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Les Veda: à la recherche de la véritéPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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membres de la famille sont exhortés à être “attachés l’un à l’autre tout comme le veau qui vient de naître est attaché à la vache. (...) Que la femme s’adresse à son mari par des mots pleins de miel, toujours animée de bonnes intentions. Que le frère ne haïsse pas le frère, ni la sœur la sœur5”.
Les rishi à la recherche de la vérité
6 Les Veda révèlent la remarquable soif de vérité des rishi. Mais il y apparaît également qu’ils ne comprenaient pas tout. Dans leur recherche du sens de la vie, ils s’interrogent à propos de l’origine de l’univers. Un certain rishi pose la question: “Quel était donc le bois et quel était l’arbre d’où [les dieux ont] charpenté le Ciel et la Terre6?” Certains hymnes expliquent que la matière existait avant que Dieu fût, tandis que d’autres affirment que c’est Dieu qui a produit la matière dont se compose l’univers.
7 Selon un autre hymne encore, les dieux ont produit l’univers en sacrifiant un homme cosmique: “Tchandramas [la lune] est né de son manas [sa pensée], Soûrya [le soleil] de son œil (...). Le Ciel est sorti de sa tête. Il a formé de ses pieds la Terre7.” De cet homme cosmique procédèrent également les castes et les animaux.
8 Ces explications n’ont toutefois pas satisfait les rishi qui désiraient connaître la vérité. C’est pourquoi ils ont terminé les Veda sur des interrogations: “Qui connaît ces choses? Qui peut les dire? D’où viennent les êtres? Quelle est cette création? Les Dieux [védiques] ont été produits plus tard. Mais Lui qui sait comment Il existe? A-t-Il créé ce monde ou non? D’où émane cette création? Celui-là seul qui veille sur elle du plus haut du ciel sait la réponse. Ou peut-être ne la sait-Il pas...8”
9 Les rishi adressèrent leurs hymnes à des éléments naturels déifiés, comme le soleil, le ciel, le vent et le feu. Mais ils n’en considéraient aucun comme la divinité suprême. C’est pourquoi, dans le dernier livre du Rig-Veda, ils s’interrogent: “Quel est ce Dieu, que nous le servions par notre oblation9?” En d’autres termes, lequel des 33 dieux des Veda est le Créateur que nous devons adorer en amour et en vérité?
10 Alors que s’achevait la rédaction des Veda, les rishi n’avaient pas découvert qui était le vrai Dieu, celui qu’il fallait adorer. Ils essayaient toujours de le découvrir. Les Veda ne constituent donc pas une révélation de la vérité sur Dieu, mais un récit de la recherche méticuleuse des rishi. Cette recherche du vrai Dieu se poursuit à présent dans les Upanishad, autre grande bibliothèque de la littérature indienne.
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Les Upanishad: la passion de la philosophiePourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 5
Les Upanishad: la passion de la philosophie
“Tous les systèmes philosophiques et les religions de l’Inde, qu’ils soient hérétiques ou orthodoxes, sont issus des Upanishad.” (Citation du livre The Vedic Age1). C’est dans ces écrits qu’est enseigné pour la première fois le cycle des renaissances liées au karma, enseignement dominant chez les hindous, les jaïna et les sikh. Quels autres enseignements y trouve-t-on?
Réflexion sur le sens de la vie
2 Dans les Upanishad se poursuit la recherche de la vérité entreprise par les rishi dans les Veda. Surendranath Dasgupta fait remarquer: “Dès le début des Upanishad, les sages posaient qu’il existe une puissance directrice, essence suprême qui présidait sur l’homme et l’univers.” “Mais quelle était la nature de cette entité? Pouvait-on l’identifier à une (...) nouvelle divinité ou ne s’agissait-il nullement d’une divinité? Les Upanishad nous dressent le récit de cette quête2.”
3 Retirés dans les forêts, les sages méditaient et débattaient de questions telles que: “D’où provient notre univers? (...) D’où venons-nous? Par quelle puissance sommes-nous en vie? Où reposons-nous [à notre mort]? Qui est le maître de nos joies et de nos peines3?” Comptant trouver les réponses à ces questions par le raisonnement et l’observation plutôt que par la révélation divine, ils demandaient: “Dites-nous ces choses, ô vous philosophes4.”
Les fruits de la philosophie
4 Les sages attribuent la création du monde à Brahman, qui, selon l’Îśhâ-Upanishad, est un être étranger à l’univers (verset 1). La Mundaka-Upanishad, par contre, assimile Brahman à l’univers même. Une troisième conception, inspirée de la Śhvetâśhvatara-Upanishad, veut que si Brahman est bien réel, l’univers, par contre, n’est qu’illusion (mâyâ).
5 Un récit de la création livré dans la Chhândogya-Upanishad affirme que le monde est né d’un œuf géant. Concernant l’origine de la vie, la Brihadâranyaka-Upanishad déclare que le Créateur, qui se sentait seul et malheureux, “avait l’ampleur d’un homme et d’une femme qui se tiennent embrassés. Il se divisa en deux; de là furent l’époux et l’épouse. (...) De la sorte, il produisit tout ce qui va par couple, jusqu’aux fourmis5”.
6 Que se passe-t-il à la mort? D’après la Katha-Upanishad, le jeune Nachiketas demanda à Yama, divinité de la mort: “Le doute qu’il y a eu au sujet de l’homme quand il est mort: ‘il est’ disent les uns, ‘il n’est pas’ disent les autres, je voudrais savoir cela, instruit par toi.” Et Yama répondit: “Les dieux eux-mêmes là-dessus furent en doute jadis, car ce n’est pas facile à connaître. C’est un subtil problème. Choisis une autre faveur6.” Toutefois, Nachiketas insista et Yama finit par lui exposer la doctrine de la renaissance.
7 Décrivant ce cycle des renaissances, la Chhândogya-Upanishad explique qu’à la mort l’âme de la personne rejoint la lune et y demeure jusqu’à ce que ses “actes bons soient consommés7”. Puis elle revient sur la terre sous forme de pluie pour y apparaître ‘riz et orge, plantes et arbres’. Elle doit ensuite attendre d’entrer dans une matrice jusqu’à ce que “l’un ou l’autre mange et engendre8”. Sa caste, ou forme d’existence, est déterminée à sa renaissance par son karma, produit des actes passés.
La recherche se poursuit
8 Tout comme les Veda, “les Upanishads laissent des questions capitales sans réponses, fait remarquer le livre L’Inde. Chaque Hindou est libre de décider si la Suprême Réalité est une essence ou un esprit impersonnel (...) ou un Dieu personnel (...). Le fidèle peut également décider si le monde est un aspect de Brahman ou de Brahma, ou s’il est simplement Sa création, ou encore s’il peut rester dans l’indécision9”.
9 Les dévots hindous attribuent aujourd’hui à l’enseignement du karma et de la renaissance le caractère de vérité divinement révélée. Pourtant, on lit dans le livre The Vedic Age que “les Upanishad ne renferment pas des ‘conceptions suprahumaines’ mais humaines; il s’agit de tentatives purement humaines pour s’approcher de la vérité10”. Dans le même ordre d’idées, le livre Advanced History of India fait remarquer: “En dernière analyse, les Upanishad tiennent de la nature d’une approche spéculative de la Vérité sous différents éclairages; ces spéculations débouchèrent sur l’évolution des systèmes philosophiques [de l’Inde]11.”
10 Pour connaître la vérité sur Dieu, il vous faut donc poursuivre votre recherche au delà des Veda et des Upanishad. Vous démontrerez ainsi que vous aimez vraiment Dieu et que vous désirez l’adorer en vérité. Examinons donc les récits épiques et la Bhagavad-Gîtâ, les plus célèbres textes smriti traditionnels. Peuvent-ils nous être utiles dans notre recherche?
[Encadré, page 13]
Les Upanishad: le saviez-vous?
“Littéralement, [“Upanishad”] signifie être assis avec dévouement à proximité de quelqu’un; ce terme évoque donc concrètement un disciple appliqué qui apprend de son gurû, son maître spirituel. Il signifie également enseignement secret — secret, sans doute, parce que confié exclusivement à ceux qui sont spirituellement prêts à l’assimiler.” — The Spiritual Heritage of India, Swâmî Prabhavananda, 1980, page 39.
[Encadré, page 13]
Dans quelle mesure les Upanishad répondent-elles aux critères suivants?
Elles doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Être à la disposition de tous.
3. Être faciles à comprendre.
4. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
5. Être exemptes de tout mythe.
[Illustration, pages 12, 13]
La doctrine des renaissances cycliques liées au karma trouve son origine dans les Upanishad.
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Les récits épiques: vérité et fablesPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 6
Les récits épiques: vérité et fables
“Dès leur apparition, le Râmâyana et le Mahābhārata ont exercé une énorme influence sur l’Inde.” Swâmî Prabhavananda, l’auteur de ces lignes, explique que les légendes qu’ils contiennent “ont constitué pour les poètes, dramaturges, théologiens et penseurs politiques, peintres et sculpteurs, une (...) source inépuisable d’inspiration1”. Peut-être connaissez-vous nombre de ces légendes. Comment les considérez-vous?
2 De nombreux hindous voient aujourd’hui dans les récits épiques des guides moraux et spirituels. D’autres leur attribuent une valeur plus historique que religieuse. Mais y trouve-t-on des vérités sur Dieu et sur la façon de l’adorer?
Des éléments de vérité
3 Dans son livre Hinduism, Margaret Stutley déclare: “La grande bataille décrite dans le Mahabharata trouve peut-être son fondement historique dans le souvenir d’une bataille qui se serait déroulée au Xe siècle avant J.-C. dans le nord de l’Inde2.” Des archéologues ont confirmé que certains lieux mentionnés dans les récits épiques existaient bel et bien entre l’an 800 et l’an 400 avant notre ère. L’ouvrage History of Philosophy Eastern and Western explique, cependant, que “le substrat épique a été délayé et enluminé” au fil des siècles jusqu’à constituer “une accumulation de légendes, de mythes et d’affabulations mêlée de considérations d’ordre moral, religieux et philosophique3”.
4 Le récit que dresse le Mahābhārata des exploits de Manu, qui sauva l’humanité d’un déluge universel, comporte également quelques vérités historiques. Le déluge fut “le plus grand événement de l’histoire du monde antique, et les récits légendaires habituels du déluge donnent à penser que c’est le même fait qui a été décrit dans les récits indien, hébreu et babylonien”. — The Vedic Agea4.
5 L’ouvrage précité montre que la Geste de Râma, une fois “débarrassée de tous ses éléments miraculeux, fabuleux, invraisemblables et mythologiques, indique clairement qu’il [Râma] fut un grand roi qui répandit sur un vaste territoire des conceptions et des institutions aryennes5”.
6 Hormis ces aspects historiques, les récits épiques contiennent aussi des principes moraux et religieux. Par exemple, le Mahābhārata encourage l’hospitalité en ces termes: “Même envers tes ennemis tu dois te montrer hospitalier; l’arbre ombrage de ses feuilles l’homme qui l’abat6.” Un autre passage dit: “Le ciel ne se réjouit pas tant de présents coûteux, offerts dans l’attente d’une récompense future, que de la plus modeste offrande tirée de gains honnêtes et sanctifiée par la foi7.”
Contes imaginaires
7 Cependant, à côté de tels principes élevés, on retrouve parfois dans ces épopées les opinions des compilateurs. À titre d’exemple, dans le Rāmāyaṇa, la terre est présentée soutenue par huit éléphants qui bougent quand ils sont fatigués et provoquent ainsi les tremblements de terre. Les compilateurs ignoraient également que le Gange prend sa source dans l’Himalaya. Ils pensaient que ce fleuve descendait du ciel. — Râmâyana 1:40-44.
8 Saviez-vous que les rédacteurs du Mahābhārata partageaient l’opinion courante qui voulait que la femme ait été créée à seule fin de corrompre les hommes chastes et de les empêcher d’accéder au salut (Mahābhārata 13:40)? La Gîtâ n’y échappe pas; elle attribue à la femme une basse naissance et l’abaisse au rang de domestique. Êtes-vous du même avis? Cela vous semble-t-il juste, logique? — Bhagavad-Gîtâ 9:32.
9 L’absence de Śhruti inspirée a poussé les rédacteurs des récits épiques à inventer des fables en vue de fournir des réponses. Par exemple, pour expliquer la mort, le Mahābhārata dit qu’à une époque les humains se multipliaient sans mourir et devinrent si nombreux que “la promiscuité devenait insupportable8”. Devant la menace de voir la ‘terre sombrer dans l’océan’, le Créateur suscita une déesse qui causerait la mort des humains par maladie ou blessure. — Mahābhārata 12:248-250.
10 D’après des indianistes, les compilateurs des récits épiques introduisirent également les légendes qui peuplent ces épopées. Dans la Gîtâ, Krishna prétend être Dieu. À ce sujet, Swâmî Râdhâkrishnan écrit: “Vyâsa, le poète [qui la composa], imagine dans un style très vivant Krishna se révélant comme étant Dieu incarné.” Dans le même ordre d’idées, M. Hariharan relève que “quelqu’un d’autre a dû élever Krishna au rang de Dieu et lui faire accomplir ces actes surnaturels9”. Dans le Rāmāyaṇa, Râma ne prétend pas être un dieu, mais se présente comme un humain qui souffre à cause de ses péchés. — Râmâyana 3:63, 64.
Récits épiques: le choix
11 À l’origine, les poèmes épiques étaient chantés à la cour des rois lors de grandes fêtes célébrées pour exalter la renommée des princes. Les compilateurs y adjoignirent par la suite des fables religieuses10. Selon Damodar Dharmanand Kosambi, “la plus brillante de ces additions est la Bhagavad-Gîtâ, sorte de discours que le dieu [Krishna] est censé prononcer avant la bataille. Le dieu [Krishna] est lui-même une figure nouvelle, et la divinité suprême dont il se fait le chantre ne sera admise que des siècles plus tard11”. C’est par ce processus que les récits épiques en vinrent à mêler faits historiques et fables religieuses.
12 Tandis que vous poursuivez votre recherche de la Śhruti, révélation complète de la vérité concernant Dieu, examinez à présent les Purâna, fondement du culte hindou contemporain.
[Note]
a Le récit hébreu, le plus ancien et le plus exact, se trouve dans la Genèse, premier livre de la Bible, aux chapitres 6 à 8.
[Encadré, page 14]
Les récits épiques: le saviez-vous?
“Insérée dans un des livres du Mahâbhârata, gigantesque récit épique de l’Inde, apparaît la Bhagavad-Gîtâ, ou Chant du Seigneur, l’œuvre la plus réputée de toute la littérature religieuse de l’Inde. (...) On peut sans crainte d’être contredit la qualifier de Sainte Bible de l’Inde, bien que, contrairement aux Upanishad, elle ne soit pas considérée comme faisant partie de la Śhruti, ou écriture révélée, mais rangée dans la Smriti, ou tradition qui détaille les doctrines des Upanishad.” — The Spiritual Heritage of India, Swâmî Prabhavananda, 1980, page 95.
[Encadré, page 15]
Dans quelle mesure les récits épiques répondent-ils aux critères suivants?
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
3. Être exempts de tout mythe.
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Les Purâna et le culte hindou contemporainPourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 7
Les Purâna et le culte hindou contemporain
Le culte hindou tel qu’il se présente aujourd’hui repose sur des textes appelés Purâna. À la différence des Veda, ils prônent le recours aux images, les rites accomplis au temple et les pèlerinages aux lieux saints. Par ces pratiques, les adorateurs s’efforcent d’obtenir la bénédiction de Dieu afin de se libérer du cycle des renaissances.
2 “Les Purâna ont été appelés ‘le Veda du commun peuple’, car, lit-on dans Hindu World, ils présentent de nombreux enseignements traditionnels et orthodoxes sous forme de mythes et de légendes, de récits et de symboles1.” Bien que les brahmanes orthodoxes et les réformateurs ne les acceptent généralement pas, ces écrits connaissent une grande popularité auprès des hindous moyens. Vous aideront-ils à adorer Dieu en vérité? Examinons leur enseignement.
La création selon les Purâna
3 Influencés par les conceptions védiques, les compilateurs du Vishnu-Purâna croyaient que l’univers comporte en sa partie supérieure sept étages, la terre se trouvant à la base, et en sa partie inférieure sept étages également, séjours d’une race d’êtres mi-humains, mi-serpents.
4 D’après le Bhâgavata-Purâna, le soleil et la lune tournent autour de la terre. La lune, plus rapide, rattrape le soleil dans son orbite. La terre, posée sur un cobra, est divisée en continents séparés par des océans d’eau, de vin et de ghî. — Bhâgavata-Purâna 5:16-22, 25.
À la recherche de Dieu
5 Tout comme les Veda et les Upanishad, les Purâna poursuivent la recherche du vrai Dieu. Bien qu’ils adorent de nombreuses divinités, les sages désirent sincèrement savoir: “Quelle divinité un dévot qui désire accéder à la délivrance doit-il adorer (...)? Qui est le dieu des dieux?” Assurément, ce sont des questions de la plus haute importance!
6 Bien que l’on adore Brahmâ, Vishnu ou Śhiva, répond le Brahmâ-Purâna, le véritable Créateur est quelqu’un d’autre2. À l’appui de cette pensée, Brahmâ déclare dans le Bhâgavata-Purâna que Śhiva et lui-même en sont encore à s’interroger sur la nature du Créateur. — Bhâgavata-Purâna 2:6.
7 Toutefois, sans une révélation divine, les sages n’étaient pas en mesure de connaître Dieu. Pour cette raison, certains adorateurs en sont venus à l’imaginer sous les traits d’un humain ou d’un animal, voire d’un être mi-humain, mi-animal. Le Bhâgavata-Purâna décrit Vishnu comme un poisson “doré, avec une corne, et un corps long de plus de dix millions de yojanaa3”. Le Vâyu-Purâna brosse de lui le portrait d’un sanglier noir d’une hauteur de 6 400 kilomètres.
8 Les compilateurs des légendes puraniques ont également attribué aux dieux des faiblesses humaines. Le Brahmavaivarta-Purâna explique que les sages n’adorent pas Brahmâ, parce qu’il a été maudit pour une faute graveb4. D’autres Purâna décrivent Śhiva, qui “ne pourvoit pas aux besoins de sa famille affamée, préférant s’adonner à l’opium et à d’autres drogues”. — Hindu World5.
9 Indigné par l’attitude d’une divinité envers les jeunes vachères de la région, un roi demande dans le Bhâgavata-Purâna: “Comment le divin seigneur, né pour établir la vertu et réprimer le vice, peut-il pratiquer le contraire, à savoir corrompre les épouses d’autres hommes7?” À cette question, le sage répond que si des êtres supérieurs s’écartent du chemin de la vertu, on ne peut considérer cela comme un péché, tout comme on ne peut blâmer le feu d’avoir consumé des choses impures8.
Les types de culte
10 Le culte puranique se pratique essentiellement dans des temples ou sanctuaires d’une formulation géométrique très élaborée. Leur plan d’ensemble répond à un mandala, qui, d’après Swâmî Harshananda, “est un diagramme géométrique qui comporte des potentialités occultes9”. L’objet le plus sacré du temple est le yantra, une plaque d’or gravée de diagrammes mystiques. Par le passé, il était utilisé par les sectes tantriques, qui pratiquaient les rites sexuels dépeints sur les murs de certains grands temples hindous ou jaïna.
11 Les adorateurs qui aspirent à la prospérité ou à une bonne santé baignent les idoles dans l’eau ou le lait. Puis, selon le Brahmavaivarta-Purâna, on appose la tilaka sur le front des assistants pour leur assurer les effets magiques des rituels10. On allume des lampes et on offre des fleurs pour éloigner les esprits malins, pendant que sont psalmodiés des mantra pour louer les divinités ou pour implorer leur aide.
12 Le Skanda-Purâna fait remonter le recours aux idoles à une malédiction prononcée par la déesse Pârvatî contre les dieux qui avaient fait intrusion dans son intimité. L’Encyclopaedia of Puranic Beliefs and Practices déclare: “C’est peut-être bien de là que vient la pratique [hindoue] qui consiste à adorer des blocs de pierre et des idoles sculptées11.”
Quel choix ferez-vous?
13 Les hindous classent les Purâna dans la Smriti, car ces textes n’ont pas été inspirés par Dieu, mais sont d’origine humaine. Si donc nous désirons sincèrement que Dieu accepte notre adoration et nous bénisse, nous devons poursuivre notre recherche de la Śhruti. De quelle aide se révéleront pour nous les gurû?
[Notes]
a Le yojana est une ancienne unité de longueur variant entre 6 et 16 kilomètres.
b “Il n’y a dans toute l’Inde qu’un temple important — celui de Pushkar, au Rajasthan — consacré à Brahma6.” — L’Inde, Éditions Time-Life, 1986, page 38.
[Encadré, page 17]
Dans quelle mesure les Purâna répondent-ils aux critères suivants?
Ils doivent:
1. Magnifier Dieu et répondre aux questions que nous nous posons à son sujet.
2. Enseigner des doctrines et des règles morales véridiques.
3. Être exempts de tout mythe.
4. Être exempts de démonisme.
5. Offrir des solutions à nos problèmes et exercer une saine influence sur notre vie.
[Illustrations, page 16]
Le culte rendu dans les temples hindous et les fêtes religieuses ont leur origine dans les Purâna.
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Les gurû: leur rôle dans le cultePourquoi adorer Dieu en amour et en vérité ?
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Section 8
Les gurû: leur rôle dans le culte
Swâmî Prabhavananda écrit: “La direction d’un enseignant compétent est essentielle pour parvenir à la connaissance de Dieu, car la religion est une science pratique que ni les livres ni les écrits ne peuvent éclairer complètement1.” Forts de cet argument, de nombreux hindous recherchent un gurû qui puisse les aider à élaborer un système de croyances et d’adoration.
2 Il est certain que nous ne pouvons comprendre tout seuls des vérités d’ordre spirituel. Mais si les gurû ne s’appuient pas sur les écritures, quelle est l’origine de leurs enseignements et des miracles qu’ils accomplissent?
L’origine de la ‘religion des gurû’
3 La remise en question de l’autorité des Veda dans les Upanishad fut une première étape de l’émergence d’une ‘religion des gurû’. Au lieu des rites védiques coûteux, les Upanishad estimaient que le salut dépend de la ‘connaissance secrète’2.
4 Le rejet des Veda allait affermir l’autorité grandissante des gurû. La délivrance, enseignait-on à présent, serait uniquement accessible à celui qui aurait été initié par un gurû et se serait vu confier un mantra secret ou quelque autre technique. On lit dans l’ouvrage The World of Gurus: “Tenu pour incontournable, le gurû en vint à acquérir un rôle prééminent, au-dessus même des écritures. (...) Sa propre autorité, acquise par son parcours mystique personnel, l’emportait3.”
5 En effet, s’étant élevés au-dessus des écritures, les gurû en vinrent bientôt à être identifiés à Dieu. Le gurû est également Dieu et cela ne doit pas être contesté, dit la Yogaśhikhâ-Upanishad4. Lors de son initiation, alors qu’il est dans un état extatique, le gurû est censé recevoir de la divinité qu’il vénère des manifestations surnaturelles, et dès lors il sera considéré comme une incarnation de cette divinité. Swâmî Sivananda l’explique ainsi: “Le gurû est Dieu lui-même, qui se manifeste sous une forme personnelle pour guider l’aspirant5.”
6 Se prétendant égaux à Dieu, les gurû ajoutent ensuite dans les Upanishad: “Il faut adorer avec une dévotion extrême le gurû, dispensateur de la sagesse divine, le maître spirituel, qui est le Seigneur suprême lui-même6.” Selon Hindu World, “[les fidèles] agitent des luminaires devant lui, brûlent de l’encens en sa présence, chantent des hymnes et se prosternent. (...) On lave les pieds du gurû, et l’eau qui a servi à cet usage est passée parmi ses disciples, qui en boivent7”.
Les miracles: quelle est leur origine?
7 De nombreuses personnes suivent les gurû parce qu’elles sont marquées par les miracles qu’ils accomplissent, et que les dévots attribuent à Dieua. Toutefois, les écritures hindoues racontent que des personnages malfaisants, comme Râvana, possédaient les mêmes pouvoirs surnaturels. Quelqu’un d’autre que Dieu serait-il à l’origine de ces œuvres de puissance?
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