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  • “ Un long travail de terminé ”
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 novembre
    • “ Un long travail de terminé ”

      IL Y A 50 ans, une vieille dame a parlé et le monde a écouté. Cela se passait à Paris, le 10 décembre 1948. L’Assemblée générale des Nations unies était réunie au palais de Chaillot, achevé quelques années auparavant, lorsque la présidente de la Commission des Nations unies sur les droits de l’homme se leva pour prononcer un discours. D’une voix forte, Eleanor Roosevelt, veuve de l’ancien président américain Franklin D. Roosevelt, déclara : “ Nous sommes aujourd’hui au seuil d’un grand moment dans la vie des Nations unies et dans celle de l’humanité : l’approbation par l’Assemblée générale de la Déclaration universelle des droits de l’homme. ”

      Après que Mme Roosevelt eut donné lecture des phrases solennelles du préambule et des 30 articles de la Déclaration, l’Assemblée générale adopta le documenta. Puis tous les délégués se levèrent et applaudirent, pour rendre hommage à sa direction exceptionnelle, celle que l’on appelait affectueusement la “ première dame du monde ”. À la fin de la journée, elle lança : “ Un long travail de terminé. ”

      Un accouchement difficile

      Deux ans plus tôt, en janvier 1947, peu après le début des travaux de la commission, il était apparu que la rédaction d’un texte sur les droits de l’homme acceptable pour tous les membres de l’ONU serait une tâche redoutable. Dès le départ, les 18 membres de la commission, profondément divisés, furent entraînés dans des discussions sans fin. Le délégué chinois estimait que le document devait faire référence à la philosophie confucéenne ; un membre catholique de la commission mettait en avant l’enseignement de Thomas d’Aquin ; les États-Unis défendaient leur “ Déclaration des droits ” tandis que les Soviétiques voulaient que soient prises en compte les idées de Karl Marx... et ce ne sont là que quelques-unes des opinions tranchées qui s’affrontaient.

      Les chamailleries continuelles des membres de la commission mirent à rude épreuve les nerfs de Mme Roosevelt. En 1948, lors d’une conférence donnée à Paris, à la Sorbonne, elle déclara avoir longtemps pensé qu’élever une famille nombreuse avait éprouvé les limites de sa patience. Cependant, ajouta-​t-​elle au grand amusement de l’assistance, “ présider la Commission sur les droits de l’homme m’a demandé plus de patience encore ”.

      Malgré tout, son expérience lui fut manifestement d’un grand secours. À l’époque, un journaliste écrivit que la façon dont Mme Roosevelt se conduisait avec les membres de la commission lui faisait penser à celle d’une mère “ veillant sur une tribu de garçons souvent bruyants, parfois turbulents, mais au fond bien gentils, qui ont besoin de temps à autre d’être repris fermement ”. (La vie privée et publique d’Eleanor Roosevelt [angl.].) Conjuguant affabilité et fermeté, elle sut cependant convaincre sans s’attirer l’inimitié de ses adversaires.

      Après deux ans de réunions, des centaines d’amendements, des milliers de déclarations et des votes (1 400) sur presque chaque mot et chaque tournure, la commission finit par produire une liste des droits auxquels elle jugeait que tout homme et toute femme, n’importe où dans le monde, pouvait prétendre. Ce document fut baptisé Déclaration universelle des droits de l’homme. Ainsi s’achevait une mission qui avait parfois semblé impossible.

      De grands espoirs

      Bien sûr, on ne s’attendait pas à ce que l’oppression cède sous ce premier coup de bélier. Mais l’adoption de la Déclaration universelle n’en suscita pas moins de grands espoirs. Témoin la prédiction du président de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Australien Herbert Vere Evatt : “ Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du monde entier, loin de Paris ou de New York, rechercheront aide, direction et inspiration dans ce document. ”

      Cinquante ans ont passé depuis que le professeur Evatt a prononcé ces mots. Pendant toutes ces années, beaucoup se sont effectivement tournés vers la Déclaration comme vers un guide et s’en sont servis comme d’un étalon pour juger du respect des droits de l’homme dans le monde. Qu’ont-​ils constaté ? Les États membres de l’ONU remplissent-​ils le contrat ? Où en sont aujourd’hui les droits de l’homme dans le monde ?

      [Note]

      a Quarante-huit pays votèrent pour, aucun contre. Aujourd’hui, les 185 États membres de l’ONU, y compris ceux qui s’abstinrent en 1948, ont signé la Déclaration.

      [Encadré, page 4]

      LES DROITS DE L’HOMME : DÉFINITION

      Les Nations unies définissent les droits de l’homme comme “ les droits inhérents à notre nature et sans lesquels nous ne pourrions vivre en êtres humains ”. On en a également parlé (à juste titre) comme de la “ langue commune de l’humanité ”. Tout comme la faculté d’apprendre à parler une langue est une faculté innée qui fait de nous des humains, il existe d’autres facultés et besoins innés qui nous distinguent des autres êtres vivants qui peuplent la terre. Par exemple, les humains ont un besoin de connaissance, d’expression artistique et de spiritualité. Priver quelqu’un des moyens de satisfaire ces besoins fondamentaux, c’est l’empêcher d’être un humain à part entière. Pour mettre les humains à l’abri de semblable dénégation, explique une juriste spécialisée, “ nous utilisons l’expression ‘ droits de l’homme ’ et non ‘ besoins de l’homme ’, car, juridiquement parlant, ‘ droit ’ est plus fort que ‘ besoin ’. En parlant de ‘ droit ’, nous faisons de la satisfaction des besoins de l’homme une chose à laquelle chaque humain est moralement et juridiquement en droit de prétendre ”.

      [Encadré/Illustration, page 5]

      LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

      Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature, a présenté la Déclaration universelle comme le “ meilleur document ” jamais produit par l’ONU. Une lecture rapide permet de comprendre pourquoi beaucoup partagent ce point de vue.

      Le principe fondamental sur lequel s’appuie la Déclaration est affirmé dans l’Article premier : “ Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. ”

      Sur ce fondement, les rédacteurs de la Déclaration ont défini deux catégories de droits. La première se trouve condensée dans l’Article 3 : “ Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. ” Cet article est à la base des droits civiques et politiques énumérés dans les Articles 4 à 21. La deuxième catégorie de droits repose sur l’Article 22, qui dit entre autres que toute personne est fondée à obtenir la satisfaction des droits “ indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité ”. Les Articles 23 à 27, dérivés du précédent, détaillent les droits économiques, sociaux et culturels. La Déclaration universelle est le premier document international qui ait classé cette deuxième catégorie de droits parmi les droits humains fondamentaux. Elle est d’ailleurs aussi le premier document international dans lequel l’expression “ droits de l’homme ” ait été employée.

      Ruth Rocha, une sociologue brésilienne, traduit en termes simples le message de la Déclaration universelle : “ Peu importe votre race. Peu importe que vous soyez un homme ou une femme. Peu importe votre langue, votre religion, vos opinions politiques, votre pays d’origine ou la famille dont vous êtes issu. Peu importe que vous soyez riche ou pauvre, que vous soyez né ici, là ou ailleurs, que votre pays soit un royaume ou une république. Tout le monde sans exception doit jouir de ces droits et de ces libertés. ”

      Depuis son adoption, la Déclaration universelle a été traduite dans plus de 200 langues et a été intégrée à la constitution de nombreux pays. Certains dirigeants estiment cependant que la Déclaration devrait été récrite. Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, ne l’entend pas de cette oreille. Un responsable onusien cite ses paroles : “ Tout comme il n’est nullement nécessaire de récrire la Bible ou le Coran, il n’y a aucune raison de modifier la Déclaration. Ce qui doit changer, ce n’est pas le texte de la Déclaration universelle, mais le comportement de ses adeptes. ”

      [Illustration]

      Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies.

  • Les droits de l’homme vus d’en haut
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 novembre
    • Les droits de l’homme vus d’en haut

      NEW YORK, 29e niveau du bâtiment des Nations unies. En sortant de l’ascenseur, vous apercevez un panonceau bleu qui vous indique le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR). Ce bureau de liaison représente le siège du OHCHR, qui se trouve en Suisse, à Genève, centre névralgique des activités de l’ONU en faveur des droits de l’homme. C’est Mary Robinson, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, qui dirige l’OHCHR à Genève. Le bureau de New York est quant à lui supervisé par Mme Elsa Stamatopoulou. Au début de cette année, Mme Stamatopoulou a bien voulu recevoir un rédacteur de Réveillez-vous ! pour dresser une rétrospective de 50 ans de défense des droits de l’homme. Voici quelques extraits de l’interview.

      Q. Selon vous, quels progrès ont été accomplis dans la défense des droits de l’homme ?

      R. Je citerai trois exemples de progrès accomplis : En premier lieu, il y a 50 ans, la notion de droits de l’homme était absente de l’ordre du jour international ; aujourd’hui elle est omniprésente et opérationnelle. Des gouvernements qui il y a quelques dizaines d’années n’avaient jamais entendu parler des droits de l’homme sont les mêmes qui maintenant en parlent. En deuxième lieu, nous possédons à présent un code de lois international composé de nombreuses conventions qui rappellent noir sur blanc aux gouvernements leurs obligations envers le peuple. [Voir l’encadré “ La Charte internationale des droits de l’homme ”, à la page 7.] La constitution de ce code a demandé de longues années de travail soutenu. Nous en sommes extrêmement fiers. Le troisième exemple, c’est qu’aujourd’hui plus de personnes que jamais auparavant prennent part aux mouvements de défense des droits de l’homme et sont capables de s’exprimer avec éloquence sur des questions touchant aux droits de l’homme.

      Q. Quels obstacles rencontrez-​vous ?

      R. Après avoir collaboré pendant 17 ans aux programmes de l’ONU sur les droits de l’homme, je me rends naturellement compte que nous rencontrons d’importantes difficultés. La plus grosse de ces difficultés, c’est que, souvent, les gouvernements ne considèrent pas les droits de l’homme comme une question humanitaire mais comme une question politique. Ils rechignent parfois à mettre en application les traités sur les droits de l’homme parce qu’ils se sentent menacés politiquement. Dans ce genre de situations, les traités sur les droits de l’homme restent lettre morte. Un autre revers a été l’incapacité de l’ONU à prévenir les terribles violations des droits de l’homme dans des pays comme l’ex-Yougoslavie, le Rwanda et, plus récemment, l’Algérie. L’incapacité de l’ONU à prévenir les massacres qui se sont produits dans ces pays a représenté un échec énorme. Les mécanismes des droits de l’homme sont en place, mais encore faut-​il que quelqu’un les actionne. Qui va le faire ? Quand les intérêts des pays qui pourraient offrir leur protection ne sont pas directement en jeu, il manque souvent la volonté politique d’intervenir et de mettre fin aux violations des droits de l’homme.

      Q. Comment voyez-​vous l’avenir ?

      R. Sur la voie qui mène aux droits de l’homme pour tous, je vois une menace et un immense espoir. Ce qui m’inquiète, c’est la menace que constitue la mondialisation de l’économie, qui pousse de grands groupes industriels à aller s’établir dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère. Pour l’instant, quand la situation l’exige, nous pouvons condamner les gouvernements qui violent les droits de l’homme et faire pression sur eux. Mais à qui pouvons-​nous nous en prendre quand les accords commerciaux multilatéraux transfèrent de plus en plus le pouvoir des gouvernements vers les forces économiques mondiales ? Comme nous n’avons aucun pouvoir sur ces forces économiques, la position des organisations intergouvernementales comme l’ONU se trouve affaiblie. En termes de droits de l’homme, cette tendance est destructrice. Il est maintenant essentiel d’impliquer le secteur privé dans la défense des droits de l’homme.

      Q. Et quel espoir percevez-​vous ?

      R. L’émergence d’une culture mondiale des droits de l’homme. Ce que je veux dire, c’est qu’au moyen de l’éducation nous devrions sensibiliser davantage les individus aux droits de l’homme. Bien sûr, ce sera une entreprise énorme, parce que cela suppose une évolution des mentalités. C’est pourquoi, il y a dix ans, l’ONU a lancé une campagne mondiale d’information pour faire connaître aux gens leurs droits et aux pays leurs responsabilités. Par ailleurs, l’ONU a décrété les années 1995 à 2004 “ Décennie pour l’éducation dans le domaine des droits de l’homme ”. Nous avons l’espoir que l’éducation puisse changer l’esprit et le cœur des individus. Cela ressemble peut-être un peu à l’Évangile, mais quand il s’agit de l’éducation aux droits de l’homme, je suis une croyante sincère. J’espère que le monde fera de la culture des droits de l’homme son idéologie au siècle prochain.

      [Encadré, page 7]

      LA CHARTE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME

      Outre la Déclaration universelle des droits de l’homme, il existe également une Charte internationale des droits de l’homme. Quelle est la différence ?

      Disons que si l’on comparait la Charte internationale des droits de l’homme à un livre de cinq chapitres, la Déclaration universelle pourrait être comparée au chapitre 1. Les chapitres 2 et 3 sont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Les chapitres 4 et 5 contiennent chacun un Protocole facultatif.

      Tandis que la Déclaration universelle est supposée avoir une valeur morale, c’est-à-dire qu’elle indique aux nations ce qu’elles devraient faire, ces quatre documents supplémentaires ont force de loi, c’est-à-dire qu’ils indiquent aux nations ce qu’elles doivent faire. Bien que les travaux menant à ces documents aient commencé en 1949, il aura fallu attendre des dizaines d’années pour qu’ils entrent tous en vigueur. Aujourd’hui, ces quatre documents forment avec la Déclaration universelle la Charte internationale des droits de l’homme.

      Outre cette Charte internationale, l’ONU a ratifié plus de 80 autres traités portant sur les droits de l’homme. “ Il est donc erroné de penser que les traités sur les droits de l’homme composant la Charte internationale sont les plus importants, explique un expert des droits de l’homme. Par exemple, la Convention relative aux droits de l’enfant, entrée en vigueur en 1990, est un des documents de l’ONU les plus ratifiés et donc les plus universels, et pourtant elle ne fait pas partie de la Charte internationale. Le terme ‘ Charte internationale des droits de l’homme ’ a été forgé plus à des fins publicitaires que pour qualifier un concept officiel. Et il faut admettre que c’est vraiment une expression accrocheusea. ”

      [Note de l’encadré]

      a Au moment de la rédaction de ce dossier, 191 nations (183 nations membres de l’ONU plus 8 nations non membres) avaient ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Seuls deux pays ne l’avaient pas ratifiée : la Somalie et les États-Unis.

  • Droits proclamés et tristes réalités
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 novembre
    • Droits proclamés et tristes réalités

      LES défenseurs des droits de l’homme ont récemment réussi un véritable tour de force. Ils ont rassemblé plus de 1 000 organisations de 60 pays pour constituer un mouvement appelé Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL). Ils sont ensuite parvenus à faire voter un traité international interdisant ces armes. À la suite de tous ces efforts, l’ICBL et son infatigable coordinatrice, la militante américaine Jody Williams, ont reçu en 1997 le prix Nobel de la paix.

      Ces avancées doivent malheureusement s’accommoder d’un autre constat, moins réjouissant. Selon un rapport récent (Human Rights Watch World Report 1998), l’universalité des droits de l’homme reste l’objet “ d’attaques soutenues ”. Et cela n’est pas seulement le fait de quelques dictateurs d’opérette. “ Les grandes puissances, dit le rapport, ont affiché une tendance marquée à ignorer les droits de l’homme quand cela pouvait favoriser des intérêts économiques ou stratégiques, un travers que manifestent tant l’Europe que les États-Unis. ”

      Des millions d’habitants du globe subissent des violations manifestes des droits de l’homme. Leur lot quotidien reste fait de discrimination, de pauvreté, de sous-alimentation, de persécution, de viols, de sévices à enfants, d’esclavage et de mort violente. Pour ces victimes, les conditions idéales annoncées dans les traités qui se succèdent au sujet des droits de l’homme restent un domaine totalement irréel. En fait, la plupart des humains ne bénéficient même pas des droits les plus élémentaires énumérés dans les 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme. On s’en fera une meilleure idée en considérant brièvement ce qui correspond dans la réalité quotidienne aux droits nobles mentionnés dans la Déclaration.

      Tous égaux ?

      Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. — Article 1.

      Une version plus ancienne de l’article 1 de la Déclaration universelle disait : “ Tous les hommes naissent [...] égaux. ” Cependant, pour éviter que cette déclaration ne soit interprétée comme excluant les femmes, les femmes qui faisaient partie de la commission de rédaction ont insisté pour que la tournure soit rectifiée. Elles ont obtenu gain de cause, et l’expression “ tous les hommes naissent [...] égaux ” est devenue “ tous les êtres humains naissent [...] égaux ”. (C’est nous qui soulignons.) Mais l’intitulé plus précis de cet article a-​t-​il transformé le sort des femmes ?

      Le 10 décembre 1997, Journée mondiale des droits de l’homme, Mme Hillary Clinton, épouse du président des États-Unis, a déclaré devant l’ONU que le monde continue de “ traiter les femmes comme des citoyens de rang inférieur ”. Et de donner des exemples : 70 % des pauvres de la planète sont des femmes. Les deux tiers des 130 millions d’enfants qui dans le monde n’ont pas accès à l’éducation sont des filles. Les deux tiers des 96 millions d’illettrés que compte la planète sont des femmes. Par ailleurs, les femmes sont souvent victimes de la violence au sein de la famille et de la violence sexuelle, ce qui demeure, ajoutait Mme Clinton, “ une des entraves aux droits de l’individu les plus répandues dans le monde et dont on fait le moins état ”.

      Des filles sont victimes de la violence avant même la naissance. C’est en particulier le cas dans des pays d’Asie où des mères se font avorter parce qu’elles préfèrent donner naissance à des fils. En certains endroits, le désir d’avoir un fils plutôt qu’une fille a conduit au grand succès de la détermination génétique prénatale. Une clinique spécialisée dans la détermination du sexe de l’enfant a fait de la publicité pour ses services en suggérant qu’il valait mieux dépenser 38 dollars maintenant pour interrompre la grossesse lorsque le fœtus est une fille plutôt que de devoir dépenser plus tard 3 800 dollars pour payer sa dot. Et ce genre de publicité fait mouche ! Une étude menée dans un grand hôpital asiatique a révélé que 95,5 % des fœtus identifiés comme étant des filles faisaient l’objet d’un avortement. Mais la préférence pour les fils se retrouve dans d’autres régions du globe. Un ancien champion de boxe américain à qui on demandait combien il avait d’enfants a répondu : “ Un garçon et sept erreurs. ” Une publication de l’ONU, Les femmes et la violence, note qu’il “ faudra beaucoup de temps pour modifier les comportements et les mentalités, au moins une génération, peut-être plus, dit-​on souvent ”.

      Des enfants sans enfance

      Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. — Article 4.

      Sur le papier, l’esclavage a été aboli. Les gouvernements ont signé de nombreux traités qui l’interdisent. Toutefois, selon la Société antiesclavagiste de Grande-Bretagne, connue pour être la plus ancienne organisation de défense des droits de l’homme, “ le monde compte aujourd’hui plus d’esclaves que jamais auparavant ”. L’esclavage moderne inclut tout un éventail de violations des droits de l’homme. Le travail forcé des enfants est considéré comme une forme d’esclavage contemporain.

      Derivan, un jeune sud-américain, en est une triste illustration. ‘ Ses petites mains sont écorchées par la manipulation des feuilles rapeuses de sisal, une fibre végétale utilisée pour la confection de matelas. Son travail consiste à porter les feuilles d’un dépôt jusqu’à une machine qui se trouve à une centaine de mètres. À la fin de sa journée de travail, 12 heures, il aura charrié une tonne de feuilles. Derivan a commencé à travailler à l’âge de cinq ans. Aujourd’hui il a 11 ans. ’ — World Press Review.

      Le Bureau international du travail estime qu’un quart du milliard d’enfants ayant entre 5 et 14 ans travaillent, ce qui compose une armée de petits ouvriers aussi nombreuse que les populations du Brésil et du Mexique réunies ! Bon nombre de ces enfants sans enfance s’échinent dans des mines où ils tirent des caisses de charbon, pataugent dans la boue pour faire les récoltes ou sont accroupis devant des métiers à tisser pour fabriquer des tapis. Même des bambins de trois, quatre ou cinq ans sont attachés ensemble en petites équipes pour labourer, semer ou glaner dans les champs de l’aube à la tombée du jour. Comme l’explique un exploitant agricole asiatique, “ les enfants reviennent moins cher que les tracteurs et sont plus dociles que les bœufs ”.

      Choisir librement sa religion

      Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion. — Article 18.

      Le 16 octobre 1997, l’Assemblée générale de l’ONU a reçu un rapport “ intérimaire portant sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance religieuse ”. Le rapport, préparé par M. Abdelfattah Amor, Rapporteur spécial sur l’intolérance religieuse de la Commission des droits de l’homme, fait état de violations continuelles de l’article 18. Dressant une longue liste de pays, le rapport cite de nombreux cas de ‘ tracasseries, menaces, mauvais traitements, arrestations, détentions, disparitions et assassinats ’.

      Toujours dans le même domaine, des rapports préparés par le Bureau américain de la démocratie, des droits de l’homme et du travail (1997 Human Rights Reports) démontrent que même des pays ayant une longue tradition de démocratie “ ont cherché à restreindre les libertés d’un ensemble de confessions minoritaires très diverses cataloguées sans distinction comme ‘ sectes ’ ”. Cette tendance est inquiétante. Willy Fautré, président de Droits de l’homme sans frontières, un organisme dont le centre d’opérations est Bruxelles, a écrit : “ La liberté religieuse [est] l’un des meilleurs indicateurs de l’état général des libertés individuelles dans n’importe quelle société. ”

      Éreintés mais sans le sou

      Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine. — Article 23.

      Les coupeurs de canne à sucre des Antilles gagnent trois dollars par jour, mais le coût des loyers et des outils les oblige à s’endetter dès le départ auprès du propriétaire de la plantation. De plus, ils sont payés en bons d’achat, et non en argent liquide. Comme le seul magasin auquel les ouvriers ont accès est le magasin de la plantation, ils sont forcés d’acheter l’huile, le riz et les haricots sur place. Mais le magasin de la plantation accepte les bons d’achat contre une surtaxe de 10 à 20 %. Comme l’expliquait Bill O’Neill, directeur adjoint du Comité des avocats pour les droits de l’homme, dans une émission de la radio des Nations unies, “ à la fin de la saison, les ouvriers se sont cassé le dos pendant des semaines et des mois pour rien. Ils n’ont pas un sou en poche, et ils ont tout juste réussi à survivre pendant la saison ”.

      L’accès aux soins médicaux pour tous ?

      Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux. — Article 25.

      ‘ Ricardo et Justina sont de pauvres agriculteurs d’Amérique latine qui habitent à 80 kilomètres de la ville la plus proche. Quand Gemma, leur bébé, est tombée malade, ils l’ont emmenée dans une clinique privée des environs d’où ils ont été refoulés parce que Ricardo n’était manifestement pas en mesure de payer les soins. Le lendemain, Justina a emprunté de l’argent à des voisins pour payer le long voyage jusqu’à la ville. Quand elle est arrivée au petit hôpital public avec son bébé, on lui a dit qu’il n’y avait pas de lit disponible et qu’il fallait revenir le lendemain matin. Comme elle n’avait pas de famille en ville ni d’argent pour prendre une chambre d’hôtel, elle a passé la nuit sur une table du marché. Justina a tenu son bébé contre elle pour le réchauffer et le protéger, mais c’était peine perdue. La petite Gemma est morte dans la nuit. ’ — Human Rights and Social Work.

      Un habitant de la planète sur quatre vit avec l’équivalent d’un dollar par jour. Ces hommes et ces femmes connaissent le même dilemme mortel que Ricardo et Justina : on peut se faire soigner dans le privé, mais c’est trop cher ; par contre, dans le secteur public, les soins sont moins chers, mais non disponibles. Si les plus de un milliard de pauvres se sont vu accorder le ‘ droit aux soins médicaux ’, ils sont malheureusement bien loin de pouvoir en profiter.

      La liste effroyable des violations des droits de l’homme s’allonge à l’infini. Il y a des centaines de millions de cas semblables à ceux cités précédemment. Malgré les efforts colossaux des organismes de défense des droits de l’individu et le dévouement de milliers de militants qui risquent littéralement leur vie pour améliorer le sort des hommes, des femmes et des enfants du monde entier, les droits de l’homme universellement respectés demeurent un rêve. Seront-​ils un jour une réalité ? Oui, ils le seront assurément. Mais il faudra d’abord qu’interviennent plusieurs changements. L’article suivant présentera deux de ces changements.

  • Quand les droits de l’homme seront universellement respectés
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 novembre
    • Quand les droits de l’homme seront universellement respectés

      “ QUELLE est la cause première des atteintes aux droits de l’homme ? ” À cette question, une avocate spécialiste des droits de l’homme a répondu : “ L’avidité. L’avidité, qui se traduit par la soif du pouvoir et la soif de l’argent. ” L’avidité prend sa source dans l’esprit humain ; les atteintes aux droits de l’homme sont donc en définitive le reflet d’un état d’esprit. Le nationalisme est lui aussi en cause. L’idée que son pays est forcément le meilleur ouvre la porte au mépris des droits de l’homme. Les droits de l’homme ne seront donc assurés que ‘ par l’émergence d’un gouvernement mondial qui soit à même de prendre des mesures ayant force de loi ’, affirme Jan Berkouwer, professeur de droit et d’économie hollandais.

      En d’autres termes, pour que les droits de l’homme deviennent une réalité sur le plan mondial, il faut au préalable que se produisent deux phénomènes : un changement d’état d’esprit et un changement dans la forme de gouvernement. Est-​il réaliste d’espérer de tels changements ?

      Deux raisons pour que les choses changent

      Alors que la Décennie pour l’éducation aux droits de l’homme lancée par les Nations unies va entrer dans sa cinquième année, un programme d’éducation international et non gouvernemental réussit depuis des dizaines d’années à faire évoluer les mentalités chez plusieurs millions d’individus, qui aujourd’hui traitent leurs semblables avec dignité. Ce programme, mené par les Témoins de Jéhovah, fonctionne dans plus de 230 pays et territoires. Qu’est-​ce qui fait sa réussite ?

      Ce programme mondial d’enseignement biblique permet aux individus de mieux comprendre quelle est l’origine des droits de l’homme. La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que l’homme a des droits parce qu’il est un être doué de raison et de conscience.

      L’homme a manifestement été doté de la raison et de la conscience par une source supérieure. (Voir l’encadré “ La Source des droits de l’homme ”, page 13.) Celui qui reconnaît l’existence de cette source divine se sent fortement poussé à respecter ses semblables. Il traite les autres avec dignité, non pas seulement parce que sa conscience lui commande de le faire, mais surtout parce que son respect et son amour pour le Créateur le poussent à traiter Sa création avec dignité. Ces deux raisons trouvent leur fondement dans cette déclaration de Jésus Christ : “ Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. [...] Tu dois aimer ton prochain comme toi-​même. ” (Matthieu 22:37-39). L’individu qui respecte profondément le Créateur ne se permet pas de bafouer les droits de ses semblables, car ils sont un héritage reçu de Dieu. Celui qui porte atteinte aux droits de l’homme pille un héritage.

      Une éducation extraordinairement efficace

      Ce programme d’enseignement biblique des Témoins de Jéhovah contribue-​t-​il à réduire les atteintes aux droits de l’homme ? La meilleure réponse réside dans les résultats atteints par ce programme, car, comme l’a dit Jésus, “ la sagesse se révèle juste par ses œuvres ”. — Matthieu 11:19.

      Une inscription célèbre figure sur un mur de l’esplanade des Nations unies à New York : “ Ils devront forger leurs épées en socs et leurs lances en cisailles. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre. ” Par cette citation de la Bible, tirée d’Isaïe chapitre 2, verset 4, les Nations unies mettent le doigt sur un moyen essentiel de limiter les atteintes aux droits de l’homme : arrêter la guerre. Après tout, comme le dit une publication des Nations unies, la guerre est ‘ l’antithèse des droits de l’homme ’.

      Si certains ont eu l’idée de graver les paroles d’Isaïe sur un mur de pierre, le programme d’enseignement des Témoins de Jéhovah va pour sa part encore plus loin : il ‘ écrit ’ les paroles d’Isaïe sur les cœurs des hommes (voir Hébreux 8:10). Comment ? Ce programme écarte les barrières raciales et ethniques et démolit les murs du nationalisme en enseignant le point de vue biblique sur les races : il n’y a qu’une seule race, la race humaine (Actes 17:26). Ceux qui suivent ce programme acquièrent le désir de ‘ devenir des imitateurs de Dieu ’, dont la Bible dit qu’il “ n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice est agréé de lui ”. — Éphésiens 5:1 ; Actes 10:34, 35.

      D’ores et déjà, plusieurs millions de personnes bénéficiant de ce programme d’enseignement biblique ‘ n’apprennent plus la guerre ’. Un changement dans les esprits et dans les cœurs a déjà eu lieu. Et ce phénomène est durable. (Voir l’encadré “ Une éducation qui favorise la paix ”, à la page 14.) Actuellement, ce sont en moyenne plus de 1 000 personnes par jour qui achèvent les cours prévus par les Témoins de Jéhovah pour leur donner une connaissance générale de la Bible et qui rejoignent les rangs de cette force mondiale pour la paix.

      Mais ce changement de mentalité est-​il profond ? La décision des Témoins de Jéhovah de respecter les droits de l’homme en refusant de prendre part aux guerres est-​elle vraiment ferme ? Certainement. Prenons un exemple : le respect que les Témoins portent aux droits de l’homme a été durement mis à l’épreuve pendant la Deuxième Guerre mondiale, particulièrement dans l’Allemagne nazie. L’historien Brian Dunn a déclaré : “ Il était impossible aux Témoins de Jéhovah de composer avec le nazisme. Ce que les nazis reprochaient le plus aux Témoins, c’était l’attitude qu’ils adoptaient envers l’État et leur neutralité politique. Cela signifiait qu’aucun croyant ne pouvait porter les armes. ” (La réaction des Églises face à l’Holocauste [angl.]). Dans son Histoire du christianisme (angl.), Paul Johnson a écrit : “ Beaucoup furent condamnés à mort pour leur refus de faire le service militaire (...) ou finirent à Dachau ou dans des asiles d’aliénés. ” Même dans ces situations extrêmes, les Témoins ont maintenu fermement leur position. La sociologue Anna Pawełczyńska les a qualifiés de “ minuscule îlot de résistance inébranlable au sein d’une nation terrorisée ”.

      Imaginez un instant combien d’atteintes aux droits de l’homme le monde s’épargnerait si tous ses habitants adoptaient aujourd’hui cette position et ‘ n’apprenaient plus la guerre ’ !

      Un gouvernement mondial : une ‘ utopie ’ ?

      Une collaboratrice des Nations unies a fait remarquer que ‘ changer les mentalités relève du défi, mais former un gouvernement mondial relève de l’utopie ’. Effectivement, le fait que les nations n’aient jamais souhaité remettre leur souveraineté aux Nations unies, ou à toute autre organisation, vient étayer cette conclusion. Le professeur Berkouwer estime cependant pour sa part que ceux qui rejettent l’idée d’un gouvernement mondial “ ont la responsabilité morale de proposer d’autres moyens de résoudre les problèmes mondiaux. Il n’existe malheureusement pas de solutions de rechange ”. Nous dirons : pas de solutions humaines. Car il existe une solution dont l’origine est suprahumaine. De quoi voulons-​nous parler ?

      Si la Bible explique d’une part que le Créateur est la source des facultés qui sous-tendent les droits de l’homme, elle nous informe d’autre part qu’il est à l’origine d’un gouvernement mondial qui les garantit. Ce gouvernement céleste est invisible mais bien réel. En fait, des millions de personnes, peut-être sans le savoir, prient en faveur de ce gouvernement mondial quand elles prononcent, dans ce qu’on appelle communément le Notre Père, ces paroles : “ Que ton royaume vienne. Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre. ” (Matthieu 6:10). C’est Jésus Christ, le Prince de paix, que Dieu a placé à la tête de ce Royaume. — Isaïe 9:6.

      Ce gouvernement mondial réussira à créer une culture des droits de l’homme véritablement universelle et qui résistera à l’épreuve du temps, et cela, entre autres choses, en éliminant la guerre à tout jamais. Une prophétie biblique dit : “ [Le Créateur] fait cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre. L’arc, il le brise, oui il met en pièces la lance ; il brûle les chariots au feu. ” — Psaume 46:9.

      Combien de temps devrons-​nous encore attendre avant que cela se réalise à l’échelle mondiale ? Le programme d’étude de la Bible mis en place par les Témoins de Jéhovah permet de trouver la réponse à cette question. Nous vous encourageons à prendre connaissance de ce programmea. Si vous vous souciez des droits de l’homme, vous ne serez pas déçu.

      [Note]

      a Si vous souhaitez plus de détails sur ce programme d’enseignement biblique, adressez-​vous aux éditeurs de la présente revue ou aux Témoins de Jéhovah de votre localité. Ce programme d’étude est gratuit.

      [Encadré, page 13]

      LA SOURCE DES DROITS DE L’HOMME

      L’Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que “ tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ”. Les droits de l’homme sont donc présentés comme un droit acquis à la naissance, un droit qui se transmet des parents aux enfants, un peu comme une rivière apporte son eau aux habitants de ses berges. Mais d’où cette rivière provient-​elle ? Autrement dit, où les droits de l’homme prennent-​ils leur source ?

      Selon la Déclaration universelle, les êtres humains ont des droits parce qu’“ ils sont doués de raison et de conscience ”. Une publication des Nations unies explique : “ L’homme étant un être doué de raison et de sens moral, il est différent des autres créatures vivant sur la terre et bénéficie à ce titre de certains droits et libertés que ne connaissent pas les autres créatures. ” (C’est nous qui soulignons.) On considère donc que le fait d’être doué de raison et de conscience est le fondement permettant de bénéficier des droits de l’homme. Ce qui veut dire que la source de la raison et de la conscience chez l’être humain est aussi la source de ses droits.

      Pour les militants des droits de l’homme qui croient en l’évolution biologique, le fait d’établir un lien entre les droits de l’homme, la raison et la conscience pose une énigme. La vie qui s’élève (angl.), un livre défendant l’évolution, l’admet : “ Quand on se demande comment un processus [l’évolution] aurait pu générer des qualités comme l’amour de la beauté et de la vérité, la compassion, la liberté et, surtout, les extraordinaires capacités de l’esprit humain, on reste perplexe. ” Et il y a de quoi ! Après tout, affirmer que les facultés humaines de raison et de conscience viennent d’ancêtres subhumains eux-​mêmes dépourvus de raison et de conscience revient à affirmer qu’une rivière sort d’une source dépourvue d’eau.

      Puisque les facultés humaines de raison et de conscience ne peuvent provenir d’une source subhumaine, elles ont forcément pour source une origine suprahumaine. Seuls les humains possèdent les qualités liées aux droits de l’homme, la raison et la conscience, parce qu’à la différence des animaux, explique la Bible, ils ont été créés à “ l’image ” de Dieu (Genèse 1:27). C’est pourquoi, comme le relève le livre Droits de l’homme : défense et illustration, on peut fort bien arguer que les personnes ont des droits moraux parce qu’“ elles possèdent une valeur ou une dignité intrinsèque ou [...] sont [...] des enfants de Dieu ”.

      [Encadré/Illustrations, page 14]

      UNE ÉDUCATION QUI FAVORISE LA PAIX

      Il y a quelques années, alors que les Balkans étaient déchirés par la guerre, Branko était vigile armé dans une clinique de la partie croate de la Bosnieb. Un médecin de cette clinique étudiait la Bible avec des Témoins de Jéhovah, et une nuit il a fait part à Branko de ce qu’il avait appris. Cela a suffi à Branko pour déposer les armes. Un peu plus tard, Branko, qui s’était installé dans un autre pays d’Europe, a assisté à une réunion des Témoins de Jéhovah où il a fait la connaissance de Slobodan.

      Slobodan venait lui aussi de Bosnie. Il avait participé à la même guerre que Branko, mais dans le camp adverse. Slobodan avait combattu contre les Croates aux côtés des Serbes. Quand ils se sont rencontrés, Slobodan était déjà devenu Témoin de Jéhovah, et il a proposé à Branko, son ancien ennemi, d’étudier la Bible avec lui. Branko a étudié la Bible, son amour pour Jéhovah, le Créateur, a grandi en son cœur, et il a rapidement décidé de devenir Témoin de Jéhovahc.

      Slobodan était également devenu Témoin de Jéhovah grâce à l’aide d’un ancien ennemi. Comment cela ? Quand il a quitté la zone des combats en Bosnie, Slobodan a reçu la visite de Mujo, qui était lui aussi de Bosnie, mais qui avait grandi dans une religion très différente de celle de Slobodan. Mujo était à présent Témoin de Jéhovah. Alors qu’ils étaient d’anciens ennemis, Slobodan a accepté d’étudier la Bible avec Mujo, pour ensuite décider de devenir Témoin de Jéhovah.

      Qu’est-​ce qui a permis à ces hommes de surmonter des haines ethniques profondément enracinées, à ces anciens ennemis de devenir des amis ? L’amour qu’ils ont ressenti pour Jéhovah grâce à leur étude de la Bible. Ils ont alors souhaité être ‘ enseignés par Dieu à s’aimer les uns les autres ’. (1 Thessaloniciens 4:9.) Cela confirme le constat qu’a dressé le professeur Wojciech Modzelewski à propos des Témoins de Jéhovah en général : “ Le facteur essentiel de leur attitude paisible réside dans leur démarche de mettre en pratique dès maintenant les principes révélés dans la Bible. ”

      [Notes de l’encadré]

      b Par souci d’anonymat, les noms ont été changés.

      c Branko a plus tard été très heureux d’apprendre que le médecin qui, le premier, lui avait parlé de la Bible était lui aussi devenu Témoin de Jéhovah.

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