7, 8. Quel message divinement inspiré Isaïe avait-​il pour Babylone, et que signifiaient ces paroles ?

⁷ Pendant 70 ans, Juda et Jérusalem devaient être entièrement désolés, sans aucun habitant. Cependant, par l’intermédiaire d’Isaïe et d’Ézékiel Jéhovah déclarait que la ville serait rebâtie et le pays habité exactement au moment annoncé. Cette prédiction avait de quoi surprendre, car Babylone avait la réputation de ne jamais libérer ses prisonniers (Isaïe 14:4, 15-17). Qui donc serait en mesure de délivrer ces captifs ? Qui serait capable de renverser la puissante Babylone, protégée par ses remparts imposants et son système de défense fluvial ? Jéhovah, le Tout-Puissant, lui, en serait capable ! Telle était d’ailleurs son intention, comme il le fit savoir en ces termes : “ [Je suis] Celui qui dit à l’abîme d’eau [c’est-à-dire aux douves entourant la ville] : ‘ Évapore-​toi ; et tous tes fleuves, je les dessécherai ’ ; Celui qui dit de Cyrus : ‘ Il est mon berger, et tout ce en quoi je prends plaisir, il l’accomplira complètement ’ ; oui, quand je dis de Jérusalem : ‘ Elle sera rebâtie ’, et du temple : ‘ Tes fondations seront posées. ’ ” — Isaïe 44:25, 27, 28.

⁸ Rendez-​vous compte ! L’Euphrate était un redoutable obstacle pour les hommes, mais pour Jéhovah il serait comme une goutte d’eau sur une plaque chauffée à blanc ! Évaporé instantanément ! Babylone tomberait ! Cyrus le Perse ne naîtrait qu’environ 150 ans plus tard, mais déjà Jéhovah faisait annoncer par Isaïe que ce roi s’emparerait de Babylone et délivrerait les Juifs captifs en les autorisant à retourner dans leur pays pour y rebâtir Jérusalem et son temple.

9. Qui Jéhovah a-​t-​il nommé pour punir Babylone ?

⁹ On trouve cette prophétie en Isaïe 45:1-3 : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah à son oint, à Cyrus, dont j’ai saisi la droite, pour soumettre devant lui des nations [...] ; pour ouvrir devant lui les portes à deux battants, de sorte que les portes ne seront pas fermées : ‘ Moi-​même, devant toi je marcherai, et les élévations de terrain, je les redresserai. Les portes de cuivre, je les briserai, et les barres de fer, je les abattrai. Oui, je te donnerai les trésors déposés dans les ténèbres et les trésors dissimulés dans les cachettes, afin que tu saches que je suis Jéhovah, Celui qui t’appelle par ton nom. ’ ”

10. En quel sens Cyrus a-​t-​il été “ oint ”, et comment Jéhovah pouvait-​il parler de lui plus d’un siècle avant sa naissance ?

¹⁰ Notez que Jéhovah s’adresse à Cyrus comme s’il était déjà là. Cela s’accorde avec la déclaration de Paul selon laquelle Jéhovah “ appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient ”. (Romains 4:17.) Dieu parle également de Cyrus comme de “ son oint ”. En quel sens le serait-​il ? Cyrus ne fut jamais oint par un grand prêtre de Jéhovah avec l’huile d’onction sainte. Dans son cas, il s’agirait d’une onction prophétique indiquant la nomination à une fonction spéciale. Dieu pouvait donc qualifier d’onction cette nomination anticipée de Cyrus. — Voir 1 Rois 19:15-17 ; 2 Rois 8:13.

Dieu réalise les paroles de ses messagers

11. Pourquoi les habitants de Babylone se sentaient-​ils en sécurité ?

¹¹ Alors que Cyrus montait contre Babylone, ses habitants se sentaient en parfaite sécurité. La ville était entourée de douves larges et profondes formées par l’Euphrate. À l’endroit où le fleuve pénétrait dans la ville, il y avait un quai continu qui longeait la rive est. Pour l’isoler de la ville, Neboukadnetsar avait construit ce qu’il appelait “ une forte muraille qui, telle une montagne, ne pourrait être ébranlée ” et dont il avait élevé le “ sommet comme une montagne ”a. Cette muraille avait des portes avec d’énormes battants en cuivre, et il fallait monter sur la berge du fleuve pour y entrer. Les prisonniers de Babylone avaient de quoi désespérer d’être délivrés un jour !

12, 13. Comment les paroles que Jéhovah avait transmises par son messager Isaïe se sont-​elles réalisées lorsque Cyrus a pris Babylone ?

¹² Ce n’était toutefois pas le cas des captifs juifs qui avaient foi en Jéhovah. Eux nourrissaient une espérance extraordinaire, car, par ses prophètes, Dieu avait promis de les libérer. Comment a-​t-​il réalisé sa promesse ? Cyrus commanda à ses armées de dévier l’Euphrate de son lit à plusieurs kilomètres au nord de Babylone, ce qui eut pour effet de réduire la principale défense de la ville à un fossé presque à sec. Durant cette nuit cruciale, les Babyloniens, occupés à festoyer, laissèrent imprudemment ouvertes les portes à deux battants qui donnaient sur le fleuve. Bien que Jéhovah n’ait pas, au sens propre, brisé les portes de cuivre ni abattu leurs barres de fer, son remarquable stratagème pour que les portes ne soient pas bloquées mais restent ouvertes eut le même effet. Les remparts de Babylone ne servaient plus à rien ! Les troupes de Cyrus n’eurent pas à les escalader pour entrer. Jéhovah marchait en avant de Cyrus pour enlever les “ élévations de terrain ”, c’est-à-dire tous les obstacles. Preuve était faite qu’Isaïe avait été un vrai messager de Dieu.

¹³ Lorsque Cyrus eut pris entièrement possession de la ville, il mit la main sur tous les trésors, même ceux déposés dans les ténèbres, dans les cachettes. Pourquoi Jéhovah Dieu fit-​il tout cela en faveur de Cyrus ? Pour que celui-ci sache que Jéhovah, ‘ Celui qui l’avait appelé par son nom ’, était le Dieu des vraies prophéties et le Souverain Seigneur de l’univers. Cyrus saurait que Dieu avait fait en sorte qu’il accède au pouvoir afin de libérer Israël, Son peuple.

14, 15. En quoi Cyrus devait-​il à Jéhovah sa victoire sur Babylone ?

¹⁴ Voyez ce que Jéhovah déclara à l’adresse de Cyrus : “ À cause de mon serviteur Jacob et d’Israël, celui que j’ai choisi, je t’ai alors appelé par ton nom ; je t’ai alors donné un nom d’honneur, bien que tu ne m’aies pas connu. Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Moi excepté, il n’y a pas de Dieu. Je te ceindrai, bien que tu ne me connaisses nullement, afin que l’on sache depuis le soleil levant et depuis son couchant qu’il n’y a personne en dehors de moi. Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Celui qui forme la lumière et qui crée les ténèbres, qui fait la paix [en faveur de son peuple exilé] et qui crée le malheur [pour Babylone], moi, Jéhovah, je fais toutes ces choses. ” — Isaïe 45:4-7.

¹⁵ Cyrus devait sa conquête de Babylone à Jéhovah, car c’est Lui qui lui avait accordé la force d’accomplir ce à quoi Il prenait plaisir à l’encontre de cette ville méchante et de libérer Son peuple captif. Ce faisant, Jéhovah avait demandé aux cieux de faire pleuvoir des influences ou forces justes ; il avait aussi demandé à la terre de s’ouvrir et de susciter des événements justes et le salut pour son peuple exilé. Or, ses cieux et sa terre symboliques ont obéi à son commandement (Isaïe 45:8). Plus de cent ans après sa mort, il fut manifesté qu’Isaïe avait été un vrai messager de Jéhovah !

Les messagers de bonnes nouvelles pour Sion

16. Quelles bonnes nouvelles ont pu être proclamées dans la Jérusalem désolée après la chute de Babylone ?

¹⁶ Mais ce n’est pas tout. Isaïe 52:7 parle de bonnes nouvelles pour Jérusalem : “ Qu’ils sont jolis sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui publie la paix, de celui qui apporte des bonnes nouvelles de quelque chose de meilleur, de celui qui publie le salut, de celui qui dit à Sion : ‘ Ton Dieu est devenu roi ! ’ ” Imaginez l’enthousiasme que devait susciter la vue d’un messager descendant des montagnes vers Jérusalem ! Quelles nouvelles apporte-​t-​il ? Des nouvelles passionnantes au sujet de Sion. Des nouvelles de paix, des nouvelles sur la bienveillance de Dieu. Jérusalem et son temple seront rebâtis ! Et le messager de proclamer d’une voix joyeuse et triomphante : “ Ton Dieu est devenu roi ! ”

17, 18. Comment la victoire de Cyrus sur Babylone a-​t-​elle rejailli sur le nom de Jéhovah ?

¹⁷ Quand Jéhovah a permis que les Babyloniens renversent son trône typique sur lequel avaient siégé les rois de la lignée davidique, il a pu sembler qu’Il n’était plus Roi et que Mardouk, le dieu principal de Babylone, était roi à sa place. Mais en renversant Babylone, le Dieu de Sion démontra qu’il était le Souverain de l’univers, le plus grand des rois. Et pour bien souligner ce fait, Jérusalem, “ la ville du grand Roi ”, allait être rétablie ainsi que son temple (Matthieu 5:35). Pour ce qui est du messager qui apportait ces bonnes nouvelles, quand bien même ses pieds seraient poussiéreux, sales et couverts de bleus, aux yeux de ceux qui aimaient Sion et son Dieu ils seraient ô combien jolis !

¹⁸ Dans un sens prophétique, la chute de Babylone signifiait que le royaume de Dieu était établi, et le porteur de bonnes nouvelles proclamait ce fait. De plus, ce précurseur de l’Antiquité annoncé par la bouche d’Isaïe préfigurait un messager porteur d’une bonne nouvelle plus exaltante encore en raison de son caractère grandiose, de son rapport avec le Royaume et de ce qu’elle signifiait de merveilleux pour toutes les personnes de foi.

20. Quelle joyeuse exhortation Isaïe avait-​il adressée prophétiquement à Jérusalem ?

²⁰ Quand ils étaient captifs à Babylone, les serviteurs de Dieu avaient mené deuil sur Sion (Psaume 137:1). À présent, ils pouvaient se réjouir. “ Égayez-​vous, les exhortait Isaïe, poussez à l’unisson des cris de joie, lieux dévastés de Jérusalem, car Jéhovah a consolé son peuple ; il a racheté Jérusalem. Jéhovah a dénudé son bras saint sous les yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront bel et bien le salut de notre Dieu. ” — Isaïe 52:9, 10.

21. Après la chute de Babylone, quelle réalisation ont connue les paroles d’Isaïe 52:9, 10 ?

²¹ Le peuple choisi de Jéhovah avait toutes les raisons d’être joyeux. Il allait réoccuper ces lieux désolés et faire en sorte qu’ils deviennent comme le jardin d’Éden. Jéhovah avait “ dénudé son bras saint ” en sa faveur, il avait pour ainsi dire retroussé ses manches pour travailler au retour de ce peuple dans son pays bien-aimé. Cette intervention ne fut pas un épisode mineur de l’Histoire passé inaperçu. Tous les peuples de la région ont vu le ‘ bras dénudé ’ de Dieu intervenir puissamment dans les affaires humaines pour réaliser un salut éblouissant en faveur d’une nation. Tous ont reçu la preuve irréfutable qu’Isaïe et Ézékiel étaient les vrais messagers de Jéhovah. Personne ne pouvait douter que le Dieu de Sion était le seul vrai Dieu vivant de toute la terre. On lit en Isaïe 35:2 : “ Il y aura ceux qui verront la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu. ” Ceux qui ont accepté cette preuve de la divinité de Jéhovah sont devenus ses adorateurs.