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  • Y a-t-il une vie après la mort ?
    Que devient-on quand on meurt ?
    • Y a-​t-​il une vie après la mort ?

      “ Il existe un espoir même pour un arbre. Si on le coupe, il bourgeonnera encore [...]. Si un homme robuste meurt, peut-​il revivre ?” — MOÏSE, PROPHÈTE DE L’ANTIQUITÉ.

      1-3. Comment beaucoup cherchent-​ils du réconfort quand ils perdent un être aimé ?

      DANS un funérarium, à New York, les amis et les proches défilent en silence devant le cercueil ouvert. Ils regardent le corps, celui d’un jeune homme de 17 ans. Ses camarades d’école le reconnaissent à peine. La chimiothérapie lui a fait perdre beaucoup de cheveux ; son cancer l’a amaigri. Ils ont du mal à croire que c’est là leur ami. Lui qui, il y a quelques mois encore, bouillonnait d’idées, de questions, d’énergie, bref, de vie ! Le cœur brisé, la maman cherche espoir et réconfort dans l’idée que son fils, d’une façon ou d’une autre, vit toujours. Les yeux noyés de larmes, elle répète encore et encore ce qu’on lui a enseigné : “ Thomas est plus heureux maintenant. Dieu l’a rappelé à lui. ”

      2 À 11 000 kilomètres de là, à Jamnagar, en Inde, les trois fils d’un homme d’affaires de 58 ans aident à déposer le corps de leur père sur un bûcher funéraire. Sous le soleil éclatant de la mi-journée, l’aîné commence la crémation en allumant les bûches avec une torche et en versant un mélange odoriférant d’épices et d’encens sur le corps inerte de son père. Les craquements du feu sont couverts par le brahmane, qui répète des mantras en sanskrit ; ils signifient : “ Puisse l’âme qui ne meurt jamais poursuivre ses efforts pour devenir une avec l’ultime réalité ! ”

      3 Tout en observant la crémation, chacun des trois frères se demande : ‘ Est-​ce que je crois en une vie après la mort ? ’ Comme ils ont fait leurs études dans différentes parties du monde, ils donnent des réponses différentes à cette question. Le plus jeune est persuadé que son cher père sera réincarné et mènera une vie meilleure. Le deuxième pense que les morts sont en quelque sorte endormis, qu’ils n’ont conscience de rien. L’aîné essaie simplement d’accepter la réalité de la mort, car, pour lui, personne ne peut vraiment savoir ce qu’on devient quand on meurt.

      Une question, de nombreuses réponses

      4. Quelle question préoccupe les humains depuis des temps immémoriaux ?

      4 Y a-​t-​il une vie après la mort ? est une question qui laisse les humains perplexes depuis des millénaires. “ [Cette] question embarrasse parfois les théologiens eux-​mêmes ”, déclare Hans Küng, érudit catholique. Au cours des siècles, des hommes de toutes les sociétés se sont penchés sur le sujet, et les réponses proposées ne manquent pas.

      5-8. Qu’enseignent diverses religions sur la vie après la mort ?

      5 Nombre de personnes qui se disent chrétiennes croient au ciel et à l’enfer. Les hindous, quant à eux, croient en la réincarnation. Pour ce qui est de la vision musulmane des choses, Amir Mouawiyah, préposé dans un centre religieux islamique, déclare : “ Nous croyons qu’il y aura un jour de jugement après la mort, quand on ira devant Dieu, Allah, ce qui sera comme comparaître en justice. ” D’après la croyance islamique, Allah fera alors le bilan de la vie de chacun et enverra les uns au paradis, les autres dans un enfer de feu.

      6 À Sri Lanka, tant les bouddhistes que les catholiques laissent portes et fenêtres grandes ouvertes quand quelqu’un vient à mourir dans leur maisonnée. On allume une lampe à huile et on place le cercueil de façon à ce que le défunt ait les pieds en face de la porte d’entrée. On pense que ces mesures aident l’esprit, ou l’âme, du défunt à sortir de la maison.

      7 Les aborigènes d’Australie, dit Ronald Berndt de l’université d’Australie occidentale, croient que “ les êtres humains sont spirituellement indestructibles ”. Certaines tribus africaines croient qu’après la mort les gens ordinaires deviennent des esprits errants, tandis que les gens importants deviennent des esprits ancestraux, qu’il faudra honorer et implorer, car ils sont les guides invisibles de la communauté.

      8 Dans certains pays, les croyances relatives aux âmes supposées des morts sont un mélange de tradition locale et de prétendu christianisme. Chez de nombreux catholiques et protestants d’Afrique de l’Ouest, par exemple, on a coutume de couvrir les miroirs quand quelqu’un meurt, afin que personne n’y voie l’esprit du défunt. Puis, 40 jours après la mort de l’être aimé, la famille et les amis célèbrent l’ascension de son âme.

      Un thème commun

      9, 10. Sur quelle croyance fondamentale la plupart des religions s’accordent-​elles ?

      9 Les réponses à la question de savoir ce qu’on devient quand on meurt sont aussi diverses que les coutumes et les croyances des personnes qui donnent ces réponses. Toutefois, la plupart des religions s’accordent sur une idée fondamentale : quelque chose à l’intérieur de la personne (une âme, un esprit) est immortel et continue de vivre après la mort.

      10 La croyance en l’immortalité de l’âme est presque universellement répandue au sein des milliers de religions et des Églises de la chrétienté. C’est également une doctrine officielle du judaïsme. Dans l’hindouisme, cette croyance est le fondement même de l’enseignement de la réincarnation. Les musulmans croient que l’âme vient à l’existence avec le corps, mais qu’elle continue de vivre à la mort du corps. D’autres religions (l’animisme africain, le shinto et même le bouddhisme) enseignent des variations sur le même thème.

      11. Que pensent certains érudits de l’idée d’une âme immortelle ?

      11 Certains sont d’avis, au contraire, que la vie consciente prend fin à la mort. À leurs yeux, l’idée que la vie sentimentale et intellectuelle se poursuive dans une âme impersonnelle, immatérielle et séparée du corps semble irrationnelle. Miguel de Unamuno, écrivain et philosophe espagnol du XXe siècle, écrit : “ Croire en l’immortalité de l’âme c’est vouloir que l’âme soit immortelle, mais le vouloir d’une telle force que cette volonté, foulant aux pieds la raison, passe sur son corps. ” Parmi ceux qui refusaient de croire en l’immortalité des individus figurent Aristote et Épicure, célèbres philosophes de l’Antiquité, le médecin Hippocrate, David Hume, philosophe écossais, Averroès, lettré arabe, et Jawaharlal Nehru, premier ministre de l’Inde après l’indépendance.

      12, 13. Quelles questions importantes se posent sur l’enseignement de l’immortalité de l’âme ?

      12 Il s’agit donc de savoir si nous avons vraiment une âme immortelle. Si, en réalité, l’âme n’est pas immortelle, comment un tel faux enseignement a-​t-​il pu devenir partie intégrante de la plupart des religions actuelles ? Où cette idée a-​t-​elle germé ? Et si l’âme cesse bel et bien d’exister à la mort, quel espoir reste-​t-​il pour les morts ?

      13 Peut-​on trouver des réponses véridiques et satisfaisantes à ces interrogations ? Assurément. Les pages suivantes répondront à ces questions et à d’autres encore. Tout d’abord, voyons comment la doctrine de l’immortalité de l’âme est née.

  • L’immortalité de l’âme : naissance de la doctrine
    Que devient-on quand on meurt ?
    • L’immortalité de l’âme : naissance de la doctrine

      “ Aucun sujet lié à sa vie psychique n’a autant absorbé l’esprit de l’homme que celui de sa condition après la mort. ” — “ ENCYCLOPÆDIA OF RELIGION AND ETHICS. ”

      1-3. Comment Socrate et Platon ont-​ils défendu l’idée que l’âme est immortelle ?

      UN ÉRUDIT et enseignant de 70 ans est accusé de mépriser les dieux et de corrompre les jeunes esprits par son enseignement. Il a beau présenter une défense brillante lors de son procès, le jury partisan le déclare coupable et le condamne à mort. Quelques heures seulement avant son exécution, l’enseignant âgé présente aux élèves réunis autour de lui une argumentation pour démontrer que l’âme est immortelle et qu’il ne faut pas craindre la mort.

      2 Ce condamné n’est autre que Socrate, célèbre philosophe grec du Ve siècle av. n. è.a Son disciple Platon a rapporté ces événements dans les essais intitulés Apologie et Phédon. On pense que Socrate et Platon sont parmi les premiers à avoir avancé que l’âme est immortelle. Mais ils n’étaient pas les inventeurs de cet enseignement.

      3 Comme nous le verrons, les racines de la notion d’immortalité humaine s’enfoncent dans des temps bien plus reculés. Néanmoins, Socrate et Platon ont affiné ce concept et l’ont transformé en enseignement philosophique, ce qui l’a rendu plus attrayant pour les classes cultivées de leur époque et des époques suivantes.

      De Pythagore aux pyramides

      4. Avant Socrate, quelles visions les Grecs avaient-​ils de l’au-delà ?

      4 Les Grecs antérieurs à Socrate et à Platon croyaient aussi que l’âme vivait après la mort. Pythagore, célèbre mathématicien grec du VIe siècle av. n. è., soutenait que l’âme était immortelle et sujette à la transmigration. Avant lui, Thalès de Milet, apparemment le philosophe grec le plus ancien qu’on connaisse, pensait qu’une âme immortelle habitait non seulement les hommes, les animaux et les plantes, mais encore des objets comme les aimants, puisqu’ils sont capables de déplacer du fer. Les Grecs de l’Antiquité affirmaient que les âmes des morts étaient transportées en barque de l’autre côté du Styx vers un vaste monde souterrain appelé les enfers. Des juges y réglaient le sort des âmes : soit ils les condamnaient au tourment dans une prison aux murs élevés, soit ils leur accordaient la félicité dans l’Élysée.

      5, 6. Qu’était l’âme pour les Perses ?

      5 En Iran, ou Perse, à l’est, un prophète nommé Zoroastre apparut au VIIe siècle av. n. è. Il institua un culte qu’on appela le zoroastrisme. C’était la religion de l’Empire perse, qui domina la scène mondiale avant que la Grèce ne devienne une puissance importante. Les écritures zoroastriennes déclarent : “ Dans l’immortalité l’âme du juste sera toujours dans la joie, mais dans le tourment sera à coup sûr l’âme du menteur. Et ces lois Ahoura Mazda les a ordonnées par le moyen de son pouvoir souverain. ”

      6 L’enseignement de l’immortalité de l’âme faisait également partie de la religion iranienne prézoroastrienne. D’anciennes tribus d’Iran, par exemple, prenaient soin des âmes des défunts en leur offrant de la nourriture et des vêtements pour le monde souterrain.

      7, 8. Que croyaient les anciens Égyptiens relativement à la survie de l’âme à la mort du corps ?

      7 La croyance en une vie après la mort était au centre de la religion égyptienne. Les Égyptiens croyaient que l’âme du défunt serait jugée par Osiris, le dieu principal du monde souterrain. Par exemple, un papyrus daté du XIVe siècle av. n. è. représente Anubis, dieu des morts, amenant l’âme du scribe Hunefer devant Osiris. Sur une balance, le cœur du scribe, qui figure sa conscience, est pesé contre la plume que la déesse de la vérité et de la justice porte sur la tête. Thot, un autre dieu, note le résultat. Étant donné que le cœur de Hunefer n’est pas chargé de péché, il pèse moins que la plume ; le scribe est donc autorisé à entrer dans le royaume d’Osiris et à recevoir l’immortalité. On voit également sur le papyrus un monstre femelle à côté de la balance, prêt à dévorer le défunt s’il ne passe pas l’épreuve. Par ailleurs, les Égyptiens momifiaient leurs morts et conservaient les corps des pharaons dans des pyramides imposantes, parce qu’ils étaient convaincus que la survie de l’âme dépendait de la préservation du corps.

      8 On constate donc que différentes civilisations antiques avaient un enseignement en commun : l’immortalité de l’âme. Le tiraient-​elles de la même source ?

      L’origine

      9. Quelle religion influença l’Égypte, la Perse et la Grèce dans l’Antiquité ?

      9 “ Dans le monde antique, déclare le livre The Religion of Babylonia and Assyria, l’Égypte, la Perse et la Grèce subirent l’influence de la religion babylonienne. ” Ce livre explique plus loin : “ Étant donné l’ancienneté des rapports entre l’Égypte et la Babylonie, que révèlent les Tablettes d’el-Amarna, les pensées et les coutumes babyloniennes eurent sans aucun doute de multiples occasions de s’infiltrer dans les cultes égyptiens. En Perse, le culte de Mithra trahit l’influence indiscutable de conceptions babyloniennes [...]. La présence d’une forte dose d’éléments sémites dans la mythologie grecque primitive et dans les cultes grecs est reconnue par un si grand nombre d’érudits qu’il n’est nul besoin d’autres considérations. Dans une grande mesure, ces éléments sémites sont plus particulièrement babyloniensb. ”

      10, 11. En quoi consistait la vie après la mort pour les Babyloniens ?

      10 Mais la vision babylonienne de ce qui arrive après la mort n’est-​elle pas très différente de celle des Égyptiens, des Perses et des Grecs ? Considérons, par exemple, l’Épopée de Gilgamesh, une légende babylonienne. Gilgamesh, son héros vieillissant, hanté par la réalité de la mort, part à la recherche de l’immortalité, mais ne parvient pas à la trouver. Une cabaretière qu’il rencontre au cours de son voyage l’encourage même à profiter au maximum de la vie présente, car il ne trouvera pas la vie sans fin qu’il cherche. Le message de l’ensemble de l’épopée est que la mort est inévitable et l’espoir d’être immortel illusoire. Est-​ce à dire que les Babyloniens ne croyaient pas en l’au-delà ?

      11 Le professeur Morris Jastrow Jr, de l’université de Pennsylvanie, aux États-Unis, a écrit : “ [À Babylone,] ni le peuple ni les chefs religieux n’envisageaient que ce qui est venu à la vie puisse un jour s’éteindre définitivement. Ils voyaient la mort comme le passage à une autre forme de vie, et la négation de l’immortalité soulignait simplement l’impossibilité d’échapper au changement d’existence introduit par la mort. ” Ainsi, les Babyloniens croyaient également que la vie, d’une certaine manière, sous une certaine forme, se poursuivait après la mort. Ils le montraient en enterrant avec les morts des objets que ceux-ci utiliseraient dans l’au-delà.

      12-14. a) Après le déluge, où naquit l’enseignement de l’immortalité de l’âme ? b) Comment cette doctrine se répandit-​elle dans le monde ?

      12 Il est manifeste que l’enseignement de l’immortalité de l’âme remonte à la Babylone antique. D’après la Bible, un livre qui porte l’empreinte de l’exactitude historique, la ville de Babel, ou Babylone, fut fondée par Nimrod, un arrière-petit-fils de Noéc. Après le déluge universel, il n’y avait qu’une langue et une religion. Lorsqu’il fonda la ville et y bâtit une tour, Nimrod institua une nouvelle religion. À en croire le récit biblique, après la confusion du langage à Babel, les bâtisseurs de la tour, impuissants, se dispersèrent et prirent de nouveaux départs ; ils emportèrent leur religion (Genèse 10:6-10 ; 11:4-9). C’est ainsi que les enseignements religieux de Babylone se répandirent dans le monde entier.

      13 La tradition rapporte que Nimrod mourut de mort violente. Il est logique de penser qu’après sa mort les Babyloniens se sentirent poussés à l’honorer grandement, puisqu’il avait été le fondateur, le bâtisseur et le premier roi de leur ville. Du fait que le dieu Mardouk (Merodak) était considéré comme le fondateur de Babylone, certains spécialistes ont émis l’hypothèse que Mardouk représente Nimrod déifié. Si tel est le cas, l’idée selon laquelle on a une âme qui survit à la mort devait être courante au moins à l’époque où Nimrod mourut. Quoi qu’il en soit, les pages de l’Histoire indiquent qu’après le déluge l’enseignement de l’immortalité de l’âme prit naissance à Babel, ou Babylone.

      14 Mais comment cette doctrine s’est-​elle infiltrée au cœur de la plupart des religions d’aujourd’hui ? La partie suivante expliquera comment elle s’est introduite dans les religions orientales.

      [Notes]

      a Av. n. è. signifie “ avant notre ère ”.

      b El-Amarna est le site des ruines de la ville égyptienne d’Akhetaton, qui aurait été bâtie au XIVe siècle av. n. è.

      c Voir La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ? pages 37-54, publié par les Témoins de Jéhovah.

      [Illustrations, page 6]

      Les âmes dans le monde souterrain, selon les Égyptiens.

      [Illustration, page 7]

      Socrate enseignait que l’âme est immortelle.

  • L’idée s’introduit dans les religions orientales
    Que devient-on quand on meurt ?
    • L’idée s’introduit dans les religions orientales

      “ J’ai toujours pensé que l’immortalité de l’âme était une vérité universelle acceptée par tous. Par conséquent, j’ai été vraiment surpris d’apprendre que certains grands esprits tant d’Orient que d’Occident avaient contesté résolument cette croyance. Je me demande maintenant comment la notion d’immortalité s’est introduite dans la conscience hindoue. ” — UN ÉTUDIANT ÉLEVÉ DANS L’HINDOUISME.

      1. Pourquoi est-​il utile de savoir comment la doctrine de l’immortalité humaine s’est formée et répandue dans diverses religions ?

      COMMENT l’idée selon laquelle l’homme a une âme qui est immortelle est-​elle entrée dans l’hindouisme et dans d’autres religions orientales ? La question concerne même les Occidentaux qui ne connaîtraient pas ces religions, dans la mesure où, chez tous, cette croyance influe sur la vision de l’avenir. Étant donné que l’enseignement de l’immortalité humaine est commun à la plupart des religions aujourd’hui, en sachant comment ce concept a gagné du terrain, on peut indéniablement favoriser une meilleure compréhension et une meilleure communication.

      2. Pourquoi l’Inde a-​t-​elle notablement influencé la religion en Asie ?

      2 Ninian Smart, professeur d’études religieuses à l’université de Lancaster, en Grande-Bretagne, fait cette observation : “ Le centre qui a été le plus influent sur le plan religieux en Asie est l’Inde. Ce n’est pas simplement parce que l’Inde a donné naissance à un certain nombre de religions : l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme, le sikhisme, etc., mais parce que l’une d’elles, le bouddhisme, a fini par influencer profondément la culture de pour ainsi dire tout l’est de l’Asie. ” De nombreuses cultures influencées ainsi “ considèrent toujours l’Inde comme leur patrie spirituelle ”, dit un érudit hindou, Nikhilananda. Comment donc l’enseignement de l’immortalité s’est-​il infiltré en Inde et dans d’autres régions d’Asie ?

      L’enseignement de la réincarnation dans l’hindouisme

      3. D’après un historien, qui apporta peut-être en Inde la notion de transmigration des âmes ?

      3 Au VIe siècle av. n. è., alors qu’en Grèce Pythagore et ses disciples défendaient la théorie de la transmigration des âmes, en Inde des sages hindous qui vivaient sur les bords de l’Indus et du Gange élaboraient le même concept. L’apparition simultanée de cette croyance “ dans le monde grec et en Inde peut difficilement être fortuite ”, dit l’historien Arnold Toynbee. “ Une source [d’influence] commune, précise-​t-​il, est peut-être la société nomade eurasienne, qui, aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C., était descendue en Inde, dans le sud-ouest de l’Asie, dans la zone désertique qui s’étend le long de la rive nord de la mer Noire et dans les péninsules des Balkans et d’Anatolie. ” Les tribus eurasiennes qui migraient apportèrent sans doute en Inde l’idée de la transmigration.

      4. Pourquoi le concept de transmigration des âmes plut-​il aux sages hindous ?

      4 L’hindouisme avait pris naissance en Inde beaucoup plus tôt, avec l’arrivée des Aryens vers 1500 av. n. è. Dès le début, l’hindouisme comportait la croyance selon laquelle l’âme était distincte du corps et survivait à la mort. Les hindous pratiquaient par conséquent le culte des ancêtres et déposaient de la nourriture pour que les âmes de leurs morts la mangent. Des siècles plus tard, quand elle parvint en Inde, l’idée de la transmigration des âmes dut plaire aux sages hindous qui se débattaient avec le problème universel du mal et de la souffrance parmi les humains. En combinant la transmigration avec ce qu’on appelle la loi du Karma, la loi des causes et des effets, les sages hindous mirent au point la théorie de la réincarnation, selon laquelle les mérites et démérites d’une vie sont récompensés ou punis dans la suivante.

      5. Quel est, selon l’hindouisme, le but suprême de l’âme ?

      5 Mais un autre concept a influencé l’enseignement hindou sur l’âme. “ Il semble exact qu’à l’époque même où la théorie de la transmigration et du karma se formait, voire plus tôt, déclare l’Encyclopædia of Religion and Ethics, un autre concept [...] prenait forme peu à peu dans un petit cercle intellectuel du nord de l’Inde : le concept philosophique de Brahman-Âtman [le Brahman suprême et éternel, l’ultime réalité]. ” Cette idée fut combinée avec la théorie de la réincarnation pour définir le but suprême des hindous : la libération du cycle de la transmigration afin d’être un avec l’ultime réalité. Les hindous pensent qu’on y parvient en s’efforçant d’adopter une conduite acceptable et d’acquérir une connaissance approfondie de la pensée hindoue.

      6, 7. Qu’enseigne l’hindouisme d’aujourd’hui sur l’au-delà ?

      6 Les sages hindous ont ainsi transformé l’idée de la transmigration des âmes en la doctrine de la réincarnation en la combinant avec la loi du Karma et le concept de Brahman. Octavio Paz, poète, prix Nobel de la paix et ancien ambassadeur du Mexique en Inde, écrit : “ L’extension de l’hindouisme entraîna la propagation d’une idée qui est l’axe du brahmanisme, du bouddhisme et d’autres religions des peuples d’Asie : la métempsycose, la transmigration des âmes par le biais des existences successives. ”

      7 La doctrine de la réincarnation est le point d’appui de l’hindouisme actuel. Le philosophe hindou Nikhilananda dit : “ Tous les bons hindous sont convaincus que l’accession à l’immortalité n’est pas la prérogative de quelques élus, mais que chacun y a droit à la naissance. ”

      Le cycle de la renaissance dans le bouddhisme

      8-10. a) Comment le bouddhisme définit-​il l’existence? b) En quels termes un érudit bouddhiste explique-​t-​il la renaissance ?

      8 Le bouddhisme est apparu en Inde vers 500 av. n. è. D’après la tradition bouddhiste, un prince indien du nom de Siddhârtha Gautama, plus tard appelé Bouddha après avoir connu l’éveil, fonda le bouddhisme. Comme celui-ci est issu de l’hindouisme, ses enseignements ressemblent à certains égards à ceux de l’hindouisme. Selon le bouddhisme, l’existence est un cycle sans fin de renaissance et de mort, et comme dans l’hindouisme le statut d’un individu dans la vie est déterminé par ses actions au cours de sa vie précédente.

      9 Mais le bouddhisme ne définit pas l’existence en termes d’âme individuelle qui survit à la mort. “ [Bouddha] vit dans la psyché humaine seulement une suite fugitive d’états psychologiques discontinus qui ne sont reliés que par le désir ”, a noté Arnold Toynbee. Néanmoins, Bouddha était d’avis que quelque chose, un état ou une force, passait d’une vie à l’autre. Walpola Rahula, érudit bouddhiste, explique :

      10 “ Un être n’est qu’une combinaison de forces ou d’énergies physiques et mentales. Ce que nous appelons mort, c’est l’arrêt complet du fonctionnement de l’organisme physique. Ces forces, ces énergies prennent-​elles fin absolument avec la cessation du fonctionnement de l’organisme ? Le bouddhisme dit : non. La volonté, le désir, la soif d’exister, de continuer, de devenir, est une force formidable qui meut l’ensemble des vies, des existences, le monde entier. C’est la force la plus grande, l’énergie la plus puissante qui soit au monde. Selon le bouddhisme, elle ne cesse pas d’agir avec l’arrêt du fonctionnement de notre corps, qui pour nous est la mort, mais elle continue à se manifester sous une autre forme, produisant une re-existence qu’on appelle renaissance. ”

      11. Qu’est-​ce que l’au-delà dans le bouddhisme ?

      11 Dans le bouddhisme, voici comment se présente l’au-delà : l’existence est éternelle jusqu’à ce que la personne atteigne le but final, le Nirvana, la délivrance du cycle des renaissances. Le Nirvana n’est ni un état de félicité éternelle, ni un état où l’on devient un avec l’ultime réalité. Il s’agit simplement d’un état de non-existence, le “ lieu sans mort ” au-delà de l’existence des individus. Le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse définit le “ Nirvana ” comme l’‘ extinction de tous les désirs de ce monde, qui libère l’homme de sa condition de souffrance, de l’illusion et de l’ignorance ’. Plutôt qu’à rechercher l’immortalité, les bouddhistes sont encouragés à la transcender en atteignant le Nirvana.

      12-14. Comment différentes formes de bouddhisme transmettent-​elles l’idée d’immortalité ?

      12 À mesure qu’il gagna divers endroits d’Asie, le bouddhisme modifia ses enseignements pour s’adapter aux croyances locales. Le bouddhisme Mahâyâna, par exemple, la forme dominante en Chine et au Japon, comporte une croyance en des Bodhisattva célestes, ou futurs Bouddha. Les Bodhisattva repoussent leur Nirvana pendant d’innombrables vies afin de servir les autres et de les aider à l’atteindre. Chacun peut donc choisir de continuer le cycle de la renaissance même après avoir atteint le Nirvana.

      13 Un autre changement qui a eu une incidence particulièrement en Chine et au Japon est la doctrine de la Terre pure de l’ouest, créée par Bouddha Amitâbha, ou Amida. Ceux qui invoquent le nom de Bouddha avec foi renaissent sur la Terre pure, ou paradis, où les conditions sont plus favorables pour atteindre l’illumination finale. Qu’est-​ce qui a découlé de cet enseignement ? Le professeur Smart, mentionné plus haut, explique : “ Comme on pouvait s’y attendre, les splendeurs du paradis, décrites avec pittoresque dans certaines écritures mahâyâniques, finirent par devenir dans l’imagination populaire le but suprême à la place du nirvana. ”

      14 Le bouddhisme tibétain comprend d’autres croyances locales. Par exemple, le livre des morts tibétain décrit le sort d’un individu dans l’état intermédiaire avant sa renaissance. Il dit que les morts sont exposés à la lumière aveuglante de l’ultime réalité et que ceux qui sont incapables de supporter la lumière n’obtiennent pas la délivrance, mais renaissent. De toute évidence, le bouddhisme, sous ses formes diverses, comporte la notion d’immortalité.

      Le culte des ancêtres dans le shinto au Japon

      15-17. a) Comment le culte des esprits ancestraux prit-​il naissance dans le shinto ? b) En quoi la croyance en l’immortalité de l’âme est-​elle fondamentale dans le shinto ?

      15 La religion existait au Japon avant l’arrivée du bouddhisme au VIe siècle de n. è. C’était une religion sans nom, qui consistait en croyances, en règles morales et en coutumes populaires. Toutefois, avec l’introduction du bouddhisme, il fallut distinguer cette religion japonaise de la religion étrangère. C’est ainsi que fut forgée l’appellation “ shinto ”, qui veut dire “ la voie des dieux ”.

      16 Quelle était la croyance du shinto primitif en rapport avec l’au-delà ? Après la création des premières rizières, “ la riziculture ne pouvait être pratiquée que par des communautés stables et bien organisées, lit-​on dans une encyclopédie (Kodansha Encyclopedia of Japan). C’est alors qu’apparurent les rites agricoles, qui allaient occuper une grande place dans le shinto ”. La crainte des âmes des morts incita ces hommes du passé à inventer des rites destinés à apaiser les défunts. Ces rites donnèrent naissance au culte des esprits ancestraux.

      17 Dans les croyances shinto, l’âme conserve la personnalité du défunt, mais elle est souillée par la mort. Lorsque la famille accomplit les rites du souvenir, l’âme se purifie au point de perdre toute méchanceté et acquiert un caractère pacifique et bienveillant. Avec le temps, l’esprit de l’ancêtre disparu accède à la position de dieu ancestral, ou protecteur. En coexistant avec le bouddhisme, le shinto adopta certains enseignements bouddhiques, dont la doctrine du paradis. Nous constatons par conséquent que la croyance en l’immortalité est fondamentale dans le shinto.

      L’immortalité dans le taoïsme, le culte des ancêtres dans le confucianisme

      18. Quelle est la pensée taoïste sur l’immortalité ?

      18 Le taoïsme fut fondé par Lao-tseu, qui aurait vécu en Chine au VIe siècle av. n. è. Dans le taoïsme, le but de la vie consiste à mettre en harmonie les activités humaines avec le Tao, la voie de la nature. On peut résumer ainsi la pensée taoïste concernant l’immortalité : le Tao est le principe qui gouverne l’univers. Le Tao n’a ni commencement ni fin. En vivant en accord avec le Tao, une personne y participe et devient éternelle.

      19-21. À quelles recherches les spéculations taoïstes menèrent-​elles ?

      19 Tandis qu’ils s’appliquaient à ne faire qu’un avec la nature, les taoïstes furent fascinés par sa pérennité et par son pouvoir de régénération. L’idée fut émise que celui qui réaliserait l’harmonie avec le Tao, la voie de la nature, serait peut-être en mesure d’en percer les secrets et de s’immuniser contre les maux du corps, les maladies, voire contre la mort.

      20 Les taoïstes s’essayèrent à la méditation, à des exercices respiratoires et à des procédés diététiques censés retarder le dépérissement du corps et la mort. Avant longtemps, des légendes se mirent à circuler, parlant d’immortels capables de chevaucher les nuages et d’apparaître puis de disparaître à volonté, vivant un nombre incalculable d’années sur des montagnes sacrées ou des îles lointaines en se nourrissant de rosée ou de fruits merveilleux. L’histoire de la Chine raconte qu’en 219 av. n. è. Shi Huangdi, l’empereur Qin, envoya une flotte de navires avec à leur bord 3 000 garçons et filles à la recherche de l’île légendaire de Peng Lai, le paradis des Immortels, pour en rapporter la plante d’immortalité. Comme on l’aura deviné, ils ne revinrent point avec l’élixir convoité.

      21 Leur quête de la vie éternelle amena les taoïstes à fabriquer des pilules d’immortalité par le moyen de l’alchimie. Dans la pensée taoïste, la vie résulte de la combinaison du yin et du yang (aspect féminin/aspect masculin). En faisant fondre du plomb (sombre, yin) et du mercure (brillant, yang), les alchimistes simulaient un processus naturel par lequel ils pensaient obtenir une pilule qui rendrait immortel.

      22. Qu’apporta l’influence bouddhiste sur la vie religieuse chinoise ?

      22 Au VIIe siècle de n. è., le bouddhisme s’immisça dans la vie religieuse de la Chine. Il en résulta un amalgame d’éléments empruntés au bouddhisme, au spiritisme et au culte des ancêtres. “ Le bouddhisme et le taoïsme, dit le professeur Smart, donnèrent une forme et un fondement à des croyances relatives à une vie après la mort qui étaient plutôt sommaires dans le culte des ancêtres des anciens Chinois. ”

      23. Que pensait Confucius du culte des ancêtres ?

      23 Confucius, un autre sage chinois éminent qui vécut au VIe siècle av. n. è., dont la philosophie posa le fondement du confucianisme, parla peu de l’au-delà. Il s’appesantit plutôt sur l’importance de la bonté morale et d’une conduite acceptable. Mais il était favorable au culte des ancêtres et insista sur l’observance des rites et des cérémonies relatifs aux esprits des ancêtres disparus.

      D’autres religions orientales

      24. Qu’enseigne le jaïnisme au sujet de l’âme ?

      24 Le jaïnisme fut fondé en Inde au VIe siècle av. n. è. Son fondateur, Mahâvîra, enseignait que tout ce qui vit a une âme éternelle et que l’âme ne peut être libérée des chaînes du Karma qu’au prix d’un renoncement et d’une maîtrise de soi extrêmes, et par une stricte application de la non-violence à l’égard de tout être vivant. Les jaïns adhèrent toujours à ces croyances.

      25, 26. Quelles croyances hindoues retrouve-​t-​on dans le sikhisme ?

      25 En Inde est également venu à l’existence le sikhisme, une religion pratiquée par 19 millions de personnes. Cette religion a vu le jour au XVIe siècle, lorsque Guru Nânak a décidé de former une religion d’union en s’inspirant de ce que l’hindouisme et l’islam avaient de meilleur. Le sikhisme a adopté les croyances hindoues en l’immortalité de l’âme, en la réincarnation et au Karma.

      26 Incontestablement, la croyance selon laquelle la vie continue après la mort du corps fait partie intégrante de la plupart des religions orientales. Mais qu’en est-​il de la chrétienté, du judaïsme et de l’islam ?

      [Carte, page 10]

      (Voir la publication)

      ASIE CENTRALE

      CACHEMIRE

      TIBET

      CHINE

      CORÉE

      JAPON

      Bénarès

      INDE

      Bodhgayâ

      MYANMAR

      THAÏLANDE

      CAMBODGE

      SRI LANKA

      JAVA

      IIIe SIÈCLE AV. N. È.

      Ier SIÈCLE AV. N. È.

      Ier SIÈCLE DE N. È.

      IVe SIÈCLE DE N. È.

      VIe SIÈCLE DE N. È.

      VIIe SIÈCLE DE N. È.

      Le bouddhisme a influencé tout l’est de l’Asie.

      [Illustration, page 9]

      La réincarnation est le point d’appui de l’hindouisme.

      [Illustration, page 11]

      En vivant en harmonie avec la nature, un taoïste essaie de devenir éternel.

      [Illustration, page 12]

      Confucius était favorable au culte des ancêtres.

  • L’idée gagne le judaïsme, la chrétienté et l’islam
    Que devient-on quand on meurt ?
    • L’idée gagne le judaïsme, la chrétienté et l’islam

      “ Entre autres, la religion s’efforce de faire accepter aux croyants l’idée qu’ils doivent mourir. Elle peut y parvenir en leur promettant une vie meilleure outre-tombe, une renaissance, ou les deux. ” — GERHARD HERM, ÉCRIVAIN ALLEMAND.

      1. Sur quelle croyance fondamentale la plupart des religions fondent-​elles leur promesse d’une vie après la mort ?

      EN PROMETTANT une vie après la mort, presque toutes les religions s’appuient sur la croyance selon laquelle l’humain a une âme immortelle qui, à la mort, se rend dans un autre monde ou transmigre dans une autre créature. Comme l’a montré la partie précédente, la croyance en l’immortalité humaine fait partie intégrante des religions orientales depuis leur origine. Mais qu’en est-​il dans le judaïsme, la chrétienté et l’islam ? Comment cet enseignement s’est-​il imposé dans ces religions ?

      Le judaïsme assimile les concepts grecs

      2, 3. D’après l’Encyclopaedia Judaica, les écrits sacrés des Hébreux enseignaient-​ils l’immortalité de l’âme ?

      2 Les origines du judaïsme remontent à quelque 4 000 ans, jusqu’à Abraham. La rédaction des écrits sacrés des Hébreux commença au XVIe siècle av. n. è. ; ils furent achevés vers l’époque où Socrate et Platon donnaient forme à la théorie de l’immortalité de l’âme. Ces Écritures enseignaient-​elles l’immortalité de l’âme ?

      3 L’Encyclopaedia Judaica donne la réponse : “ Ce n’est que dans la période postbiblique qu’une croyance claire et nette en l’immortalité de l’âme s’est implantée et est devenue l’une des pierres angulaires des fois juive et chrétienne. ” Elle ajoute : “ Durant la période biblique, la personne était considérée comme un tout. On ne distinguait donc pas radicalement l’âme du corps. ” Les Juifs de l’Antiquité croyaient en la résurrection des morts, ce qui “ est à distinguer de la croyance en [...] l’immortalité de l’âme ”, précise cette encyclopédie.

      4-6. Comment la doctrine de l’immortalité de l’âme est-​elle devenue “ l’une des pierres angulaires ” du judaïsme ?

      4 Comment cette doctrine est-​elle donc devenue “ l’une des pierres angulaires ” du judaïsme ? L’Histoire fournit la réponse. En 332 av. n. è., Alexandre le Grand se rendit maître d’une grande partie du Proche-Orient par une conquête éclair. Lorsqu’il se présenta à Jérusalem, les Juifs l’accueillirent à bras ouverts. D’après Flavius Josèphe, historien juif du Ier siècle, ils lui montrèrent même la prophétie du livre de Daniel, écrite plus de 200 ans auparavant, qui décrivait clairement les conquêtes d’Alexandre dans le rôle du “ roi de Grèce ”. (Daniel 8:5-8, 21.) Les successeurs d’Alexandre poursuivirent l’exécution de son projet d’hellénisation en imprégnant systématiquement l’empire de la langue, de la culture et de la philosophie grecques. Le mélange des deux cultures, la culture grecque et la culture juive, était inévitable.

      5 Vers le début du IIIe siècle av. n. è. fut entreprise la première traduction en grec des Écritures hébraïques, appelée la Septante. Grâce à elle, de nombreux Gentils se familiarisèrent avec la religion juive et en vinrent à la respecter ; certains même s’y convertirent. Les Juifs, de leur côté, devinrent des experts dans la pensée grecque ; quelques-uns se firent même philosophes, ce qui était entièrement nouveau pour les Juifs. Philon d’Alexandrie, du Ier siècle de n. è., fut l’un d’eux.

      6 Philon admirait Platon et voulait expliquer le judaïsme en termes de philosophie grecque. “ En élaborant une synthèse de la philosophie platonicienne et de la tradition biblique, dit le livre Heaven—A History, Philon ouvrait la voie aux futurs penseurs chrétiens [ainsi que juifs]. ” Et que croyait Philon au sujet de l’âme ? Le même ouvrage poursuit : “ Pour lui, la mort ramène l’âme à son état originel, celui dans lequel elle était avant la naissance. Puisque l’âme appartient au monde spirituel, la vie dans le corps de chair ne devient rien de plus qu’un court, et souvent malheureux, épisode. ” Parmi les autres penseurs juifs qui croyaient en l’immortalité de l’âme figurent Isaac Israeli, médecin juif réputé du Xe siècle, et Moses Mendelssohn, philosophe juif allemand du XVIIIe siècle.

      7, 8. a) En quels termes le Talmud décrit-​il l’âme ? b) Que dit la littérature mystique juive postérieure au sujet de l’âme ?

      7 Un autre livre a profondément influencé la pensée et la vie des Juifs : le Talmud, le résumé écrit de ce qu’on appelle la loi orale, assorti de commentaires et d’explications ultérieurs relatifs à cette loi, compilés par des rabbins entre le IIe siècle de n. è. et le Moyen Âge. “ Les rabbins du Talmud, dit l’Encyclopaedia Judaica, croyaient que l’âme continuait d’exister après la mort. ” Le Talmud dit même que les morts entrent en relation avec les vivants. “ Probablement en raison de l’influence du platonisme, dit l’Encyclopædia of Religion and Ethics, [les rabbins] croyaient en la préexistence des âmes. ”

      8 La littérature mystique juive postérieure, la kabbale, va même jusqu’à enseigner la réincarnation. À propos de cette croyance, The New Standard Jewish Encyclopedia déclare : “ Il semble que cette notion vit le jour en Inde. [...] Dans la Kabbale, on la rencontre pour la première fois dans le livre Bahir, puis, à partir du Zohar, elle est couramment acceptée par les mystiques et joue un rôle important dans les croyances et la littérature hassidiques. ” En Israël aujourd’hui, la réincarnation est couramment acceptée comme un enseignement juif.

      9. Quelle est la position de la plupart des factions du judaïsme actuel quant à l’immortalité de l’âme ?

      9 Par conséquent, la notion d’immortalité de l’âme est entrée dans le judaïsme sous l’influence de la philosophie grecque et ce concept est aujourd’hui accepté par la plupart de ses factions. Que dire de l’entrée de cet enseignement dans la chrétienté ?

      La chrétienté adopte les pensées de Platon

      10. Qu’a déclaré un éminent érudit espagnol sur la croyance de Jésus en l’immortalité de l’âme ?

      10 Le véritable christianisme vint à l’existence avec Christ Jésus. Miguel de Unamuno, un éminent philosophe espagnol du XXe siècle, a écrit à propos de Jésus : “ Peut-être croyait-​il à la résurrection de la chair à la façon judaïque, non à l’immortalité de l’âme à la façon platonicienne [grecque] [...]. On en peut trouver des preuves dans n’importe quel livre d’exégèse honnête. ” Et de conclure : “ L’immortalité de l’âme [...] est un dogme philosophique païen. ”

      11. Quand la philosophie grecque commença-​t-​elle à s’infiltrer dans le christianisme ?

      11 Quand et comment ce “ dogme philosophique païen ” s’infiltra-​t-​il dans le christianisme ? Une encyclopédie (New Encyclopædia Britannica) répond : “ À partir du milieu du IIe siècle, les chrétiens qui avaient une certaine connaissance de la philosophie grecque commencèrent à éprouver le besoin d’exprimer leur foi selon les termes de cette philosophie, tant pour leur satisfaction intellectuelle que pour convertir des païens instruits. La philosophie qui leur convenait le mieux était le platonisme. ”

      12-14. Quels rôles Origène et Augustin ont-​ils joués dans la fusion de la philosophie platonicienne et du christianisme ?

      12 Deux philosophes des premiers siècles ont exercé une influence considérable sur les doctrines de la chrétienté. L’un était Origène d’Alexandrie (vers 185-254 de n. è.) et l’autre Augustin d’Hippone (354-430 de n. è.). À leur sujet, la New Catholic Encyclopedia déclare : “ Il fallut attendre Origène en Orient et saint Augustin en Occident pour qu’il soit établi que l’âme était une substance spirituelle et pour que soit formé un concept philosophique de sa nature. ” À partir de quoi Origène et Augustin formèrent-​ils leurs concepts concernant l’âme ?

      13 Origène était un disciple de Clément d’Alexandrie, qui fut “ le premier des Pères à emprunter explicitement des enseignements sur l’âme à la tradition grecque ”, dit la New Catholic Encyclopedia. Les idées de Platon sur l’âme durent fortement influencer Origène. “ [Origène] érigea en doctrine chrétienne le grand drame universel de l’âme emprunté à Platon ”, a écrit le théologien Werner Jaeger dans The Harvard Theological Review.

      14 Augustin est considéré par certains membres de la chrétienté comme le plus grand penseur de l’Antiquité. Avant de se convertir au “ christianisme ” à l’âge de 33 ans, Augustin s’intéressait beaucoup à la philosophie et était devenu néoplatoniciena. Après sa conversion, il demeura néoplatonicien dans sa pensée. “ Son esprit fut le creuset dans lequel la religion du Nouveau Testament se fondit le plus complètement à la tradition platonicienne de la philosophie grecque ”, dit The New Encyclopædia Britannica. La New Catholic Encyclopedia reconnaît que “ la doctrine [de l’âme selon Augustin], qui devint la norme en Occident jusqu’à la fin du XIIe siècle, devait beaucoup [...] au néoplatonisme ”.

      15, 16. L’intérêt porté aux enseignements d’Aristote au XIIIe siècle changea-​t-​il l’enseignement de l’Église sur l’immortalité de l’âme ?

      15 Au XIIIe siècle, les enseignements d’Aristote gagnaient en popularité en Europe, en grande partie parce qu’étaient disponibles en latin les œuvres d’érudits arabes qui avaient abondamment commenté les écrits d’Aristote. Un savant catholique nommé Thomas d’Aquin était profondément impressionné par la pensée aristotélicienne. En raison des écrits de cet homme, les idées d’Aristote exercèrent une plus grande influence sur l’enseignement de l’Église que celles de Platon. Néanmoins, ce courant ne modifia pas l’enseignement relatif à l’immortalité de l’âme.

      16 Aristote enseignait que l’âme était inséparablement liée au corps et ne perpétuait pas l’existence d’un individu après sa mort, et que, si quelque chose d’éternel existait en l’homme, c’était son intellect abstrait, impersonnel. Cette vision de l’âme était en contradiction avec la croyance de l’Église selon laquelle les âmes survivaient à la mort. C’est pourquoi Thomas d’Aquin modifia la vision aristotélicienne de l’âme en affirmant qu’on pouvait prouver l’immortalité de celle-ci par la raison. Ainsi demeura intacte la croyance de l’Église en l’immortalité de l’âme.

      17, 18. a) La Réforme du XVIe siècle réforma-​t-​elle l’enseignement relatif à l’âme ? b) Quelle est la position de la plupart des Églises de la chrétienté pour ce qui est de l’immortalité de l’âme ?

      17 Aux XIVe et XVe siècles, le début de la Renaissance, il y eut un regain d’intérêt pour Platon. En Italie, la célèbre famille des Médicis contribua même à fonder une académie platonicienne à Florence pour promouvoir l’étude de la philosophie de Platon. Aux XVIe et XVIIe siècles, l’intérêt pour Aristote diminua. Quant à la Réforme du XVIe siècle, elle ne réforma pas l’enseignement sur l’âme. Même si les réformateurs protestants s’opposèrent à l’enseignement du purgatoire, ils acceptèrent l’idée d’une punition ou d’une récompense éternelle.

      18 Voilà pourquoi l’enseignement de l’immortalité de l’âme prévaut dans la plupart des Églises de la chrétienté. Cela a amené un auteur américain à écrire : “ En fait, pour la grande majorité de nos semblables, la religion est synonyme d’immortalité, et de rien d’autre. Dieu est à l’origine de l’immortalité. ”

      L’immortalité et l’islam

      19. Quand l’islam fut-​il fondé, et par qui ?

      19 L’islam prit naissance quand Mouḥammad fut appelé à devenir prophète vers l’âge de 40 ans. Les musulmans pensent d’ordinaire qu’il reçut des révélations sur une période de 20 à 23 ans, depuis environ 610 de n. è. jusqu’à sa mort en 632 de n. è. Ces révélations sont reproduites dans le Coran, le livre saint des musulmans. À l’époque où l’islam vint à l’existence, le judaïsme et la chrétienté étaient pénétrés du concept platonicien de l’âme.

      20, 21. Que croient les musulmans sur l’au-delà ?

      20 Les musulmans croient que leur foi est l’aboutissement des révélations transmises aux Hébreux et aux chrétiens fidèles du passé. Le Coran cite et les Écritures hébraïques et les Écritures grecques. Cependant, il diffère d’elles pour ce qui est de l’enseignement relatif à l’immortalité de l’âme. Le Coran enseigne que l’homme a une âme qui continue de vivre après la mort. Il parle aussi d’une résurrection des morts, d’un jour de jugement et de la destinée finale de l’âme : soit la vie dans un jardin paradisiaque au ciel, soit la punition dans un enfer brûlant.

      21 Les musulmans croient que l’âme d’un mort va dans le barzakh, ou “ barrière ”, “ le monde qui sépare l’heure de la mort de celle de la résurrection ”. (Sourate 23:99, 100, Le Saint Coran, note.) L’âme y reste consciente et endure ce qu’on appelle le “ châtiment de la tombe ” si la personne était méchante, ou jouit de la félicité si elle a été fidèle. Les fidèles doivent quand même subir quelques tourments en raison des péchés, si rares soient-​ils, qu’ils ont commis durant leur vie. Le jour du jugement, chacun affronte sa destinée éternelle, ce qui met un terme à cet état intermédiaire.

      22. Quelles théories différentes des philosophes arabes ont-​ils avancées en rapport avec la destinée de l’âme ?

      22 La notion d’immortalité de l’âme est apparue dans le judaïsme et la chrétienté sous l’influence platonicienne, mais ce concept a été établi dans l’islam dès ses débuts. Cela ne veut pas dire que les érudits arabes n’ont pas cherché à synthétiser les enseignements islamiques et la philosophie grecque. En réalité, le monde arabe a fortement été influencé par l’œuvre d’Aristote. Et des savants arabes connus, comme Avicenne et Averroès, ont construit sur la pensée aristotélicienne. Toutefois, en voulant concilier la pensée grecque avec l’enseignement musulman sur l’âme, ils ont élaboré des théories différentes. Par exemple, Avicenne disait que l’âme d’une personne est immortelle. Averroès était d’avis contraire. Malgré ces opinions, l’immortalité de l’âme demeure une croyance des musulmans.

      23. Quelle est la position du judaïsme, de la chrétienté et de l’islam sur la question de l’immortalité de l’âme ?

      23 Manifestement donc, le judaïsme, la chrétienté et l’islam enseignent tous trois la doctrine de l’immortalité de l’âme.

      [Note]

      a Adepte du néoplatonisme, nouvelle version de la philosophie de Platon mise au point par Plotin dans la Rome du IIIe siècle.

      [Illustration, page 14]

      La conquête d’Alexandre le Grand provoqua le mélange des cultures grecque et juive.

      [Illustrations, page 15]

      Origène, en haut, et Augustin voulurent fondre la philosophie platonicienne avec le christianisme.

      [Illustrations, page 16]

      Avicenne, en haut, déclarait que l’âme d’une personne est immortelle. Averroès s’opposait à cet avis.

  • Où se tourner pour obtenir des réponses ?
    Que devient-on quand on meurt ?
    • Où se tourner pour obtenir des réponses ?

      “ La théorie des souffrances éternelles est incompatible avec la croyance selon laquelle Dieu aime les choses qu’il a créées. [...] Croire en la punition éternelle d’une âme pour les erreurs commises pendant quelques années, sans lui donner une chance de s’amender, c’est aller à l’encontre de tout ce que dicte la raison. ” — NIKHILANANDA, PHILOSOPHE HINDOU.

      1, 2. Étant donné la diversité de croyances sur l’au-delà, quelles questions se posent ?

      COMME le philosophe hindou Nikhilananda, beaucoup aujourd’hui sont gênés par l’enseignement des tourments éternels. D’autres ont pareillement du mal à concevoir des concepts tels que l’accession au Nirvana et l’union avec le Tao.

      2 Pourtant, à cause de l’idée selon laquelle l’âme est immortelle, les religions tant d’Orient que d’Occident ont inventé une panoplie déconcertante de croyances sur l’au-delà. Est-​il possible de savoir la vérité sur ce qu’on devient quand on meurt ? L’âme est-​elle vraiment immortelle ? Où se tourner pour obtenir des réponses ?

      La science et la philosophie

      3. La science ou les méthodes scientifiques d’investigation détiennent-​elles les réponses aux questions sur la vie après la mort ?

      3 La science ou les méthodes scientifiques d’investigation détiennent-​elles les réponses aux questions relatives à l’au-delà ? À partir de rapports récents faits par des personnes ayant vécu des états proches de la mort ou s’étant senties ‘ hors du corps ’, certains chercheurs ont épilogué sur la vie après la mort. Après avoir passé en revue certaines de leurs affirmations dans sa conférence intitulée “ Mourir, est-​ce entrer dans la lumière ? ” Hans Küng, théologien catholique, a tiré cette conclusion : “ De telles expériences de la mort ne prouvent rien pour une vie éventuelle après la mort ; car il s’agit ici des cinq dernières minutes avant la mort et non d’une vie éternelle après la mort. ” Il a ajouté : “ La question d’une éventuelle vie après la mort est d’une immense importance pour la vie avant la mort. Elle exige une réponse qui, si elle ne peut venir de la médecine, doit être cherchée ailleurs. ”

      4. La philosophie peut-​elle nous aider à trouver les réponses parmi les nombreuses sortes d’après-vie que proposent diverses religions ?

      4 Que dire de la philosophie ? Peut-​elle nous aider à trouver les réponses parmi toutes les sortes d’après-vie que proposent diverses religions ? L’exploration philosophique inclut l’“ activité spéculative ”, dit Bertrand Russell, philosophe britannique du XXe siècle. D’après The World Book Encyclopedia, la philosophie est “ une forme de recherche, un processus d’analyse, de critique, d’interprétation et de spéculation ”. Sur le sujet de l’au-delà, les spéculations philosophiques varient grandement : certaines qualifient l’immortalité de simple aspiration ; d’autres vont jusqu’à l’ériger en droit naturel de chaque humain.

      Une source incomparable de réponses

      5. Quel est le plus vieux livre jamais écrit ?

      5 Il existe toutefois un livre qui contient des réponses véridiques aux questions importantes qui se posent sur la vie et la mort. Il s’agit du plus vieux livre jamais écrit, dont certaines parties ont été rédigées il y a quelque 3 500 ans. La première partie de ce livre a été écrite plusieurs siècles avant les plus anciens hymnes des écritures hindoues, les Veda, et environ mille ans avant que Bouddha, Mahâvîra et Confucius ne voient le jour. Ce livre a été terminé en 98 de n. è., plus de 500 ans avant que Mouḥammad ne fonde l’islam. Cette source incomparable de sagesse supérieure, c’est la Biblea.

      6. Pourquoi pouvons-​nous nous attendre à ce que la Bible dise ce qu’est l’âme ?

      6 La Bible rapporte l’histoire ancienne avec plus d’exactitude que n’importe quel autre livre. L’Histoire qu’elle relate remonte aux débuts de la famille humaine et explique comment nous sommes venus sur la terre. Elle nous ramène même avant la création des humains. Un tel livre est sans aucun doute en mesure de nous éclairer sur la manière dont l’homme a été fait et sur ce qu’est l’âme.

      7, 8. Pourquoi pouvons-​nous nous tourner avec confiance vers la Bible pour obtenir des réponses véridiques et satisfaisantes sur ce qui arrive quand on meurt ?

      7 En outre, la Bible est un livre de prophéties qui s’accomplissent immanquablement. Par exemple, elle a prédit la montée et la chute des Empires médo-perse et grec avec force détails. Ces propos étaient si précis que des critiques ont essayé en vain de prouver qu’ils avaient été écrits après coup (Daniel 8:1-7, 20-22). Certaines prophéties rapportées dans la Bible se réalisent point par point à notre époque mêmeb. — Matthieu, chapitre 24 ; Marc, chapitre 13 ; Luc, chapitre 21 ; 2 Timothée 3:1-5, 13.

      8 Aucun humain, quelle que soit son intelligence, ne pouvait prédire des événements futurs avec autant de précision. Seul le Créateur tout-puissant de l’univers, à la sagesse infinie, en était capable (2 Timothée 3:16, 17 ; 2 Pierre 1:20, 21). La Bible est incontestablement un livre qui vient de Dieu. Un tel livre peut assurément nous donner des réponses véridiques et satisfaisantes sur ce qu’on devient quand on meurt. Voyons d’abord ce qu’il dit au sujet de l’âme.

      [Notes]

      a Voir la brochure Un livre pour tous, publiée par les Témoins de Jéhovah.

      b Voir La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ? publié par les Témoins de Jéhovah.

      [Illustrations, page 18]

      Le plus vieux livre jamais écrit.

      Un livre qui donne des réponses dignes de confiance et satisfaisantes.

  • L’âme d’après la Bible
    Que devient-on quand on meurt ?
    • L’âme d’après la Bible

      “ L’homme devint une âme vivante. ” — GENÈSE 2:7.

      1. Que faut-​il examiner pour déterminer ce que la Bible enseigne au sujet de l’âme ?

      COMME nous l’avons vu, les croyances relatives à l’âme sont nombreuses et variées. Même parmi ceux qui affirment fonder leurs croyances sur la Bible, des idées différentes circulent sur ce qu’est l’âme et sur ce qu’elle devient à la mort. Mais qu’enseigne vraiment la Bible au sujet de l’âme ? Pour le savoir, il faut examiner le sens des termes hébreu et grec qui y sont traduits par “ âme ”.

      L’“ âme ” en tant que créature vivante

      2, 3. a) Quel mot est traduit par “ âme ” dans les Écritures hébraïques, et quel est le sens fondamental de ce mot ? b) Comment Genèse 2:7 confirme-​t-​il que le mot “ âme ” peut se rapporter à une personne tout entière ?

      2 Le mot hébreu traduit par “ âme ” est nèphèsh ; il apparaît 754 fois dans les Écritures hébraïques (communément appelées Ancien Testament). Que signifie nèphèsh ? D’après le Dictionnaire des religions, ce terme désigne “ l’homme tout entier ”.

      3 Par exemple, Genèse 2:7 déclare : “ Jéhovah Dieu forma alors l’homme avec de la poussière tirée du sol et il souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante. ” Remarquons qu’Adam n’avait pas une âme ; il était une âme, de même que quelqu’un qui devient médecin est médecin. Le mot “ âme ” peut donc désigner une personne tout entière.

      4, 5. a) Donnez des exemples montrant que le mot “ âme ” désigne une personne tout entière. b) Comment un dictionnaire biblique appuie-​t-​il cette compréhension, qu’une personne est une âme ?

      4 Cette compréhension est confirmée d’un bout à l’autre des Écritures hébraïques, dans lesquelles on trouve des expressions comme “ si maintenant une âme pèche ” (Lévitique 5:1), “ toute âme qui fera [...] n’importe quelle sorte de travail ” (Lévitique 23:30), “ si on trouve un homme qui enlève par un rapt une âme ” (Deutéronome 24:7), “ son âme s’impatienta ” (Juges 16:16), “ jusqu’à quand irriterez-​vous mon âme [...] ? ” (Job 19:2) et “ mon âme, de chagrin, en a perdu le sommeil ”. — Psaume 119:28.

      5 Dans ces passages, rien n’indique que l’âme soit une vague entité qui continue de vivre après la mort. “ Dire dans nos termes que l’‘ âme ’ de l’être aimé est partie rejoindre le Seigneur ou parler de l’‘ âme immortelle ’ serait tout simplement incompréhensible dans la culture de l’AT [Ancien Testament] ”, dit The Dictionary of Bible and Religion.

      6, 7. Quel mot est traduit par “ âme ” dans les Écritures grecques chrétiennes, et quel est le sens fondamental de ce mot ?

      6 Le mot traduit par “ âme ” plus de cent fois dans les Écritures grecques chrétiennes (communément appelées Nouveau Testament) est psukhê. Comme nèphèsh, ce mot désigne souvent une personne tout entière. Considérez par exemple les déclarations suivantes : “ mon âme est troublée ” (Jean 12:27), “ la crainte s’emparait de toute âme ” (Actes 2:43), “ que toute âme soit soumise aux autorités supérieures ” (Romains 13:1), “ parlez de façon consolante aux âmes déprimées ” (1 Thessaloniciens 5:14) et “ peu de gens, c’est-à-dire huit âmes, ont été transportés sains et saufs à travers l’eau ”. — 1 Pierre 3:20.

      7 Psukhê, comme nèphèsh, désigne manifestement la personne tout entière. D’après Nigel Turner, un spécialiste, ce mot “ évoque ce qui est typiquement humain, le soi, le corps matériel dans lequel est soufflé le rouaḥ [esprit] de Dieu. [...] L’accent est mis sur le soi tout entier ”.

      8. Les animaux sont-​ils des âmes ? Expliquez.

      8 Dans la Bible, le mot “ âme ” se rapporte non seulement aux humains, mais encore aux animaux. Par exemple, lorsqu’il décrit la création des créatures marines, Genèse 1:20 dit que Dieu donna cet ordre : “ Que les eaux pullulent d’un pullulement d’âmes vivantes. ” Et le jour de création suivant, Dieu déclara : “ Que la terre produise des âmes vivantes selon leurs espèces : animal domestique, animal qui se meut et bête sauvage de la terre selon son espèce. ” (Genèse 1:24 ; voir aussi Nombres 31:28). Par conséquent, l’âme peut désigner une créature vivante, soit humaine, soit animale.

      L’“ âme ” en tant que vie d’une créature

      9. a) Quel sens plus large peut-​on donner au mot “ âme ” ? b) Est-​ce en contradiction avec l’idée selon laquelle l’âme est la personne elle-​même ?

      9 Parfois, le mot “ âme ” se rapporte à la vie dont jouit une personne ou un animal. Cela ne change en rien la définition de l’âme, une personne ou un animal, dans la Bible. Prenons un exemple : on dit que quelqu’un est vivant, dans le sens où il est une personne vivante. On pourrait dire aussi qu’il possède la vie. De la même manière, une personne vivante est une âme. Néanmoins, dans la mesure où elle est vivante, on peut parler de l’“ âme ” comme de quelque chose qu’elle possède.

      10. Donnez des exemples montrant que le mot “ âme ” peut désigner la vie dont jouit une personne ou un animal.

      10 Ainsi, Dieu dit à Moïse : “ Tous les hommes qui pourchassaient ton âme sont morts. ” (Exode 4:19). À l’évidence, les ennemis de Moïse cherchaient à lui ôter la vie. On trouve un usage similaire du mot “ âme ” dans les déclarations suivantes. “ Nous avons eu alors très peur pour nos âmes. ” (Josué 9:24). “ Ils fuyaient pour leur âme. ” (2 Rois 7:7). “ Le juste s’occupe de l’âme de son animal domestique. ” (Proverbes 12:10). “ Le Fils de l’homme est venu [...] pour [...] donner son âme comme rançon en échange de beaucoup. ” (Matthieu 20:28). “ Il s’est trouvé bien près de la mort, risquant son âme. ” (Philippiens 2:30). Dans tous ces cas, le mot “ âme ” signifie “ vie ”a.

      11. Que peut-​on dire de l’emploi du mot “ âme ” dans la Bible ?

      11 En somme, le mot “ âme ” tel qu’il est utilisé dans la Bible désigne une personne ou un animal, ou la vie dont jouit une personne ou un animal. La définition que la Bible donne de l’âme est simple, cohérente, et n’est pas embrouillée par les philosophies et les superstitions compliquées des hommes. Mais que devient l’âme à la mort ? Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord comprendre pourquoi nous mourons.

      [Note]

      a Matthieu 10:28 emploie également le mot “ âme ” au sens de “ vie ”.

      [Illustrations, page 20]

      Tous sont des âmes.

  • Pourquoi mourons-nous ?
    Que devient-on quand on meurt ?
    • Pourquoi mourons-​nous ?

      “ Là-haut, sur chaque cime, tout respire la paix ; Un souffle à peine anime la crête des forêts ; Les oiseaux font silence et toi-​même, bientôt, — Un peu de patience — trouveras le repos. ” — JOHANN WOLFGANG VON GOETHE, POÈTE ALLEMAND.

      1, 2. a) Avec quel désir les humains ont-​ils été créés ? b) Comment était la vie du premier couple humain ?

      DIEU a créé les humains avec le désir de vivre éternellement. D’ailleurs, la Bible déclare qu’il a implanté “ au tréfonds de l’être humain le sens de l’éternité ”. (Ecclésiaste 3:11, La Bible du Semeur.) Mais Dieu ne s’est pas contenté de donner aux humains le désir de vivre éternellement. Il leur a donné également la possibilité de le faire.

      2 Nos premiers parents, Adam et Ève, ont été créés parfaits ; ni leur esprit ni leur corps n’avait de défaut (Deutéronome 32:4). Imaginez seulement : aucune douleur chronique, aucune crainte morbide, aucune angoisse ! De plus, Dieu les a placés dans une agréable demeure paradisiaque. Il avait pour dessein que l’homme vive éternellement et qu’avec le temps la terre soit remplie de ses descendants parfaits (Genèse 1:31 ; 2:15). Dès lors, pourquoi mourons-​nous ?

      La désobéissance entraîne la mort

      3. De quoi la vie éternelle d’Adam et Ève dépendait-​elle ?

      3 Dieu a ordonné à Adam : “ De tout arbre du jardin tu peux manger à satiété. Mais quant à l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne dois pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr. ” (Genèse 2:16, 17). La vie éternelle était donc soumise à une condition pour Adam et Ève ; elle dépendait de leur obéissance à Dieu.

      4. Pourquoi, quand Adam et Ève ont péché, ont-​ils perdu la perspective de vivre éternellement dans le Paradis ?

      4 Malheureusement, Adam et Ève ont désobéi à la loi de Dieu (Genèse 3:1-6). Ce faisant, ils sont devenus pécheurs, car “ le péché est l’illégalité ”. (1 Jean 3:4.) En conséquence, Adam et Ève ont perdu la perspective de la vie éternelle. Pour quelle raison ? Parce que “ le salaire que paie le péché, c’est la mort ”. (Romains 6:23.) Aussi, quand il a prononcé la sentence contre Adam et Ève, Dieu a dit : “ Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. ” Nos premiers parents ont alors été expulsés de leur demeure paradisiaque. Le jour où ils ont péché, Adam et Ève ont entamé lentement, mais inéluctablement, le processus menant à la mort. — Genèse 3:19, 23, 24.

      “ La mort s’est étendue à tous les hommes ”

      5. Comment la mort s’est-​elle étendue à toute la race humaine ?

      5 Adam et Ève avaient maintenant le péché profondément ancré dans leurs gènes. Ils ne pouvaient donc pas avoir de descendants parfaits, pas plus qu’un moule imparfait ne peut produire d’objet parfait (Job 14:4). Du reste, chaque naissance d’un humain confirme que nos premiers parents ont perdu santé parfaite et vie éternelle pour eux et pour leur descendance. L’apôtre chrétien Paul a écrit : “ Par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et [...] ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché. ” — Romains 5:12 ; voir aussi Psaume 51:5.

      6. Pourquoi mourons-​nous ?

      6 Aujourd’hui, les scientifiques ne savent pas au juste pourquoi les humains vieillissent et meurent. La Bible, quant à elle, explique que nous mourons parce que nous sommes nés pécheurs, ayant hérité de cette condition de nos premiers parents. Mais que devient-​on quand on meurt ?

  • Que devient l’âme à la mort ?
    Que devient-on quand on meurt ?
    • Que devient l’âme à la mort ?

      “ La doctrine qui veut que l’âme humaine soit immortelle et continue d’exister après la mort de l’homme et la dissolution du corps est l’une des pierres angulaires de la philosophie et de la théologie chrétiennes. ” — “ NEW CATHOLIC ENCYCLOPEDIA. ”

      1. Que reconnaît une encyclopédie catholique au sujet de la survie de l’âme à la mort ?

      L’OUVRAGE cité ci-dessus reconnaît cependant que “ la notion d’une âme qui survit après la mort n’est pas facilement discernable dans la Bible ”. Qu’enseigne donc la Bible au sujet de ce que l’âme devient à la mort ?

      Les morts sont inconscients

      2, 3. Quelle est la condition des morts, et quels versets le révèlent ?

      2 La condition des morts est révélée en Ecclésiaste 9:5, 10, où on lit : “ Les morts ne savent plus rien ; [...] dans le séjour des morts où tu vas, il n’y a ni travail, ni science, ni intelligence, ni sagesse. ” (Bible de Maredsous). La mort est par conséquent un état de non-existence. Un psalmiste écrivit que, lorsque quelqu’un meurt, “ il retourne à son sol ; en ce jour-​là périssent ses pensées ”. — Psaume 146:4.

      3 Ainsi, les morts sont inconscients, inactifs. Quand il a condamné Adam, Dieu a déclaré : “ Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. ” (Genèse 3:19). Avant que Dieu ne le forme à partir de la poussière du sol et ne lui donne la vie, Adam n’existait pas. Quand il est mort, Adam est retourné à cet état. Sa punition a été la mort, pas un transfert dans un autre monde.

      L’âme peut mourir

      4, 5. Donnez des exemples tirés de la Bible montrant que l’âme peut mourir.

      4 Quand Adam est mort, qu’est-​il arrivé à son âme ? Rappelez-​vous que, dans la Bible, souvent le mot “ âme ” désigne simplement une personne. Lorsqu’on dit qu’Adam est mort, on dit donc que l’âme nommée Adam est morte. Cela pourrait sembler étrange à quelqu’un qui croit en l’immortalité de l’âme. Cependant, la Bible déclare : “ L’âme qui pèche — c’est elle qui mourra. ” (Ézékiel 18:4). Lévitique 21:1 parle d’“ une âme décédée ”. (Un “ cadavre ”, Bible de Jérusalem.) Et les Naziréens ne devaient venir vers “ aucune âme morte ”. (“ Une personne morte ”, Bible à la Colombe.) — Nombres 6:6.

      5 Il est question de l’âme dans des termes similaires en 1 Rois 19:4. Éliya, très éprouvé, “ demanda alors que son âme meure ”. De même, Yona “ demandait la mort pour son âme, et il ne cessait de dire : ‘ Mieux vaut pour moi mourir que vivre. ’ ” (Yona 4:8). Jésus, pour sa part, employa l’expression ‘ tuer une âme ’, que la Bible de Crampon (1905) rend par ‘ ôter la vie ’. (Marc 3:4.) Ainsi, la mort de l’âme représente simplement la mort de la personne.

      ‘ Sortir ’ et ‘ revenir ’

      6. Que veut dire la Bible quand elle déclare que l’âme de Rachel “ sortait ” ?

      6 Mais que penser de la mort tragique de Rachel, qui survint alors qu’elle mettait au monde son deuxième fils ? En Genèse 35:18, nous lisons : “ Comme son âme sortait (car elle mourut), [...] elle l’appela du nom de Ben-Oni, mais son père l’appela Benjamin. ” Ce passage sous-entend-​il que Rachel avait un être intérieur qui partit à sa mort ? Pas du tout. Souvenez-​vous que le mot “ âme ” peut également s’appliquer à la vie qu’une personne possède. Dans ce cas, par conséquent, l’“ âme ” de Rachel désignait simplement sa “ vie ”. C’est ce qui amène d’autres bibles à rendre l’expression “ son âme sortait ” par “ sa vie s’en allait ” (Bible Pirot-Clamer), “ dans son dernier souffle ” (Traduction Œcuménique de la Bible) et “ au moment de rendre le dernier soupir ”. (Bible en français courant.) Rien n’indique qu’une mystérieuse partie de Rachel ait survécu à sa mort.

      7. De quelle manière l’âme du fils de la veuve ressuscité “ revint[-​elle] en lui ” ?

      7 Il en va de même de la résurrection du fils d’une veuve, rapportée en 1 Rois chapitre 17. Au 1R 17 verset 22, on lit que, lorsqu’Éliya pria sur le jeune garçon, “ Jéhovah écouta la voix d’Éliya, de sorte que l’âme de l’enfant revint en lui, et il prit vie ”. Une nouvelle fois, le mot “ âme ” signifie “ vie ”. Ainsi, la Bible du Rabbinat français dit : “ La vie revint au cœur de l’enfant, et il fut sauvé. ” C’est bien la vie, et non une forme vague, qui retourna dans le garçon. Cela s’accorde avec ce qu’Éliya dit à la mère du garçon : “ Vois, ton fils [toute sa personne] est vivant. ” — 1 Rois 17:23.

      Le dilemme de l’“ état intermédiaire ”

      8. Pour beaucoup de gens qui se disent chrétiens, qu’arrivera-​t-​il durant la résurrection ?

      8 De nombreuses personnes qui se disent chrétiennes croient qu’il y aura une résurrection au cours de laquelle des âmes immortelles seront jointes aux corps. Les ressuscités auront ensuite ce qu’ils auront mérité : soit la récompense pour ceux qui auront mené une vie droite, soit la punition pour les méchants.

      9. Qu’entend-​on par l’expression “ état intermédiaire ”, et, selon certains, qu’arrive-​t-​il à l’âme durant cette période ?

      9 Ce concept paraît simple. Mais ceux qui croient à l’immortalité de l’âme ont du mal à expliquer ce qui arrive à l’âme entre le moment de la mort et celui de la résurrection. À vrai dire, cet “ état intermédiaire ”, comme on l’appelle souvent, suscite des spéculations depuis des siècles. Certains disent que durant cette période l’âme va au purgatoire, où elle peut se purifier de ses péchés véniels afin de devenir apte au ciela.

      10. Pourquoi n’est-​il pas biblique de croire que les âmes patientent au purgatoire après la mort, et comment ce qui est arrivé à Lazare le confirme-​t-​il ?

      10 Néanmoins, comme on l’a vu, l’âme est simplement la personne. Quand la personne meurt, l’âme meurt. Il n’y a donc pas d’existence consciente après la mort. Du reste, quand Lazare est mort, Jésus Christ n’a pas dit qu’il était au purgatoire, dans les limbes, ou dans un autre “ état intermédiaire ”. Jésus a dit simplement : “ Lazare [...] s’est endormi. ” (Jean 11:11, Bible à la Colombe). Manifestement, pour Jésus, qui savait la vérité sur ce que l’âme devient à la mort, Lazare était inconscient, non existant.

      Qu’est-​ce que l’esprit ?

      11. Pourquoi le mot “ esprit ” ne peut-​il pas s’appliquer à une partie d’une personne désincarnée qui survivrait à la mort ?

      11 La Bible dit que, lorsqu’une personne meurt, “ son esprit sort, il retourne à son sol ”. (Psaume 146:4.) Cela veut-​il dire qu’un esprit désincarné part littéralement et continue de vivre après la mort de quelqu’un ? C’est impossible, puisque le psalmiste dit après : “ En ce jour-​là périssent ses pensées. ” (Voir aussi la Bible Liénart). Qu’est-​ce donc que l’esprit, et en quel sens ‘ sort-​il ’ d’une personne au moment de sa mort ?

      12. Que sous-entendent les mots hébreu et grec traduits par “ esprit ” dans la Bible ?

      12 Dans la Bible, les termes traduits par “ esprit ” (hébreu : rouaḥ ; grec : pneuma) signifient fondamentalement “ souffle ”. C’est pourquoi, au lieu de “ son esprit sort ”, la Bible de la Pléiade emploie l’expression “ son souffle s’échappe ”. (Psaume 146:4.) Mais le mot “ esprit ” implique davantage que l’action de respirer. Par exemple, en décrivant la destruction de la vie humaine et animale lors du déluge universel, Genèse 7:22 dit : “ Tout ce en quoi le souffle de la force [ou esprit ; hébreu : rouaḥ] de vie était en action dans les narines, c’est-à-dire tout ce qui était sur le sol ferme, tout mourut. ” Le mot “ esprit ” peut donc se rapporter à la force vitale qui est en action dans toutes les créatures vivantes, tant humaines qu’animales, et qui est entretenue par la respiration.

      13. En quoi peut-​on comparer l’esprit au courant électrique ?

      13 Illustrons notre propos : le courant électrique actionne un appareil. Si le courant s’arrête, l’appareil cesse de fonctionner. Le courant ne prend pas vie tout seul. De la même manière, quand une personne meurt, son esprit cesse d’animer les cellules de son corps. Il ne quitte pas le corps pour se rendre dans un autre monde. — Psaume 104:29.

      14, 15. En quel sens l’esprit retourne-​t-​il à Dieu à la mort ?

      14 Pourquoi, dans ce cas, Ecclésiaste 12:7 dit-​il qu’à la mort d’une personne “ l’esprit retourne au vrai Dieu qui l’a donné ” ? Cela signifie-​t-​il que l’esprit traverse l’espace jusqu’en la présence de Dieu ? Rien de tel n’est sous-entendu. Rappelez-​vous que l’esprit est la force vitale. Une fois la force vitale partie, seul Dieu est en mesure de la restituer. Par conséquent, l’esprit “ retourne au vrai Dieu ” dans le sens où tout espoir de vie future pour cette personne repose désormais entièrement sur Dieu.

      15 Dieu seul peut restituer l’esprit, ou force vitale, d’une personne, autrement dit la ramener à la vie (Psaume 104:30). Mais Dieu en a-​t-​il l’intention ?

      [Note]

      a D’après la New Catholic Encyclopedia, “ les Pères [de l’Église] en général sont clairs dans leur affirmation de l’existence du purgatoire ”. Pourtant, cet ouvrage de référence admet par ailleurs que “ la doctrine catholique du purgatoire est fondée sur la tradition, non sur l’Écriture sacrée ”.

      [Encadré, page 23]

      SOUVENIRS D’UNE VIE ANTÉRIEURE

      SI RIEN ne survit à la mort du corps, que penser des souvenirs d’une vie antérieure que certains disent avoir ?

      Nikhilananda, érudit hindou, dit que ‘ les expériences après la mort ne peuvent être expliquées par la raison ’. Dans la conférence intitulée “ Types de croyance à l’immortalité dans les religions ”, le théologien Hans Küng déclare : “ Aucun des récits de souvenir d’une vie antérieure — venant du moins d’enfants et de personnes natives des pays où l’on croit à la réincarnation — n’a pu être vérifié. ” Il ajoute : “ La plupart [des chercheurs qui font un travail scientifique sérieux] reconnaissent que, malgré des expériences constatées par eux, on ne peut parler de preuve réellement convaincante en faveur d’une vie terrestre réitérée. ”

      Et si vous avez le sentiment de vous souvenir d’une vie antérieure ? Un tel sentiment peut être dû à divers facteurs. Nombre des informations que nous recevons sont stockées dans quelque recoin secret de notre subconscient parce qu’elles ne nous servent pas immédiatement. Quand des souvenirs oubliés resurgissent, certains les interprètent comme des réminiscences d’une vie antérieure. Néanmoins, le fait est que nous ne disposons pas d’expériences vérifiables autres que celles que nous sommes en train de vivre. La majorité des gens qui vivent sur la terre n’ont pas le moindre souvenir d’une vie antérieure ; ils ne pensent pas non plus qu’ils pourraient avoir mené d’autres vies auparavant.

  • Une espérance certaine
    Que devient-on quand on meurt ?
    • Une espérance certaine

      “ À partir de sa naissance, un humain peut mourir à tout moment ; et inévitablement cette possibilité deviendra un fait accompli. ” — ARNOLD TOYNBEE, HISTORIEN BRITANNIQUE.

      1. Quelle réalité l’humanité a-​t-​elle dû accepter, ce qui a soulevé quelles questions ?

      QUI peut contester la vérité historique mentionnée ci-dessus ? L’humanité a toujours dû accepter la terrible réalité de la mort. Et quel désespoir nous éprouvons quand quelqu’un que nous aimons meurt ! La perte semble alors totalement irréversible. Nous est-​il possible d’être réunis à nos chers disparus ? Quelle espérance la Bible contient-​elle pour les morts ? Considérez le récit suivant.

      ‘ Notre ami est mort ’

      2-5. a) Quand son ami Lazare mourut, comment Jésus démontra-​t-​il qu’il était désireux et capable de le ressusciter ? b) En plus de ramener Lazare à la vie, quel effet le miracle de sa résurrection eut-​il ?

      2 C’était en l’an 32 de n. è. Dans la petite ville de Béthanie, à trois kilomètres de Jérusalem, vivait Lazare avec ses sœurs Marthe et Marie. Ils étaient des amis intimes de Jésus. Un jour, Lazare tomba gravement malade. Ses sœurs, inquiètes à son sujet, en firent immédiatement avertir Jésus, qui était de l’autre côté du Jourdain. Comme Jésus avait de l’affection pour Lazare et ses sœurs, peu après il se mit en route pour Béthanie. En chemin, il dit à ses disciples : “ Lazare notre ami s’est endormi, mais je vais là-bas pour le réveiller de son sommeil. ” Les disciples ne comprenant pas le sens de ses paroles, il dit nettement : “ Lazare est mort. ” — Jean 11:1-15.

      3 Lorsqu’elle apprit que Jésus venait à Béthanie, Marthe sortit à sa rencontre. Ému par son chagrin, Jésus lui donna cette assurance : “ Ton frère ressuscitera. ” Marthe répondit : “ Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour. ” Jésus lui dit alors : “ Je suis la résurrection et la vie. Qui exerce la foi en moi, même s’il meurt, prendra vie. ” — Jean 11:20-25.

      4 Jésus alla ensuite à la tombe et demanda qu’on enlève la pierre qui fermait l’entrée. Après avoir prié à voix haute, il ordonna : “ Lazare, viens dehors ! ” Et tandis que tous les yeux étaient fixés sur la tombe, Lazare sortit. Jésus ressuscita Lazare : il rendit la vie à un homme qui était mort depuis quatre jours ! — Jean 11:38-44.

      5 Marthe avait déjà foi en la promesse d’une résurrection (Jean 5:28, 29 ; 11:23, 24). Le miracle que constitua le retour à la vie de Lazare renforça sa foi et l’insuffla à d’autres (Jean 11:45). Mais que signifie exactement le terme “ résurrection ” ?

      “ Il ressuscitera ”

      6. Que veut dire le terme “ résurrection ” ?

      6 Le terme “ résurrection ” traduit le mot grec anastasis, qui signifie littéralement “ action de se relever ”. Les traducteurs hébreux du grec ont rendu anastasis par les termes hébreux teḥiyath hamméthim, qui veulent dire “ retour à la vie des morts ”a. Ainsi, la résurrection consiste à relever la personne de la condition qu’est la mort, à lui rendre la vie, avec toutes ses caractéristiques.

      7. Pourquoi la résurrection d’humains ne pose-​t-​elle aucun problème à Jéhovah Dieu et à Jésus Christ ?

      7 Ayant une sagesse infinie et une mémoire parfaite, Jéhovah Dieu peut facilement ressusciter quelqu’un. Il n’est pas difficile pour lui de se rappeler les caractéristiques des morts : leurs traits de personnalité, leur histoire et tous les détails relatifs à leur identité (Job 12:13 ; voir aussi Isaïe 40:26). Jéhovah est également à l’origine de la vie. Il peut donc facilement ramener à la vie la même personne, en lui donnant la même personnalité dans un nouveau corps. En outre, comme le montre le cas de Lazare, Jésus Christ a et le désir et la capacité de ressusciter les morts. — Voir Luc 7:11-17 ; 8:40-56.

      8, 9. a) Pourquoi la résurrection et la notion d’immortalité de l’âme sont-​elles incompatibles ? b) Quel est le remède à la mort ?

      8 Néanmoins, l’enseignement biblique de la résurrection n’est pas compatible avec la doctrine de l’immortalité de l’âme. Si une âme immortelle survivait à la mort, personne n’aurait besoin d’être ressuscité, ou ramené à la vie. Marthe n’a pas parlé d’une âme immortelle vivant ailleurs après la mort. Elle ne croyait pas que Lazare était déjà parti poursuivre son existence dans quelque monde spirituel. Elle montra plutôt sa foi dans le dessein de Dieu d’inverser les effets de la mort. Elle déclara : “ Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour. ” (Jean 11:23, 24). Pareillement, Lazare lui-​même ne raconta pas avoir connu une sorte d’après-vie. Il n’y avait rien à raconter.

      9 Sans doute possible, d’après la Bible, l’âme meurt et le remède à la mort est la résurrection. Mais des milliards d’humains sont morts depuis qu’Adam, le premier homme, a foulé le sol. Qui donc sera ressuscité, et où ?

      “ Tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir ”

      10. Quelle promesse Jésus a-​t-​il faite concernant ceux qui sont dans les tombes de souvenir ?

      10 Jésus Christ a dit : “ L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront sa voix [celle de Jésus] et sortiront. ” (Jean 5:28, 29). Oui, Jésus Christ a promis que tous ceux qui sont dans la mémoire de Jéhovah seront ressuscités. Des milliards de gens ont vécu et sont morts. Qui, parmi eux, est dans la mémoire de Dieu et attend la résurrection ?

      11. Qui sera ressuscité ?

      11 Ceux qui ont mené une vie droite au service de Jéhovah seront ressuscités. Mais des millions d’autres personnes sont décédées sans avoir montré si elles se soumettraient aux normes justes de Dieu. Soit elles ignoraient les exigences de Jéhovah, soit elles n’ont pas eu suffisamment de temps pour opérer les changements qui s’imposaient. Ces personnes aussi sont dans la mémoire de Dieu et seront ressuscitées ; la Bible promet en effet : “ Il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes. ” — Actes 24:15.

      12. a) Quelle vision l’apôtre Jean reçut-​il en rapport avec la résurrection ? b) Qu’est-​ce qui est ‘ jeté dans le lac de feu ’, et que signifie cette expression ?

      12 L’apôtre Jean eut une vision saisissante des ressuscités debout devant le trône de Dieu. Il la décrivit en ces termes : “ La mer a rendu les morts qui s’y trouvaient, et la mort et l’hadès ont rendu les morts qui s’y trouvaient, et ils ont été jugés chacun individuellement selon leurs actions. Et la mort et l’hadès ont été jetés dans le lac de feu. Cela représente la deuxième mort, le lac de feu. ” (Révélation 20:12-14). Pensez à tout ce que cela implique ! Tous les morts qui sont dans la mémoire de Dieu seront libérés de l’hadès, ou shéol, la tombe commune aux hommes (Psaume 16:10 ; Actes 2:31). “ La mort et l’hadès ” seront ensuite jetés dans ce qui est appelé “ le lac de feu ”, qui symbolise la destruction totale. La tombe commune aux hommes cessera d’exister.

      Ressuscités où ?

      13. Pourquoi Dieu a-​t-​il prévu que certains soient ressuscités au ciel, et quelle sorte de corps Jéhovah leur donnera-​t-​il ?

      13 Un petit nombre d’hommes et de femmes seront ressuscités pour vivre au ciel. Avec Christ, ils seront rois et prêtres et contribueront à annuler toutes les conséquences de la mort que l’humanité a héritée du premier homme, Adam (Romains 5:12 ; Révélation 5:9, 10). D’après la Bible, ils ne sont que 144 000 et sont choisis parmi les disciples de Christ, en commençant par les apôtres fidèles (Luc 22:28-30 ; Jean 14:2, 3 ; Révélation 7:4 ; 14:1, 3). Jéhovah donnera à chacun de ces ressuscités un corps spirituel, de façon qu’ils puissent vivre au ciel. — 1 Corinthiens 15:35, 38, 42-45 ; 1 Pierre 3:18.

      14, 15. a) Pour quel genre de vie la grande majorité des morts seront-​ils ressuscités ? b) Quelles bénédictions les humains obéissants recevront-​ils ?

      14 Mais la grande majorité des morts seront ressuscités pour vivre sur la terre (Psaume 37:29 ; Matthieu 6:10). Quelle sorte de terre ? Aujourd’hui, la terre est remplie de luttes, de meurtres, de pollution et de violence. Si les morts devaient revenir à la vie sur une telle terre, leur bonheur serait assurément de courte durée. Mais le Créateur a promis de mettre bientôt fin à la société actuelle qui est dominée par Satan (Proverbes 2:21, 22 ; Daniel 2:44). Une nouvelle société humaine, juste, “ une nouvelle terre ”, sera alors une réalité (2 Pierre 3:13). À cette époque-​là, “ aucun habitant ne dira : ‘ Je suis malade. ’ ” (Isaïe 33:24). Même l’angoisse de la mort aura disparu, car Dieu “ essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu ”. — Révélation 21:4.

      15 Dans le monde nouveau promis par Dieu, les humbles “ se délecteront de l’abondance de paix ”. (Psaume 37:11.) Le gouvernement céleste de Christ Jésus et de ses 144 000 adjoints ramènera progressivement l’humanité obéissante à la perfection que nos premiers parents, Adam et Ève, ont perdue. Au nombre des habitants de la terre figureront les ressuscités. — Luc 23:42, 43.

      16-18. Quelle joie la résurrection procurera-​t-​elle aux familles ?

      16 La Bible donne un aperçu de la joie que la résurrection procurera aux familles. Imaginez le bonheur qu’a ressenti la veuve de Naïn quand Jésus a arrêté le cortège funèbre et a ressuscité son fils unique (Luc 7:11-17). Par la suite, près de la mer de Galilée, quand Jésus a ramené à la vie une fillette de 12 ans, ses parents “ furent hors d’eux-​mêmes, saisis d’un grand émerveillement ”. — Marc 5:21-24, 35-42 ; voir aussi 1 Rois 17:17-24 ; 2 Rois 4:32-37.

      17 Pour des millions de personnes qui sont actuellement endormies dans la mort, la résurrection signifiera la vie dans un monde nouveau paisible. Pensez seulement à la perspective extraordinaire que cela ouvre à Thomas et à l’homme d’affaires mentionnés dans la première partie de cette brochure. Quand Thomas se réveillera, vivant, dans le Paradis sur la terre, il sera le même Thomas que celui que sa mère connaissait, mais sans maladie. Elle pourra le toucher, le prendre dans ses bras et l’aimer. Pareillement, loin d’être pris au piège dans un cycle de renaissances presque sans fin, l’homme d’affaires indien a la merveilleuse perspective d’ouvrir les yeux dans le monde nouveau de Dieu et de voir ses fils.

      18 Connaître la vérité sur l’âme, sur ce qu’on devient quand on meurt et sur l’espérance de la résurrection peut également exercer une profonde influence sur ceux qui vivent actuellement. Voyons en quel sens.

      [Note]

      a Bien que le mot “ résurrection ” ne figure pas dans les Écritures hébraïques, l’espérance de la résurrection y est clairement exprimée en Job 14:13, Daniel 12:13 et Hoshéa 13:14.

      [Illustration, page 26]

      La résurrection apportera une joie durable.

  • La vérité sur les questions relatives à l’âme
    Que devient-on quand on meurt ?
    • La vérité sur les questions relatives à l’âme

      “ Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. ” — JEAN 8:32.

      1. Pourquoi est-​il important d’examiner nos croyances sur l’âme et sur la mort ?

      CE QUE quelqu’un croit à propos de la mort et de l’au-delà résulte dans une large mesure de ses antécédents religieux et culturels. Comme nous l’avons vu, les croyances vont de la conviction que l’âme n’atteint son but ultime qu’au bout de multiples renaissances à l’idée qu’une seule vie détermine la destinée finale de l’individu. En conséquence, une personne sera convaincue de se fondre finalement à l’ultime réalité à sa mort, une autre d’accéder au Nirvana, une autre encore de recevoir une récompense céleste. Où est la vérité dans tout cela ? Puisque nos croyances influent sur notre état d’esprit, nos actions et nos décisions, ne devrions-​nous pas chercher la réponse à cette question ?

      2, 3. a) Pourquoi pouvons-​nous avoir confiance en ce que la Bible dit sur l’âme ? b) Quelle est, d’après la Bible, la vérité sur l’âme ?

      2 Le plus ancien livre du monde, la Bible, retrace l’histoire de l’homme en remontant jusqu’à la création de la première âme humaine. Ses enseignements ne sont pas déformés par les philosophies et les traditions humaines. La Bible énonce clairement la vérité sur l’âme : votre âme, c’est vous, les morts sont absolument non existants, et ceux qui se trouvent dans la mémoire de Dieu seront ressuscités en temps voulu. Quelle importance cette connaissance revêt-​elle pour vous ?

      3 “ Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera ”, a dit Jésus Christ à ses disciples (Jean 8:32). Oui, la vérité libère. Mais de quoi la vérité sur l’âme nous libérera-​t-​elle ?

      Libérés de la crainte et du désespoir

      4, 5. a) Quelle crainte la vérité sur l’âme chasse-​t-​elle ? b) Quel courage l’espérance de la résurrection a-​t-​elle donné à une adolescente condamnée ?

      4 “ La plupart des gens craignent la mort et évitent de penser à elle ”, déclare The World Book Encyclopedia. “ Le mot ‘ mort ’ lui-​même est devenu presque tabou en Occident ”, fait remarquer un historien. Dans certaines cultures, on emploie couramment des euphémismes comme “ s’en aller ” ou “ disparaître ” pour décrire la mort d’une personne. Cette crainte de la mort est en réalité une crainte de l’inconnu, car pour la plupart des gens la mort est un mystère. En connaissant la vérité sur ce qu’on devient quand on meurt, on allège cette crainte.

      5 Considérons, par exemple, l’état d’esprit de Michaelyn, 15 ans. Elle avait la leucémie et a connu une mort tragique. Sa mère, Paula, se rappelle : “ Michaelyn disait que cela ne lui faisait rien de mourir parce qu’elle savait que la mort n’était que temporaire. Nous parlions beaucoup du monde nouveau de Dieu et de tous ceux qui y seront ressuscités. Michaelyn avait une foi extraordinaire en Jéhovah Dieu et en la résurrection ; elle n’avait pas le moindre doute. ” L’espérance de la résurrection a libéré cette courageuse jeune fille d’une crainte paralysante de la mort.

      6, 7. De quel désespoir la vérité sur l’âme nous libère-​t-​elle ? Illustrez votre réponse.

      6 Quel effet la vérité a-​t-​elle eu sur les parents de Michaelyn ? “ Le décès de notre petite fille a été la chose la plus douloureuse qui nous soit jamais arrivée, dit Jeff, son père. Mais nous croyons fermement en la promesse de la résurrection faite par Jéhovah, et nous attendons avec impatience le jour où nous prendrons de nouveau dans nos bras notre chère Michaelyn. Quelles retrouvailles ce seront !”

      7 Oui, la vérité sur l’âme libère du désespoir qu’entraîne parfois la mort d’un être cher. Bien sûr, rien n’élimine complètement la peine et le chagrin qu’on éprouve à la mort de quelqu’un qu’on aime. Mais l’espérance de la résurrection atténue la douleur et aide grandement à supporter la peine.

      8, 9. De quelle crainte la vérité sur la condition des morts nous libère-​t-​elle ?

      8 La vérité biblique sur la condition des morts nous libère également de la crainte des morts. Depuis qu’elles ont appris cette vérité, beaucoup de personnes auparavant prisonnières de rites superstitieux liés aux morts ne se préoccupent plus des malédictions, des présages, des amulettes ou des fétiches, et elles n’offrent plus de sacrifices coûteux pour apaiser leurs ancêtres et les empêcher de revenir hanter les vivants. À l’évidence, puisque les morts “ ne savent rien ”, de telles pratiques sont inutiles. — Ecclésiaste 9:5.

      9 La vérité sur l’âme, renfermée dans la Bible, libère vraiment ; elle est digne de confiance. Mais examinez aussi une perspective unique que la Bible vous offre.

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