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  • « La sagesse de Dieu dans un saint secret »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • conclure des alliances en bonne et due forme avec des humains ? Sa parole n’est-​elle pas une garantie suffisante ? Si. Néanmoins, il a plusieurs fois eu la bonté de la certifier par un engagement légal. Ces accords irrévocables confortent notre confiance d’humains imparfaits dans ses promesses (Hébreux 6:16-18).

      L’alliance avec Abraham

      7-8. a) Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il conclue avec Abraham, et quel détail sur le saint secret a-​t-​il révélé au passage ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il progressivement fait connaître la généalogie menant à la descendance promise ?

      7 Plus de 2 000 ans après avoir chassé l’homme du paradis, Jéhovah dit à son fidèle serviteur Abraham : « À coup sûr je rendrai tes descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel […]. Et par le moyen de ta descendance, toutes les nations de la terre se procureront une bénédiction, parce que tu as écouté ma voix » (Genèse 22:17, 18). Plus qu’une promesse, Jéhovah formulait là une alliance légale assortie d’un serment inviolable (Genèse 17:1, 2 ; Hébreux 6:13-15). N’est-​il pas remarquable que le Souverain Seigneur se soit engagé par contrat à bénir l’humanité ?

      « Je rendrai tes descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel. »

      8 L’alliance abrahamique révélait que la descendance promise serait un humain, puisqu’elle viendrait d’Abraham. Mais de qui s’agirait-​il ? Plus tard, Jéhovah révéla qu’Isaac serait le fils d’Abraham par qui passerait la lignée menant à la descendance. Puis, entre les deux fils d’Isaac, Jacob fut choisi (Genèse 21:12 ; 28:13, 14). Par la suite, Jacob prononça ces paroles prophétiques sur l’un de ses 12 fils : « Le sceptre ne s’écartera pas de Juda et le bâton de commandant restera entre ses pieds jusqu’à ce que Shilo [ou : « celui à qui il appartient », note] vienne. Tous les peuples devront lui obéir » (Genèse 49:10). On savait désormais que la descendance serait un roi de la lignée de Juda !

      L’alliance avec Israël

      9-10. a) Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il conclue avec la nation d’Israël, et quelle protection cette alliance a-​t-​elle assurée ? b) Comment la Loi a-​t-​elle apporté la preuve que les hommes avaient besoin d’une rançon ?

      9 En 1513 avant notre ère, Jéhovah prit une disposition qui allait permettre de nouvelles révélations sur le saint secret. Il conclut une alliance nationale avec les Israélites, descendants d’Abraham. Aujourd’hui caduque, l’alliance de la Loi mosaïque n’en joua pas moins un rôle essentiel dans le projet divin relatif à l’avènement de la descendance, et ce sous trois rapports. Premièrement, la Loi fut un mur protecteur (Éphésiens 2:14). Ses ordonnances justes formaient comme une barrière entre les Juifs et les Gentils, ce qui contribua à protéger la lignée menant à la descendance promise. De ce fait, la nation d’Israël existait encore quand vint le moment fixé par Dieu de faire naître le Messie dans la tribu de Juda.

      10 Deuxièmement, la Loi apporta la preuve que les hommes avaient besoin d’une rançon. Loi parfaite, en se révélant globalement inapplicable par des humains pécheurs, elle « [mettait] en évidence les transgressions, jusqu’à ce qu’arrive la descendance à qui la promesse avait été faite » (Galates 3:19). Par les sacrifices d’animaux, elle permettait de couvrir provisoirement les péchés. Mais, pour citer Paul, puisqu’« il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés », ces sacrifices ne faisaient que préfigurer le sacrifice rédempteur du Christ (Hébreux 10:1-4). Pour les Juifs fidèles, l’alliance de la Loi fut donc un « précepteur menant à Christ » (Galates 3:24).

      11. Quelle perspective glorieuse l’alliance de la Loi a-​t-​elle offerte à Israël, mais pourquoi la nation a-​t-​elle perdu cette perspective ?

      11 Troisièmement, cette alliance offrait une perspective glorieuse à la nation d’Israël. Jéhovah avait dit aux Israélites qu’ils deviendraient « un royaume de prêtres et une nation sainte » s’ils se montraient fidèles à l’alliance (Exode 19:5, 6). De fait, certains d’entre eux ont été les premiers membres d’un royaume céleste de prêtres. Mais en se rebellant contre l’alliance de la Loi et en rejetant la descendance messianique, Israël considéré collectivement a perdu cette perspective. Dès lors, qui compléterait le « royaume de prêtres » ? Et comment la « nation sainte » serait-​elle liée à la descendance promise ? Dieu révélerait ces aspects du saint secret en temps voulu.

      L’alliance davidique pour un royaume

      12. Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il contractée avec David, et que révélait-​elle sur le saint secret ?

      12 Au 11e siècle avant notre ère, Jéhovah en révéla encore un peu plus sur le saint secret grâce à une autre alliance. Au fidèle roi David, il fit cette promesse : « Je ferai roi après toi ton descendant […], et j’établirai solidement son royaume. […] J’établirai solidement son pouvoir royal pour toujours » (2 Samuel 7:12, 13 ; Psaume 89:3). La lignée menant à la descendance se réduisait à présent à la famille de David. Mais un homme ordinaire pourrait-​il régner « pour toujours » ? (Psaume 89:20, 29, 34-36). Pourrait-​il, de surcroît, libérer les humains du péché et de la mort ?

      13-14. a) Selon le Psaume 110, quelle promesse Jéhovah a-​t-​il faite à son Roi oint ? b) Par l’intermédiaire de ses prophètes, qu’a encore révélé Jéhovah sur la descendance à venir ?

      13 Sous l’inspiration divine, David écrivit : « Jéhovah a déclaré à mon Seigneur : “Assieds-​toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.” Jéhovah a prêté serment, et il ne changera pas d’avis : “Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech !” » (Psaume 110:1, 4). Ces paroles concernaient directement la descendance promise, le Messie (Actes 2:35, 36). Ce Roi ne régnerait pas à Jérusalem mais au ciel, à la « droite » de Jéhovah, position qui lui donnerait pouvoir sur la terre entière, et pas seulement sur le pays d’Israël (Psaume 2:6-8). Une autre révélation était faite ici. Par un serment solennel, Jéhovah jurait que le Messie serait « prêtre […] à la manière de Melchisédech ». Comme Melchisédech, qui fut roi-prêtre au temps d’Abraham, la descendance serait donc établie directement par Dieu pour être à la fois Roi et Prêtre ! (Genèse 14:17-20).

      14 Au fil des siècles, Jéhovah utilisa ses prophètes pour livrer d’autres révélations sur son saint secret. Isaïe, par exemple, annonça que la descendance subirait une mort sacrificielle (Isaïe 53:3-12). Michée prédit le lieu de naissance du Messie (Michée 5:2). Quant à Daniel, il prophétisa l’époque exacte de l’apparition et de la mort de la descendance (Daniel 9:24-27).

      Le saint secret révélé !

      15-16. a) Comment le Fils de Jéhovah est-​il « né d’une femme » ? b) Qu’est-​ce que Jésus a hérité de ses parents humains, et quand est-​il arrivé en tant que descendance promise ?

      15 La façon dont ces prophéties se réaliseraient est demeurée un mystère jusqu’à l’apparition de la descendance. Nous lisons en Galates 4:4 : « Lorsque le temps prévu a été écoulé, Dieu a envoyé son Fils, qui est né d’une femme. » En 2 avant notre ère, un ange vint dire à une vierge juive nommée Marie : « Écoute ! Tu vas être enceinte et tu donneras naissance à un fils. Tu devras l’appeler Jésus. Il deviendra quelqu’un de grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Jéhovah Dieu lui donnera le trône de son ancêtre David. […] De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’enfant qui naîtra sera appelé saint, le Fils de Dieu » (Luc 1:31, 32, 35).

      16 Quelque temps plus tard, Jéhovah transférait, du ciel, la vie de son Fils dans le ventre de Marie pour qu’il naisse d’une femme. Marie était imparfaite, mais Jésus n’a pas hérité de son imperfection, car il était « Fils de Dieu ». Ce qu’il a hérité de ses parents humains, par contre, c’est le droit à la fois naturel et légal d’être héritier de David, dont ils étaient tous deux descendants (Actes 13:22, 23). En 29 de notre ère, quand Jésus s’est fait baptiser, Jéhovah l’a oint d’esprit saint et a prononcé ces paroles : « Voici mon Fils, le bien-aimé » (Matthieu 3:16, 17). La descendance était enfin arrivée ! (Galates 3:16). Le temps était venu de lever le voile sur d’autres aspects du saint secret (2 Timothée 1:10).

      17. Quels éclaircissements ont été apportés à la prophétie de Genèse 3:15 ?

      17 Au cours de son ministère, Jésus a montré que le serpent de Genèse 3:15 et sa descendance représentaient respectivement Satan et ses disciples (Matthieu 23:33 ; Jean 8:44). Leur futur écrasement, définitif, fut révélé ultérieurement (Révélation 20:1-3, 10, 15). Quant à la femme, il fut expliqué qu’elle correspond à la « Jérusalem d’en haut », la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, composée de créatures spirituelles et assimilable à sa femmea (Galates 4:26 ; Révélation 12:1-6).

      La nouvelle alliance

      18. Quel est le but de la « nouvelle alliance » ?

      18 C’est le soir précédant sa mort que Jésus a peut-être fait la révélation la plus frappante de toutes : à ses disciples fidèles, il a parlé de la « nouvelle alliance » (Luc 22:20). Comme l’alliance de la Loi mosaïque, qu’elle allait remplacer, cette alliance visait à produire un « royaume de prêtres » (Exode 19:6 ; 1 Pierre 2:9). La différence, c’est qu’il s’agirait cette fois-​ci d’une nation spirituelle : l’« Israël de Dieu », composé exclusivement de fidèles disciples oints du Christ (Galates 6:16). Ces contractants de la nouvelle alliance aideraient Jésus à bénir la race humaine.

      19. a) Comment se fait-​il que la nouvelle alliance réussisse à produire un « royaume de prêtres » ? b) Pourquoi les chrétiens oints sont-​ils qualifiés de ‘créatures nouvelles’, et combien seront au ciel avec Christ ?

      19 Mais comment se fait-​il que la nouvelle alliance réussisse à produire un « royaume de prêtres » pour bénir l’humanité ? C’est qu’au lieu de condamner les disciples du Christ comme pécheurs, elle permet le pardon de leurs péchés grâce au sacrifice de Jésus (Jérémie 31:31-34). Les considérant comme purs, Jéhovah les adopte dans sa famille céleste et les oint d’esprit saint (Romains 8:15-17 ; 2 Corinthiens 1:21). C’est ‘une nouvelle naissance pour une espérance vivante réservée au ciel’ (1 Pierre 1:3, 4). Puisque cette condition élevée est totalement nouvelle pour des humains, les chrétiens oints engendrés d’esprit sont qualifiés de ‘créatures nouvelles’ (2 Corinthiens 5:17). La Bible indique qu’ils seront finalement 144 000 à régner au ciel sur les humains rachetés (Révélation 5:9, 10 ; 14:1-4).

      20. a) Quelle révélation concernant le saint secret a été faite en 36 de notre ère ? b) Qui connaîtra les bénédictions promises à Abraham ?

      20 Avec Jésus, ces chrétiens ointsb constituent la « descendance d’Abraham » (Galates 3:29). Les premiers choisis furent des Juifs selon la chair. Puis, en 36 de notre ère, un autre aspect du saint secret fut dévoilé : des Gentils (des non-Juifs) recevraient eux aussi l’espérance céleste (Romains 9:6-8 ; 11:25, 26 ; Éphésiens 3:5, 6). Les bénédictions promises à Abraham seraient-​elles réservées aux oints ? Non, car le sacrifice de Jésus concernait le monde entier (1 Jean 2:2). Jéhovah a révélé qu’une « grande foule » au nombre indéterminé survivrait à la fin du monde de Satan (Révélation 7:9, 14). Une multitude d’autres humains seraient ressuscités avec la perspective de vivre éternellement dans le paradis (Luc 23:43 ; Jean 5:28, 29 ; Révélation 20:11-15 ; 21:3, 4).

      La sagesse de Dieu et le saint secret

      21-22. En quoi le saint secret de Jéhovah témoigne-​t-​il de sa sagesse ?

      21 Le saint secret est une manifestation extraordinaire de la « sagesse infiniment variée de Dieu » (Éphésiens 3:8-10). Quelle sagesse, en effet, dans l’énoncé de ce secret, puis dans sa révélation progressive ! Quelle sagesse d’avoir tenu compte des limites des humains, tout en leur permettant de montrer leur condition de cœur ! (Psaume 103:14).

      22 Jéhovah a également fait preuve d’une sagesse incomparable en choisissant Jésus comme Roi. Aucune créature de l’univers n’était plus digne de confiance que son Fils. Pour avoir été un homme de chair et de sang, et avoir subi toutes sortes d’adversités, il comprend parfaitement les difficultés des humains (Hébreux 5:7-9). Que dire de ceux qui régneront avec lui ? Au fil des siècles, Jéhovah a oint des hommes et des femmes issus de toutes races, de toutes langues et de tous milieux. Il n’y a pas un problème que certains d’entre eux au moins n’aient rencontré et surmonté (Éphésiens 4:22-24). Quel bonheur ce sera d’être dirigé par ces rois-prêtres miséricordieux !

      23. Quel privilège les chrétiens ont-​ils concernant le saint secret de Jéhovah ?

      23 L’apôtre Paul a écrit : « Le saint secret qui était caché depuis les systèmes de choses passés et depuis les générations passées […] a été révélé à ses saints » (Colossiens 1:26). Les saints de Jéhovah, ses oints, ont effectivement compris beaucoup de choses sur le saint secret, et ils ont transmis cette connaissance à des millions de personnes. Quel privilège nous avons tous ! Jéhovah nous a fait « connaître le saint secret de sa volonté » (Éphésiens 1:9). Aussi, communiquons ce merveilleux secret à nos semblables pour qu’ils puissent à leur tour sonder l’incommensurable sagesse de Jéhovah Dieu !

  • « Sage de cœur », mais humble
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Un père s’accroupit pour se mettre à la hauteur de son fils.

      CHAPITRE 20

      « Sage de cœur », mais humble

      1-3. Comment savons-​nous que Jéhovah est humble ?

      UN PÈRE veut faire comprendre quelque chose d’important à son petit garçon. Il tient à toucher son cœur. Comment doit-​il s’y prendre ? Doit-​il se dresser de toute sa taille devant l’enfant et s’exprimer sur un ton dur, intimidant ? Ou bien s’accroupir et lui parler avec douceur et gentillesse ? S’il est sage et humble, il emploiera évidemment la manière douce.

      2 Quel genre de père Jéhovah est-​il : orgueilleux ou humble ? dur ou doux ? Il sait tout ; sa sagesse est infinie. Or, vous l’avez peut-être remarqué, connaissance et intelligence ne font pas toujours bon ménage avec humilité. « La connaissance fait gonfler d’orgueil », dit la Bible (1 Corinthiens 3:19 ; 8:1). Mais Jéhovah, pourtant « sage de cœur », est humble (Job 9:4). Cela n’a rien à voir avec une position d’infériorité ou un manque de grandeur : simplement, Jéhovah est sans orgueil. Comment l’expliquer ?

      3 Jéhovah est saint. Il ne peut donc avoir en lui un défaut comme l’orgueil, qui le souillerait (Marc 7:20-22). Notez, en outre, ce que lui a dit un jour le prophète Jérémie : « Oui, tu te souviendras et tu te baisseras vers moia » (Lamentations 3:20). Rendez-vous compte ! Jéhovah, le Souverain Seigneur de l’univers, était disposé à ‘se baisser’, à se mettre au niveau de Jérémie, un homme imparfait, pour lui accorder son attention (Psaume 113:7). Humble, Jéhovah l’est assurément. Mais en quoi consiste cette humilité ? Quel rapport a-​t-​elle avec la sagesse ? Et quelle est son importance pour nous ?

      Jéhovah manifeste son humilité

      4-5. a) Qu’est-​ce que l’humilité, comment se traduit-​elle, et pourquoi ne doit-​on pas la confondre avec de la faiblesse ou de la timidité ? b) Comment Jéhovah s’est-​il montré humble dans ses rapports avec David, et que devons-​nous à l’humilité de Jéhovah ?

      4 L’humilité, c’est l’absence d’arrogance et d’orgueil. Qualité intérieure, elle se traduit par la douceur, la patience et une nature raisonnable (Galates 5:22, 23). Ces traits de caractère n’ont cependant rien à voir avec de la faiblesse ou de la timidité. Ils n’excluent chez Jéhovah ni la colère juste ni l’usage de la puissance destructrice. Son humilité et sa douceur sont même une preuve de son immense force, une manifestation de sa parfaite maîtrise de soi (Isaïe 42:14). Quel rapport avec la sagesse ? Un ouvrage biblique fait observer qu’« en dernière analyse l’humilité relève […] du désintéressement et constitue le fondement de toute sagesse ». Autrement dit, pas de vraie sagesse sans humilité. Quel bienfait l’humilité de Jéhovah nous procure-​t-​elle ?

      Un père sage traite ses enfants avec humilité et douceur.

      5 Le roi David a chanté à Jéhovah : « Tu me donnes ton bouclier pour qu’il me protège, ta main droite me soutient et ton humilité me grandit » (Psaume 18:35). Jéhovah s’abaissait pour s’intéresser à ce simple humain imparfait, pour le protéger et le soutenir jour après jour. C’est uniquement parce que Jéhovah était prêt à s’humilier de la sorte que David — il en était conscient — pouvait espérer être sauvé et même devenir un grand roi. D’une manière générale, aurions-​nous le moindre espoir de salut sans l’humilité de Jéhovah, sans sa volonté de s’abaisser pour se comporter envers nous en Père doux et bienveillant ?

      6-7. a) Pourquoi la Bible ne dit-​elle jamais que Jéhovah est modeste ? b) Quel rapport y a-​t-​il entre la douceur et la sagesse, et qui nous donne l’exemple suprême sous ce rapport ?

      6 Notons que l’humilité se distingue de la modestie. La modestie est une belle qualité pour un humain. Comme l’humilité, elle est liée à la sagesse. « La sagesse est avec les modestes », lisons-​nous en Proverbes 11:2. Par contre, nulle part la Bible ne dit que Jéhovah est modeste. Pourquoi ? La modestie telle qu’on l’entend dans les Écritures suppose la conscience de ses limites. Or, le Tout-Puissant n’a pas de limites, à part celles qu’il s’impose par respect de ses normes justes (Marc 10:27 ; Tite 1:2). De plus, étant le Très-Haut, il n’est soumis à personne. La notion même de modestie ne s’applique donc pas à Jéhovah.

      7 Il n’en est pas moins humble et doux, et il nous enseigne que la vraie sagesse est indissociable de la douceur. Sa Parole fait état de la « douceur qui découle de la sagesseb » (Jacques 3:13). Considérons l’exemple qu’il nous donne sous ce rapport.

      Avec humilité, Jéhovah délègue et écoute

      8-10. a) Qu’a de remarquable le fait que Jéhovah soit disposé à déléguer et à écouter ? b) En quelles circonstances le Tout-Puissant s’est-​il montré humble avec ses anges ?

      8 L’humilité de Jéhovah se voit dans sa disposition à déléguer des responsabilités et à écouter. C’est d’autant plus remarquable de sa part qu’il n’a besoin de personne, pas plus que de conseil (Isaïe 40:13, 14 ; Romains 11:34, 35). Pourtant, comme la Bible le montre, il s’est abaissé de la sorte plus d’une fois.

      9 Arrêtons-​nous sur un évènement marquant de la vie d’Abraham. Le patriarche reçut la visite de trois personnages — des anges — dont l’un, qu’il appelait « Jéhovah », représentait directement Dieu. Quand cet ange-​là disait ou faisait quelque chose, c’était en quelque sorte Jéhovah qui parlait ou agissait. C’est ainsi que Jéhovah apprit à Abraham qu’il avait entendu de forts « cris de plainte contre Sodome et Gomorrhe ». Et d’ajouter : « Je vais descendre voir s’ils agissent aussi mal que le laissent entendre les cris de plainte qui me sont parvenus. Et si ce n’est pas le cas, je le saurai » (Genèse 18:3, 20, 21). Le Tout-Puissant n’allait évidemment pas « descendre » en personne. Il envoya encore une fois des anges (Genèse 19:1). Mais pourquoi ? N’était-​il pas capable, lui qui voit tout, de ‘savoir’ par lui-​même les conditions qui régnaient dans cette région ? Bien sûr. Pourtant, avec humilité il chargea ces anges d’enquêter et d’aller trouver Loth et sa famille à Sodome.

      10 Jéhovah écoute aussi. Quand il a demandé à ses anges de lui proposer des moyens pour provoquer la chute du méchant roi Achab, il n’avait nul besoin de ces conseils. Il a pourtant retenu l’une des suggestions et il a chargé son auteur de la mettre à exécution (1 Rois 22:19-22). N’est-​ce pas de l’humilité ?

      11-12. En quelle circonstance Abraham a-​t-​il constaté l’humilité de Jéhovah ?

      11 Jéhovah accepte même d’écouter des humains imparfaits exposer leurs inquiétudes. Par exemple, quand il a révélé à Abraham son intention de détruire Sodome et Gomorrhe, celui-ci s’est troublé. « On ne peut pas penser cela de toi !, s’est-​il exclamé. Le Juge de toute la terre ne fera-​t-​il pas ce qui est juste ? » Il a voulu savoir si Jéhovah épargnerait les villes s’il s’y trouvait 50 justes. Jéhovah le lui a assuré. Mais cela ne suffisait pas à Abraham ; il a ramené le nombre à 45, puis à 40, et ainsi de suite. Jéhovah a eu beau chaque fois le tranquilliser, Abraham est descendu ainsi jusqu’à 10. Peut-être n’avait-​il pas encore pris toute la mesure de la miséricorde divine. Quoi qu’il en soit, avec patience et humilité, Jéhovah a laissé son ami et serviteur exposer entièrement ses craintes (Genèse 18:23-33).

      12 Combien d’hommes brillants et instruits écouteraient avec autant de patiencec quelqu’un de beaucoup moins intelligent qu’eux ? Telle est l’humilité de notre Dieu. Cette conversation a aussi fait comprendre à Abraham que Jéhovah est « lent à se mettre en colère » (Exode 34:6). Se rendant peut-être compte qu’il n’avait pas à contester les faits et gestes du Très-Haut, à deux reprises il a dit : « S’il te plaît, Jéhovah, ne te mets pas en colère » (Genèse 18:30, 32). Mais comment Jéhovah aurait-​il pu faire cela ? Ne possède-​t-​il pas la « douceur qui découle de la sagesse » ?

      Jéhovah est raisonnable

      13. Au sens biblique, que signifie le mot « raisonnable », et pourquoi s’applique-​t-​il bien à Jéhovah ?

      13 Jéhovah manifeste son humilité par une autre belle qualité, qui fait fâcheusement défaut aux humains imparfaits : sa nature raisonnable. Il n’est pas seulement disposé à écouter ses créatures intelligentes ; il est prêt également à céder quand aucun principe de justice n’est en jeu. Au sens biblique, le mot « raisonnable » signifie « conciliant ». C’est là une autre facette de la sagesse divine. « La sagesse d’en haut est […] raisonnable », dit Jacques 3:17. Et ce qui traduit particulièrement bien la nature raisonnable de notre Dieu infiniment sage, c’est sa faculté d’adaptation. Comme l’indique son nom, Jéhovah devient tout ce qu’exige la réalisation de ses projets (Exode 3:14). N’est-​ce pas la marque d’un esprit raisonnable et prêt à s’adapter ?

      14-15. Que nous apprend la vision du char d’Ézéchiel sur la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, et en quoi cette organisation diffère-​t-​elle des organisations du monde ?

      14 Un passage de la Bible magnifique nous donne une idée de cette faculté d’adaptation. Le prophète Ézéchiel a reçu une vision de la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, composée de créatures spirituelles. Il a vu un char imposant, le « véhicule » de Jéhovah lui-​même, véhicule qu’il dirige constamment. La façon dont cet engin se déplaçait était des plus intéressantes. Les roues géantes présentaient quatre côtés et étaient pleines d’yeux ; elles pouvaient donc voir partout et changer de direction instantanément, sans qu’il y ait à s’arrêter ou à braquer. Ce char gigantesque ne se traînait pas comme certains véhicules de fabrication humaine si peu maniables. Il se déplaçait à la vitesse de l’éclair, changeant même de trajectoire à angle droit (Ézéchiel 1:1, 14-28). Ainsi, l’organisation de Jéhovah, tout comme le Souverain tout-puissant qui la dirige, fait preuve d’une prodigieuse souplesse ; elle s’adapte à tout moment aux changements de situations et aux nouveaux besoins.

      15 Les humains ne peuvent qu’essayer de tendre vers cette souplesse idéale. Force est toutefois de constater que souvent les hommes et leurs organisations se montrent plus rigides et déraisonnables que souples et conciliants. Prenons une image. Les dimensions et la puissance d’un superpétrolier ou d’un train de marchandises ont de quoi impressionner. Mais que se passe-​t-​il en cas d’imprévu ? Lorsqu’un convoi lourd rencontre un obstacle sur la voie, il est hors de question qu’il dévie sa route ; quant à l’arrêter, ce n’est guère plus facile. Des trains ont une telle inertie qu’au freinage il leur faut près de deux kilomètres pour s’immobiliser. Pareillement, un superpétrolier peut continuer d’avancer sur huit kilomètres une fois les moteurs coupés. Même moteurs inversés, il peut encore poursuivre sa course sur trois kilomètres ! Ainsi en va-​t-​il des organisations humaines plutôt rigides et déraisonnables. Combien d’hommes, par orgueil, refusent de s’adapter aux changements de situations ! Combien de faillites commerciales et même de chutes de régimes politiques cette inflexibilité n’a-​t-​elle pas provoquées ! (Proverbes 16:18). Quel soulagement de savoir que ni Jéhovah ni son organisation ne sont ainsi !

      Comment Jéhovah manifeste sa nature raisonnable

      16. Comment Jéhovah s’est-​il montré raisonnable avec Loth au moment de détruire Sodome et Gomorrhe ?

      16 Revenons à la destruction de Sodome et Gomorrhe. L’ange de Jéhovah avait été clair. « Sauve-​toi vers la région montagneuse », avait-​il ordonné à Loth. Mais Loth n’en avait pas envie. « S’il te plaît, Jéhovah, pas là-bas ! », implora-​t-​il. Persuadé que la vie dans les montagnes lui serait fatale, il demanda à se réfugier avec sa famille dans une ville voisine du nom de Zoar. Or Jéhovah avait l’intention de raser cette ville. De plus, les craintes de Loth étaient injustifiées, car Jéhovah était parfaitement capable d’assurer sa survie dans les montagnes. Jéhovah accéda néanmoins à sa requête, et il épargna Zoar. « Très bien, répondit l’ange à Loth, par égard pour toi, je ne détruirai pas la ville dont tu parles » (Genèse 19:17-22). N’était-​ce pas raisonnable de la part de Jéhovah ?

      17-18. Par sa façon de traiter les Ninivites, comment Jéhovah a-​t-​il montré qu’il est raisonnable ?

      17 Jéhovah est également sensible au repentir sincère ; il y réagit toujours avec miséricorde et justice. Voyez ce qui s’est passé lorsqu’il a envoyé Jonas vers Ninive, ville pleine de méchanceté et de violence. Le prophète sillonne les rues, porteur d’un message sans équivoque : dans 40 jours, la puissante cité sera détruite. Soudain, coup de théâtre : les Ninivites se repentent ! (Jonas, chapitre 3).

      18 La différence de réaction entre Jéhovah et Jonas face à ce retournement de situation est instructive. Jéhovah s’adapte : plutôt que « puissant guerrier », il se fait devenir celui qui pardonne les péchésd (Exode 15:3). Jonas, lui, se montre inflexible et bien moins miséricordieux. Loin d’imiter la nature raisonnable de Jéhovah, il réagit avec la pesanteur d’un train de marchandises ou d’un superpétrolier. Il a annoncé le malheur, c’est le malheur qui doit arriver ! Avec patience, Jéhovah donnera à son prophète impatient une mémorable leçon d’attitude raisonnable et de miséricorde (Jonas, chapitre 4).

      Un jeune Témoin est heureux d’aider un frère âgé en prédication.

      Jéhovah est raisonnable ; il comprend nos limites.

      19. a) Qu’est-​ce qui nous assure que Jéhovah est raisonnable dans ce qu’il attend de nous ? b) Comment Proverbes 19:17 nous fait-​il comprendre que Jéhovah est un Maître ‘bon et raisonnable’, mais aussi profondément humble ?

      19 Raisonnable, Jéhovah l’est enfin dans ce qu’il attend de nous. « Il sait bien de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière », a dit le roi David (Psaume 103:14). Jéhovah comprend nos limites et notre imperfection mieux que nous-​mêmes. Il ne nous demande jamais plus que nous ne pouvons donner. La Bible oppose les maîtres humains « bons et raisonnables » à ceux qui sont « difficiles » (1 Pierre 2:18). Quel genre de Maître Jéhovah est-​il ? Selon Proverbes 19:17, « celui qui témoigne de la bonté au petit prête à Jéhovah ». Seul un maître bon et raisonnable est capable de remarquer le moindre geste de bonté réalisé en faveur de petits. Mais ce verset va plus loin : il laisse entendre que le Créateur de l’univers se considère en quelque sorte comme le débiteur de ceux qui accomplissent ces actes de miséricorde, de simples humains ! Peut-​on être plus humble ?

      20. Comment savons-​nous que Jéhovah entend nos prières et y répond ?

      20 De nos jours, Jéhovah continue de se montrer doux et raisonnable envers ses serviteurs. Si nous le prions avec foi, il écoute. Ce n’est pas parce qu’il ne nous envoie pas de messagers angéliques qu’il laisse nos prières sans réponse. Rappelez-​vous quand l’apôtre Paul a demandé aux autres chrétiens de ‘prier sans cesse’ pour qu’il soit libéré de prison. Il a précisé : « pour que je vous sois rendu plus tôt » (Hébreux 13:18, 19). Cela veut dire que nos prières peuvent inciter Jéhovah à faire ce que sans elles il n’aurait peut-être pas fait (Jacques 5:16).

      21. Que ne faut-​il pas conclure de l’humilité de Jéhovah, et que devrions-​nous au contraire aimer en lui ?

      21 Douceur, disposition à écouter, patience, nature raisonnable : il va de soi qu’aucune de ces manifestations d’humilité ne signifie que Jéhovah transige avec ses principes justes. Les ecclésiastiques de la chrétienté peuvent se croire raisonnables quand ils ‘caressent l’oreille’ de leurs ouailles en édulcorant les normes morales de Jéhovah (2 Timothée 4:3). Mais la tendance humaine à faire des compromis par opportunisme n’a rien à voir avec la nature raisonnable de Dieu. Jéhovah est saint ; jamais il ne profanera ses normes justes (Lévitique 11:44). Aussi, aimons sa nature raisonnable pour ce qu’elle est : une marque de son humilité. N’est-​il pas exaltant de penser que l’Être le plus sage de l’univers est également le plus humble ? Quel plaisir de nous approcher de ce Dieu impressionnant, mais en même temps doux, patient et raisonnable !

      a Les scribes d’autrefois (les sopherim) ont corrigé ce verset pour donner à lire que c’était Jérémie, et non Jéhovah, qui s’inclinait. Sans doute estimaient-​ils inconvenant d’attribuer à Dieu un tel acte d’humilité. À cause de cette modification, beaucoup de traductions rendent improprement ce beau verset. L’une d’elles fait cependant dire correctement à Jérémie : « Souviens-​toi, ô souviens-​toi, et penche-​toi sur moi. »

      b D’autres versions parlent de l’« humilité qui caractérise la véritable sagesse » ou de la « mansuétude de la sagesse ».

      c La Bible oppose la patience et l’esprit hautain (Ecclésiaste 7:8). La patience de Jéhovah est une autre preuve de son humilité (2 Pierre 3:9).

      d Psaume 86:5 dit que Jéhovah est « bon et prêt à pardonner ». Lors de sa traduction en grec, l’expression « prêt à pardonner » fut rendue par épiéïkês, c’est-à-dire « raisonnable ».

      Éléments de méditation

      • Exode 32:9-14 Comment Jéhovah a-​t-​il montré son humilité quand Moïse l’a supplié en faveur d’Israël ?

      • Juges 6:36-40 En quoi Jéhovah s’est-​il montré patient et raisonnable avec Gédéon ?

      • Psaume 113:1-9 Comment Jéhovah fait-​il preuve d’humilité dans ses rapports avec les hommes ?

      • Luc 1:46-55 Pour Marie, comment Jéhovah considérait-​il les humbles ? Quelle influence cette attitude de Jéhovah pourrait-​elle avoir sur nous ?

  • Jésus révèle la « sagesse venant de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus enseigne une grande foule.

      CHAPITRE 21

      Jésus révèle la « sagesse venant de Dieu »

      1-3. Comment les anciens voisins de Jésus ont-​ils accueilli son enseignement, et que n’ont-​ils pas compris le concernant ?

      LES gens dans la synagogue n’en reviennent pas. Le jeune homme qui est en train de les enseigner n’est pas un inconnu. C’est Jésus : il a grandi dans leur ville et y a exercé le métier de charpentier pendant des années. Peut-être même a-​t-​il participé à la construction de leur maison ou fabriqué de ses mains les charrues et les jougsa avec lesquels ils travaillent leur terre. Mais comment réagissent-​ils à l’enseignement de cet ancien charpentier ?

      2 C’est la stupéfaction générale : « D’où cet homme tient-​il cette sagesse ? » Mais on fait également remarquer : « N’est-​ce pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Matthieu 13:54-58 ; Marc 6:1-3). Autrement dit, « ce charpentier n’est qu’un des nôtres ». Malgré la sagesse de ses paroles, les anciens voisins de Jésus le dédaignent. Ce qu’ils ignorent, c’est que la sagesse qu’il transmet n’est pas la sienne.

      3 De qui Jésus tenait-​il cette sagesse ? « Ce que j’enseigne n’est pas de moi, a-​t-​il reconnu, mais de celui qui m’a envoyé » (Jean 7:16). L’apôtre Paul expliquera que Jésus « est devenu pour nous sagesse venant de Dieu » (1 Corinthiens 1:30). Jéhovah nous a donc révélé sa sagesse à travers son Fils. À tel point que celui-ci a pu dire : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10:30). Considérons trois domaines dans lesquels Jésus a manifesté la « sagesse venant de Dieu ».

      Le contenu de son enseignement

      4. a) Quel message Jésus prêchait-​il, et qu’avait-​il de fondamental ? b) Pourquoi les conseils de Jésus étaient-​ils toujours pratiques et bien intentionnés ?

      4 Arrêtons-​nous tout d’abord sur le contenu de son enseignement. Jésus prêchait la « bonne nouvelle du royaume », message fondamental compte tenu du rôle que jouerait le Royaume : il sanctifierait le nom de Jéhovah, défendrait sa réputation de Dirigeant juste et apporterait le bonheur éternel à l’humanité (Luc 4:43). L’enseignement de Jésus consistait aussi en conseils d’une grande sagesse et utiles au quotidien. Jésus fut vraiment le « Conseiller merveilleux » qu’annonçait la prophétie (Isaïe 9:6). Comment aurait-​il pu en être autrement ? Il connaissait intimement la Parole et la volonté de Dieu, possédait une intelligence aiguë de la nature humaine et portait un profond amour aux hommes. En conséquence, ses conseils étaient toujours pratiques et bien intentionnés. Il avait des « paroles de vie éternelle », des paroles qui mènent véritablement au salut (Jean 6:68).

      5. Citez quelques-uns des sujets traités par Jésus dans le Sermon sur la montagne.

      5 Le Sermon sur la montagne est particulièrement représentatif de l’incomparable sagesse des enseignements de Jésus. Ce discours consigné en Matthieu 5:3 – 7:27 n’excéderait guère une vingtaine de minutes, mais les conseils qu’il renferme sont éternels, aussi valables aujourd’hui qu’au moment où ils ont été donnés. Jésus y a abordé toutes sortes de sujets, depuis les relations avec autrui (5:23-26, 38-42 ; 7:1-5, 12) jusqu’à la pureté morale (5:27-32), en passant par la façon dont on peut donner un sens à sa vie (6:19-24 ; 7:24-27). Mais il ne s’est pas contenté de dire à ses auditeurs ce qu’était une conduite sage ; il le leur a aussi montré en donnant des explications, en les faisant raisonner et en présentant des preuves.

      6-8. a) Quelles excellentes raisons de ne pas nous inquiéter Jésus a-​t-​il données ? b) Qu’est-​ce qui prouve que les conseils de Jésus étaient empreints de la sagesse d’en haut ?

      6 Voyez, par exemple, en Matthieu chapitre 6, ce qu’il a conseillé pour surmonter l’inquiétude touchant aux choses matérielles. « Arrêtez de vous inquiéter pour votre vie, au sujet de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ou pour votre corps, au sujet de ce que vous mettrez », a-​t-​il recommandé (verset 25). La nourriture et l’habillement sont nécessaires, et il est normal de s’en soucier. Mais Jésus nous invite à ‘arrêter de nous inquiéterb’ à leur propos. Pourquoi ?

      7 Écoutez son argumentation ; elle est convaincante. Tout d’abord, puisque Jéhovah nous a donné la vie et un corps, n’est-​il pas capable de nous fournir aussi la nourriture indispensable à cette vie et de quoi vêtir ce corps ? (verset 25). S’il nourrit les oiseaux et habille magnifiquement les fleurs, combien plus prendra-​t-​il soin des humains qui l’adorent ! (versets 26, 28-30). Par ailleurs, à quoi bon s’inquiéter ? Ce n’est pas cela qui allongera un tant soit peu notre existencec (verset 27). Mais comment ne pas s’inquiéter ? Jésus donne ce conseil : continuez à accorder la priorité au vrai culte, et vous pouvez être sûr que tout ce dont vous avez besoin quotidiennement ‘vous sera ajouté’ par votre Père céleste (verset 33). Et de conclure par un dernier conseil des plus pratiques : vivez au jour le jour. Pourquoi, aux inquiétudes d’aujourd’hui, ajouter celles de demain ? (verset 34). Pourquoi, même, s’en faire inutilement pour ce qui n’arrivera peut-être jamais ? En suivant ces sages conseils, nous nous épargnerons certainement bien des tracas dans ce monde stressant.

      8 Bien qu’ils remontent à près de 2 000 ans, les conseils de Jésus n’ont manifestement pas pris une ride. N’est-​ce pas la preuve qu’ils étaient empreints de la sagesse d’en haut ? Fût-​il le meilleur, il n’y a pas un conseil donné par des hommes qui ne se déprécie et ne soit rapidement révisé ou abandonné. Ceux de Jésus ont passé l’épreuve du temps. Mais cela n’a rien pour nous surprendre. Le Conseiller merveilleux ne disait-​il pas les « paroles de Dieu » ? (Jean 3:34).

      Sa manière d’enseigner

      9. Qu’ont dit des soldats à propos de l’enseignement de Jésus, et pourquoi n’était-​ce pas exagéré ?

      9 Jésus manifestait également la sagesse divine par sa manière d’enseigner. « Jamais un homme n’a parlé de cette façon », ont déclaré des soldats qui n’avaient pu se résoudre à l’appréhender (Jean 7:45, 46). Ils n’exagéraient pas. Jésus était des « régions d’en haut » ; aucun humain ayant jamais vécu ne possédait une telle somme de connaissance et d’expérience où puiser (Jean 8:23). Il enseignait véritablement comme personne. Arrêtons-​nous sur deux de ses méthodes.

      « Les foules étaient ébahies par sa manière d’enseigner. »

      10-11. a) Pourquoi ne peut-​on que s’émerveiller de la façon dont Jésus se servait d’exemples ? b) Qu’est-​ce qu’une parabole, et quel exemple montre l’efficacité pédagogique des paraboles de Jésus ?

      10 Des exemples marquants. « Jésus se servit d’exemples pour dire toutes ces choses à la foule, lisons-​nous. En effet, quand il leur parlait, il utilisait toujours des exemples » (Matthieu 13:34). Comment ne pas s’émerveiller de la virtuosité avec laquelle Jésus utilisait les situations du quotidien pour enseigner des vérités profondes ! Des agriculteurs semant des graines, des femmes faisant du pain, des enfants jouant sur une place de marché, des pêcheurs tirant leurs filets, des bergers cherchant une brebis perdue : autant de scènes bien connues de ses auditeurs. Quand des vérités importantes sont associées à des situations familières, elles s’impriment facilement dans l’esprit et le cœur (Matthieu 11:16-19 ; 13:3-8, 33, 47-50 ; 18:12-14).

      11 Jésus racontait souvent des paraboles, petites histoires dont il tirait des leçons morales ou spirituelles. Plus faciles à comprendre et à retenir que des idées abstraites, elles facilitaient la conservation de son enseignement. Dans nombre d’entre elles, Jésus a donné de son Père des portraits frappants, inoubliables. Comment, par exemple, ne pas saisir la morale de la parabole du fils perdu : Jéhovah éprouve de la compassion envers l’égaré qui se repent sincèrement, et il l’accueille avec tendresse (Luc 15:11-32).

      12. a) Quel usage Jésus faisait-​il des questions dans son enseignement ? b) Comment a-​t-​il réduit au silence ceux qui contestaient son pouvoir ?

      12 Des questions habiles. Jésus se servait de questions pour amener ses interlocuteurs à tirer des conclusions, à considérer leurs mobiles ou à prendre des décisions (Matthieu 12:24-30 ; 17:24-27 ; 22:41-46). Aux chefs religieux qui contestent l’origine divine de son pouvoir, il pose celle-ci : « Le baptême de Jean venait-​il du ciel ou des hommes ? » Interloqués, ils discutent entre eux : « “Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Alors pourquoi ne l’avez-​vous pas cru ?’ Mais si nous osons dire : ‘Des hommes’, alors…” Ils avaient peur de la foule, car tout le monde considérait que Jean avait été un vrai prophète. Ils répondirent donc à Jésus : “Nous ne savons pas” » (Marc 11:27-33 ; Matthieu 21:23-27). Une simple question a suffi à Jésus pour les réduire au silence et révéler la traîtrise de leurs cœurs.

      13-15. En quoi la parabole du bon Samaritain témoigne-​t-​elle de la sagesse de Jésus ?

      13 Jésus combinait parfois les méthodes, associant exemples et questions percutantes. Un jour, un légiste juif lui demande ce qu’il doit faire pour obtenir la vie éternelle. Il le renvoie à la Loi mosaïque qui commande d’aimer Dieu et d’aimer son prochain. Voulant se montrer juste, l’homme demande alors : « Et qui est mon prochain ? » Jésus lui répond par une histoire : Un Juif voyageant seul est agressé par des bandits qui le laissent à moitié mort. Deux Juifs viennent à passer, un prêtre d’abord, puis un Lévite, qui font tous deux comme s’ils ne l’avaient pas vu. Arrive alors un Samaritain. Ému de pitié, il soigne les blessures de l’homme et, avec bonté, le conduit dans une auberge pour qu’il s’y rétablisse. « À ton avis, qui des trois s’est fait le prochain de l’homme qui a été attaqué par les voleurs ? » demande finalement Jésus à son interlocuteur. Le légiste ne peut que répondre : « Celui qui s’est montré miséricordieux envers lui » (Luc 10:25-37).

      14 En quoi cette parabole montre-​t-​elle la sagesse de Jésus ? À l’époque, les Juifs n’appliquaient le terme « prochain » qu’à ceux qui gardaient leurs traditions — surtout pas aux Samaritains, donc (Jean 4:9). Si Jésus avait raconté l’histoire d’un Juif secourant un Samaritain, aurait-​il renversé ces préjugés ? C’est pourquoi, avec sagesse, il a fait en sorte que ce soit un Samaritain qui s’occupe tendrement d’un Juif. Notez également la question qu’il a posée à la fin, inversant le sens habituel du mot « prochain ». Ce que le légiste voulait savoir, c’était qui devait bénéficier de son amour du prochain. Mais en lui demandant : « Qui des trois s’est fait le prochain de l’homme ? », Jésus a attiré l’attention, non sur celui qui avait bénéficié de la bonté, la victime, mais sur celui qui avait témoigné de la bonté, le Samaritain. Le vrai prochain, c’est donc celui qui prend l’initiative de témoigner de l’amour aux autres, quelles que soient leurs origines ethniques. Jésus n’aurait pu le faire comprendre de façon plus claire.

      15 Dès lors, faut-​il s’étonner que les gens aient été frappés de sa « manière d’enseigner » et qu’ils se soient sentis attirés vers lui ? (Matthieu 7:28, 29). En une certaine occasion, une « grande foule » est restée trois jours près de lui, sans même avoir quelque chose à manger (Marc 8:1, 2).

      Sa conduite

      16. Comment Jésus a-​t-​il ‘prouvé dans la pratique’ que la sagesse divine le guidait ?

      16 Troisième domaine dans lequel Jésus reflétait la sagesse de Jéhovah : son mode de vie. La sagesse a un caractère pratique ; elle produit de bons résultats. « Qui est sage parmi vous ?, demandait le disciple Jacques. Qu’il le prouve dans la pratique par sa belle conduite » (Jacques 3:13, The New English Bible). Par sa conduite, Jésus a ‘prouvé dans la pratique’ que la sagesse divine le guidait. Sa façon de vivre comme sa façon de traiter autrui respiraient le bon sens. Voyons comment.

      17. Qu’est-​ce qui indique que Jésus menait une vie parfaitement équilibrée ?

      17 Avez-​vous remarqué que le manque de bon sens se traduit souvent par des comportements extrémistes ? L’équilibre réclame de la sagesse. Manifestant la sagesse divine, Jésus était parfaitement équilibré. Sa priorité allait aux choses spirituelles. Il se consacrait totalement à la proclamation de la bonne nouvelle. « C’est pour cela que je suis venu », disait-​il (Marc 1:38). Les biens matériels n’étaient donc pas sa préoccupation majeure ; il semble d’ailleurs qu’il ne possédait pas grand-chose (Matthieu 8:20). Mais il n’était pas non plus un ascète. Comme son Père, le « Dieu heureux », c’était quelqu’un de joyeux, et il contribuait à la joie des autres (1 Timothée 1:11 ; 6:15). Un jour qu’il assistait à un festin de mariage, le type même d’évènement marqué par la musique, les chants et les réjouissances, il n’a pas du tout joué les trouble-fêtes. Le vin étant venu à manquer, il a changé de l’eau en un excellent vin, en une boisson « qui réjouit le cœur de l’homme » (Psaume 104:15 ; Jean 2:1-11). Il a d’ailleurs accepté de nombreuses invitations à des repas, qu’il a souvent mises à profit pour enseigner (Luc 10:38-42 ; 14:1-6).

      18. En quoi Jésus a-​t-​il fait preuve d’un jugement sans faille en ce qui concerne ses disciples ?

      18 Jésus faisait preuve d’un jugement sans faille dans ses relations avec les autres. Sa connaissance éclairée de la nature humaine lui permettait de voir en ses disciples. Derrière leur imperfection, il discernait leurs qualités. Il percevait les capacités de ces hommes que Jéhovah avait attirés (Jean 6:44). Aussi était-​il disposé à leur faire confiance malgré leurs manquements, ce qu’il a montré en leur déléguant la lourde responsabilité de prêcher la bonne nouvelle. Il ne doutait pas qu’ils seraient capables de mener cette tâche à bien (Matthieu 28:19, 20). Le livre des Actes confirme qu’ils s’en sont acquittés fidèlement (Actes 2:41, 42 ; 4:33 ; 5:27-32). Jésus avait donc été sage de leur faire confiance.

      19. Qu’est-​ce qui montre que Jésus était « doux et humble » ?

      19 Comme nous l’avons vu au chapitre 20, la Bible associe l’humilité et la douceur à la sagesse. Jéhovah est, bien sûr, l’exemple suprême dans ce domaine. Mais que dire de Jésus ? Il est rassurant de constater l’humilité avec laquelle il traitait ses disciples. Bien qu’il leur fût supérieur de par sa perfection, il ne les méprisait pas. Jamais il ne cherchait à leur faire sentir qu’ils étaient inférieurs ou incapables. Il tenait compte au contraire de leurs limites et supportait patiemment leurs manquements (Marc 14:34-38 ; Jean 16:12). Même les enfants se sentaient à l’aise en sa compagnie. N’est-​ce pas révélateur ? Sans doute se plaisaient-​ils avec lui parce qu’ils le devinaient « doux et humble » (Matthieu 11:29 ; Marc 10:13-16).

      20. Comment Jésus s’est-​il montré raisonnable avec une Gentile dont la fille était démonisée ?

      20 Jésus imitait l’humilité de Dieu d’une autre manière importante. Il était raisonnable, conciliant, si la miséricorde le commandait. Rappelez-​vous, par exemple, le jour où une Gentile le supplie de guérir sa fille fortement démonisée. Dans un premier temps, Jésus lui indique de trois façons qu’il ne l’aidera pas : d’abord, en ne lui répondant pas ; ensuite, en lui disant clairement qu’il n’a pas été envoyé vers les Gentils mais vers les Juifs ; enfin, en le lui répétant — avec ménagement — au moyen d’un exemple. Mais la femme insiste, témoignant d’une foi peu ordinaire. Que fait Jésus dans cette situation exceptionnelle ? Exactement le contraire de ce qu’il vient de dire : il guérit la fille de cette femme (Matthieu 15:21-28). Remarquable humilité, n’est-​ce pas ? Et n’oublions pas que l’humilité est à la base de la vraie sagesse.

      21. Pourquoi devrions-​nous chercher à imiter la personnalité, la façon de parler et la conduite de Jésus ?

      21 Ne sommes-​nous pas heureux de savoir, grâce aux Évangiles, ce qu’a dit et fait l’homme le plus sage de tous les temps ? Rappelons-​nous que Jésus fut l’image parfaite de son Père. Chercher à imiter sa personnalité, sa façon de parler et sa conduite, c’est donc cultiver la sagesse d’en haut. Dans le chapitre suivant, nous allons voir comment manifester nous aussi la sagesse divine.

      a Aux temps bibliques, les charpentiers participaient à la construction des maisons, confectionnaient des meubles et fabriquaient des instruments agricoles. À propos de Jésus, Justin a écrit au 2e siècle de notre ère : « Tandis qu’il était parmi les hommes, il fabriquait ces ouvrages de charpentiers : des charrues et des jougs. »

      b Le verbe grec traduit par « s’inquiéter » signifie « avoir l’esprit distrait ». Tel qu’il est utilisé en Matthieu 6:25, ce mot désigne la peur mêlée d’inquiétude qui distrait ou divise l’esprit, ôtant toute joie à l’existence.

      c En fait, des études ont montré qu’une inquiétude ou une tension excessive augmente les risques de maladies cardiovasculaires et de nombreux autres troubles susceptibles d’abréger la vie.

      Éléments de méditation

      • Proverbes 8:22-31 Quels rapprochements peut-​on établir entre cette description de la sagesse personnifiée et ce que la Bible nous apprend sur le Fils premier-né de Jéhovah ?

      • Matthieu 13:10-15 Avec quelle efficacité les exemples de Jésus révélaient-​ils la condition de cœur de ses auditeurs ?

      • Jean 1:9-18 Pourquoi Jésus était-​il à même de révéler la sagesse de Dieu ?

      • Jean 13:2-5, 12-17 À quelle démonstration Jésus s’est-​il livré, et quelle leçon a-​t-​il donnée ainsi à ses apôtres ?

  • « La sagesse d’en haut » opère-t-elle en vous ?
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une sœur étudie la Bible et des publications basées sur la Bible.

      CHAPITRE 22

      La « sagesse d’en haut » opère-​t-​elle en vous ?

      1-3. a) Comment Salomon a-​t-​il fait montre d’une sagesse extraordinaire dans le règlement d’un litige d’ordre maternel ? b) Que promet de nous donner Jéhovah, et quelles questions en découlent ?

      L’AFFAIRE est délicate. Deux femmes se disputent un bébéa. Elles vivent sous le même toit et ont accouché toutes les deux d’un fils à quelques jours d’intervalle. L’un des nouveau-nés est mort et, à présent, chacune se prétend la mère de celui qui est vivant. Il n’y a eu aucun témoin. Sans doute un tribunal inférieur a-​t-​il déjà examiné la question, mais sans la résoudre. C’est finalement à Salomon, le roi d’Israël, qu’on en réfère. Saura-​t-​il découvrir la vérité ?

      2 Après avoir écouté quelques instants les deux femmes se disputer, Salomon demande une épée. D’un ton qu’il veut convaincu, il ordonne de couper l’enfant en deux et d’en donner une moitié à chaque femme. Immédiatement, la vraie mère le supplie de donner le bébé à sa rivale. Mais cette dernière réclame que l’enfant soit effectivement coupé en deux. Salomon sait désormais la vérité. Il n’ignore pas la tendre compassion qu’une mère éprouve envers l’enfant qu’elle a porté, et il a mis à profit cette connaissance pour régler le litige. Imaginez le soulagement de la mère quand le roi lui rend son fils bien-aimé en disant : « C’est elle sa mère » (1 Rois 3:16-27).

      3 Quelle sagesse, n’est-​ce pas ? En apprenant comment Salomon avait résolu cette affaire, le peuple fut frappé de respect, car il voyait que « Dieu lui avait donné la sagesse ». Cette sagesse était effectivement un don de Dieu. Jéhovah avait accordé à Salomon « de la sagesse et du discernement » (1 Rois 3:12, 28). Et nous ? Pouvons-​nous recevoir également la sagesse divine ? Oui, car « Jéhovah lui-​même donne la sagesse », a écrit Salomon sous l’inspiration (Proverbes 2:6). Cette capacité de faire bon usage de la connaissance, de l’intelligence et du discernement, Jéhovah promet de l’accorder à qui la recherche sincèrement. Comment donc acquérir la sagesse d’en haut ? Et comment la rendre opérante dans notre vie ?

      « Acquérir la sagesse » : comment ?

      4-7. Citez quatre éléments indispensables à l’acquisition de la sagesse.

      4 Faut-​il être très intelligent ou très instruit pour recevoir la sagesse divine ? Non, car Jéhovah ne regarde pas à notre milieu d’origine ni à notre niveau d’instruction (1 Corinthiens 1:26-29). Par contre, il faut prendre l’initiative : la Bible nous engage à ‘acquérir la sagesse’ (Proverbes 4:7). Qu’est-​ce que cela suppose de notre part ?

      5 D’abord, de craindre Dieu. « Craindre Jéhovah, c’est le début de la sagesse [« la clé de la sagesse », Bible du Semeur] », dit Proverbes 9:10. Cette crainte est le fondement même de la vraie sagesse. Pourquoi ? Rappelons que la sagesse est l’utilisation efficace de la connaissance et que craindre Dieu, c’est, non pas trembler de terreur devant lui, mais éprouver envers lui révérence, respect et confiance. Cette crainte, salutaire, est un puissant stimulant ; elle incite à se conformer à ce que l’on connaît de la volonté de Dieu et de ses manières d’agir, ce qui est la voie de la sagesse puisque l’obéissance aux normes de Jéhovah est toujours bénéfique.

      6 Deuxièmement, il faut être humble et modeste. Pas de sagesse divine sans ces deux qualités (Proverbes 11:2). Pourquoi ? Celui qui est humble et modeste admet volontiers qu’il n’a pas réponse à tout, qu’il peut avoir tort et qu’il a besoin de connaître la pensée de Jéhovah sur bien des sujets. Jéhovah « s’oppose aux orgueilleux », mais il prend plaisir à accorder la sagesse aux humbles (Jacques 4:6).

      7 L’étude de la Parole de Dieu est le troisième élément indispensable. Jéhovah révèle sa sagesse dans sa Parole écrite, et pour l’acquérir il faut se donner la peine de la rechercher (Proverbes 2:1-5). Quatrième élément : la prière. Dieu nous donnera généreusement la sagesse si nous la lui demandons sincèrement (Jacques 1:5). Il écoutera aussi les prières par lesquelles nous lui demandons son esprit, et l’esprit nous aidera à trouver dans sa Parole des pensées utiles pour résoudre des difficultés, éviter des dangers et prendre de sages décisions (Luc 11:13).

      Pour acquérir la sagesse qui vient de Dieu, il faut se donner la peine de la rechercher.

      8. Comment verra-​t-​on que nous avons vraiment acquis la sagesse divine ?

      8 Comme nous l’avons vu au chapitre 17, la sagesse de Jéhovah est pratique. Si nous l’avons vraiment acquise, elle devrait donc être perceptible dans notre conduite. Le disciple Jacques a dressé la liste de ses manifestations : « La sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique, raisonnable, disposée à obéir, pleine de miséricorde et de bons fruits, impartiale, non hypocrite » (Jacques 3:17). Tandis que nous examinerons chacune de ces facettes, posons-​nous la question : « La sagesse d’en haut opère-​t-​elle en moi ? »

      « Pure, puis pacifique »

      9. Que signifie être pur, et pourquoi est-​il normal que la pureté soit la première marque de sagesse mentionnée ?

      9 « Tout d’abord pure. » Être pur, c’est être sans souillure tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Bien que la Bible associe la sagesse avec le cœur, la sagesse céleste ne saurait entrer dans un cœur souillé de pensées, de désirs et de mobiles méchants (Proverbes 2:10 ; Matthieu 15:19, 20). Par contre, si nous avons le cœur pur, du moins autant que ce soit possible à des humains imparfaits, nous nous ‘détournerons du mal et nous ferons le bien’ (Psaume 37:27 ; Proverbes 3:7). N’est-​il pas normal que la pureté soit la première marque de sagesse mentionnée par Jacques ? Comment, en effet, manifester vraiment les autres composantes de la sagesse d’en haut si l’on n’est pas moralement et spirituellement pur ?

      10-11. a) Pourquoi est-​il important d’être pacifique ? b) Si vous avez l’impression d’avoir offensé un compagnon chrétien, comment pouvez-​vous être un artisan de paix ? (voir note).

      10 « Puis pacifique. » La sagesse céleste nous incite à poursuivre la paix, qui est un aspect du fruit de l’esprit de Dieu (Galates 5:22). Nous nous efforçons de ne pas rompre le « lien de la paix » qui unit les serviteurs de Jéhovah (Éphésiens 4:3). Nous faisons aussi de notre mieux pour rétablir cette paix quand elle a été troublée. C’est important, car la Bible dit : « Continuez […] à vivre en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » (2 Corinthiens 13:11). Tant que nous vivons en paix, le Dieu de paix est avec nous. La manière dont nous traitons ses adorateurs a donc un effet direct sur nos relations avec Jéhovah. Comment nous montrer des artisans de paix ? Voyez la situation suivante.

      11 Vous avez l’impression d’avoir offensé l’un de vos compagnons. Que faire ? Jésus a dit : « Si donc tu vas à l’autel apporter ton offrande et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, et repars. Fais d’abord la paix avec ton frère, puis retourne présenter ton offrande » (Matthieu 5:23, 24). Vous pouvez appliquer ce conseil en prenant l’initiative d’aller voir votre frère. Dans quelle intention ? ‘Faire la paix’ avec luib. Pour cela, peut-être devrez-​vous admettre, et non nier, avoir froissé ses sentiments. Si vous l’abordez avec l’objectif de rétablir la paix durablement, sans doute parviendrez-​vous à dissiper tout malentendu, à présenter les excuses qui s’imposent et à obtenir son pardon. Prendre sur soi de faire la paix, c’est montrer qu’on est guidé par la sagesse divine.

      « Raisonnable, disposée à obéir »

      12-13. a) Que signifie le mot traduit par « raisonnable » en Jacques 3:17 ? b) Comment montrer que nous sommes raisonnables ?

      12 « Raisonnable. » Que signifie être raisonnable ? De l’aveu de biblistes, le terme grec utilisé en Jacques 3:17 est difficile à traduire. Il emporte l’idée d’être prêt à céder. On l’a rendu diversement par des adjectifs comme « modérée », « douce » ou « indulgente ». Comment montrer que cet aspect de la sagesse d’en haut opère en nous ?

      13 « Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes », lisons-​nous en Philippiens 4:5. « Ayez une réputation de personne raisonnable », met une autre traduction. L’important, notez-​le, c’est moins l’opinion que nous avons de nous-​mêmes que la façon dont nous sommes perçus. Quelqu’un de raisonnable n’est pas constamment en train d’insister sur la lettre de la loi ni de réclamer que les choses soient faites comme il l’entend. Il est disposé, au contraire, à écouter les autres et, quand c’est judicieux, à accéder à leurs souhaits. Il est également doux, et non dur ou cassant. Si cette qualité est nécessaire à tous les chrétiens, elle l’est particulièrement aux anciens, qu’elle rend avenants et abordables (1 Thessaloniciens 2:7, 8). Aussi, posons-​nous tous la question : « Ai-​je la réputation d’être doux, indulgent et prêt à céder ? ».

      14. Comment montrer que nous sommes ‘disposés à obéir’ ?

      14 « Disposée à obéir. » Le mot grec traduit par « disposée à obéir » n’apparaît nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. Selon un bibliste, il « est souvent utilisé en rapport avec la discipline militaire ». Il emporte l’idée d’être « facile à persuader » et « docile ». Celui que guide la sagesse d’en haut se soumet de bon gré à l’enseignement des Écritures. Il n’a pas la réputation de s’obstiner dans ses décisions quand les faits lui donnent tort. Il n’hésite pas, au contraire, à changer dès qu’on lui démontre par les Écritures qu’il a fait fausse route ou tiré des conclusions erronées. Est-​ce ainsi qu’on vous connaît ?

      « Pleine de miséricorde et de bons fruits »

      15. Qu’est-​ce que la miséricorde, et pourquoi convient-​il qu’elle soit mentionnée avec les « bons fruits » en Jacques 3:17 ?

      15 « Pleine de miséricorde et de bons fruitsc. » La miséricorde est un aspect dominant de la sagesse d’en haut, qui est dite « pleine de miséricorde ». Notez que Jacques a groupé la « miséricorde » et les « bons fruits » — avec raison puisque, dans la Bible, la miséricorde désigne souvent un souci actif pour les autres, une compassion qui se traduit par de nombreux actes de bonté. Un ouvrage de référence la définit comme « la tristesse ressentie devant la situation difficile de quelqu’un et l’effort produit pour essayer d’y remédier ». La sagesse divine n’est donc ni froide ni purement intellectuelle. Elle est chaleureuse, sincère et sensible. Comment montrer que nous sommes pleins de miséricorde ?

      16-17. a) Outre notre amour pour Dieu, qu’est-​ce qui nous pousse à prêcher, et pourquoi ? b) De quelles manières pouvons-​nous montrer que nous sommes pleins de miséricorde ?

      16 L’un des meilleurs moyens consiste à coup sûr à annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Bien que nous le fassions d’abord par amour pour Dieu, nous sommes également motivés par la miséricorde, ou la compassion, envers nos semblables (Matthieu 22:37-39). Beaucoup de personnes aujourd’hui sont « écorchées et négligées comme des brebis sans berger » (Matthieu 9:36). Négligées, aveuglées par les bergers de la fausse religion, elles ignorent tout des sages conseils de la Parole de Dieu et des bénédictions que le Royaume apportera bientôt à la terre. Quand nous réfléchissons ainsi aux besoins spirituels des gens qui nous entourent, la compassion nous incite à faire le maximum pour leur parler du dessein bienveillant de Jéhovah.

      Un couple avec deux enfants arrivent chez une sœur âgée pour l’aider. La maman et sa fille portent chacune un panier de provisions ; le papa et son fils portent une caisse à outils.

      Lorsque nous témoignons de la miséricorde, ou de la compassion, nous manifestons la « sagesse d’en haut ».

      17 Comment pouvons-​nous encore montrer que nous sommes pleins de miséricorde ? Rappelez-​vous l’exemple du Samaritain qui trouve sur sa route un voyageur que des bandits ont dépouillé et roué de coups. Ému de pitié, il « s’est montré miséricordieux envers lui », bandant ses blessures et prenant soin de lui (Luc 10:29-37). Cette parabole de Jésus nous enseigne qu’être miséricordieux, c’est offrir une aide pratique à ceux qui sont dans le besoin. La Bible nous invite d’ailleurs à ‘faire du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont nos frères et sœurs dans la foi’ (Galates 6:10). Ce sera, par exemple, un chrétien âgé qui n’a pas de moyen de transport pour aller aux réunions chrétiennes, une veuve de l’assemblée dont la maison réclame des réparations, un compagnon découragé à qui une « bonne parole » redonnerait le sourire (Proverbes 12:25 ; Jacques 1:27). En manifestant la miséricorde de ces manières, nous prouvons que la sagesse d’en haut opère en nous.

      « Impartiale, non hypocrite »

      18. Si nous sommes guidés par la sagesse d’en haut, que nous efforcerons-​nous d’éliminer en nous, et pourquoi ?

      18 « Impartiale. » La sagesse divine transcende les préjugés raciaux et l’orgueil national. Celui qu’elle guide s’efforce d’éliminer en lui toute tendance au favoritisme (Jacques 2:9). C’est pourquoi nous n’accordons pas de traitement préférentiel à quelqu’un en raison de son niveau d’instruction, de sa situation financière ou de sa responsabilité dans l’assemblée, ni ne méprisons aucun de nos compagnons chrétiens, aussi modestes puissent-​ils paraître. Si Jéhovah leur accorde son amour, comment ne pas les juger dignes de notre amour ?

      19-20. a) Que désignait à l’origine le mot grec traduit par « hypocrite » ? b) Comment se manifeste l’« affection fraternelle sans hypocrisie », et pourquoi est-​ce important ?

      19 « Non hypocrite. » Le mot grec rendu par « hypocrite » pouvait s’appliquer à « un acteur qui jouait un rôle ». Comme les acteurs grecs et romains de l’Antiquité portaient de grands masques, ce mot a fini par désigner quelqu’un qui jouait la comédie, qui voulait tromper. Cet aspect de la sagesse divine devrait influencer tant la manière dont nous traitons les autres chrétiens que ce que nous pensons d’eux.

      20 Selon l’apôtre Pierre, notre ‘obéissance à la vérité’ devrait engendrer une « affection fraternelle sans hypocrisie » (1 Pierre 1:22). Autrement dit, nous ne saurions témoigner à nos frères une affection de façade. Nous ne portons pas de masques ; nous ne jouons pas de rôles dans l’intention de tromper. Notre affection doit être authentique et sincère. Convaincus que nous sommes tels que nous le paraissons, nos compagnons nous accorderont alors leur confiance. Pareille sincérité favorise des relations franches et loyales, et elle crée une atmosphère de confiance dans l’assemblée.

      « Conserve la sagesse pratique »

      21-22. a) Pourquoi Salomon n’a-​t-​il pas réussi à conserver la sagesse ? b) Comment conserver la sagesse, et quels bienfaits en retirerons-​nous ?

      21 Cette sagesse dont Jéhovah nous fait don, il nous faut la conserver. « Mon fils, […] conserve la sagesse pratique et la capacité de réflexion », a écrit Salomon (Proverbes 3:21). Lui-​même a malheureusement échoué sous ce rapport. Il est resté sage tant qu’il a gardé un cœur obéissant, mais ses nombreuses femmes étrangères ont fini par détourner son cœur du culte pur de Jéhovah (1 Rois 11:1-8). La fin de sa vie montre la piètre valeur de la connaissance mal utilisée.

      22 Comment conserver la sagesse pratique ? En lisant régulièrement la Bible et les publications bibliques fournies par l’« esclave fidèle et avisé », mais aussi en nous efforçant de mettre en application ce que nous apprenons (Matthieu 24:45). Que de raisons nous avons de manifester la sagesse divine ! Outre qu’elle garantit une vie meilleure dès à présent, elle nous permet de « saisir fermement la vraie vie », c’est-à-dire la vie dans le monde nouveau promis par Dieu (1 Timothée 6:19). Mais surtout, en cultivant la sagesse d’en haut, nous nous approchons de celui de qui émane toute sagesse, Jéhovah Dieu.

      a Selon 1 Rois 3:16, ces femmes étaient des prostituées. « Les deux femmes concernées étaient peut-être des prostituées, non pas dans le sens qu’elles s’offraient contre de l’argent, mais dans le sens qu’elles avaient commis la fornication ; elles étaient soit juives, soit, très probablement, d’ascendance étrangère » (Étude perspicace des Écritures, publié par les Témoins de Jéhovah).

      b L’expression grecque rendue par « fais la paix » peut signifier « passer de l’hostilité à l’amitié », « se réconcilier », « retrouver des relations normales ou une bonne entente ». L’objectif est donc d’amener un changement en faisant disparaître, si possible, tout ressentiment du cœur de la personne offensée (Romains 12:18).

      c Une transcription met « pleine de […] compassion ; elle produit beaucoup de bonnes actions » (Parole vivante).

      Éléments de méditation

      • Deutéronome 4:4-6 Comment montre-​t-​on que l’on est sage ?

      • Psaume 119:97-105 Que nous apportera une étude et une mise en pratique consciencieuses de la Parole de Dieu ?

      • Proverbes 4:10-13, 20-27 Pourquoi avons-​nous besoin de la sagesse de Jéhovah ?

      • Jacques 3:1-16 Comment un chrétien établi responsable dans une assemblée peut-​il se montrer sage et intelligent ?

  • « Il nous a aimés le premier »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus meurt sur un poteau.

      CHAPITRE 23

      « Il nous a aimés le premier »

      1-3. Sous quels rapports la mort de Jésus ne ressemble-​t-​elle à aucune autre ?

      UNE journée de printemps, voilà presque 2 000 ans. Jugé, condamné pour des crimes qu’il n’a pas commis, un innocent est supplicié. Ce n’est pas la première exécution cruelle et injuste de l’Histoire, ni malheureusement la dernière. Mais cette mort-​là ne ressemble à aucune autre.

      2 Tandis que l’homme agonise, le ciel témoigne de l’importance de l’évènement. Bien qu’on soit au beau milieu de la journée, des ténèbres couvrent soudain le pays. « La lumière du soleil avait disparu », écrira un historien (Luc 23:44, 45). Dans son dernier souffle, l’homme prononce ces paroles inoubliables : « Cela s’est accompli ! » En donnant sa vie, il vient en effet d’accomplir quelque chose d’extraordinaire : le plus bel acte d’amour jamais fait par un humain (Jean 15:13 ; 19:30).

      3 Cet homme, vous l’aurez reconnu, c’était Jésus Christ. Nul n’ignore la mort et les souffrances atroces qu’il a subies en cette sombre journée du 14 nisan 33. Mais on oublie souvent un fait essentiel : quelqu’un a souffert encore plus que lui, a consenti un sacrifice encore plus grand, a accompli ce jour-​là le plus bel acte d’amour de tous les temps. Quel acte ? La réponse à cette question nous offrira la meilleure des introductions au plus capital des sujets : l’amour de Jéhovah.

      Le plus bel acte d’amour

      4. Comment un soldat romain a-​t-​il compris que Jésus n’était pas un homme ordinaire, et qu’en a-​t-​il conclu ?

      4 Ténèbres avant la mort de Jésus, violent tremblement de terre juste après : le centurion romain chargé de l’exécution est abasourdi. « C’était vraiment le Fils de Dieu », dit-​il (Matthieu 27:54). Jésus, en effet, n’était pas un homme ordinaire. C’est à la mort du Fils unique du Dieu très-haut que ce soldat vient de participer. Mais à quel point ce Fils était-​il aimé de son Père ?

      5. Comment pourrait-​on donner une idée du temps considérable que Jéhovah et son Fils ont passé ensemble au ciel ?

      5 La Bible appelle Jésus « le premier-né de toute création » (Colossiens 1:15). Cela signifie qu’il existait avant l’univers physique ! Combien de temps le Père et le Fils ont-​ils passé ensemble ? L’univers, estiment les scientifiques, aurait 13 milliards d’années. Cela vous dépasse-​t-​il ? Pour faire comprendre au public l’énormité de ce chiffre, dans un planétarium on a matérialisé le temps par une ligne de 110 mètres de long. Un pas le long de cette ligne correspond à environ 75 millions d’années d’existence de l’univers. Au bout de la ligne, un trait fin comme un cheveu : l’histoire humaine. Or, même si ce chiffre de 13 milliards est juste, la ligne tout entière est encore trop courte pour représenter la vie du Fils de Jéhovah ! Qu’a-​t-​il fait durant tout ce temps ?

      6. a) À quoi le Fils de Jéhovah a-​t-​il été occupé durant son existence préhumaine ? b) Quel lien unit Jéhovah et son Fils ?

      6 Il était l’« habile ouvrier » de son Père et s’en réjouissait (Proverbes 8:30). « Pas même une chose ne vint à l’existence si ce n’est par son intermédiaire », révèle la Bible (Jean 1:3). Jéhovah et son Fils ont donc travaillé ensemble à tout amener à l’existence. Quelle période exaltante et joyeuse ! On sait combien l’amour entre un père ou une mère et son enfant peut être incroyablement fort. L’amour « est un lien d’union parfait » (Colossiens 3:14). Alors imaginez la force que doit avoir un lien tissé sur un temps aussi considérable ! De toute évidence, le plus puissant lien d’amour jamais formé unit Jéhovah Dieu et son Fils.

      7. Lors du baptême de Jésus, comment son Père, Jéhovah, a-​t-​il exprimé ce qu’il ressentait envers lui ?

      7 Pourtant, bien qu’il ait dû pour cela se priver pendant plusieurs dizaines d’années de la compagnie de son Fils bien-aimé au ciel, Jéhovah l’a envoyé sur la terre, où il est né humain. Avec quel intérêt il l’a observé grandir pour atteindre l’état d’adulte parfait ! Vers l’âge de 30 ans, Jésus s’est fait baptiser. Que pensait de lui Jéhovah à ce moment précis ? Nous n’avons pas besoin de le deviner, car il l’a fait savoir en s’exprimant personnellement depuis le ciel : « Voici mon Fils, le bien-aimé, qui a mon approbation » (Matthieu 3:17). Quel plaisir il devait ressentir à voir Jésus accomplir fidèlement tout ce qui avait été prophétisé, tout ce qu’il attendait de lui ! (Jean 5:36 ; 17:4).

      8-9. a) Quel martyre Jésus a-​t-​il subi le 14 nisan 33, et qu’a éprouvé son Père céleste ? b) Pourquoi Jéhovah a-​t-​il laissé son Fils souffrir et mourir ?

      8 Mais qu’a ressenti Jéhovah le 14 nisan 33 ? Qu’a-​t-​il éprouvé en voyant Jésus trahi, puis arrêté en pleine nuit par une foule ? Jésus abandonné par ses amis et jugé illégalement ? Jésus tourné en ridicule, couvert de crachats, frappé à coups de poing ? Jésus fouetté, le dos en lambeaux ? Jésus cloué par les mains et les pieds sur un poteau en bois et laissé pendu ainsi, exposé aux insultes ? Qu’a ressenti ce Père quand son Fils bien-aimé a crié vers lui dans les affres de l’agonie ? Quand il a rendu son dernier souffle et que, pour la première fois depuis le début de la création, son cher Fils a cessé d’exister ? (Matthieu 26:14-16, 46, 47, 56, 59, 67 ; 27:38-44, 46 ; Jean 19:1).

      9 Nous n’avons pas de mots pour l’exprimer. Puisque Jéhovah éprouve des sentiments, indicible pour nous est la douleur qu’il a ressentie à la mort de son Fils. Il y a un mot en revanche pour exprimer la raison pour laquelle il a permis cette mort. Pourquoi le Père s’est-​il soumis à un tel tourment ? Jean 3:16 nous révèle quelque chose d’extraordinaire. Ce verset est si fondamental qu’on l’a appelé l’« Évangile en miniature ». Il déclare : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui exercent la foi en lui ne soient pas détruits mais aient la vie éternelle. » Le mobile de Jéhovah tient donc en un mot : amour. En envoyant son Fils afin qu’il souffre et meure pour nous, Jéhovah a vraiment accompli le plus bel acte d’amour de tous les temps.

      « Dieu […] a donné son Fils unique. »

      Ce qu’est l’amour de Dieu

      10. Quel besoin les humains ont-​ils, et qu’est-​il arrivé au sens du mot « amour » ?

      10 Qu’est-​ce que l’amour ? Le besoin le plus essentiel de l’homme, dit-​on. De fait, du berceau à la tombe, on le recherche avidement et on s’épanouit à sa chaleur — mais on s’étiole et on meurt aussi d’en être privé. Paradoxalement, l’amour est difficile à définir. Ce n’est pourtant pas faute de parler de lui. De combien de livres, de chansons, de poèmes n’est-​il pas le thème ? Mais on n’est pas forcément plus avancé sur sa définition. Pire, à force de citer ce mot à tort ou à raison, il semble plus malaisé que jamais d’en cerner le véritable sens.

      11-12. a) Où pouvons-​nous en apprendre beaucoup sur l’amour, et pourquoi ? b) Quelles formes d’amour le grec ancien distinguait-​il, et laquelle revient le plus souvent dans les Écritures grecques chrétiennes ? (voir note). c) Que désigne généralement agapê dans la Bible ?

      11 Ce que la Bible enseigne sur l’amour est pourtant limpide. Dans son Expository Dictionary of New Testament Words [Dictionnaire interprétatif des mots du Nouveau Testament], William Vine observe que « l’amour ne peut être connu que par les actions qu’il suscite ». De fait, les récits bibliques des actions de Jéhovah nous en disent long sur son amour, sur l’affection bienveillante qu’il porte à ses créatures. Prenez le suprême acte d’amour qu’il a accompli pour nous : quelle définition plus complète de l’amour pourrait-​on donner ? Nous évoquerons beaucoup d’autres manifestations de l’amour divin dans les chapitres suivants. Le vocabulaire biblique nous éclaire également. Le grec ancien avait quatre mots pour rendre la notion d’« amoura ». Le plus utilisé dans les Écritures grecques chrétiennes est agapê, qu’un dictionnaire biblique qualifie de « mot le plus puissant qu’on puisse imaginer pour exprimer l’amour ». Pourquoi ?

      12 Dans la Bible, agapê (nom féminin en grec) désigne généralement un amour guidé par des principes. Elle n’est donc pas une simple réaction affective à quelqu’un. Son étendue est plus large ; agapê repose davantage sur la réflexion et la volonté. Et puis surtout, l’amour chrétien est totalement désintéressé. Revenons sur Jean 3:16, par exemple. Qu’est-​ce que le « monde » que Dieu a tellement aimé, au point qu’il a donné son Fils unique pour lui ? Il s’agit du monde des humains rachetables, monde composé de nombreux individus vivant dans le péché. Jéhovah aime-​t-​il chacun d’entre eux comme un ami personnel, comme il aimait le fidèle Abraham ? (Jacques 2:23). Non. En revanche, il témoigne de la bonté envers tous, même s’il lui en coûte énormément. Il veut que tous se repentent et renoncent à leurs mauvaises voies (2 Pierre 3:9). Beaucoup le font ; il est alors heureux de les accueillir comme amis.

      13-14. Qu’est-​ce qui montre que l’amour chrétien s’accompagne souvent de chaleur et d’affection ?

      13 Dans la Bible, agapê n’est pas l’amour froid et purement intellectuel que certains croient. L’amour chrétien s’accompagne fréquemment d’une chaleureuse affection personnelle. Ainsi, quand Jean a écrit : « Le Père aime le Fils », c’est une forme du mot agapê qu’il a utilisée. Cet amour est-​il dépourvu de chaleur et d’affection ? Notons que Jésus a dit : « Le Père a de l’affection pour le Fils. » Et là, c’est une forme du mot philéô qui apparaît (Jean 3:35 ; 5:20). L’amour de Jéhovah est donc souvent chargé de tendre affection. Seulement, il n’est pas dominé par les sentiments. Jéhovah ne passe jamais outre à ses principes justes et sages.

      14 Comme nous l’avons vu, toutes les qualités de Jéhovah sont remarquables, parfaites et attirantes. Mais l’amour est la plus attirante ; aucune ne nous rapproche autant de Jéhovah. Or, elle est aussi sa qualité dominante. Comment le savons-​nous ?

      « Dieu est amour »

      15. Que dit la Bible à propos de l’amour de Jéhovah, et quelle distinction cela crée-​t-​il ? (voir note).

      15 La Bible fait une distinction entre l’amour et les autres attributs de Jéhovah. Nulle part elle ne dit que Dieu est puissance, justice ou sagesse. Il possède ces qualités, il en est à l’origine, et personne ne peut lui être comparé dans ces trois domaines. Mais à propos du quatrième attribut, elle dit quelque chose qui va plus loin : « Dieu est amourb » (1 Jean 4:8). Qu’est-​ce que cela signifie ?

      16-18. a) Pourquoi la Bible dit-​elle que « Dieu est amour » ? b) De toutes les créatures de la terre, pourquoi est-​ce l’homme qui incarne le mieux l’amour de Jéhovah ?

      16 « Dieu est amour » n’est pas une simple équation, comme si on écrivait « Dieu = amour ». On ne peut inverser la proposition et dire que « l’amour est Dieu ». Jéhovah n’est pas une qualité abstraite, mais une personne avec des sentiments et des traits distinctifs nombreux qui s’ajoutent à son amour. Cela étant, l’amour est ancré profondément en lui. À propos de ce verset, un ouvrage de référence dit que « l’amour est l’essence, la nature, de Dieu ». On pourrait schématiser les choses ainsi : la puissance de Jéhovah est son moyen d’action, sa justice et sa sagesse le guide de ses actions, mais son amour le moteur de ses actions. Il y a donc toujours de l’amour dans la manière dont il manifeste ses autres attributs.

      17 Jéhovah personnifie l’amour, dit-​on souvent. C’est donc en apprenant à le connaître qu’on apprend l’amour fondé sur ses principes. Cependant, cette qualité n’est-​elle pas également visible chez des humains ? Effectivement. Mais pourquoi ? Lors de la création, Jéhovah a déclaré, s’adressant vraisemblablement à son Fils : « Faisons l’être humain à notre image, à notre ressemblance » (Genèse 1:26). De toutes les créatures de la terre, seuls les hommes et les femmes ont la faculté d’aimer par choix, et d’imiter ainsi leur Père céleste. Vous vous rappelez que Jéhovah a représenté plusieurs de ses grands attributs par des animaux. Mais qu’a-​t-​il choisi pour incarner sa qualité principale, l’amour ? Son chef-d’œuvre sur la terre, l’homme (Ézéchiel 1:10).

      18 Quand nous manifestons un amour désintéressé et fondé sur des principes, nous reflétons la qualité dominante de Jéhovah. Ainsi que l’a écrit l’apôtre Jean, « nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). En quel sens Jéhovah nous a-​t-​il aimés le premier ?

      Jéhovah a pris l’initiative

      19. Pourquoi peut-​on dire que l’amour a joué un rôle primordial dans l’œuvre créatrice de Jéhovah ?

      19 L’amour n’est pas une nouveauté. Pourquoi Jéhovah s’est-​il mis un jour à créer ? Sentiment de solitude ? Besoin de compagnie ? Rien de tout cela, car Jéhovah est complet et il se suffit à lui-​même ; il n’y a rien dont il ait besoin et qu’on puisse lui fournir. C’est son amour, qualité active, qui l’a poussé naturellement à vouloir partager les joies de la vie avec des créatures intelligentes qui seraient capables d’apprécier ce don. Le « commencement de la création de Dieu » fut son Fils unique (Révélation 3:14). Puis Jéhovah utilisa cet habile Ouvrier pour amener toutes les autres choses à l’existence, à commencer par les anges (Job 38:4, 7 ; Colossiens 1:16). Dotés de la liberté, de l’intelligence et de sentiments, ces esprits puissants pouvaient nouer des liens d’amour — entre eux et, surtout, avec Jéhovah Dieu (2 Corinthiens 3:17). Ils aimaient donc parce qu’ils avaient été aimés les premiers.

      20-21. À quoi Adam et Ève pouvaient-​ils voir que Jéhovah les aimait, mais comment ont-​ils répondu à son amour ?

      20 Il en fut de même avec les humains. Dès le départ, Adam et Ève ont littéralement baigné dans l’amour. En Éden, partout où ils posaient le regard, le paradis témoignait de l’amour de leur Père. Notez ce que la Bible dit : « Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden, vers l’est, et il y mit l’homme qu’il avait formé » (Genèse 2:8). Vous êtes-​vous déjà promené dans un jardin ou un parc vraiment magnifique ? Qu’est-​ce qui vous a le plus charmé ? Le clair-obscur d’une tonnelle ? L’éblouissante palette d’un tapis de fleurs ? Le murmure d’un ruisseau, un gazouillis d’oiseaux, un bourdonnement d’insectes ? Les senteurs entremêlées des arbres, des fruits et des fleurs ? Et pourtant, aucun parc d’aujourd’hui ne soutiendrait la comparaison avec celui d’Éden. Pourquoi ?

      21 Ce jardin avait été planté par Jéhovah lui-​même ! Sa beauté devait être saisissante. Il n’y manquait aucun arbre exquis, que ce soit par la forme ou par le fruit. Il était bien arrosé, vaste et animé par une fascinante variété d’animaux. Adam et Ève avaient tout pour mener une existence riche et heureuse, y compris un travail passionnant et une compagnie parfaite. Jéhovah les avait aimés le premier, et ils avaient toutes les raisons de l’aimer en retour. Mais ils ne l’ont pas fait. Au lieu d’obéir par amour à leur Père céleste, ils ont choisi, par égoïsme, de se rebeller (Genèse, chapitre 2).

      22. Comment la réaction de Jéhovah à la rébellion en Éden prouve-​t-​elle la fidélité de son amour ?

      22 Quelle peine Jéhovah a dû ressentir ! Mais cette rébellion l’a-​t-​elle aigri ? Non, car « son amour fidèle est éternel » (Psaume 136:1). Aussi a-​t-​il immédiatement prévu de racheter tous les descendants d’Adam et Ève qui seraient dans de bonnes dispositions. Comme nous l’avons vu, ce rachat plein d’amour a exigé le sacrifice rédempteur de son Fils bien-aimé, sacrifice qui lui a tant coûté (1 Jean 4:10).

      23. Quelle est l’une des raisons pour lesquelles Jéhovah est le « Dieu heureux », et à quelle question importante répondrons-​nous dans le chapitre suivant ?

      23 Ainsi, dès le commencement Jéhovah a pris l’initiative de manifester son amour aux hommes. « Il nous a aimés le premier » d’une multitude de manières. L’amour favorisant l’harmonie et la joie, faut-​il s’étonner que Jéhovah soit appelé le « Dieu heureux » ? (1 Timothée 1:11). Mais une question importante se pose. Jéhovah nous aime-​t-​il individuellement ? Le chapitre suivant répondra à cette question.

      a Le verbe philéô apparaît fréquemment dans les Écritures grecques chrétiennes. Il signifie « avoir de l’affection pour, être attaché à, ou aimer (du sentiment qu’on pourrait éprouver pour un ami proche ou un frère) ». Storgê désigne l’amour qui unit les membres d’une famille. En 2 Timothée 3:3, Paul a employé un mot apparenté pour annoncer que cet amour ferait cruellement défaut dans les derniers jours. Érôs, l’amour sentimental entre les sexes, n’est pas utilisé dans les Écritures grecques chrétiennes, bien que cette forme d’amour soit évoquée par ailleurs dans la Bible (Proverbes 5:15-20).

      b D’autres passages des Écritures présentent une tournure analogue. Par exemple, « Dieu est lumière » ou « Dieu est un feu dévorant » (1 Jean 1:5 ; Hébreux 12:29). Mais il s’agit ici de métaphores ; Jéhovah y est comparé à des éléments physiques. Jéhovah est comme la lumière, car il est saint et droit. Il n’y a pas de « ténèbres », ou d’impureté, en lui. Il est également assimilable au feu en raison de l’usage destructeur qu’il peut faire de sa puissance.

      Éléments de méditation

      • Psaume 63:1-11 Quel prix devrions-​nous accorder à l’amour de Jéhovah, et quelle confiance cet amour nous donne-​t-​il ?

      • Osée 11:1-4 ; 14:4-8 De quelles manières Jéhovah a-​t-​il manifesté un amour paternel envers Israël (Éphraïm), et ce malgré quels actes de désobéissance ?

      • Matthieu 5:43-48 Comment Jéhovah manifeste-​t-​il un amour paternel envers l’humanité en général ?

      • Jean 17:15-26 Comment cette prière de Jésus en faveur de ses disciples nous assure-​t-​elle de l’amour de Jéhovah ?

  • Rien ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une femme triste pleure.

      CHAPITRE 24

      Rien ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu »

      1. De quoi certains doutent-​ils, y compris de vrais chrétiens ?

      JÉHOVAH DIEU vous aime-​t-​il personnellement ? Certains veulent bien croire qu’il aime l’humanité en général, comme l’indique Jean 3:16, mais pas qu’il puisse les aimer, eux. Même de vrais chrétiens sont parfois dans le doute. Découragé, un homme a dit : « Il m’est très difficile de croire que Dieu s’intéresse tant soit peu à moi. » Est-​ce aussi votre sentiment parfois ?

      2-3. Qui voudrait nous persuader que Jéhovah ne nous aime pas ou ne nous accorde aucune valeur, et comment pouvons-​nous lutter contre ce sentiment ?

      2 « Jéhovah ne vous aime pas ; vous n’avez aucune valeur à ses yeux » : voilà de quoi Satan voudrait vous persuader. Car, s’il sait séduire en flattant la vanité et l’orgueil des gens, il se délecte également à réduire en miettes la dignité des plus vulnérables (Jean 7:47-49 ; 8:13, 44 ; 2 Corinthiens 11:3). Et en ces « derniers jours » difficiles à supporter, il met les bouchées doubles. Beaucoup grandissent dans des familles vides d’« affection » ou ont affaire quotidiennement à des individus cruels, égoïstes et entêtés (2 Timothée 3:1-5). Des années de maltraitance, de racisme ou de haine en ont conduit plus d’un à penser qu’il ne vaut pas grand-chose et ne mérite pas d’être aimé.

      3 Si c’est votre cas, ne vous découragez pas. Il nous arrive d’être durs envers nous-​mêmes plus que de raison. Rappelez-​vous que la Parole de Dieu est destinée à « redresser les choses » et à « renverser des forteresses » (2 Timothée 3:16 ; 2 Corinthiens 10:4). La Bible dit : « Nous apaiserons notre cœur devant Dieu, et cela quelle que soit la raison pour laquelle notre cœur nous condamnerait, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses » (1 Jean 3:19, 20). Considérons quatre façons dont les Écritures nous aident à ‘apaiser notre cœur’ quant à l’amour de Jéhovah.

      Vous avez de la valeur aux yeux de Jéhovah

      4-5. Par son exemple sur les moineaux, comment Jésus a-​t-​il montré que nous avons de la valeur aux yeux de Jéhovah ?

      4 Premièrement, la Bible enseigne expressément que Dieu attache de la valeur à chacun de ses serviteurs. Jésus a dit : « On vend deux moineaux pour une pièce de monnaie de peu de valeur, n’est-​ce pas ? Pourtant, aucun d’eux ne tombe à terre sans que votre Père le remarque. En ce qui vous concerne, même vos cheveux sont tous comptés. N’ayez donc pas peur : vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux » (Matthieu 10:29-31). Que signifiaient ces paroles pour les contemporains de Jésus ?

      Un moineau nourrit son petit.

      « Vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux. »

      5 Peut-être vous demandez-​vous qui aurait l’idée d’acheter un moineau. En fait, à l’époque le moineau était l’oiseau comestible le moins cher. Notez qu’avec une pièce de peu de valeur on en achetait deux. Plus tard, Jésus fera même remarquer qu’avec deux pièces de monnaie on en obtenait, non pas quatre, mais cinq. Le cinquième était offert, comme s’il n’avait aucune valeur. Peut-être ces oiseaux n’avaient-​ils aucune valeur pour les hommes. Mais pour le Créateur ? « Aucun d’eux [pas même le moineau supplémentaire] n’est oublié par Dieu », a précisé Jésus (Luc 12:6, 7). Saisissez-​vous maintenant ce qu’il voulait dire ? Si Jéhovah accorde une telle valeur à un seul moineau, quel prix doit avoir un humain ! Comme Jésus l’a expliqué, Jéhovah connaît absolument tout de nous. Il compte même nos cheveux !

      6. Pourquoi Jésus n’exagérait-​il pas en disant que nos cheveux sont comptés ?

      6 Nos cheveux ? Jésus n’exagérait-​il pas ? Alors réfléchissez à l’espérance de la résurrection. Jéhovah ne doit-​il pas tout connaître de nous pour être en mesure de nous recréer ? Nous comptons tellement à ses yeux qu’il se rappelle le moindre détail, y compris notre code génétique, ainsi que les souvenirs et l’expérience que nous avons accumulés au fil des annéesa. En comparaison, compter nos cheveux, dont le nombre n’excède guère 100 000, est un moindre exploit.

      Ce que Jéhovah voit en nous

      7-8. a) Quel genre d’état d’esprit Jéhovah se réjouit-​il de trouver en sondant les cœurs humains ? b) Citez des œuvres bonnes que Jéhovah apprécie de nous voir accomplir.

      7 Deuxièmement, la Bible révèle ce que Jéhovah aime en nous. En résumé : nos qualités et nos efforts. Le roi David a dit à son fils Salomon : « Jéhovah examine ce qu’il y a au fond de tous les cœurs et il discerne toutes les intentions et les pensées » (1 Chroniques 28:9). En notre époque de violence et de haine, quelle joie il doit éprouver quand, sondant les cœurs de milliards d’humains, il en trouve un qui est épris de paix, de vérité et de justice ! Que fait-​il quand il découvre ainsi un cœur qui se gonfle d’amour pour lui, qui désire apprendre à le connaître et qui veut le faire connaître à d’autres ? Il remarque, nous assure-​t-​il, ceux qui parlent de lui. Il a même un « livre de souvenir » pour tous ‘ceux qui le craignent et pour ceux qui méditent sur son nom’ (Malachie 3:16.) Ce genre d’état d’esprit est précieux à ses yeux.

      8 Quelles œuvres bonnes Jéhovah apprécie-​t-​il notamment ? Tout d’abord, cela va de soi, nos efforts pour imiter son Fils, Jésus Christ (1 Pierre 2:21). Il attache également une grande importance à nous voir proclamer la bonne nouvelle de son royaume. En Romains 10:15, nous lisons : « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » Peut-être ne nous viendrait-​il pas à l’idée de qualifier de « beaux » nos pauvres pieds. Mais ils représentent ici nos efforts pour prêcher la bonne nouvelle, efforts que Jéhovah trouve beaux et précieux (Matthieu 24:14 ; 28:19, 20).

      9-10. a) Comment savons-​nous que Jéhovah accorde de la valeur à notre endurance dans les difficultés ? b) Quel regard négatif Jéhovah ne porte-​t-​il jamais sur ses serviteurs fidèles ?

      9 Dieu aime aussi notre endurance (Matthieu 24:13). Puisque Satan cherche à nous détourner de lui, chacune de nos journées de fidélité permet à Jéhovah de répondre aux provocations de son Adversaire (Proverbes 27:11). Reste une difficulté : endurer. Ennuis de santé, problèmes pécuniaires, détresse affective… : chaque jour qui passe est parfois synonyme d’épreuve. Les attentes qui se prolongent aussi nourrissent le découragement (Proverbes 13:12). Notre endurance dans de telles conditions est particulièrement précieuse à Jéhovah. Conscient de cela, le roi David lui avait demandé de recueillir ses larmes dans une « outre », ajoutant, plein de confiance : « Ne sont-​elles pas inscrites dans ton livre ? » (Psaume 56:8). En effet, Jéhovah garde soigneusement en mémoire toutes les larmes que nous versons et les souffrances que nous endurons pour lui rester fidèles. Elles ont du prix à ses yeux.

      Jéhovah attache un grand prix à notre endurance dans les épreuves.

      10 Il arrive cependant qu’un cœur qui se condamne lui-​même reste sourd à ces arguments. Il susurre avec insistance : « Mais il y en a tant d’autres qui sont bien mieux que toi. Comme Jéhovah doit être déçu quand il te compare à eux ! » Jéhovah n’établit pas de comparaisons ; il n’est pas non plus rigide (Galates 6:4). C’est avec une grande finesse qu’il lit dans les cœurs, et il apprécie ce qu’il y voit de bon, même si c’est peu.

      Jéhovah sépare le bon du mauvais

      11. Que nous apprend sur Jéhovah ce qu’il a fait pour Abia ?

      11 Troisièmement, quand il nous sonde, Jéhovah fait la part du bon. Par exemple, bien qu’ayant décrété l’anéantissement de la famille apostate du roi Jéroboam, il a ordonné qu’un des fils, à savoir Abia, reçoive une sépulture décente. Pour quelle raison ? Parce que « Jéhovah le Dieu d’Israël a trouvé quelque chose de bon » en lui (1 Rois 14:1, 10-13). Jéhovah avait, en quelque sorte, passé au crible le cœur du jeune homme et y avait trouvé « quelque chose de bon ». Il a estimé que ce « bon », si minime fût-​il, méritait d’être mentionné dans sa Parole. Il l’a même honoré en manifestant envers cet élément d’une famille apostate une miséricorde appropriée.

      12-13. a) Comment le cas du roi Josaphat montre-​t-​il que Jéhovah recherche ce qu’il y a de bon en nous, même quand nous péchons ? b) En ce qui concerne nos qualités et nos belles œuvres, comment Jéhovah se conduit-​il en Père plein de tendresse ?

      12 Un cas encore plus éloquent nous est proposé en la personne du bon roi Josaphat. Ce roi ayant commis un acte inconsidéré, le prophète de Jéhovah lui déclara : « À cause de cela Jéhovah s’est indigné contre toi. » Voilà qui était sérieux. Mais le message de Jéhovah ne s’arrêtait pas là. « Toutefois, ajouta-​t-​il, il s’est trouvé de bonnes choses en toi » (2 Chroniques 19:1-3). Sa juste colère n’empêchait donc pas Jéhovah de voir ce qu’il y avait de bon en Josaphat. Quel contraste avec les humains imparfaits ! Quand les autres nous irritent, n’avons-​nous pas tendance à ne plus voir ce qui est bon en eux ? Lorsque nous péchons, la déception, la honte et le sentiment de culpabilité ne nous masquent-​ils pas ce qu’il y a de bon en nous ? Rappelons-​nous alors que si nous nous repentons de nos péchés et luttons avec énergie pour ne pas les répéter, Jéhovah nous pardonne.

      13 À l’image d’un chercheur d’or qui rejette les cailloux sans valeur, quand il vous examine Jéhovah écarte ces péchés pour ne garder que les « pépites » : vos qualités et vos belles œuvres. Avez-​vous déjà remarqué comment des parents conservent précieusement les dessins ou les devoirs scolaires de leurs enfants, parfois des dizaines d’années après que ceux-ci les ont oubliés ? Jéhovah est le plus tendre des pères. Tant que nous lui resterons fidèles, jamais il n’oubliera nos qualités et nos belles œuvres. En fait, il estimerait injuste de les oublier ; or il n’est pas injuste (Hébreux 6:10). Il nous examine d’une autre manière encore.

      14-15. a) Pourquoi nos imperfections n’empêchent-​elles jamais Jéhovah de voir ce qu’il y a de bon en nous ? Expliquez par un exemple. b) Que fera Jéhovah de ce qu’il trouve de bon en nous, et comment considère-​t-​il ses serviteurs fidèles ?

      14 Jéhovah regarde au-delà de nos imperfections et voit nos possibilités. Prenons un exemple. Les gens qui aiment les œuvres d’art sont prêts à se donner beaucoup de mal pour restaurer des tableaux ou d’autres chefs-d’œuvre très endommagés. Quand, notamment, à la National Gallery de Londres, quelqu’un a tiré des coups de feu dans un dessin de Léonard de Vinci valant 35 millions d’euros, personne n’a suggéré de le jeter puisqu’il était abîmé. On s’est aussitôt attelé à la restauration de ce chef-d’œuvre vieux de près de 500 ans. Pourquoi ? Parce qu’il était précieux aux yeux des amoureux de l’art. Ne valez-​vous pas plus qu’un dessin au crayon et au fusain ? Au regard de Dieu, si — tout « endommagé » que vous soyez par l’imperfection héréditaire (Psaume 72:12-14). Jéhovah Dieu, le Créateur de la famille humaine, saura faire le nécessaire pour amener à la perfection tous ceux qui acceptent ses soins bienveillants (Actes 3:21 ; Romains 8:20-22).

      15 Ainsi, Jéhovah voit en nous le bon que nous-​mêmes ne voyons pas toujours. Et plus nous le servirons, plus il fera croître ce bon en nous, jusqu’à ce que nous soyons parfaits. Quoi que leur fasse subir le monde de Satan, Jéhovah considère ses serviteurs fidèles comme précieux (Aggée 2:7).

      Jéhovah montre son amour de façon concrète

      16. Quelle est la plus grande preuve de son amour que Jéhovah nous ait donnée, et comment savons-​nous que ce don a été fait pour nous personnellement ?

      16 Quatrièmement, Jéhovah nous donne des preuves de son amour. Le sacrifice rédempteur de Jésus offre assurément le démenti le plus magistral au mensonge de Satan selon lequel nous ne valons rien et ne méritons pas d’être aimés. La mort atroce que Jésus a subie sur le poteau de supplice et la souffrance encore plus terrible que Jéhovah a ressentie en observant la mort de son Fils bien-aimé sont des preuves que tous deux nous aiment. Ne l’oublions jamais. Beaucoup, malheureusement, ont du mal à croire que ce don a été fait pour eux personnellement. Ils s’en jugent indignes. Que ceux-là pensent alors à l’apôtre Paul. Lui qui avait persécuté les disciples de Christ a pourtant écrit : « Le Fils de Dieu […] m’a aimé et s’est livré lui-​même pour moi » (Galates 1:13 ; 2:20).

      17. Par quels moyens Jéhovah nous attire-​t-​il à lui et à son Fils ?

      17 Jéhovah nous donne une autre preuve de son amour en aidant chacun d’entre nous à bénéficier du sacrifice du Christ. Jésus a déclaré : « Personne ne peut venir vers moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire » (Jean 6:44). Jéhovah nous attire individuellement à son Fils et à l’espérance de la vie éternelle. Comment ? Par l’œuvre de prédication, qui touche chacun personnellement, et par son esprit saint, qui nous aide à comprendre et à mettre en pratique les vérités spirituelles malgré nos limites et nos imperfections. Il peut donc nous dire, comme autrefois à la nation d’Israël : « Je t’ai aimée d’un amour éternel. C’est pourquoi je t’ai attirée à moi par mon amour fidèle » (Jérémie 31:3).

      18-19. a) Par quel moyen Jéhovah nous fait-​il ressentir le plus intimement son amour, et comment savons-​nous qu’il se réserve cette prérogative ? b) Qu’est-​ce qui, dans sa Parole, nous donne l’assurance que Jéhovah nous écoute avec empathie ?

      18 Peut-être est-​ce dans le privilège qu’il nous accorde de le prier que nous ressentons le plus intimement l’amour de Jéhovah. La Bible nous engage à le ‘prier constamment’ (1 Thessaloniciens 5:17). Car il écoute. N’est-​il pas ‘Celui qui écoute la prière’ ? (Psaume 65:2). Il n’a délégué cette prérogative à personne, pas même à son Fils. Songez que c’est le Créateur de l’univers qui vous invite à le prier, à lui parler en toute franchise. Quelle oreille vous prête-​t-​il ? Est-​il froid, impassible, insensible ? Loin de là.

      19 Jéhovah éprouve de l’empathie. L’empathie, pour citer un fidèle chrétien âgé, « c’est ta peine dans mon cœur ». Notre peine affecte-​t-​elle réellement Jéhovah ? À propos des Israélites, nous lisons : « Durant toute leur détresse, cela a été pour lui une détresse » (Isaïe 63:9). Jéhovah faisait plus que remarquer les difficultés de son peuple ; il partageait sa souffrance. Exprimant lui-​même toute l’intensité de ses sentiments, il a déclaré : « Celui qui vous touche, touche à la prunelle de mes yeuxb » (Zacharie 2:8). Quelle douleur ce devait être ! Jéhovah ressent ce que nous ressentons. Quand nous souffrons, il souffre.

      20. Conformément à Romains 12:3, quelle opinion déplacée ne devons-​nous pas avoir de notre personne ?

      20 Aucun chrétien raisonnable ne trouvera prétexte à s’enorgueillir de ces marques d’amour et de considération que Dieu lui témoigne. L’apôtre Paul a écrit : « En vertu de la faveur imméritée qui m’a été donnée, je dis à chacun d’entre vous de ne pas penser de lui-​même plus qu’il ne faut penser ; mais de penser de manière équilibrée, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée » (Romains 12:3). Une autre traduction met : « De ne pas vous exagérer votre valeur, mais de rester dans les limites d’une juste appréciation » (Le Nouveau Testament, Edmond Stapfer). Bien au chaud dans l’amour de notre Père céleste, ayons donc le bon sens de nous rappeler que nous ne gagnons ni ne méritons cet amour (Luc 17:10).

      21. Quels mensonges sataniques nous faut-​il sans cesse repousser, et quelle vérité divine nous aidera à continuer d’apaiser notre cœur ?

      21 Tous, faisons notre possible pour rejeter en bloc les mensonges de Satan, notamment celui selon lequel nous ne valons rien ni ne méritons qu’on nous aime. Si la vie vous a appris que votre cas est trop désespéré pour que même Jéhovah vous aime, que vos belles œuvres sont trop insignifiantes pour que même ses yeux perçants les remarquent, ou que vos péchés sont trop grands pour que même la mort de son cher Fils les couvre, alors vous avez appris un mensonge. Rejetez résolument de tels mensonges ! Et continuez à apaiser votre cœur par la vérité divinement inspirée de ces paroles de Paul : « Je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni gouvernements, ni choses présentes ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu a pour nous et qui est en Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8:38, 39).

      a La Bible rattache fréquemment l’espérance de la résurrection à la mémoire de Jéhovah. Ainsi le fidèle Job a-​t-​il dit à Jéhovah : « Ah ! […] si tu me fixais un délai, pour te souvenir de moi ! » (Job 14:13). Jésus a évoqué la résurrection de « tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir », expression appropriée puisque Jéhovah se souvient parfaitement des morts qu’il a l’intention de ressusciter (Jean 5:28, 29, note).

      b Certaines traductions laissent entendre que celui qui touche aux serviteurs de Dieu touche, non pas à l’œil de Dieu, mais à celui d’Israël, voire à son propre œil. Cette faute est due à des scribes qui, jugeant ce passage irrespectueux, l’ont modifié. Ce faisant, ils ont estompé l’empathie de Jéhovah.

      Éléments de méditation

      • Psaume 139:1-24 Comment ces paroles qu’il inspira au roi David montrent-​elles que Jéhovah s’intéresse de près à chacun d’entre nous ?

      • Isaïe 43:3, 4, 10-13 Que pense Jéhovah de ses Témoins, et comment le montre-​t-​il concrètement ?

      • Romains 5:6-8 Qu’est-​ce qui nous assure que notre état de pécheurs n’empêche pas Jéhovah de nous aimer et de nous faire du bien ?

      • Jude 17-25 Comment rester dans l’amour de Dieu, et à quelles influences nous faut-​il résister pour cela ?

  • « La tendre compassion de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une femme regarde tendrement son bébé.

      CHAPITRE 25

      « La tendre compassion de Dieu »

      1-2. a) Comment une mère réagit-​elle naturellement aux pleurs de son bébé ? b) Quel sentiment est encore plus fort que la compassion d’une mère ?

      AU BEAU milieu de la nuit, un bébé se met à pleurer. Immédiatement, sa mère s’éveille. Depuis qu’il est né, elle a le sommeil léger. Et puis, elle a appris à interpréter ses pleurs ; elle sait s’il veut téter, être bercé ou recevoir quelque autre soin. Chaque fois, elle répond présent ! Son cœur ne peut rester indifférent aux besoins de son enfant.

      2 La compassion d’une mère pour le bébé qu’elle a porté dans son ventre est l’un des sentiments humains les plus tendres qui soient. Mais il n’est rien comparé à la tendre compassion de notre Dieu. Pour vous aider à vous rapprocher de Jéhovah, voyons ce qu’est la compassion et comment il la manifeste.

      Qu’est-​ce que la compassion ?

      3. Quelle idée le verbe hébreu traduit par « faire miséricorde » ou « avoir pitié » emporte-​t-​il ?

      3 Dans la Bible, la compassion s’apparente à la miséricorde. En hébreu et en grec, plusieurs mots expriment l’idée de tendre compassion. C’est le cas du verbe hébreu raḥam, souvent traduit par « faire miséricorde » ou « avoir pitié ». Un ouvrage de référence explique que raḥam « exprime un profond et tendre sentiment de compassion, tel celui qui s’éveille en nous lorsque nous voyons affaiblis ou souffrants ceux que nous aimons ou qui ont besoin de notre aide ». Ce verbe, que Jéhovah s’applique, est proche du nom traduit par « ventre » qui sert à désigner la « compassion d’une mèrea » (Exode 33:19 ; Jérémie 33:26).

      Une mère porte son bébé dans ses bras.

      ‘Une femme peut-​elle oublier l’enfant qu’elle a porté ?’

      4-5. Comment la Bible utilise-​t-​elle les sentiments d’une mère envers son bébé pour illustrer la compassion de Jéhovah ?

      4 La Bible évoque les sentiments d’une mère envers son bébé pour illustrer la compassion de Jéhovah. En Isaïe 49:15, nous lisons : « Une femme peut-​elle oublier son nourrisson ou ne pas ressentir de compassion [raḥam] pour le fils qu’elle a porté ? Même si ces femmes oubliaient, moi je ne t’oublierais jamais. » Cette image forte dit toute la compassion de Jéhovah pour ses serviteurs.

      5 Il est difficile, en effet, d’imaginer une mère oubliant de nourrir et de soigner son bébé. Petite créature sans défense, il a besoin jour et nuit de son attention et de son affection. La négligence maternelle existe néanmoins, particulièrement en nos « temps difficiles à supporter » marqués par l’absence d’« affection » (2 Timothée 3:1, 3). Mais « moi je ne t’oublierais jamais », déclare Jéhovah. Sa tendre compassion pour ses serviteurs n’est jamais prise en défaut. Elle éclipse le sentiment naturel le plus tendre que nous puissions concevoir, la compassion d’une mère pour son petit enfant. On ne s’étonnera donc pas qu’un commentateur ait écrit, concernant Isaïe 49:15 : « C’est l’une des manifestations les plus fortes, sinon la plus forte, de l’amour de Dieu dans l’Ancien Testament. »

      6. Comment la tendre compassion est-​elle perçue par plus d’un humain imparfait, mais que nous assure Jéhovah ?

      6 La tendre compassion est-​elle une marque de faiblesse ? Plus d’un humain imparfait a défendu cette thèse. Pour le philosophe Sénèque, contemporain de Jésus et grande figure intellectuelle de Rome, « la compassion est [un] état morbide ». Partisan du stoïcisme, il prônait un calme dénué de sentiment. Le sage, enseignait-​il, peut aider les malheureux, mais sans céder à la pitié, sous peine de perdre sa sérénité. Cette morale égocentrique excluait toute compassion sincère. Jéhovah est l’antipode de ce portrait ; il est, nous assure-​t-​il dans sa Parole, « très compatissant et miséricordieux » (Jacques 5:11, note). Du reste, comme nous allons le voir, la compassion n’est pas une faiblesse mais une qualité forte, essentielle. Considérons comment notre Père aimant la manifeste.

      Quand Jéhovah témoignait de la compassion à une nation

      7-8. Quelles souffrances les Israélites subissaient-​ils en Égypte, et comment Jéhovah a-​t-​il réagi ?

      7 La compassion de Jéhovah apparaît dans la manière dont il a traité la nation d’Israël. À la fin du 16e siècle avant notre ère, des millions d’Israélites sont retenus en esclavage en Égypte. Les Égyptiens ‘leur rendent la vie amère en leur imposant des travaux pénibles : fabrication de mortier d’argile et de briques’ (Exode 1:11, 14). Dans leur détresse, les Israélites implorent le secours de Jéhovah. Que ressent le Dieu de tendre compassion ?

      8 Il est profondément ému. « Vraiment, dit-​il, j’ai vu la détresse de mon peuple en Égypte, et j’ai entendu leur cri de plainte à cause de ceux qui les soumettent aux travaux forcés. Je connais bien leurs douleurs » (Exode 3:7). Jéhovah ne peut voir souffrir ses serviteurs ni entendre leurs appels à l’aide sans souffrir avec eux. Comme nous l’avons vu au chapitre 24, il éprouve de l’empathie, cette faculté de s’identifier à autrui. Et l’empathie est voisine de la compassion. Mais sa compassion ne se cantonne pas aux sentiments ; elle le pousse à agir. « Dans son amour et sa compassion, il les a rachetés », relate Isaïe 63:9. « Par sa main forte », Jéhovah libère les Israélites d’Égypte (Deutéronome 4:34). Puis il les nourrit miraculeusement pendant des années, avant de les faire entrer dans un pays fertile qui sera désormais le leur.

      9-10. a) Pourquoi Jéhovah a-​t-​il souvent délivré les Israélites après leur installation en Terre promise ? b) De quelle oppression Jéhovah a-​t-​il délivré Israël à l’époque de Jephté, et pourquoi l’a-​t-​il fait ?

      9 La compassion de Jéhovah ne s’arrête pas là. Une fois installés en Terre promise, les Israélites connaissent de nouveau la souffrance à cause de leurs incessantes infidélités. Chaque fois qu’ils reviennent à la raison et crient vers lui, Jéhovah les délivre. Pourquoi ? ‘Car il a pitié de son peuple’ (2 Chroniques 36:15 ; Juges 2:11-16).

      10 Transportons-​nous à l’époque de Jephté. Les Israélites s’étant mis à servir de faux dieux, depuis 18 ans Jéhovah laisse les Ammonites les opprimer. Enfin, les Israélites se repentent. La Bible raconte : « Ils firent disparaître du pays les dieux étrangers et ils servirent Jéhovah, si bien qu’il ne put supporter plus longtempsb qu’Israël souffre » (Juges 10:6-16). À présent que son peuple a manifesté un repentir sincère, Jéhovah ne peut supporter plus longtemps de le voir souffrir. Le Dieu de tendre compassion charge Jephté de délivrer Israël de ses ennemis (Juges 11:30-33).

      11. Que nous apprend sur la compassion la manière dont Jéhovah a traité les Israélites ?

      11 Que nous apprend sur la tendre compassion la manière dont Jéhovah a traité la nation d’Israël ? Tout d’abord, qu’elle ne consiste pas seulement à s’attrister, par sympathie, du malheur des autres. Rappelez-​vous la maman qui réagit aux pleurs de son bébé. De même, Jéhovah n’est pas sourd aux appels de son peuple. Sa tendre compassion le pousse à soulager ses souffrances. Par son comportement envers les Israélites, Jéhovah nous enseigne aussi que la compassion n’est pas faiblesse, puisqu’il a traduit ce tendre sentiment en actions énergiques et décisives. Mais Jéhovah ne témoigne-​t-​il de la compassion à ses serviteurs qu’au plan collectif ?

      La compassion de Jéhovah pour les individus

      12. Comment la Loi attestait-​elle la compassion de Jéhovah pour les individus ?

      12 La Loi que Dieu avait donnée à la nation d’Israël atteste sa compassion pour les individus. Prenez les pauvres. Conscient que des difficultés imprévues pouvaient plonger l’un des leurs dans la pauvreté, Jéhovah commandait expressément aux Israélites : « N’endurcis pas ton cœur et ne ferme pas ta main à ton frère pauvre. Tu devras lui donner généreusement et non à contrecœur, car à cause de cela Jéhovah ton Dieu bénira tout ce que tu fais et tout ce que tu entreprends » (Deutéronome 15:7, 10). Les Israélites avaient également instruction de ne pas moissonner complètement les lisières de leurs champs ni de ramasser ce qui restait, ces glanures étant réservées aux défavorisés (Lévitique 23:22 ; Ruth 2:2-7). Quand la nation appliquait ces lois pleines de sollicitude, les pauvres du pays n’avaient pas besoin de mendier leur nourriture. N’est-​ce pas une confirmation de la tendre compassion de Jéhovah ?

      13-14. a) Comment les paroles de David nous donnent-​elles l’assurance que Jéhovah se soucie de nous en tant qu’individus ? b) Montrez par un exemple que Jéhovah est proche de ceux qui ont le « cœur brisé » ou l’« esprit écrasé ».

      13 De nos jours également, notre Dieu d’amour se soucie de chacun individuellement. Aucune des souffrances que vous pouvez subir ne lui échappe, soyez-​en certain. David a écrit dans un psaume : « Les yeux de Jéhovah sont sur les justes et ses oreilles écoutent leur appel à l’aide. Jéhovah est proche de ceux qui ont le cœur brisé ; il sauve ceux qui sont découragés [ou : « ont l’esprit écrasé », note] » (Psaume 34:15, 18). De ceux-là, un commentateur dit qu’il est dans leur nature « d’avoir le cœur brisé et l’esprit contrit, de se sentir indignes et jetés à bas par le péché ; ils se tiennent en piètre estime et doutent de leurs mérites ». Peut-être s’imaginent-​ils que Jéhovah est loin, peut-être se croient-​ils trop insignifiants pour qu’il s’intéresse à eux, mais ils se trompent. Les paroles de David nous donnent l’assurance que Jéhovah n’abandonne pas ceux qui « se tiennent en piètre estime ». Notre Dieu compatissant sait que, dans ces moments-​là, nous avons plus que jamais besoin de lui, et il est près de nous.

      14 Voyez cette femme qui s’est précipitée à l’hôpital avec son fils de deux ans atteint d’une laryngite suffocante. Après examen, les médecins ont décidé de garder l’enfant jusqu’au lendemain. Où la mère a-​t-​elle passé la nuit ? Sur une chaise d’hôpital, au chevet du bébé. Son petit garçon était malade, et sa place était près de lui. Pouvons-​nous en attendre moins de la part de notre bon Père céleste ? Ne nous a-​t-​il pas faits à son image ? (Genèse 1:26). L’émouvant Psaume 34:18 nous assure que lorsque nous avons le « cœur brisé » ou l’« esprit écrasé », Jéhovah, en père débordant d’amour, « est proche » de nous, toujours compatissant et disposé à nous aider.

      15. Par quels moyens Jéhovah nous aide-​t-​il individuellement ?

      15 Comment nous aide-​t-​il individuellement ? Il ne supprime pas forcément la cause de nos souffrances. En revanche, il a prévu de nombreux moyens pour secourir ceux qui l’implorent. Sa Parole, la Bible, renferme des conseils pratiques d’une grande efficacité. Dans l’assemblée, il a placé des responsables spirituellement qualifiés qui s’efforcent de refléter sa compassion en soutenant leurs compagnons (Jacques 5:14, 15). Enfin, étant Celui ‘qui écoute la prière’, il donne « de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent » (Psaume 65:2 ; Luc 11:13). Cet esprit, en nous insufflant la « puissance qui dépasse la normale », peut nous permettre d’endurer jusqu’à ce que le royaume de Dieu fasse table rase de tous les problèmes (2 Corinthiens 4:7). Comment ne pas être reconnaissants à Jéhovah pour toutes ces dispositions ? Rappelons-​nous qu’elles sont des marques de sa tendre compassion.

      16. Comment Jéhovah a-​t-​il donné toute la mesure de sa compassion, et en quoi cette disposition nous concerne-​t-​elle individuellement ?

      16 C’est, bien sûr, en offrant comme rançon la personne qu’il avait de plus chère que Jéhovah a donné toute la mesure de sa compassion. Il a consenti à ce sacrifice par amour, afin de nous ouvrir la voie du salut. N’oublions pas que la rançon s’applique à nous individuellement. Le père de Jean le Baptiseur, Zacharie, avait prédit à juste titre qu’elle magnifierait la « tendre compassion » de Dieu (Luc 1:78).

      Quand Jéhovah refuse sa compassion

      17-19. a) Comment la Bible nous enseigne-​t-​elle que la compassion de Jéhovah n’est pas infinie ? b) Qu’est-​ce qui a épuisé la compassion de Jéhovah pour son peuple ?

      17 N’en déduisons pas que la compassion de Jéhovah soit infinie. La Bible montre, au contraire, qu’il la refuse à bon droit à qui s’oppose à ses voies justes (Hébreux 10:28). Voyons pourquoi en considérant de nouveau le cas de la nation d’Israël.

      18 Bien que Jéhovah ait délivré les Israélites de leurs ennemis à maintes reprises, sa compassion a fini par atteindre ses limites. Ils s’entêtaient à pratiquer l’idolâtrie, allant jusqu’à introduire leurs idoles immondes dans son temple (Ézéchiel 5:11 ; 8:17, 18). Par ailleurs, ils « ridiculisaient les messagers du vrai Dieu, ils méprisaient ses paroles et ils se moquaient de ses prophètes, jusqu’à ce que la fureur de Jéhovah contre son peuple monte, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun espoir de guérison pour eux » (2 Chroniques 36:16). Ayant atteint le stade où plus aucune compassion n’était raisonnablement

  • Il « est amour »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Les rayons du soleil passent à travers un nuage.

      PARTIE 4

      Il « est amour »

      Une qualité de Jéhovah domine sur toutes les autres : l’amour. Elle est aussi la plus attirante. En contemplant quelques facettes de ce joyau, nous comprendrons pourquoi la Bible dit que « Dieu est amour » (1 Jean 4:8).

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