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Un peuple qui est le sien propre, zélé pour les belles œuvresLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Section 7
Un peuple qui est le sien propre, zélé pour les belles œuvres
Pourquoi les Témoins de Jéhovah ont-ils la conviction d’être dirigés par Dieu? Qu’est-ce qui permet de dire qu’ils sont les véritables disciples de Jésus Christ? Étant donné qu’ils proclament que le Royaume de Dieu domine déjà depuis les cieux, dans l’attente de quel autre grand événement se tiennent-ils aux aguets? La dernière section (chapitres 31 à 33) répond à ces questions.
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Comment Dieu les choisit et les guideLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 31
Comment Dieu les choisit et les guide
“LOGIQUEMENT, il ne devrait y avoir qu’une seule vraie religion. Cela est conforme au fait que le vrai Dieu est un Dieu, ‘non pas de désordre, mais de paix’. (1 Corinthiens 14:33.) D’ailleurs, il n’y a qu’‘une seule foi’, selon la Bible (Éphésiens 4:5). Qui donc, de nos jours, sont les vrais adorateurs de Dieu? Nous répondons sans hésiter: les Témoins de Jéhovah”, dit le livre Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradisa.
Certains demanderont peut-être: ‘Comment pouvez-vous être si sûrs de détenir la vraie religion? Vous ne disposez pas de preuves surnaturelles — comme les dons miraculeux. De plus, au fil des années, n’avez-vous pas dû souvent rectifier vos points de vue et vos enseignements? Comment pouvez-vous donc avoir la conviction d’être guidés par Dieu?’
Pour répondre à ces questions, il est utile d’examiner d’abord comment Jéhovah a choisi et guidé son peuple dans l’Antiquité.
Le choix de Dieu aux temps bibliques
Au XVIe siècle avant notre ère, Jéhovah a rassemblé les Israélites au mont Sinaï et les a invités à devenir son peuple élu. En premier lieu, Jéhovah les a informés des exigences précises auxquelles ils auraient à satisfaire. Il leur a dit: “Et maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix (...), alors vous deviendrez assurément ma propriété spéciale.” (Ex. 19:5). Par l’intermédiaire de Moïse, Jéhovah a exposé clairement ses exigences, après quoi le peuple a répondu: “Toutes les paroles qu’a prononcées Jéhovah, nous voulons bien les exécuter.” Jéhovah a ensuite conclu une alliance avec Israël et lui a donné sa Loi. — Ex. 24:3-8, 12.
Être choisis par Dieu, quel privilège inestimable! Mais ce privilège imposait aux Israélites la responsabilité d’obéir strictement à la Loi de Dieu. S’ils manquaient de le faire, ils seraient rejetés en tant que nation. Afin de leur inspirer une crainte salutaire qui les inciterait à lui obéir, Jéhovah a donné des signes surnaturels spectaculaires: “des tonnerres et des éclairs commencèrent à se produire”, et “toute la montagne tremblait violemment”. (Ex. 19:9, 16-18; 20:18, 20.) Pendant les 1 500 années qui ont suivi, les Israélites ont occupé une position unique: ils étaient le peuple élu de Dieu.
Toutefois, au Ier siècle de notre ère, la situation a changé radicalement. Israël a perdu le statut privilégié qui était le sien, car Jéhovah a abandonné le peuple qui avait rejeté son Fils (Mat. 21:43; 23:37, 38; Actes 4:24-28). Jéhovah a donc formé la congrégation chrétienne, fondée sur Christ. À la Pentecôte de l’an 33, Dieu a répandu son esprit saint sur les disciples de Jésus, à Jérusalem, faisant d’eux “une race choisie, (...) une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale”. (1 Pierre 2:9; Actes 2:1-4; Éph. 2:19, 20.) Ils sont devenus les “élus de Dieu”. — Col. 3:12.
L’appartenance à cette nation élue dépendait de certaines conditions. Jéhovah avait fixé des exigences morales et spirituelles auxquelles il fallait satisfaire (Gal. 5:19-24). Ceux qui se conformaient à ces exigences étaient susceptibles d’être choisis par Dieu. Cependant, une fois choisis par lui, il était capital qu’ils continuent d’obéir à ses lois. Seuls ‘ceux qui lui obéiraient comme à un chef’ continueraient de recevoir son esprit (Actes 5:32). Ceux qui ne lui obéissaient pas risquaient d’être exclus de la congrégation et de perdre leur héritage dans le Royaume de Dieu. — 1 Cor. 5:11-13; 6:9, 10.
Mais comment les non-chrétiens sauraient-ils avec certitude que Dieu avait choisi la congrégation chrétienne primitive pour être la “congrégation de Dieu” à la place d’Israël (Actes 20:28)? Il n’y avait pas de doute sur le choix divin. Après la mort de Jésus, Dieu a accordé des dons miraculeux aux membres de la congrégation chrétienne primitive pour montrer qu’ils étaient désormais ses élus. — Héb. 2:3, 4.
Les signes surnaturels, ou les miracles, seraient-ils toujours nécessaires pour reconnaître ceux que Dieu avait choisis et guidés aux temps bibliques? Certainement pas! Les miracles ne se sont pas produits tout au long de l’histoire biblique. La plupart des gens vivant aux temps bibliques n’en ont jamais été témoins. La majorité des prodiges relatés dans la Bible sont survenus aux jours de Moïse et de Josué (XVIe et XVe siècles avant notre ère), d’Élie et d’Élisée (Xe et IXe siècles avant notre ère), ainsi que de Jésus et de ses apôtres (Ier siècle de notre ère). D’autres hommes fidèles choisis par Dieu dans un dessein précis, tels Abraham et David, ont observé des démonstrations de la puissance de Dieu, ou en ont ressenti les effets, mais rien ne montre qu’ils aient eux-mêmes opéré des miracles (Gen. 18:14; 19:27-29; 21:1-3; voir aussi 2 Samuel 6:21; Néhémie 9:7). Quant aux dons miraculeux du Ier siècle, la Bible a annoncé qu’ils allaient ‘être abolis’. (1 Cor. 13:8.) C’est ce qui s’est passé après la mort des 12 apôtres et des chrétiens qui avaient reçu des dons miraculeux par leur intermédiaire. — Voir Actes 8:14-20.
Le choix de Dieu aujourd’hui
Après le Ier siècle, l’apostasie prédite s’est développée sans la moindre retenue (Actes 20:29, 30; 2 Thess. 2:7-12). Pendant des siècles, la lampe qu’est le véritable christianisme a brûlé faiblement (voir Matthieu 5:14-16). Cependant, dans une illustration, Jésus a expliqué qu’à ‘la conclusion du système de choses’, on ferait une claire distinction entre “le blé” (les vrais chrétiens) et “la mauvaise herbe” (les faux chrétiens). Tout comme au Ier siècle, le blé, ou les “élus”, serait rassemblé au sein de la seule véritable congrégation chrétienne (Mat. 13:24-30, 36-43). Jésus a également parlé des membres oints de cette congrégation comme de “l’esclave fidèle et avisé” et il a expliqué qu’au temps de la fin ils distribueraient la nourriture spirituelle (Mat. 24:3, 45-47). “Une grande foule” de vrais adorateurs de Dieu, issus de toutes nations, se joindrait à cet esclave fidèle. — Rév. 7:9, 10; voir aussi Michée 4:1-4.
Comment reconnaîtrait-on ces vrais adorateurs, au temps de la fin? Auraient-ils toujours raison, et leur jugement serait-il infaillible? Le point de vue des apôtres de Jésus avait dû être corrigé (Luc 22:24-27; Gal. 2:11-14). À leur exemple, les véritables disciples du Christ, aujourd’hui, doivent être humbles, disposés à accepter la discipline et à opérer des changements quand il le faut afin que leurs pensées soient toujours plus conformes à celles de Dieu. — 1 Pierre 5:5, 6.
Quand le monde est entré dans les derniers jours, en 1914, quel groupe religieux s’est révélé être la véritable organisation chrétienne? Dans la chrétienté, il y a de nombreuses Églises qui prétendent représenter le Christ. Mais une question subsiste: Laquelle de ces Églises remplit les conditions requises par la Bible?
La véritable congrégation chrétienne devrait adhérer à la Bible et la considérer comme l’autorité suprême, et non citer certains versets isolés, tout en rejetant le reste parce qu’il ne correspond pas à sa théologie du moment (Jean 17:17; 2 Tim. 3:16, 17). Ce devrait être une organisation dont les membres — pas seulement quelques-uns, mais tous — ne font vraiment pas partie du monde, à l’exemple du Christ. Comment pourraient-ils donc se mêler de politique comme l’ont fait les Églises de la chrétienté à plusieurs reprises (Jean 15:19; 17:16)? La véritable organisation chrétienne devrait rendre témoignage au nom divin, Jéhovah, et accomplir l’œuvre confiée par Jésus: la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. À l’instar de la congrégation du Ier siècle, tous ses membres, et pas seulement quelques-uns, seraient des évangélisateurs dévoués (És. 43:10-12; Mat. 24:14; 28:19, 20; Col. 3:23). Les vrais adorateurs seraient également bien connus en raison de leur amour désintéressé l’un envers l’autre, un amour qui dépasserait les barrières raciales et nationales et les unirait en une fraternité mondiale. Cet amour devrait être manifeste pas seulement dans certains cas isolés, mais d’une manière qui les distinguerait vraiment en tant qu’organisation. — Jean 13:34, 35.
Manifestement, quand le temps de la fin a commencé, en 1914, aucune Église de la chrétienté ne répondait à ces critères bibliques permettant de reconnaître la seule véritable organisation chrétienne. Qu’en était-il des Étudiants de la Bible, comme on appelait alors les Témoins de Jéhovah?
La recherche fructueuse de la vérité
Jeune homme, Charles Russell est arrivé à la conclusion que la chrétienté avait donné une très mauvaise image de la Bible. Il croyait aussi que le temps était venu pour que la Parole de Dieu soit comprise, et qu’elle le serait par ceux qui l’étudieraient sincèrement et l’appliqueraient dans leur vie.
Une biographie de Charles Russell, publiée peu après sa mort, a expliqué: “Il n’était pas le fondateur d’une religion nouvelle, et n’a jamais prétendu l’être. Il a ravivé les vérités importantes enseignées par Jésus et les apôtres, et les a éclairées de la lumière du XXe siècle. Il ne prétendait pas avoir reçu une révélation particulière de la part de Dieu, mais il soutenait que le temps fixé par Dieu pour que la Bible soit comprise était venu; et que, s’étant entièrement voué au Seigneur et à son service, il lui était permis de la comprendre; comme il s’était consacré au développement des fruits et des dons de l’esprit saint, en lui s’accomplissait la promesse suivante du Seigneur: ‘Car si ces choses sont en vous, et qu’elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.’ — 2 Pierre 1:5-8.” — La Tour de Garde du 1er décembre 1916, p. 356 (en anglais).
La recherche de l’intelligence des Écritures entreprise par Charles Russell et ses compagnons a été fructueuse. Comme ils aimaient la vérité, ils étaient convaincus que la Bible est la Parole inspirée de Dieu (2 Tim. 3:16, 17). Ils rejetaient les théories évolutionnistes de Darwin et les opinions destructrices pour la foi émises par les détracteurs de la Bible. Considérant les Écritures comme l’autorité suprême, ils ont aussi rejeté les enseignements non bibliques de la Trinité, de l’immortalité de l’âme et des tourments éternels — doctrines qui tirent leur origine des religions païennes. Parmi les “vérités importantes” qu’ils ont acceptées figurait l’idée selon laquelle Jéhovah est le Créateur de toutes choses, et Jésus Christ, le Fils de Dieu qui a donné sa vie en rançon pour autrui, et qui, à son retour, sera invisiblement présent en qualité de créature spirituelle (Mat. 20:28; Jean 3:16; 14:19; Rév. 4:11). Ils ont aussi compris que l’âme humaine est mortelle. — Gen. 2:7; Ézéch. 18:20.
Ce ne sont pas les Étudiants de la Bible associés à Charles Russell qui ont découvert ces vérités; beaucoup avaient été comprises plus tôt par des gens sincères qui se réclamaient du christianisme, certains ayant même défendu leurs convictions alors que ces croyances n’étaient pas très populaires. Mais ces hommes se conformaient-ils à tout ce qu’exige le vrai culte? Par exemple, ne faisaient-ils vraiment pas partie du monde, comme Jésus l’avait dit de ses disciples?
Outre leur point de vue sur la Bible, qu’est-ce qui différenciait les premiers Étudiants de la Bible qui s’étaient joints à Charles Russell? Certainement le zèle avec lequel ils faisaient part à autrui de leurs croyances, en mettant l’accent sur la proclamation du nom et du Royaume de Dieu. Bien que relativement peu nombreux, ils ont rapidement répandu la bonne nouvelle dans de nombreux pays. Étaient-ils vraiment des disciples du Christ, séparés du monde? À certains égards, oui! Cependant, depuis la Première Guerre mondiale, ils ont pris de plus en plus conscience de leur responsabilité dans ce domaine, jusqu’à ce que cela devienne une caractéristique remarquable des Témoins de Jéhovah. Il ne faudrait pas négliger le fait que, tandis que d’autres groupes religieux acclamaient la Société des Nations, et plus tard les Nations unies, les Étudiants de la Bible ont continué à prêcher le Royaume de Dieu — et non une quelconque organisation humaine — comme l’unique espoir de l’humanité.
Mais certaines croyances des Témoins de Jéhovah n’ont-elles pas changé au fil des années? Si ces premiers Étudiants de la Bible étaient vraiment choisis et guidés par Dieu et surtout, si leurs enseignements étaient fondés sur les Écritures, pourquoi des changements ont-ils été nécessaires?
Comment Jéhovah guide son peuple
Ceux qui forment la vraie congrégation chrétienne aujourd’hui ne reçoivent pas de révélations de la part des anges ni ne sont inspirés par Dieu. Cependant, ils disposent des Saintes Écritures inspirées, qui contiennent des révélations sur la pensée et la volonté de Dieu. En tant qu’organisation, aussi bien qu’individuellement, ils doivent accepter la Bible comme la vérité divine, l’étudier assidûment et la laisser agir sur eux (1 Thess. 2:13). Mais comment parviennent-ils à une intelligence exacte de la Parole de Dieu?
La Bible elle-même déclare: “Les interprétations n’appartiennent-elles pas à Dieu?” (Gen. 40:8). Si dans leur étude des Écritures ils rencontrent un passage difficile à comprendre, les chrétiens doivent rechercher d’autres passages inspirés qui éclaireront le sujet. Ainsi, ils laissent la Bible s’interpréter par elle-même et, de cette façon, ils s’efforcent de comprendre “le modèle” des vérités exposées dans la Parole de Dieu (2 Tim. 1:13). Par son esprit, Jéhovah les dirige ou les guide pour qu’ils acquièrent cette compréhension. Seulement, pour bénéficier de la direction de cet esprit, il leur faut cultiver son fruit, ne pas le peiner ou agir contre lui, et demeurer réceptifs à sa force d’impulsion (Gal. 5:22, 23, 25; Éph. 4:30). En outre, en appliquant avec zèle ce qu’ils apprennent, ils fortifient sans cesse leur foi. Grâce à elle, ils comprennent de mieux en mieux comment ils doivent faire la volonté de Dieu dans un monde dont ils ne font pas partie. — Luc 17:5; Phil. 1:9, 10.
Jéhovah a toujours guidé son peuple vers une plus grande intelligence de sa volonté (Ps. 43:3). La manière dont il s’y est pris pourrait s’illustrer comme suit: si une personne est restée dans une pièce sombre pendant longtemps, n’est-il pas préférable de l’exposer à la lumière petit à petit? C’est ainsi que Jéhovah a exposé son peuple à la lumière de la vérité; il l’a éclairé progressivement (voir Jean 16:12, 13). Cela s’est passé comme le dit le proverbe: “Le sentier des justes est comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi.” — Prov. 4:18.
La façon dont Jéhovah s’y est pris avec ses serviteurs élus des temps bibliques confirme que la claire intelligence de sa volonté et de ses desseins vient souvent petit à petit. Ainsi, Abraham n’a pas pleinement compris comment le projet de Jéhovah relatif à la “postérité” allait s’accomplir (Gen. 12:1-3, 7; 15:2-4; voir aussi Hébreux 11:8). Daniel n’a pas saisi l’issue finale des prophéties qu’il a consignées (Dan. 12:8, 9). Lorsqu’il était sur terre, Jésus a reconnu qu’il ne connaissait ni le jour ni l’heure de la fin de l’actuel système de choses (Mat. 24:36). Au début, les apôtres n’ont pas compris que le Royaume de Jésus serait céleste, qu’il ne serait pas établi au Ier siècle et que même des Gentils pourraient en hériter. — Luc 19:11; Actes 1:6, 7; 10:9-16, 34, 35; 2 Tim. 4:18; Rév. 5:9, 10.
Le fait qu’à notre époque moderne aussi Jéhovah ait souvent guidé ses serviteurs à la manière d’une organisation en marche, en leur faisant comprendre les vérités bibliques petit à petit, ne devrait donc pas nous surprendre. Ce ne sont pas les vérités elles-mêmes qui changent. La vérité reste la vérité. La volonté et le dessein de Jéhovah, tels qu’ils sont exposés dans la Bible, demeurent inchangés (És. 46:10). Cependant, l’intelligence de ces vérités devient progressivement de plus en plus claire “en temps voulu”, au temps fixé par Jéhovah (Mat. 24:45; voir Daniel 12:4, 9). Parfois, à cause d’erreurs humaines ou d’un zèle excessif, ses serviteurs ont dû rectifier leur point de vue.
Par exemple, à différentes époques de l’histoire moderne des Témoins de Jéhovah, leur zèle et leur enthousiasme à défendre la souveraineté de Jéhovah les ont amenés à anticiper la date de la fin du système de choses satanique (Ézéch. 38:21-23). Toutefois, Jéhovah n’en a pas révélé à l’avance le moment exact (Actes 1:7). De ce fait, son peuple a dû rectifier son point de vue sur cette question.
Ces rectifications ne signifient pas que le dessein de Dieu a changé. Cela ne laisse pas non plus entendre que la fin du système de choses est nécessairement pour un avenir très lointain. Au contraire, l’accomplissement des prophéties bibliques relatives à “la conclusion du système de choses” confirme que la fin est proche (Mat. 24:3). Le fait que les Témoins de Jéhovah aient parfois anticipé veut-il dire qu’ils ne sont pas guidés par Dieu? Pas plus que la question des disciples à propos de l’imminence de la venue du Royaume à leur époque ne signifiait qu’ils n’étaient pas choisis et guidés par Dieu! — Actes 1:6; voir aussi Actes 2:47; 6:7.
Pourquoi les Témoins de Jéhovah sont-ils si sûrs de détenir la vraie religion? Parce qu’ils croient et acceptent ce que dit la Bible à propos de la marque distinctive des vrais adorateurs. Comme le montrent les précédents chapitres, leur histoire moderne révèle que, non seulement à titre individuel, mais en tant qu’organisation, ils font ce qui est requis: ils défendent fidèlement la Bible qu’ils reconnaissent comme la Parole sacrée de Dieu qui est vérité (Jean 17:17); ils se tiennent complètement séparés des affaires du monde (Jacq. 1:27; 4:4); ils rendent témoignage au nom divin, Jéhovah, et proclament le Royaume de Dieu comme le seul espoir de l’humanité (Mat. 6:9; 24:14; Jean 17:26); et ils ont un amour sincère les uns pour les autres. — Jean 13:34, 35.
Pourquoi l’amour est-il donc une marque distinctive remarquable des adorateurs du vrai Dieu? À quel genre d’amour reconnaît-on les vrais chrétiens?
[Note]
a Publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
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“À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples”Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 32
“À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples”
C’ÉTAIT le 14 Nisan de l’an 33, la dernière nuit que Jésus passait sur la terre. Il savait que sa mort était proche, mais ce n’est pas à lui qu’il pensait. Il profitait plutôt de ses dernières heures pour encourager ses disciples.
Jésus le savait, ils auraient bien des difficultés après son départ. Ils seraient “les objets de la haine de toutes les nations” à cause de son nom (Mat. 24:9). Satan essaierait de les diviser et de les corrompre (Luc 22:31). L’apostasie entraînerait l’apparition de faux chrétiens (Mat. 13:24-30, 36-43). Et, ‘parce que le mépris de la loi irait en augmentant, l’amour du grand nombre se refroidirait’. (Mat. 24:12.) Avec tant d’adversités, qu’est-ce qui maintiendrait la cohésion de ses véritables disciples? C’est par-dessus tout leur amour pour Jéhovah qui serait pour eux un lien d’union (Mat. 22:37, 38). Mais ils devraient aussi s’aimer les uns les autres, et ce dans une mesure qui les distinguerait du reste du monde (Col. 3:14; 1 Jean 4:20). D’après les paroles de Jésus, quelle sorte d’amour permettrait d’identifier sans équivoque ses véritables disciples?
Au cours de cette dernière soirée, Jésus a dit: “Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” (Jean 13:34, 35). Jésus a parlé de l’amour plus d’une vingtaine de fois cette nuit-là. Et, par trois fois, il a réitéré le commandement enjoignant à ses disciples de ‘s’aimer les uns les autres’. (Jean 15:12, 17.) Manifestement, Jésus ne pensait pas seulement à ses 11 apôtres fidèles qui étaient avec lui ce soir-là, mais à tous ceux qui allaient embrasser le vrai christianisme (voir Jean 17:20, 21). Le commandement de s’aimer les uns les autres s’imposerait aux chrétiens authentiques “tous les jours jusqu’à la conclusion du système de choses”. — Mat. 28:20.
Mais Jésus voulait-il dire que partout dans le monde quiconque ferait preuve de bonté et d’amour envers son prochain serait par voie de conséquence assimilé à l’un de ses véritables disciples?
‘Ayez de l’amour entre vous’
Durant la même soirée, Jésus avait aussi beaucoup à dire sur l’unité. “Demeurez en union avec moi”, a-t-il déclaré à ses disciples (Jean 15:4). Il a prié pour que ses disciples “soient un, comme toi, Père, a-t-il ajouté, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, pour qu’eux aussi soient en union avec nous”. (Jean 17:21.) C’est dans ce contexte qu’il leur a ordonné: ‘Ayez de l’amour entre vous.’ (Jean 13:35). Ainsi, leur amour ne s’exprimerait pas simplement envers quelques amis intimes ou au sein d’une seule congrégation. Faisant écho au commandement de Jésus, l’apôtre Pierre a écrit par la suite: “Aimez toute la famille des frères [ou ‘la fraternité’].” (1 Pierre 2:17, Kingdom Interlinear; voir aussi 1 Pierre 5:9). Ils formeraient donc une famille mondiale de frères étroitement unie. Tous les membres de la famille mondiale des croyants devraient se manifester les uns aux autres un amour tout particulier, car ils se considéreraient comme frères et sœurs.
Comment cet amour se manifesterait-il? Qu’aurait-il de si particulier, de si différent, pour que les autres voient en lui la marque du vrai christianisme?
“Comme je vous ai aimés”
“Tu devras aimer ton prochain comme toi-même”, déclarait la Loi de Dieu donnée à Israël plus de 1 500 ans avant que Jésus ne vive sur la terre (Lév. 19:18). Toutefois, ce n’était pas ce genre d’amour, l’amour du prochain, qui distinguerait les disciples de Jésus. Celui-ci pensait à un sentiment qui impliquerait beaucoup plus que d’aimer les autres comme soi-même.
Comme Jésus l’a dit, l’ordre de s’aimer les uns les autres constituait “un commandement nouveau”. S’il était nouveau, ce n’est pas parce qu’il était plus récent que la Loi mosaïque, mais en raison de la profondeur que cet amour devait avoir. Aimez-vous les uns les autres “comme je vous ai aimés”, a précisé Jésus (Jean 13:34). Son amour pour ses disciples était fort, indéfectible. Il s’agissait d’un amour empreint d’abnégation. Il ne l’a pas manifesté simplement en faisant quelques bonnes actions en leur faveur. Non, mais il les a nourris spirituellement et, au besoin, leur a fourni ce qui leur était nécessaire sur le plan physique (Mat. 15:32-38; Marc 6:30-34). Et, preuve suprême de son amour, il a donné sa vie pour eux. — Jean 15:13.
Voilà le genre d’amour remarquable que le “commandement nouveau” ordonne de manifester, l’amour que les vrais disciples de Jésus auraient les uns pour les autres (1 Jean 3:16). Qui, de nos jours, montrent clairement qu’ils obéissent au “commandement nouveau”? Les faits exposés plus haut dans le présent ouvrage désignent sans équivoque une seule famille mondiale de chrétiens.
Ils sont connus, non pas parce qu’ils auraient une tenue particulière ou des coutumes étranges, mais en raison de l’attachement puissant et chaleureux qu’ils ont les uns pour les autres. Ils ont la réputation de manifester un amour qui transcende les différences raciales et les frontières. Ils sont connus pour leur refus de se combattre l’un l’autre, même quand leurs pays respectifs sont en guerre. D’autres sont touchés de voir qu’ils s’enquièrent les uns des autres en période d’adversité, par exemple lorsque surviennent des catastrophes naturelles ou que des membres de leur famille de frères sont persécutés pour leur fidélité à Dieu. Ils sont prêts à endurer des difficultés ou à prendre des risques afin d’aider leurs frères et sœurs pour qui le Christ a donné sa vie. Oui, ils sont disposés à mourir les uns pour les autres. L’amour qu’ils manifestent est unique dans un monde de plus en plus égoïste. De qui s’agit-il? Des Témoins de Jéhovaha.
Cet amour, on a pu le voir à l’œuvre après le passage d’Andrew, l’ouragan qui a dévasté la côte de la Floride (États-Unis) aux premières heures du lundi 24 août 1992. Il a laissé dans son sillage environ 250 000 sans-abri. Parmi les victimes, on comptait des milliers de Témoins de Jéhovah. Le Collège central des Témoins de Jéhovah a réagi presque immédiatement en nommant un comité de secours et en débloquant des fonds. Les surveillants chrétiens de la région sinistrée ont rapidement pris contact avec tous les Témoins pour s’enquérir de leurs besoins et leur apporter de l’aide. Dès le lundi matin, le jour même de l’ouragan, des Témoins habitant à des centaines de kilomètres, en Caroline du Sud, ont envoyé vers la zone sinistrée un camion chargé de groupes électrogènes, de tronçonneuses et d’eau potable. Le mardi, en même temps qu’arrivaient d’autres produits qui avaient été offerts, des centaines de bénévoles sont venus d’autres régions pour aider les Témoins à réparer les Salles du Royaume et les maisons. À propos de ces secours, une femme non Témoin qui habitait près d’une Salle du Royaume a fait cette observation: “Aucun doute, voilà l’amour chrétien dont parle la Bible.”
Est-ce là un amour qui s’évanouit après un ou deux actes de bonté? qui ne se manifeste qu’entre personnes de même race ou de même nationalité? Absolument pas! Au Zaïre, en raison de l’instabilité politique et économique, plus de 1 200 Témoins ont perdu leur maison et tous leurs biens en 1992. D’autres Témoins du Zaïre leur sont rapidement venus en aide. Bien qu’eux-mêmes démunis, ils ont aussi partagé le peu qu’ils avaient avec des réfugiés venus du Soudan. Des secours n’ont pas tardé à arriver d’Afrique du Sud et de France: farine de maïs, poisson salé et médicaments (autant de produits qui leur seraient réellement utiles). Des secours supplémentaires ont été envoyés à plusieurs reprises, en fonction des besoins. Et, dans le même temps, une aide semblable était apportée dans de nombreux autres pays.
Toutefois, cet amour que les Témoins de Jéhovah manifestent ne les rend pas suffisants. Ils comprennent qu’étant disciples de Jésus Christ ils doivent rester sans cesse aux aguets.
[Note]
a Voir chapitre 19, “Ils grandissent ensemble dans l’amour”.
[Entrefilet, page 710]
D’après les paroles de Jésus, quelle sorte d’amour permettrait d’identifier ses véritables disciples?
[Entrefilet, page 711]
Ils formeraient une famille mondiale de frères étroitement unie.
[Encadré, page 712]
“Les Témoins s’occupent des leurs... et des autres”
C’est sous ce titre que le “Miami Herald” a fait mention des secours organisés par les Témoins de Jéhovah dans le sud de la Floride (États-Unis) après la destruction causée par l’ouragan Andrew en août 1992. Voici ce qu’il déclarait: “Cette semaine, personne à Homestead ne leur claque la porte au nez, si tant est qu’il reste une porte à claquer. Quelque 3 000 Témoins volontaires venus de tout le pays ont convergé vers la région sinistrée pour secourir les leurs et aider ensuite les autres. (...) Environ 150 tonnes de nourriture et d’articles divers ont été acheminées du quartier général, la Salle d’assemblées située dans l’ouest du Comté de Broward, jusqu’à deux Salles du Royaume de la région de Homestead. De ces salles, chaque matin des équipes partent dans toutes les directions pour réparer les maisons endommagées de leurs frères Témoins. (...) Une cuisine improvisée produit rapidement jusqu’à 1 500 repas, trois fois par jour. Et pas seulement des hot-dogs et des beignets. On sert aux volontaires pain maison, lasagnes fraîches, macédoine de légumes, ragoût, galettes et pain perdu, tout cela étant préparé avec des produits généreusement offerts.” — 31 août 1992, page 15A.
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Restons sans cesse aux aguetsLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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Chapitre 33
Restons sans cesse aux aguets
“JÉSUS ayant dit très nettement que nul ne pouvait connaître le ‘jour’ et l’‘heure’ où son Père lui ordonnerait de ‘venir’ pour anéantir le système de choses méchant soumis à la domination du Diable, certains se demanderont peut-être: ‘Est-il vraiment si important de rester dans l’attente de la fin?’ Nous pouvons répondre par l’affirmative, car presque aussitôt après le Christ a ajouté: ‘Continuez à guetter, tenez-vous éveillés, (...) restez donc aux aguets.’ (Marc 13:32-35).” — La Tour de Garde, 1er avril 1985.
Les Témoins de Jéhovah sont aux aguets depuis des décennies maintenant. Que guettent-ils? Le moment où Jésus, investi du pouvoir royal, viendra pour exécuter le jugement prononcé contre le système de choses méchant dominé par Satan et pour faire bénéficier toute la terre des bienfaits de son Royaume (Mat. 6:9, 10; 24:30; Luc 21:28; 2 Thess. 1:7-10). Ces chrétiens vigilants savent que le “signe” de la présence de Jésus est visible depuis 1914, et que cette année-là le système de choses actuel est entré dans ses derniers jours. — Mat. 24:3 à 25:46.
Mais, pour l’instant, Jésus n’est pas encore venu en Libérateur et Exécuteur des jugements divins. Comment les Témoins de Jéhovah voient-ils donc leur situation présente?
‘Pleinement certains’ de leur intelligence des Écritures
En tant que congrégation mondiale, ils ont “la pleine certitude de leur intelligence” des Écritures (Col. 2:2). Non pas qu’ils pensent comprendre les desseins de Jéhovah dans leurs moindres détails. Ils continuent de scruter les Écritures sans préjugés, et ils ne cessent d’apprendre. Mais ce qu’ils apprennent ne modifie pas leur compréhension des vérités fondamentales de la Parole de Dieu. Ils sont ‘pleinement certains’ de ces vérités premières; ils les ont discernées et acceptées il y a de nombreuses décennies maintenant. Toutefois, ce qu’ils apprennent leur permet de toujours mieux comprendre le rapport entre certains versets des Écritures et le modèle de vérité biblique dans son ensemble, ainsi que la façon dont ils peuvent appliquer plus pleinement le conseil de la Parole de Dieu dans leur vie.
Les Témoins de Jéhovah ont aussi “la pleine certitude” des promesses de Dieu. Ils sont absolument certains qu’aucune de ses promesses ne manquera de se réaliser, jusque dans les moindres détails, que toutes s’accompliront au moment qu’il a fixé. Ayant vu et vécu la réalisation de bon nombre de prophéties bibliques, ils sont pleinement certains que le monde actuel est dans son “temps de la fin” et que la promesse divine d’un monde nouveau et juste va se réaliser sous peu. — Dan. 12:4, 9; Rév. 21:1-5.
Que doivent-ils donc faire? “Continuez à guetter, tenez-vous éveillés, a ordonné Jésus, car vous ne savez pas quand ce sera le temps fixé. Restez donc aux aguets (...) pour que, quand [le Maître] arrivera soudain, il ne vous trouve pas endormis. Mais ce que je vous dis, à vous, je le dis à tous: Restez aux aguets.” (Marc 13:33, 35-37). Les Témoins de Jéhovah savent bien qu’il faut rester aux aguets.
Certes, ils ont parfois montré un empressement excessif en rapport avec la réalisation de certaines prophéties; mais il n’en demeure pas moins que, depuis la Première Guerre mondiale, les événements qui se succèdent montrent que nous vivons la conclusion du système de choses. Sans conteste, il est de loin préférable d’être empressé, peut-être même impatient, de voir la volonté de Dieu se réaliser, plutôt que de s’assoupir, spirituellement parlant, quant à l’accomplissement des desseins divins. — Voir Luc 19:11; Actes 1:6; 1 Thessaloniciens 5:1, 2, 6.
Que signifie rester aux aguets?
Rester aux aguets: comment?
Les chrétiens vigilants ne se contentent pas de se croiser les bras et d’attendre. Loin de là! Ils doivent rester en bonne condition spirituelle; ainsi, lorsque Jésus viendra comme Exécuteur du jugement, il se révélera également leur Libérateur (Luc 21:28). “Prenez garde à vous-mêmes, a dit Jésus, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans les excès de table, les excès de boisson et les inquiétudes de la vie, et que soudain ce jour-là ne soit tout de suite sur vous, comme un piège. (...) Tenez-vous donc éveillés.” (Luc 21:34-36). Ainsi, les chrétiens vigilants doivent tout d’abord ‘prendre garde à eux-mêmes’, veiller à vivre chaque jour comme il sied à un chrétien. Il leur faut rester bien conscients de leurs responsabilités chrétiennes et rejeter la conduite contraire au christianisme propre à un monde qui “gît au pouvoir du méchant”. (1 Jean 5:19; Rom. 13:11-14.) Ils doivent être prêts pour le moment où le Christ viendra.
Quels chrétiens restent réellement bien éveillés, en excellente condition spirituelle? Les faits historiques exposés dans les chapitres précédents désignent les Témoins de Jéhovah. À l’évidence, ils assument avec sérieux les responsabilités qui incombent aux chrétiens. En temps de guerre, par exemple, ils sont prêts à risquer la prison et la mort parce qu’ils sont bien conscients de leur obligation de ne pas faire partie du monde et de manifester un amour empreint d’abnégation les uns envers les autres (Jean 13:34, 35; 17:14, 16). Les personnes qui les observent dans leurs Salles du Royaume, dans leurs grandes assemblées ou même à leur travail sont impressionnées par leur “belle conduite”. (1 Pierre 2:12.) Dans un monde qui a “perdu tout sens moral”, ils ont la réputation de mener une vie honnête et moralement pure. — Éph. 4:19-24; 5:3-5.
Toutefois, rester éveillé implique davantage que de ‘prendre garde à soi-même’. Un veilleur doit annoncer aux autres ce qu’il voit. De nos jours, au temps de la fin, les chrétiens vigilants qui discernent clairement le signe de la présence du Christ doivent proclamer à leurs semblables la “bonne nouvelle du royaume” et les avertir que Christ va bientôt venir exécuter le jugement prononcé contre l’actuel système de choses méchant (Mat. 24:14, 30, 44). Ils les aident ainsi à se montrer dignes d’obtenir la “délivrance”. — Luc 21:28.
Quels chrétiens montrent qu’ils sont aux aguets en faisant retentir l’avertissement? Les Témoins de Jéhovah sont connus dans le monde entier pour le zèle avec lequel ils proclament le nom et le Royaume de Dieu. Chez eux, la prédication n’est pas réservée à un clergé distinct des laïcs. Ils comprennent que tous les croyants ont la responsabilité d’y prendre part. Ils la considèrent comme une part importante de leur culte (Rom. 10:9, 10; 1 Cor. 9:16). Qu’en résulte-t-il?
Ils forment maintenant une congrégation en pleine expansion qui compte des millions de membres actifs dans plus de 220 pays sur toute la terre (És. 60:22; voir aussi Actes 2:47; 6:7; 16:5). Certains des gouvernements les plus puissants de l’Histoire ont interdit leur œuvre et les ont même arrêtés et incarcérés. Ils n’en ont pas moins continué à prêcher le Royaume de Dieu. Leur détermination rappelle celle des apôtres qui, lorsqu’on leur a ordonné de ne plus prêcher, ont déclaré: “Quant à nous, nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues.” “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.” — Actes 4:18-20; 5:27-29.
“Continue de l’attendre”
De nos jours, les Témoins de Jéhovah se trouvent dans une situation comparable à celle des chrétiens de Judée au Ier siècle. Jésus leur avait donné un signe qui leur permettrait de savoir quand fuir de Jérusalem pour échapper à sa destruction. ‘Quand vous verrez Jérusalem entourée par des armées qu’on a fait camper, mettez-vous à fuir’, avait-il dit (Luc 21:20-23). Un peu plus de 30 ans après, en 66, les armées romaines ont entouré Jérusalem. Lorsqu’elles se sont soudainement retirées sans raison apparente, les chrétiens de Judée ont suivi les instructions de Jésus: ils ont fui, non seulement de Jérusalem, mais de la Judée, et se sont rendus à Pella, en Pérée.
Là, ils ont attendu en toute sécurité. Les années 67 et 68 passèrent, puis vint 69. Jérusalem n’était toujours pas assiégée. Devaient-ils y retourner? Après tout, Jésus n’avait pas dit combien de temps attendre. Mais si certains y sont retournés, ils ont dû le regretter amèrement, car en 70 des troupes romaines sont revenues en si grand nombre qu’elles ont déferlé comme un irrésistible raz-de-marée, et cette fois elles ne se sont pas retirées. Bien au contraire, elles ont détruit la ville et fait périr plus d’un million de personnes. Comme les chrétiens de Judée réfugiés à Pella ont dû être heureux d’avoir continué d’attendre le moment que Jéhovah avait fixé pour exécuter le jugement!
Il en est de même pour ceux qui restent aux aguets à notre époque. Ils savent bien que plus nous avançons dans le temps de la fin, plus il est difficile de rester dans l’attente de la venue de Jésus. Mais ils n’ont pas perdu foi en cette autre déclaration de Jésus: “En vérité je vous le dis: Non, cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent.” (Mat. 24:34). L’expression “ces choses” désigne les divers éléments du “signe” composé. Ce signe est visible depuis 1914 et atteindra son paroxysme lors de la “grande tribulation”. (Mat. 24:21.) La fin ne peut être pour un avenir lointain.
En attendant, les Témoins de Jéhovah sont fermement résolus à rester aux aguets, pleinement confiants que Dieu tiendra toutes ses promesses au moment qu’il a fixé. Ils prennent à cœur ce que Jéhovah a déclaré au prophète Habacuc. Faisant allusion à Son apparente tolérance vis-à-vis de la méchanceté qui se pratiquait dans le royaume de Juda vers la fin du VIIe siècle avant notre ère, il lui a dit: “Écris la vision [concernant la fin des conditions accablantes], et fixe-la clairement sur des tablettes, afin que celui qui y lit à haute voix puisse la lire couramment. Car la vision est encore pour le temps fixé, et elle demeure haletante jusqu’à la fin, et elle ne mentira pas. Même si [apparemment] elle tarde, continue de l’attendre; car elle se réalisera sans faute. Elle ne sera pas en retard.” (Hab. 1:2, 3; 2:2, 3). Pareillement, les Témoins de Jéhovah ont confiance dans la justice et dans l’équité de Jéhovah, et cette confiance les aide à garder leur équilibre et à attendre le “temps fixé” par Jéhovah.
Frederick Franz, qui s’est fait baptiser en 1913, a bien exprimé les sentiments des Témoins de Jéhovah. En 1991, alors qu’il était président de la Société Watch Tower, il a déclaré:
“Notre espérance est sûre; elle se réalisera intégralement, et au delà de ce que nous pouvons imaginer, sur chacun des 144 000 membres du petit troupeau. Ceux d’entre nous qui étaient là en 1914, alors que nous pensions tous aller au ciel, n’ont pas perdu de vue la valeur de cette espérance. Au contraire, nous la chérissons autant qu’auparavant et, plus il nous faudra l’attendre, plus elle aura de prix à nos yeux. C’est une chose qui vaut la peine que l’on patiente, même si cela demandait un million d’années. Je considère cette espérance comme plus élevée que jamais, et je ne veux sous aucun prétexte perdre mon attachement pour elle. L’espérance du petit troupeau donne également l’assurance que celle de la grande foule appartenant aux autres brebis se réalisera immanquablement au delà de ce que nous pouvons imaginer. C’est pourquoi nous sommes demeurés fermes jusqu’à aujourd’hui, et nous demeurerons fermes jusqu’à ce que Dieu prouve qu’il tient ses ‘précieuses et très grandes promesses’.” — 2 Pierre 1:4; Nomb. 23:19; Rom. 5:5.
Le moment où la présence du Christ investi du pouvoir royal sera rendue manifeste à tous les humains approche à grands pas. Alors, les chrétiens vigilants ‘recevront l’accomplissement de la promesse’. (Héb. 10:36.) Oui, leur espérance ‘se réalisera au delà de ce qu’ils peuvent imaginer’. Comme ils seront heureux d’être restés sans cesse aux aguets et d’avoir prêché avec zèle le Royaume de Dieu durant les derniers jours du système de choses méchant!
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