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Ils grandissent dans la connaissance exacte de la véritéLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 10
Ils grandissent dans la connaissance exacte de la vérité
LES TÉMOINS DE JÉHOVAH n’ont pas cherché à introduire de nouvelles doctrines, un nouveau genre de culte, une nouvelle religion. Par contre, leur histoire moderne fait apparaître leurs efforts consciencieux pour enseigner le contenu de la Bible, la Parole de Dieu. C’est la Bible qui est le fondement de toutes leurs croyances et de leur mode de vie. Plutôt que de forger des croyances qui refléteraient les tendances permissives du monde actuel, ils cherchent à se conformer de toujours plus près aux enseignements bibliques et aux pratiques du christianisme du Ier siècle.
Au début des années 1870, Charles Russell et ses compagnons ont entrepris d’étudier la Bible très sérieusement. Force leur fut de constater que la chrétienté avait largement dévié des enseignements et des pratiques du christianisme primitif. Frère Russell n’a pas affirmé avoir été le premier à discerner cela, et il a reconnu franchement être redevable à d’autres personnes pour l’aide qu’elles lui avaient apportée durant ses premières années d’étude des Saintes Écritures. Il a parlé avec reconnaissance du bon travail que divers mouvements de la Réforme avaient accompli dans le but de faire davantage briller la lumière de la vérité. Il a cité par leurs noms des hommes qui étaient ses aînés de plusieurs années: Jonas Wendell, George Stetson, George Storrs et Nelson Barbour, lesquels ont personnellement et de différentes façons contribué à sa compréhension de la Parole de Dieua.
Il a également dit ceci: “Les doctrines que nous soutenons et qui, elles aussi, semblent si récentes, si neuves et si différentes, ont été déjà soutenues d’une certaine manière longtemps avant nous: L’élection, la grâce gratuite, le rétablissement de toutes choses, la justification, la sanctification, la glorification et la résurrection, par exemple.” Il n’était pas rare, toutefois, qu’un groupe religieux se distingue par une compréhension plus claire d’une vérité biblique, un autre groupe par une autre vérité, et ainsi de suite. Bien souvent, ces groupes n’arrivaient pas à progresser davantage parce qu’ils étaient empêtrés dans des doctrines et des credos imprégnés des croyances qui avaient eu cours dans la Babylone et dans l’Égypte antiques ou qui étaient empruntées aux philosophes grecs.
Mais quel groupe, avec l’aide de l’esprit de Dieu, reprendrait peu à peu dans son intégralité le “modèle des paroles salutaires” auxquelles les chrétiens du Ier siècle tenaient tant (2 Tim. 1:13)? De quels humains pourrait-on dire que leur sentier était “comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi”? (Prov. 4:18.) Qui effectuerait vraiment l’œuvre à propos de laquelle Jésus avait donné cet ordre: “Vous serez mes témoins (...) jusque dans la partie la plus lointaine de la terre”? Qui non seulement ferait des disciples, mais aussi ‘leur enseignerait à observer toutes les choses’ que Jésus avait commandées (Actes 1:8; Mat. 28:19, 20)? Le temps était-il proche où le Seigneur ferait apparaître nettement la distinction entre ces vrais chrétiens qu’il avait comparés à du blé, et les faux qu’il avait comparés à de la mauvaise herbe (en fait, une variété de mauvaise herbe qui, avant maturité, ressemble beaucoup au bléb) (Mat. 13:24-30, 36-43)? Qui s’avérerait être “l’esclave fidèle et avisé” auquel le Maître, Jésus Christ, durant sa présence en tant que Roi, confierait de nouvelles responsabilités en rapport avec l’œuvre prédite pour la conclusion du système de choses? — Mat. 24:3, 45-47.
Ils font briller la lumière
Jésus chargea ses disciples de porter à d’autres la lumière de la vérité divine qu’ils avaient reçue de lui. “Vous êtes la lumière du monde”, a-t-il dit. “Que votre lumière brille devant les hommes.” (Mat. 5:14-16; Actes 13:47). Charles Russell et ses compagnons ont compris qu’ils avaient l’obligation de faire briller leur lumière.
Croyaient-ils qu’ils avaient toutes les réponses, la pleine lumière de vérité? À cette question, frère Russell a répondu très explicitement: “Absolument pas; pas plus que nous ne les aurons avant le ‘jour parfait’.” (Prov. 4:18, Sa). Souvent, ils parlaient de leurs croyances bibliques comme de “la vérité présente”, non dans l’idée que la vérité par elle-même change, mais plutôt en pensant que la compréhension qu’ils en avaient était progressive.
Ces étudiants de la Bible sincères n’ont pas renoncé à l’idée qu’en matière de religion la vérité existe. Pour eux, Jéhovah était le “Dieu de vérité” et la Bible sa Parole de vérité (Ps. 31:5; Josué 21:45; Jean 17:17). Ils discernaient que beaucoup de choses leur échappaient encore, mais cela ne les empêchait pas d’affirmer avec conviction ce qu’ils avaient appris dans la Bible. Et lorsque des doctrines et des pratiques religieuses traditionnelles étaient en contradiction avec ce qu’ils trouvaient clairement énoncé dans la Parole inspirée de Dieu, alors à l’exemple de Jésus Christ ils dévoilaient le mensonge, même si cela leur attirait les moqueries et la haine du clergé. — Mat. 15:3-9.
Pour que d’autres profitent de cette nourriture spirituelle, Charles Russell a fait paraître, en juillet 1879, le périodique Le Phare de la Tour de Sion et Messager de la Présence de Christ.
La Bible: vraiment la Parole de Dieu
Si Charles Russell avait confiance en la Bible, ce n’était pas pour accepter un point de vue ayant cours à l’époque. Au contraire, le courant de pensée plutôt en vogue à ce moment-là était la haute critique, dont les tenants mettaient en question la fiabilité du récit biblique.
Dans sa jeunesse, Charles Russell avait été un membre actif de l’Église congrégationaliste, mais l’aberration des dogmes traditionnels l’avait rendu sceptique. En constatant que ce qu’on lui avait enseigné ne pouvait guère être défendu avec la Bible, il a cessé de croire en ces dogmes religieux et, du même coup, en la Bible. Par la suite, il a exploré les grandes religions orientales, qui ne lui ont rien apporté non plus. Puis il a commencé à se demander si ce n’était pas la Bible qui était mal représentée par les credos de la chrétienté. Encouragé par ce qu’il a entendu un soir à une réunion adventiste, il a commencé une étude systématique des Écritures. Ce qui s’est alors dévoilé devant lui, c’était la Parole inspirée de Dieu.
Peu à peu, il s’est émerveillé de découvrir l’harmonie de la Bible: harmonie interne, mais aussi avec la personnalité de Celui qu’elle présente comme son divin Auteur. Pour faire bénéficier autrui de ses découvertes, il a par la suite écrit le livre Le divin Plan des Âges, qui a été publié en 1886. Dans ce livre, il menait entre autres choses une grande réflexion sur le thème “La Bible: Révélation divine vue à la lumière de la raison”. À la fin du chapitre, il affirmait sans équivoque: “La profondeur, la puissance, la sagesse et l’étendue du témoignage de la Bible nous convainquent que ce n’est pas l’homme, mais le Dieu Tout-Puissant qui est l’auteur de ces plans et de ces révélations.”
La confiance en la Bible tout entière considérée comme la Parole de Dieu est toujours une pierre d’angle des croyances des Témoins de Jéhovah à notre époque. Dans le monde entier, ils possèdent des auxiliaires d’étude qui leur permettent d’examiner personnellement les preuves de son inspiration. Leurs périodiques contiennent souvent des articles sur le thème de l’inspiration de la Bible. En 1969, ils ont publié le livre La Bible est-elle vraiment la Parole de Dieu? Vingt ans plus tard, le livre La Bible: Parole de Dieu ou des hommes? jetait un nouveau regard sur le sujet de l’authenticité de la Bible, apportait de nouvelles preuves et tirait la même conclusion: La Bible est vraiment la Parole inspirée de Dieu. Un autre de leurs livres, imprimé en 1963 et mis à jour en 1990 (pour l’édition anglaise), s’intitule “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile”. On trouve encore des éléments à ce sujet dans leur encyclopédie biblique publiée en anglais en 1988, intitulée La perspicacité grâce aux Écritures.
En étudiant ces écrits, individuellement ou dans leur congrégation, les Témoins de Jéhovah ont acquis la conviction que Dieu lui-même a dirigé par son esprit la rédaction de la Bible, même si ce sont une quarantaine d’humains, sur une période de 16 siècles, qui ont été employés pour consigner ce qui constitue ses 66 livres. L’apôtre Paul a écrit en effet: “Toute Écriture est inspirée de Dieu.” (2 Tim. 3:16; 2 Pierre 1:20, 21). Cette conviction est un élément puissant dans la vie des Témoins de Jéhovah. Un journal anglais a dit à ce sujet: “Toutes les actions des Témoins sont motivées par une raison biblique. En fait, leur unique doctrine fondamentale est de reconnaître que la Bible est (...) véridique.”
Ils apprennent à connaître le vrai Dieu
Il n’a pas fallu longtemps à frère Russell et à ses compagnons, à mesure qu’ils étudiaient les Écritures, pour constater que le Dieu dépeint dans la Bible n’est pas le Dieu de la chrétienté. Voilà qui était important, car, comme Jésus l’a dit, l’espérance de vie éternelle des gens dépend de leur connaissance du seul vrai Dieu et de celui qu’il a envoyé, son principal Instrument de salut (Jean 17:3; Héb. 2:10). Charles Russell et le groupe qui étudiait la Bible avec lui ont discerné que la justice de Dieu est en parfait équilibre avec sa sagesse, son amour et sa puissance, et que ces attributs se retrouvent dans toutes ses œuvres. S’appuyant sur la connaissance qu’ils avaient alors du dessein de Dieu, ils ont expliqué pourquoi Dieu permet le mal et ont inclus cette explication dans un livre de 162 pages intitulé Food for Thinking Christians (Nourriture pour les chrétiens réfléchis), une de leurs toutes premières publications et une des plus diffusées, parue au début comme une édition spéciale de La Tour de Garde en septembre 1881.
Leur étude de la Parole de Dieu leur a permis de comprendre que le Créateur a un nom personnel et qu’il donne aux humains la possibilité de le connaître et de nouer des relations étroites avec lui (1 Chron. 28:9; És. 55:6; Jacq. 4:8). La Tour de Garde d’octobre-novembre 1881 (en anglais) faisait cette remarque: “Le nom JÉHOVAH ne s’applique à nul autre qu’à l’Être suprême, notre Père, celui que Jésus appela Père et Dieu.” — Ps. 83:18; Jean 20:17.
L’année suivante, à la question “Affirmez-vous que la Bible n’enseigne pas qu’il y a trois personnes en un seul Dieu?”, ces Étudiants de la Bible ont donné la réponse ci-après: “Oui: Au contraire, elle nous dit qu’il y a un seul Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ de qui sont toutes choses (ou qui a créé toutes choses). Nous croyons donc en un seul Dieu et Père ainsi qu’en un seul Seigneur, Jésus Christ. (...) Mais ils forment deux personnes, et non une. Ils sont un simplement dans le sens qu’ils sont unis. Nous croyons aussi en un esprit de Dieu. (...) Mais il n’est pas plus une personne que ne le sont l’esprit des démons et l’esprit du monde ou l’esprit de l’antichrist.” — La Tour de Garde, juin 1882 (en anglais); Jean 17:20-22.
Ils attachent une grande valeur au nom de Dieu
Peu à peu, les Étudiants de la Bible ont ouvert les yeux sur l’importance que les Écritures inspirées donnent au nom personnel de Dieu. Dans les traductions anglaises, telles que la Bible catholique de Douay et la Bible protestante du roi Jacques, ce nom avait toujours été dissimulé, comme il l’a été plus tard, au XXe siècle, dans des traductions en de nombreuses langues. Mais beaucoup de traductions, ainsi que des ouvrages de référence sur la Bible, confirmaient que le nom Jéhovah figure des milliers de fois dans le texte en langue originale, soit bien plus souvent qu’aucun autre nom, et plus souvent que des titres comme Dieu et Seigneur, toutes occurrences confondues. Ces Étudiants de la Bible étant “un peuple pour son nom”, ils ont attaché de plus en plus de valeur au nom divin (Actes 15:14). Dans La Tour de Garde du 1er janvier 1926 en anglais (mars 1926 en français), ils ont soulevé une question sur laquelle, à leur avis, tout le monde devait se prononcer, savoir: “Qui honorera Jéhovah?”
S’ils mettaient l’accent sur le nom de Dieu, ce n’était pas simplement une question de connaissance religieuse. Comme ils l’ont expliqué dans le livre Prophétie (publié en anglais en 1929), la question suprême sur laquelle doivent se prononcer toutes les créatures intelligentes a trait au nom et à la parole de Jéhovah Dieu. Les Témoins de Jéhovah insistent sur ce point: la Bible montre que tout le monde doit connaître le nom de Dieu et le tenir pour sacré (Mat. 6:9; Ézéch. 39:7). Ce nom doit être lavé de tout l’opprobre qui a été jeté sur lui, non seulement par ceux qui ont défié ouvertement Jéhovah, mais aussi par ceux qui ont donné de lui une fausse image par leurs doctrines et leurs actes (Ézéch. 38:23; Rom. 2:24). S’appuyant sur les Écritures, les Témoins reconnaissent que le bonheur de tout l’univers et de ses habitants dépend de la sanctification du nom de Jéhovah.
Ils comprennent qu’avant l’intervention de Jéhovah pour détruire les méchants, ses témoins ont le devoir et l’honneur de dire à autrui la vérité à son sujet. C’est ce que font les Témoins de Jéhovah depuis un certain temps par la terre entière. Ils assument cette responsabilité avec tant de zèle que partout dans le monde celui qui emploie communément le nom Jéhovah est aussitôt assimilé à un Témoin de Jéhovah.
Ils dévoilent la fausseté de la Trinité
Agissant en témoins de Jéhovah, Charles Russell et ses compagnons ressentaient vivement qu’ils avaient la responsabilité de dévoiler les enseignements qui dénaturaient Dieu, et ce afin d’aider les gens qui aimaient la vérité à comprendre que ces enseignements n’étaient pas fondés sur la Bible. S’ils n’ont pas été les premiers à discerner que la Trinité n’est pas bibliquec, ils ont par contre discerné que pour être de fidèles serviteurs de Dieu ils avaient la responsabilité de divulguer la vérité à ce sujet. Courageusement, pour le bien de tous ceux qui aiment la vérité, ils ont divulgué les origines païennes de cette doctrine pivot de la chrétienté.
La Tour de Garde de juin 1882 (en anglais) déclarait: “Beaucoup de philosophes païens constatant qu’il serait opportun d’embrasser la religion montante [une forme apostate du christianisme qui avait l’aval des empereurs romains au IVe siècle de n. è.] se sont mis à lui paver un chemin plus facile en essayant de découvrir des correspondances entre le christianisme et le paganisme, et ainsi de fusionner les deux. Ils n’ont que trop bien réussi. (...) Tout comme la vieille théologie avait quantité de dieux principaux avec quantité de demi-dieux des deux sexes, les pagano-chrétiens (si l’on peut dire) se sont mis à en refaire la liste pour la nouvelle théologie. C’est pourquoi à cette époque a été inventée la doctrine de trois Dieux — Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint-Esprit.”
Certains ecclésiastiques s’étaient efforcés de donner une couleur biblique à leur enseignement en citant des textes comme 1 Jean 5:7. Mais frère Russell a montré, preuves à l’appui, que les biblistes savaient très bien qu’une partie de ce texte était une interpolation, une insertion apocryphe faite par un scribe pour soutenir un enseignement que l’on ne trouve pas dans les Écritures. D’autres défenseurs de la Trinité invoquaient Jean 1:1, mais La Tour de Garde a analysé le contenu et le contexte de ce verset pour montrer qu’il n’étayait absolument pas la croyance en la Trinité. En harmonie avec cela, dans son numéro de juillet 1883 (en anglais), La Tour de Garde disait: “Si l’on avait accordé plus d’importance à l’étude de la Bible qu’à celle des écrits ecclésiastiques, le sujet aurait été plus clair pour tous. La doctrine de la trinité est tout à fait contraire à l’Écriture.”
Frère Russell a montré franchement qu’il était insensé d’affirmer croire en la Bible tout en enseignant une doctrine comme celle de la Trinité, qui est en contradiction avec la Bible. Ainsi, il a écrit: “Dans quel fouillis de contradictions et de confusion se trouvent ceux qui disent que Jésus et le Père sont un seul Dieu! Cela voudrait dire que notre Seigneur Jésus a joué les hypocrites quand il était sur terre, qu’il a seulement fait semblant de s’adresser à Dieu dans la prière, puisque lui-même était aussi ce Dieu. (...) En outre, le Père étant immortel depuis toujours, il ne pouvait pas mourir. Comment, dans ce cas, Jésus a-t-il pu mourir? Si Jésus n’est pas mort, les apôtres sont tous des faux témoins lorsqu’ils annoncent sa mort et sa résurrection. Pourtant, les Écritures déclarent qu’il est bel et bien mortd.”
Ainsi, très tôt dans leur histoire contemporaine, les Témoins de Jéhovah ont fermement rejeté le dogme de la Trinité propre à la chrétienté, lui préférant l’enseignement de la Bible elle-même, enseignement qui est à la fois logique et réconfortante. L’œuvre qu’ils ont entreprise pour divulguer ces vérités et pour donner au monde entier l’occasion de les entendre a pris une ampleur inégalée jusqu’à ce jour par une personne ou un groupe quelconque.
Quelle est la condition des morts?
Depuis sa jeunesse, une question préoccupait beaucoup Charles Russell: Quel est l’avenir des gens qui n’ont pas accepté les dispositions divines pour le salut? Enfant, pensant que les ecclésiastiques enseignaient la Parole de Dieu, il croyait à l’enfer de feu. Il lui était arrivé de sortir la nuit pour écrire à la craie des textes bibliques à des endroits bien en vue afin que les passants se rendant à leur travail soient avertis et soient sauvés de cet horrible sort, de ces tourments éternels.
Plus tard, après avoir vu par lui-même ce que la Bible enseigne en réalité, il aurait dit, selon un de ses compagnons: “Si la Bible enseigne vraiment que les supplices éternels sont le destin de tous sauf des saints, il faut le prêcher, oui, le crier sur tous les toits, et ce à longueur de semaines, de jours, d’heures; par contre, si elle n’enseigne pas cela, il faut le faire savoir, et ôter cette infâme tache qui déshonore le saint nom de Dieu.”
Très tôt dans son étude de la Bible, Charles Russell a discerné que l’enfer n’est pas un lieu de tourments pour les âmes après la mort. En cela, il a très probablement été aidé par George Storrs, l’éditeur du Bible Examiner (Le scrutateur de la Bible), dont il a parlé avec une vive reconnaissance dans ses articles, et qui, pour sa part, a beaucoup écrit sur la condition des morts telle qu’il la concevait à partir de la Bible.
Et au sujet de l’âme? Les Étudiants de la Bible soutenaient-ils la croyance selon laquelle l’âme est une partie spirituelle de l’être humain, et qui continue à vivre après la mort du corps? Non; bien au contraire, en 1903, La Tour de Garde déclarait: “Remarquons-le bien: la leçon n’est pas que l’homme a une âme, mais que l’homme est une âme, un être. Prenons une illustration dans la nature, avec l’air que nous respirons: il est composé d’oxygène et d’azote, ni l’un ni l’autre n’étant l’atmosphère, ou l’air; par contre, la combinaison des deux gaz, dans les bonnes proportions chimiques, forme l’atmosphère. Il en va de même pour l’âme. Dieu nous parle en partant de ce point de vue, à savoir que chacun de nous est une âme. Il ne s’adresse pas à notre corps ni à notre souffle de vie, mais il s’adresse à nous en tant qu’êtres intelligents, ou âmes. Lorsqu’il prononça la peine sanctionnant la violation de sa loi, il ne s’est pas adressé en particulier au corps d’Adam, mais à l’homme, à l’âme, à l’être intelligent: ‘Tu!’ ‘Le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.’ ‘L’âme qui pèche — elle, elle mourra.’ — Gen. 2:17; Ézéch. 18:20.” Voilà qui était en harmonie avec ce que La Tour de Garde avait affirmé dès avril 1881f.
Mais alors, comment est née la croyance en l’immortalité inhérente à l’âme humaine? Qui en a été l’auteur? Après avoir soigneusement consulté la Bible et l’histoire religieuse, frère Russell a écrit dans La Tour de Garde du 15 avril 1894 (en anglais): “Il apparaît qu’elle n’est pas venue de la Bible. (...) La Bible déclare très nettement que l’homme est mortel, qu’il lui est possible de mourir. (...) En parcourant attentivement les pages de l’Histoire, on découvre que la doctrine de l’immortalité humaine est l’essence de toutes les religions païennes, alors qu’elle n’est pas enseignée par les témoins de Dieu inspirés. (...) Il n’est donc pas vrai que Socrate et Platon ont été les premiers à enseigner cette doctrine: elle a été enseignée avant par un autre personnage, quelqu’un d’encore plus capable. (...) La première fois que l’on rencontre ce faux enseignement, c’est dans la plus vieille histoire connue de l’homme, dans la Bible. Le faux enseignant, c’était Satang.”
L’enfer ‘arrosé’
Frère Russell désirait tant ôter du nom de Dieu l’infâme tache laissée par l’enseignement des tourments éternels dans un enfer de feu qu’il a écrit un tract ayant pour titre “Les Écritures enseignent-elles que les tourments éternels sont le salaire du péché?” (The Old Theology [Cahiers trimestriels de théologie ancienne], 1889). On y lisait:
“La théorie des tourments éternels a une origine païenne, à cela près qu’enseignée par les païens elle n’était pas la doctrine impitoyable qu’elle est devenue par la suite, en s’intégrant peu à peu dans le pseudo-christianisme quand celui-ci, au IIe siècle, a absorbé les philosophies païennes. Il ne restait plus à la grande apostasie qu’à agrémenter la philosophie païenne des détails horribles auxquels tant de gens croient aujourd’hui, à les peindre sur les murs des églises, comme on l’a vu en Europe, à les écrire dans leurs credos et leurs cantiques, et à pervertir la Parole de Dieu de façon à donner un semblant d’aval divin à ce blasphème déshonorant pour Dieu. En conséquence, la crédulité d’aujourd’hui reçoit cette théorie en legs, non du Seigneur, ni des apôtres, ni des prophètes, mais de l’esprit de compromis qui a sacrifié la vérité ainsi que la raison et a honteusement perverti les doctrines du christianisme par ambition impie et soif du pouvoir, de la richesse et du nombre. Les tourments éternels comme châtiment du péché étaient une notion inconnue des patriarches du passé; ils étaient inconnus des prophètes de l’ère juive; inconnus du Seigneur et des apôtres; pourtant, ils constituent la doctrine majeure du pseudo-christianisme depuis la grande apostasie — et, depuis lors, c’est par ce fléau que les gens crédules, les ignorants et les superstitieux du monde sont tenus dans une obéissance servile jusqu’à la tyrannie. Rome décrétait les tourments éternels contre tous ceux qui résistaient à son autorité ou en faisaient fi, et, pour autant qu’elle en avait le pouvoir, elle commençait à les leur faire subir dans la vie présente.”
Frère Russell se disait bien que la majorité des gens sensés ne croyaient pas vraiment à la doctrine de l’enfer de feu. Mais, selon la remarque qu’il a faite en 1896 dans la brochure L’Enfer: ce que dit l’Écriture sainte au sujet de “l’Enfer”, “comme ils supposent que la Bible l’enseigne, chaque pas qu’ils font dans la compréhension et l’amour fraternel (...) est pour beaucoup un pas qui les éloigne de la Parole de Dieu, qu’ils jugent à tort responsable de cet enseignement”.
Pour faire revenir ces personnes réfléchies à la Parole de Dieu, frère Russell a reproduit dans cette brochure tous les textes de la King James Version (Bible du roi Jacques) dans lesquels on trouvait le mot enfer, pour que les lecteurs en voient bien le contenu, puis il a déclaré: “Dieu soit béni, nous n’y trouvons aucun lieu de tortures éternelles, tel que bien des confessions de foi, des cantiques et des sermons chrétiens l’enseignent à tort. Cependant, nous y trouvons un ‘enfer’, sheʼôl, haïdês, auquel toute la race humaine est condamnée, à cause du péché d’Adam, et duquel tous les humains ont été rachetés par la mort de notre Seigneur; ce lieu est la tombe, la mort. Nous y trouvons un autre ‘enfer’ (géhénna, la seconde mort, la destruction complète), qui nous est présenté comme le châtiment final de tous ceux qui, après avoir été rachetés, amenés à une connaissance complète de la vérité et rendus tout à fait capables d’y obéir, auront préféré la mort, en choisissant de s’opposer à Dieu et à sa justice. Et nos cœurs disent: Amen. Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations! Seigneur, qui ne te craindrait, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée.” — Rév. 15:3, 4.
Ce que Charles Russell enseignait irritait et embarrassait le clergé de la chrétienté. En 1903, on lui a proposé d’en débattre en public. La question de la condition des morts a été au nombre des questions soulevées dans les débats qui ont eu lieu entre Charles Russell et E. Eaton, le porte-parole d’une alliance officieuse de pasteurs protestants de l’ouest de la Pennsylvanie.
Au cours de ces débats, frère Russell a fermement maintenu que “la mort est la mort, et que nos chers disparus sont réellement morts, qu’ils ne sont vivants ni avec les anges ni avec les démons dans un lieu de désespoir”. À l’appui, il a cité des textes bibliques comme Ecclésiaste 9:5, 10; Romains 5:12; 6:23; et Genèse 2:17. Il a dit également: “Ces textes sont en totale harmonie avec ce que vous ou moi, ou toute autre personne au monde saine d’esprit et logique, admettrait être la personnalité raisonnable et véritable de notre Dieu. Qu’est-il dit de notre Père céleste? Qu’il est juste, qu’il est sage, qu’il est amour, qu’il est puissant. Tous les chrétiens reconnaîtront que ces attributs sont ceux de la personnalité de Dieu. Si tel est le cas, est-il raisonnable de dire que l’on peut concevoir un Dieu à la fois juste et capable de punir une créature de sa main pour toute l’éternité, quel qu’ait été son péché? Je ne suis pas un défenseur du péché; moi-même, je ne vis pas dans le péché, et je ne prêche jamais le péché. (...) Mais je vous dis que tous ces gens autour de nous dont notre frère [M. Eaton] dit qu’ils polluent l’air de leurs blasphèmes contre Dieu et le saint nom de Jésus Christ sont des gens auxquels on a enseigné cette doctrine des tourments éternels. Et tous les assassins, les voleurs et les malfaiteurs qui remplissent les prisons, tous ont appris cette doctrine. (...) Ce sont de mauvaises doctrines; elles font depuis longtemps du tort au monde; elles ne font pas du tout partie de l’enseignement du Seigneur, et l’obscurantisme de l’âge des ténèbres ne s’est pas encore dissipé de devant les yeux de notre cher frère.”
On raconte qu’après le débat un ecclésiastique qui y avait assisté a dit à Charles Russell: “Je suis content de vous voir arroser l’enfer pour en éteindre les flammes.”
Pour faire davantage connaître la vérité sur la condition des morts, frère Russell a tenu, de 1905 à 1907, plusieurs assemblées d’un jour durant lesquelles il donnait le discours public “Voyage en enfer, aller et retour. Qui s’y trouve? Espoir de retour pour beaucoup”. Le titre éveillait la curiosité, et il a beaucoup attiré l’attention. Aux États-Unis et au Canada, dans les grandes villes comme dans les petites, ce discours a fait salle comble.
Parmi ceux qui ont été profondément touchés par ce que la Bible dit de la condition des morts, il y a eu aux États-Unis un étudiant de l’université de Cincinnati (Ohio) qui voulait devenir pasteur presbytérien. En 1913, il a reçu de son frère la brochure Où sont les morts? écrite par John Edgar, un Étudiant de la Bible qui était également médecin en Écosse. L’étudiant en question se nommait Frederick Franz. Après avoir lu la brochure avec attention, il a déclaré fermement: “C’est la vérité.” Sans hésitation, il a changé d’objectifs et s’est engagé dans le ministère à plein temps comme évangélisateur-colporteur. En 1920, il s’est joint aux volontaires servant au siège de la Société Watch Tower. De nombreuses années plus tard, il est devenu membre du Collège central des Témoins de Jéhovah et, par la suite, président de la Société Watch Tower.
Le sacrifice rédempteur de Jésus Christ
En 1872, dans le cadre de son examen des Écritures, frère Russell, avec ses compagnons, a étudié de plus près le sujet du rétablissement, relativement à la rançon fournie par Jésus Christ (Actes 3:21). Quelle joie pour lui de lire en Hébreux 2:9 que ‘Jésus Christ, par la grâce de Dieu, souffrit la mort pour tous’! Cela ne l’a pas amené à croire au salut universel, car il savait, toujours selon les Écritures, que l’on doit exercer la foi en Jésus Christ pour être sauvé (Actes 4:12; 16:31). Mais il a commencé à entrevoir — sans en mesurer sur-le-champ toute la portée — quelle merveilleuse possibilité le sacrifice rédempteur de Jésus Christ offrait aux humains. Ce sacrifice leur permettait d’obtenir ce qu’Adam avait perdu, leur donnait l’espérance de la vie éternelle dans la perfection humaine. Frère Russell n’a pas été insensible au sujet; il a discerné la signification profonde de la rançon et l’a vigoureusement soutenue, même quand des proches collaborateurs ont laissé des idées philosophiques corrompre leur raisonnement.
Vers le milieu de l’année 1878, frère Russell était, depuis près d’un an et demi, rédacteur adjoint de la revue Herald of the Morning (Messager du matin), dont Nelson Barbour était le rédacteur en chef. Mais quand, dans le numéro d’août 1878 de leur revue, Nelson Barbour a déprécié l’enseignement biblique de la rançon, Charles Russell a réagi en défendant énergiquement cette vérité essentielle de la Bible.
Sous le titre “La Rédemption”, Nelson Barbour avait montré, par un exemple, ce qu’il pensait de cet enseignement en ces termes: “Je dis à mon garçon, ou à l’un des employés de maison: si Jacques mord sa sœur, vous attrapez une mouche, vous lui transpercez le corps d’une épingle et la clouez au mur, et je pardonnerai à Jacques. Voilà qui illustre la doctrine de la substitution.” Bien qu’affirmant croire à la rançon, Nelson Barbour a qualifié de “non biblique et [d’]outrageante pour toutes nos conceptions de la justiceh” l’idée que le Christ ait par sa mort acquitté la peine du péché pour les descendants d’Adam.
Dans le numéro suivant du Herald of the Morning (septembre 1878), frère Russell a émis de sérieuses réserves sur ce que Nelson Barbour avait écrit. Il a analysé ce que les Écritures disent en réalité et leur compatibilité avec “la perfection de la justice [de Dieu], et finalement sa grande miséricorde et son grand amour” exprimés par le moyen de la rançon (1 Cor. 15:3; 2 Cor. 5:18, 19; 1 Pierre 2:24; 3:18; 1 Jean 2:2). Au printemps suivant, après maints efforts pour aider Nelson Barbour à voir les choses comme la Bible les voit, Charles Russell a retiré tout soutien au Herald; dès le numéro de juin 1879, son nom n’a plus figuré comme rédacteur adjoint de la revue. Sa prise de position courageuse et intransigeante en rapport avec cet enseignement biblique essentiel a eu des conséquences d’une grande portée.
Tout au long de leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah se sont immanquablement faits les défenseurs de l’enseignement biblique de la rançon. Le tout premier numéro de La Tour de Garde (juillet 1879, en anglais) précisait bien que “le mérite auprès de Dieu repose (...) sur le sacrifice parfait du Christ”. En 1919, lors d’une assemblée organisée à Cedar Point (Ohio) par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, le programme comportait en grosses lettres les mots “Bienvenue à vous tous qui croyez au grand sacrifice rédempteur”. Aujourd’hui encore, la première page intérieure de La Tour de Garde attire l’attention sur la rançon, disant à propos du but du périodique: “Il encourage ses lecteurs à croire en Jésus Christ — le Roi régnant établi par Dieu —, celui qui, en versant son sang, a ouvert à l’humanité le chemin de la vie éternelle.”
Ils allaient de l’avant, affranchis des credos
La claire compréhension de la Parole de Dieu n’est pas venue tout d’un coup. Bien des fois, les Étudiants de la Bible ont saisi un détail de la trame de la vérité, sans en voir encore l’image complète. Mais ils étaient désireux d’apprendre. Ils ne s’enfermaient pas dans des credos; ils allaient de l’avant. Ce qu’ils apprenaient, ils le communiquaient à autrui. Ils ne s’attribuaient pas le mérite de ce qu’ils enseignaient; ils cherchaient à être “enseignés par Jéhovah”. (Jean 6:45.) Et ils en sont venus à discerner que Jéhovah donne la possibilité de comprendre les détails de son dessein au moment et de la façon qu’il a décidés. — Dan. 12:9; voir Jean 16:12, 13.
Quand on apprend des choses nouvelles, on est amené à réviser son point de vue. Pour admettre ses erreurs et opérer d’utiles changements, il faut de l’humilité. Cette qualité et ses fruits ont de la valeur aux yeux de Jéhovah, et plaisent beaucoup à ceux qui aiment la vérité (Soph. 3:12). Par contre, l’humilité est tournée en ridicule par ceux qui tirent fierté de credos qui n’ont pas changé depuis de nombreux siècles alors qu’ils ont été formulés par des hommes imparfaits.
La manière du retour du Seigneur
Ce fut vers le milieu des années 1870 que frère Russell et ceux qui scrutaient assidûment les Écritures avec lui ont compris que le Seigneur, à son retour, serait invisible à l’œil humain. — Jean 14:3, 19.
Par la suite, frère Russell a dit: “Nous étions navrés de l’erreur des adventistes, qui attendaient le Christ dans la chair et enseignaient que le monde et ses habitants, à l’exception d’eux-mêmes, seraient consumés en 1873 ou en 1874; eux dont le calcul des dates, les déceptions et les idées généralement sommaires sur le but et la manière de sa venue ont quelque peu attiré la honte sur nous et sur tous ceux qui languissaient après son Royaume à venir et qui l’annonçaient. Il y a tellement d’idées fausses au sujet tant du but que de la manière du retour du Seigneur que cela m’a amené à écrire une brochure, ‘The Object and Manner of Our Lord’s Return’ [Le but et la manière du retour de notre Seigneur].” Cette brochure a été publiée en 1877. Charles Russell l’a fait imprimer et diffuser à quelque 50 000 exemplaires.
Dans cette brochure, il écrivait: “Nous croyons que les Écritures enseignent ceci: lorsqu’il viendra et pendant un temps après sa venue, il restera invisible; ensuite il se manifestera ou se montrera lui-même en exécutant des jugements et sous diverses formes, de sorte que ‘tout œil le verra’.” À l’appui, il commentait des textes comme Actes 1:11 (‘il viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel’, c’est-à-dire sans être vu du monde) et Jean 14:19 (“encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus”). Frère Russell se référait aussi à l’Emphatic Diaglott (Bible publiée dans sa forme complète en 1864 avec une traduction anglaise interlinéaire mot à mot), selon laquelle l’expression grecque parousia signifiait “présence”. En analysant l’emploi biblique de ce terme, Charles Russell expliquait dans sa brochure: “Le mot grec généralement employé pour parler du second avènement — parousia, souvent traduit par venue — signifie invariablement présence en personne, le fait d’être arrivé, et ne signifie jamais être en train de venir, sens dans lequel nous employons le mot venue.”
Parlant du but de la présence du Christ, Charles Russell a bien précisé que ce n’était pas quelque chose qui s’accomplirait en l’espace d’un instant. “Le deuxième avènement, a-t-il écrit, comme le premier, couvre une période de temps, et n’est pas l’affaire d’un instant.” Au cours de cette période, a-t-il écrit, les membres du “petit troupeau” recevraient leur récompense avec le Seigneur comme cohéritiers dans son Royaume; d’autres, peut-être des milliards, se verraient offrir la possibilité de vivre, parfaits, sur une terre qui aurait retrouvé sa magnificence édénique. — Luc 12:32.
En quelques années seulement, en poussant plus loin son étude des Écritures, Charles Russell a compris que le Christ ne ferait pas que revenir invisiblement, mais aussi qu’il resterait invisible, même quand il manifesterait sa présence par l’exécution du jugement sur les méchants.
En 1876, par la lecture d’un numéro du Herald of the Morning, Charles Russell avait appris l’existence d’un autre groupe de gens qui croyaient alors que le retour du Christ serait invisible et qui associaient ce retour à des bénédictions pour toutes les familles de la terre. Par M. Barbour, rédacteur en chef de ce journal, Charles Russell avait été persuadé que la présence invisible du Christ avait commencé en 1874i. Par la suite, il a attiré l’attention sur ce fait par le sous-titre “Messager de la Présence de Christ” qui figurait sur la couverture de La Tour de Garde.
Cette compréhension, à savoir que la présence du Christ était invisible, est devenue un fondement important sur lequel allait être bâtie l’explication de nombreuses prophéties bibliques. Les Étudiants de la Bible de cette époque ont compris que la présence du Seigneur devait faire l’objet de l’attention particulière de tous les vrais chrétiens (Marc 13:33-37). Ils s’intéressaient vivement au retour du Maître et ils étaient conscients d’avoir la responsabilité de le faire connaître, mais ils n’en discernaient pas encore clairement tous les détails. Toutefois, ce que l’esprit de Dieu les a rendus capables de comprendre très tôt a été véritablement remarquable. Au nombre de ces vérités figurait une date extrêmement importante indiquée par les prophéties bibliques.
La fin des temps des Gentils
Depuis longtemps, la question de la chronologie biblique intriguait beaucoup ceux qui étudiaient la Bible. Des commentateurs avaient émis une kyrielle d’avis sur la prophétie de Jésus relative aux “temps des Gentils” et sur le compte rendu, fait par le prophète Daniel, du rêve relatif à une souche d’arbre liée pour “sept temps”. — Luc 21:24, Sa; Dan. 4:10-17.
Dès 1823, John Brown, dont l’œuvre a été publiée en Angleterre, à Londres, a calculé que les “sept temps” de Daniel chapitre 4 correspondaient à une durée de 2 520 ans. Mais il n’a pas discerné clairement la date à laquelle la période prophétique avait commencé ou quand elle s’achèverait. Il a toutefois fait le lien entre ces “sept temps” et les temps des Gentils de Luc 21:24. En 1844, E. Elliott, ecclésiastique britannique, a désigné 1914 comme une date possible pour la fin des “sept temps” de Daniel, mais il a aussi proposé une autre solution qui donnait la date de la Révolution française. En 1849, Robert Seeley, de Londres, a résolu le problème d’une façon semblable. Enfin, vers 1870, une publication de Joseph Seiss et de ses collaborateurs, imprimée à Philadelphie (Pennsylvanie), présentait des calculs qui faisaient de 1914 une date importante, même si le raisonnement qu’elle contenait partait d’une chronologie que Charles Russell a écartée par la suite.
Puis, dans les numéros d’août, de septembre et d’octobre 1875 du Herald of the Morning, Nelson Barbour a aidé à harmoniser les détails que d’autres avaient signalés. En utilisant une chronologie compilée par Christopher Bowen, ecclésiastique anglais, et publiée par E. Elliott, Nelson Barbour a fait coïncider le début des temps des Gentils avec le détrônement de Sédécias annoncé en Ézéchiel 21:25, 26, et il a indiqué que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils.
Au début de 1876, Charles Russell a reçu un exemplaire du Herald of the Morning. Il s’est empressé d’écrire à Nelson Barbour, puis, pendant l’été, il l’a rencontré à Philadelphie pour discuter, entre autres choses, des périodes de temps prophétiques. Peu après, dans un article intitulé “Les temps des Gentils: quand prennent-ils fin?” Charles Russell a aussi tenu un raisonnement sur ce sujet à partir des Écritures. Selon lui, les faits démontraient que ‘les sept temps prendraient fin en 1914 de notre ère’. Cet article a été imprimé dans le Bible Examiner d’octobre 1876j. Le livre Three Worlds, and the Harvest of This World (Les trois mondes, et la moisson du monde d’à présent), écrit en 1877 par Nelson Barbour en collaboration avec Charles Russell, tirait la même conclusion. Puis, tout au début de la parution de La Tour de Garde, plusieurs numéros de ce périodique, par exemple ceux de décembre 1879 et de juillet 1880 (en anglais), ont présenté 1914 comme une année éminemment importante du point de vue des prophéties bibliques. En 1889, dans le tome II de L’Aurore du Millénium (série de livres appelée plus tard Études des Écritures), le chapitre 4 était entièrement consacré aux “temps des nations [des Gentils]”. Mais que signifierait la fin des temps des Gentils?
Les Étudiants de la Bible n’étaient pas absolument sûrs de ce qui se passerait. Ils étaient convaincus que cela ne déboucherait pas sur la destruction de la terre par le feu et l’annihilation de la vie humaine. Ils savaient par contre que ce serait le moment d’un événement capital en rapport avec la domination divine. Au début, ils pensaient qu’à cette date le Royaume de Dieu aurait obtenu la domination totale, universelle. Cela n’est pas arrivé, mais leur confiance dans les prophéties bibliques qui indiquaient cette date n’a pas fléchi. Ils en ont conclu par contre que la date en question avait seulement marqué un point de départ dans la domination du Royaume.
De même, au début ils pensaient aussi qu’avant cette date on verrait des perturbations mondiales aboutir à l’anarchie (qui, selon leur compréhension, correspondrait à la guerre du “grand jour de Dieu le Tout-Puissant”; Rév. 16:14). Mais ensuite, dix ans avant 1914, La Tour de Garde a émis l’hypothèse que le bouleversement mondial qui déclencherait la destruction des institutions humaines arriverait juste après la fin des temps des Gentils. Les Étudiants de la Bible s’attendaient à ce que l’année 1914 soit un tournant pour Jérusalem, puisque la prophétie disait que ‘Jérusalem serait foulée aux pieds’ jusqu’à ce que les temps des Gentils soient accomplis. Voyant que l’année 1914 approchait et qu’ils n’étaient pas encore morts en tant qu’humains ni n’avaient été ‘enlevés dans les nuées’ à la rencontre du Seigneur — comme ils l’avaient cru —, ils nourrissaient l’ardent espoir que leur changement surviendrait à la fin des temps des Gentils. — 1 Thess. 4:17.
Les années passant, ils ont examiné et réexaminé les Écritures, et leur foi dans les prophéties est restée forte; ils n’ont pas cessé de dire ce qu’ils s’attendaient à voir arriver. Ils ont essayé, en y parvenant plus ou moins bien, d’éviter d’être dogmatiques sur des détails que la Bible elle-même ne donnait pas.
Le “réveil” a-t-il sonné trop tôt?
Il ne fait aucun doute que le monde a subi un grand bouleversement en 1914 quand a éclaté la Première Guerre mondiale — appelée pendant plusieurs années simplement la Grande Guerre —, mais ce bouleversement n’a pas amené aussitôt le renversement de toutes les dominations humaines existantes. Après 1914, au fur et à mesure des événements en Palestine, les Étudiants de la Bible ont pensé avoir sous les yeux la preuve que de grands changements survenaient pour Israël. Cependant, les mois et les années ont passé, et les Étudiants de la Bible n’ont pas reçu leur récompense céleste comme ils l’avaient espéré. Quelle a été leur réaction?
La Tour de Garde du 1er février 1916 (en anglais) a attiré très précisément l’attention sur le 1er octobre 1914, disant: “C’était le dernier repère temporel à propos des événements de l’Église que la chronologie biblique signalait à notre attention. Le Seigneur nous a-t-il dit que nous serions emportés [au ciel] à ce moment-là? Non. Qu’a-t-il dit? Sa Parole et l’accomplissement des prophéties semblaient sans erreur possible indiquer que cette date marquait la fin des temps des Gentils. Nous avons déduit de cela que le ‘changement’ de l’Église aurait lieu à cette date ou avant. Mais Dieu ne nous a pas dit que tel serait le cas. Il nous a permis de tirer cette déduction; et nous croyons qu’elle s’est avérée une épreuve nécessaire pour les saints bien-aimés de Dieu partout où ils se trouvent.” Néanmoins, ces événements ont-ils prouvé que leur glorieuse espérance avait été vaine? Non; ils indiquaient simplement que tout n’arrivait pas aussi tôt qu’ils l’avaient escompté.
Plusieurs années avant 1914, Charles Russell avait écrit: “La chronologie (les prophéties chronologiques en général) n’avait sans doute pas pour but de communiquer au peuple de Dieu une information chronologique exacte tout au long des siècles, mais apparemment de servir de réveil pour réveiller les enfants de Dieu et leur donner de l’énergie en temps voulu. (...) Supposons, par exemple, que le mois d’octobre 1914 passe sans que survienne une chute grave du pouvoir des Gentils. Qu’est-ce que cela prouverait ou réfuterait? Cela ne réfuterait aucun aspect du divin plan des âges. Le prix de la rançon payé complètement au Calvaire resterait toujours la garantie de l’accomplissement du divin et grand programme en vue du rétablissement de l’humanité. L’‘appel d’en haut’ de l’Église l’invitant à souffrir avec son Rédempteur et à être glorifiée avec lui comme ses membres ou son épouse resterait toujours le même. (...) La seule chose touchée par la chronologie serait le temps de l’accomplissement de ces espérances glorieuses pour l’Église et pour le monde. (...) Si cette date passe, notre chronologie, notre ‘réveil’, aura sonné un peu avant l’heure. Considérerions-nous comme un grand malheur que notre réveil nous ait réveillés un peu trop tôt au matin d’un jour si grand, rempli de joie et de plaisir? Sûrement pas!”
Mais ce “réveil” n’avait pas sonné trop tôt. En réalité, ce sont les événements auxquels le “réveil” les avait éveillés qui n’étaient pas exactement ce à quoi ils s’étaient attendus.
Quelques années après, alors que la lumière était devenue plus vive, ils ont reconnu ceci: “Beaucoup des [saints bien-aimés] du Seigneur croyaient que le travail était entièrement terminé (...). Ils étaient heureux en voyant là la preuve bien nette que l’ancien monde avait pris fin, que le royaume des cieux était à la porte et que leur délivrance approchait. Mais ils n’avaient pas fait attention qu’il [restait] encore quelque chose à faire. La bonne nouvelle qu’ils avaient reçue devait être communiquée à d’autres, car Jésus avait dit: ‘Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.’ (Mat. 24:14).” — La Tour de Garde, septembre 1925 (1er mai 1925 en anglais).
À mesure que l’Histoire s’écrivait après 1914 et que les Étudiants de la Bible la comparaient avec les événements que le Maître avait prédits, ils ont peu à peu compris qu’ils vivaient les derniers jours du système, et ce, depuis 1914. Ils ont également compris que c’était en l’année 1914 que la présence invisible du Christ avait commencé, non pas qu’il était revenu en personne (même invisiblement) au voisinage de la terre, mais en ce sens qu’il portait désormais son attention vers la terre en tant que Roi en fonction. Ils ont discerné et ont accepté la responsabilité capitale qui leur était confiée: prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” en témoignage pour toutes les nations au cours de ces temps décisifs de l’histoire humaine. — Mat. 24:3-14.
Quel était exactement le message relatif au Royaume qu’ils devaient prêcher? Était-il différent du message des chrétiens du Ier siècle?
Le Royaume de Dieu, seul espoir de l’humanité
Leur étude attentive de la Parole de Dieu a fait comprendre aux Étudiants de la Bible qui collaboraient avec frère Russell que le Royaume de Dieu était le gouvernement que Jéhovah avait promis d’établir par le moyen de son Fils pour la bénédiction de l’humanité. Jésus Christ, dans le ciel, s’adjoindrait des chefs choisis par Dieu parmi les humains et appelés “petit troupeau”. Ils ont compris que ce gouvernement aurait pour représentants des hommes fidèles du passé qui seraient établis princes sur toute la terre. Ils les appelaient les “anciens dignitaires”. — Luc 12:32; Dan. 7:27; Rév. 20:6; Ps. 45:16.
De longue date, la chrétienté enseignait le principe de la ‘royauté de droit divin’, moyen de tenir les gens dans la soumission. Mais ces Étudiants de la Bible ont vu dans les Écritures que l’avenir des gouvernements humains n’était assuré par aucune garantie divine. En harmonie avec ce qu’ils apprenaient, La Tour de Garde de décembre 1881 (en anglais) a dit: “L’établissement de ce royaume entraînera, bien entendu, le renversement de tous les royaumes de la terre, vu que tous, même le meilleur d’entre eux, sont fondés sur l’injustice, sur l’inégalité des droits et sur l’oppression du grand nombre en faveur d’une minorité; en effet, il est écrit: ‘Il brisera et consumera tous ces royaumes, et il sera établi éternellement.’” — Dan. 2:44.
Par contre, les Étudiants de la Bible avaient encore beaucoup à apprendre quant à la façon dont ces royaumes tyranniques seraient brisés. Ils ne comprenaient pas encore clairement comment les bienfaits du Royaume de Dieu seraient octroyés à toute l’humanité. Mais ils ne confondaient pas le Royaume de Dieu avec un vague sentiment siégeant dans le cœur, ni avec la domination d’une hiérarchie religieuse se servant du bras séculier de l’État.
En 1914, contrairement à ce qu’on croyait, les fidèles serviteurs de Dieu de l’ère préchrétienne n’avaient toujours pas été ressuscités sur la terre pour être des représentants princiers du Royaume messianique, pas plus que les membres restants du “petit troupeau” n’avaient rejoint le Christ dans le Royaume céleste cette année-là. Mais La Tour de Garde d’avril 1915 (15 février 1915 en anglais) a quand même affirmé avec assurance que 1914 était le moment “où notre Seigneur devait prendre en mains sa grande puissance et commencer son règne”, mettant ainsi fin aux millénaires de domination gentile ininterrompue. Dans La Tour de Garde de janvier 1921 (1er juillet 1920 en anglais), ce point de vue était réaffirmé et relié à la bonne nouvelle qui serait proclamée sur la terre entière avant la fin, selon la prédiction de Jésus (Mat. 24:14). À l’assemblée des Étudiants de la Bible qui s’est tenue à Cedar Point (Ohio) en 1922, cette explication a de nouveau été soutenue dans une résolution générale, et frère Rutherford a lancé cet appel: “Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!”
Toutefois, à cette époque les Étudiants de la Bible pensaient que l’instauration du Royaume, son complet établissement dans le ciel, n’aurait pas lieu avant que les derniers membres de l’épouse du Christ soient glorifiés. Un grand progrès a donc été réalisé quand l’article “La naissance de la nation” a paru dans La Tour de Garde de juin 1925 (1er mars en anglais). Cet article présentait des éclaircissements sur Révélation (Apocalypse) Ré chapitre 12. Il apportait des raisons de croire que le Royaume messianique était né — avait été établi — en 1914, que le Christ avait à ce moment-là commencé à régner sur son trône céleste, et que peu après Satan avait été chassé du ciel, précipité au voisinage de la terre. Telle était la bonne nouvelle qu’il fallait proclamer, la nouvelle que le Royaume de Dieu était déjà en fonction. Cette explication plus claire a insufflé aux prédicateurs du Royaume un nouvel élan pour prêcher jusqu’aux extrémités de la terre.
Par tous les moyens appropriés, les serviteurs de Jéhovah témoignaient que seul le Royaume de Dieu pourrait soulager durablement les maux du monde et résoudre les très vieux problèmes qui affligeaient les humains. En 1931, Joseph Rutherford a fait radiodiffuser ce message sur le plus vaste réseau international ayant jamais existé jusqu’alors. Le texte de son discours a également été publié en plusieurs langues dans la brochure Le Royaume, l’Espérance du Monde, dont des millions d’exemplaires ont été distribués en quelques mois. Outre une large diffusion dans le public, un effort tout particulier a été fait par les Étudiants de la Bible pour remettre cette brochure en main propre aux hommes politiques, aux hommes d’affaires influents et aux ecclésiastiques.
En voici un extrait: “Les gouvernements actuels du monde, qui sont injustes, ne peuvent offrir aucune espérance aux hommes. Selon les termes du jugement de Dieu, ces gouvernements doivent disparaître. C’est pourquoi l’espérance du monde, l’unique espérance, est le royaume ou gouvernement de justice de Dieu, avec Christ Jésus comme Roi invisible à sa tête.” Les Étudiants de la Bible comprenaient que ce Royaume apporterait la paix et la sécurité véritables à l’humanité, que sous sa domination la terre deviendrait un vrai paradis où ni la maladie ni la mort n’existeraient plus. — Rév. 21:4, 5.
La bonne nouvelle du Royaume de Dieu est toujours un élément essentiel des croyances des Témoins de Jéhovah. Depuis le numéro du 15 mai 1939 (1er mars 1939 en anglais), leur périodique principal, maintenant publié en plus de 110 langues, porte le titre La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah.
Mais avant que la domination du Royaume transforme la terre en un paradis, le système méchant devait disparaître. De quelle façon?
La guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant
La guerre mondiale qui a commencé en 1914 a ébranlé le système en place jusque dans ses fondements. Pendant un temps, il a semblé que les choses allaient se passer comme les Étudiants de la Bible le croyaient.
Des années auparavant, en août 1880, frère Russell avait écrit: “À notre avis, avant que la famille humaine soit rétablie ou même commence à être bénie, les royaumes actuels de la terre qui assujettissent et tyrannisent l’humanité seront renversés, le royaume de Dieu prendra les choses en mains et les bénédictions et le rétablissement viendront par le nouveau royaume.” Comment aurait lieu ce ‘renversement des royaumes’? À partir des conditions qu’il voyait alors se mettre en place dans le monde, Charles Russell croyait que pendant la guerre d’Harmaguédon Dieu utiliserait des factions adverses de l’humanité pour renverser les institutions existantes. Il a dit: “L’œuvre de démolition de l’empire humain commence. La puissance qui les renversera est maintenant à l’œuvre. Les gens sont déjà en train d’organiser leurs armées sous le nom de communistes, de socialistes, de nihilistes, etc.”
Le livre Le Jour de la Vengeance (La Bataille d’Harmaguédon), publié en 1897, a encore élargi la façon dont les Étudiants de la Bible comprenaient la question à l’époque. Il disait: “L’Éternel, par sa providence qui dirige tout, se chargera de conduire cette grande armée de mécontents, formée de patriotes déçus, de réformateurs de tous genres, de socialistes, de moralistes, d’ignorants et de désespérés. Dieu fera concourir les espérances, les craintes, les folies et l’égoïsme de ces gens-là à l’accomplissement de ses desseins grandioses, selon sa sagesse divine; c’est par cette armée qu’Il renversera les institutions actuelles et préparera les humains qui entreront dans le royaume de justice.” Ainsi, les Étudiants de la Bible pensaient que la guerre d’Harmaguédon coïnciderait avec une violente révolution sociale.
Mais Harmaguédon se réduirait-il à une lutte entre des factions adverses de l’humanité, une révolution sociale que Dieu utiliserait pour renverser les institutions existantes? En se penchant de plus près sur les Écritures, les Étudiants de la Bible, dans La Tour de Garde de janvier 1926 (15 juillet 1925 en anglais), ont attiré l’attention sur Zacharie 14:1-3, disant: “Par ces mots nous comprenons que toutes les nations de la terre, sous la direction de Satan, seront rassemblées pour faire la guerre à la classe de Jérusalem, c’est-à-dire [à] ceux qui se tiennent du côté de l’Éternel. (...) Apocalypse [Révélation] 16:14, 16.”
En 1926, le livre Délivrance a fait remarquer le but réel de cette guerre en ces termes: “Bientôt, assure la Bible, [Jéhovah] fera une démonstration si claire et si peu équivoque de sa puissance que tous seront convaincus de leur conduite impie et comprendront que Jéhovah est Dieu. La même raison obligea Dieu à faire venir le déluge, à renverser la tour de Babel, [à] anéantir l’armée de Sanchérib, roi d’Assyrie, et [à] engloutir les Égyptiens; et il va maintenant occasionner un autre grand trouble sur le monde [pour la même raison]. Les calamités précédentes n’étaient que des figures de celle qui est aujourd’hui imminente. Le rassemblement s’effectue pour le grand jour [de Dieu le Tout-Puissant]. C’est le ‘grand et terrible jour de l’Éternel’ (Joël 2:31) où [Dieu] se fera un nom. Dans cette formidable et dernière conflagration, les peuples de toute nation, tribu et langue apprendront que Jéhovah est le Dieu tout-puissant, infiniment sage, parfait en équité.” Mais les serviteurs de Jéhovah ont aussi reçu cette précision: “Dans ce grand combat, aucun chrétien ne portera un seul coup. Jéhovah en effet a déclaré: ‘Car ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu.’” La guerre dont il était question alors n’était absolument pas celle que menaient les nations, celle qui avait commencé en 1914. C’était une guerre encore à venir.
Il y avait d’autres questions à résoudre en s’appuyant sur les Écritures. L’une d’elles concernait l’identité de la Jérusalem qui devait être foulée aux pieds jusqu’à la fin des temps des Gentils, selon la déclaration de Luc 21:24; et par conséquent il fallait aussi identifier l’Israël concerné dans tant de prophéties de restauration.
Dieu allait-il faire revenir les Juifs en Palestine?
Les Étudiants de la Bible connaissaient bien les nombreuses prophéties de restauration qui avaient été faites à l’Israël antique par les prophètes de Dieu (Jér. 30:18; 31:8-10; Amos 9:14, 15; Rom. 11:25, 26). Jusqu’en 1932, ils ont pensé que ces prophéties s’appliquaient tout particulièrement aux Juifs selon la chair. De ce fait, ils croyaient que Dieu témoignerait de nouveau de la faveur à Israël, en faisant revenir peu à peu les Juifs en Palestine, en leur ouvrant les yeux à la vérité selon laquelle Jésus est le Rédempteur et le Roi messianique, et en se servant d’eux comme intermédiaires pour dispenser des bénédictions à toutes les nations. Fort de cette compréhension des choses, frère Russell a exposé devant de grands auditoires juifs, à New York ainsi qu’en Europe, le thème “Le sionisme dans la prophétie”; quant à frère Rutherford, en 1925 il a écrit le livre Comfort for the Jews (Consolation pour les Juifs).
Mais, peu à peu, il est devenu manifeste que ce qui arrivait aux Juifs en Palestine n’était pas l’accomplissement des grandes prophéties de restauration données par Jéhovah. La désolation était arrivée sur la Jérusalem du Ier siècle parce que les Juifs avaient rejeté le Fils de Dieu, le Messie, celui qui avait été envoyé au nom de Jéhovah (Dan. 9:25-27; Mat. 23:38, 39). Il apparaissait de plus en plus nettement qu’en tant que peuple les Juifs n’avaient pas changé d’attitude. Ils ne se repentaient pas des mauvaises actions qu’avaient commises leurs ancêtres. Le retour de certains en Palestine n’était pas motivé par l’amour de Dieu ou le désir de magnifier son nom en accomplissant sa Parole. C’est ce qu’a expliqué clairement le deuxième tome de Justification, publié en anglais en 1932k par la Watch Tower Bible and Tract Society. L’exactitude de cette opinion a été confirmée en 1949, quand l’État d’Israël, constitué depuis peu en nation et en patrie pour les Juifs, est devenu membre des Nations unies, montrant ainsi qu’il ne plaçait pas sa confiance en Jéhovah, mais dans les nations politiques du monde.
Ce qui s’était passé en accomplissement des prophéties de restauration indiquait une autre direction. Les serviteurs de Jéhovah ont commencé à comprendre que c’était l’Israël spirituel, “l’Israël de Dieu”, composé de chrétiens oints de l’esprit, qui, conformément au dessein divin, connaissait la paix avec Dieu par l’entremise de Jésus Christ (Gal. 6:16). Maintenant leurs yeux s’ouvraient et ils discernaient dans la manière d’agir de Dieu envers ces vrais chrétiens un extraordinaire accomplissement spirituel des promesses de restauration. Petit à petit, ils ont aussi compris que la Jérusalem qui avait été élevée à la fin des temps des Gentils n’était pas simplement une ville terrestre, ni même un peuple sur terre représenté par cette ville, mais plutôt la “Jérusalem céleste”, où en 1914 Jéhovah avait installé son Fils, Jésus Christ, en l’investissant du pouvoir royal. — Héb. 12:22.
Maintenant que les choses étaient claires, les Témoins de Jéhovah étaient mieux à même de s’acquitter, sans partialité envers aucun groupe, de leur mission: prêcher la bonne nouvelle du Royaume “par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations”. — Mat. 24:14.
Qui est à remercier pour toutes ces explications de la Bible qui ont paru dans les publications de la Société Watch Tower?
Le moyen par lequel les serviteurs de Jéhovah sont enseignés
Jésus Christ a annoncé qu’après son retour au ciel il enverrait à ses disciples l’esprit saint. Celui-ci servirait d’assistant, il les guiderait et les introduirait “dans toute la vérité”. (Jean 14:26; 16:7, 13.) Jésus a aussi dit que lui-même, le Seigneur ou Maître des vrais chrétiens, aurait un “esclave fidèle et avisé”, un “intendant fidèle”, qui donnerait la “nourriture [spirituelle] en temps voulu” aux domestiques, aux ouvriers de la famille de la foi (Mat. 24:45-47; Luc 12:42). Qui est cet esclave fidèle et avisé?
Le tout premier numéro de La Tour de Garde avait fait allusion à Matthieu 24:45-47 en disant que le but recherché par les éditeurs de ce périodique était d’être attentifs aux événements qui se rattachaient à la présence du Christ afin de donner la “nourriture [spirituelle] au temps convenable” à la famille de la foi. Mais le rédacteur en chef du périodique n’affirmait pas être lui-même l’esclave fidèle et avisé, ou encore le “serviteur fidèle et prudent” (selon la leçon de la version Segond).
C’est ainsi que, dans le numéro d’octobre-novembre 1881, Charles Russell a déclaré: “Nous croyons que tout membre de ce corps du Christ est engagé, soit directement, soit indirectement, dans l’œuvre bénie qui consiste à donner la nourriture au temps convenable à la famille de la foi. ‘Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens’, pour leur donner la nourriture au temps convenable? N’est-ce pas ce ‘petit troupeau’ de serviteurs consacrés qui s’acquittent fidèlement de leurs vœux de consécration — le corps du Christ — et n’est-ce pas le corps entier, individuellement et collectivement, qui donne la nourriture au temps convenable à la famille de la foi — la grande congrégation des croyants? Heureux ce serviteur (le corps entier du Christ), que son maître, à son arrivée (gr. élthôn), trouvera faisant ainsi! ‘Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens.’”
Plus de dix ans après, cependant, la femme de Charles Russell a émis publiquement l’idée qu’il était lui-même le serviteur fidèle et prudentl. Pendant près de 30 ans, son idée concernant l’identité du “serviteur fidèle” a été partagée par la plupart des Étudiants de la Bible. Frère Russell n’a pas écarté cette hypothèse, évitant néanmoins, pour sa part, de faire cette application du texte biblique en s’opposant surtout à l’idée d’un clergé chargé d’enseigner la Parole de Dieu et de laïcs n’ayant pas cette mission. La Tour de Garde de juin 1927 (15 février 1927 en anglais) a réaffirmé l’explication donnée par frère Russell en 1881, selon laquelle le serviteur fidèle et prudent était en réalité un serviteur collectif, composé de tous les membres du corps du Christ, oints de l’esprit, vivant sur la terre. — Voir Ésaïe 43:10.
Comment frère Russell concevait-il son propre rôle? Prétendait-il avoir reçu quelque révélation spéciale de Dieu? Dans La Tour de Garde en anglais du 15 juillet 1906 (page 229), il a répondu humblement: “Non, chers frères, je ne prétends avoir aucune supériorité, ni aucun pouvoir, dignité ou autorité surnaturels; je n’aspire pas non plus à m’élever dans l’estime de mes frères de la famille de la foi, si ce n’est dans le sens où le Maître l’a encouragé, disant: ‘Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il se fasse votre serviteur.’ (Mat. 20:27). (...) Les vérités que je présente, en porte-parole de Dieu, n’ont pas été révélées en visions ni en rêves, ni par la voix audible de Dieu, ni tout d’un coup, mais peu à peu. (...) Cette claire exposition de la vérité n’est pas non plus due à l’ingéniosité ou à la finesse de perception d’un humain, mais au simple fait que le moment prévu par Dieu est arrivé; si je ne parlais pas, et si on ne trouvait aucun autre instrument, les pierres mêmes crieraient.”
C’est sur Jéhovah, leur grand Instructeur, que les lecteurs de La Tour de Garde étaient encouragés à compter, exactement comme tous les Témoins de Jéhovah aujourd’hui (És. 30:20). C’est une attitude que La Tour de Garde de février 1932 (1er novembre 1931 en anglais) a vivement recommandée, dans l’article “Enseignés de l’Éternel”, qui déclarait: “La Tour de Garde reconnaît la vérité comme étant la propriété de Jéhovah et non pas comme appartenant à une créature quelconque. La Tour de Garde n’est pas un instrument entre les mains d’un homme ou d’un groupe d’hommes, et elle n’est pas publiée selon les caprices des hommes. (...) Jéhovah Dieu est le grand [Enseignant] de ses enfants. Assurément, ces vérités sont publiées par des hommes imparfaits, et pour cette raison elles ne sont pas formulées d’une manière absolument parfaite; mais elles sont certainement présentées de façon à refléter la vérité que Dieu communique à ses enfants pour les instruire.”
Au Ier siècle, quand des questions de doctrine ou de procédure se posaient, on en référait à un collège central composé d’anciens au sens spirituel. Ils prenaient des décisions, après examen des Écritures inspirées et en considérant l’œuvre qui était en harmonie avec ces Écritures et qui prospérait grâce à l’opération de l’esprit saint. Les décisions prises étaient transmises sous forme écrite aux congrégations (Actes 15:1 à 16:5). Aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah procèdent de la même manière.
L’enseignement spirituel est dispensé par le moyen d’articles dans les périodiques, ainsi que de livres, d’assemblées et de plans de discours pour les congrégations, tout cela étant préparé sous la direction du Collège central de l’esclave fidèle et avisé. Leur contenu démontre clairement que la prédiction de Jésus se vérifie aujourd’hui. Il a effectivement un esclave fidèle et avisé, une classe d’hommes qui enseigne fidèlement ‘toutes les choses qu’il a commandées’; cet instrument est effectivement “aux aguets”, suivant de près les événements qui accomplissent les prophéties de la Bible et particulièrement celles qui ont trait à la présence du Christ; cet instrument aide effectivement les gens qui révèrent Dieu à comprendre ce que signifie “observer” les choses que Jésus a commandées et se montrer ainsi vraiment ses disciples. — Mat. 24:42; 28:20; Jean 8:31, 32.
En rapport avec la préparation de la nourriture spirituelle, au fil des ans les vrais chrétiens ont progressivement abandonné les usages qui risquaient d’attirer indûment l’attention sur certains humains. Jusqu’à la mort de Charles Russell, son nom a figuré dans la liste des rédacteurs dans presque toutes les éditions de La Tour de Garde. Les autres rédacteurs apposaient souvent leur nom ou leurs initiales à la fin des articles qu’ils écrivaient. Puis, à partir du numéro du 1er décembre 1916 (mai 1917 en français), au lieu de donner le nom d’un rédacteur en chef, La Tour de Garde a donné les noms des membres d’un comité de rédaction. Dans le numéro du 15 octobre 1931 (décembre 1931 en français), même cette liste a été supprimée et remplacée par le texte d’Ésaïe 54:13, qui se lisait en français comme suit, selon la version de Darby: “Et tous tes fils seront enseignés de l’Éternel [Jéhovah], et la paix de tes fils sera grande.” Depuis 1942, la règle générale est que les publications produites par la Société Watch Tower n’attirent l’attention sur aucun rédacteur individuellementa. Sous la direction du Collège central, des chrétiens voués à Dieu d’Amérique du Nord et du Sud, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie participent à l’élaboration de ces publications destinées à l’usage des congrégations de Témoins de Jéhovah du monde entier. Mais c’est à Jéhovah Dieu qu’ils en attribuent tout l’honneur.
La lumière brille de plus en plus
Comme cela transparaît dans leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah ont vécu ce que décrivait Proverbes 4:18 en ces termes: “Le sentier des justes est comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi.” La lumière a brillé progressivement, de la même façon que la lumière de l’aube précède l’aurore, qui, elle, précède la pleine lumière d’un jour nouveau. Étant donné qu’ils voyaient les choses à la lumière dont ils disposaient, leurs conceptions étaient parfois incomplètes, voire inexactes. Ils ont eu beau essayer, ils n’ont réellement pas pu comprendre certaines prophéties avant qu’elles ne commencent à se réaliser. À mesure que Jéhovah, au moyen de son esprit, jetait plus de lumière sur sa Parole, ses serviteurs ont été humblement disposés à procéder aux modifications nécessaires.
Cette compréhension progressive ne s’est pas limitée aux débuts de leur histoire moderne. Elle n’a cessé de continuer jusqu’à aujourd’hui. Par exemple, en 1962, les Étudiants de la Bible ont révisé leur compréhension au sujet des “autorités supérieures” dont parle Romains 13:1-7.
Depuis des années, ils enseignaient que “les autorités supérieures” (Sg) étaient Jéhovah Dieu et Jésus Christ. Pourquoi? Dans les numéros d’août et de septembre 1929 (1er et 15 juin 1929 en anglais) de La Tour de Garde, ils citaient différentes lois, montrant qu’une chose permise dans un pays était interdite dans un autre. Ces articles attiraient aussi l’attention sur des lois profanes qui imposaient aux citoyens de faire quelque chose que Dieu interdisait à ses serviteurs ou qui interdisaient quelque chose que Dieu leur commandait. Par désir sincère de montrer du respect pour l’autorité suprême de Dieu, les Étudiants de la Bible pensaient que “les autorités supérieures” devaient être Jéhovah Dieu et Jésus Christ. Ils obéissaient quand même aux lois, mais pour eux l’obéissance à Dieu était prioritaire. C’était une étude importante, qui les a fortifiés durant les années de tourmente mondiale qui ont suivi. Cependant, ils ne comprenaient pas bien le sens de Romains 13:1-7.
Des années plus tard, ils ont réexaminé de près ce passage biblique, ainsi que son contexte et sa signification à la lumière de tout le reste de la Bible. En conséquence, en 1962, ils ont compris que “les autorités supérieures” sont les dirigeants du monde, mais à l’aide de la Traduction du monde nouveau ils ont dégagé clairement le principe de la soumission relativeb. Cela n’a pas entraîné de grands changements quant à l’attitude des Témoins de Jéhovah à l’égard des gouvernements du monde, mais a, par contre, rectifié leur compréhension d’un passage important des Écritures. C’était l’occasion pour chaque Témoin individuellement de se demander sérieusement s’il assumait vraiment ses responsabilités tant vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des autorités civiles. Cette compréhension de ce qu’étaient “les autorités supérieures” a été une protection pour les Témoins de Jéhovah, surtout dans les pays où des flambées de nationalisme et des revendications de liberté ont donné lieu à des explosions de violence et à la formation de nouveaux gouvernements.
L’année suivante, c’est-à-dire 1963, les Témoins de Jéhovah ont donné une explication plus étendue de ce qu’était “Babylone la Grandec”. (Rév. 17:5.) Un examen de l’histoire profane et religieuse les a amenés à conclure que l’influence de la Babylone antique avait imprégné non seulement la chrétienté, mais aussi toutes les parties de la terre. Ils voyaient donc en Babylone la Grande tout l’empire universel de la fausse religion. C’est en prenant conscience de cela que les Témoins de Jéhovah ont pu aider beaucoup plus de gens, de toutes origines, à obéir à l’ordre biblique: “Sortez d’elle, mon peuple.” — Rév. 18:4.
En effet, le déroulement des événements prédits dans l’ensemble du livre de la Révélation a jeté une grande lumière spirituelle sur le sujet. En 1917, une étude de la Révélation est parue dans le livre Le mystère accompli. Mais le “jour du Seigneur”, mentionné en Révélation 1:10, ne faisait alors que commencer; la plus grande partie de ce qui avait été prédit ne s’était pas encore réalisé et n’était pas clairement compris. Toutefois, les événements des années suivantes ont jeté une plus vive lumière sur la signification de cette partie de la Bible et ont eu un profond effet sur l’étude instructive de la Révélation qui a été publiée en 1930 sous le titre Lumière, ouvrage en deux tomes. Au cours des années 60, ces explications ont été mises à jour dans les livres “Babylone la Grande est tombée!” Le Royaume de Dieu a commencé son règne! et “Alors sera consommé le mystère de Dieu”. Vingt ans après, les Témoins de Jéhovah ont fait une nouvelle étude en profondeur de cette partie de la Bible. Ils ont analysé attentivement le langage figuré de la Révélation à la lumière d’expressions similaires qu’on retrouvait ailleurs dans la Bible (1 Cor. 2:10-13). Les événements du XXe siècle qui accomplissaient les prophéties ont été examinés. Les résultats de cette étude ont été publiés en 1988 dans un livre passionnant, La Révélation: le grand dénouement est proche!
Durant les premières années de leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah ont posé un fondement. Ils ont produit beaucoup de nourriture spirituelle de qualité. Ces dernières années, ils ont fourni une plus grande variété d’auxiliaires pour l’étude de la Bible afin de répondre aux besoins tant des chrétiens mûrs que des personnes, de toutes origines, qui commençaient à l’étudier. Grâce à une étude continue des Écritures, et au vu de l’accomplissement des prophéties divines, ils ont souvent été en mesure de faire connaître les enseignements bibliques avec une plus grande clarté. Du fait que leur étude de la Parole de Dieu est progressive, les Témoins de Jéhovah ont une nourriture spirituelle abondante, ce que la Bible avait annoncé au sujet des serviteurs de Dieu (És. 65:13, 14). Jamais ils ne modifient leur point de vue dans l’intention d’être mieux acceptés par le monde en adoptant ses valeurs morales décadentes. Au contraire, l’histoire des Témoins de Jéhovah montre qu’ils effectuent des changements dans l’intention d’adhérer toujours davantage à la Bible, de ressembler davantage aux fidèles chrétiens du Ier siècle, et ainsi d’être plus agréables à Dieu.
Par conséquent, ce qu’ils vivent s’accorde avec la prière de l’apôtre Paul, qui a écrit à ses compagnons chrétiens: “Nous ne cessons de prier pour vous et de demander que vous soyez remplis de la connaissance exacte de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne de Jéhovah, afin de lui plaire tout à fait, tandis que vous continuez à porter du fruit en toute œuvre bonne et à croître dans la connaissance exacte de Dieu.” — Col. 1:9, 10.
Cette croissance dans la connaissance exacte de Dieu a également été pour quelque chose dans le choix de leur nom, celui de Témoins de Jéhovah.
[Notes]
a Le Phare de la Tour de Sion et Messager de la Présence de Christ, 15 juillet 1906, pp. 229-231 (angl.).
b Voir Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, édité par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc., pp. 658, 659.
c Par exemple: 1) Au XVIe siècle, les mouvements antitrinitaires étaient puissants en Europe. Le Hongrois Ferenc Dávid, à cette époque, savait et enseignait que le dogme de la Trinité n’était pas biblique. À cause de ses croyances, il est mort en prison. 2) La “petite Église polonaise”, qui a été très florissante en Pologne pendant près de cent ans entre le XVIe et le XVIIe siècle, a aussi écarté la Trinité; les adeptes de cette Église ont diffusé des écrits dans toute l’Europe, jusqu’à ce que les jésuites réussissent à les faire bannir de Pologne. 3) Isaac Newton (1642-1727), en Angleterre, ne croyait pas à la doctrine de la Trinité et en a écrit avec détails ses raisons, de nature historique et biblique, mais il ne les a pas fait publier de son vivant, manifestement par peur de représailles. 4) En Amérique, citons entre autres hommes Henry Grew, qui a condamné la Trinité comme n’étant pas biblique. En 1824, il a traité longuement ce sujet dans An Examination of the Divine Testimony Concerning the Character of the Son of God (Examen du témoignage divin au sujet de la Personne du Fils de Dieu).
d Voir aussi Études des Écritures, tome V, pp. 34-74.
e Sur ce sujet, la Watchtower Bible and Tract Society a publié plusieurs fois des ouvrages traitant en profondeur des preuves historiques et bibliques disponibles. Voir “La Parole” — Qui est-ce, selon Jean? (1962), ‘Choses dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir’ (1965), Comment raisonner à partir des Écritures (1985) et Doit-on croire à la Trinité? (1989).
f Les érudits juifs comme ceux de la chrétienté savent ce que la Bible dit au sujet de l’âme, mais c’est une chose rarement enseignée dans leurs lieux de culte. Voir New Catholic Encyclopedia (1967), vol. XIII, pp. 449, 450; The Eerdmans Bible Dictionary (1987), pp. 964, 965; The Interpreter’s Dictionary of the Bible, éditeur G. Buttrick (1962), vol. 1, p. 802; The Jewish Encyclopedia (1910), vol. VI, p. 564.
g Dans un examen plus détaillé du sujet, en 1955, la brochure Les Écritures enseignent-elles la “survivance”?, s’appuyant sur le récit biblique, faisait remarquer ceci: Satan a en réalité encouragé Ève à croire que, si elle violait l’interdit de Dieu concernant la consommation du fruit de “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”, elle ne mourrait pas dans la chair (Gen. 2:16, 17; 3:4). Par la suite, les faits ont montré que Satan avait menti, mais d’autres éléments se sont greffés sur son premier mensonge. Des humains ont adopté l’idée selon laquelle une partie invisible de l’homme continuait de vivre. Après le déluge, cette idée a été renforcée par les pratiques spirites démoniaques qui sont nées à Babylone. — És. 47:1, 12; Deut. 18:10, 11.
h Nelson Barbour disait croire à la rançon, au fait que le Christ soit mort pour nous. Ce qu’il rejetait, c’était l’idée de “substitution”, que le Christ soit mort à notre place, en ce sens que par sa mort il ait acquitté la peine du péché pour les descendants d’Adam.
i Cette conclusion découlait de la croyance selon laquelle le septième millénaire de l’histoire humaine avait commencé en 1873 et qu’en 1878 s’achèverait une période de défaveur divine (d’une durée égale à une précédente considérée comme une période de faveur) pour l’Israël selon la chair. Cette chronologie présentait une faille parce qu’elle reposait sur une traduction inexacte d’Actes 13:20 dans la King James Version et sur la croyance qu’il existait une erreur de transcription en 1 Rois 6:1, et parce qu’elle ne prenait pas en compte les synchronismes bibliques dans la datation des règnes des rois de Juda et d’Israël. Une explication plus claire de la chronologie biblique a été publiée en 1943 dans le livre “La vérité vous affranchira”, puis elle a été affinée l’année suivante dans le livre “Le Royaume s’est approché”, et plus tard encore dans d’autres ouvrages.
j Revue publiée par George Storrs, Brooklyn (New York).
k En 1978, interrogé par la presse sur l’opinion des Témoins de Jéhovah quant au sionisme, le Collège central a répondu: “Les Témoins de Jéhovah continuent d’adopter l’attitude biblique de neutralité vis-à-vis de tous mouvements politiques et gouvernements. Ils sont convaincus que ce n’est pas un mouvement humain qui réalisera ce que seul le royaume céleste de Dieu est en mesure d’accomplir.”
l Malheureusement, c’est peu de temps après cela qu’elle l’a quitté parce qu’elle-même désirait se mettre en avant.
a Toutefois, dans les pays où la loi l’exige, les écrits que la Société Watch Tower imprime mentionnent le nom du représentant local qui fait office de directeur de la publication.
b La Tour de Garde, 15 février, 1er mars et 15 mars 1963 (1er novembre, 15 novembre et 1er décembre 1962 en angl.).
c La Tour de Garde, 15 mars et 1er mai 1964 (15 novembre et 1er décembre 1963 en angl.).
[Entrefilet, page 120]
Charles Russell a reconnu franchement avoir été aidé par d’autres personnes durant ses premières années d’étude de la Bible.
[Entrefilet, page 122]
Ils ont personnellement examiné les preuves que la Bible est la Parole de Dieu.
[Entrefilet, page 123]
Les Étudiants de la Bible ont discerné que la justice de Dieu est en parfait équilibre avec sa sagesse, son amour et sa puissance.
[Entrefilet, page 127]
Charles Russell a discerné que l’enfer n’est pas un lieu de tourments après la mort.
[Entrefilet, page 129]
La plupart des gens sensés ne croyaient pas à la doctrine de l’enfer de feu.
[Entrefilet, page 132]
La prise de position très ferme de Charles Russell au sujet de la rançon a eu des conséquences d’une grande portée.
[Entrefilet, page 134]
Ils ont pu constater que 1914 était clairement annoncé par les prophéties bibliques.
[Entrefilet, page 136]
Tout n’est pas arrivé aussi tôt qu’ils l’avaient escompté.
[Entrefilet, page 139]
La bonne nouvelle qu’il fallait proclamer: Le Royaume de Dieu est déjà en fonction!
[Entrefilet, page 140]
Harmaguédon n’allait-il être qu’une révolution sociale?
[Entrefilet, page 141]
En 1932, on a enfin su qui était réellement l’“Israël de Dieu”.
[Entrefilet, page 143]
“L’esclave fidèle et avisé”: une personne ou une classe de personnes?
[Entrefilet, page 146]
Progressivement, les Témoins de Jéhovah ont abandonné les usages qui risquaient d’attirer indûment l’attention sur certains humains.
[Entrefilet, page 148]
Ils opèrent des changements dans l’intention d’adhérer toujours davantage à la Parole de Dieu.
[Encadré, page 124]
Ils font connaître le nom de Dieu
◆ Depuis 1931, le nom Témoins de Jéhovah désigne ceux qui adorent et servent Jéhovah en tant que seul vrai Dieu.
◆ Depuis le 15 octobre 1931 (en anglais), le nom personnel de Dieu, Jéhovah, figure sur la page de garde de tout numéro du périodique “La Tour de Garde”.
◆ À une époque où le nom personnel de Dieu était omis dans maintes versions courantes de la Bible, les Témoins de Jéhovah ont commencé à publier, en 1950, la “Traduction du monde nouveau”, qui réintroduisait le nom divin à sa juste place.
◆ En plus de la Bible elle-même, la Watch Tower Bible and Tract Society a fait paraître beaucoup d’autres publications pour attirer spécialement l’attention sur le nom divin: par exemple, les livres “Jéhovah” (1934), “Que ton nom soit sanctifié” (1961), et “‘Les nations sauront que je suis Jéhovah’ — Comment?” (1971), ainsi que la brochure “Le nom divin qui demeure à jamais” (1984).
[Encadré, page 126]
‘Contredirons-nous le Christ lui-même?’
Après avoir dévoilé que la doctrine de la Trinité était illogique et non biblique, Charles Russell a exprimé une juste indignation en posant cette question: “Contredirons-nous les apôtres et les prophètes et Jésus lui-même, et ferons-nous abstraction de la raison et du bon sens pour nous accrocher à un dogme qui nous vient d’un passé obscur et superstitieux par la voie d’une Église apostate et corrompue? Non! ‘À la Loi et à l’attestation! S’ils ne parlent pas selon cette Parole, c’est parce qu’il n’y a pas de lumière en eux.’” — “La Tour de Garde”, 15 août 1915 (en anglais).
[Encadré, page 133]
Une vérité progressive
En 1882, Charles Russell écrivait: “La Bible est notre seule référence, ses enseignements notre seul credo et, reconnaissant que les vérités bibliques se dévoilent progressivement, nous sommes prêts et préparés à compléter ou à modifier notre credo (notre foi — notre croyance) à mesure que nous recevons plus de lumière de notre Référence.” — “La Tour de Garde”, avril 1882, page 7 (en anglais).
[Encadré, pages 144, 145]
Les croyances des Témoins de Jéhovah
◆ La Bible est la Parole inspirée de Dieu (2 Tim. 3:16, 17).
Son contenu ne se réduit pas à de l’histoire ou à des idées humaines, mais constitue la parole de Dieu, consignée pour notre bien (2 Pierre 1:21; Rom. 15:4; 1 Cor. 10:11).
◆ Jéhovah est le seul vrai Dieu (Ps. 83:18; Deut. 4:39).
Jéhovah est le Créateur de toutes choses, et à ce titre il est le seul à mériter l’adoration (Rév. 4:11; Luc 4:8).
Jéhovah est le Souverain de l’univers, celui à qui nous devons une totale obéissance (Actes 4:24; Dan. 4:17; Actes 5:29).
◆ Jésus Christ est le Fils unique de Dieu, le seul à avoir été créé directement par Dieu lui-même (1 Jean 4:9; Col. 1:13-16).
Jésus a été la première création de Dieu; par conséquent, avant d’être conçu et de naître homme, il a vécu au ciel (Rév. 3:14; Jean 8:23, 58).
Jésus adore son Père qui est pour lui le seul vrai Dieu; il n’a jamais prétendu être l’égal de Dieu (Jean 17:3; 20:17; 14:28).
Jésus a donné sa vie humaine parfaite en rançon pour le genre humain. Son sacrifice rend la vie éternelle possible pour tous ceux qui ont vraiment foi en ce sacrifice (Marc 10:45; Jean 3:16, 36).
Jésus a été relevé d’entre les morts comme personne spirituelle immortelle (1 Pierre 3:18; Rom. 6:9).
Jésus est de retour (en ce sens qu’il dirige son attention vers la terre depuis qu’il est Roi) et il est actuellement présent en tant qu’esprit revêtu de gloire (Mat. 24:3, 23-27; Jean 14:19).
◆ Satan est le “chef [invisible] de ce monde”. (Jean 12:31; 1 Jean 5:19.)
À l’origine, il était un fils parfait de Dieu, mais il a laissé l’orgueil se développer dans son cœur, a convoité l’adoration qui revenait uniquement à Jéhovah et a entraîné Adam et Ève à lui obéir à lui au lieu d’écouter Dieu. C’est ainsi qu’il s’est fait Satan, qui signifie “Adversaire”. (Jean 8:44; Gen. 3:1-5; voir Deutéronome 32:4, 5; Jacques 1:14, 15; Luc 4:5-7.)
Satan “égare la terre habitée tout entière”; lui et ses démons sont responsables de la grande détresse que connaît la terre en ce temps de la fin (Rév. 12:7-9, 12).
Au moment fixé par Dieu, Satan et ses démons seront détruits pour toujours (Rév. 20:10; 21:8).
◆ Le Royaume de Dieu et du Christ remplacera tous les gouvernements humains et deviendra le seul gouvernement de toute l’humanité (Dan. 7:13, 14).
L’actuel système de choses méchant sera complètement détruit (Dan. 2:44; Rév. 16:14, 16; És. 34:2).
Le Royaume de Dieu dominera avec justice et apportera la paix véritable à ses sujets (És. 9:6, 7; 11:1-5; 32:17; Ps. 85:10-12).
Les méchants seront retranchés pour toujours, et les adorateurs de Jéhovah connaîtront une sécurité durable (Prov. 2:21, 22; Ps. 37:9-11; Mat. 25:41-46; 2 Thess. 1:6-9; Michée 4:3-5).
◆ Nous vivons actuellement, depuis 1914d, au “temps de la fin” de ce monde méchant (Mat. 24:3-14; 2 Tim. 3:1-5; Dan. 12:4).
Pendant cette période, un témoignage est donné à toutes les nations; après cela viendra la fin, non du globe terrestre, mais du système méchant et des impies (Mat. 24:3, 14; 2 Pierre 3:7; Eccl. 1:4).
◆ Il n’y a qu’un chemin menant à la vie; Dieu n’approuve pas toutes les religions ou pratiques religieuses (Mat. 7:13, 14; Jean 4:23, 24; Éph. 4:4, 5).
Le vrai culte accorde de l’importance, non à des actes rituels et tout extérieurs, mais au véritable amour de Dieu, qui se traduit par l’obéissance à ses commandements et par l’amour du prochain (Mat. 15:8, 9; 1 Jean 5:3; 3:10-18; 4:21; Jean 13:34, 35).
Des gens de toutes nations, races et langues peuvent servir Jéhovah et avoir son approbation (Actes 10:34, 35; Rév. 7:9-17).
La prière doit être adressée seulement à Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus; il n’y a pas lieu d’utiliser des images comme objets pieux ou comme supports du culte (Mat. 6:9; Jean 14:6, 13, 14; 1 Jean 5:21; 2 Cor. 5:7; 6:16; És. 42:8).
Il faut fuir les pratiques spirites (Gal. 5:19-21; Deut. 18:10-12; Rév. 21:8).
Chez les vrais chrétiens, il n’y a pas deux classes: le clergé et les laïcs (Mat. 20:25-27; 23:8-12).
Le vrai christianisme ne prescrit pas, pour le salut, l’observance du sabbat hebdomadaire ni la soumission à d’autres exigences de la Loi mosaïque; observer ces choses reviendrait à rejeter le Christ, qui a accompli la Loi (Gal. 5:4; Rom. 10:4; Col. 2:13-17).
Ceux qui pratiquent le vrai culte ne s’engagent pas dans l’œcuménisme (2 Cor. 6:14-17; Rév. 18:4).
Tout vrai disciple de Jésus se fait baptiser par immersion complète (Mat. 28:19, 20; Marc 1:9, 10; Actes 8:36-38).
Tous ceux qui suivent l’exemple de Jésus et obéissent à ses commandements rendent témoignage à autrui au sujet du Royaume de Dieu (Luc 4:43; 8:1; Mat. 10:7; 24:14).
◆ La mort est une conséquence du péché que nous a légué Adam (Rom. 5:12; 6:23).
À la mort, c’est l’âme elle-même qui meurt (Ézéch. 18:4).
Les morts ne sont conscients de rien (Ps. 146:4; Eccl. 9:5, 10).
L’enfer (Schéol, Hadès) est la tombe où vont tous les humains (Job 14:13, “Dy”; Rév. 20:13, 14, “KJ”, note marginale).
Le ‘lac de feu’ dans lequel les méchants impénitents sont relégués signifie, comme le dit la Bible elle-même, la “seconde mort”, la mort définitive (Rév. 21:8).
La résurrection est l’espoir pour les morts et pour ceux à qui la mort a enlevé des êtres chers (1 Cor. 15:20-22; Jean 5:28, 29; voir Jean 11:25, 26, 38-44; Marc 5:35-42).
La mort due au péché adamique ne sera plus (1 Cor. 15:26; És. 25:8; Rév. 21:4).
◆ Seulement 144 000 personnes, un “petit troupeau”, vont au ciel (Luc 12:32; Rév. 14:1, 3).
Ce sont ceux qui sont ‘nés de nouveau’ en tant que fils spirituels de Dieu (Jean 3:3; 1 Pierre 1:3, 4).
Dieu les choisit d’entre tous les peuples et nations pour être rois avec le Christ dans le Royaume (Rév. 5:9, 10; 20:6).
◆ Les autres personnes qui ont l’approbation de Dieu vivront éternellement sur la terre (Ps. 37:29; Mat. 5:5; 2 Pierre 3:13).
La terre ne sera plus jamais détruite ni dépeuplée (Ps. 104:5; És. 45:18).
En harmonie avec le dessein originel de Dieu, toute la terre deviendra un paradis (Gen. 1:27, 28; 2:8, 9; Luc 23:42, 43).
Il y aura des maisons décentes et une abondance de nourriture pour le plaisir de chacun (És. 65:21-23; Ps. 72:16).
La maladie, toutes les infirmités et la mort elle-même n’existeront plus (Rév. 21:3, 4; És. 35:5, 6).
◆ Il faut accorder le respect qui leur est dû aux autorités de ce monde (Rom. 13:1-7; Tite 3:1, 2).
Les vrais chrétiens ne suivent pas le mouvement de rébellion contre les autorités gouvernementales (Prov. 24:21, 22; Rom. 13:1).
Ils obéissent à toutes les lois qui ne s’opposent pas à la loi de Dieu; la loi de Dieu a néanmoins la priorité (Actes 5:29).
Ils imitent Jésus en restant neutres vis-à-vis des affaires politiques du monde (Mat. 22:15-21; Jean 6:15).
◆ Les chrétiens doivent se conformer aux règles de la Bible concernant le sang ainsi que la moralité sexuelle (Actes 15:28, 29).
C’est violer la loi de Dieu que d’introduire du sang dans son organisme par voie orale ou veineuse (Gen. 9:3-6; Actes 15:19, 20).
Les chrétiens doivent être purs moralement; pas plus l’ivrognerie ou la toxicomanie que la fornication, l’adultère et l’homosexualité ne doivent avoir de place dans leur vie (1 Cor. 6:9-11; 2 Cor. 7:1).
◆ Aux yeux des chrétiens, il est important d’être honnête et fidèle pour assumer ses responsabilités conjugales et familiales (1 Tim. 5:8; Col. 3:18-21; Héb. 13:4).
La malhonnêteté en parole ou dans les affaires, autant que l’hypocrisie, sont incompatibles avec la personnalité chrétienne (Prov. 6:16-19; Éph. 4:25; Mat. 6:5; Ps. 26:4).
◆ Afin que notre culte pour Jéhovah soit acceptable, il faut que nous l’aimions plus que tout (Luc 10:27; Deut. 5:9).
La chose la plus importante dans la vie d’un chrétien est de faire la volonté de Jéhovah, et donc d’honorer son nom (Jean 4:34; Col. 3:23; 1 Pierre 2:12).
Les chrétiens font le bien envers tous dans la mesure de leurs possibilités, mais ils reconnaissent qu’ils ont une obligation particulière envers leurs compagnons dans la foi; c’est donc eux qu’ils aident en priorité en cas de maladie ou de catastrophe (Gal. 6:10; 1 Jean 3:16-18).
L’amour de Dieu exige des vrais chrétiens qu’ils obéissent non seulement au commandement d’aimer leur prochain, mais aussi à celui qui leur enjoint de ne pas aimer le mode de vie immoral et matérialiste du monde. Les vrais chrétiens ne font pas partie du monde et s’abstiennent donc de toute activité qui les ferait adopter l’esprit du monde (Rom. 13:8, 9; 1 Jean 2:15-17; Jean 15:19; Jacq. 4:4).
[Note de l’encadré]
d Pour plus de détails, voir le livre “Que ton royaume vienne!”
[Illustrations, page 121]
Charles Russell a commencé à publier “La Tour de Garde” en 1879, à l’âge de 27 ans.
[Illustrations, page 125]
Isaac Newton et Henry Grew ont été de ceux qui, dans le passé, ne croyaient pas à la Trinité parce qu’elle n’était pas biblique.
[Illustrations, page 128]
Lors d’un débat public, Charles Russell a affirmé que les morts étaient réellement morts, qu’ils n’étaient vivants ni avec les anges ni avec les démons dans un lieu de désespoir.
Le Carnegie Hall d’Allegheny (Pennsylvanie) où les débats ont eu lieu.
[Illustration, page 130]
Charles Russell s’est rendu dans des grandes villes comme dans des petites pour dévoiler la vérité sur l’enfer.
[Illustration, page 131]
Quand Frederick Franz, étudiant à l’université, a appris la vérité sur la condition des morts, il a complètement changé d’objectifs.
[Illustration, page 135]
Les Étudiants de la Bible ont largement fait savoir que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils, comme dans ce tract de l’AIÉB [Association internationale des Étudiants de la Bible] diffusé courant 1914.
[Illustrations, page 137]
En 1931, à l’aide du plus vaste réseau radiophonique ayant jamais existé jusqu’alors, Joseph Rutherford a montré que seul le Royaume de Dieu pourrait apporter un soulagement durable à l’humanité.
Le discours “Le Royaume, l’espérance du monde” a été radiodiffusé simultanément par 163 stations et retransmis en différé par 340 autres stations.
[Illustrations, page 142]
En raison de l’intérêt particulier que les Étudiants de la Bible portaient à la place qu’occupaient les Juifs dans les prophéties bibliques, en 1925 Alexander Macmillan s’embarquait pour la Palestine.
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Comment ils ont adopté le nom de Témoins de JéhovahLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 11
Comment ils ont adopté le nom de Témoins de Jéhovah
SOUVENT, dans les premières décennies de leur histoire moderne, on les appelait simplement les Étudiants de la Bible. Quand on leur demandait le nom de leur organisation, nos frères disaient généralement: “Nous sommes chrétiens.” Dans La Tour de Garde, frère Russell a répondu à cette question en disant: “Nous ne nous séparons pas des autres chrétiens en adoptant un nom particulier. Nous nous contentons du nom de ‘chrétiens’ par lequel les premiers saints étaient connus.” — Édition anglaise de septembre 1888.
Dès lors, comment se fait-il que nous soyons connus aujourd’hui sous le nom de Témoins de Jéhovah?
Le nom de “chrétien”
Au Ier siècle comme à notre époque, les véritables disciples de Jésus Christ se désignaient eux-mêmes et désignaient leurs compagnons croyants par des expressions comme les “frères”, “les amis” et “la congrégation de Dieu”. (Actes 11:29; 3 Jean 14; 1 Cor. 1:2.) Ils parlaient aussi du Christ comme du “Maître” et d’eux comme des “esclaves de Christ Jésus” et des “esclaves de Dieu”. (Col. 3:24; Phil. 1:1; 1 Pierre 2:16.) Depuis, de telles dénominations sont largement utilisées et bien comprises dans la congrégation.
Au Ier siècle, le mode de vie axé sur la foi en Jésus Christ (et par extension la congrégation elle-même) était appelé “La Voie”. (Actes 9:2; 19:9.) Un certain nombre de traductions d’Actes 18:25 indiquent qu’on en parlait également comme de “la voie de Jéhovaha”. Par ailleurs, certaines personnes qui n’appartenaient pas à la congrégation l’appelaient par dérision “la secte des Nazaréens”. — Actes 24:5.
Vers 44 de notre ère, ou peu après, les fidèles disciples de Jésus Christ ont commencé à être appelés chrétiens. Certains prétendent que ce sont les gens n’appartenant pas à la congrégation qui, par moquerie, les ont surnommés chrétiens. Cependant, un certain nombre de lexicographes et de commentateurs de la Bible disent que le verbe utilisé en Actes 11:26 sous-entend une direction divine ou une révélation. C’est pourquoi, dans la Traduction du monde nouveau, le verset est rendu ainsi: “C’est d’abord à Antioche que, par la providence divine, les disciples furent appelés chrétiens.” (On trouve des traductions semblables dans Literal Translation of the Holy Bible, de Robert Young, édition révisée de 1898; The Simple English Bible, 1981, et New Testament, de Hugo McCord, 1988). Vers 58 de notre ère, le nom “chrétien” était bien connu, même des fonctionnaires romains. — Actes 26:28.
Du vivant des apôtres du Christ, le nom de “chrétien” a été un terme distinctif et spécifique (1 Pierre 4:16). Tous ceux qui se déclaraient chrétiens, mais qui se contredisaient par leurs croyances ou leur conduite, étaient exclus de la communauté chrétienne. Toutefois, conformément à ce que Jésus avait annoncé, après la mort des apôtres Satan a semé des graines qui ont produit de faux chrétiens; ceux-ci revendiquaient aussi le nom de chrétiens (Mat. 13:24, 25, 37-39). Quand la chrétienté apostate a eu recours à des conversions forcées, des gens sont devenus chrétiens de nom simplement pour échapper à la persécution. Avec le temps, tout Européen qui ne se déclarait pas juif, musulman ou athée était considéré comme chrétien, peu importe ses croyances ou sa conduite.
Surnoms donnés par dérision
À partir du XVIe siècle, cette situation a posé un problème aux réformateurs. Puisque le nom de “chrétien” était utilisé aussi improprement, comment pouvaient-ils se distinguer de ceux qui se disaient chrétiens comme eux?
Souvent, ils ont simplement consenti à adopter le sobriquet que leurs ennemis leur donnaient. Ainsi, en Allemagne, les théologiens qui s’opposaient à Martin Luther ont été les premiers à nommer ses disciples luthériens, d’après son nom. En Angleterre, ceux qui se sont joints à John Wesley ont été surnommés méthodistes parce qu’ils se montraient exceptionnellement précis et méthodiques dans l’observance de leurs devoirs religieux. Les baptistes ont refusé dans un premier temps le surnom d’anabaptistes (qui signifie “rebaptiseurs”), mais peu à peu ils ont adopté le nom de baptistes, une sorte de compromis.
Qu’en était-il des Étudiants de la Bible? Le clergé les appelait “Russellistes” ou “Rutherfordistes”. Cependant, l’adoption d’un nom de ce genre aurait favorisé un esprit sectaire. Il aurait été incompatible avec le reproche que l’apôtre Paul a adressé aux premiers chrétiens. Il a écrit: “Car quand quelqu’un dit: ‘Moi, j’appartiens à Paul!’, mais un autre: ‘Moi à Apollos!’, n’êtes-vous pas tout simplement des hommes [c’est-à-dire charnels et non spirituels dans votre façon de voir les choses]?” (1 Cor. 3:4). Certains surnommaient les Étudiants de la Bible “Auroristes du Millénium”; mais le Règne millénaire du Christ n’était qu’un des aspects de leurs enseignements. D’autres encore les désignaient par le nom de “Gens de la Watch Tower [Tour de Garde]”; mais cela ne convenait pas non plus, car La Tour de Garde n’était que l’une des publications au moyen desquelles ils répandaient les vérités bibliques.
La nécessité d’un nom bien distinct
Avec le temps, il est apparu clairement que la congrégation des serviteurs de Jéhovah ne pouvait se contenter du nom de “chrétiens”; elle avait vraiment besoin d’un nom bien distinct. Le sens du nom “chrétien” était faussé dans l’esprit du public, car ceux qui se disaient “chrétiens” n’avaient souvent qu’une vague idée, voire aucune, du genre de personne qu’avait été Jésus Christ, de ce qu’il avait enseigné et de ce qu’eux-mêmes devaient faire pour être vraiment ses disciples. En outre, plus nos frères comprenaient la Parole de Dieu, plus ils voyaient la nécessité de se séparer nettement des religions qui se réclamaient du christianisme.
Il est vrai qu’ils se présentaient souvent comme les Étudiants de la Bible et qu’à partir de 1910 ils ont utilisé le nom d’Étudiants internationaux de la Bible en rapport avec leurs réunions. En 1914, pour éviter la confusion avec l’association déclarée formée peu de temps auparavant, l’Association internationale des Étudiants de la Bible, ils ont donné l’appellation “Étudiants associés de la Bible” à leurs groupes locaux. Cependant, leur culte ne se limitait pas à l’étude de la Bible. De plus, d’autres personnes étudiaient aussi la Bible — certaines avec sincérité, d’autres en détracteurs — et beaucoup ne voyaient en elle qu’un ouvrage littéraire. Après la mort de frère Russell, certains de ses anciens associés ont refusé de coopérer avec la Société Watch Tower et l’Association internationale des Étudiants de la Bible; ils se sont même opposés à l’œuvre de ces organisations. Ces groupes dissidents ont utilisé différents noms, et certains ont gardé l’appellation “Étudiants associés de la Bible”, ce qui a ajouté à la confusion.
Puis, en 1931, nous avons pris le nom véritablement distinctif de “Témoins de Jéhovah”. Chandler Sterling en a parlé comme du “plus grand trait de génie” de Joseph Rutherford, alors président de la Société. D’après cet auteur, il s’agissait d’une manœuvre intelligente qui, non seulement donnait au groupe un nom officiel, mais lui permettait aussi d’interpréter aisément toutes les références bibliques au “témoin” et au “témoignage” comme s’appliquant particulièrement aux Témoins de Jéhovah. En revanche, Alexander Macmillan, qui a collaboré avec trois présidents de la Société, a dit à propos de cette annonce faite par frère Rutherford: “Il n’y a jamais eu de doute dans mon esprit — ni alors ni maintenant — que c’est le Seigneur qui l’avait guidé en cette affaire et que tel est le nom que Jéhovah veut que nous portions, et nous sommes très heureux de l’avoir.” Quelle opinion les faits ont-ils corroborée? Ce nom était-il ‘un trait de génie’ de frère Rutherford ou son choix avait-il été guidé par la providence divine?
Ce qui a conduit à ce nom
C’est au VIIIe siècle avant notre ère que Jéhovah a fait écrire à Ésaïe: “‘Vous êtes mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘oui, mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous sachiez et ayez foi en moi, et que vous compreniez que je suis le Même. Avant moi aucun Dieu ne fut formé, et après moi il continua de n’y en avoir aucun. (...) Vous êtes donc mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘et je suis Dieu.’” (És. 43:10, 12). Comme le montrent les Écritures grecques chrétiennes, de nombreuses prophéties consignées par Ésaïe se sont accomplies sur la congrégation chrétienne (comparer Ésaïe 8:18 avec Hébreux 2:10-13; Ésaïe 66:22 avec Révélation 21:1, 2). Pourtant, Ésaïe 43:10, 12 n’a jamais été commenté en détail dans La Tour de Garde au cours des 40 premières années de sa publication.
Toutefois, par la suite, leur étude des Écritures a amené les serviteurs de Jéhovah à diriger leur attention sur des faits nouveaux et importants. Le Royaume de Dieu dirigé par Jésus, le Roi messianique, était né dans les cieux en 1914. En 1925, l’année où ce point a été éclairci dans les colonnes de La Tour de Garde, le commandement prophétique d’être des témoins de Jéhovah, contenu en Ésaïe chapitre 43, a été mentionné dans 11 numéros du périodique.
L’article principal de La Tour de Garde du 1er janvier 1926 en anglais (mars 1926 en français) soulevait cette question: “Qui honorera Jéhovah?” Au cours des cinq années suivantes, Ésaïe 43:10-12 a été examiné en entier ou en partie dans 46 numéros différents de La Tour de Garde et appliqué à chaque fois aux véritables chrétiensb. En 1929, il a été souligné que la question primordiale qui se posait à toutes les créatures intelligentes concernait l’honneur à rendre au nom de Jéhovah. Et Ésaïe 43:10-12 a été analysé à plusieurs reprises en rapport avec la responsabilité des serviteurs de Jéhovah vis-à-vis de cette question.
Ainsi, les faits montrent que, grâce à l’étude de la Bible, il a été signalé maintes fois qu’ils avaient l’obligation d’être des témoins de Jéhovah. Ce n’était pas le nom d’un groupe qui importait, mais l’œuvre que ce groupe devait accomplir.
Mais sous quel nom ces témoins devaient-ils être connus? Quel nom était approprié eu égard à l’œuvre qu’ils accomplissaient? À quelle conclusion la Parole de Dieu conduisait-elle? Ces questions ont été traitées lors de l’assemblée de Columbus (Ohio, États-Unis) qui s’est tenue du 24 au 30 juillet 1931.
Un nouveau nom
Les lettres J W (initiales de “Jehovah’s Witnesses” [“Témoins de Jéhovah” en anglais]) figuraient en gros sur la couverture du programme de l’assemblée. Que représentaient-elles? Leur signification n’a été révélée que le dimanche 26 juillet. Ce jour-là, frère Rutherford a prononcé le discours public intitulé “Le Royaume, l’espérance du monde”. Dans ce discours, parlant de ceux qui se révèlent être des proclamateurs du Royaume, il a tout particulièrement utilisé le nom de Témoins de Jéhovah.
Un peu plus tard dans la journée, frère Rutherford a prononcé un autre discours, dans lequel il a expliqué pourquoi il fallait un nom distinctifc. Quel nom les Écritures indiquaient-elles? L’orateur a cité Actes 15:14 qui met l’accent sur le dessein de Dieu de tirer des nations “un peuple pour son nom”. Dans son discours, il a souligné le fait que, selon Révélation 3:14, Jésus Christ est “le témoin fidèle et vrai”. Il a mentionné Jean 18:37, où Jésus a déclaré: “Je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre témoignage à la vérité.” Il a rappelé 1 Pierre 2:9, 10, où il est écrit que les serviteurs de Dieu doivent ‘proclamer les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à son étonnante lumière’. Il a raisonné sur de nombreux textes d’Ésaïe, qui n’étaient pas encore tous clairement compris à cette époque, puis il a conclu son discours avec Ésaïe 43:8-12, qui contient cette instruction divine: “‘Vous êtes donc mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘et je suis Dieu.’” À quelle conclusion la Parole de Jéhovah les conduisait-elle donc? Quel nom s’accorderait avec la façon dont Dieu les utilisait?
La réponse évidente a été donnée dans une résolution qui a été adoptée avec enthousiasme à cette occasiond. La résolution stipulait entre autres:
“Afin que notre position exacte puisse être déterminée et connue — et nous croyons agir ainsi en harmonie avec la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans sa Parole —, QU’IL SOIT RÉSOLU ce qui suit:
“QUE nous avons un grand amour pour frère Charles Russell, à cause de son œuvre, et que nous reconnaissons volontiers que le Seigneur s’est servi de lui et a grandement béni son travail; que néanmoins, conformément à l’enseignement de la Parole de Dieu, nous ne pouvons consentir à être appelés par le nom de ‘Russellistes’; que la Tour de Garde, Société de Bibles et de Traités, l’Association internationale des Étudiants de la Bible et [l’Association de la Tribune du peuple] sont simplement des noms [d’associations], que nous soutenons, dirigeons et dont nous nous servons, en tant que chrétiens, pour l’accomplissement de l’œuvre que nous avons entreprise par obéissance aux commandements de Dieu; que cependant aucun de ces noms ne peut s’attacher ni être justement appliqué à nous en tant que groupe de chrétiens, qui marchons sur les traces de notre Seigneur et Maître, Christ Jésus; que nous sommes des étudiants de la Bible, mais que, en tant que communauté de chrétiens constitués en association, nous ne consentons pas à être appelés du nom d’‘Étudiants de la Bible’, ou de noms semblables, comme moyen d’identification de notre position devant le Seigneur; que, d’autre part, notre groupement refuse de porter le nom de quelque homme que ce soit;
“QUE, ayant été rachetés par le sang précieux de Jésus Christ, notre Seigneur et Rédempteur, et ayant été justifiés et engendrés par Jéhovah Dieu et appelés à son Royaume, nous proclamons, sans hésiter, notre fidélité et notre obéissance absolues à Jéhovah Dieu et à son Royaume; que nous sommes des serviteurs de Jéhovah Dieu, chargés d’accomplir une œuvre en son nom et que c’est par obéissance à son commandement que nous rendons le témoignage de Jésus Christ et que nous faisons connaître aux hommes que Jéhovah est le Dieu Tout-Puissant et véritable. C’est pourquoi nous adoptons et porterons dorénavant joyeusement le nom que le Seigneur Dieu nous a donné de sa propre bouche et par lequel nous désirons être connus et appelés, c’est-à-dire le nom de: Témoins de Jéhovah. — Ésaïe 43:10-12e.”
Le tonnerre d’applaudissements qui a salué la présentation de cette résolution démontrait que l’assistance approuvait entièrement ce qui avait été déclaré.
Nous acceptons la responsabilité
Quel honneur de porter le nom du seul vrai Dieu, du Souverain de l’univers! Cependant, ce nom s’accompagne d’une responsabilité, une responsabilité que refusent les autres groupes religieux. Frère Rutherford l’a dit dans son discours: “Heureux ceux qui peuvent porter un nom que personne au monde ne veut porter à part ceux qui se sont dévoués corps et âme au service de Jéhovah.” Et pourtant, combien il est approprié que les serviteurs de Jéhovah portent Son nom personnel, qu’ils le fassent connaître, et que celui-ci soit éminemment lié à la proclamation de son dessein!
Tout groupe ou tout individu qui parle au nom de Jéhovah se fait un devoir de transmettre sa parole avec véracité (Jér. 23:26-28). Il doit faire connaître les dispositions que Jéhovah a prises pour le bien de ceux qui aiment la justice, mais également les jugements qu’il prononce contre ceux qui pratiquent l’injustice. Comme Jéhovah l’a ordonné à ses prophètes des temps passés, ses témoins aujourd’hui ne doivent retrancher aucun élément de sa parole en s’abstenant de le faire connaître (Jér. 1:17; 26:2; Ézéch. 3:1-11). Ils doivent proclamer à la fois “l’année de bienveillance de la part de Jéhovah et le jour de vengeance de la part de notre Dieu”. (És. 61:1, 2.) Ceux qui ont adopté la résolution présentée plus haut ont reconnu qu’ils avaient cette responsabilité, et dans la dernière partie de cette résolution, ils ont déclaré:
“En notre qualité de témoins de Jéhovah, notre seul et unique but est d’obéir entièrement à ses commandements; de le faire connaître pour le seul Dieu vrai et Tout-Puissant; de proclamer que sa Parole est véridique et que son nom a droit à tout honneur et à toute gloire; que Christ est Roi de par la volonté de Dieu; qu’il a été placé par [Jéhovah] sur le trône de l’autorité; que son règne est maintenant venu et que, par obéissance aux commandements du Seigneur, il nous faut désormais propager cette bonne nouvelle comme un témoignage rendu à la face de toutes les nations; que nous devons faire connaître aux dirigeants et aux peuples tout ce dont se compose l’organisation cruelle et oppressive de Satan, et notamment la ‘chrétienté’, qui est l’élément le plus nocif de la partie visible de cette organisation; que nous devons révéler également le dessein de Dieu de détruire sous peu l’organisation du Diable, acte qui entraînera immédiatement à sa suite la paix, la prospérité, la liberté, la santé, le bonheur et la vie éternelle, bénédictions que Christ, le Roi, apportera aux peuples obéissants de la terre; que le Royaume de Dieu est l’unique espérance du monde et que ce message doit être annoncé par ceux qui sont reconnus comme témoins de Jéhovah.
“Nous prions humblement toutes les personnes qui ont fait vœu de fidélité à Jéhovah et à son royaume de prendre part avec nous à la proclamation universelle de cette bonne nouvelle, afin que l’étendard du Seigneur, étendard de justice, puisse être dressé bien haut et que les peuples de la terre sachent désormais de quel côté se tourner pour trouver la vérité et l’espoir de la délivrance; et, par-dessus tout, afin que le grand et saint nom de Jéhovah puisse être justifié et exalté.”
L’annonce de ce nouveau nom a été accueillie par des salves d’applaudissements non seulement en Amérique, c’est-à-dire à Columbus (Ohio), mais jusqu’en Australie. Au Japon, après des heures d’efforts, un petit groupe, qui s’était réuni au milieu de la nuit, a réussi à capter sur une radio à ondes courtes une partie du programme qui a immédiatement été traduite. Ainsi, ce petit groupe a entendu la résolution et le tonnerre d’applaudissements. Matsue Ishii était présente, et plus tard elle a écrit que tous ceux du groupe ‘avaient poussé un cri de joie à l’unisson avec leurs frères d’Amérique’. Après la grande assemblée de Columbus, les Témoins de Jéhovah, dans tous les pays où il y en avait, réunis en assemblées ou en congrégations, ont montré qu’ils approuvaient entièrement cette résolution. Pour ne citer qu’un exemple, de Norvège est parvenu ce rapport: “Lors de notre assemblée annuelle (...) à Oslo, nous nous sommes tous levés et nous avons crié ‘Ja’ avec enthousiasme quand nous avons adopté notre nouveau nom de ‘témoins de Jéhovah’.”
Pas une simple étiquette
Le monde en général a-t-il su que nos frères avaient adopté un nouveau nom? Oui, et comment! Le discours qui, pour la première fois, annonçait le nom a été prononcé sur le plus vaste réseau radiophonique jamais mis en place à l’époque. En outre, le texte de la résolution relative au nouveau nom a été reproduit dans la brochure Le Royaume, l’Espérance du Monde. Après l’assemblée, les Témoins de Jéhovah ont diffusé des millions d’exemplaires de cette brochure en de nombreuses langues en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Afrique, en Asie et dans certaines îles. Non seulement ils ont présenté cette brochure de maison en maison, mais ils se sont efforcés d’en remettre un exemplaire en main propre à tous les hauts fonctionnaires, hommes d’affaires importants et ecclésiastiques. Des Témoins toujours en vie en 1992 se souviennent très bien d’avoir participé à cette campagne de grande envergure.
Tous n’ont pas fait bon accueil à la brochure. Eva Abbott se rappelle qu’un jour où elle quittait la maison d’un ecclésiastique aux États-Unis, la brochure a volé au-dessus d’elle et a atterri sur le sol. Elle l’a ramassée, car elle ne voulait pas la laisser là; mais un énorme chien est arrivé en grognant, lui a arraché la brochure des mains et l’a rapportée à son maître, le pasteur. Elle dit: “Ce que je n’avais pas pu faire, le chien l’a fait!”
Martin Poetzinger qui, par la suite, est devenu membre du Collège central des Témoins de Jéhovah, a raconté: “À chaque porte, les gens prenaient un air surpris quand nous nous présentions en disant: ‘Aujourd’hui, je viens vous voir en ma qualité de témoin de Jéhovah.’ Ils secouaient la tête ou disaient: ‘N’êtes-vous plus Étudiant de la Bible? Ou seriez-vous membre d’une nouvelle secte?’” Mais peu à peu la situation a changé. Plusieurs dizaines d’années après que les Témoins de Jéhovah ont commencé à utiliser leur nom distinctif, frère Poetzinger a dit: “Quel changement! Je n’ai pas le temps de dire une parole [que les gens] me disent: ‘Vous êtes certainement témoin de Jéhovah.’” De fait, ils connaissent ce nom maintenant.
Ce nom n’est pas une simple étiquette. Jeune ou moins jeune, homme ou femme, chaque Témoin de Jéhovah participe à l’œuvre qui consiste à rendre témoignage à Jéhovah et à son grand dessein. De sorte que Charles Braden, professeur d’histoire de la religion, a écrit: “Les Témoins de Jéhovah ont littéralement rempli la terre de leur témoignage.” — These also believe (Ceux-ci croient aussi).
Certes, avant qu’ils n’adoptent le nom de Témoins de Jéhovah, nos frères donnaient déjà le témoignage sur toute la terre, mais, avec le recul, il semble que Jéhovah les préparait en vue d’une œuvre encore plus importante, le rassemblement d’une grande foule qui passerait vivante Harmaguédon, avec la possibilité de vivre éternellement sur la terre transformée en paradis.
[Notes]
a Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau; A Literal Translation of the New Testament (...) From the Text of the Vatican Manuscript, de Herman Heinfetter et six traductions en hébreu. Voir aussi la note sur Actes 19:23 dans Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.
b Parmi les principaux articles de La Tour de Garde publiés durant cette période, citons “Jéhovah et ses œuvres”, “Honorez son nom”, “Un peuple pour son nom”, “Son nom est élevé”, “Témoin fidèle et véritable”, “Louez Jéhovah!”, “Mets ton plaisir en Jéhovah”, “Jéhovah, l’Être suprême”, “La justification de son nom”, “Son nom” et “Chantez à Jéhovah!”.
c Voir l’article “Un nouveau nom”, dans La Tour de Garde de janvier 1932 (1er octobre 1931 en angl.).
d La Tour de Garde de décembre 1931, p. 184.
e Certes, tout prouvait que Jéhovah avait dirigé le choix de ce nom “Témoins de Jéhovah”, mais, par la suite, La Tour de Garde (1er février 1944, pp. 42, 43 [angl.]; 15 juillet 1958, p. 223 [1er octobre 1957, p. 607 en angl.]) et le livre “De nouveaux cieux et une nouvelle terre” (pp. 227-233) ont expliqué qu’il ne s’agissait pas du “nom nouveau” dont parlent Ésaïe 62:2; 65:15 et Révélation 2:17, bien qu’il soit conforme aux relations nouvelles dont il est question dans les deux textes d’Ésaïe.
[Entrefilet, page 149]
‘C’est par la providence divine que les disciples furent appelés chrétiens.’
[Entrefilet, page 150]
Le sens du nom “chrétien” était faussé dans l’esprit du public.
[Entrefilet, page 151]
Ils étaient plus que des Étudiants de la Bible.
[Entrefilet, page 157]
“‘Vous êtes donc mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘et je suis Dieu.’”
[Encadré, page 151]
Le nom Témoins de Jéhovah en Amérique
Anglais Jehovah’s Witnesses
Arabe شهود يهوه
Arménien Եհովայի Վկաներ
Chinois 耶和華見證人
Coréen 여호와의 증인
Espagnol Testigos de Jehová
Français Témoins de Jéhovah
Grec Μάρτυρες του Ιεχωβά
Groenlandais Jehovap Nalunaajaasui
Italien Testimoni di Geova
Japonais エホバの証人
Papiamento Testigonan di Jehova
Polonais Świadkowie Jehowy
Portugais Testemunhas de Jeová
Samoan Molimau a Ieova
Sranan tongo Jehovah Kotoigi
Tagalog Mga Saksi ni Jehova
Vietnamien Nhân-chứng Giê-hô-va
[Encadré, page 152]
D’autres l’ont vu
“La Tour de Garde” n’a pas été la seule à faire remarquer que, selon la Bible, Jéhovah aurait des témoins sur la terre. Par exemple, dans son livre “Lectures on Daniel the Prophet” (Sermons sur le prophète Daniel) (première édition, 1911), H. Ironside parlait de ceux sur qui s’accompliraient les belles promesses de Jéhovah consignées en Ésaïe 43; il a déclaré: “Ils seront les témoins de Jéhovah, qui rendront témoignage à l’autorité et à la gloire du seul vrai Dieu, lorsque la chrétienté apostate se sera abandonnée au fantasme consistant à croire au mensonge de l’Antichrist.”
[Encadré, page 153]
Le nom Témoins de Jéhovah en Orient et dans les îles du Pacifique
Anglais Jehovah’s Witnesses
Bengali যিহোবার সাক্ষিরা
Bichlamar Ol Wetnes blong Jeova
Bicol, cebuano,
hiligaynon,
samar-leyte,
Tagalog Mga Saksi ni Jehova
Chinois 耶和華見證人
Cinghalais යෙහෝවාගේ සාක්ෂිකරුවෝ
Coréen 여호와의 증인
Fidjien Vakadinadina i Jiova
Goujrati યહોવાહના સાક્ષીઓ
Hindi यहोवा के साक्षी
Hiri motu Iehova ena Witness Taudia
Iloko Dagiti Saksi ni Jehova
Indonésien Saksi-Saksi Yehuwa
Japonais エホバの証人
Kannada ಯೆಹೋವನ ಸಾಕ್ಷಿಗಳು
Malayalam യഹോവയുടെ സാക്ഷികൾ
Marathe यहोवाचे साक्षीदार
Marshall Dri Kennan ro an Jeova
Myama ယေဟောဝါသက်သေများ
Népali यहोवाका साक्षीहरू
Niue Tau Fakamoli a Iehova
Ourdou
Palauan reSioning er a Jehovah
Pangasinan Saray Tasi nen Jehova
Pidgin des îles
Salomon all’gether Jehovah’s Witness
Pidgin
mélanésien Ol Witnes Bilong Jehova
Ponape Sounkadehde kan en Siohwa
Rarotonga Au Kite o Iehova
Russe Свидетели Иеговы
Samoan,
tuvalu Molimau a Ieova
Tahitien Ite no Iehova
Tamoul யெகோவாவின் சாட்சிகள்
Télougou యెహోవాసాక్షులు
Thaï พยานพระยะโฮวา
Tongan Fakamo‘oni ‘a Sihova
Truk Ekkewe Chon Pwarata Jiowa
Vietnamien Nhân-chứng Giê-hô-va
Yap Pi Mich Rok Jehovah
[Encadré, page 154]
Le nom Témoins de Jéhovah en Afrique
Afrikaans Jehovah se Getuies
Amharique የይሖዋ ምሥክሮች
Anglais Jehovah’s Witnesses
Arabe شهود يهوه
Chichewa Mboni za Yehova
Efik Mme Ntiense Jehovah
Éwé Yehowa Ðasefowo
Français Témoins de Jéhovah
Ga Yehowa Odasefoi
Goun Kunnudetọ Jehovah tọn lẹ
Haoussa Shaidun Jehovah
Ibo Ndịàmà Jehova
Kikamba Inte sha kwa Yehova
Kiluba Ba Tumoni twa Yehova
Kinyarwanda Abahamya ba Yehova
Kirundi Ivyabona vya Yehova
Kisi Seiyaa Jɛhowaa
Kwanyama Eendombwedi daJehova
Lingala Batemwe ya Jéhovah
Luganda Abajulirwa ba Yakuwa
Malgache Vavolombelon’i Jehovah
Mooré A Zeova Kaset rãmba
Ndonga Oonzapo dhaJehova
Portugais Testemunhas de Jeová
Sango A-Témoin ti Jéhovah
Sepedi Dihlatse tša Jehofa
Sesotho Lipaki tsa Jehova
Shona Zvapupu zvaJehovha
Silozi Lipaki za Jehova
Swahili Mashahidi wa Yehova
Tigrigna ናይ የሆዋ መሰኻኽር
Tshiluba Bantemu ba Yehowa
Tsonga Timbhoni ta Yehova
Tswana Basupi ba ga Jehofa
Twi Yehowa Adansefo
Venda Ṱhanzi dza Yehova
Xhosa amaNgqina kaYehova
Yoruba Ẹlẹ́rìí Jehofa
Zoulou oFakazi BakaJehova
[Encadré, page 154]
Le nom Témoins de Jéhovah en Europe et au Proche-Orient
Albanais Dëshmitarët e Jehovait
Allemand Jehovas Zeugen
Anglais Jehovah’s Witnesses
Arabe شهود يهوه
Arménien Եհովայի Վկաներ
Bulgare Свидетелите на Йехова
Croate Jehovini svjedoci
Danois Jehovas Vidner
Espagnol Testigos de Jehová
Estonien Jehoova tunnistajad
Finnois Jehovan todistajat
Français Témoins de Jéhovah
Grec Μάρτυρες του Ιεχωβά
Hébreu עדי־יהוה
Hongrois Jehova Tanúi
Islandais Vottar Jehóva
Italien Testimoni di Geova
Macédonien,
serbe Јеховини сведоци
Maltais Xhieda ta’ Jehovah
Néerlandais Jehovah’s Getuigen
Norvégien Jehovas vitner
Polonais Świadkowie Jehowy
Portugais Testemunhas de Jeová
Roumain Martorii lui Iehova
Russe Свидетели Иеговы
Slovaque Jehovovi svedkovia
Slovène Jehovove priče
Suédois Jehovas vittnen
Tchèque svĕdkové Jehovovi
Turc Yehova’nın Şahitleri
Ukrainien Свідки Єгови
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La grande foule vivra-t-elle au ciel ou sur la terre?Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 12
La grande foule vivra-t-elle au ciel ou sur la terre?
CONTRAIREMENT aux adeptes des religions de la chrétienté, la plupart des Témoins de Jéhovah espèrent vivre éternellement, non au ciel, mais sur la terre. Pour quelle raison?
Il n’en a pas toujours été ainsi. Les chrétiens du Ier siècle attendaient le jour où ils régneraient avec le Christ en qualité de rois célestes (Mat. 11:12; Luc 22:28-30). Toutefois, Jésus leur avait dit que les héritiers du Royaume ne seraient qu’un “petit troupeau”. (Luc 12:32.) Qui en ferait partie? Combien seraient-ils? Ils n’ont appris ces détails que bien plus tard.
À la Pentecôte de l’an 33, les premiers disciples juifs de Jésus ont été oints d’esprit saint pour être cohéritiers avec le Christ. En l’an 36, l’opération de l’esprit saint leur a fait comprendre que des Gentils incirconcis auraient également part à cet héritage (Actes 15:7-9; Éph. 3:5, 6). Puis 60 autres années se sont écoulées avant que l’apôtre Jean n’apprenne par une révélation que seules 144 000 personnes seraient prises de la terre pour avoir part au Royaume céleste avec le Christ. — Rév. 7:4-8; 14:1-3.
Charles Russell et ses compagnons partageaient cette espérance, ainsi que la plupart des Témoins de Jéhovah jusqu’au milieu des années 30. Grâce à leur étude des Écritures, ils savaient également que l’onction de l’esprit ne signifiait pas seulement pour eux qu’ils étaient promis à devenir rois et prêtres avec le Christ dans le ciel, mais aussi qu’ils avaient une œuvre spéciale à accomplir tant qu’ils étaient dans la chair (1 Pierre 1:3, 4; 2:9; Rév. 20:6). De quelle œuvre s’agissait-il? Ils connaissaient bien et citaient souvent Ésaïe 61:1, où on lit: “L’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour annoncer aux humbles une bonne nouvelle.”
Dans quel but prêchaient-ils?
Certes, ils étaient peu nombreux, mais ils s’efforçaient de communiquer la vérité sur Dieu et sur son dessein à un maximum de personnes. Ils imprimaient et distribuaient un grand nombre de publications qui annonçaient la bonne nouvelle relative aux dispositions pour le salut que Dieu avait prises par le moyen du Christ. Cependant, ils n’avaient nullement l’objectif de convertir tous ceux à qui ils prêchaient. Alors, pourquoi leur prêchaient-ils? La Tour de Garde, édition anglaise de juillet 1889, donnait cette explication: “Nous sommes ses représentants [ceux de Jéhovah] sur la terre; l’honneur de son nom doit être défendu en présence de ses ennemis et devant nombre de ses enfants trompés; son plan glorieux doit être annoncé partout en opposition avec tous les plans, reflets de la sagesse du monde, que les hommes se sont efforcés et s’efforcent encore d’inventer.”
Ceux qui prétendaient être le peuple du Seigneur et qui, pour la plupart, étaient membres des Églises de la chrétienté ont été l’objet d’une attention particulière. Quel était l’objectif de la prédication dans leur cas? Comme frère Russell l’a souvent expliqué, le désir des premiers Étudiants de la Bible n’était pas d’attirer les membres des Églises vers une autre organisation, mais de les aider à se rapprocher du Seigneur comme membres de la seule véritable Église. Les Étudiants de la Bible savaient toutefois que pour obéir à l’ordre consigné en Révélation 18:4 ces personnes devaient sortir de “Babylone”, qui, comprenaient-ils, représentait la prétendue Église, l’ensemble des Églises de la chrétienté avec tous leurs enseignements non bibliques et leurs divisions sectaires. Dans le tout premier numéro de La Tour de Garde (juillet 1879 en anglais), frère Russell a déclaré: “Nous comprenons que le présent témoignage a pour objet de ‘tirer un peuple pour son nom’ — l’Église — qui, lors de la venue du Christ, sera uni à lui et recevra son nom. — Rév. iii. 12.”
Ils comprenaient qu’à cette époque un seul “appel” s’offrait à tous les véritables chrétiens: l’invitation à faire partie de l’épouse du Christ, qui ne compterait finalement que 144 000 membres (Éph. 4:4; Rév. 14:1-5). Ils cherchaient à réveiller tous ceux qui, membres ou non d’une Église, professaient la foi dans le sacrifice rédempteur du Christ, afin de leur faire comprendre “les précieuses et très grandes promesses” de Dieu (2 Pierre 1:4; Éph. 1:18). Ils s’efforçaient de ranimer leur zèle pour qu’ils se conforment à ce qui est requis du petit troupeau des héritiers du Royaume. Afin de fortifier la spiritualité de tous ceux-là, qu’ils considéraient comme “la famille de la foi” (parce qu’ils professaient la foi en la rançon), frère Russell et ses compagnons ont diligemment cherché à fournir la “nourriture [spirituelle] au temps convenable” dans les pages de La Tour de Garde et d’autres publications bibliques. — Gal. 6:10, KJ; Mat. 24:45, 46, Sg.
Toutefois, ils constataient que tous ceux qui prétendaient s’être ‘consacrés’ (ou ‘s’être donnés entièrement au Seigneur’, selon le sens qu’ils attribuaient à ce terme) ne continuaient pas ensuite à mener une vie d’abnégation en accordant la priorité dans leur existence au service du Seigneur. Pourtant, comme ils l’expliquaient, les chrétiens consacrés avaient accepté de bon gré de renoncer à la nature humaine, en pensant à leur héritage céleste. Ils ne pouvaient pas reculer; s’ils n’obtenaient pas la vie dans le domaine spirituel, c’est la seconde mort qui les attendait (Héb. 6:4-6; 10:26-29). Mais beaucoup de chrétiens apparemment consacrés choisissaient la voie de la facilité; ils ne manifestaient pas un zèle véritable pour la cause du Seigneur et ne cultivaient pas l’esprit de sacrifice. Néanmoins, ils ne semblaient pas avoir renié la rançon et menaient, somme toute, une vie pure. Qu’adviendrait-il de ces personnes?
Pendant longtemps, les Étudiants de la Bible ont pensé qu’il s’agissait du groupe décrit en Révélation 7:9, 14 (Sy) comme “une grande multitude” venue de la grande tribulation et se tenant debout “devant le trône” de Dieu et devant l’Agneau, Jésus Christ. Ils croyaient que même si ceux-là n’avaient pas mené une vie de sacrifice, ils subiraient des épreuves de leur foi jusqu’à la mort pendant une période de tribulation postérieure à la glorification des derniers membres de l’Épouse du Christ. Si les prétendus membres de la grande multitude demeuraient fidèles, croyaient les Étudiants de la Bible, ils seraient ressuscités pour la vie céleste, non pour gouverner en qualité de rois, mais afin d’être placés devant le trône. Ils se verraient accorder cette position secondaire parce qu’ils n’avaient pas eu un amour assez fervent pour le Seigneur, ni assez de zèle. Ces personnes, pensaient-ils, avaient été engendrées de l’esprit de Dieu, mais avaient négligé d’obéir à Dieu, peut-être en demeurant attachées aux Églises de la chrétienté.
Ils pensaient aussi que les “anciens dignitaires” qui seraient princes sur la terre durant l’âge millénaire se verraient peut-être accorder d’une façon ou d’une autre la vie céleste à la fin de cette période (Ps. 45:16). Ils se disaient qu’une perspective semblable attendait probablement quiconque se “consacrait” après le choix définitif des 144 000 héritiers du Royaume, mais avant le début de l’époque du rétablissement sur la terre. C’était, dans une certaine mesure, une survivance de la conception de la chrétienté selon laquelle tous les bons vont au ciel. Mais les Étudiants de la Bible étaient attachés à une croyance fondée sur les Écritures qui les différenciait de tous les adeptes de la chrétienté. De quelle croyance s’agissait-il?
La vie éternelle sur la terre dans la perfection
Les Étudiants de la Bible reconnaissaient que, si un nombre limité de personnes choisies parmi les humains recevaient la vie céleste, un nombre beaucoup plus grand se verraient accorder la vie éternelle sur la terre, dans des conditions semblables à celles qui existaient dans le Paradis d’Éden. Jésus avait enseigné à ses disciples à prier ainsi: “Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre.” Il avait dit également: “Heureux ceux qui sont doux de caractère, puisqu’ils hériteront de la terre.” — Mat. 5:5; 6:10.
En harmonie avec ces paroles, un tableaua publié dans un supplément de La Tour de Garde de juillet-août 1881 (en anglais) montrait que beaucoup d’humains obtiendraient la faveur de Dieu pendant le Règne millénaire du Christ et composeraient ‘le monde des humains relevé à l’état de vie et de perfection humaines’. Ce tableau a servi pendant des années de fondement à des discours présentés devant des groupes plus ou moins importants.
Dans quelles conditions les habitants de la terre vivraient-ils? La Tour de Garde de novembre 1912 (1er juillet 1912 en anglais) expliquait: “Avant l’apparition du péché dans le monde, la [disposition] divine pour nos premiers parents était le jardin d’Éden. En pensant à cela, tournons nos regards vers l’avenir, guidés par la Parole de Dieu; et dans une vision mentale, nous verrons le Paradis [rétabli], non simplement un jardin, mais la terre entière, rendue agréable, fructueuse, sans péché, heureuse, alors nous nous rappellerons la promesse inspirée, qui nous est si familière: — ‘Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur’; car les premières choses du péché et de la mort auront disparu et toutes choses seront faites nouvelles. — Apoc. 21:4, 5.”
Qui vivrait éternellement sur la terre?
Frère Russell ne voulait pas dire que Dieu proposait un choix aux humains: la vie éternelle soit dans les cieux, soit dans le Paradis terrestre, selon la préférence de chacun. La Tour de Garde du 15 septembre 1905 (en anglais) faisait remarquer ceci: “Ce ne sont pas nos sentiments et nos aspirations qui font l’appel. Autrement, cela voudrait dire que nous nous appelons nous-mêmes. À propos de notre prêtrise, l’apôtre déclare: ‘Nul homme ne s’approprie de soi-même cet honneur, mais (...) il est appelé par Dieu.’ (Héb. 5:4). Ce n’est donc pas dans nos sentiments qu’il faut rechercher ce qu’est l’appel de Dieu, mais dans sa Parole, sa révélation.”
Quant à la possibilité de vivre dans le Paradis rétabli sur la terre, d’après les Étudiants de la Bible, elle se présenterait seulement lorsque tous les membres du petit troupeau auraient reçu leur récompense et après l’inauguration de l’âge millénaire. Ce serait, pensaient-ils, le temps du “rétablissement de toutes choses”, comme le dit Actes 3:21. Les morts seraient même ressuscités, de sorte que tous bénéficieraient de cette disposition empreinte d’amour. Les frères s’imaginaient que tous les humains (excepté ceux qui avaient reçu l’appel céleste) se verraient alors offrir leur chance de choisir la vie. D’après eux, ce serait à ce moment-là que le Christ, sur son trône céleste, séparerait les gens les uns des autres, comme un berger sépare les brebis des chèvres (Mat. 25:31-46). Les personnes obéissantes, qu’elles soient Juives ou Gentiles, se révéleraient être les “autres brebis” du Seigneur. — Jean 10:16b.
Après la fin des temps des Gentils, ils pensaient que le temps du rétablissement était tout proche; c’est pourquoi, de 1918 à 1925, ils ont proclamé: “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais.” En effet, ils avaient compris que des personnes alors en vie, l’humanité en général, pouvaient survivre et connaître le temps du rétablissement, puis être instruites des conditions requises par Jéhovah pour vivre. Si elles obéissaient, elles atteindraient peu à peu la perfection humaine. Si elles se rebellaient, elles seraient finalement détruites pour toujours.
À ces débuts, les frères n’imaginaient pas que le message du Royaume serait proclamé sur une telle échelle et aussi longtemps qu’il l’a été depuis. Néanmoins, ils continuaient à scruter les Écritures et s’efforçaient de suivre leurs indications en rapport avec l’œuvre que Dieu leur confiait.
“Les brebis” à la droite du Christ
L’explication de la parabole des brebis et des chèvres consignée en Matthieu 25:31-46 a marqué une étape importante dans la compréhension du dessein de Jéhovah. Dans cette parabole, Jésus a déclaré: “Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur son trône glorieux. Et devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des chèvres. Et il placera les brebis à sa droite, mais les chèvres à sa gauche.” La parabole montre ensuite que les “brebis” sont les personnes qui portent secours aux “frères” du Christ, et qui cherchent même à leur apporter un soulagement lorsqu’ils sont persécutés et emprisonnés.
On a longtemps pensé que cette parabole s’appliquait à l’âge millénaire, l’époque du rétablissement, et que le jugement final dont elle parle était celui qui aura lieu à la fin du Millénium. Toutefois, en 1923, Joseph Rutherford, président de la Société, a exposé les raisons d’une autre explication de cette parabole dans un discours instructif présenté à Los Angeles (Californie). Ce discours a été publié un peu plus tard dans La Tour de Garde de mars 1924 (15 octobre 1923 en anglais).
À propos de l’époque à laquelle cette parabole prophétique s’accomplirait, l’article montrait que Jésus l’avait incluse dans sa réponse à une question relative au ‘signe de sa présence et de la conclusion du système de choses’. (Mat. 24:3.) L’article expliquait pourquoi les “frères” mentionnés dans la parabole ne pouvaient être ni les Juifs de l’âge de l’Évangile, ni des humains faisant preuve de foi au cours de la période d’épreuve et de jugement qui dure mille ans, mais étaient plutôt ceux qui héritent avec le Christ du Royaume céleste. De ce fait, la parabole devait s’accomplir alors que des cohéritiers du Christ seraient encore dans la chair. — Voir Hébreux 2:10, 11.
Ce qu’avaient enduré les frères oints du Christ quand ils s’étaient efforcés de donner le témoignage au clergé et aux membres des Églises de la chrétienté indiquait aussi que la prophétie énoncée dans la parabole était déjà en cours d’accomplissement. Comment cela? De nombreux ecclésiastiques et membres éminents des Églises s’étaient montrés hostiles: ils ne leur avaient offert aucune coupe d’eau fraîche, ni littéralement, ni figurément parlant. Au contraire, certains avaient incité les foules à dépouiller les frères de leurs vêtements et à les battre; ou bien ils avaient demandé aux autorités de les emprisonner (Mat. 25:41-43). À l’inverse, beaucoup de personnes humbles, adeptes des Églises, avaient reçu avec joie le message du Royaume, offert à manger et à boire à ceux qui en étaient porteurs et fait de leur mieux pour aider les oints, même quand ils étaient emprisonnés à cause de la bonne nouvelle. — Mat. 25:34-36.
Pour autant que les Étudiants de la Bible pouvaient en juger, les “brebis” dont Jésus avaient parlé se trouvaient encore dans les Églises de la chrétienté. Il s’agissait, pensaient-ils, de personnes qui ne disaient pas être consacrées au Seigneur, mais qui avaient un profond respect pour Jésus Christ et pour son peuple. Cependant, pouvaient-elles rester membres des Églises?
Une prise de position ferme en faveur du culte pur
Une étude du livre prophétique d’Ézéchiel a jeté la lumière sur ce point. Le premier des trois tomes du commentaire intitulé Justification, publié en 1931, expliquait le sens de ce qu’Ézéchiel a écrit à propos de la fureur de Jéhovah contre le peuple apostat de Juda et de la Jérusalem antique. Certes, les habitants de Juda prétendaient servir le véritable Dieu vivant, mais ils avaient adopté les rites religieux des nations voisines. Ils offraient de l’encens à des idoles sans vie et, d’une manière scandaleuse, plaçaient leur confiance dans des alliances politiques, au lieu de faire preuve de foi en Jéhovah (Ézéch. 8:5-18; 16:26, 28, 29; 20:32). En tout cela, ils étaient exactement semblables à la chrétienté; c’est pourquoi, en toute logique, Jéhovah exécuterait son jugement contre la chrétienté comme il l’avait fait sur les habitants infidèles de Juda et de Jérusalem. Cependant, le chapitre 9 d’Ézéchiel montre qu’avant que Dieu n’exécute son jugement, certains seraient marqués pour la survie. Qui sont-ils?
La prophétie dit que les humains marqués seraient ceux “qui soupirent et gémissent au sujet de toutes les choses détestables qui se commettent” au sein de la chrétienté [ou Jérusalem antitypique] (Ézéch. 9:4). Il ne fait aucun doute que, dans ces conditions, ils ne participeraient pas délibérément à ces choses détestables. Le premier tome de Justification identifiait les personnes ayant la marque à celles qui refusent de faire partie des organisations religieuses de la chrétienté et qui, d’une certaine façon, prennent position pour le Seigneur.
Ces explications ont été suivies en 1932 d’un examen du récit biblique relatif à Jéhu et à Jonadab et de ses implications prophétiques. Jéhovah a établi Jéhu roi sur le royaume des dix tribus d’Israël et l’a chargé d’exécuter son jugement sur la maison inique d’Achab et de Jézabel. Alors que Jéhu se rendait en Samarie pour éliminer le culte de Baal, Jonadab, fils de Récab, est venu à sa rencontre. Jéhu a demandé à Jonadab: “Ton cœur est-il droit envers moi?” Jonadab a répondu: “Il l’est.” “Donne-moi ta main”, a dit Jéhu, et il a fait monter Jonadab sur son char. Puis Jéhu a dit: “Viens avec moi et vois que je ne tolère aucun acte de rivalité contre Jéhovah.” (2 Rois 10:15-28). Jonadab n’était pas israélite, mais il approuvait ce que faisait Jéhu. Il savait qu’il fallait vouer à Jéhovah, le vrai Dieu, un attachement exclusif (Ex. 20:4, 5). Des siècles plus tard, les descendants de Jonadab manifestaient toujours l’état d’esprit que Jéhovah approuvait. Aussi leur a-t-il fait cette promesse: “Point ne sera retranché de chez Jonadab, fils de Récab, un homme pour se tenir devant moi tout le temps.” (Jér. 35:19). La question suivante se posait donc: Y a-t-il de nos jours sur la terre des gens qui ne sont pas des Israélites spirituels dont l’héritage est céleste, mais qui sont semblables à Jonadab?
La Tour de Garde de novembre 1932 (1er août 1932 en anglais) répondait: “Jonadab représentait ou préfigurait cette classe de gens sur la terre (...) qui sont en désaccord avec l’organisation de Satan, prennent fait et cause pour la justice. Ils sont ceux que le Seigneur gardera pendant le trouble d’Harmaguédon, il les fera passer à travers ce trouble pour leur donner la vie éternelle sur la terre. Ils forment la classe des ‘brebis’, décidés à soutenir les oints de Dieu, sachant que ces derniers font le travail du Seigneur.” Ceux qui manifestaient un tel esprit étaient invités à prendre part à la proclamation du message du Royaume, à l’exemple des oints. — Rév. 22:17.
Certains (relativement peu nombreux à l’époque) qui s’étaient joints aux Témoins de Jéhovah se sont rendu compte que l’esprit de Dieu n’avait pas engendré en eux l’espérance de la vie céleste. On a fini par les appeler les Jonadabs car, à l’image du Jonadab des temps anciens, ils considéraient comme un honneur de faire cause commune avec les serviteurs oints de Jéhovah. Ils étaient heureux des privilèges auxquels la Parole de Dieu les destinait. Ces personnes qui avaient la perspective de ne jamais mourir seraient-elles nombreuses d’ici à Harmaguédon? Se pouvait-il, comme on l’avait dit, qu’elles se comptent par millions?
De qui se compose la “grande foule”?
En annonçant que des dispositions avaient été prises pour que les Témoins de Jéhovah tiennent une assemblée à Washington, du 30 mai au 3 juin 1935, La Tour de Garde en anglais disait: “Jusqu’ici, peu de Jonadabs ont eu le plaisir d’assister à une grande assemblée; celle de Washington leur sera bénéfique et d’un réel réconfort.” Tel a bel et bien été le cas.
Lors de cette grande assemblée, on s’est particulièrement penché sur Révélation 7:9, 10, qui dit: “Après ces choses, j’ai vu, et voici une grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues, se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches; et il y avait des palmes dans leurs mains. Et sans cesse ils crient à haute voix, en disant: ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.’” De qui se compose la “grande foule”, ou “grande multitude”? — Sy.
Pendant des années, et jusqu’en 1935, on n’avait pas compris qu’il s’agissait de la même classe de personnes que celle représentée par les brebis de la parabole des brebis et des chèvres énoncée par Jésus. Comme cela a déjà été dit, on pensait que c’était une classe céleste secondaire parce qu’elle avait négligé d’obéir à Dieu.
Toutefois, cette explication soulevait d’incessantes questions. Certaines ont été examinées au début de l’année 1935, lors d’un déjeuner au siège de la Société Watch Tower. Parmi ceux qui se sont exprimés à ce moment-là, certains ont émis l’idée que la grande multitude était une classe terrestre. Grant Suiter, devenu plus tard membre du Collège central, se souvenait: “Au Béthel, lors d’une étude dirigée par frère Thomas J. Sullivan, j’ai soulevé la question suivante: ‘Étant donné que la grande multitude se voit octroyer la vie éternelle, ceux qui la composent restent-ils intègres?’ Les commentaires ne manquèrent pas, mais aucune réponse formelle ne fut donnée.” Enfin, le vendredi 31 mai 1935, à l’assemblée de Washington, une réponse satisfaisante a été fournie. Assis au balcon, frère Suiter observait la foule dont l’émotion grandissait au fil du discours.
Peu après l’assemblée, le contenu de ce discours a été publié dans La Tour de Garde du 1er et du 15 novembre 1935 (1er et 15 août 1935 en anglais). Il soulignait que pour comprendre correctement les choses il est important de saisir que le dessein principal de Jéhovah n’est pas le salut des hommes, mais la justification de son nom (ou comme on dit maintenant, la justification de sa souveraineté). Ainsi, Jéhovah approuve ceux qui lui restent fidèles; il ne récompense pas ceux qui acceptent de faire sa volonté pour jeter ensuite l’opprobre sur son nom en faisant des compromis avec l’organisation du Diable. Cette fidélité est requise de tous ceux qui veulent avoir l’approbation de Dieu.
En accord avec cette idée, on lisait dans La Tour de Garde: “C’est, à vrai dire, Apocalypse [Révélation] 7:15 qui est la clé permettant de déterminer qui est la ‘grande multitude’. (...) L’Apocalypse déclare dans sa description: ‘Ils se tiennent devant le trône de Dieu et le servent publiquement’ (...). Ils comprennent et observent les paroles de Jésus, l’Agneau de Dieu, qui leur prescrit ce qui suit: ‘Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.’ Ces paroles se rapportent à toutes les créatures que [Jéhovah] approuve.” (Mat. 4:10). C’est pourquoi ce que la Bible dit au sujet de la grande multitude, ou grande foule, ne saurait être interprété comme étant une sorte de rattrapage pour les gens qui disent aimer Dieu, mais qui se soucient peu de faire sa volonté.
Dès lors, la grande foule est-elle une classe céleste? La Tour de Garde montrait que les termes employés dans le verset ne permettaient pas de tirer cette conclusion. En ce qui concerne sa position “devant le trône”, l’article montrait qu’en Matthieu 25:31, 32 toutes les nations sont décrites rassemblées devant le trône du Christ, alors qu’elles sont sur la terre. Toutefois, la grande foule est “debout” devant le trône parce qu’elle est approuvée par Celui qui est assis dessus. — Voir Jérémie 35:19.
Mais où trouver un tel groupe de personnes: des personnes issues “de toutes nations” qui ne faisaient pas partie de l’Israël spirituel (décrit plus haut en Révélation 7:4-8); qui exerçaient la foi en la rançon (ayant figurément lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau); qui saluaient en Jésus leur Roi (avec des palmes dans leurs mains, comme la foule qui a accueilli Jésus en Roi lorsqu’il est entré à Jérusalem); qui se présentaient vraiment devant le trône de Jéhovah pour le servir? Existait-il un tel groupe de gens sur terre?
En réalisant ses paroles prophétiques, Jéhovah a lui-même fourni la réponse. Webster Roe, qui a assisté à l’assemblée de Washington, se rappelait qu’au point culminant de son discours, frère Rutherford a demandé: “Que tous ceux qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre veuillent bien se lever.” Selon frère Roe, “plus de la moitié des assistants se levèrent”. En accord avec cela, La Tour de Garde du 15 août 1935 (en anglais) a déclaré: “Nous voyons à présent une foule qui correspond exactement à la description faite en Apocalypse chapitre sept de la ‘grande multitude’. Au cours de ces quelques dernières années, c’est-à-dire pendant que ‘cet évangile du Royaume a été prêché pour servir de témoignage’, une telle foule a surgi (et surgit encore), qui reconnaît le Seigneur Jésus comme son Sauveur et Jéhovah comme son Dieu qu’elle adore dans l’esprit et dans la vérité et qu’elle sert avec joie. En d’autres termes, les membres de cette classe de gens sont appelés ‘Jonadabs’. Ils se font baptiser, symbole par lequel ils ont confessé (...) avoir pris position du côté de Jéhovah, c’est-à-dire le servir, lui et son Roi.”
À cette époque, on a discerné que la grande foule dont parle Révélation 7:9, 10 est comprise dans les “autres brebis” dont a parlé Jésus (Jean 10:16); ce sont les personnes qui portent secours aux “frères” du Christ (Mat. 25:33-40); celles qui sont marquées pour la survie parce qu’elles déplorent les choses immondes qui se commettent dans la chrétienté et s’en écartent (Ézéch. 9:4); elles sont semblables à Jonadab, qui a ouvertement fait cause commune avec le serviteur oint de Jéhovah en accomplissant la mission que Dieu avait confiée à celui-ci (2 Rois 10:15, 16). Les Témoins de Jéhovah comprennent qu’il s’agit de fidèles serviteurs de Dieu qui survivront à Harmaguédon avec la perspective de vivre éternellement sur la terre rétablie en paradis.
Une œuvre urgente à accomplir
L’intelligence de ces versets a eu une portée considérable sur l’activité des serviteurs de Jéhovah. Ils ont compris que ce n’étaient pas eux qui allaient choisir et rassembler les membres de la grande foule; il ne leur appartenait pas de dire aux gens si leur espérance était céleste ou terrestre. Le Seigneur dirigerait les choses en accord avec sa volonté. Cependant, en qualité de Témoins de Jéhovah, une lourde responsabilité leur incombait. Ils devaient prêcher la Parole de Dieu, communiquer les vérités qu’il leur avait permis de comprendre, afin que les gens connaissent les dispositions prises par Jéhovah et soient en mesure de lui témoigner de la reconnaissance.
En outre, ils étaient conscients du caractère urgent de leur œuvre. Dans une série d’articles intitulés “Rassemblement de ‘la grande multitude’”, publiés en 1936, La Tour de Garde disait: “Il ressort très nettement des Écritures que Jéhovah, à la bataille d’Harmaguédon, exterminera les peuples de la terre, à la seule exception des créatures qui, obéissant à ses commandements, font partie de son organisation. Dans le passé, des millions et des millions d’hommes sont descendus dans la tombe sans avoir entendu le message de Dieu et de son Christ, mais au temps fixé par le Très-Haut, ils ressusciteront de la mort et recevront la connaissance de la vérité, afin de pouvoir fixer leur choix d’un côté ou de l’autre. Il en est autrement, cependant, des personnes vivant actuellement sur la terre. (...) Les membres de la ‘grande multitude’ doivent recevoir ce message d’allégresse avant la bataille du grand jour du Dieu Tout-Puissant, c’est-à-dire avant Harmaguédon. Si ce message de vérité ne leur était pas prêché maintenant, il serait trop tard de le faire après le commencement du massacre.” — Voir 2 Rois 10:25; Ézéchiel 9:5-10; Sophonie 2:1-3; Matthieu 24:21; 25:46.
Cette intelligence des Écritures a insufflé aux Témoins de Jéhovah un regain de zèle pour la prédication. Leo Kallio, devenu par la suite surveillant itinérant en Finlande, a déclaré: “Je ne me rappelle pas avoir éprouvé une joie et un zèle semblables, ni même avoir chevauché ma bicyclette avec autant d’entrain qu’en ces jours-là, quand je filais annoncer aux personnes qui manifestaient de l’intérêt que, grâce à la faveur imméritée de Jéhovah, elles se voyaient offrir la vie éternelle sur la terre.”
Au cours des cinq années suivantes, tandis que le nombre des Témoins de Jéhovah augmentait, celui des participants aux emblèmes lors du Mémorial de la mort du Christ diminuait peu à peu. Néanmoins, la grande foule ne grossissait pas aussi vite que frère Rutherford l’avait espéré. À un moment, il a même dit à Frederick Franz, devenu plus tard quatrième président de la Société: “J’ai bien peur que la ‘grande multitude’ ne soit pas si grande que cela, en fin de compte.” Mais depuis, les Témoins de Jéhovah sont devenus des millions, tandis que le nombre de ceux qui attendent l’héritage céleste n’a généralement pas cessé de diminuer.
Un seul troupeau sous la direction d’un seul Berger
Il n’existe aucune rivalité entre la classe des oints et la grande foule. Ceux qui ont une espérance céleste ne méprisent pas ceux qui attendent avec impatience de recevoir la vie éternelle dans le Paradis sur la terre. Chacun accepte avec gratitude les privilèges que Dieu lui accorde. Nul ne considère que sa position fait de lui quelqu’un de meilleur ou, d’une certaine façon, d’inférieur à un autre (Mat. 11:11; 1 Cor. 4:7). Comme Jésus l’avait prédit, les deux groupes sont vraiment devenus “un seul troupeau” qui sert sous la direction d’“un seul berger”. — Jean 10:16.
Ce que les frères oints du Christ ressentent envers leurs compagnons de la grande foule est bien exprimé dans le livre Sécurité universelle sous le Règne du “Prince de paix”: “Depuis la Seconde Guerre mondiale, la réalisation de la prophétie de Jésus relative à la ‘conclusion du système de choses’ est due, en grande partie, à la tâche effectuée par les membres de la ‘grande foule’ des ‘autres brebis’. La lumière diffusée par les lampes allumées du reste oint a éclairé les yeux de leur cœur, et ils ont été aidés à réfléchir cette lumière auprès de ceux qui sont encore dans le monde enténébré (...). Ils sont devenus les compagnons inséparables de la classe du reste de l’épouse. (...) Merci à la ‘grande foule’ d’hommes de toutes langues et de toutes nations pour la part active qu’ils ont prise dans l’accomplissement de la prophétie de l’Époux consignée en Matthieu 24:14!”
Toutefois, tandis que les Témoins de Jéhovah, y compris la grande foule, proclament dans l’unité la glorieuse nouvelle du Royaume de Dieu, on les reconnaît à autre chose encore qu’au témoignage zélé qu’ils donnent.
[Notes]
a Cette “Carte des âges” a ensuite été reproduite dans le livre Le divin Plan des Âges.
b La Tour de Garde du 15 mars 1905, pp. 88-91 (angl.).
[Entrefilet, page 159]
La plupart des Témoins de Jéhovah espèrent vivre éternellement sur la terre.
[Entrefilet, page 161]
Une croyance qui les distingue de la chrétienté.
[Entrefilet, page 164]
L’époque de l’accomplissement de la parabole des brebis et des chèvres.
[Entrefilet, page 165]
Ils ont finalement été appelés les Jonadabs.
[Entrefilet, page 166]
Le 31 mai 1935, la “grande multitude” a été clairement définie.
[Entrefilet, page 170]
Espérance céleste ou terrestre — qui en décide?
[Encadré, page 160]
Un temps pour comprendre
Il y a plus de 250 ans, Isaac Newton a écrit quelque chose d’intéressant à propos de la compréhension des prophéties, y compris celle relative à la “grande foule” de Révélation 7:9, 10. Dans son ouvrage “Observations Upon the Prophecies of Daniel, and the Apocalypse of St. John” (Remarques sur les prophéties de Daniel et l’Apocalypse de saint Jean), publié en 1733, il a écrit: “Ces prophéties de Daniel et de Jean ne devaient pas être comprises avant le temps de la fin: mais, alors, à partir de ces prophéties, certains prophétiseraient dans l’affliction et le deuil, cela pendant longtemps et de façon obscure, si bien que peu se convertiraient. (...) Puis, dit Daniel, beaucoup courraient çà et là et la connaissance serait accrue. Car l’Évangile doit être prêché dans toutes les nations avant la grande tribulation et la fin du monde. La multitude porteuse de palmes, qui vient de cette grande tribulation, ne peut devenir indénombrable et d’entre toutes les nations, si ce n’est par la prédication de l’Évangile avant cet événement.”
[Encadré/Illustration, page 168]
La terre, demeure éternelle de l’homme
Quel était à l’origine le dessein de Dieu à l’égard du genre humain?
“Dieu les bénit et Dieu leur dit: ‘Soyez féconds, et devenez nombreux, et remplissez la terre, et soumettez-la, et tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre.’” — Gen. 1:28.
Le dessein de Dieu à l’égard de la terre a-t-il changé?
“Ma parole (...) ne retournera pas à moi sans résultats, mais, à coup sûr, elle exécutera ce à quoi j’ai pris plaisir, et assurément elle aura du succès dans ce pour quoi je l’ai envoyée.” — És. 55:11.
“Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Créateur des cieux, Lui, le vrai Dieu, celui qui a formé la terre et qui l’a faite, Lui, celui qui l’a solidement établie, qui ne l’a pas créée pour rien, qui l’a formée pour être habitée: ‘Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre.’” — És. 45:18.
“Vous devez donc prier ainsi: ‘Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié! Que ton royaume vienne! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre!’” — Mat. 6:9, 10.
“Les malfaiteurs seront retranchés, mais ce sont ceux qui espèrent en Jéhovah qui posséderont la terre. Les justes posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours.” — Ps. 37:9, 29.
Quelles conditions existeront sur la terre dominée par le Royaume de Dieu?
“Selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter.” — 2 Pierre 3:13.
“Ils ne lèveront pas l’épée, nation contre nation, et ils n’apprendront plus la guerre. Et ils seront assis chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les fasse trembler; car la bouche de Jéhovah des armées l’a dit.” — Michée 4:3, 4.
“Assurément ils bâtiront des maisons et les occuperont; et assurément ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas pour que quelqu’un d’autre occupe; et ils ne planteront pas pour que quelqu’un d’autre mange. Car les jours de mon peuple seront comme les jours d’un arbre; et mes élus utiliseront jusqu’au bout l’œuvre de leurs mains.” — És. 65:21, 22.
“Aucun résident ne dira: ‘Je suis malade.’” — És. 33:24.
“Dieu lui-même sera avec eux. Et il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.” — Rév. 21:3, 4; voir aussi Jean 3:16.
“Qui donc ne te craindra, Jéhovah, et ne glorifiera ton nom? car toi seul tu es fidèle. Car toutes les nations viendront et adoreront devant toi, parce que tes justes décrets ont été manifestés.” — Rév. 15:4.
[Encadré/Illustration, page 169]
Ceux qui vont au ciel
Combien d’humains iront au ciel?
“Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.” — Luc 12:32.
“J’ai vu, et voici l’Agneau [Jésus Christ] se tenant debout sur le mont Sion [céleste], et avec lui cent quarante-quatre mille qui ont son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et ils chantent comme un chant nouveau devant le trône et devant les quatre créatures vivantes et les anciens; et personne ne pouvait apprendre ce chant à fond, sinon les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre.” — Rév. 14:1, 3.
Les 144 000 sont-ils tous des Juifs?
“Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni mâle ni femelle; car tous, vous n’êtes qu’un en union avec Christ Jésus. Et si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers quant à une promesse.” — Gal. 3:28, 29.
“N’est pas Juif celui qui l’est au-dehors, et n’est pas circoncision celle qui l’est au-dehors dans la chair. Mais est Juif celui qui l’est au-dedans, et sa circoncision, c’est celle du cœur par l’esprit, et non par un code écrit.” — Rom. 2:28, 29.
Pourquoi certains humains, choisis par Dieu, vont-ils au ciel?
“Ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.” — Rév. 20:6.
[Encadré/Graphique, page 171]
Rapports du Mémorial
En 25 ans, le nombre des assistants au Mémorial est devenu 100 fois supérieur à celui des participants.
[Graphique]
(Voir la publication)
Participants
Assistants
1 500 000
1 250 000
1 000 000
750 000
500 000
250 000
1935 1940 1945 1950 1955 1960
[Illustrations, page 167]
À l’assemblée de Washington, 840 personnes se sont fait baptiser.
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Reconnus à leur conduiteLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 13
Reconnus à leur conduite
NOUS vivons une époque où une grande partie de l’humanité rejette les normes morales respectées depuis longtemps. La plupart des religions de la chrétienté en font autant, soit au nom de la tolérance, soit en alléguant que les temps ont changé et que les tabous des générations passées n’ont plus leur raison d’être. Au sujet des conséquences de cette façon de voir, Samuel Miller, doyen de l’École de théologie de l’Université Harvard, a déclaré: “Les Églises ont perdu leur intransigeance. Elles ont absorbé la culture de notre époque.” Cette situation a eu des effets désastreux sur la vie de ceux qui pensaient trouver une direction auprès de ces Églises.
À l’inverse, L’Église de Montréal, bulletin hebdomadaire de l’archidiocèse catholique de Montréal, au Canada, a dit à propos des Témoins de Jéhovah: “Ils ont des valeurs morales remarquables.” De nombreux enseignants, employeurs et fonctionnaires partagent ce point de vue. Qu’est-ce qui justifie cette réputation?
Être Témoin de Jéhovah, ce n’est pas simplement adhérer à un ensemble de doctrines et en témoigner devant autrui. Le christianisme primitif était appelé “La Voie”, et les Témoins de Jéhovah comprennent qu’aujourd’hui la vraie religion doit être un mode de vie (Actes 9:2). Toutefois, comme cela a été le cas dans d’autres domaines, les Témoins actuels ne se sont pas tout de suite fait une idée raisonnable de ce que cela implique.
“Caractère ou alliance”
Bien que les Étudiants de la Bible aient donné dès le départ de judicieux conseils bibliques sur la nécessité de ressembler au Christ, l’importance que certains ont accordé au “développement du caractère”, comme ils disaient, les a amenés à minimiser certains aspects du véritable christianisme. D’aucuns pensaient qu’en étant gentils — d’un abord aimable, calme et bienveillant, en parlant d’une voix douce, en évitant de se mettre en colère, en lisant chaque jour les Écritures —, ils s’assureraient l’entrée dans le ciel. Mais ils perdaient de vue le fait que le Christ avait confié une mission à ses disciples.
Ce problème a été abordé avec fermeté dans l’article “Caractère ou alliance”, paru dans La Tour de Garde de juillet 1926a. Il montrait que les efforts fournis pour se forger un “caractère parfait” dans la chair avaient amené certains à renoncer par découragement, tandis que d’autres en étaient venus à se croire plus saints que leurs compagnons, ce qui tendait à leur faire perdre de vue la valeur du sacrifice du Christ. Après avoir mis l’accent sur la foi dans le sang versé du Christ, l’article montrait l’importance de ‘faire des choses’ au service de Dieu pour prouver qu’on suivait la voie qui lui plaît (2 Pierre 1:5-10). À cette époque où une bonne partie de la chrétienté prétendait encore adhérer aux normes morales de la Bible, l’accent mis sur l’activité a souligné le contraste qu’offrent les Témoins de Jéhovah avec la chrétienté. Ce contraste s’est encore accentué à mesure que tous ceux qui se réclamaient du christianisme ont eu à se prononcer sur des questions d’ordre moral.
‘S’abstenir de la fornication’
Les normes chrétiennes en matière de moralité sexuelle sont depuis longtemps fixées très clairement dans la Bible. “Car ce que Dieu veut, c’est votre sanctification, que vous vous absteniez de la fornication (...). En effet, Dieu nous a appelés, non pas dans la tolérance de l’impureté, mais relativement à la sanctification. Ainsi donc, celui qui fait peu de cas, ne fait pas peu de cas d’un homme, mais de Dieu.” (1 Thess. 4:3-8). “Que le mariage soit honoré chez tous et le lit conjugal sans souillure, car Dieu jugera les fornicateurs et les adultères.” (Héb. 13:4). “Est-ce que vous ne savez pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous laissez pas égarer. Ni fornicateurs, (...) ni adultères, ni hommes qu’on entretient à des fins contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes (...) n’hériteront du royaume de Dieu.” — 1 Cor. 6:9, 10.
Dès novembre 1879, La Tour de Garde a attiré l’attention sur ces normes qui concernent les véritables chrétiens. Ce sujet n’a pas été abordé à maintes reprises ni longuement comme s’il s’agissait d’un problème grave chez les premiers Étudiants de la Bible. Néanmoins, à mesure que le monde devenait plus permissif, on a accordé une plus grande attention à cette exigence, particulièrement lors de la Seconde Guerre mondiale. C’était nécessaire, car parmi les Témoins de Jéhovah certains pensaient que, du moment qu’ils participaient activement au témoignage, un peu de laxisme sur le plan de la morale sexuelle n’était qu’une question personnelle. Certes, La Tour de Garde du 15 mai 1935 avait clairement déclaré que la participation à la prédication n’autorisait pas une conduite immorale, mais tout le monde n’avait pas pris cela à cœur. C’est pourquoi La Tour de Garde du 15 mai 1941 (en anglais) a de nouveau abordé cette question à fond, dans un article intitulé “Les jours de Noé”. Il soulignait que le relâchement sexuel qui sévissait aux jours de Noé était l’une des raisons pour lesquelles Dieu avait détruit le monde d’alors, établissant ainsi un modèle de ce qu’il ferait à notre époque. L’article disait avec franchise qu’un serviteur intègre de Dieu ne pouvait passer une partie de sa journée à faire la volonté du Seigneur et, quelques heures après, s’abandonner aux “œuvres de la chair”. (Gal. 5:17-21.) Par la suite, dans La Tour de Garde du 1er juillet 1942 (en anglais) est paru un autre article qui condamnait toute conduite non conforme aux normes morales de la Bible établies aussi bien pour les célibataires que pour les gens mariés. Personne ne devait penser que la participation à la prédication publique du message du Royaume en qualité de Témoin de Jéhovah l’autorisait à avoir une conduite déréglée (1 Cor. 9:27). Avec le temps, des mesures encore plus fermes allaient être prises pour préserver la pureté morale de l’organisation.
Certains qui manifestaient alors le désir d’être Témoins de Jéhovah avaient grandi dans des régions où l’on tolérait le mariage à l’essai et les relations sexuelles entre fiancés, et où l’on considérait comme normales les liaisons librement consenties entre personnes non mariées. Quelques personnes mariées tentaient de pratiquer l’abstinence. D’autres, sans être divorcées, s’étaient inconsidérément séparées de leurs conjoints. Afin de donner la direction nécessaire, au cours des années 50, La Tour de Garde a examiné toutes ces situations et a parlé des responsabilités qui découlent du mariage. Elle a souligné le fait que la Bible interdit la fornication et elle en a donné la définitionb, pour qu’il n’y ait aucune équivoque. — Actes 15:19, 20; 1 Cor. 6:18.
Partout où les gens qui commençaient à se joindre à l’organisation de Jéhovah ne prenaient pas les normes morales de la Bible au sérieux, ces questions ont été examinées avec attention. Ainsi, en 1945, alors qu’il était au Costa Rica, Nathan Knorr, troisième président de la Société Watch Tower, a prononcé un discours sur la moralité chrétienne. Durant ce discours, il a déclaré: “À vous tous présents ce soir qui vivez avec une femme, mais qui n’avez pas fait enregistrer légalement votre union, je donne ce conseil: Allez vous faire inscrire sur les registres de l’Église catholique, parce qu’elle tolère cela. Par contre, cette organisation[-ci] est celle de Dieu, et vous ne pouvez pas en faire partie tout en vivant de cette façon.”
Au début des années 60, quand les homosexuels ont affiché plus ouvertement leurs mœurs, de nombreuses Églises ont débattu de la question, puis les ont acceptés en leur sein. Aujourd’hui, certaines Églises vont jusqu’à ordonner des prêtres homosexuels. Afin d’aider les personnes sincères qui s’interrogeaient sur ce sujet, les publications des Témoins de Jéhovah l’ont aussi abordé. Mais les Témoins n’ont jamais eu de doute quant à la façon de considérer l’homosexualité. Pourquoi? Parce qu’ils ne traitent pas les exigences bibliques comme de simples opinions humaines d’un autre temps (1 Thess. 2:13). Ils sont heureux de diriger des études de la Bible avec des homosexuels, afin de leur faire connaître les exigences de Jéhovah, et ceux-ci peuvent assister aux réunions des Témoins en auditeurs. Cependant, si quelqu’un continue à pratiquer l’homosexualité, il ne peut pas devenir Témoin de Jéhovah. — 1 Cor. 6:9-11; Jude 7.
Ces dernières années, les relations sexuelles entre jeunes célibataires sont devenues monnaie courante dans le monde. Dans les familles de Témoins de Jéhovah, les jeunes subissent des pressions, et certains ont commencé à suivre les voies du monde qui les entoure. Comment l’organisation a-t-elle fait face à cette situation? En publiant, dans La Tour de Garde et Réveillez-vous!, des articles destinés à aider les parents et les jeunes à voir les choses conformément aux Écritures. Des drames réalistes ont été présentés aux assemblées pour permettre à chacun de prendre conscience des fruits mauvais qu’on récolte à rejeter les normes morales de la Bible, et des bienfaits qu’on retire à obéir aux commandements de Dieu. L’un des premiers drames, présenté en 1969, s’intitulait “Des épines et des pièges sont sur la voie de l’homme indépendant”. Des livres ont été spécialement préparés pour aider les jeunes gens à reconnaître la sagesse des conseils bibliques. Citons par exemple les livres Votre jeunesse — Comment en tirer le meilleur parti (publié en 1976) et Les jeunes s’interrogent — Réponses pratiques (publié en 1989). Sur le plan local, les anciens ont personnellement apporté une aide spirituelle aux jeunes en particulier et aux familles. Les congrégations des Témoins de Jéhovah ont également été protégées par l’expulsion des pécheurs non repentants.
L’effondrement des valeurs morales dans le monde ne rend pas les Témoins de Jéhovah plus laxistes. Au contraire, le Collège central des Témoins de Jéhovah met davantage l’accent sur la nécessité de se garder non seulement des actes sexuels illicites, mais aussi des influences et des situations qui érodent les valeurs morales. Durant ces 30 dernières années, il a prodigué un enseignement destiné à armer chaque individu contre les “péchés cachés” comme la masturbation et à les mettre en garde contre les dangers de la pornographie, de certains feuilletons télévisés et de la musique avilissante. Ainsi, tandis que la moralité du monde se dégradait, celle des Témoins de Jéhovah s’élevait.
Une vie de famille régie par les normes divines
L’attachement ferme aux normes divines en matière de moralité sexuelle est bénéfique à la vie de famille des Témoins de Jéhovah. Cependant, être Témoin ne met pas à l’abri des problèmes familiaux. Quoi qu’il en soit, les Témoins sont convaincus que la Parole de Dieu donne les meilleurs conseils qui soient sur la manière de régler ces difficultés. Ils profitent des nombreuses dispositions prises par l’organisation pour les aider à appliquer ces conseils; et lorsqu’ils les suivent à la lettre, ils obtiennent de bons résultats.
Dès 1904, le sixième tome des Études des Écritures a traité longuement des devoirs matrimoniaux et des obligations des parents. Depuis, des centaines d’articles ont été publiés, et de nombreux discours ont été prononcés dans les congrégations des Témoins de Jéhovah pour aider chaque membre de la famille à comprendre le rôle que Dieu lui a donné. Cet enseignement relatif à une vie de famille saine n’est pas simplement destiné aux jeunes mariés: c’est un programme continu qui concerne la congrégation entière. — Éph. 5:22 à 6:4; Col. 3:18-21.
Devrait-on accepter la polygamie?
Bien que les coutumes relatives au mariage et à la vie de famille diffèrent d’un pays à l’autre, les Témoins de Jéhovah considèrent que les normes établies dans la Bible s’appliquent partout. Lorsque leur œuvre a débuté en Afrique au XXe siècle, les Témoins de Jéhovah y ont enseigné, comme partout ailleurs, que le mariage chrétien n’autorise qu’un seul conjoint (Mat. 19:4, 5; 1 Cor. 7:2; 1 Tim. 3:2). Cependant, des centaines de personnes ont accepté l’enseignement de la Bible à propos de l’idolâtrie et ont souscrit avec joie à ce que les Témoins de Jéhovah enseignaient sur le Royaume de Dieu, mais se sont fait baptiser sans renoncer à la polygamie. Pour remédier à cette situation, La Tour de Garde du 15 février 1947 a rappelé que le christianisme n’autorise pas la polygamie, quelles que soient les coutumes locales. Une lettre envoyée aux congrégations a précisé qu’on accordait aux Témoins de Jéhovah polygames un délai de six mois pour conformer leur situation matrimoniale aux normes bibliques. Cette instruction a été appuyée par un discours de frère Knorr au cours de sa visite en Afrique la même année.
Au Nigeria, la plupart des gens ont prédit que si les Témoins de Jéhovah essayaient d’abolir la polygamie en leur sein, ils disparaîtraient purement et simplement. Il est vrai que tous les polygames qui avaient été baptisés Témoins de Jéhovah n’ont pas opéré les changements requis en 1947. Par exemple, Asuquo Akpabio, surveillant itinérant, raconte qu’un Témoin chez qui il logeait à Ifiayong l’a réveillé à minuit et lui a demandé de modifier la communication qui avait été faite à propos de la polygamie. Comme Asuquo a refusé, son hôte l’a mis à la porte sous une pluie battante.
Cependant, l’amour pour Jéhovah a donné à d’autres la force nécessaire pour obéir à ses commandements. Voici quelques exemples: Au Zaïre, un catholique polygame a renvoyé deux de ses femmes parce qu’il voulait devenir Témoin de Jéhovah. Sa foi a pourtant été durement éprouvée, car il a dû renvoyer sa femme préférée du fait qu’elle n’était pas ‘l’épouse de sa jeunesse’. (Prov. 5:18.) Au Dahomey (l’actuel Bénin), un ancien méthodiste qui avait encore cinq femmes a dû surmonter de grandes difficultés juridiques afin d’obtenir les divorces nécessaires pour remplir les conditions requises en vue du baptême. Néanmoins, il a continué de subvenir aux besoins de ses ex-femmes et de leurs enfants, comme d’autres qui ont renvoyé leurs épouses secondaires. Warigbani Whittington, au Nigeria, était la seconde des deux femmes de son mari. Comme elle avait décidé que plaire à Jéhovah, le vrai Dieu, était ce qui comptait le plus pour elle, elle a affronté la colère de son mari et de sa propre famille. Son mari l’a laissée partir avec ses deux enfants, mais sans lui apporter aucune aide financière, pas même le prix du voyage. Pourtant, elle dit: “On ne peut comparer les richesses au bonheur de plaire à Jéhovah.”
Qu’en est-il du divorce?
Dans les pays occidentaux, la polygamie n’est pas très répandue, mais d’autres pratiques contraires aux Écritures sont en vogue. Ainsi, beaucoup pensent qu’il vaut mieux divorcer que d’être malheureux en ménage. Ces dernières années, des Témoins de Jéhovah ont adopté ce point de vue et ont entamé des procédures de divorce pour des motifs comme “l’incompatibilité d’humeur”. Comment les Témoins ont-ils traité ce problème? L’organisation lance régulièrement d’énergiques campagnes d’enseignement sur la façon dont Jéhovah considère le divorce, pour le bien des Témoins de longue date et des centaines de milliers qui se joignent à eux chaque année.
Sur quels principes bibliques La Tour de Garde a-t-elle dirigé l’attention? Sur ceux-ci, entre autres: Le récit biblique relatif au premier mariage humain souligne que le mari et la femme ne font qu’un; il dit: ‘L’homme doit s’attacher à sa femme et ils doivent devenir une seule chair.’ (Gen. 2:24). Par la suite, en Israël, la Loi a interdit l’adultère et a condamné à mort quiconque le commettait (Deut. 22:22-24). Le divorce pour un autre motif que l’adultère était toléré, mais comme l’a expliqué Jésus, seulement ‘en raison de leur dureté de cœur’. (Mat. 19:7, 8.) Comment Jéhovah considérait-il le renvoi d’un conjoint pour en épouser un autre? On lit en Malachie 2:16: “Il a haï le divorce.” Pourtant, il permettait à ceux qui avaient divorcé de rester dans la congrégation d’Israël. Là, s’ils acceptaient la discipline que Jéhovah administre à son peuple, leur cœur de pierre serait peu à peu remplacé par un cœur plus tendre, qui pourrait exprimer un amour sincère pour ses voies. — Voir Ézéchiel 11:19, 20.
La Tour de Garde a souvent expliqué que, lorsque Jésus a parlé du divorce tel qu’il se pratiquait dans l’Israël antique, il a montré que des normes plus élevées allaient être établies parmi ses disciples. Il a dit que si quelqu’un divorçait d’avec sa femme excepté pour cause de fornication (pornéïa, “relations sexuelles illicites”) et se mariait avec une autre, il commettait l’adultère; et même s’il ne se remariait pas, il exposait sa femme à l’adultère (Mat. 5:32; 19:9). Ainsi, comme La Tour de Garde l’a fait remarquer, le divorce est devenu pour le chrétien une affaire beaucoup plus sérieuse qu’elle ne l’était en Israël. Certes, les Écritures n’exigent pas que celui qui divorce soit exclu de la congrégation, mais ceux qui en plus commettent l’adultère et ne se repentent pas le sont. — 1 Cor. 6:9, 10.
Des changements révolutionnaires se sont produits ces dernières années dans la façon dont le monde considère le mariage et la vie de famille. Quoi qu’il en soit, les Témoins de Jéhovah restent attachés aux normes que Dieu, l’Auteur du mariage, a établies dans la Bible. En appliquant ces principes, ils s’efforcent d’aider les personnes sincères à surmonter leurs difficultés.
En conséquence, beaucoup de gens qui ont accepté l’enseignement biblique dispensé par les Témoins de Jéhovah ont opéré des changements spectaculaires dans leur vie. Des hommes qui autrefois battaient leur femme, des hommes qui fuyaient leurs responsabilités, pourvoyaient aux besoins matériels, mais négligeaient les besoins affectifs et spirituels de leur famille, oui, des milliers d’hommes sont devenus des maris et des pères affectueux qui prennent bien soin des leurs. Nombre de femmes auparavant farouchement indépendantes, ou qui négligeaient leurs enfants, ou qui ne prenaient soin ni d’elles ni de leur maison, sont devenues des épouses qui respectent l’autorité de leur mari et dont la conduite leur vaut d’être tendrement aimées de leur mari et de leurs enfants. Beaucoup de jeunes qui désobéissaient effrontément à leurs parents et leur brisaient le cœur, qui se rebellaient contre la société en général et qui gâchaient leur vie par des pratiques nuisibles ont maintenant dans la vie un objectif pieux qui les aide à transformer leur personnalité.
Naturellement, l’honnêteté des uns envers les autres est un facteur important dans la réussite de la vie de famille. L’honnêteté est également indispensable dans toute autre relation humaine.
Être honnêtes: jusqu’à quel point?
Les Témoins de Jéhovah reconnaissent qu’ils doivent être honnêtes en toutes choses. Leur opinion est fondée sur des versets comme celui-ci: Jéhovah lui-même est le “Dieu de vérité”. (Ps. 31:5.) Par ailleurs, comme l’a dit Jésus, le Diable est “le père du mensonge”. (Jean 8:44.) En conséquence, parmi les choses que Jéhovah hait figure “une langue mensongère”. (Prov. 6:16, 17.) Sa Parole nous dit: “C’est pourquoi, vous étant défaits du mensonge, parlez avec vérité.” (Éph. 4:25). Non seulement les chrétiens doivent parler avec vérité, mais, à l’exemple de l’apôtre Paul, ils doivent ‘se conduire honnêtement en toutes choses’. (Héb. 13:18.) Il n’existe aucun domaine de la vie dans lequel les Témoins de Jéhovah peuvent à bon droit appliquer un autre système de valeurs.
Quand Jésus s’est rendu chez Zachée, collecteur d’impôts, cet homme a reconnu qu’il s’était montré malhonnête en affaires, et il a pris des dispositions pour compenser ses anciennes extorsions (Luc 19:8). Ces dernières années, certaines personnes qui commençaient à fréquenter les Témoins de Jéhovah ont agi de même pour avoir une conscience pure devant Dieu. En Espagne, par exemple, un voleur endurci a commencé à étudier la Bible avec les Témoins. Bientôt, sa conscience s’est mise à le travailler. Il a donc rendu ce qu’il avait dérobé à son ancien employeur et à ses voisins, puis il a rapporté d’autres objets volés à la police. Certes, il a dû payer une amende et faire un court séjour en prison, mais maintenant il a la conscience nette. En Angleterre, après seulement deux mois d’étude de la Bible avec un Témoin de Jéhovah, un ancien voleur de diamants s’est rendu à la police. Les policiers étaient stupéfaits, car ils le recherchaient depuis six mois. Pendant les deux ans et demi que cet homme a passés en prison, il a étudié la Bible assidûment et a appris à faire connaître les vérités bibliques à autrui. Après sa libération, il s’est fait baptiser Témoin de Jéhovah. — Éph. 4:28.
Les Témoins de Jéhovah sont réputés pour leur honnêteté. Les employeurs savent que non seulement les Témoins ne les voleront pas, mais qu’ils refuseront de mentir et de falsifier des factures s’ils le leur demandent, même au risque de perdre leur emploi. Pour les Témoins, de bonnes relations avec Dieu sont bien plus importantes que l’approbation d’un humain quel qu’il soit. Ils sont également conscients que, où qu’ils soient et quoi qu’ils fassent, “tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre des comptes”. — Héb. 4:13; Prov. 15:3.
Le journal italien La Stampa a dit à propos des Témoins de Jéhovah: “Ils pratiquent ce qu’ils prêchent (...). Leur vie ‘de tous les jours’ a pour idéal l’amour du prochain, le refus de prendre le pouvoir, la non-violence et l’honnêteté (ce qui, pour la plupart des chrétiens, ne représente que des ‘règles du dimanche’ tout juste bonnes à être prêchées en chaire).” Aux États-Unis, Louis Cassels, chroniqueur religieux de l’United Press International de Washington, a écrit: “Les Témoins restent fidèles à leurs croyances quoi que cela leur coûte.”
Pourquoi le jeu ne leur pose-t-il pas de problème?
Par le passé, l’honnêteté s’accompagnait généralement du désir de travailler dur. Le jeu, pratique qui consiste à risquer une somme d’argent en pariant sur l’issue d’une partie ou d’un événement, était méprisé par la société en général. Mais à mesure que l’égoïsme et l’avidité se sont imposés au XXe siècle, le jeu, légal et illégal, s’est répandu. Il est patronné non seulement par la pègre, mais souvent aussi par les Églises et par l’État qui cherchent à ramasser de l’argent. Comment les Témoins de Jéhovah ont-ils réagi face à ce changement de mentalité? Conformément aux principes bibliques.
Comme leurs publications le font remarquer, aucun commandement précis de la Bible ne dit: tu ne dois pas jouer. Mais le fruit du jeu est immanquablement mauvais, et La Tour de Garde et Réveillez-vous! dévoilent ce fruit pourri depuis un demi-siècle. En outre, ces périodiques montrent que le jeu sous toutes ses formes crée un état d’esprit contre lequel la Bible met en garde. Par exemple, l’amour de l’argent: “L’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises.” (1 Tim. 6:10). L’égoïsme: “Tu ne dois (...) désirer égoïstement (...) rien de ce qui appartient à ton semblable.” (Deut. 5:21; voir 1 Corinthiens 10:24). L’avidité: “Maintenant je vous écris de cesser de fréquenter quelqu’un qui porte le nom de frère et qui est (...) avide.” (1 Cor. 5:11). De plus, la Bible met en garde contre le fait d’invoquer le “dieu de la Chance”, comme s’il existait quelque force surnaturelle capable d’accorder des faveurs (És. 65:11). Prenant ces avertissements bibliques à cœur, les Témoins de Jéhovah se gardent résolument du jeu. Et, depuis 1976, ils déploient des efforts particuliers pour ne pas avoir dans leurs rangs ceux dont le travail les assimile au personnel d’un établissement de jeu.
Le jeu n’a jamais été un véritable problème parmi les Témoins de Jéhovah. Ils savent que la Bible les encourage à travailler de leurs mains, à accomplir fidèlement les tâches qu’on leur confie, à être généreux et à partager avec les nécessiteux au lieu de cultiver l’esprit qui consiste à vouloir s’enrichir au détriment d’autrui (Éph. 4:28; Luc 16:10; Rom. 12:13; 1 Tim. 6:18). Ceux qui les côtoient reconnaissent-ils ce fait? Oui, et particulièrement leurs relations d’affaires. Il n’est pas rare que des employeurs cherchent à embaucher des Témoins de Jéhovah, car ce sont des employés consciencieux, sur qui on peut compter. Ils savent que c’est la religion des Témoins qui fait d’eux ce qu’ils sont.
Que dire du tabagisme et de la drogue?
La Bible ne parle pas du tabac ni des autres drogues répandues à notre époque. Cependant, elle donne des principes qui permettent aux Témoins de Jéhovah de déterminer quelle ligne de conduite plaît à Dieu. Ainsi, dès 1895, à propos du tabac La Tour de Garde citait 2 Corinthiens 7:1, qui dit: “Puisque nous avons ces promesses, bien-aimés, purifions-nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit, parachevant la sainteté dans la crainte de Dieu.”
Ce conseil a paru suffisant pendant des années. Mais à mesure que l’industrie du tabac a mis son produit en valeur par le moyen de la publicité et que l’usage de la drogue s’est répandu, il a fallu argumenter davantage. D’autres principes bibliques ont été mis en avant: le respect pour Jéhovah, Celui qui donne la vie (Actes 17:24, 25); l’amour du prochain (Jacq. 2:8) et le fait que celui qui n’aime pas son prochain n’aime pas vraiment Dieu (1 Jean 4:20); ainsi que l’obéissance aux autorités (Tite 3:1). On a signalé que le mot grec pharmakia, qui signifie fondamentalement “usage de drogues”, était employé par les rédacteurs bibliques pour parler de la “pratique du spiritisme” à cause de l’usage de drogues qui accompagne les pratiques spirites. — Gal. 5:20.
Dès 1946, le périodique Consolation dévoilait le caractère souvent frauduleux des déclarations de gens payés pour vanter dans la publicité les mérites de la cigarette. Réveillez-vous!, qui a succédé à Consolation, a publié les preuves révélées par la science que l’usage du tabac provoque des cancers, des maladies cardiaques, des lésions du fœtus chez la femme enceinte, et nuit aux non-fumeurs qui respirent malgré eux de l’air chargé de fumée. On a également démontré que la nicotine crée une dépendance. On a attiré l’attention sur l’effet intoxicant de la marijuana et sur les lésions qu’elle cause au cerveau. De même, les graves dangers que présente l’usage d’autres drogues ont été mis en lumière à plusieurs reprises pour le bien des lecteurs des publications de la Société Watch Tower.
Bien avant que les organismes gouvernementaux ne décident dans quelle mesure avertir les gens du danger de l’usage du tabac, La Tour de Garde du 15 mai 1935 a clairement expliqué qu’un fumeur ne pouvait être membre du personnel employé au siège de la Société ou l’un de ses représentants. Lorsque tous les serviteurs des congrégations de Témoins de Jéhovah ont été nommés par la Société (disposition qui a pris effet en 1938), La Tour de Garde du 1er juillet 1942 (en anglais) a déclaré que l’interdiction du tabac s’appliquait aussi à eux. Dans certaines régions, plusieurs années ont passé avant que ce principe ne soit pleinement appliqué. Toutefois, la majorité des Témoins de Jéhovah ont bien suivi les conseils bibliques et le bon exemple de ceux qui étaient à la tête.
À partir de 1973, on a fait un pas de plus dans l’application logique du conseil biblique: un fumeur ne pouvait plus se faire baptiser. Les mois suivants, on a aidé ceux dont le travail avait un rapport avec la production ou la vente de tabac à comprendre qu’ils ne pouvaient demeurer dans cette situation et être acceptés comme Témoins de Jéhovah. Les conseils de la Parole de Dieu doivent être appliqués dans tous les aspects de la vie sans exception. Cette application des principes bibliques à l’usage du tabac, de la marijuana et des drogues dites dures a protégé les Témoins. En se servant des Écritures, ils ont aussi aidé des milliers de personnes qui gâchaient leur vie en se droguant.
En est-il autrement des boissons alcooliques?
Les publications de la Société Watch Tower ne considèrent pas de la même façon la consommation de boissons alcooliques et l’usage de drogues. Pour quelle raison? Elles expliquent que le Créateur sait de quoi nous sommes faits et que sa Parole permet de consommer avec modération des boissons alcooliques (Ps. 104:15; 1 Tim. 5:23). Cependant, la Bible met aussi en garde contre les excès de boisson et condamne énergiquement l’ivrognerie. — Prov. 23:20, 21, 29, 30; 1 Cor. 6:9, 10; Éph. 5:18.
La consommation immodérée de boissons alcooliques gâchant la vie de nombreuses personnes, Charles Russell était favorable à une abstinence totale. Cependant, il reconnaissait que Jésus avait bu du vin. Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, on faisait beaucoup de bruit aux États-Unis en faveur de la prohibition des spiritueux. La Tour de Garde a volontiers exprimé sa sympathie envers ceux qui s’efforçaient de lutter contre les dangers de l’alcool, mais elle ne s’est pas jointe à leur campagne visant à faire voter des lois de prohibition. Toutefois, le périodique a montré franchement les dangers de l’abus d’alcool et a souvent écrit qu’il valait mieux se garder du vin et des spiritueux. Ceux qui pensaient pouvoir consommer de l’alcool avec modération étaient encouragés à considérer Romains 14:21, qui dit: “C’est bien de ne pas manger de chair, ou de ne pas boire de vin, ou de ne rien faire sur quoi ton frère trébuche.”
Toutefois, en 1930, le président de la Ligue contre l’alcoolisme aux États-Unis est allé jusqu’à prétendre publiquement que son organisation était “née de Dieu”. Joseph Rutherford, alors président de la Société Watch Tower, a profité de l’occasion pour prononcer des discours radiodiffusés qui montraient qu’une telle allégation équivalait à un blasphème. Pourquoi? Parce que la Parole de Dieu n’interdit pas la consommation de vin; que les lois de prohibition ne supprimaient pas l’ivrognerie qui, elle, est réprouvée par Dieu; et que ces lois ont en réalité entraîné la production et le trafic clandestins d’alcool et la corruption de fonctionnaires.
Les Témoins de Jéhovah considèrent qu’il revient à chacun de décider s’il consommera des boissons alcooliques ou s’en abstiendra. Cependant, ils se conforment à l’exigence biblique selon laquelle les surveillants doivent ‘être réglés dans leurs mœurs’. Cette expression, qui traduit le grec nêphalion, signifie littéralement “sobre, tempérant; qui s’abstient purement et simplement de boire du vin, ou du moins qui n’en abuse pas”. Les serviteurs ministériels, eux non plus, ne doivent pas être ‘adonnés à beaucoup de vin’. (1 Tim. 3:2, 3, 8.) Les buveurs ne remplissent pas les conditions requises pour obtenir des privilèges de service particuliers. Le bon exemple laissé par ceux qui exercent des responsabilités chez les Témoins de Jéhovah leur permet de parler avec franchise à ceux qui, pour surmonter les pressions, auraient peut-être tendance à consommer de l’alcool; mais aussi à ceux qui, pour rester sobres, devraient s’abstenir complètement d’alcool. Quels en sont les résultats?
Citons par exemple la déclaration d’un journal du sud de l’Afrique centrale: “Les faits révèlent que les régions où il y a le plus grand nombre de Témoins de Jéhovah parmi les Africains sont maintenant celles où il y a le moins de troubles. Sans aucun doute, ils combattent activement l’agitation, la sorcellerie, l’ivrognerie et la violence de toutes sortes.” — The Northern News (Zambie).
Il est un autre domaine important dans lequel la conduite des Témoins de Jéhovah diffère de celle du monde:
Le respect de la vie
Les Témoins de Jéhovah respectent la vie parce qu’ils reconnaissent qu’elle est un don de Dieu (Ps. 36:9; Actes 17:24, 25); parce qu’ils comprennent que même la vie du fœtus est précieuse aux yeux de Dieu (Ex. 21:22-25; Ps. 139:1, 16); et qu’ils tiennent compte du principe selon lequel “chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même”. — Rom. 14:12.
En accord avec ces principes bibliques, les Témoins de Jéhovah ont toujours refusé l’avortement. Afin de les guider sagement, le périodique Réveillez-vous! a aidé ses lecteurs à comprendre que la chasteté est une exigence divine; il a expliqué en profondeur le merveilleux processus de la procréation ainsi que les facteurs psychologiques et physiologiques qui interviennent dans la naissance d’un enfant. Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, tandis que les avortements devenaient de plus en plus courants, La Tour de Garde a montré clairement que cette pratique est contraire à la Parole de Dieu. L’édition du 1er août 1970 disait sans ambages: “Un avortement dans le but de se débarrasser d’un enfant indésirable revient à détruire volontairement une vie humaine.”
Pourquoi le refus des transfusions sanguines
Le respect des Témoins de Jéhovah pour la vie influe aussi sur leur façon de considérer les transfusions sanguines. Lorsqu’ils ont été confrontés à cette question, La Tour de Garde du 1er juillet 1945 (en anglais) a expliqué en détail le point de vue chrétien sur le caractère sacré du sangc. Elle montrait que l’interdiction imposée à Noé et à tous ses descendants portait aussi bien sur le sang des animaux que sur celui des humains (Gen. 9:3-6). Elle faisait remarquer que cette exigence avait été rappelée aux chrétiens du Ier siècle, lorsqu’ils ont reçu l’ordre de ‘s’abstenir du sang’. (Actes 15:28, 29.) Le même article expliquait à partir des Écritures que depuis toujours Dieu n’approuve l’usage du sang qu’à des fins sacrificielles. Puisque les sacrifices d’animaux offerts sous la Loi mosaïque préfiguraient le sacrifice du Christ, ce serait manquer totalement de respect envers ce sacrifice rédempteur que de passer outre à l’exigence imposée aux chrétiens de ‘s’abstenir du sang’. (Lév. 17:11, 12; Héb. 9:11-14, 22.) En accord avec cette compréhension, à partir de 1961 ceux qui ne respectaient pas cette exigence divine, qui acceptaient une transfusion de sang et ne manifestaient aucun repentir, ont été exclus des congrégations des Témoins de Jéhovah.
Au début, les publications de la Société ne faisaient pas mention des effets physiques secondaires des transfusions sanguines. Par la suite, lorsque ces renseignements ont été disponibles, ils ont également été publiés. Non comme raison du refus de la transfusion sanguine, mais pour augmenter la reconnaissance des Témoins envers cette interdiction divine relative au sang (És. 48:17). C’est dans cette intention qu’en 1961 la brochure soigneusement documentée Le sang, la médecine et la loi de Dieu a été publiée. Une autre brochure intitulée Les Témoins de Jéhovah et la question du sang est parue en 1977. Cette brochure mettait de nouveau l’accent sur le fait que la position adoptée par les Témoins est une position religieuse, fondée sur ce que dit la Bible et non sur les risques encourus dans le domaine de la santé. Une mise à jour du sujet a été effectuée dans la brochure Comment le sang peut-il vous sauver la vie?, éditée en 1990. À l’aide de ces publications, les Témoins de Jéhovah ont fourni de grands efforts pour obtenir la coopération des médecins et les aider à comprendre leur position. Toutefois, depuis des années, le milieu médical est très attaché à la transfusion sanguine.
Même quand les Témoins de Jéhovah expliquaient aux médecins que rien sur le plan religieux ne les empêchait d’accepter une thérapeutique de remplacement, il n’était cependant pas facile de refuser les transfusions sanguines. Les Témoins et leurs familles ont souvent subi de fortes pressions visant à les obliger à se soumettre à ce qui était alors une pratique médicale courante. À Porto Rico, en novembre 1976, Ana Paz de Rosario, âgée de 45 ans, a accepté une intervention chirurgicale et les soins médicaux dont elle avait besoin. Toutefois, elle a demandé qu’on ne lui administre pas de sang en raison de ses croyances religieuses. Malgré tout, munis d’une injonction du tribunal, cinq policiers et trois infirmières ont pénétré dans sa chambre d’hôpital après minuit, l’ont attachée à son lit et l’ont transfusée de force, contre sa volonté, celle de son mari et celle de ses enfants. Elle est tombée en état de choc et elle est décédée. Ce n’était pas un cas isolé, et de tels actes révoltants n’ont pas été commis seulement à Porto Rico.
En 1975, au Danemark, des parents Témoins ont été poursuivis par la police parce qu’ils refusaient qu’on administre de force une transfusion à leur jeune fils, et recherchaient une thérapeutique de remplacement. En 1982, en Italie, des parents affectueux, qui avaient cherché dans quatre pays une assistance médicale pour leur fille atteinte d’une maladie incurable, ont été accusés de meurtre et condamnés à 14 ans de prison, après que leur fille est décédée pendant qu’on la transfusait sur injonction du tribunal.
La plupart du temps, lorsqu’on tente de transfuser de force des enfants de Témoins de Jéhovah, l’hostilité du grand public est soulevée par les médias. Dans certains cas, des juges ont ordonné que des enfants soient transfusés, sans même que leurs parents aient pu s’expliquer lors d’une audience. Dans plus de 40 cas, au Canada, les enfants transfusés ont été rendus morts à leurs parents.
Tous les médecins et les juges n’approuvent pas ces méthodes arbitraires. Quelques-uns ont adopté une attitude plus coopérative. Certains médecins ont déployé leur habileté pour soigner sans recourir au sang. En agissant ainsi, ils ont acquis une grande expérience dans tous les types de chirurgie qui ne font pas appel au sang. Peu à peu, on a démontré qu’on pouvait pratiquer avec succès tous les types de chirurgie sans recourir aux transfusions de sang, aussi bien sur des adultes que sur des enfantsd.
Afin d’éviter des conflits inutiles en cas d’urgence, au début des années 60, les Témoins de Jéhovah ont commencé à rendre visite à leurs médecins pour s’entretenir avec eux de leur position et leur donner une documentation appropriée. Par la suite, ils ont demandé qu’une déclaration écrite, précisant qu’aucune transfusion de sang ne devait leur être administrée, soit placée dans leur dossier médical. Dans les années 70, ils ont pris l’habitude de porter sur eux une carte prévenant le personnel médical qu’on ne devait pas leur administrer de sang, quelles que soient les circonstances. Après concertation avec les médecins et les juristes, la carte a été modifiée de façon à devenir un document légal.
Afin d’aider les Témoins de Jéhovah déterminés à empêcher qu’une transfusion leur soit administrée, de dissiper les malentendus avec les médecins et les hôpitaux, et enfin de favoriser un esprit de coopération entre les établissements hospitaliers et leurs patients Témoins, le Collège central a décidé la mise en place de comités de liaison hospitaliers. Ces comités, qui n’étaient qu’une poignée en 1979, sont à présent plus de 800 dans 70 pays. Au Canada, en Extrême-Orient, et dans les principaux pays du Pacifique Sud, d’Europe et d’Amérique latine, des anciens ont été choisis et formés et rendent des services semblables. Non seulement ces anciens expliquent la position des Témoins de Jéhovah, mais ils informent le personnel hospitalier qu’il existe d’autres solutions valables que la transfusion sanguine. Dans les situations d’urgence, ils interviennent en organisant des rencontres entre les médecins de famille et des chirurgiens qui ont déjà traité des cas semblables chez des Témoins, sans transfusion. Quand il le faut, ces comités rendent visite non seulement au personnel hospitalier, mais aussi aux juges saisis par les hôpitaux pour obtenir des injonctions de transfuser.
Il est arrivé que, faute de pouvoir faire respecter autrement leur croyance religieuse relative au caractère sacré du sang, les Témoins de Jéhovah intentent des procès contre des médecins et des hôpitaux. Ils cherchaient simplement à obtenir une ordonnance de suspension. Toutefois, ces dernières années, ils ont même engagé des poursuites contre des médecins et des hôpitaux qui avaient agi très arbitrairement. En 1990, la cour d’appel de l’Ontario, au Canada, a instruit un tel procès parce que le médecin n’avait pas tenu compte d’une carte que le patient avait dans son portefeuille, carte qui établissait clairement que le Témoin n’acceptait pas de transfusion quelles que soient les circonstances. Aux États-Unis, depuis 1985, des dizaines de procès de ce genre ont été instruits dans différents États, et, souvent, ceux qui étaient poursuivis ont décidé de transiger avant jugement pour une somme d’argent déterminée plutôt que de courir le risque qu’un jury ne leur impose davantage de dommages-intérêts. Les Témoins de Jéhovah sont fermement résolus à obéir à l’interdiction divine relative au sang. Ils préféreraient ne pas intenter de procès aux médecins, mais ils le font quand c’est nécessaire pour les empêcher de leur appliquer de force un traitement qui leur répugne sur le plan moral.
Le public est de plus en plus conscient des dangers que représentent les transfusions sanguines, en partie à cause de la crainte du SIDA. Toutefois, les Témoins sont animés par le désir sincère de plaire à Dieu. En 1987, le journal Le Quotidien du Médecin a écrit: “Peut-être les Témoins de Jéhovah ont-ils raison de refuser l’utilisation thérapeutique des dérivés sanguins, car il est vrai qu’un nombre important d’agents pathogènes peuvent être transmis par l’intermédiaire de sang transfusé.”
La position des Témoins de Jéhovah n’est pas fondée sur une connaissance médicale supérieure. Simplement, ils sont persuadés que la voie de Jéhovah est la meilleure et qu’il ‘ne refuse aucune chose bonne’ à ses serviteurs fidèles (Ps. 19:7, 11; 84:11). Même si un Témoin mourait à la suite d’une hémorragie, ce qui s’est parfois produit, les Témoins de Jéhovah sont convaincus que Dieu n’oublie pas ses fidèles et qu’il les ramènera à la vie par le moyen de la résurrection. — Actes 24:15.
Quand des individus choisissent de rejeter les principes bibliques
Des millions de gens ont étudié la Bible avec les Témoins de Jéhovah, mais tous ne sont pas devenus Témoins. Quand ils prennent connaissance des principes élevés à appliquer, certains décident que ce n’est pas le genre de vie qu’ils souhaitent. Tous ceux qui se font baptiser commencent par apprendre en détail les enseignements bibliques fondamentaux, et ensuite (particulièrement depuis 1967) les anciens de la congrégation passent en revue ces enseignements avec chaque candidat au baptême. Tout est fait pour s’assurer que ceux qui se font baptiser comprennent non seulement les doctrines, mais aussi ce qu’implique une conduite chrétienne. Toutefois, que se passe-t-il si par la suite quelqu’un laisse l’amour du monde l’entraîner à commettre un péché grave?
Dès 1904, le livre La Nouvelle Création se préoccupait de la nécessité de prendre les mesures adéquates pour éviter que la congrégation ne soit corrompue. Il était question de la façon dont les Étudiants de la Bible comprenaient la procédure à suivre avec les pécheurs, telle qu’elle est exposée en Matthieu 18:15-17. En accord avec ces versets, il y avait, en de rares occasions, des ‘mises en jugement devant l’Église’, afin que la preuve qu’une faute grave avait été commise soit exposée devant toute la congrégation. Des années plus tard, La Tour de Garde de mars 1945 (15 mai 1944 en anglais) a revu cette question à la lumière de la Bible entière et a montré que ces affaires qui concernaient la congrégation devaient être traitées par des frères dignes de confiance chargés des fonctions de surveillance (1 Cor. 5:1-13; voir aussi Deutéronome 21:18-21). Par la suite, dans La Tour de Garde du 1er juillet 1952 (1er mars 1952 en anglais), des articles ont souligné la nécessité de suivre la procédure qui convenait, mais aussi de prendre des mesures pour préserver la pureté de l’organisation. Depuis, ce sujet a été examiné à plusieurs reprises. Cependant, l’objectif est toujours le même: 1) préserver la pureté de l’organisation et 2) faire comprendre au pécheur la nécessité d’un repentir sincère en vue de son rétablissement.
Au Ier siècle, certains ont abandonné la foi pour mener une vie dissolue. D’autres se sont laissé détourner par des doctrines apostates (1 Jean 2:19). La même chose se produit parmi les Témoins de Jéhovah du XXe siècle. Malheureusement, dans un passé récent il a fallu exclure chaque année des dizaines de milliers de pécheurs non repentants. Des anciens en vue étaient du nombre. Les mêmes exigences bibliques s’appliquent à tous (Jacq. 3:17). Les Témoins de Jéhovah comprennent qu’il est capital de maintenir la pureté morale de l’organisation s’ils veulent conserver l’approbation de Jéhovah.
Ils revêtent la personnalité nouvelle
Jésus a exhorté les gens à être purs non seulement au-dehors, mais aussi au-dedans (Luc 11:38-41). Il a montré que les actions et les paroles reflètent l’état du cœur (Mat. 15:18, 19). Comme l’apôtre Paul l’a expliqué, si nous sommes vraiment enseignés par le Christ, nous serons ‘renouvelés dans la force qui incline notre esprit’ et nous ‘revêtirons la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies’. (Éph. 4:17-24.) Ceux qui sont enseignés par le Christ cherchent à acquérir “la même attitude d’esprit qu’avait Christ Jésus” afin de penser et d’agir comme lui (Rom. 15:5). La conduite des Témoins de Jéhovah sur le plan individuel révèle dans quelle mesure ils le font vraiment.
Les Témoins de Jéhovah ne prétendent pas avoir une conduite sans défaut. Mais ils s’efforcent sincèrement d’imiter le Christ en conformant leur vie aux normes de conduite élevées que prône la Bible. Ils ne nient pas que d’autres personnes ont, à titre individuel, des normes morales élevées. Cependant, dans le cas des Témoins de Jéhovah, ce n’est pas seulement en tant qu’individus, mais en tant qu’organisation internationale qu’ils sont aisément reconnus à leur conduite conforme aux normes bibliques. Ils sont stimulés par le conseil inspiré de Dieu consigné en 1 Pierre 2:12: “Ayez toujours une belle conduite parmi les nations, afin (...) [qu’]elles en viennent à glorifier Dieu au jour de son inspection, à cause de vos belles œuvres dont elles sont témoins oculaires.”
[Notes]
a La Tour de Garde du 15 octobre 1941 (angl.) a de nouveau traité de ce sujet, d’une façon moins détaillée, sous le titre “Caractère ou intégrité”.
b La Tour de Garde du 15 août 1951 définissait la fornication comme “les relations sexuelles volontaires qu’une personne non mariée a avec une personne de l’autre sexe”. L’édition anglaise du 1er janvier 1952 ajoutait que, d’après les Écritures, le terme pouvait aussi désigner l’immoralité sexuelle à laquelle se livrent des personnes mariées.
c La Tour de Garde avait déjà évoqué le caractère sacré du sang dans le numéro de mars 1928 (15 décembre 1927 en angl.) et dans celui en anglais du 1er décembre 1944, qui parlait en particulier des transfusions sanguines.
d Contemporary Surgery, mars 1990, pp. 45-49; The American Surgeon, juin 1987, pp. 350-356; Miami Medicine, janvier 1981, p. 25; New York State Journal of Medicine, 15 octobre 1972, pp. 2524-2527; The Journal of the American Medical Association, 27 novembre 1981, pp. 2471, 2472; Cardiovascular News, février 1984, p. 5; Circulation, septembre 1984.
[Entrefilet, page 172]
“Ils ont des valeurs morales remarquables.”
[Entrefilet, page 174]
Y a-t-il jamais eu de doute quant à la façon de considérer l’homosexualité?
[Entrefilet, page 175]
L’effondrement des valeurs morales dans le monde ne rend pas les Témoins plus laxistes.
[Entrefilet, page 176]
Certains ont essayé d’être Témoins sans renoncer à la polygamie.
[Entrefilet, page 177]
Un programme d’enseignement énergique sur la façon dont Jéhovah considère le divorce.
[Entrefilet, page 178]
Des changements spectaculaires dans la vie des gens.
[Entrefilet, page 181]
Le tabac: Non!
[Entrefilet, page 182]
Les boissons alcooliques: avec modération, ou pas du tout.
[Entrefilet, page 183]
Fermement résolus à ne pas accepter de sang.
[Entrefilet, page 187]
L’exclusion: pour préserver la pureté de l’organisation.
[Encadré, page 173]
‘Le développement du caractère’: Les fruits n’étaient pas toujours bons.
Voici ce que disait un rapport provenant du Danemark: ‘Dans leurs efforts sincères pour revêtir une personnalité chrétienne, beaucoup, surtout parmi les frères les plus anciens, s’efforçaient de rejeter la moindre trace d’attachement aux choses de ce monde et de se rendre ainsi plus dignes du Royaume des cieux. Souvent, on jugeait incorrect de sourire pendant les réunions, et beaucoup de frères ne portaient que des costumes noirs, des chaussures noires et des cravates noires. Ils se contentaient fréquemment de mener une vie paisible dans le Seigneur. Ils pensaient qu’il suffisait de tenir des réunions et de laisser la prédication aux colporteurs.’
[Encadré, page 179]
Ce que d’autres remarquent chez les Témoins de Jéhovah
◆ “Münchner Merkur”, un journal allemand, a écrit à propos des Témoins de Jéhovah: “Ce sont les contribuables les plus honnêtes et les plus ponctuels de la République fédérale d’Allemagne. Leur obéissance aux lois se voit aussi bien au volant de leur voiture que dans les statistiques criminelles. (...) Ils obéissent aux autorités (parents, enseignants, gouvernement). (...) La Bible, qui est la base de toutes leurs actions, est aussi leur soutien.”
◆ En France, après que les Témoins ont tenu une de leurs assemblées dans le stade de la ville, le maire de Lens leur a dit: “Vous tenez vos promesses et vos engagements et, en plus, vous êtes propres, rigoureux, organisés; c’est ce qui me plaît chez vous. Je suis contre le désordre, je n’aime pas les gens qui salissent et qui saccagent.”
◆ Le livre “Voices From the Holocaust” (Voix de l’holocauste) contient les mémoires d’une Polonaise qui a survécu aux camps de concentration d’Auschwitz et de Ravensbrück; elle a écrit: “J’ai vu des gens devenir très, très bons et d’autres devenir extrêmement méchants. Les Témoins de Jéhovah étaient le groupe le plus agréable. Je tire mon chapeau à ces gens. (...) Ils faisaient des choses merveilleuses pour les autres. Ils aidaient les malades, partageaient leur pain et apportaient à tous un réconfort spirituel. Les Allemands les haïssaient et les respectaient en même temps. Ils leur confiaient les pires travaux, mais eux les acceptaient la tête haute.”
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“Ils ne font pas partie du monde”Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 14
“Ils ne font pas partie du monde”
LA PLUPART des religions font aujourd’hui bel et bien partie du monde; c’est pourquoi elles participent à ses fêtes et reflètent son esprit nationaliste. Les ecclésiastiques le reconnaissent souvent et beaucoup aiment qu’il en soit ainsi. En revanche, Jésus a déclaré à propos de ses disciples: “Ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde.” — Jean 17:16.
Que révèle l’histoire des Témoins de Jéhovah sur ce point? Ont-ils fourni des preuves convaincantes qu’ils ne font pas partie du monde?
Leur comportement à l’égard de leur prochain
Les premiers Étudiants de la Bible étaient bien conscients du fait que les véritables chrétiens ne doivent pas faire partie du monde. La Tour de Garde a expliqué que les disciples oints de Jésus étant sanctifiés et engendrés de l’esprit saint pour avoir part au Royaume céleste, ils étaient séparés du monde par cette action de Dieu. En outre, elle a montré qu’ils devaient rejeter l’esprit du monde, à savoir ses objectifs, ses ambitions et ses espoirs, ainsi que ses voies égoïstes. — 1 Jean 2:15-17.
Cela a-t-il modifié le comportement des Étudiants de la Bible envers ceux qui ne partageaient pas leurs croyances? Ils ne se sont pas mis à vivre en reclus. Cependant, ceux qui appliquaient vraiment ce qu’ils apprenaient dans les Écritures ne recherchaient pas l’amitié des gens du monde au point d’adopter leur mode de vie. La Tour de Garde a rappelé aux serviteurs de Dieu le conseil biblique de ‘faire le bien à l’égard de tous’. Elle leur a aussi conseillé, en cas de persécution, de s’efforcer de ne pas entretenir du ressentiment, mais plutôt, comme l’avait dit Jésus, ‘d’aimer leurs ennemis’. (Gal. 6:10; Mat. 5:44-48.) Elle les a particulièrement encouragés à chercher à communiquer à autrui la précieuse vérité relative aux dispositions prises par Dieu en vue du salut.
Bien sûr, ce comportement allait amener le monde à les juger différents. Cependant, ne pas faire partie du monde implique davantage, oui, beaucoup plus.
Séparés et distincts de Babylone la Grande
Pour ne pas faire partie du monde, ils ne devaient pas faire partie des religions qui se mêlaient des affaires du monde et qui adoptaient les doctrines et les coutumes de la Babylone antique, l’ennemie séculaire du vrai culte (Jér. 50:29). Quand la Première Guerre mondiale a éclaté, les Étudiants de la Bible dévoilaient depuis plusieurs dizaines d’années les origines païennes des doctrines de la chrétienté comme la Trinité, l’immortalité de l’âme humaine et l’enfer de feu. Ils révélaient que les religions chrétiennes essayaient de manipuler les gouvernements à des fins égoïstes. En raison de ses doctrines et de ses pratiques, les Étudiants de la Bible assimilaient la chrétienté à “Babylone la Grande”. (Rév. 18:2.) Ils soulignaient le fait qu’elle mélangeait l’erreur et la vérité, un christianisme tiède et l’esprit du monde, et que le terme biblique “Babylone” (qui signifie “Confusion”) lui convenait parfaitement. Ils encourageaient ceux qui aimaient Dieu à sortir de “Babylone”. (Rév. 18:4.) C’est dans ce but que, fin décembre 1917 et début 1918, ils ont distribué 10 000 000 d’exemplaires de L’Étudiant de la Bible, un feuillet mensuel, qui avait pour thème “La chute de Babylone” et qui portait une accusation virulente contre la chrétienté. Cette démarche a suscité en retour une vive hostilité de la part du clergé, qui a profité de l’hystérie de la guerre pour tenter d’anéantir l’œuvre des Témoins de Jéhovah.
Pour sortir de Babylone la Grande, il fallait inévitablement se retirer des organisations qui soutenaient ses fausses doctrines. C’est ce qu’ont fait les Étudiants de la Bible, alors que, pendant des années, ils avaient considéré comme des frères chrétiens les membres des Églises qui affirmaient s’être entièrement consacrés à Jésus et exercer la foi en la rançon. Quoi qu’il en soit, non seulement les Étudiants de la Bible ont écrit des lettres de retrait aux Églises de la chrétienté, mais, quand cela a été possible, certains les ont lues à voix haute lors de réunions au cours desquelles les paroissiens pouvaient prendre la parole. Quand cela n’a pas été possible, ils ont envoyé à chaque membre de leur Église une aimable lettre de retrait qui donnait un témoignage approprié.
Se sont-ils aussi assurés de n’emporter avec eux aucune coutume ni aucune pratique impie de ces organisations? Quelle était la situation avant la Première Guerre mondiale?
La religion devrait-elle s’immiscer dans la politique?
Dans l’arène politique, en raison de leurs rapports avec les religions catholique et protestantes, les dirigeants de nombreuses nations de premier plan ont longtemps prétendu gouverner ‘de droit divin’, en qualité de représentants du Royaume de Dieu et par une faveur divine particulière. L’Église donnait sa bénédiction à l’État, et en retour l’État accordait son soutien à l’Église. Les Étudiants de la Bible se sont-ils permis d’agir ainsi?
Au lieu d’imiter les religions de la chrétienté, ils ont cherché à tirer leçon des enseignements et de l’exemple de Jésus Christ et de ses apôtres. Que leur a révélé l’étude de la Bible? Les premières publications de la Société Watch Tower montrent qu’ils savaient que lorsqu’il avait été interrogé par le gouverneur romain Ponce Pilate, Jésus avait répondu: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde.” Et, répondant à une question relative à son rôle, Jésus a dit au gouverneur: “Je suis né pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre témoignage à la vérité.” (Jean 18:36, 37). Les Étudiants de la Bible savaient que Jésus était resté fermement attaché à cette mission. Quand le Diable lui avait proposé tous les royaumes du monde et leur gloire, il les avait refusés. Quand le peuple avait voulu le faire roi, il s’était retiré (Mat. 4:8-10; Jean 6:15). Les Étudiants de la Bible n’ont pas fermé les yeux sur le fait que Jésus avait identifié le Diable au “chef du monde”, ajoutant qu’il ‘n’avait pas prise sur lui’. (Jean 14:30.) Ils se rendaient compte que Jésus n’avait pas cherché à se mêler, ou à mêler ses disciples, au système politique romain, mais qu’il était entièrement occupé à annoncer “la bonne nouvelle du royaume de Dieu”. — Luc 4:43.
Leur croyance en ces vérités rapportées dans la Parole de Dieu encourageait-elle le mépris pour l’État? Pas du tout. Au contraire, elle leur permettait de comprendre pourquoi les dirigeants se heurtent à des problèmes si écrasants, pourquoi le mépris de la loi est si répandu, et pourquoi les projets gouvernementaux visant à améliorer le sort des gens échouent si souvent. Leur croyance les aidait à endurer patiemment les difficultés parce qu’ils étaient convaincus qu’en temps voulu Dieu apporterait un soulagement durable par le moyen de son Royaume. À l’époque, ils pensaient que les “puissances supérieures” mentionnées en Romains 13:1-7, selon la King James Version (Bible du roi Jacques), représentaient les dirigeants du monde. Ils encourageaient donc le respect envers les fonctionnaires de l’État. Dans le livre La Nouvelle Création (publié en 1904), Charles Russell a écrit à propos de Romains 13:7: “L’homme nouveau reconnaîtra en toute sincérité les puissants de ce monde, il obéira entièrement à la loi et à ses exigences sauf quand elles entrent en conflit avec les exigences et les commandements de la loi divine. De nos jours, parmi ceux qui détiennent le pouvoir sur la terre, il en est peu qui s’opposeront à la croyance à un Créateur suprême et à la promesse de fidélité absolue à tous ses commandements. Les membres de la nouvelle création seront donc les plus fidèles à observer la loi à notre époque; on ne les trouvera, ni parmi les agitateurs, ni chez les querelleurs, ni chez ceux qui critiquent tout.”
En qualité de chrétiens, les Étudiants de la Bible savaient que l’œuvre dans laquelle ils devaient se dépenser était la prédication du Royaume de Dieu. Ainsi, comme le disait le premier tome des Études des Écritures, “si [l’Église de Dieu] le fait fidèlement il ne lui restera ni le temps ni le désir de s’ingérer dans la politique des gouvernements actuels”.
À cet égard, ils étaient, dans une grande mesure, semblables aux premiers chrétiens décrits par Auguste Neander dans le livre Allgemeine Geschichte der Christlichen Religion und Kirche (Histoire générale de la religion chrétienne et de l’Église): “Les chrétiens se tenaient séparés de l’État (...), et le christianisme n’était susceptible d’influencer la vie civile que de la manière qui, il faut l’avouer, est la plus pure: en essayant d’inspirer dans la pratique de plus en plus de pieux sentiments aux citoyens de l’État.”
Quand le monde est entré en guerre
Dans le monde entier, les événements de la Première Guerre mondiale ont sérieusement mis à l’épreuve les prétentions de ceux qui professaient le christianisme. Elle a été la guerre la plus horrible jamais connue à l’époque; la quasi-totalité de la population mondiale a été impliquée d’une manière ou d’une autre dans ce conflit.
En dépit des sympathies du Vatican pour les Puissances centrales, le pape Benoît XV s’est efforcé de garder une apparence de neutralité. Toutefois, dans chaque nation, le clergé catholique et protestant ne s’en est pas tenu à cette position neutre. Parlant de la situation aux États-Unis, Ray Abrams a écrit dans son livre Preachers Present Arms (Les prédicateurs présentent les armes): “Les Églises affectèrent une unité d’action jamais connue jusqu’ici dans toute l’histoire religieuse (...). Sans perdre un instant, le clergé s’organisa pour s’adapter à la situation créée par la guerre. Vingt-quatre heures après la déclaration de guerre, le Conseil fédéral des Églises du Christ en Amérique proposa les plans d’une coopération pleine et entière. (...) L’Église catholique romaine, organisée en vue d’un service semblable sous le Conseil de guerre national catholique dirigé par quatorze archevêques et présidé par le cardinal Gibbons, témoigna une égale dévotion à la cause. (...) De nombreuses Églises allèrent au delà de ce qui leur était demandé. Elles se transformèrent en bureaux de recrutement.” Qu’ont fait les Étudiants de la Bible?
Bien qu’ils se soient efforcés de faire ce qui, d’après eux, plaisait à Dieu, ils n’ont pas toujours observé une stricte neutralité. Leur attitude était influencée par le fait qu’ils croyaient, comme d’autres prétendus chrétiens, que les “puissances supérieures” étaient “ordonnées de Dieu” selon les termes de la King James Version (Rom. 13:1). Par conséquent, en accord avec la proclamation du président des États-Unis, La Tour de Garde a exhorté les Étudiants de la Bible à participer le 30 mai 1918 à une journée de prières et de supplications en faveur de la fin de la guerre mondialea.
Pendant les années de guerre, les Étudiants de la Bible se sont retrouvés dans des situations très différentes. Se sentant tenus d’obéir aux “puissances qui existent”, comme ils appelaient les chefs d’État, certains sont allés au front, dans les tranchées, armés de fusils et de baïonnettes. Cependant, pensant au verset “Tu ne tueras point”, ils tiraient en l’air ou essayaient simplement de désarmer leur ennemi (Ex. 20:13, Sg). Quelques-uns, comme Remigio Cuminetti, en Italie, ont refusé de porter l’uniforme. À l’époque, le gouvernement italien ne faisait pas d’exception pour ceux dont la conscience les poussait à refuser de prendre les armes. Ce frère a été jugé cinq fois et il a été envoyé en prison puis dans un asile, mais il a gardé une foi et une détermination inébranlables. En Angleterre, certains qui avaient demandé l’exemption ont été employés à des travaux d’utilité publique ou envoyés dans un corps non combattant. D’autres, comme Pryce Hughes, ont observé une stricte neutralité et ce, quelles qu’en aient été les conséquences pour eux.
Au moins sur ce point, l’histoire générale des Étudiants de la Bible n’a pas été semblable à celle des premiers chrétiens mentionnés dans The Rise of Christianity (La montée du christianisme), ouvrage de E. Barnes, où on lit: “Une étude soigneuse de tous les renseignements disponibles révèle que jusqu’à l’époque de Marc Aurèle [qui fut empereur entre 161 et 180 de notre ère] aucun chrétien ne devint soldat; et aucun soldat, après être devenu chrétien, ne restait dans le service militaire.”
Mais à la fin de la Première Guerre mondiale s’est présentée une autre situation qui a exigé des groupes religieux qu’ils démontrent à qui ils étaient fidèles.
L’expression politique du Royaume de Dieu?
Un traité de paix, qui incluait le pacte de la Société des Nations, a été signé en France, à Versailles, le 28 juin 1919. Avant même la signature de ce traité de paix, le Conseil fédéral des Églises du Christ en Amérique a déclaré publiquement que la Société des Nations était “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. En outre, le Sénat américain a reçu une avalanche de courrier de la part de groupes religieux qui l’exhortaient à ratifier le pacte de la Société des Nations.
Les Témoins de Jéhovah n’ont pas suivi le mouvement. Le 7 septembre 1919, avant même la ratification définitive du traité (en octobre), Joseph Rutherford a prononcé un discours à Cedar Point (Ohio), discours dans lequel il a montré que le Royaume établi par Dieu, et non la Société des Nations, est le seul espoir de l’humanité affligée. Tout en reconnaissant qu’une alliance humaine destinée à améliorer la situation pouvait être bénéfique, les Étudiants de la Bible n’ont pas renié le Royaume de Dieu pour un expédient politique mis en place par des hommes et cautionné par le clergé. Au contraire, ils ont entrepris de témoigner dans le monde entier que Dieu avait confié le Royaume à Jésus Christ (Rév. 11:15; 12:10). Selon La Tour de Garde du 1er juillet 1920 (en anglais), c’était là l’œuvre annoncée par Jésus en Matthieu 24:14.
Après la Seconde Guerre mondiale, les chrétiens ont rencontré une situation semblable. Cette fois, il était question de l’Organisation des Nations unies, qui succédait à la Société des Nations. En 1942, alors que la Seconde Guerre mondiale faisait encore rage, les Témoins de Jéhovah avaient déjà discerné à l’aide de la Bible, d’après Révélation 17:8, que l’organisation mondiale pour la paix allait réapparaître et qu’elle ne réussirait pas à établir une paix durable. C’est ce qu’a expliqué Nathan Knorr, le président de la Société Watch Tower, lors d’une assemblée, dans le discours intitulé “La paix de demain sera-t-elle de longue durée?” Les Témoins de Jéhovah ont proclamé avec hardiesse ce point de vue sur la situation mondiale. De leur côté, les chefs religieux catholiques, protestants et juifs ont participé aux débats préliminaires à la Charte de l’ONU qui se sont déroulés à San Francisco en 1945. Les observateurs n’avaient aucun mal à identifier qui voulait être “ami du monde” et qui s’efforçait de ne pas “faire partie du monde”, selon ce que Jésus avait annoncé concernant ses disciples. — Jacq. 4:4; Jean 17:14.
La neutralité chrétienne
Si les Témoins de Jéhovah ont rapidement discerné certaines vérités relatives aux rapports des chrétiens avec le monde, il leur a fallu plus de temps pour d’autres questions. Toutefois, alors que la Seconde Guerre mondiale s’étendait en Europe, un article important paru dans La Tour de Garde du 1er novembre 1939 (en anglais) a aidé les Témoins à comprendre ce que représentait la neutralité chrétienne. Les disciples de Jésus Christ, disait l’article, ont devant Dieu l’obligation de lui être entièrement attachés ainsi qu’à son Royaume, la Théocratie. Ils devraient prier pour le Royaume de Dieu, et non pour le monde (Mat. 6:10, 33). À la lumière de ce que Jésus Christ a révélé à propos de l’identité du chef invisible du monde (Jean 12:31; 14:30), l’article tenait le raisonnement suivant: Comment une personne attachée au Royaume de Dieu pourrait-elle prendre parti pour un camp ou un autre lors d’un conflit entre différentes factions du monde? Jésus n’a-t-il pas dit à propos de ses disciples: “Ils ne font pas partie du monde.” (Jean 17:16). Cette position de neutralité chrétienne n’a pas été comprise par le monde en général. Mais les Témoins de Jéhovah l’ont-ils gardée?
Leur neutralité a été mise à rude épreuve pendant la Seconde Guerre mondiale, particulièrement en Allemagne. L’historien Brian Dunn a déclaré: ‘Il était impossible aux Témoins de Jéhovah de composer avec le nazisme. Ce que les nazis reprochaient le plus aux Témoins, c’était l’attitude qu’ils adoptaient envers l’État et leur neutralité politique. Cela signifiait qu’aucun croyant ne pouvait porter les armes, occuper une fonction politique, participer aux fêtes publiques ou faire un signe d’allégeance quelconque.’ (The Churches’ Response to the Holocaust [La réaction des Églises face à l’Holocauste], 1986). Dans son livre intitulé A History of Christianity (Histoire du christianisme), Paul Johnson a dit aussi: “Beaucoup furent condamnés à mort pour leur refus de faire le service militaire (...) ou finirent à Dachau ou dans des asiles d’aliénés.” Combien de Témoins ont été emprisonnés en Allemagne? Les Témoins allemands ont rapporté par la suite que, parmi eux, 6 262 avaient été arrêtés et, sur ce nombre, 2 074 envoyés dans des camps de concentration. Des auteurs profanes penchent généralement pour des chiffres plus élevés.
En Grande-Bretagne, où les hommes et les femmes étaient appelés sous les drapeaux, la loi prévoyait l’exemption, mais de nombreux tribunaux la refusaient aux Témoins de Jéhovah, et des juges leur ont infligé des peines de prison dépassant au total 600 ans. Aux États-Unis, des centaines de Témoins de Jéhovah reconnus comme ministres chrétiens ont été exemptés du service militaire. Plus de 4 000 autres se sont vu refuser l’exemption par le service de recrutement et ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans. Dans tous les pays, les Témoins de Jéhovah ont maintenu cette position de neutralité chrétienne.
Toutefois, la mise à l’épreuve de la sincérité de leur neutralité n’a pas pris fin avec la guerre. Certes, la crise de 1939-1945 était passée, mais d’autres conflits ont éclaté; et même en temps de paix relative, de nombreuses nations ont décidé de maintenir le service militaire obligatoire. En qualité de ministres chrétiens, les Témoins de Jéhovah ont continué à subir des peines de prison partout où on ne leur accordait pas l’exemption. Lorsqu’en 1949 John Tsukaris et George Orphanidis ont refusé de prendre les armes contre leur prochain, le gouvernement grec a ordonné leur exécution. Les sévices (de tous genres) infligés aux Témoins de Jéhovah en Grèce ont été, à maintes reprises, si cruels que le Conseil de l’Europe (Commission des droits de l’homme) a tenté d’user de son influence en leur faveur. Cependant, à la suite des manœuvres de l’Église orthodoxe grecque, les instances du Conseil sont restées, à quelques exceptions près, lettre morte jusqu’à ce jour, en 1992. Toutefois, certains gouvernements ont estimé inconvenant de continuer à punir les Témoins de Jéhovah à cause de leur conscience éduquée par la Bible. À présent, dans les années 90, après avoir examiné soigneusement chaque cas, les gouvernements de pays comme la Suède, la Finlande, la Pologne, les Pays-Bas et l’Argentine n’imposent plus aux Témoins actifs le service militaire ni un service national de remplacement.
Dans un lieu après l’autre, les Témoins de Jéhovah se sont trouvés dans des situations qui mettaient en question leur neutralité chrétienne. En Amérique latine, en Afrique, au Proche-Orient, en Irlande du Nord et ailleurs, les gouvernements en place ont rencontré une violente opposition de la part de forces révolutionnaires. Par conséquent, tant les gouvernements que les forces adverses ont pressé les Témoins de Jéhovah de les soutenir activement. Mais ces derniers sont restés absolument neutres. Certains ont été cruellement battus et même exécutés à cause de leur prise de position. Souvent, malgré tout, l’authentique neutralité chrétienne des Témoins leur a fait gagner le respect des dirigeants des deux camps, et ils ont pu poursuivre, sans ennui, l’œuvre qui consiste à répandre la bonne nouvelle relative au Royaume de Jéhovah.
Dans les années 60 et 70, la neutralité des Témoins a été sévèrement mise à l’épreuve lorsque tous les citoyens du Malawi ont reçu l’ordre d’acheter une carte pour signifier leur appartenance au parti politique dominant. Les Témoins de Jéhovah ont compris qu’il serait contraire à leurs croyances chrétiennes d’obéir à un tel ordre. En conséquence, ils ont été persécutés avec une cruauté sadique sans précédent. Des dizaines de milliers ont dû fuir le pays, et, par la suite, beaucoup ont été rapatriés de force pour subir d’autres brutalités.
Même quand ils sont violemment persécutés, les Témoins de Jéhovah n’entretiennent pas un esprit de rébellion. Leurs croyances ne représentent une menace pour aucun gouvernement sous lequel ils vivent. À l’inverse, le Conseil œcuménique des Églises finance des révolutions, et des prêtres catholiques soutiennent les guérilleros. Mais si un Témoin de Jéhovah s’engageait dans une activité subversive, cela reviendrait pour lui à renoncer à sa foi.
Certes, les Témoins de Jéhovah croient que les gouvernements humains seront supprimés par le Royaume de Dieu. C’est ce que montre la Bible en Daniel 2:44. Cependant, comme ils le font remarquer, au lieu d’annoncer que les humains vont établir ce Royaume, ce verset dit que “le Dieu du ciel établira un royaume”. De même, expliquent-ils, ce texte ne dit pas que Dieu autorise les humains à préparer la voie à ce Royaume en renversant leurs dirigeants. Les Témoins de Jéhovah reconnaissent que les véritables chrétiens ont reçu la mission de prêcher et d’enseigner (Mat. 24:14; 28:19, 20). Les faits montrent que, conformément au respect qu’ils ont pour la Parole de Dieu, jamais des Témoins n’ont tenté de renverser un gouvernement quel qu’il soit, où que ce soit dans le monde, ni même comploté de nuire à un fonctionnaire de l’État. Le journal italien La Stampa a écrit à propos des Témoins: “Ces gens-là sont les citoyens les plus honnêtes qui se puissent souhaiter: ils ne fraudent pas sur les impôts et ne cherchent pas à se soustraire aux lois qui ne les avantagent pas.” Néanmoins, comme ils reconnaissent l’importance de cette question aux yeux de Dieu, chacun d’eux est fermement déterminé à ‘ne pas faire partie du monde’. — Jean 15:19; Jacq. 4:4.
Quand les emblèmes nationaux deviennent l’objet d’un culte
Avec l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne, une vague d’hystérie patriotique a submergé le monde. Afin d’enrégimenter les gens, on a rendu obligatoire la participation aux cérémonies patriotiques. En Allemagne, chacun devait faire le salut prescrit et crier “Heil Hitler!” C’était louer Hitler comme un sauveur; ce salut laissait entendre que tous les espoirs des peuples reposaient sur ce chef. Mais les Témoins de Jéhovah ne pouvaient partager de tels sentiments. Ils savaient qu’ils ne devaient adorer que Jéhovah et qu’il avait suscité Jésus Christ comme Sauveur de l’humanité. — Luc 4:8; 1 Jean 4:14.
Avant même que Hitler ne devienne dictateur en Allemagne, les Témoins de Jéhovah avaient réexaminé l’exemple biblique du prophète Daniel et de ses trois courageux compagnons hébreux à Babylone, dans la brochure Le Royaume, l’Espérance du Monde (publiée en 1931). Lorsque le roi avait ordonné à ces fidèles Hébreux de s’incliner au son d’une certaine musique, ils avaient refusé de faire un compromis, et Jéhovah avait montré clairement qu’il les approuvait en les délivrant (Dan. 3:1-26). La brochure soulignait que les cérémonies patriotiques représentaient une épreuve semblable pour la fidélité des Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui.
Peu à peu, la campagne en faveur des cérémonies patriotiques obligatoires a dépassé les frontières de l’Allemagne. Le 3 juin 1935, lors d’une assemblée qui s’est tenue à Washington, répondant à une question relative au salut au drapeau dans les écoles, Joseph Rutherford a mis l’accent sur la fidélité à Dieu. Quelques mois plus tard, lorsque Carleton Nichols, de Lynn (Massachusetts), a refusé de saluer le drapeau américain et d’entonner un chant patriotique, les journaux ont publié cet incident dans tout le pays.
Pour expliquer les faits, le 6 octobre, frère Rutherford a donné un discours radiodiffusé sur le thème “Le salut au drapeau”, discours dans lequel il a dit: “Pour beaucoup, le salut au drapeau est seulement une formalité qui n’a que peu ou pas d’importance. Pour ceux qui considèrent sincèrement cette question du point de vue des Écritures, elle en revêt davantage.
“Le drapeau représente les puissances dirigeantes. Essayer au moyen de la loi d’obliger un citoyen ou l’enfant d’un citoyen à saluer un objet ou une chose quelconque, ou d’entonner ce qu’on appelle des ‘chants patriotiques’, est tout à fait injuste et mal. Les lois sont faites et appliquées pour empêcher la perpétration d’actes non déguisés portant préjudice à autrui, et non pour obliger quelqu’un à violer sa conscience, particulièrement lorsque cette conscience est éduquée par la Parole de Jéhovah Dieu.
“Refuser de saluer le drapeau et se taire, comme l’a fait ce garçon, ne cause de tort à personne. Si quelqu’un croit sincèrement que le salut au drapeau est contraire au commandement divin, l’obliger à le faire à l’encontre de la Parole de Dieu et de sa conscience lui cause un grand préjudice. L’État n’a pas le droit, que ce soit par la loi ou par d’autres moyens, de porter préjudice aux gens.”
La brochure Loyalty (Loyauté), publiée aussi en 1935 (en anglais), contenait d’autres explications sur les raisons de la position des Témoins de Jéhovah. Elle attirait l’attention sur des versets bibliques comme ceux-ci: Exode 20:3-7, qui ordonne aux serviteurs de Dieu de n’adorer que Jéhovah et de ne fabriquer aucune image qui ressemble à quoi que ce soit dans les cieux ou sur la terre, ni de s’incliner devant; Luc 20:25, où Jésus Christ dit qu’on doit rendre non seulement les choses de César à César, mais aussi les choses de Dieu à Dieu; et Actes 5:29, où les apôtres déclarent avec fermeté: “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.”
Aux États-Unis, on a laissé aux tribunaux le soin de déterminer s’il convenait d’obliger quelqu’un à saluer le drapeau. Le 14 juin 1943, la Cour suprême des États-Unis a annulé un arrêt qu’elle avait rendu précédemment et, dans l’affaire Académie de Virginie occidentale contre Barnette, a jugé qu’imposer le salut au drapeau était incompatible avec la garantie de liberté établie dans la constitution nationaleb.
Le problème des cérémonies nationalistes ne s’est pas posé qu’en Allemagne et aux États-Unis. Bien qu’ils aient adopté une attitude respectueuse durant les cérémonies du salut au drapeau ou d’autres manifestations du même genre, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Afrique et en Asie, les Témoins de Jéhovah ont été cruellement persécutés parce qu’ils n’y participaient pas. Des enfants ont été battus; beaucoup ont été expulsés de leur école. De nombreux procès ont eu lieu.
Des observateurs se sont sentis poussés à reconnaître que, dans ce domaine comme dans d’autres, les Témoins de Jéhovah se sont montrés semblables aux premiers chrétiens. Ainsi, voici ce que dit le livre The American Character (Le tempérament américain): “Les réticences des Témoins étaient tout aussi incompréhensibles pour l’écrasante majorité (...) que l’étaient, pour Trajan et Pline, celles des chrétiens [dans l’Empire romain] à offrir un sacrifice au dieu empereur.” Il fallait s’y attendre, car, à l’exemple des premiers chrétiens, les Témoins de Jéhovah considéraient les choses, non à la manière du monde, mais à la lumière des principes bibliques.
Leur position est clairement affirmée
Après que la neutralité chrétienne des Témoins de Jéhovah a été cruellement mise à l’épreuve pendant des années, La Tour de Garde du 1er février 1980 a réaffirmé leur position. Elle a aussi expliqué la raison de l’attitude adoptée par les Témoins individuellement, en ces termes: “Grâce à une étude assidue de la Parole de Dieu, ces jeunes chrétiens purent prendre une décision. Personne d’autre ne la prit à leur place. Chacun put écouter la voix de sa conscience éduquée par la Bible et faire un choix personnel. Or, ils décidèrent de ne pas se livrer à des manifestations de haine et de violence à l’égard de leurs semblables d’autres nations. Oui, ils ont ajouté foi et voulu prendre part à l’accomplissement de la célèbre prophétie d’Ésaïe: ‘Et ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.’ (És. 2:4). Ces jeunes hommes de toutes les nations ont agi exactement de cette manière.”
Au cours des années où leur attachement à la neutralité chrétienne a été éprouvé, les Témoins sont parvenus à définir plus clairement leurs relations avec les gouvernements grâce à un nouvel examen de ce que dit la Bible à propos des “autorités supérieures” en Romains 13:1-7. Cet examen a été publié dans La Tour de Garde du 15 février 1963, ainsi que dans celles du 1er et du 15 mars de la même année, et réaffirmé dans l’édition du 1er novembre 1990. Ces articles mettaient l’accent sur la position de Jéhovah, “le Dieu suprême”, et expliquaient que les dirigeants sont des “autorités supérieures” par rapport aux autres humains et seulement dans la sphère d’activité que Dieu leur accorde dans l’actuel système de choses. Les articles montraient que les véritables chrétiens doivent honorer en toute bonne conscience ces dirigeants et leur obéir en toutes choses qui ne sont pas en contradiction avec la loi de Dieu et avec leur conscience éduquée par la Bible. — Dan. 7:18; Mat. 22:21; Actes 5:29; Rom. 13:5.
L’attachement indéfectible des Témoins de Jéhovah à ces principes bibliques leur vaut une réputation semblable à celle qu’avaient les premiers chrétiens: celle de gens qui se tiennent séparés du monde.
Quand le monde célèbre ses fêtes
Lorsque les Témoins de Jéhovah se sont défaits des enseignements religieux d’origine païenne, ils ont abandonné des coutumes également impures. Cependant, à une époque, certaines fêtes n’avaient pas été soumises à l’examen scrupuleux qu’elles méritaient. Noël était l’une d’elles.
Même ceux qui travaillaient au siège mondial de la Société Watch Tower, au Béthel de Brooklyn (New York), célébraient cette fête chaque année. Ils savaient depuis des années que le 25 décembre n’était pas la date exacte de la naissance du Sauveur, mais ils se disaient que cette date y était depuis longtemps universellement associée et qu’il convenait de faire du bien à autrui peu importe le jour. Toutefois, après d’autres recherches sur le sujet, les Étudiants de la Bible qui travaillaient au siège de la Société, ainsi que ceux des filiales d’Angleterre et de Suisse, ont décidé de ne plus participer aux fêtes de Noël; cette fête n’a plus été célébrée après 1926.
Richard Barber, qui appartenait au personnel du siège mondial, a fait des recherches approfondies sur l’origine des coutumes de Noël et leurs conséquences et a présenté sa conclusion dans une émission radiophonique. Ce discours a aussi été publié dans L’Âge d’Or du 12 décembre 1928 (en anglais). Il dévoilait en détail les origines de Noël, lesquelles déshonorent Dieu. Depuis, les origines païennes des coutumes de Noël sont connues du public, mais peu de gens modifient leur mode de vie en conséquence. De leur côté, les Témoins de Jéhovah ont volontiers apporté les changements nécessaires pour être des serviteurs de Jéhovah plus dignes.
Il a été démontré qu’en réalité on s’intéressait plus à la célébration de la naissance de Jésus qu’à la rançon fournie par sa mort; que les festivités et l’esprit avec lequel de nombreux cadeaux sont offerts n’honorent pas Dieu; que les mages, dont on imitait la générosité, étaient en réalité des astrologues inspirés par les démons; que les parents apprennent à leurs enfants à mentir en leur parlant du père Noël; que “saint Nicolas” (le père Noël dans certains pays) est, de l’aveu général, un autre nom donné au Diable; et que ces fêtes étaient, comme le reconnaissait le cardinal Newman dans son ouvrage Essay on the Development of Christian Doctrine (Essai sur le développement de la doctrine chrétienne), “les instruments et les accessoires mêmes du culte du démon” que l’Église avait adoptés. Lorsqu’ils ont appris tout cela, les Témoins de Jéhovah ont promptement et définitivement cessé de célébrer Noël.
Les Témoins de Jéhovah passent de bons moments en famille ou entre amis. Mais ils ne participent pas aux fêtes qui ont un rapport avec des dieux païens (comme c’est le cas de Pâques, du Jour de l’An, du Premier Mai et de la fête des mères) (2 Cor. 6:14-17). À l’instar des premiers chrétiensc, ils ne célèbrent même pas les anniversaires de naissance. Ils s’abstiennent respectueusement de participer aux fêtes nationales qui commémorent des événements politiques ou militaires, et se refusent à vouer un culte aux héros nationaux. Pour quelle raison? Parce qu’ils ne font pas partie du monde.
Ils aident leurs semblables
Le respect des dieux était le cœur même de la vie sociale et culturelle de l’Empire romain. Les chrétiens s’abstenant de tout ce qui avait un rapport avec les dieux païens, les gens considéraient leur mode de vie comme un affront au leur. Selon l’historien Tacite, les chrétiens étaient accusés de haine contre le genre humain. Trahissant un sentiment semblable, Minucius Félix cite dans ses écrits les propos d’un Romain à l’une de ses connaissances, un chrétien: “Vous n’allez point aux spectacles, vous n’assistez point à nos solennités, (...) à nos combats sacrés.” Les masses du monde romain antique ne comprenaient pas les chrétiens.
De même aujourd’hui, beaucoup ne comprennent pas les Témoins de Jéhovah. Peut-être admirent-ils leurs normes morales élevées, mais ils pensent qu’ils devraient prendre part aux activités du monde et contribuer à le rendre meilleur. Toutefois, ceux qui font directement connaissance avec les Témoins de Jéhovah apprennent qu’il y a une raison biblique à tout ce qu’ils font.
À l’exemple de Jésus Christ, loin de se tenir à l’écart du reste du monde, les Témoins de Jéhovah consacrent leur vie à aider leurs semblables. Ils les aident à apprendre comment régler dès maintenant les problèmes de la vie, en leur faisant connaître le Créateur et les principes qu’il a établis dans sa Parole inspirée. Ils font connaître gratuitement à leur prochain les vérités bibliques, qui peuvent modifier complètement le point de vue d’une personne sur la vie. L’essentiel de leur croyance est la prise de conscience que “le monde passe”, que Dieu va bientôt intervenir pour mettre fin à l’actuel système de choses méchant, et qu’un avenir brillant attend ceux qui demeurent séparés du monde et fondent leur foi sur le Royaume de Dieu. — 1 Jean 2:17.
[Notes]
a La Tour de Garde du 1er juin 1918 (angl.), p. 174.
b Pour plus de détails, voir chapitre 30, “Défense et affermissement légal de la bonne nouvelle”.
c Allgemeine Geschichte der christlichen Religion und Kirche, Auguste Neander, p. 190.
[Entrefilet, page 188]
Ils ne vivent pas en reclus, mais ils n’adoptent pas le mode de vie du monde.
[Entrefilet, page 189]
Ils se sont retirés des Églises de la chrétienté.
[Entrefilet, page 190]
“Les chrétiens se tenaient séparés de l’État.”
[Entrefilet, page 194]
La neutralité chrétienne mise à l’épreuve.
[Entrefilet, page 198]
‘Personne n’a pris la décision à leur place.’
[Entrefilet, page 199]
Pourquoi ils ont cessé de célébrer Noël.
[Encadré, page 195]
Aucune menace pour un quelconque gouvernement
◆ À propos du traitement infligé aux Témoins de Jéhovah dans un pays d’Amérique latine, un éditorial du “World-Herald” d’Omaha (Nebraska, États-Unis) a déclaré: “Il faut avoir l’esprit singulièrement étroit et paranoïaque pour croire que les Témoins de Jéhovah représentent un danger quelconque pour un régime politique; ils sont tout le contraire d’un groupement séditieux et se montrent aussi attachés à la paix qu’on peut l’attendre d’une dénomination religieuse. Tout ce qu’ils demandent, c’est qu’on les laisse tranquillement vivre leur foi à leur manière.”
◆ Le journal italien “Il Corriere di Trieste” a déclaré: “On devrait admirer les Témoins de Jéhovah pour leur fermeté et leur logique. Contrairement aux autres religions, leur unité les empêche de prier le même Dieu au nom du même Christ pour bénir deux camps adverses dans un conflit, ou bien de mélanger la politique et la religion pour servir les intérêts des chefs d’État ou des partis politiques. Enfin, le plus remarquable, c’est qu’ils sont prêts à affronter la mort plutôt que de violer le précepte fondamental pour le salut de l’homme, à savoir le commandement: ‘TU NE TUERAS POINT!’”
◆ Après que les Témoins de Jéhovah ont enduré 40 ans d’interdiction en Tchécoslovaquie, le journal “Nová Svoboda” a écrit en 1990: “La foi des Témoins de Jéhovah leur interdit de se servir d’armes contre des humains; ceux qui refusaient d’effectuer le service militaire minimum et n’obtenaient pas de travailler dans les mines de charbon allaient en prison, parfois pour quatre ans. Ce seul fait démontre qu’ils ont une force morale extraordinaire. Nous pourrions confier à ces personnes pleines d’abnégation les plus hautes fonctions politiques, mais nous n’y parviendrons jamais (...). Bien sûr, ils reconnaissent les autorités gouvernementales, mais ils croient que seul le Royaume de Dieu est capable de résoudre l’ensemble des problèmes de l’humanité. Attention cependant: ce ne sont pas des fanatiques, mais des gens entièrement dévoués à la cause d’autrui.”
[Encadré/Illustrations, pages 200, 201]
Des pratiques qui ont été abandonnées
Cette fête de Noël qu’ils ont célébrée au Béthel de Brooklyn en 1926 a été la dernière; les Étudiants de la Bible ont compris peu à peu que ni l’origine de cette fête ni les pratiques qui y sont associées n’honoraient Dieu.
Pendant des années, les Étudiants de la Bible ont porté une broche représentant une croix et une couronne pour s’identifier, et ce symbole a figuré sur la couverture de “La Tour de Garde” de 1891 à 1931. Cependant, en 1928, on a fait remarquer que ce n’était pas avec une broche décorative, mais par son activité de témoignage, que quelqu’un montrait qu’il était chrétien. En 1936, on a souligné qu’à l’évidence le Christ est mort sur un poteau, et non sur une croix faite de deux poutres.
Dans leur livre “La Manne quotidienne”, les Étudiants de la Bible tenaient une liste des anniversaires de naissance. Mais après avoir cessé de fêter Noël et avoir compris que célébrer les anniversaires de naissance revenait à accorder un honneur déplacé aux créatures (raison pour laquelle les premiers chrétiens n’ont jamais célébré les anniversaires), les Étudiants de la Bible ont également abandonné cette pratique.
Pendant 35 ans, le pasteur Russell a pensé que la Grande Pyramide de Guizèh était un témoin de pierre pour Dieu, qui corroborait les périodes bibliques (És. 19:19). Mais les Témoins de Jéhovah ont renoncé à l’idée qu’une pyramide égyptienne ait quelque chose à voir avec le vrai culte. (Voir les numéros de “La Tour de Garde” de février 1929 [15 novembre et 1er décembre 1928, en anglais].)
[Illustration, page 189]
Dix millions d’exemplaires ont été diffusés.
[Illustrations, page 191]
Certains sont allés dans les tranchées, armés de fusils, mais d’autres, comme Remigio Cuminetti, en Italie, et Pryce Hughes, en Angleterre, ont refusé de s’engager.
[Illustrations, page 193]
Les Témoins de Jéhovah ont refusé de considérer la Société des Nations et l’ONU comme venant de Dieu; ils ont soutenu le Royaume de Dieu confié au Christ.
[Illustration, page 197]
Carleton et Flora Nichols. Lorsque leur fils a refusé de saluer le drapeau, la nouvelle a fait le tour du pays.
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