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IntroductionPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Introduction
Une bénédiction de Dieu! Tel est le fervent désir de millions d’hindous, de jaïna et de sikh. Pour obtenir cette bénédiction, ils accomplissent chaque jour des actes de dévotion et d’adoration. Avez-vous ce même désir sincère?
2 Les sages de l’Inde enseignent depuis fort longtemps l’importance des bénédictions divines. Par exemple, dans le Brahmâ-Purâna, ils posent ces questions: “Quelle divinité un dévot qui désire accéder à la délivrance doit-il adorer (...)? Par quoi accède-t-on à la félicité absolue? (...) Qui est le dieu des dieux1?” Gurû Nânak a plus tard posé une question similaire: “Comment l’homme peut-il devenir véritable aux yeux de Dieu2?” À l’évidence, si nous trouvons la réponse à ces questions, de grandes bénédictions s’offrent à nous et à notre famille.
3 La Bhagavad-Gîtâ nous dit que Dieu nous demande seulement une offrande de notre amour. “La dévotion pure permet seule d’atteindre Dieu, le Seigneur suprême, plus grand que tous3.” Un commentaire de la Bhagavad-Gîtâ va dans le même sens: “Le service de dévotion consiste (...) à servir le Seigneur avec cet amour pur, qui est la meilleure voie pour tous les êtres4.” Nous pouvons certainement souscrire à cette pensée, mais reste à savoir quelles instructions Dieu nous a données pour nous guider sur le chemin de la dévotion véritable.
4 Cette brochure se propose de vous guider vers la révélation que Dieu lui-même fait de sa personne, afin que vous puissiez l’adorer en amour et en vérité. Elle raconte la recherche de la Śhruti, ou écritures inspirées de Dieu, et explique ce que vous devez faire pour figurer parmi les millions de personnes qui tirent profit dès à présent des enseignements qu’elle contient et reçoivent des bénédictions de Dieu. Puisse Dieu vous guider, ainsi que votre famille, dans votre recherche de bénédictions éternelles et de bonheur, et qu’il en soit glorifié!
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Aimer Dieu en actes et en véritéPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 1
Aimer Dieu en actes et en vérité
“Deviens Mon dévot, offre-Moi ton hommage, voue-Moi ton adoration”, dit la divinité dans la Bhagavad-Gîtâ. Elle appelle cela ‘la plus secrète part du savoir’ dans le domaine de la religion suprême1. Mais comment pouvons-nous manifester notre amour et notre dévotion pour Dieu?
2 Selon Swâmî Sarvepalli Râdhâkrishnan, ‘la dévotion signifie l’obéissance à la volonté divine’, car toute autre chose que nous pourrions offrir à Dieu lui appartient déjà2. De même, Gurû Nânak déclare que celui qui ‘entend, obéit et aime Dieu en son cœur’ a plus de mérite que celui qui se contente de faire l’aumône ou de pratiquer l’ascétisme3.
3 Êtes-vous d’accord avec ces déclarations? La plupart des personnes sincères le seront. Seulement, pour être en mesure d’obéir à Dieu, il nous faut savoir quelle est sa volonté. Mais où chercher la vérité divine?
La vérité est-elle révélée par le Soi?
4 Certains sages hindous soutiennent que la vérité spirituelle se tient dans le cœur de chaque être et se révèle par les pratiques méditatives du yoga ou par le chant des mantra. D’un autre côté, Swâmî Satprakashananda admet que la méditation sans connaissance préalable de Dieu “est susceptible d’être influencée par l’imagination, qui ne peut éliminer l’ignorance et révéler la Vérité4”.
5 Mettant l’accent sur les limites du raisonnement humain, Swâmî Vivekânanda déclare: “[Ces] questions — y a-t-il une âme immortelle? (...) existe-t-il une intelligence suprême qui dirige notre univers? — dépassent notre entendement. La raison ne peut absolument pas répondre à ces questions. (...) Pourtant, ces questions sont de la plus haute importance pour nous. Laissées sans réponses satisfaisantes, elles enlèvent tout sens à notre vie5.” Où faut-il donc se tourner, puisque nous ne pouvons répondre à ces questions par le raisonnement humain?
Les Écritures sacrées
6 Les plus respectés des sages hindous ont toujours été d’accord pour dire que c’est par l’écriture que Dieu révèle sa vérité. Sankaracarya déclare: “L’écriture est la seule source de vérités sur le suprasensible6.” On lit dans la Gîtâ: “Ce qu’est ton devoir et ce qu’il n’est pas, sache donc le déterminer à la lumière des principes que donnent les Écritures. Connaissant ces lois, agis de manière à graduellement t’élever7.”
7 Tout comme une abeille à la recherche de nectar doit trouver une fleur, ainsi celui qui aime Dieu doit s’efforcer de découvrir Sa vérité. Swâmî Prabhavananda abonde dans ce sens: “Dieu est, par-dessus tout, vérité. Pour cette raison, l’homme qui aime la vérité doit en fin de compte aimer Dieu; l’homme qui n’aime pas la vérité n’aimera jamais Dieu8.”
8 Dans votre recherche de la vérité, pouvez-vous vous contenter de vos propres intuitions? Pourquoi ne pas aller au-delà et examiner l’écriture? Seulement, il existe de nombreux textes sacrés qui prétendent venir de Dieu. Comment identifier celui qui contient Sa vérité?
[Encadré, page 5]
Les rituels peuvent-ils parfaire notre amour pour Dieu?
“Il ne faut pas confondre la [gauni bhakti] avec ces rituels similaires que sont la récitation des noms de Dieu, les hymnes, les prières et le culte des adeptes du Sentier du Désir. (...) Ils attendent des bienfaits tangibles en échange de leur adoration. L’amour ne peut naître d’un tel marchandage.” — Hinduism at a Glance, Swâmî Nirvédânanda, 1979, page 94.
[Illustration, page 4]
L’homme est-il capable de déterminer par lui-même comment il faut servir Dieu?
[Illustration, page 5]
“L’écriture est la seule source de vérités sur le suprasensible.”
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Comment identifier la vérité venant de Dieu?Pourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 2
Comment identifier la vérité venant de Dieu?
Comment faire la part entre la parole de Dieu et la parole des hommes, en fait comment distinguer le vrai du faux? Pour prendre un exemple, si nous doutons des poids qu’utilise un marchand pour peser la marchandise, n’allons-nous pas vérifier si ces poids portent les poinçons officiels d’étalonnage? De la même manière, si nous voulons adorer notre Auteur en amour et en vérité, il nous faut vérifier les enseignements de base des textes sacrés.
2 Comme nous l’avons vu, seul Dieu peut satisfaire nos besoins spirituels; les écrits qui viennent de lui doivent donc en toute logique magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet, comme par exemple: “Qui est Dieu? Pourquoi nous a-t-il créés? Comment devrions-nous l’adorer? Pourquoi y a-t-il tant de souffrances sur la terre? La famille humaine vivra-t-elle un jour un bonheur durable dans la fraternité?” Ces questions élémentaires nous concernent tous. Quelle réponse Dieu y apporte-t-il?
3 Des parents pleins d’amour ne négligeront jamais les besoins d’un de leurs enfants. De même, il est normal de la part de Dieu de mettre ses écrits sacrés à la disposition de tous les membres de la famille humaine. Si par exemple ces textes n’existaient qu’en sanskrit ou en gurmukhî, tout le monde ne pourrait pas en bénéficier.
4 Un bon père de famille, même s’il a une solide instruction, se met toujours à la portée de ses enfants quand il s’adresse à eux. Pareillement, les écrits venant de Dieu doivent être faciles à comprendre. Paul, un prédicateur du Ier siècle de notre ère, disait: “Je préfère ne dire que cinq paroles intelligibles et qui instruisent les autres, que de déclamer des milliers de mots incompréhensibles dans une langue inconnue.” — 1 Corinthiens 14:19, Kuen.
5 Nous détestons qu’on nous trompe ou qu’on nous mente. À l’inverse, nous nous sentons attirés par des personnes qui expriment la vérité. L’honnêteté engendre un sentiment de confiance. Puisque notre sens du bien et du mal nous vient de notre Auteur, ce dernier ne peut commettre de mensonge quand il parle. Nous partons du principe qu’il enseigne des doctrines et des règles morales véridiques, et qu’il dit juste quand il évoque des événements historiques.
6 Partant, comment devrions-nous considérer des écrits qui font passer des mythes pour de l’histoire? Comme nous le verrons plus loin, à la différence de la vérité, les mythes se contredisent souvent et décrivent parfois Dieu comme un être sujet à des faiblesses ou immoral. La parole de Dieu doit être exempte de tout mythe.
7 De nombreuses personnes prennent les augures, jettent des sorts ou consultent des médiums. Les esprits invoqués en secret au moyen de ces pratiques s’attaquent souvent à des innocents, même à des enfants. Dieu, lui, n’est pas méchant; comment pourrait-il donc être l’auteur d’écrits qui traitent de telles formes de démonisme? Les révélations du vrai Dieu sont sans exception exemptes de démonisme.
8 Il est également possible de déterminer si un écrit est d’origine divine ou humaine en observant ses effets sur la vie de ceux qui suivent ses enseignements. Sont-ils vertueux, honnêtes et travailleurs, où sont-ils fourbes, malhonnêtes et corrompus? S’occupent-ils avec affection et amour de leur famille, ou tiennent-ils pour normal que les femmes ou d’autres personnes soient maltraitées? Connaissent-ils Dieu personnellement, tel un ami, ou sont-ils uniquement dominés par les chefs religieux? Si un livre est d’origine divine, il doit offrir des solutions à nos problèmes et exercer une saine influence sur notre vie.
9 Réunies, ces sept conditions constituent la norme qui permet d’évaluer tous les écrits sacrés. Si un livre satisfait à toutes ces conditions, alors on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il vient bien de Dieu!
10 Examinons donc à présent divers textes sacrés à la lumière de ces conditions. Rappelons-nous que nous recherchons la direction de Dieu. Notre Auteur, à l’image d’un père qui prend soin de sa famille, désire pour sa part que nous connaissions sa volonté afin de l’aimer et de l’adorer.
[Encadré, page 7]
Des critères à prendre en considération
Tandis que vous examinez cette brochure, efforcez-vous de déterminer dans quelle mesure les textes sacrés répondent à tout ou partie des sept critères fondamentaux suivants:
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Être à la disposition de tous.
3. Être faciles à comprendre.
4. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
5. Être exempts de tout mythe.
6. Être exempts de démonisme.
7. Offrir des solutions à nos problèmes et exercer une saine influence sur notre vie.
[Illustration, page 6]
En cas de litige avec un marchand, on vérifie que ses poids portent les poinçons officiels d’étalonnage. Qu’est-ce qui permet d’établir que des écrits viennent bien de Dieu?
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Les écrits sacrés de l’IndePourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 3
Les écrits sacrés de l’Inde
GURÛ NÂNAK ET LE GURÛ GRANTH SÂHIB
D’après le Gurû Granth Sâhib, Gurû Nânak, fondateur de la religion sikh, n’a jamais reconnu pleinement l’autorité des écritures hindoues, car il contestait les cérémonies védiques, le système des castes et le culte polythéiste. Toutefois, établissant l’origine des croyances de Nânak, l’auteur sikh Khushwant Singh écrit: “Même une lecture superficielle de ses hymnes révèle l’influence du Rig-Veda, des Upanishad et de la Bhagavad-Gîtâ.” Ainsi, pour comprendre le Gurû Granth Sâhib, il nous faut examiner les sources des enseignements qu’il expose: les Veda, les Upanishad et la Bhagavad-Gîtâ. — The Sikh Gurus and the Sikh Religion, Anil Chandra Banerjee, 1983, pages 133, 134.
LA BRÂHMÎ — ÉCRITURE PRIMITIVE DE L’INDE
Les écritures des langues indiennes, tels le sanskrit, l’hindi, le pendjabi, le marathe, le malayalam, le tamoul et le bengali, se sont “toutes développées à partir de la brâhmî, l’écriture employée par l’empereur Ashoka au IIIe siècle avant notre ère, dans les plus anciennes inscriptions indiennes qui nous sont parvenues”. — Indian Manuscripts, The British Library, 1977, page 1.
“La brâhmî, prototype traditionnel de toutes les écritures indo-aryennes, remonte peut-être au VIIIe ou au VIIe siècle avant J.-C.” — A Dictionary of Hinduism, Margaret et James Stutley, 1977, page 267.
LES VEDA
Les plus anciens hymnes que sont les quatre Veda (Rig-Veda, Yajur-Veda, Sâma-Veda et Atharva-Veda) ont été composés il y a quelque 3 000 ans et ont été transmis par voie orale de maître à élève. “Ce n’est qu’au XIVe siècle ap. J.-C. que les Veda ont été couchés par écrit.” — A History of India, P. Saratkumar, 1978, page 24.
LES UPANISHAD
Plus d’une centaine de traités de philosophie et de mysticisme hindous ont été composés il y a environ 2 500 ans. “Bien que les plus anciennes Upanishad aient été compilées vers 500 avant J.-C., on a continué à en écrire plus tardivement, alors que l’Inde était déjà marquée par le mahométisme.” — A History of Indian Philosophy, Surendranath Dasgupta, édition indienne 1975, volume 1, page 39.
LES PURÂNA
Catégorie d’écrits sanskrits traitant de légendes anciennes et de mythologie hindoue. “Aucun des dix-huit grands Purâna n’est antérieur à l’âge des Gupta (320-480 ap. J.-C.), bien qu’en large partie les récits légendaires soient plus anciens.” — Hinduism, Margaret Stutley, 1985, page 37.
MAHÂVÎRA ET LES ÂGAMA
Les enseignements recueillis dans les écrits jaïna, collectivement appelés âgama, sont attribués pour partie à Mahâvîra et à ses disciples. D’où leur enseignement était-il tiré?
Selon Epics, Myths and Legends of India (P. Thomas, 1980, page 132), “la philosophie du jaïnisme trouve principalement son inspiration dans le système athée du Sânkhya”. La philosophie du Sânkhya (ou Sâmkhya), quant à elle, s’inspire des Upanishad et enseigne que la délivrance de la souffrance et du cycle des renaissances peut être acquise par une conduite droite et des pratiques ascétiques. Pour comprendre les croyances des jaïna, il nous faut donc en examiner la source: les Upanishad.
LE GURÛ GRANTH SÂHIB
Collection réunissant près de 6 000 hymnes composés par différents gurû sikh, ainsi que des textes mystiques hindous et musulmans. “Le Gurû Granth a été compilé par le cinquième gurû des sikh, Arjun, en 1604 ap. J.-C.” — Sri Guru Granth Sahib, traduction anglaise de Gopal Singh, 1987, volume 1, page XVIII.
LES RÉCITS ÉPIQUES
Le Rāmāyaṇa raconte l’histoire de Râma, prince qui en vint à régner depuis la capitale, Ayodhyâ, dans le nord de l’Inde, et fut déifié comme le septième avatâra de Vishnu.
Le Mahābhārata décrit la lutte pour la domination de l’Inde du Nord opposant deux familles il y a quelque 3 000 ans.
“Les compilations du Rāmāyaṇa par Vâlmîki ainsi que du Mahābhārata par Vyâsa se sont probablement achevées entre l’an 500 av. J.-C. et l’an 200 ap. J.-C., le premier dans la première moitié de cette période et le dernier dans la seconde moitié.” — Advanced History of India, K. Nilakanta Sastri et G. Srinivasachari, 1982, page 59.
LES ÂGAMA
Écrits jaïna compilés en sanskrit et en prâkrit sur la vie et les enseignements de Mahâvîra, qui vécut il y a plus de 2 400 ans. “Le canon des écritures des śhvetâmbara, qui ne reçut sa forme définitive qu’aux environs de l’an 500 ap. J.-C., consiste approximativement en 45 textes classés en six groupes.” — Abingdon Dictionary of Living Religions, publié par Keith Crim, 1981, page 371.
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Les Veda: à la recherche de la véritéPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 4
Les Veda: à la recherche de la vérité
Les Veda sont les plus anciens et les plus importants de tous les textes des écritures hindoues. Ils constituent aujourd’hui encore la référence principale dans les cérémonies hindoues en usage lors des naissances, des mariages ou des décès. Leurs hymnes révèlent comment les adorateurs s’efforcent d’obtenir la bénédiction de Dieu et la prospérité dans la vie de tous les jours.
2 Les hindous orthodoxes considèrent les Veda comme la Śhruti, révélation divine, et les tiennent donc pour exempts de toute erreur ou imperfection. Par contre, Bouddha, en qui beaucoup révèrent la neuvième incarnation de Vishnu, rejette leur autorité et les qualifie de “jungle inextricable”. Entre ces deux opinions extrêmes, il existe divers avis contradictoires.
3 Les rishi (visionnaires) nous informent qu’ils ont composé les hymnes védiques par leurs propres ‘compétence et connaissance1’. Dans un hymne dédié à Agni, un rishi écrit: “J’ai composé cet hymne, qui est pour toi comme une espèce de char d’honneur2.” À l’instar des poètes ou des artistes, les rishi ont été poussés dans leur for intérieur à composer plus d’un millier d’hymnes védiques. Quelle importance ces hymnes revêtent-ils?
Le code moral védique
4 Guidés par leur conscience, ces rishi ont fait ressortir que l’immoralité est mauvaise. Ils préviennent le joueur: “Ne touche pas aux dés! Travaille plutôt à la terre3.” Quand leur conscience les accuse, ils prient: “Si nous faisons quelque dommage envers le peuple des dieux, nous les hommes, ô Varuna; si par inconscience nous avons ruiné tes lois, ne nous fais pas de mal pour ce grief, ô Dieu4!”
5 Certains des hymnes composés par les rishi mettent l’accent sur nos qualités d’amour et de douceur. Par exemple, les membres de la famille sont exhortés à être “attachés l’un à l’autre tout comme le veau qui vient de naître est attaché à la vache. (...) Que la femme s’adresse à son mari par des mots pleins de miel, toujours animée de bonnes intentions. Que le frère ne haïsse pas le frère, ni la sœur la sœur5”.
Les rishi à la recherche de la vérité
6 Les Veda révèlent la remarquable soif de vérité des rishi. Mais il y apparaît également qu’ils ne comprenaient pas tout. Dans leur recherche du sens de la vie, ils s’interrogent à propos de l’origine de l’univers. Un certain rishi pose la question: “Quel était donc le bois et quel était l’arbre d’où [les dieux ont] charpenté le Ciel et la Terre6?” Certains hymnes expliquent que la matière existait avant que Dieu fût, tandis que d’autres affirment que c’est Dieu qui a produit la matière dont se compose l’univers.
7 Selon un autre hymne encore, les dieux ont produit l’univers en sacrifiant un homme cosmique: “Tchandramas [la lune] est né de son manas [sa pensée], Soûrya [le soleil] de son œil (...). Le Ciel est sorti de sa tête. Il a formé de ses pieds la Terre7.” De cet homme cosmique procédèrent également les castes et les animaux.
8 Ces explications n’ont toutefois pas satisfait les rishi qui désiraient connaître la vérité. C’est pourquoi ils ont terminé les Veda sur des interrogations: “Qui connaît ces choses? Qui peut les dire? D’où viennent les êtres? Quelle est cette création? Les Dieux [védiques] ont été produits plus tard. Mais Lui qui sait comment Il existe? A-t-Il créé ce monde ou non? D’où émane cette création? Celui-là seul qui veille sur elle du plus haut du ciel sait la réponse. Ou peut-être ne la sait-Il pas...8”
9 Les rishi adressèrent leurs hymnes à des éléments naturels déifiés, comme le soleil, le ciel, le vent et le feu. Mais ils n’en considéraient aucun comme la divinité suprême. C’est pourquoi, dans le dernier livre du Rig-Veda, ils s’interrogent: “Quel est ce Dieu, que nous le servions par notre oblation9?” En d’autres termes, lequel des 33 dieux des Veda est le Créateur que nous devons adorer en amour et en vérité?
10 Alors que s’achevait la rédaction des Veda, les rishi n’avaient pas découvert qui était le vrai Dieu, celui qu’il fallait adorer. Ils essayaient toujours de le découvrir. Les Veda ne constituent donc pas une révélation de la vérité sur Dieu, mais un récit de la recherche méticuleuse des rishi. Cette recherche du vrai Dieu se poursuit à présent dans les Upanishad, autre grande bibliothèque de la littérature indienne.
[Encadré, page 10]
Les Veda: le saviez-vous?
“À l’origine, on ne reconnaissait pas à l’Atharva-Veda (...) le statut canonique des trois autres Veda. Il s’est constitué à mesure que les prêtres adhvaryu, qui commençaient à répondre à l’attente des masses, ont écrit des formules magiques et des incantations protégeant des maladies, des ennemis et des démons.” — A New History of Sanskrit Literature, Krishna Chaitanya, 1962, page 33.
[Encadré, page 11]
Dans quelle mesure les Veda répondent-ils aux critères suivants?
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Être exempts de tout mythe.
3. Être exempts de démonisme.
[Illustrations, page 10]
Les rituels hindous, tels ceux exécutés lors de la naissance, du mariage et des funérailles (voir la page suivante), s’inspirent des Veda.
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Les Upanishad: la passion de la philosophiePourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 5
Les Upanishad: la passion de la philosophie
“Tous les systèmes philosophiques et les religions de l’Inde, qu’ils soient hérétiques ou orthodoxes, sont issus des Upanishad.” (Citation du livre The Vedic Age1). C’est dans ces écrits qu’est enseigné pour la première fois le cycle des renaissances liées au karma, enseignement dominant chez les hindous, les jaïna et les sikh. Quels autres enseignements y trouve-t-on?
Réflexion sur le sens de la vie
2 Dans les Upanishad se poursuit la recherche de la vérité entreprise par les rishi dans les Veda. Surendranath Dasgupta fait remarquer: “Dès le début des Upanishad, les sages posaient qu’il existe une puissance directrice, essence suprême qui présidait sur l’homme et l’univers.” “Mais quelle était la nature de cette entité? Pouvait-on l’identifier à une (...) nouvelle divinité ou ne s’agissait-il nullement d’une divinité? Les Upanishad nous dressent le récit de cette quête2.”
3 Retirés dans les forêts, les sages méditaient et débattaient de questions telles que: “D’où provient notre univers? (...) D’où venons-nous? Par quelle puissance sommes-nous en vie? Où reposons-nous [à notre mort]? Qui est le maître de nos joies et de nos peines3?” Comptant trouver les réponses à ces questions par le raisonnement et l’observation plutôt que par la révélation divine, ils demandaient: “Dites-nous ces choses, ô vous philosophes4.”
Les fruits de la philosophie
4 Les sages attribuent la création du monde à Brahman, qui, selon l’Îśhâ-Upanishad, est un être étranger à l’univers (verset 1). La Mundaka-Upanishad, par contre, assimile Brahman à l’univers même. Une troisième conception, inspirée de la Śhvetâśhvatara-Upanishad, veut que si Brahman est bien réel, l’univers, par contre, n’est qu’illusion (mâyâ).
5 Un récit de la création livré dans la Chhândogya-Upanishad affirme que le monde est né d’un œuf géant. Concernant l’origine de la vie, la Brihadâranyaka-Upanishad déclare que le Créateur, qui se sentait seul et malheureux, “avait l’ampleur d’un homme et d’une femme qui se tiennent embrassés. Il se divisa en deux; de là furent l’époux et l’épouse. (...) De la sorte, il produisit tout ce qui va par couple, jusqu’aux fourmis5”.
6 Que se passe-t-il à la mort? D’après la Katha-Upanishad, le jeune Nachiketas demanda à Yama, divinité de la mort: “Le doute qu’il y a eu au sujet de l’homme quand il est mort: ‘il est’ disent les uns, ‘il n’est pas’ disent les autres, je voudrais savoir cela, instruit par toi.” Et Yama répondit: “Les dieux eux-mêmes là-dessus furent en doute jadis, car ce n’est pas facile à connaître. C’est un subtil problème. Choisis une autre faveur6.” Toutefois, Nachiketas insista et Yama finit par lui exposer la doctrine de la renaissance.
7 Décrivant ce cycle des renaissances, la Chhândogya-Upanishad explique qu’à la mort l’âme de la personne rejoint la lune et y demeure jusqu’à ce que ses “actes bons soient consommés7”. Puis elle revient sur la terre sous forme de pluie pour y apparaître ‘riz et orge, plantes et arbres’. Elle doit ensuite attendre d’entrer dans une matrice jusqu’à ce que “l’un ou l’autre mange et engendre8”. Sa caste, ou forme d’existence, est déterminée à sa renaissance par son karma, produit des actes passés.
La recherche se poursuit
8 Tout comme les Veda, “les Upanishads laissent des questions capitales sans réponses, fait remarquer le livre L’Inde. Chaque Hindou est libre de décider si la Suprême Réalité est une essence ou un esprit impersonnel (...) ou un Dieu personnel (...). Le fidèle peut également décider si le monde est un aspect de Brahman ou de Brahma, ou s’il est simplement Sa création, ou encore s’il peut rester dans l’indécision9”.
9 Les dévots hindous attribuent aujourd’hui à l’enseignement du karma et de la renaissance le caractère de vérité divinement révélée. Pourtant, on lit dans le livre The Vedic Age que “les Upanishad ne renferment pas des ‘conceptions suprahumaines’ mais humaines; il s’agit de tentatives purement humaines pour s’approcher de la vérité10”. Dans le même ordre d’idées, le livre Advanced History of India fait remarquer: “En dernière analyse, les Upanishad tiennent de la nature d’une approche spéculative de la Vérité sous différents éclairages; ces spéculations débouchèrent sur l’évolution des systèmes philosophiques [de l’Inde]11.”
10 Pour connaître la vérité sur Dieu, il vous faut donc poursuivre votre recherche au delà des Veda et des Upanishad. Vous démontrerez ainsi que vous aimez vraiment Dieu et que vous désirez l’adorer en vérité. Examinons donc les récits épiques et la Bhagavad-Gîtâ, les plus célèbres textes smriti traditionnels. Peuvent-ils nous être utiles dans notre recherche?
[Encadré, page 13]
Les Upanishad: le saviez-vous?
“Littéralement, [“Upanishad”] signifie être assis avec dévouement à proximité de quelqu’un; ce terme évoque donc concrètement un disciple appliqué qui apprend de son gurû, son maître spirituel. Il signifie également enseignement secret — secret, sans doute, parce que confié exclusivement à ceux qui sont spirituellement prêts à l’assimiler.” — The Spiritual Heritage of India, Swâmî Prabhavananda, 1980, page 39.
[Encadré, page 13]
Dans quelle mesure les Upanishad répondent-elles aux critères suivants?
Elles doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Être à la disposition de tous.
3. Être faciles à comprendre.
4. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
5. Être exemptes de tout mythe.
[Illustration, pages 12, 13]
La doctrine des renaissances cycliques liées au karma trouve son origine dans les Upanishad.
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Les récits épiques: vérité et fablesPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 6
Les récits épiques: vérité et fables
“Dès leur apparition, le Râmâyana et le Mahābhārata ont exercé une énorme influence sur l’Inde.” Swâmî Prabhavananda, l’auteur de ces lignes, explique que les légendes qu’ils contiennent “ont constitué pour les poètes, dramaturges, théologiens et penseurs politiques, peintres et sculpteurs, une (...) source inépuisable d’inspiration1”. Peut-être connaissez-vous nombre de ces légendes. Comment les considérez-vous?
2 De nombreux hindous voient aujourd’hui dans les récits épiques des guides moraux et spirituels. D’autres leur attribuent une valeur plus historique que religieuse. Mais y trouve-t-on des vérités sur Dieu et sur la façon de l’adorer?
Des éléments de vérité
3 Dans son livre Hinduism, Margaret Stutley déclare: “La grande bataille décrite dans le Mahabharata trouve peut-être son fondement historique dans le souvenir d’une bataille qui se serait déroulée au Xe siècle avant J.-C. dans le nord de l’Inde2.” Des archéologues ont confirmé que certains lieux mentionnés dans les récits épiques existaient bel et bien entre l’an 800 et l’an 400 avant notre ère. L’ouvrage History of Philosophy Eastern and Western explique, cependant, que “le substrat épique a été délayé et enluminé” au fil des siècles jusqu’à constituer “une accumulation de légendes, de mythes et d’affabulations mêlée de considérations d’ordre moral, religieux et philosophique3”.
4 Le récit que dresse le Mahābhārata des exploits de Manu, qui sauva l’humanité d’un déluge universel, comporte également quelques vérités historiques. Le déluge fut “le plus grand événement de l’histoire du monde antique, et les récits légendaires habituels du déluge donnent à penser que c’est le même fait qui a été décrit dans les récits indien, hébreu et babylonien”. — The Vedic Agea4.
5 L’ouvrage précité montre que la Geste de Râma, une fois “débarrassée de tous ses éléments miraculeux, fabuleux, invraisemblables et mythologiques, indique clairement qu’il [Râma] fut un grand roi qui répandit sur un vaste territoire des conceptions et des institutions aryennes5”.
6 Hormis ces aspects historiques, les récits épiques contiennent aussi des principes moraux et religieux. Par exemple, le Mahābhārata encourage l’hospitalité en ces termes: “Même envers tes ennemis tu dois te montrer hospitalier; l’arbre ombrage de ses feuilles l’homme qui l’abat6.” Un autre passage dit: “Le ciel ne se réjouit pas tant de présents coûteux, offerts dans l’attente d’une récompense future, que de la plus modeste offrande tirée de gains honnêtes et sanctifiée par la foi7.”
Contes imaginaires
7 Cependant, à côté de tels principes élevés, on retrouve parfois dans ces épopées les opinions des compilateurs. À titre d’exemple, dans le Rāmāyaṇa, la terre est présentée soutenue par huit éléphants qui bougent quand ils sont fatigués et provoquent ainsi les tremblements de terre. Les compilateurs ignoraient également que le Gange prend sa source dans l’Himalaya. Ils pensaient que ce fleuve descendait du ciel. — Râmâyana 1:40-44.
8 Saviez-vous que les rédacteurs du Mahābhārata partageaient l’opinion courante qui voulait que la femme ait été créée à seule fin de corrompre les hommes chastes et de les empêcher d’accéder au salut (Mahābhārata 13:40)? La Gîtâ n’y échappe pas; elle attribue à la femme une basse naissance et l’abaisse au rang de domestique. Êtes-vous du même avis? Cela vous semble-t-il juste, logique? — Bhagavad-Gîtâ 9:32.
9 L’absence de Śhruti inspirée a poussé les rédacteurs des récits épiques à inventer des fables en vue de fournir des réponses. Par exemple, pour expliquer la mort, le Mahābhārata dit qu’à une époque les humains se multipliaient sans mourir et devinrent si nombreux que “la promiscuité devenait insupportable8”. Devant la menace de voir la ‘terre sombrer dans l’océan’, le Créateur suscita une déesse qui causerait la mort des humains par maladie ou blessure. — Mahābhārata 12:248-250.
10 D’après des indianistes, les compilateurs des récits épiques introduisirent également les légendes qui peuplent ces épopées. Dans la Gîtâ, Krishna prétend être Dieu. À ce sujet, Swâmî Râdhâkrishnan écrit: “Vyâsa, le poète [qui la composa], imagine dans un style très vivant Krishna se révélant comme étant Dieu incarné.” Dans le même ordre d’idées, M. Hariharan relève que “quelqu’un d’autre a dû élever Krishna au rang de Dieu et lui faire accomplir ces actes surnaturels9”. Dans le Rāmāyaṇa, Râma ne prétend pas être un dieu, mais se présente comme un humain qui souffre à cause de ses péchés. — Râmâyana 3:63, 64.
Récits épiques: le choix
11 À l’origine, les poèmes épiques étaient chantés à la cour des rois lors de grandes fêtes célébrées pour exalter la renommée des princes. Les compilateurs y adjoignirent par la suite des fables religieuses10. Selon Damodar Dharmanand Kosambi, “la plus brillante de ces additions est la Bhagavad-Gîtâ, sorte de discours que le dieu [Krishna] est censé prononcer avant la bataille. Le dieu [Krishna] est lui-même une figure nouvelle, et la divinité suprême dont il se fait le chantre ne sera admise que des siècles plus tard11”. C’est par ce processus que les récits épiques en vinrent à mêler faits historiques et fables religieuses.
12 Tandis que vous poursuivez votre recherche de la Śhruti, révélation complète de la vérité concernant Dieu, examinez à présent les Purâna, fondement du culte hindou contemporain.
[Note]
a Le récit hébreu, le plus ancien et le plus exact, se trouve dans la Genèse, premier livre de la Bible, aux chapitres 6 à 8.
[Encadré, page 14]
Les récits épiques: le saviez-vous?
“Insérée dans un des livres du Mahâbhârata, gigantesque récit épique de l’Inde, apparaît la Bhagavad-Gîtâ, ou Chant du Seigneur, l’œuvre la plus réputée de toute la littérature religieuse de l’Inde. (...) On peut sans crainte d’être contredit la qualifier de Sainte Bible de l’Inde, bien que, contrairement aux Upanishad, elle ne soit pas considérée comme faisant partie de la Śhruti, ou écriture révélée, mais rangée dans la Smriti, ou tradition qui détaille les doctrines des Upanishad.” — The Spiritual Heritage of India, Swâmî Prabhavananda, 1980, page 95.
[Encadré, page 15]
Dans quelle mesure les récits épiques répondent-ils aux critères suivants?
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
3. Être exempts de tout mythe.
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Les Purâna et le culte hindou contemporainPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 7
Les Purâna et le culte hindou contemporain
Le culte hindou tel qu’il se présente aujourd’hui repose sur des textes appelés Purâna. À la différence des Veda, ils prônent le recours aux images, les rites accomplis au temple et les pèlerinages aux lieux saints. Par ces pratiques, les adorateurs s’efforcent d’obtenir la bénédiction de Dieu afin de se libérer du cycle des renaissances.
2 “Les Purâna ont été appelés ‘le Veda du commun peuple’, car, lit-on dans Hindu World, ils présentent de nombreux enseignements traditionnels et orthodoxes sous forme de mythes et de légendes, de récits et de symboles1.” Bien que les brahmanes orthodoxes et les réformateurs ne les acceptent généralement pas, ces écrits connaissent une grande popularité auprès des hindous moyens. Vous aideront-ils à adorer Dieu en vérité? Examinons leur enseignement.
La création selon les Purâna
3 Influencés par les conceptions védiques, les compilateurs du Vishnu-Purâna croyaient que l’univers comporte en sa partie supérieure sept étages, la terre se trouvant à la base, et en sa partie inférieure sept étages également, séjours d’une race d’êtres mi-humains, mi-serpents.
4 D’après le Bhâgavata-Purâna, le soleil et la lune tournent autour de la terre. La lune, plus rapide, rattrape le soleil dans son orbite. La terre, posée sur un cobra, est divisée en continents séparés par des océans d’eau, de vin et de ghî. — Bhâgavata-Purâna 5:16-22, 25.
À la recherche de Dieu
5 Tout comme les Veda et les Upanishad, les Purâna poursuivent la recherche du vrai Dieu. Bien qu’ils adorent de nombreuses divinités, les sages désirent sincèrement savoir: “Quelle divinité un dévot qui désire accéder à la délivrance doit-il adorer (...)? Qui est le dieu des dieux?” Assurément, ce sont des questions de la plus haute importance!
6 Bien que l’on adore Brahmâ, Vishnu ou Śhiva, répond le Brahmâ-Purâna, le véritable Créateur est quelqu’un d’autre2. À l’appui de cette pensée, Brahmâ déclare dans le Bhâgavata-Purâna que Śhiva et lui-même en sont encore à s’interroger sur la nature du Créateur. — Bhâgavata-Purâna 2:6.
7 Toutefois, sans une révélation divine, les sages n’étaient pas en mesure de connaître Dieu. Pour cette raison, certains adorateurs en sont venus à l’imaginer sous les traits d’un humain ou d’un animal, voire d’un être mi-humain, mi-animal. Le Bhâgavata-Purâna décrit Vishnu comme un poisson “doré, avec une corne, et un corps long de plus de dix millions de yojanaa3”. Le Vâyu-Purâna brosse de lui le portrait d’un sanglier noir d’une hauteur de 6 400 kilomètres.
8 Les compilateurs des légendes puraniques ont également attribué aux dieux des faiblesses humaines. Le Brahmavaivarta-Purâna explique que les sages n’adorent pas Brahmâ, parce qu’il a été maudit pour une faute graveb4. D’autres Purâna décrivent Śhiva, qui “ne pourvoit pas aux besoins de sa famille affamée, préférant s’adonner à l’opium et à d’autres drogues”. — Hindu World5.
9 Indigné par l’attitude d’une divinité envers les jeunes vachères de la région, un roi demande dans le Bhâgavata-Purâna: “Comment le divin seigneur, né pour établir la vertu et réprimer le vice, peut-il pratiquer le contraire, à savoir corrompre les épouses d’autres hommes7?” À cette question, le sage répond que si des êtres supérieurs s’écartent du chemin de la vertu, on ne peut considérer cela comme un péché, tout comme on ne peut blâmer le feu d’avoir consumé des choses impures8.
Les types de culte
10 Le culte puranique se pratique essentiellement dans des temples ou sanctuaires d’une formulation géométrique très élaborée. Leur plan d’ensemble répond à un mandala, qui, d’après Swâmî Harshananda, “est un diagramme géométrique qui comporte des potentialités occultes9”. L’objet le plus sacré du temple est le yantra, une plaque d’or gravée de diagrammes mystiques. Par le passé, il était utilisé par les sectes tantriques, qui pratiquaient les rites sexuels dépeints sur les murs de certains grands temples hindous ou jaïna.
11 Les adorateurs qui aspirent à la prospérité ou à une bonne santé baignent les idoles dans l’eau ou le lait. Puis, selon le Brahmavaivarta-Purâna, on appose la tilaka sur le front des assistants pour leur assurer les effets magiques des rituels10. On allume des lampes et on offre des fleurs pour éloigner les esprits malins, pendant que sont psalmodiés des mantra pour louer les divinités ou pour implorer leur aide.
12 Le Skanda-Purâna fait remonter le recours aux idoles à une malédiction prononcée par la déesse Pârvatî contre les dieux qui avaient fait intrusion dans son intimité. L’Encyclopaedia of Puranic Beliefs and Practices déclare: “C’est peut-être bien de là que vient la pratique [hindoue] qui consiste à adorer des blocs de pierre et des idoles sculptées11.”
Quel choix ferez-vous?
13 Les hindous classent les Purâna dans la Smriti, car ces textes n’ont pas été inspirés par Dieu, mais sont d’origine humaine. Si donc nous désirons sincèrement que Dieu accepte notre adoration et nous bénisse, nous devons poursuivre notre recherche de la Śhruti. De quelle aide se révéleront pour nous les gurû?
[Notes]
a Le yojana est une ancienne unité de longueur variant entre 6 et 16 kilomètres.
b “Il n’y a dans toute l’Inde qu’un temple important — celui de Pushkar, au Rajasthan — consacré à Brahma6.” — L’Inde, Éditions Time-Life, 1986, page 38.
[Encadré, page 17]
Dans quelle mesure les Purâna répondent-ils aux critères suivants?
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
3. Être exempts de tout mythe.
4. Être exempts de démonisme.
5. Offrir des solutions à nos problèmes et exercer une saine influence sur notre vie.
[Illustrations, page 16]
Le culte rendu dans les temples hindous et les fêtes religieuses ont leur origine dans les Purâna.
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Les gurû: leur rôle dans le cultePourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 8
Les gurû: leur rôle dans le culte
Swâmî Prabhavananda écrit: “La direction d’un enseignant compétent est essentielle pour parvenir à la connaissance de Dieu, car la religion est une science pratique que ni les livres ni les écrits ne peuvent éclairer complètement1.” Forts de cet argument, de nombreux hindous recherchent un gurû qui puisse les aider à élaborer un système de croyances et d’adoration.
2 Il est certain que nous ne pouvons comprendre tout seuls des vérités d’ordre spirituel. Mais si les gurû ne s’appuient pas sur les écritures, quelle est l’origine de leurs enseignements et des miracles qu’ils accomplissent?
L’origine de la ‘religion des gurû’
3 La remise en question de l’autorité des Veda dans les Upanishad fut une première étape de l’émergence d’une ‘religion des gurû’. Au lieu des rites védiques coûteux, les Upanishad estimaient que le salut dépend de la ‘connaissance secrète’2.
4 Le rejet des Veda allait affermir l’autorité grandissante des gurû. La délivrance, enseignait-on à présent, serait uniquement accessible à celui qui aurait été initié par un gurû et se serait vu confier un mantra secret ou quelque autre technique. On lit dans l’ouvrage The World of Gurus: “Tenu pour incontournable, le gurû en vint à acquérir un rôle prééminent, au-dessus même des écritures. (...) Sa propre autorité, acquise par son parcours mystique personnel, l’emportait3.”
5 En effet, s’étant élevés au-dessus des écritures, les gurû en vinrent bientôt à être identifiés à Dieu. Le gurû est également Dieu et cela ne doit pas être contesté, dit la Yogaśhikhâ-Upanishad4. Lors de son initiation, alors qu’il est dans un état extatique, le gurû est censé recevoir de la divinité qu’il vénère des manifestations surnaturelles, et dès lors il sera considéré comme une incarnation de cette divinité. Swâmî Sivananda l’explique ainsi: “Le gurû est Dieu lui-même, qui se manifeste sous une forme personnelle pour guider l’aspirant5.”
6 Se prétendant égaux à Dieu, les gurû ajoutent ensuite dans les Upanishad: “Il faut adorer avec une dévotion extrême le gurû, dispensateur de la sagesse divine, le maître spirituel, qui est le Seigneur suprême lui-même6.” Selon Hindu World, “[les fidèles] agitent des luminaires devant lui, brûlent de l’encens en sa présence, chantent des hymnes et se prosternent. (...) On lave les pieds du gurû, et l’eau qui a servi à cet usage est passée parmi ses disciples, qui en boivent7”.
Les miracles: quelle est leur origine?
7 De nombreuses personnes suivent les gurû parce qu’elles sont marquées par les miracles qu’ils accomplissent, et que les dévots attribuent à Dieua. Toutefois, les écritures hindoues racontent que des personnages malfaisants, comme Râvana, possédaient les mêmes pouvoirs surnaturels. Quelqu’un d’autre que Dieu serait-il à l’origine de ces œuvres de puissance?
8 Les gurû acquièrent leurs pouvoirs surnaturels par la pratique des arts yogiques. Mais dans le Yogasûtra, Patañjali, père de la philosophie du yoga, attribue ces pouvoirs aux “êtres célestes” néfastes dont l’objectif premier est, selon Swâmî Vivekânanda, “de tenter le yogî” afin qu’il n’atteigne pas à la liberté parfaite8. Pour cette raison, signale le livre Tantrism, le swâmî “mettait en garde contre la recherche empressée de ces pouvoirs magiques et insista pour qu’on les évitât totalement9”.
La délivrance est-elle réelle?
9 Les hindous du passé se tournèrent vers le yoga pour découvrir la vérité absolue que les Veda n’avaient réussi à enseigner. La Katha-Upanishad dit que la vérité ne peut être approchée au travers des écritures ou par la raison, mais par les seules découvertes mystiques (1:2:23). Ce qui conduit le swâmî hindou Sivananda à déclarer: “L’intellect est une entrave. C’est l’esprit qui vous sépare de Dieu10.” Les mystiques s’adonnent donc à la méditation yogique pour inhiber l’intellect et entrer en transe ou en extase. Ceux qui atteignent cette condition sont censés avoir trouvé la vérité et avoir obtenu le moksha.
10 Le yogî qui vide son esprit et endort ses sens peut voir et entendre des choses étranges. Le livre Understanding Yoga déclare: “Si, toutefois, la méditation [yogique] s’accompagne, comme c’est souvent le cas, d’autres techniques comme le jeûne, la prise de stupéfiants, l’isolement total et des pratiques ascétiques, l’état [mental] dénanti peut être l’objet d’hallucinations bizarres. Il peut également éveiller des manifestations ‘mystiques’ de la Kundalinîb11.” Le yogî est amené à penser que les sensations inhabituelles qu’il éprouve dans son état second sont réelles et bénéfiques.
11 De telles découvertes spirituelles font dire à certains yogî qu’ils ont goûté à l’unité avec le monde des esprits, qu’ils appellent Dieu. Dans le livre Mysticism Sacred and Profane, R. Zaehner met en garde le lecteur: “Ce vide est dangereux, car il constitue une ‘maison balayée et décorée’. Il est possible que Dieu y pénètre si l’aménagement est de bon goût; mais il est tout aussi possible que les sept diables dont parle l’anecdote proverbiale s’y précipitent [s’il] ne s’y trouve absolument aucun meublec12.” C’est pourquoi les gurû avertissent souvent les nouveaux disciples que le yoga peut les exposer à l’influence des démons. De telles mises en garde seraient-elles nécessaires si le yoga se rapportait au vrai Dieu?
12 De nombreux gurû mettent en avant des idées personnelles et prétendent qu’elles s’appuient sur des écrits qui font autorité. L’Association Internationale pour la Conscience de Krishna, par exemple, affirme que ses croyances se fondent sur ‘les Écritures védiques’. Mais d’un autre côté, comme le signale l’ouvrage The World of Gurus, “aucune tentative n’est faite en vue d’établir l’authenticité des écritures (...). Les [dévots] qui lisent les écritures doivent savoir que les biographies de Krishna et de Râdhâ ne s’appuient pas sur des écritures qui font autorité, encore moins sur des faits13”.
13 Puisque les gurû s’appuient sur leur expérience et leur connaissance personnelles, où trouverez-vous la vérité révélée par Dieu? À l’évidence, il vous faut consulter des écritures qui sont réellement inspirées de Dieu. Quelles sont-elles?
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