais prétendu être Dieu

      LA POSITION de la Bible est claire. Non seulement le Dieu Tout-Puissant Jéhovah est un être distinct de Jésus, mais il lui est en tout temps supérieur. Jésus est toujours présenté comme un humble serviteur de Dieu, distinct de lui et inférieur à lui. Voilà pourquoi la Bible dit sans ambiguïté que “le chef du Christ, c’est Dieu”; dans le même sens où “le chef de tout homme, c’est le Christ”. (1 Corinthiens 11:3.) Jésus lui-​même a dit: “Le Père est plus grand que moi.” — Jean 14:28, Osty.

      Le fait est là, et de plus en plus de biblistes le reconnaissent: Jésus n’est pas Dieu, et il n’a jamais prétendu l’être. Comme le dit la revue citée plus haut, “il faut se rendre à l’évidence: les recherches effectuées ces trente ou quarante dernières années sur le Nouveau Testament ont conduit un grand nombre de biblistes renommés à la conclusion que Jésus (...) ne s’est jamais identifié à Dieu”.

      Cette publication dit des premiers chrétiens: “Par conséquent, lorsqu’ils assignaient [à Jésus] des titres honorifiques tels que Christ, Fils de l’homme, Fils de Dieu et Seigneur, ils voulaient dire, non pas qu’il était Dieu, mais qu’il accomplissait l’œuvre de Dieu.”

      Ainsi, même des commentateurs religieux admettent que cette idée: Jésus est Dieu, est en opposition avec le témoignage de la Bible dans son ensemble. Ce que montre la Bible, c’est que Dieu est en tout temps supérieur à Jésus, qui est son serviteur et lui est subordonné.

      [Entrefilet, page 19]

      ‘Les recherches sur le Nouveau Testament ont conduit un grand nombre de biblistes renommés à la conclusion que Jésus (...) ne s’est jamais identifié à Dieu.’ — Bulletin de la bibliothèque John Rylands.

      [Illustration, page 17]

      Jésus a dit aux Juifs: “Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.” — Jean 6:38.

      [Illustration, page 18]

      Lorsque Jésus s’écria: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-​tu abandonné?” il ne croyait assurément pas être Dieu.

  • L’esprit saint: force agissante de Dieu
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • L’esprit saint: force agissante de Dieu

      SELON la doctrine trinitaire, l’esprit saint est la troisième personne d’une Divinité, égale au Père et au Fils. On lit dans Notre foi chrétienne orthodoxe (angl.): “Le Saint-Esprit est entièrement Dieu.”

      Dans les Écritures hébraïques, le mot le plus fréquemment traduit par “esprit” est rouaḥ (“souffle; vent; esprit”). Dans les Écritures grecques, le mot correspondant, dont le sens est semblable, est pneuma. Ces mots indiquent-​ils que l’esprit saint est membre d’une Trinité?

      Une force agissante

      L’EMPLOI du mot “esprit saint” dans la Bible montre qu’il désigne une force dépendante de Jéhovah Dieu, dont Il se sert pour accomplir les divers aspects de son dessein. L’esprit saint est, dans une certaine mesure, comparable à l’électricité, c’est-à-dire à une force qui peut être adaptée et utilisée de multiples façons.

      En Genèse 1:2, on lit que “la force active [“l’esprit” (hébreu rouaḥ)] de Dieu se mouvait au-dessus de la surface des eaux”. Ici, l’esprit de Dieu est sa force active, ou agissante, en train de façonner la terre.

      Dieu utilise son esprit pour éclairer ceux qui le servent. David a prié en ces termes: “Enseigne-​moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Ton esprit [rouaḥ] est bon; qu’il me guide dans le pays de la droiture!” (Psaume 143:10). À propos des 70 hommes capables que Moïse devait nommer pour qu’ils l’aident, Dieu dit à son serviteur: “Je devrai enlever une partie de l’esprit [rouaḥ] qui est sur toi et la mettre sur eux.” — Nombres 11:17.

      Les prophéties bibliques ont été rédigées par des hommes de Dieu qui étaient “portés par de l’esprit saint [forme du grec pneuma]”. (2 Pierre 1:20, 21.) C’est ainsi que la Bible a été “inspirée de Dieu”; en grec Théopneustos, littéralement “soufflée [par] Dieu”. (2 Timothée 3:16.) En outre, l’esprit saint a donné à certaines personnes d’avoir des visions ou des rêves prophétiques. — 2 Samuel 23:2; Joël 2:28, 29; Luc 1:67; Actes 1:16; 2:32, 33.

      C’est l’esprit saint qui a poussé Jésus à se rendre au désert après son baptême (Marc 1:12). L’esprit était pour les serviteurs de Dieu comme un feu, une force qui opérait en eux et leur insufflait de l’énergie. Cet esprit leur permettait de parler avec hardiesse et courage. — Michée 3:8; Actes 7:55-60; 18:25; Romains 12:11; 1 Thessaloniciens 5:19.

      C’est encore par son esprit que Dieu exécute ses jugements sur les hommes et sur les nations (Ésaïe 30:27, 28; 59:18, 19). L’esprit de Dieu agit contre les humains ou en leur faveur; rien n’est hors de son atteinte. — Psaume 139:7-12.

      Une “puissance qui excède la puissance normale”

      L’ESPRIT de Dieu peut également communiquer à ses serviteurs une “puissance qui excède la puissance normale”. (2 Corinthiens 4:7.) Cette puissance les rend à même d’endurer les épreuves que rencontre leur foi ou d’accomplir des choses qu’il leur serait autrement impossible d’accomplir.

      Par exemple, Juges 14:6 nous dit à propos de Samson: “L’esprit de Yahvé fondit sur lui et, sans rien avoir en main, Samson déchira le lion.” (Jé). Est-​ce une personne divine qui a fondu sur Samson ou est entrée en lui, animant son corps de façon qu’il agisse comme il a fait? Non, à ce moment-​là, c’est “la puissance du SEIGNEUR [qui] entre soudain en lui”. — Pierre de Beaumont.

      Quand Jésus a été baptisé, l’esprit saint, nous dit la Bible, est venu sur lui sous la forme, non d’un humain, mais d’une colombe (Marc 1:10). La force agissante de Dieu allait permettre à Jésus de guérir les malades et de ressusciter les morts. Comme le rapporte Luc 5:17, “la puissance du Seigneur [Dieu] lui faisait opérer [à Jésus] des guérisons”. — Jé.

      L’esprit de Dieu a aussi transmis aux disciples de Jésus le pouvoir d’accomplir des miracles. D’après Actes 2:1-4, les disciples étaient réunis à l’occasion de la Pentecôte quand “tout à coup, il vint du ciel un bruit semblable à celui d’un violent coup de vent, (...) et tous se trouvèrent remplis d’esprit saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’esprit leur donnait de s’exprimer”.

      Ainsi, l’esprit saint a communiqué à Jésus et à d’autres serviteurs de Dieu la puissance de faire ce que des humains n’auraient pu normalement faire.

      Il ne s’agit pas d’une personne

      TOUTEFOIS, l’esprit saint n’est-​il pas personnifié dans certains versets bibliques? Si, mais le théologien catholique Edmund Fortman dit à ce propos dans Le Dieu trin (angl.): “Bien que cet esprit soit souvent personnifié, il semble tout à fait clair que les écrivains sacrés [des Écritures hébraïques] n’ont jamais conçu ni présenté cet esprit comme une personne distincte.”

      Dans les Écritures, les exemples de personnification ne sont pas rares. On dit de la sagesse qu’elle a des enfants (Luc 7:35); également, du péché et de la mort qu’ils ont régné (Romains 5:14, 21). Voici comment la Bible de Dhorme rend une partie de Genèse 4:7: “Le Péché est tapi à la porte.” Selon une note de cette version, “le péché est personnifié comme un être qui guette l’homme pour se jeter sur lui”; toutefois, il est évident que le péché n’est pas une personne spirituelle; de même, la personnification de l’esprit saint ne fait pas de lui une personne spirituelle.

      Pareillement en 1 Jean 5:6-8 (Osty), ce n’est pas seulement l’esprit, mais aussi “l’eau, et le sang” qui “témoignent”. Manifestement, donc, pas plus que l’eau et le sang, l’esprit saint n’est une personne.

      En conformité avec cette conclusion, on constate qu’en général la Bible parle de l’“esprit saint” d’une façon impersonnelle, mettant l’esprit en parallèle avec l’eau et le feu (Matthieu 3:11; Marc 1:8). Les Écritures encouragent les humains à se remplir d’esprit saint et non de vin (Éphésiens 5:18). Elles disent des disciples du Christ qu’ils sont pleins d’esprit saint, comme ils sont pleins de sagesse, de foi, de joie ou de quelque autre vertu (Actes 6:3; 11:24; 13:52). En 2 Corinthiens 6:6, l’esprit saint est associé à d’autres qualités. Si l’esprit saint était véritablement une personne, on ne rencontrerait pas aussi souvent de telles expressions.

      D’autre part, alors que certains textes bibliques disent que l’esprit parle, d’autres montrent que ce qu’il dit est en réalité énoncé par l’intermédiaire d’humains ou d’anges (Matthieu 10:19, 20; Actes 4:24, 25; 28:25; Hébreux 2:2). Dans ces cas-​là, l’action de l’esprit saint est comparable aux ondes radio qui transmettent des messages entre des personnes éloignées les unes des autres.

      En Matthieu 28:19, il est question du “nom (...) de l’esprit saint”. Cependant, ni en grec ni en français, le mot “nom” ne désigne obligatoirement un nom personnel. Lorsqu’on dit: “au nom de la loi”, on ne pense pas à une personne, mais à ce que représente la loi, à son autorité. Les mots-images dans le Nouveau Testament (angl.), d’Archibald Robertson, disent à ce sujet: “Cet emploi du terme ‘nom’ (onoma), courant dans la Septante et dans les papyrus, désigne la force ou l’autorité.” Par conséquent, celui qui est baptisé ‘au nom de l’esprit saint’ se soumet à l’autorité de l’esprit, reconnaissant qu’il vient de Dieu et agit par la volonté de Dieu.

      L’“assistant”

      JÉSUS appelle l’esprit saint “assistant”, et il précise que celui-ci va enseigner, guider et parler (Jean 14:16, 26; 16:13). Le mot grec traduit par assistant (paraklêtos) est au masculin. Quand donc il annonce ce que doit accomplir cet assistant, Jésus utilise des pronoms personnels masculins (Jean 16:7, 8). D’un autre côté, le mot grec rendu par esprit (pneuma) est lui au neutre; il est donc logiquement accompagné d’un pronom grec au neutre.

      Dans les langues qui possèdent le pronom neutre (l’anglais par exemple), la plupart des traducteurs acquis à la doctrine de la Trinité cachent cette distinction, ainsi que le reconnaît une version catholique américaine (New American Bible). Voici ce qu’elle dit à propos de Jean 14:17: “Le terme grec rendu par ‘Esprit’ est au neutre. Alors que nous utilisons, en anglais, des pronoms personnels (‘he’, ‘his’, ‘him’), la plupart des mss [manuscrits] grecs emploient ‘it’.”

      Par conséquent, lorsqu’en Jean 16:7, 8 la Bible utilise des pronoms personnels masculins en relation avec paraklêtos, elle n’enseigne pas une doctrine; tout simplement, elle satisfait aux exigences de la grammaire grecque.

      Il n’appartient pas à une Trinité

      DIFFÉRENTS ouvrages reconnaissent que la théorie selon laquelle l’esprit saint serait la troisième personne d’une Trinité n’est pas biblique. Par exemple:

      L’Encyclopédie catholique (angl.): “Nulle part dans l’Ancien Testament il n’est clairement question d’une troisième personne.”

      Le théologien catholique Edmund Fortman: “Les Juifs n’ont jamais considéré l’esprit comme une personne; de plus, aucune preuve solide n’atteste qu’un seul rédacteur de l’Ancien Testament ait adhéré à cette idée. (...) Dans les [Évangiles] synoptiques et dans les Actes, le Saint-Esprit est généralement présenté comme une force divine.”

      La Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.): “Il est clair que l’A[ncien] T[estament] ne considère pas l’esprit de Dieu comme une personne (...). L’esprit de Dieu est tout simplement sa puissance. S’il est parfois représenté comme étant distinct de Dieu, c’est parce que le souffle de Yahvé agit en dehors de lui.” Cette encyclopédie ajoute: “La majorité des textes du N[ouveau] T[estament] parlent de l’esprit de Dieu comme de quelque chose et non comme de quelqu’un; ce que montre en particulier le parallélisme établi entre l’esprit et la puissance de Dieu.” — C’est nous qui soulignons.

      Un Dictionnaire catholique (angl.): “Dans son ensemble le Nouveau Testament, à l’image de l’Ancien, présente l’esprit comme une énergie ou une force émanant de Dieu.”

      Par conséquent, ni les Juifs ni les premiers chrétiens ne croyaient que l’esprit saint appartenait à une Trinité. Cet enseignement a fait son apparition des siècles après eux. On lit dans Un Dictionnaire catholique (angl.): “La divinité de la troisième personne a été réellement énoncée lors d’un concile qui s’est tenu en 362 à Alexandrie (...), et finalement avec le concile de Constantinople en 381”, c’est-à-dire presque trois siècles et demi après que l’esprit saint eut été répandu sur les disciples à la Pentecôte.

      Non, l’esprit saint n’est pas une personne et il n’appartient pas à une Trinité. L’esprit saint est la force agissante de Dieu, qu’il utilise pour accomplir sa volonté. Cette force n’est pas égale à Dieu; elle est toujours à sa disposition et lui est subordonnée.

      [Entrefilet, page 22]

      “Dans son ensemble le Nouveau Testament, à l’image de l’Ancien, présente l’esprit comme une énergie ou une force émanant de Dieu.” — Un Dictionnaire catholique.

      [Illustrations, page 21]

      En une certaine circonstance, l’esprit saint est apparu sous la forme d’une colombe. Une autre fois, il s’est manifesté par des langues de feu. Cependant, il n’a jamais pris l’apparence d’une personne.

  • Les prétendues “preuves bibliques” de la Trinité
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Les prétendues “preuves bibliques” de la Trinité

      CERTAINS textes des Écritures sont présentés comme des preuves de la Trinité. Lorsque nous lisons ces textes, cependant, nous devons nous souvenir que ni la Bible ni l’Histoire ne témoignent en faveur de la Trinité.

      Tout passage avancé comme preuve doit être compris à la lumière de ce qu’enseigne la Bible dans son intégralité. Très souvent, du reste, le contexte immédiat d’un tel passage en éclaircit le sens véritable.

      Un Dieu en trois personnes

      LA NOUVELLE Encyclopédie catholique (angl.) présente trois textes de ce genre, tout en reconnaissant ce qui suit: “La doctrine de la sainte trinité n’est pas enseignée dans l’A[ncien] T[estament]. La plus ancienne preuve qu’offre le N[ouveau] T[estament] se trouve dans les épîtres pauliniennes, en particulier en 2 Cor. 13:13 [verset 14 dans certaines Bibles] et 1 Cor. 12:4-6. Pour ce qui est des Évangiles, la seule preuve explicite de la Trinité est contenue dans la formule baptismale de Mt. 28:19.”

      Examinons, à l’aide de la Bible de Jérusalem, la façon dont les trois “personnes” sont énumérées dans ces quelques versets. “La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous!” (2 Corinthiens 13:13 [14]). “Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous.” (1 Corinthiens 12:4-6). “Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.” (Matthieu 28:19).

      Lit-​on dans ces versets que Dieu, le Christ et l’esprit saint constituent une Divinité trinitaire, qu’ils sont tous trois égaux en substance, en pouvoir et en éternité? Non, pas plus que le fait de nommer trois personnes à la suite n’implique qu’elles soient trois en une.

      Dans leur Encyclopédie de littérature biblique, théologique et ecclésiastique (angl.), McClintock et Strong reconnaissent que ce type d’expressions “prouve seulement que les trois sujets sont cités, (...) mais il ne prouve pas, en soi, que tous trois aient nécessairement part à la nature divine et reçoivent de manière égale l’honneur divin”.

      Bien que ses auteurs soient trinitaires, cet ouvrage dit concernant les éléments dont parle 2 Corinthiens 13:13 (14): “Nous ne pouvons légitimement inférer qu’ils possédaient une égale autorité, ou la même nature.” Il ajoute à propos de Matthieu 28:18-20: “Néanmoins, ce seul texte n’établit pas d’une manière décisive la personnalité des trois sujets en question, ni leur égalité ou leur divinité.”

      Le récit qui relate le baptême de Jésus parle également de Dieu et de l’esprit saint. Jésus “vit l’esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui”. (Matthieu 3:16.) Ce passage ne dit pas que les trois sont un. De nombreuses fois, Abraham, Isaac et Jacob sont cités ensemble; ils n’en sont pas un pour autant. De même, Pierre, Jacques et Jean sont parfois associés, mais eux non plus ne sont pas un pour cela. En outre, puisque l’esprit de Dieu est descendu sur Jésus lors de son baptême, c’est que jusque-​là Jésus n’était pas oint de l’esprit. Par conséquent, comment pouvait-​il être membre d’une Trinité, ce qui implique qu’il aurait de tout temps été un avec l’esprit saint?

      En 1 Jean 5:7, d’anciennes traductions de la Bible mentionnent le Père, le Fils et l’esprit saint ensemble. Les biblistes reconnaissent malgré tout que ces paroles ne figuraient pas à l’origine dans les Écritures, qu’elles y furent ajoutées bien plus tard. D’ailleurs, ce passage apocryphe a été ôté de la plupart des traductions modernes.

      D’autres textes, considérés comme des preuves en faveur de cette doctrine, ne parlent que de deux membres de la Trinité: le Père et Jésus. Examinons-​en quelques-uns.

      “Moi et le Père, nous sommes un”

      BIEN qu’elles ne fassent pas mention d’une troisième personne, ces paroles, consignées en Jean 10:30, sont souvent citées à l’appui de la Trinité. Cependant, Jésus a montré ce qu’il entendait par être “un” avec le Père. En Jean 17:21, 22, il prie Dieu pour que ses disciples “soient un, comme toi, Père, dit-​il, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, pour qu’eux aussi soient en union avec nous, (...) afin qu’ils soient un comme nous sommes un”. Jésus priait-​il pour que tous ses disciples deviennent un seul et même être? Non. Il priait, à l’évidence, pour qu’ils soient unis — comme il l’est avec Dieu — dans la même pensée et dans le même dessein. — Voir 1 Corinthiens 1:10.

      En 1 Corinthiens 3:6, 8, Paul déclare: “Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, (...) celui qui plante et celui qui arrose sont un.” Paul ne voulait pas dire qu’Apollos et lui étaient deux personnes en une, mais qu’ils étaient unis dans le même dessein. Le terme grec traduit ici par “un” (hén) est au neutre; il signifie littéralement “un(e chose)” et indique l’unité dans la coopération. C’est le même terme que Jésus utilise en Jean 10:30 pour décrire les rapports qu’il entretient avec son Père. C’est également le même terme que Jésus emploie en Jean 17:21, 22. Par conséquent, lorsque dans ces divers cas il se sert du mot “un” (hén), c’est une unité de pensée et de dessein que Jésus a en vue.

      À propos de Jean 10:30, Jean Calvin (qui était trinitaire) a dit dans son Commentaire sur le Nouveau Testament, T. II, Évangile selon Jean: “Les docteurs anciens ont grandement abusé de ce passage pour prouver que Jésus Christ est d’une même essence que son Père. Car notre Seigneur Jésus ne dispute point ici de l’unité de la substance, mais de l’accord ou du consentement qu’il a avec son père.”

      Tout de suite après le passage de Jean 10:30, Jésus démontre avec force qu’il n’a pas prétendu, par ces paroles, être Dieu. Aux Juifs qui ont tiré cette conclusion erronée et qui veulent le lapider, il réplique: “À celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous dites: ‘Tu blasphèmes’, parce que j’ai affirmé que je suis le Fils de Dieu.” (Jean 10:31-36, TOB). Non, Jésus n’a pas prétendu être Dieu le Fils, mais le Fils de Dieu.

      S’est-​il ‘fait égal à Dieu’?

      UN AUTRE passage des Écritures est censé établir la Trinité; il s’agit de Jean 5:18. Comme en Jean 10:31-36, les Juifs veulent ici tuer Jésus parce qu’il appelle “Dieu son propre Père, se faisant égal à Dieu”.

      Toutefois, qui dit que Jésus se fait égal à Dieu? Certainement pas lui, car il se défend contre cette fausse accusation dans le verset suivant Jn 5:19: “Jésus reprit donc la parole et leur dit: (...) ‘le Fils ne peut rien faire de lui-​même, qu’il ne le voie faire au Père.’” — Jé.

      Par ces paroles, Jésus montre aux Juifs qu’il n’est pas égal à Dieu et qu’il ne peut donc agir de sa propre initiative. Peut-​on imaginer quelqu’un d’égal au Dieu Tout-Puissant disant qu’il “ne peut rien faire de lui-​même”? (Voir Daniel 4:34, 35.) On constate d’après le contexte qu’aussi bien en Jean 5:18 qu’en Jean 10:30, Jésus se défend contre les fausses accusations des Juifs qui, comme les trinitaires, tirent des conclusions erronées.

      Est-​il “égal à Dieu”?

      EN PHILIPPIENS 2:6, la Bible de Sacy (1846) dit de Jésus: “qui, ayant la forme et la nature de Dieu n’a point cru que ce fût pour lui une usurpation d’être égal à Dieu.” On lit à peu près la même chose dans La Sainte Bible, de David Martin (1879). Certains défenseurs de l’idée selon laquelle Jésus est égal à Dieu utilisent encore de nos jours des versions similaires. Toutefois, remarquez comment d’autres traductions rendent ce verset:

      1908: “quoiqu’il fût en forme de Dieu, loin de s’en prévaloir pour s’égaler à Dieu.” La Sainte Bible, de H. Oltramare.

      1965: “Lui — véritablement de nature divine! n’a jamais eu la suffisance de se faire égal à Dieu.” Das Neue Testament, édition révisée, de Friedrich Pfäfflin.

      1968: “qui, bien qu’étant en forme de Dieu, n’a pas considéré qu’être égal à Dieu était une chose qu’il devait cupidement faire sienne.” La Bibbia Concordata.

      1984: “il possédait depuis toujours la condition divine, mais il n’a pas estimé qu’il devait chercher à se faire de force l’égal de Dieu.” La Bible en français courant.

      1987: “lequel, bien qu’il existât dans la forme de Dieu, n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu.” Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.

      1988: “lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu.” TOB.

      Cependant, certains prétendent que même ces traductions plus fidèles impliquent 1) que Jésus était déjà égal à Dieu, mais qu’il était disposé à renoncer à son rang, ou 2) qu’il n’avait pas besoin d’usurper une égalité qu’il détenait déjà.

      Ralph Martin, dans L’épître de Paul aux Philippiens (angl.), fait sur le grec original le commentaire suivant: “On peut douter, toutefois, que le verbe puisse glisser de son sens réel de ‘ravir’, ‘s’emparer de’, vers celui de ‘retenir’.” Le Commentaire interprétatif du Testament grec (angl.) dit de son côté: “On ne trouve aucun passage où ἁρπάζω [harpazô] ou l’un quelconque de ses dérivés ait le sens de ‘garder’ ou de ‘retenir’. Il semble que ce verbe signifie invariablement ‘ravir, s’emparer de’. Il n’est donc pas permis de glisser du sens véritable, ‘saisir’, vers un autre sens totalement différent, celui de ‘retenir’.”

      Ce qui précède montre à l’évidence que les auteurs de certaines traductions, telles que la Bible de Sacy ou La Sainte Bible, de David Martin, tordent les règles de la langue grecque pour faire valoir leurs vues trinitaires. Loin de suggérer que Jésus jugeait convenable de se faire égal à Dieu, le texte grec de Philippiens 2:6, lorsqu’on le lit d’un œil objectif, affirme exactement le contraire: Jésus ne pensait pas que ce fût convenable.

      Le contexte (Ph 2 versets 3-5, 7, 8, Jé) nous éclaire sur la façon dont on doit comprendre ce Ph 2 verset 6. Paul formule cette exhortation: “Que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi.” L’apôtre prend ensuite l’exemple par excellence, celui de Jésus: “Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus.” Quels “sentiments”? S’agit-​il de ‘ne point croire que ce fût une usurpation d’être égal à Dieu’? Non, cela irait totalement à l’encontre de l’argument développé. Bien plutôt, Jésus, qui ‘estimait Dieu supérieur à soi’, n’a jamais ‘cherché à se faire de force l’égal de Dieu’; au contraire, “il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort”.

      Assurément, ces paroles ne peuvent s’appliquer au Dieu Tout-Puissant. C’est de Jésus Christ qu’il est question ici, Jésus Christ qui illustre parfaitement l’argument de Paul relatif à l’importance de l’humilité et de l’obéissance vis-à-vis de quelqu’un de Supérieur, le Créateur, Jéhovah Dieu.

      “Je Suis”

      EN JEAN 8:58, un certain nombre de traductions, par exemple la Bible de Jérusalem, font dire à Jésus: “Avant qu’Abraham existât, Je Suis.” Jésus enseignait-​il par là, comme l’affirment les trinitaires, qu’il portait le titre “Je Suis”? Cela signifie-​t-​il, comme ils le prétendent, qu’il était le Jéhovah des Écritures hébraïques? En Exode 3:14, on lit en effet dans la Bible Osty: “Dieu dit à Moïse: ‘Je suis qui Je suis.’”

      Exode 3:14 (Osty) applique l’expression “Je suis” à Dieu, comme un titre indiquant qu’il existe vraiment et qu’il accomplit ses promesses. Le Pentateuque et les prophètes, édité par J. Hertz, dit au sujet de cette expression: “Pour les Israélites en captivité, le sens allait en être, ‘Bien qu’Il n’ait pas encore manifesté Son pouvoir envers vous, Il va le faire; Il est éternel et vous rachètera assurément.’ Beaucoup suivent aujourd’hui Rashi [exégète biblique et talmudique français] en traduisant cette phrase [Exode 3:14] par: ‘Je serai ce que je serai.’”

      L’expression que l’on trouve en Jean 8:58 est totalement différente de celle qui figure en Exode 3:14. Jésus ne l’emploie pas comme un nom ou un titre, mais afin d’expliquer sa préexistence. Voyez du reste comment certaines versions de la Bible rendent Jean 8:58:

      1898: “Avant qu’Abraham fût, j’étais.” La Sainte Bible, version d’Ostervald.

      1935: “J’existais avant qu’Abraham fût né!” The Bible—An American Translation, de J. Smith et E. Goodspeed.

      1965: “Avant qu’Abraham fût né, j’étais déjà celui que je suis.” Das Neue Testament, de Jörg Zink.

      1981: “J’étais vivant avant qu’Abraham fût né!” The Simple English Bible.

      1987: “Avant qu’Abraham soit venu à l’existence, j’étais.” Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.

      Par conséquent, le véritable sens du texte grec est que le fils “premier-né” de Dieu, Jésus, qui a été créé, existait bien avant la naissance d’Abraham. — Colossiens 1:15; Proverbes 8:22, 23, 30; Révélation 3:14.

      Une fois encore, le contexte atteste que c’est ainsi qu’il faut comprendre ce passage. Les Juifs veulent lapider Jésus parce qu’il affirme avoir “vu Abraham” alors que, d’après eux, il n’a pas encore 50 ans (Jn 8 verset 57). Il est donc naturel que Jésus les renseigne sur son âge. Aussi leur dit-​il: “Avant qu’Abraham soit venu à l’existence, j’étais.”

      “La Parole était Dieu”

      LA BIBLE de Jérusalem rend Jean 1:1 de cette manière: “Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.” Selon les trinitaires, ce passage signifie que “le Verbe” ou “la Parole” (grec ho logos) qui est venu sur la terre en la personne de Jésus Christ était le Dieu Tout-Puissant lui-​même.

      Une fois de plus, on remarque que c’est le contexte qui permet d’avoir une compréhension exacte des Écritures. La Bible de Jérusalem, elle-​même, dit que “le Verbe était avec Dieu”. (C’est nous qui soulignons.) Celui qui est “avec” quelqu’un ne peut pas être ce quelqu’un. En accord avec ce raisonnement, la Revue de littérature biblique (angl.), éditée par le jésuite Joseph Fitzmyer, fait observer que si on interprétait la dernière partie de Jean 1:1 comme signifiant “le” Dieu, cela “contredirait la proposition précédente”, qui dit que le Verbe était avec Dieu.

      Voici comment d’autres traductions rendent cette partie du verset:

      1808: “et la parole était dieu.” The New Testament in an Improved Version.

      1864: “et dieu était la parole.” The Emphatic Diaglott, traduction interlinéaire de Benjamin Wilson.

      1928: “et le Verbe était un être divin.” La Bible du Centenaire, L’Évangile selon Jean, Maurice Goguel.

      1935: “et la Parole était divine.” The Bible — An American Translation, J. Smith et E. Goodspeed.

      1946: “et d’espèce divine était la Parole.” Das Neue Testament, Ludwig Thimme.

      1963: “et la Parole était dieu.” Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.

      1975: “et dieu (ou d’espèce divine) était la Parole.” Das Evangelium nach Johannes, Siegfried Schulz.

      1978: “et d’espèce divine était le Logos.” Das Evangelium nach Johannes, Johannes Schneider.

      En Jean 1:1, on trouve deux fois le nom commun grec théos (dieu). Dans le premier cas, il désigne le Dieu Tout-Puissant, avec qui était la Parole (“et la Parole [logos] était avec Dieu [forme de théos]”). Ce premier théos est précédé de ton (le), forme de l’article défini grec qui se rapporte à un être distinct, en l’occurrence le Dieu Tout-Puissant (“et la Parole était avec [le] Dieu”).

      D’un autre côté, il n’y a pas d’article devant le deuxième théos. Ainsi, on pourrait traduire littéralement: “et dieu était la Parole.” Cependant, nous avons vu que nombre de versions rendent ce second théos (qui est ici un nom commun attribut) par “un être divin”, “divin” ou “dieu”. Qu’est-​ce qui les autorise à le faire?

      Le grec koïnê possédait un article défini (“le”, “la”, “les”), mais pas d’article indéfini (“un[e]”, “des”). Quand donc un nom commun attribut n’est pas précédé de l’article défini, il peut, selon le contexte, être indéfini.

      D’après la Revue de littérature biblique, ces expressions, “où un attribut sans article précède le verbe, expriment essentiellement l’attribution d’une qualité”. Comme le constate cette publication, cela indique que le logos peut être comparé à un dieu. On lit encore dans cet ouvrage à propos de Jean 1:1: “La force qualitative de l’attribut est tellement importante que le nom commun [théos] ne peut être considéré comme défini.”

      Par conséquent, ce que Jean 1:1 met en lumière, c’est la qualité de la Parole: le fait qu’elle est “divine”, qu’elle est “dieu”, mais non le Dieu Tout-Puissant. Cette conclusion est conforme au reste de la Bible, qui montre que Jésus, appelé ici “la Parole” en raison de son rôle de Porte-parole de Dieu, est un être subordonné et obéissant, qu’il a été envoyé sur la terre par quelqu’un de supérieur à lui, le Dieu Tout-Puissant.

      Il existe nombre de versets bibliques où le nom, sans article dans le texte grec, est manifestement attribut; ce que les traducteurs montrent bien, parfois, lorsque le français le demande, en faisant précéder ce nom de l’article indéfini “un” (ou “une”). Ce procédé de traduction permet d’évoquer la caractéristique ou la qualité du sujet. Par exemple, en Marc 6:49, quand les disciples de Jésus le virent marcher sur l’eau, ils “crurent que c’était un fantôme”. (Jé.) Pareillement, Jean 1:1 montre que la Parole n’est pas “Dieu”, mais que, ayant l’attribut de la divinité, elle est “divine”, ou “un être divin”.

      Joseph Thayer, théologien et bibliste qui a participé à la traduction de l’American Standard Version, a déclaré sans ambiguïté: “Le logos était divin, non l’Être divin lui-​même.” Quant au jésuite John McKenzie, il a écrit dans son Dictionnaire de la Bible (angl.): “Une traduction rigoureuse de Jn 1:1 donne ceci: ‘(...) la parole était un être divin.’”

      La grammaire est respectée

      POUR certaines personnes, ces traductions ne tiennent pas compte d’une règle de grammaire du grec koïnê énoncée, en 1933, par l’helléniste E. Colwell. Selon lui, en grec, un nom attribut “porte l’article [défini] lorsqu’il suit le verbe; s’il précède le verbe, il n’est pas accompagné de l’article [défini]”. Cet auteur veut dire par là que lorsqu’un nom commun attribut précède le verbe, il faut le considérer comme s’il était effectivement accompagné de l’article défini (“le”, “la”, “les”). En Jean 1:1, le second nom commun (théos), qui est attribut, précède le verbe: “et [théos] était la Parole.” Par conséquent, d’après Colwell, Jean 1:1 devrait se lire ainsi: “et [le] Dieu était la Parole.”

      Considérons l’exemple que l’on trouve en Jean 8:44. Jésus dit ici à propos du Diable: “Ce fut un homicide.” Comme en Jean 1:1, dans le grec, le nom commun attribut (“homicide”) précède le verbe (“fut”). Il n’y a pas d’article indéfini devant ce mot, car l’article indéfini n’existait pas en grec koïnê. Toutefois, la plupart des traductions ajoutent l’article “un”, parce qu’il est requis par la grammaire grecque aussi bien que par le contexte et par la langue française. — Voir Marc 11:32; Jean 4:19; 6:70; 9:17; 10:1.

      Colwell a dû reconnaître cette caractéristique du nom commun attribut, car il dit: “Dans cette position, il est indéfini [“un(e)” ou “des”] seulement si le contexte l’exige.” Il a donc admis le fait que, lorsque le contexte l’exige, le traducteur peut introduire un article indéfini devant le nom commun pour montrer qu’il s’agit d’un attribut.

      Se trouve-​t-​on dans le même cas en Jean 1:1? Oui, car le témoignage de la Bible dans son entier prouve que Jésus, bien qu’ayant l’attribut de la divinité, n’est pas le Dieu Tout-Puissant. Par conséquent, ce qui doit guider le traducteur dans de tels cas, c’est, non pas la règle discutable de Colwell, mais le contexte. Nombre de biblistes, qui traduisent le deuxième théos de Jean 1:1 par “(d’essence) divine”, “un être divin”, “divin” ou “dieu”, rejettent la règle artificielle de Colwell— comme le fait la Parole de Dieu elle-​même.

      Pas de contradiction

      LE FAIT que Jésus Christ soit “dieu” contredit-​il l’enseignement biblique selon lequel il n’existe qu’un seul Dieu? Non, car la Bible utilise parfois ce terme pour désigner des créatures puissantes. On lit en Psaume 8:5: “Tu te mis aussi à le [l’homme] faire de peu inférieur à ceux qui sont semblables à Dieu [hébreu ʼèlohim]”, c’est-à-dire les anges. Lorsqu’il a répondu aux Juifs qui l’accusaient de se faire passer pour Dieu, Jésus a dit: “[La loi] a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu fut adressée”, c’est-à-dire des juges humains (Jean 10:34, 35, Jé; Psaume 82:1-6). Même Satan, en 2 Corinthiens 4:4, est appelé “le dieu de ce système de choses”.

      La position de Jésus est bien supérieure à celle des anges, des humains imparfaits ou de Satan. Par conséquent, puisque ceux-ci sont appelés “dieux”, c’est-à-dire puissants ou forts, Jésus peut lui aussi être “dieu”. En raison de la position unique qu’il occupe par rapport à Jéhovah, Jésus est un “Dieu fort”. — Jean 1:1; Ésaïe 9:6.

      Cependant, la majuscule dans ce titre, “Dieu fort”, n’indique-​t-​elle pas que Jésus est en quelque manière égal à Jéhovah Dieu? Non, car selon la prophétie d’Ésaïe, ce n’est qu’un des quatre noms par lesquels Jésus devait être appelé, et ces quatre noms portent une majuscule en français. De plus, bien que Jésus soit appelé “fort”, un seul est “Tout-Puissant”. Appeler Jéhovah Dieu “Tout-Puissant” n’aurait pas beaucoup de sens s’il n’existait pas d’autres êtres appelés dieux, mais occupant une position inférieure.

      On peut lire dans le Bulletin de la bibliothèque John Rylands (Angleterre) que, selon le théologien catholique Karl Rahner, alors que théos est utilisé dans des passages tels que Jean 1:1 pour désigner le Christ, “dans aucun de ces cas ‘théos’ n’est employé de façon à identifier Jésus avec celui qui, ailleurs dans le Nouveau Testament, est appelé ‘ho Théos’, autrement dit le Dieu suprême”. Cette publication ajoute: “Si les rédacteurs du Nouveau Testament jugeaient vraiment indispensable pour les fidèles de confesser Jésus comme ‘Dieu’, comment expliquer que le Nouveau Testament ne parle presque pas de ce genre de confession?”

      L’apôtre Thomas, quant à lui, n’a-​t-​il pas dit à Jésus: “Mon Seigneur et mon Dieu!” (Jean 20:28)? Pour Thomas, Jésus était comme un “dieu”, surtout dans les circonstances miraculeuses qui l’ont amené à s’exprimer de cette façon. Certains biblistes pensent que, sous le coup de l’émotion, Thomas a tout simplement poussé une exclamation de surprise; qu’il se trouvait devant Jésus mais s’adressait à Dieu. Quoi qu’il en soit, Thomas ne croyait pas que Jésus fût le Dieu Tout-Puissant, car tous les apôtres, lui y compris, savaient que Jésus n’avait jamais prétendu être Dieu; au contraire, il avait enseigné que Jéhovah est “le seul vrai Dieu”. — Jean 17:3.

      Là encore, le contexte nous est d’un grand secours. Quelques jours auparavant, Jésus, ressuscité, avait dit à Marie Madeleine d’aller rapporter ces paroles aux disciples: “Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.” (Jean 20:17). Bien que Jésus ait été ressuscité esprit puissant, Jéhovah était toujours son Dieu. Du reste, même après avoir été glorifié, Jésus, ainsi que le montre le dernier livre de la Bible, continua à parler de Jéhovah comme de son Dieu. — Révélation 1:5, 6; 3:2, 12.

      Trois versets seulement après l’exclamation de Thomas, Jean 20:31 éclaircit la question en disant: “Ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu”, non le Dieu Tout-Puissant. Loin de désigner un des membres mystérieux d’une Trinité, le terme “Fils” doit ici être pris au sens littéral et indiquer un lien naturel.

      En harmonie avec la Bible

      LES défenseurs de la Trinité s’appuient sur d’autres textes encore. Toutefois, ces passages présentent un point commun avec ceux que nous venons de considérer: étudiés attentivement, ils ne prouvent en rien la Trinité. Ainsi, lorsqu’on examine des textes censés établir la Trinité, on doit se demander: l’interprétation qui en est donnée est-​elle en harmonie avec l’enseignement que l’on trouve tout au long des Écritures et selon lequel Jéhovah seul est le Dieu suprême? Si ce n’est pas le cas, on a affaire à une interprétation erronée.

      Souvenons-​nous qu’il n’existe pas un seul texte prouvant que Dieu, Jésus et l’esprit saint sont un au sein d’une mystérieuse Divinité. Nul passage des Écritures ne dit qu’ils sont tous trois égaux en substance, en puissance et en éternité. La Bible, au contraire, ne cesse d’affirmer que Jéhovah, le Tout-Puissant, est le seul Dieu suprême, que Jésus est son Fils, qu’il a créé, et que l’esprit saint est la force agissante de Dieu.

      [Entrefilet, page 24]

      “Les docteurs anciens ont grandement abusé de ce passage [Jean 10:30] pour prouver que Jésus Christ est d’une même essence que son Père.” — Commentaire sur le Nouveau Testament, T. II, Évangile selon Jean, de Jean Calvin.

      [Entrefilet, page 27]

      Celui qui est “avec” quelqu’un ne peut pas être ce quelqu’un.

      [Entrefilet, page 28]

      “Le logos était divin, non l’Être divin lui-​même.” — Joseph Thayer, bibliste.

      [Illustrations, page 24, 25]

      Jésus a prié Dieu pour que ses disciples “soient un”, comme le Père et lui sont un.

      [Illustration, page 26]

      Jésus a montré aux Juifs qu’il n’était pas égal à Dieu en disant qu’il ne pouvait ‘rien faire de lui-​même qu’il ne l’ait vu faire au Père’.

      [Illustrations, page 29]

      Puisque la Bible appelle des humains, des anges, et même Satan, “dieux”, ou forts, Jésus qui, dans les cieux, occupe une position supérieure à la leur, peut à juste titre être appelé “dieu”.

  • Adorons Dieu comme il le veut
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Adorons Dieu comme il le veut

      JÉSUS a prié Dieu en ces termes: “Ceci signifie la vie éternelle: qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” (Jean 17:3). De quelle connaissance était-​il question? Selon les propos de Paul, “Dieu (...) veut que toutes sortes d’hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance exacte de la vérité”. (1 Timothée 2:4.) La version Parole vivante rend ainsi la fin de ce passage: “et parviennent à une parfaite connaissance de la vérité [divine].”

      Ainsi, Dieu veut que nous ayons une connaissance exacte de sa personne et de ses desseins, une connaissance conforme à la vérité divine. La Parole de Dieu, la Sainte Bible, est la source de cette vérité (Jean 17:17; 2 Timothée 3:16, 17). Celui qui, grâce à la Bible, apprend à connaître Dieu avec exactitude se garde désormais de ressembler aux personnes dont parle Romains 10:2, 3, qui avaient “du zèle pour Dieu, mais non selon la connaissance exacte”; ou aux Samaritains, auxquels Jésus a dit: “Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez pas.” — Jean 4:22.

      Par conséquent, si nous recherchons l’approbation de Dieu, nous devons nous poser les questions suivantes: Que dit Dieu de lui-​même? Comment, lui, veut-​il être adoré? Quels sont ses desseins à lui, et comment peut-​on s’y conformer? Si nous possédons une connaissance exacte de la vérité, nous pourrons répondre à ces questions. Alors nous serons en mesure d’adorer Dieu comme il le veut.

      Veillons à ne pas déshonorer Dieu

      “CEUX qui m’honorent, je les honorerai”, dit Dieu (1 Samuel 2:30). Celui qui déclare que Dieu a un égal honore-​t-​il Dieu? Honore-​t-​il Dieu, celui qui, comme le fait la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.), appelle Marie “la mère de Dieu”, la “Médiatrice (...) entre le Créateur et Ses créatures”? Non, car ces déclarations insultent Dieu. Personne n’égale Dieu; et il n’a pas eu de mère, puisque Jésus n’est pas Dieu. En outre, il n’y a pas de “Médiatrice”, car Dieu a désigné un “seul médiateur entre Dieu et les hommes”, Jésus. — 1 Timothée 2:5; 1 Jean 2:1, 2.

      Il ne fait pas de doute que la doctrine de la Trinité égare les gens quant à la véritable position de Dieu. Elle les empêche d’avoir une connaissance exacte du Souverain de l’univers, Jéhovah Dieu, et de l’adorer comme il le veut. Or, ainsi que l’a fait observer le théologien Hans Küng, “pourquoi vouloir ajouter quoi que ce soit à l’unité et [à] l’unicité [de Dieu], ce qui ne peut que diluer ou infirmer le concept de l’unité et de l’unicité”? C’est pourtant ce qu’a fait la doctrine de la Trinité.

      Ceux qui croient à la Trinité “n’ont pas jugé bon de garder Dieu dans la connaissance exacte”. (Romains 1:28.) Paul ajoute dans ce verset: “Dieu les a livrés à une mentalité désapprouvée, pour faire ce qui ne convient pas.” Les versets 29 à 31 Rm 1:29-31 énumèrent quelques-unes de ces choses qui ‘ne conviennent pas’: ‘le meurtre, la querelle, l’infidélité aux engagements pris, le manque d’affection naturelle, l’absence de pitié.’ Ces choses sont pratiquées par les religions qui acceptent la Trinité.

      Par exemple, les partisans de la Trinité ont souvent persécuté et sont allés jusqu’à tuer ceux qui refusaient de croire à cette doctrine. Plus grave encore: ils ont même tué, au cours des guerres, d’autres trinitaires. Voilà vraiment une chose qui “ne convient pas”: que des catholiques tuent d’autres catholiques, des orthodoxes d’autres orthodoxes, des protestants d’autres protestants, et tout cela au nom du même Dieu trinitaire!

      Pourtant, le message de Jésus est clair: “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” (Jean 13:35). Les Écritures disent également: “Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont manifestes en ceci: quiconque ne pratique pas la justice n’est pas issu de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère.” La Bible assimile ceux qui tuent leurs frères dans la foi à “Caïn qui était issu du méchant [Satan] et qui égorgea son frère”. — 1 Jean 3:10-12.

      Ainsi, l’enseignement de doctrines confuses au sujet de Dieu est à l’origine d’actions qui violent ses lois. Oui, ce qui est arrivé au sein de la chrétienté tout entière correspond à l’analyse du théologien danois Søren Kierkegaard: “La chrétienté a aboli le christianisme sans bien s’en rendre compte.”

      La condition spirituelle des membres de la chrétienté est conforme à ce qu’a dit l’apôtre Paul: “Publiquement ils déclarent connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, car ce sont des gens détestables, désobéissants et non approuvés pour quelque œuvre bonne que ce soit.” — Tite 1:16.

      Bientôt, Dieu va mettre fin à l’actuel système de choses méchant et il va demander des comptes à la chrétienté trinitaire. Elle sera jugée coupable, car elle déshonore Dieu par les actions qu’elle commet et les doctrines qu’elle enseigne. — Matthieu 24:14, 34; 25:31-34, 41, 46; Révélation 17:1-6, 16; 18:1-8, 20, 24; 19:17-21.

      Rejetons la Trinité

      IL N’EST pas possible de transiger avec les vérités divines. Par conséquent, pour adorer Dieu comme il le veut, il faut rejeter la Trinité. Cette doctrine est en effet contraire à la foi et à l’enseignement des prophètes, de Jésus, des apôtres et des premiers chrétiens. Elle est contraire à ce que Dieu dit de lui-​même dans sa Parole: “Je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre, Dieu, et personne n’est semblable à moi.” — Ésaïe 46:9, Jé.

      Cela ne sert pas Dieu que de le présenter de façon confuse et mystérieuse. Au contraire, plus la personne et les desseins de Dieu sont flous dans l’esprit des gens, plus l’adversaire de Dieu, Satan le Diable, le ‘dieu de ce monde’, y trouve son intérêt. C’est lui qui est à l’origine des fausses doctrines qui ‘aveuglent l’esprit des incrédules’. (2 Corinthiens 4:4.) Quant aux responsables religieux de la chrétienté, qui veulent maintenir leur emprise sur les foules, ils trouvent eux aussi leur avantage dans le dogme de la Trinité, car ils font croire aux hommes que seuls les théologiens peuvent le comprendre. — Voir Jean 8:44.

      La connaissance exacte de Dieu est d’un grand réconfort. Elle nous libère des enseignements qui sont en contradiction avec la Parole de Dieu, et des religions apostates. Aussi Jésus a-​t-​il dit: “Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera.” — Jean 8:32.

      Si nous honorons en Dieu l’Être suprême et que nous l’adorions comme il le veut, nous pouvons éviter le jugement qu’il va bientôt faire exécuter sur la chrétienté apostate et espérer bénéficier de sa faveur lorsque ce système de choses disparaîtra: “Le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.” — 1 Jean 2:17.

      [Illustration, page 31]

      Cette sculpture, plusieurs fois centenaire, que l’on trouve en France, représente le couronnement de la “vierge” Marie par la Trinité. La croyance à la Trinité est à l’origine de la vénération de Marie, “Mère de Dieu”.

  • Source des photographies
    Doit-on croire à la Trinité ?
    • Source des photographies

      Sont indiqués le lieu, la page et le numéro:

      Église de Tagnon, France, page 10 (7).

      Collégiale de Montréal, Yonne, France, page 31.

      Musée des Beaux-Arts de Troyes, page 2 (droite).

      Musée du Louvre, Paris, page 10 (1) (3).

      Musée Guimet, Paris, page 10 (5).

      Musées Nationaux, France, page 10 (2).

      Museo Bardini, Florence, page 10 (8).

      Museo Egizio, Turin, page 2 (gauche).

      Scala New York/Florence, page 8.

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