Berthe, une Camerounaise, est veuve. Elle tient un petit étal de miando, de savoureux bâtonnets à base de manioc. “ Traditionnellement, les paquets de miando comptent 20 bâtons, dit-​elle. Certains commerçants ont l’habitude de n’en mettre que 17 ou 18. Personnellement, je ne veux pas gagner d’argent en trompant les clients. ”

Son affaire est-​elle florissante ? Pas toujours. Elle précise : “ Il m’arrive assez régulièrement de ne rien vendre de la journée. Alors, je vais voir les vendeurs de nourriture et je leur demande une assiette tout en disant que je n’ai encore rien vendu. Ils me servent parce qu’ils savent que je les paierai dès que j’aurai l’argent. C’est une question de confiance, qui se gagne avec le temps. ”

[Encadré/Illustration, page 9]

UNE BALANCE EXACTE

Moïse vend du poisson sur un marché de Douala, au Cameroun. Son étal est réputé. “ J’ai appelé ma petite boutique ‘ la Balance ’, dit-​il, car de tout le marché, ma balance est l’une des seules à ne pas être truquée ! Je sais que les clients testent régulièrement mon honnêteté. S’ils me demandent un kilo de poisson, je le leur donne. Ils trouvent toujours le moyen de faire peser leur sac ailleurs. Et là, les autres balances affichent toujours plus de un kilo ! Ils savent alors que je n’ai pas essayé de tricher. On me dit souvent : ‘ On vient chez toi parce que tu es honnête. ’ ”