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RepentanceÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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La Bible annotée fait ce commentaire : “ Se repentit [naḥam, regretter]. [...] Ce mot signifie seulement que l’homme ayant changé et ne répondant plus à sa destination assignée de Dieu, Dieu change aussi à son égard. ” Les principes justes de Dieu sont permanents, stables, immuables, exempts de toute variation (Ml 3:6 ; Jc 1:17). Aucune situation ne peut l’amener à changer d’avis sur ses principes, à s’en détourner ou à y renoncer. Toutefois, face à ces principes parfaits et à la façon dont Dieu les applique, l’attitude et les réactions de ses créatures intelligentes peuvent être bonnes ou mauvaises. Si elles sont bonnes, cela est agréable à Dieu ; si elles sont mauvaises, cela lui donne du regret. Qui plus est, l’attitude de l’individu peut changer, de bonne devenir mauvaise ou inversement, et puisque Dieu ne change pas ses principes au gré de ses créatures, son plaisir (et les bénédictions qui en découlent) peut en conséquence se muer en regret (et s’accompagner d’une discipline ou d’une punition), ou vice versa. Ses jugements et ses décisions sont donc dénués de tout caprice, de toute inconstance, légèreté et faute ; sa conduite n’est dès lors jamais inconséquente ou fantasque. — Éz 18:21-30 ; 33:7-20.
Un potier peut commencer à fabriquer un certain modèle de récipient, puis changer de style si le récipient est “ abîmé sous la main du potier ”. (Jr 18:3, 4.) Par cet exemple, Jéhovah illustre, non pas qu’il est comme un potier humain qui ‘ abîme sous sa main ’, mais plutôt qu’il a pouvoir sur les humains, pouvoir de modifier ses manières d’agir avec eux selon qu’ils réagissent favorablement ou non à sa justice et à sa miséricorde (voir Is 45:9 ; Rm 9:19-21). Il peut ainsi ‘ regretter le malheur qu’il avait pensé exécuter ’ sur une nation ou ‘ regretter le bien qu’il s’était dit qu’il ferait pour son bien à elle ’. (Jr 18:5-10.) Par conséquent, le fait est, non pas que Jéhovah, le Grand Potier, commette des erreurs, mais plutôt que l’“ argile ” humaine subit une “ métamorphose ” (changement de forme ou de composition) de sa condition de cœur, ce qui entraîne le regret, c’est-à-dire un changement de sentiment, de la part de Jéhovah.
Cela est vrai aussi bien de personnes que de nations, et le fait même que Jéhovah Dieu dise qu’il ‘ a du regret ’ à propos de certains de ses serviteurs, par exemple le roi Saül qui se détourna de la justice, montre que Dieu ne détermine pas d’avance l’avenir de ces individus (voir PRESCIENCE, PRÉDÉTERMINATION, PRÉDESTINATION). Si Dieu regretta que Saül ait dévié, cela ne signifie pas pour autant qu’en l’ayant choisi il avait fait erreur et devait regretter ce choix pour ce motif. Bien plutôt, Dieu éprouva du regret certainement parce que Saül, qui disposait du libre arbitre, n’avait pas fait bon usage de l’extraordinaire privilège ou chance que Dieu lui offrait, et parce que le changement de Saül obligeait Dieu à changer d’attitude envers lui. — 1S 15:10, 11, 26.
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RepentanceÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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De la même façon, Dieu peut ‘ avoir du regret ’ et ‘ revenir ’ de son intention d’infliger une punition si son avertissement provoque de la part des coupables un changement d’état d’esprit et de conduite (Dt 13:17 ; Ps 90:13). Ils reviennent à lui, et lui il ‘ revient ’ à eux (Za 8:3 ; Ml 3:7). Au lieu d’être ‘ attristé ’, il se réjouit à présent, car il ne prend pas plaisir à faire venir la mort sur les pécheurs (Lc 15:10 ; Éz 18:32). Bien qu’il ne déroge jamais à ses principes justes, Dieu offre son aide afin que les personnes puissent revenir à lui ; elles y sont encouragées. Avec bonté, il les invite à revenir, ‘ étendant ses mains ’ et disant par l’intermédiaire de ses représentants : “ Revenez, s’il vous plaît, [...] pour que je ne vous cause pas de malheur ” et : “ S’il vous plaît, ne faites pas cette chose détestable que je hais vraiment. ” (Is 65:1, 2 ; Jr 25:5, 6 ; 44:4, 5). Il accorde largement le temps de changer (Né 9:30 ; voir aussi Ré 2:20-23) et se montre patient, car “ il ne veut pas que qui que ce soit périsse, mais il veut que tous parviennent à la repentance ”. (2P 3:8, 9 ; Rm 2:4, 5.) Il lui est arrivé, dans sa bonté, de veiller à accompagner son message d’œuvres de puissance, ou miracles, qui attestaient que ses messagers étaient bien en mission divine et qui contribuaient à fortifier la foi des auditeurs (Ac 9:32-35). Quand son message ne suscite aucune réaction, il emploie la discipline ; il retire sa faveur et sa protection, permettant de la sorte que les individus non repentants subissent des privations, la famine, la souffrance de l’oppression par leurs ennemis. Cela peut les ramener à la raison, leur redonner la crainte salutaire de Dieu, ou leur faire comprendre que leur comportement était stupide et que leur échelle de valeurs était fausse. — 2Ch 33:10-13 ; Né 9:28, 29 ; Am 4:6-11.
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