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“ Son heure n’était pas encore venue ”La Tour de Garde 2000 | 15 septembre
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“ Son heure n’était pas encore venue ”
“ Personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. ” — JEAN 7:30.
1. Quels sont les deux grands facteurs qui ont régi l’essentiel des activités de Jésus ?
“ LE Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, a expliqué Jésus Christ à ses apôtres, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup. ” (Matthieu 20:28). Au gouverneur romain Ponce Pilate, il a dit : “ C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. ” (Jean 18:37). Jésus savait exactement pourquoi il allait mourir et quelle œuvre il devait accomplir au préalable. Il savait aussi de combien de temps il disposait : pas plus de trois ans et demi. De fait, son ministère messianique a duré depuis son baptême dans le Jourdain jusqu’à sa mort sur un poteau de supplice, soit de 29 à 33 de notre ère, du début de la 70e semaine symbolique annoncée dans les Écritures jusqu’au milieu de cette même semaine (Daniel 9:24-27 ; Matthieu 3:16, 17 ; 20:17-19). Deux grands facteurs ont donc régi l’intégralité des activités de Jésus : la raison de sa venue sur terre et un sens aigu du moment où faire les choses.
2. Quel portrait les Évangiles tracent-ils de Jésus, et comment a-t-il montré qu’il connaissait bien sa mission ?
2 Les Évangiles tracent le portrait d’un homme d’action qui a sillonné la Palestine pour annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu tout en accomplissant beaucoup d’œuvres de puissance. Dans la première partie de ce ministère dynamique, “ son heure, lit-on, n’était pas encore venue ”. Lui-même avait d’ailleurs précisé : “ Mon temps n’est pas encore pleinement venu. ” Vers la fin de son ministère, en revanche, il utilisa l’expression “ l’heure est venue ”. (Jean 7:8, 30 ; 12:23.) Cette connaissance qu’avait Jésus de l’heure, c’est-à-dire du moment voulu pour accomplir sa mission — y compris sa mort sacrificielle —, n’a pu qu’influencer ses paroles et ses actions. Voyons comment, et nous comprendrons mieux sa personnalité et son mode de pensée, ce qui nous aidera à ‘ suivre ses traces ’ encore plus fidèlement. — 1 Pierre 2:21.
Déterminé à faire la volonté de Dieu
3, 4. a) Quel incident survient lors d’un festin de mariage à Cana ? b) Pourquoi le Fils de Dieu trouve-t-il à redire à la suggestion de Marie de faire quelque chose pour remédier au manque de vin, et quelle leçon pouvons-nous en tirer ?
3 Nous sommes en 29. Quelques jours auparavant, Jésus a choisi ses premiers disciples et, à présent, ils assistent tous à un festin de mariage organisé dans le village galiléen de Cana. Marie, la mère de Jésus, est là aussi. Le vin étant venu à manquer, elle dit à son fils, pour l’inciter à faire quelque chose : “ Ils n’ont pas de vin. ” Mais Jésus lui répond : “ Qu’ai-je à faire avec toi, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. ” — Jean 1:35-51 ; 2:1-4.
4 La réponse de Jésus “ Qu’ai-je à faire avec toi, femme ? ” est une très ancienne formule interrogative qu’on employait pour repousser une suggestion. Pourquoi Jésus trouve-t-il à redire aux paroles de Marie ? Il a 30 ans et, quelques semaines plus tôt, il a été baptisé, oint d’esprit saint et présenté par Jean le baptiseur comme “ l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ”. (Jean 1:29-34 ; Luc 3:21-23.) Désormais, seule l’Autorité suprême qui l’a envoyé peut lui dicter sa conduite (1 Corinthiens 11:3). Jésus ne permet donc à personne, fût-il l’un de ses proches, de s’ingérer dans l’œuvre qu’il est venu accomplir sur terre. Sa réponse à Marie témoigne de sa détermination à faire la volonté de son Père. Soyons aussi résolus à remplir ‘ toute notre obligation ’ envers Dieu. — Ecclésiaste 12:13.
5. Quel miracle Jésus accomplit-il à Cana, et quel effet cela a-t-il sur ceux qui en sont témoins ?
5 Marie a compris et s’efface immédiatement. “ Tout ce qu’il vous dira, faites-le ”, dit-elle aux gens de service. Et Jésus résout le problème en transformant en un vin d’excellente qualité l’eau dont il a fait remplir les jarres. Par ce miracle — son tout premier —, il vient de montrer que l’esprit de Dieu est sur lui. La foi des nouveaux disciples s’en trouve affermie. — Jean 2:5-11.
Zélé pour la maison de Jéhovah
6. Pourquoi Jésus s’indigne-t-il de ce qu’il voit dans le temple de Jérusalem, et que fait-il ?
6 Nous voilà au printemps 30. Jésus et ses compagnons sont montés à Jérusalem pour la Pâque et, là, les disciples voient leur Maître agir d’une manière peut-être inédite pour eux. Non contents de s’être installés directement dans le temple, des marchands juifs cupides exploitent les fidèles en leur vendant à des prix exorbitants les animaux destinés aux sacrifices. Indigné, Jésus entre en action. Il fait un fouet avec des cordes et chasse les vendeurs, répand les pièces de monnaie des changeurs et renverse leurs tables. “ Enlevez ces choses d’ici ! ” commande-t-il à ceux qui vendent les colombes. Devant tant de ferveur, ses disciples se rappellent une prophétie qui dit du Fils de Dieu : “ Le zèle pour ta maison m’a dévoré. ” (Jean 2:13-17 ; Psaume 69:9). À son exemple, résistons avec zèle aux tendances du monde qui pourraient contaminer notre culte.
7. a) Qu’est-ce qui pousse Nicodème à venir voir le Messie ? b) Quelle leçon se dégage de l’épisode où Jésus a donné le témoignage à une Samaritaine ?
7 Toujours à Jérusalem, Jésus accomplit des signes remarquables, si bien que beaucoup mettent leur foi en lui. Il impressionne même Nicodème, un membre du Sanhédrin (la cour suprême juive), qui vient le voir de nuit pour en apprendre plus. Jésus et ses compagnons restent prêcher et faire des disciples “ en terre de Judée ” pendant environ huit mois, puis, consécutivement à l’emprisonnement de Jean le baptiseur, ils partent pour la Galilée. En traversant le district de Samarie, Jésus saisit l’occasion qui se présente à lui de donner un témoignage approfondi à une Samaritaine, à la suite de quoi de nombreux Samaritains deviennent croyants. Guettons-nous, nous aussi, les occasions de parler du Royaume ? — Jean 2:23 ; 3:1-22 ; 4:1-42 ; Marc 1:14.
Grande activité d’enseignement en Galilée
8. Quelle œuvre Jésus entreprend-il en Galilée ?
8 Avant que ne sonne l’“ heure ” de sa mort, Jésus a beaucoup à faire dans le service de son Père céleste. En Galilée, il entame un ministère de plus grande ampleur encore qu’en Judée et à Jérusalem. Il parcourt “ toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume et guérissant toutes sortes de maladies et toutes sortes d’infirmités parmi le peuple ”. (Matthieu 4:23.) Son appel à ‘ se repentir, car le royaume des cieux s’est approché ’, retentit aux quatre coins du district (Matthieu 4:17). Quand, quelques mois plus tard, se présentent deux disciples de Jean le baptiseur venus se rendre compte par eux-mêmes, Jésus leur dit : “ Allez raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles reçoivent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont relevés, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Et heureux celui qui n’a pas trébuché à mon sujet. ” — Luc 7:22, 23.
9. Pourquoi les foules affluent-elles vers Jésus, et qu’est-ce que cela nous apprend ?
9 ‘ Les propos favorables au sujet de Jésus se répandent par tout le pays d’alentour ’, si bien que de grandes foules affluent vers lui, venant de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de l’autre côté du Jourdain, attirées non seulement par ses guérisons miraculeuses, mais aussi par son merveilleux enseignement (Luc 4:14, 15 ; Matthieu 4:24, 25). Son message est engageant, encourageant, ses paroles pleines de charme (Matthieu 5:1–7:27 ; Luc 4:22). Les foules sont “ frappées de sa manière d’enseigner ”, car il parle avec pouvoir, citant les Écritures (Matthieu 7:28, 29 ; Luc 4:32). Comment ne pas se sentir attiré par un tel homme ? Cultivons, nous aussi, l’art d’enseigner pour gagner à la vérité les gens sincères.
10. Pourquoi les habitants de Nazareth tentent-ils de tuer Jésus, mais pourquoi n’y parviennent-ils pas ?
10 Mais tous ne sont pas réceptifs au message de Jésus. D’ailleurs, on va même attenter à sa vie. Cet épisode a lieu au début de son ministère, alors qu’il enseigne dans la synagogue de Nazareth, la ville où il a grandi. Tout étonnés qu’ils soient par ses “ paroles pleines de charme ”, ses concitoyens veulent le voir opérer des miracles. Or, non seulement Jésus n’accomplit pas ici beaucoup d’œuvres de puissance, mais il dénonce leur égoïsme et leur manque de foi. Furieux, ses auditeurs se lèvent et l’entraînent hors de la synagogue jusqu’à un escarpement d’où ils veulent le précipiter la tête la première. Mais Jésus se dégage et leur échappe. L’“ heure ” de sa mort n’est pas encore venue. — Luc 4:16-30.
11. a) Pourquoi certains chefs religieux viennent-ils écouter Jésus ? b) Pourquoi Jésus est-il accusé de violer le sabbat ?
11 Si des scribes, des Pharisiens, des Sadducéens et d’autres chefs religieux viennent souvent écouter Jésus, ce n’est généralement pas pour apprendre, mais pour essayer de le prendre en défaut et de le piéger (Matthieu 12:38 ; 16:1 ; Luc 5:17 ; 6:1, 2). Ainsi, en 31, quand Jésus, venu à Jérusalem pour la Pâque, guérit un homme malade depuis 38 ans, ils l’accusent de violer le sabbat. “ Mon Père n’a cessé de travailler jusqu’à maintenant, et moi je ne cesse de travailler ”, répond-il. Les Juifs le taxent alors de blasphème, prétextant qu’en appelant Dieu son Père il se fait Fils de Dieu. Ils cherchent à le tuer, mais lui part en Galilée avec ses disciples. Comme Jésus, ayons la sagesse d’éviter les affrontements inutiles avec des opposants ; gardons nos forces pour prêcher et faire des disciples. — Jean 5:1-18 ; 6:1.
12. De quelle ampleur a été la prédication de Jésus dans le territoire de Galilée ?
12 Au cours des quelque 18 mois suivants, Jésus circonscrit son ministère à la Galilée, ne montant à Jérusalem que pour les trois fêtes annuelles des Juifs. En tout, il aura effectué trois campagnes de prédication en Galilée : la première avec quatre nouveaux disciples, la deuxième avec les 12 apôtres et la dernière, très vaste, au cours de laquelle il envoie les apôtres désormais formés. Un témoignage de grande ampleur aura été rendu à la vérité dans cette région. — Matthieu 4:18-25 ; Luc 8:1-3 ; 9:1-6.
Témoignage courageux en Judée et en Pérée
13, 14. a) En quelle circonstance les Juifs tentent-ils de se saisir de Jésus ? b) Pourquoi les agents n’arrêtent-ils pas Jésus ?
13 Nous sommes en automne 32. Ce n’est pas encore l’“ heure ” de Jésus. À l’approche de la fête des Tabernacles, ses demi-frères le pressent : “ Passe d’ici pour aller en Judée. ” Ils voudraient que Jésus montre ses pouvoirs miraculeux à tous ceux qui seront à Jérusalem pour la fête. Mais lui est conscient du danger. Aussi leur dit-il : “ Je ne monte pas encore à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore pleinement venu. ” — Jean 7:1-8.
14 Jésus reste encore un peu en Galilée, puis il monte à Jérusalem “ non pas ouvertement, mais comme en secret ”. Et en effet, les Juifs le cherchent : “ Où est cet homme-là ? ” Vers le milieu de la fête, Jésus se rend au temple, où il se met courageusement à enseigner. On veut se saisir de lui. Est-ce pour le jeter en prison ? pour le tuer ? Quoi qu’il en soit, on n’y parvient pas, car ‘ son heure n’est pas encore venue ’. Beaucoup à présent ont foi en lui. Même les agents envoyés par les Pharisiens ne peuvent se résoudre à l’appréhender. “ Jamais, disent-ils à leur retour, un autre homme n’a parlé de cette façon. ” — Jean 7:9-14, 30-46.
15. Pourquoi les Juifs prennent-ils des pierres pour les jeter sur Jésus, et quelle campagne de prédication Jésus organise-t-il ensuite ?
15 Au temple, ce que Jésus enseigne sur son Père provoque de nouveaux accrochages avec ses opposants. Le dernier jour de la fête, ses propos sur son existence préhumaine mettent les Juifs hors d’eux. Ils prennent des pierres pour les lui jeter, mais Jésus se cache et s’échappe, indemne (Jean 8:12-59). Se tenant à l’écart de Jérusalem, il organise alors une grande campagne de témoignage en Judée. Il choisit 70 disciples et, après leur avoir donné des instructions, les envoie prêcher deux par deux dans toutes les villes et tous les lieux où il prévoit de passer avec ses apôtres. — Luc 10:1-24.
16. À quel danger Jésus échappe-t-il pendant la fête de l’Inauguration, et à quelle activité le retrouve-t-on occupé une nouvelle fois ?
16 Hiver 32. L’“ heure ” de Jésus approche. Le voilà à Jérusalem pour la fête de l’Inauguration. Les Juifs n’ont pas renoncé à le tuer. Alors que Jésus marche dans la colonnade du temple, ils l’encerclent. L’accusant de nouveau de blasphème, ils ramassent des pierres pour le lapider. Mais, comme précédemment, Jésus s’échappe. Nous le retrouvons en train d’enseigner, cette fois de ville en ville et de village en village dans le district de Pérée, en face de la Judée, de l’autre côté du Jourdain. Beaucoup ont foi en lui. C’est alors qu’une nouvelle alarmante concernant son grand ami Lazare le rappelle en Judée. — Luc 13:33 ; Jean 10:20-42.
17. a) Quel message urgent Jésus reçoit-il alors qu’il prêche en Pérée ? b) Qu’est-ce qui montre que Jésus connaît le but de l’action qu’il doit accomplir et le moment où les événements doivent se produire ?
17 “ Seigneur, vois, celui pour qui tu as de l’affection est malade. ” Le message émane de Marthe et de Marie, les sœurs de Lazare, qui habitent Béthanie. “ Cette maladie, fait observer Jésus, n’a pas pour but la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que, grâce à elle, le Fils de Dieu soit glorifié. ” Délibérément, Jésus reste encore deux jours là où il se trouve. Puis il dit à ses disciples : “ Allons en Judée de nouveau. ” “ Rabbi, s’étonnent ses compagnons, tout récemment les Judéens cherchaient à te lapider, et de nouveau tu t’en vas là-bas ? ” Mais le temps que Dieu a attribué à Jésus pour accomplir son ministère terrestre (les “ heures de jour ”) touche à sa fin. Jésus le sait, tout comme il sait précisément ce qu’il a à faire et pourquoi. — Jean 11:1-10.
Un miracle retentissant
18. Quelle situation Jésus trouve-t-il à Béthanie, et que se passe-t-il après son arrivée ?
18 À Béthanie, Jésus rencontre d’abord Marthe. “ Seigneur, lui dit-elle, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. ” Arrive ensuite Marie, suivie des Juifs venus dans sa maison. Tous sont en larmes. “ Où l’avez-vous déposé ? ” demande Jésus. “ Seigneur, viens et vois ”, lui répond-on. Une fois à la tombe de souvenir, une grotte, Jésus commande qu’on enlève la pierre qui en ferme l’entrée. Marthe ne comprend pas son intention. “ Seigneur, objecte-t-elle, il doit déjà sentir, car cela fait quatre jours. ” Jésus lui dit alors : “ Ne t’ai-je pas dit que si tu croyais tu verrais la gloire de Dieu ? ” — Jean 11:17-40.
19. Pourquoi Jésus prie-t-il publiquement avant de ressusciter Lazare ?
19 La pierre qui bouche l’entrée de la tombe est enlevée. Jésus prie à voix haute, afin qu’on sache que ce qu’il va faire est dû à la puissance de Dieu. Puis il crie d’une voix forte : “ Lazare, viens dehors ! ” Lazare sort, les pieds et les mains encore liés par des bandelettes mortuaires, le visage recouvert d’un tissu. “ Déliez-le et laissez-le aller ”, dit Jésus. — Jean 11:41-44.
20. Comment ceux qui assistent à la résurrection de Lazare réagissent-ils ?
20 Devant ce miracle, beaucoup de Juifs venus consoler Marthe et Marie ont foi en Jésus. D’autres vont rapporter l’événement aux Pharisiens qui, avec les prêtres en chef, convoquent le Sanhédrin toute affaire cessante. C’est la panique. “ Que devons-nous faire, se lamentent-ils, parce que cet homme accomplit beaucoup de signes ? Si nous le laissons ainsi, ils auront tous foi en lui, et les Romains viendront enlever et notre lieu et notre nation. ” Caïphe, le grand prêtre, intervient : “ Vous ne réfléchissez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et non que la nation entière soit détruite. ” Dès ce jour, ils tiennent conseil pour tuer Jésus. — Jean 11:45-53.
21. À quoi la résurrection de Lazare est-elle un prélude ?
21 Ainsi, en retardant son arrivée à Béthanie, Jésus a pu accomplir un miracle retentissant : la résurrection, par la puissance de Dieu, d’un homme mort depuis quatre jours. Le prestigieux Sanhédrin lui-même ne peut l’ignorer, ce qui l’amène à condamner à mort le Faiseur de miracles. Ce miracle est donc le prélude à un moment charnière du ministère de Jésus : la période où “ son heure n’était pas encore venue ” s’achève, celle où “ l’heure est venue ” commence.
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“ L’heure est venue ! ”La Tour de Garde 2000 | 15 septembre
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“ L’heure est venue ! ”
“ L’heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller vers le Père. ” — JEAN 13:1.
1. À l’approche de la Pâque 33, quelles spéculations tiennent Jérusalem en effervescence, et pourquoi ?
QUAND, en 29 de notre ère, Jésus s’est fait baptiser, il a déclenché le compte à rebours qui le mènera à l’“ heure ” de sa mort, de sa résurrection et de sa glorification. Nous voilà au printemps 33, quelques semaines seulement après que le Sanhédrin (la cour suprême juive) a tenu conseil pour le tuer. Mis au courant, peut-être par Nicodème, un membre du Sanhédrin qui lui veut du bien, Jésus a quitté Jérusalem pour l’autre côté du Jourdain. Comme c’est bientôt la Pâque, de nombreux Juifs affluent à Jérusalem. Les spéculations à propos de Jésus vont bon train. “ Quel est votre avis ? s’interroge-t-on. Qu’il ne viendra pas du tout à la fête ? ” Les prêtres en chef et les Pharisiens ajoutent à l’effervescence en ordonnant que quiconque voit Jésus les prévienne. — Jean 11:47-57.
2. Quelle controverse éclate à propos d’une action de Marie, et comment, dans sa réponse, Jésus laisse-t-il entendre qu’il sait ce qu’il en est de ‘ son heure ’ ?
2 Le 8 Nisan, six jours avant la Pâque, Jésus est de nouveau dans les environs de Jérusalem, plus précisément à trois kilomètres de là, à Béthanie, le village de ses chers amis Marthe, Marie et Lazare. Nous sommes vendredi soir, et c’est à cet endroit que Jésus passe le sabbat. Le lendemain soir, Marie lui enduit les pieds d’une coûteuse huile parfumée. À ses disciples qui y trouvent à redire, Jésus répond : ‘ Laissez-la, pour qu’elle garde cette observance en vue du jour de mon enterrement. Les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. ’ (Jean 12:1-8 ; Matthieu 26:6-13). Jésus sait que “ l’heure [est] venue pour lui de quitter ce monde pour aller vers le Père ”. (Jean 13:1.) Dans cinq jours, il ‘ donnera son âme comme rançon en échange de beaucoup ’. (Marc 10:45.) Tout ce qu’il fait et enseigne d’ici là a donc un caractère urgent. Quel bel exemple pour nous qui attendons fiévreusement la fin de l’actuel système de choses ! Voyons ce qu’a vécu Jésus dès le lendemain.
Le jour de l’entrée triomphale
3. a) Dans quelles conditions Jésus entre-t-il à Jérusalem le dimanche 9 Nisan ? b) Que répond Jésus aux Pharisiens qui se plaignent de la foule ?
3 Le dimanche 9 Nisan, Jésus se dirige vers Jérusalem. On lui fait un accueil triomphal. Tandis qu’il approche de la ville, monté sur un ânon comme l’annonçait Zekaria 9:9, la plupart des gens qui se sont rassemblés sur son passage étendent leurs vêtements de dessus sur la route ; d’autres font de même avec des branches qu’ils ont coupées aux arbres. “ Béni est Celui qui vient comme le Roi au nom de Jéhovah ! ” crient-ils. Des Pharisiens demandent à Jésus de réprimander ses disciples. “ Je vous le dis, leur répond-il : Si ceux-ci se taisaient, les pierres crieraient. ” — Luc 19:38-40 ; Matthieu 21:6-9.
4. Pourquoi Jérusalem est-elle “ secouée ” quand Jésus y entre ?
4 La résurrection de Lazare ne date que de quelques semaines. Comme beaucoup dans la foule en ont été témoins et en parlent, quand Jésus entre dans Jérusalem toute la ville est “ secouée ”. “ Qui est-ce ? ” se demande-t-on. “ C’est le prophète Jésus, de Nazareth de Galilée ! ” répondent les foules. Devant la tournure des événements, les Pharisiens se lamentent : “ Le monde s’en est allé derrière lui. ” — Matthieu 21:10, 11 ; Jean 12:17-19.
5. Que se passe-t-il au temple ?
5 Comme chaque fois qu’il monte à Jérusalem, Jésus, le Grand Enseignant, se rend au temple pour y enseigner. Il y guérit des aveugles et des boiteux venus à lui. Voyant cela et entendant les garçons crier dans le temple : “ Sauve, nous t’en prions, le Fils de David ! ” les prêtres en chef et les scribes s’indignent. “ Tu entends ce que ceux-ci disent ? ” “ Oui, leur répond Jésus. N’avez-vous jamais lu ceci : ‘ De la bouche des tout-petits et des nourrissons tu as produit une louange ’ ? ” Et tout en continuant d’enseigner, il observe ce qui se passe dans le temple. — Matthieu 21:15, 16 ; Marc 11:11.
6. En quoi le comportement de Jésus est-il différent de ce qu’il était auparavant, et quelle est la raison de ce changement ?
6 Le comportement de Jésus est diamétralement opposé à celui qu’il a eu six mois plus tôt. Alors que pour la fête des Tabernacles il était monté à Jérusalem “ non pas ouvertement, mais comme en secret ”, et qu’il s’arrangeait toujours pour s’échapper quand sa vie était menacée, il entre à présent dans la ville sans se cacher quand on a donné ordre de se saisir de lui (Jean 7:10). Ne voulant pas qu’on fasse autour de lui une publicité tapageuse ni qu’on déforme les faits par le bouche à oreille, il n’avait pas l’habitude de se présenter comme le Messie (Isaïe 42:2 ; Marc 1:40-44). Or, voilà que les foules l’acclament comme Roi et Sauveur — comme Messie — et qu’il refuse de les faire taire ainsi que le lui demandent les chefs religieux. À ce changement, une raison : ainsi qu’il le dira le lendemain, “ l’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié ”. — Jean 12:23.
Action énergique et enseignements salvateurs
7, 8. Comment ce que fait Jésus le 10 Nisan 33 rappelle-t-il ce qu’il avait fait dans le temple à la Pâque de l’an 30 ?
7 En arrivant au temple le lundi 10 Nisan, Jésus remédie à une situation qu’il a observée la veille. Il commence ‘ à jeter dehors ceux qui vendent et achètent dans le temple, et il renverse les tables des changeurs et les bancs de ceux qui vendent des colombes ; et il ne laisse personne transporter un ustensile à travers le temple ’. “ N’est-il pas écrit, s’insurge-t-il : ‘ Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ’ ? Mais vous en avez fait une grotte de bandits. ” — Marc 11:15-17.
8 Voilà qui rappelle ce qu’il a fait trois ans plus tôt, à la Pâque de l’an 30, à ceci près que la condamnation est là plus acerbe, les marchands du temple étant qualifiés de “ bandits ”. (Luc 19:45, 46 ; Jean 2:13-16.) Bandits, ils le sont effectivement, puisqu’ils profitent de ce que les gens ont besoin d’acheter des animaux à sacrifier pour les leur vendre à des prix exorbitants. Avertis de l’intervention de Jésus, les prêtres en chef, les scribes et les principaux personnages du peuple cherchent de nouveau un moyen de l’éliminer. Mais comment ? Tout le peuple, frappé de son enseignement, est suspendu à Jésus pour l’entendre. — Marc 11:18 ; Luc 19:47, 48.
9. Quelle leçon Jésus enseigne-t-il, et quelle invitation lance-t-il à ses auditeurs dans le temple ?
9 Jésus est toujours dans le temple. “ L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié ”, dit-il. Il sait que sa vie humaine touche à sa fin, que ce n’est plus qu’une question de jours. Sa mort permettra à d’autres d’obtenir la vie éternelle. C’est ce qu’il fait comprendre en rappelant qu’un grain de blé ne porte du fruit que s’il meurt, puis il lance cette invitation à ses auditeurs : “ Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et où je suis, là sera aussi mon serviteur. Si quelqu’un veut me servir, le Père l’honorera. ” — Jean 12:23-26.
10. Quels sont les sentiments de Jésus face à la mort atroce qui l’attend ?
10 Jésus songe à la mort atroce qui l’attend d’ici quatre jours : “ Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure. ” Mais il n’est pas question d’éviter la suite des événements ! Aussi ajoute-t-il : “ Toutefois, c’est pour cela que je suis venu à cette heure. ” Jésus est d’accord avec tout ce que Dieu a prévu. Il est déterminé à laisser la volonté divine guider ses actions jusqu’à sa mort sacrificielle (Jean 12:27). Cette soumission totale à la volonté divine est un magnifique exemple pour nous.
11. Qu’explique Jésus à la foule qui vient d’entendre une voix venue du ciel ?
11 Préoccupé par l’effet que sa mort aura sur la réputation de son Père, Jésus fait cette prière : “ Père, glorifie ton nom. ” Au grand étonnement de la foule présente au temple, une voix se fait entendre du ciel : “ Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau. ” Le Grand Enseignant profite de cette circonstance pour expliquer à ses auditeurs pourquoi il y a eu cette voix, quelles conséquences aura sa mort et pourquoi ils doivent exercer la foi (Jean 12:28-36). Les dernières quarante-huit heures ont été bien remplies pour Jésus, mais une autre journée cruciale s’annonce.
Le jour des condamnations
12. Le mardi 11 Nisan, comment les chefs religieux tentent-ils de piéger Jésus, et avec quel résultat ?
12 Quand, le mardi 11 Nisan, Jésus retourne enseigner au temple, il y trouve un auditoire hostile. Les prêtres en chef et les anciens du peuple l’attaquent sur son intervention de la veille : “ Par quel pouvoir fais-tu ces choses ? Et qui t’a donné ce pouvoir ? ” L’Enseignant émérite leur répond d’une manière qui les laisse sans voix, puis, à travers trois exemples frappants (les deux premiers concernant une vigne, le troisième un festin de mariage), il dévoile toute leur méchanceté. Furieux, les chefs religieux voudraient se saisir de lui, mais ils ont peur des foules, qui le tiennent pour un prophète. Ils tentent alors de le piéger dans ses paroles pour pouvoir le faire arrêter, mais Jésus, par ses réponses magistrales, les réduit au silence. — Matthieu 21:23–22:46.
13. Quel conseil Jésus donne-t-il à ses auditeurs à propos des scribes et des Pharisiens ?
13 Puisque les scribes et les Pharisiens se targuent d’enseigner la Loi de Dieu, Jésus dit à ses auditeurs : “ Tout ce qu’ils vous disent, faites-le et observez-le, mais ne faites pas selon leurs actions, car ils disent mais n’accomplissent pas. ” (Matthieu 23:1-3). Quelle condamnation publique ! Mais Jésus n’en a pas fini avec eux. Pour sa dernière apparition au temple, il n’hésite pas à assener une série d’accusations plus fracassantes les unes que les autres.
14, 15. Quelles condamnations acerbes Jésus adresse-t-il aux scribes et aux Pharisiens ?
14 “ Malheur à vous, scribes et Pharisiens, hypocrites ! ” dit Jésus à six reprises. Ils sont hypocrites, explique-t-il, parce qu’ils ferment le Royaume des cieux devant les hommes, ne permettant pas à ceux qui le veulent d’y entrer. Ils parcourent la mer et la terre ferme pour faire un seul prosélyte, et ils en font ensuite quelqu’un qui est exposé à la destruction éternelle. Ils paient scrupuleusement la dîme, mais négligent “ les points les plus importants de la Loi, à savoir la justice et la miséricorde et la fidélité ”. Ils purifient “ l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur ils sont pleins de pillage et d’excès ”, autrement dit leurs grands airs de piété ne dissimulent que pourriture, putréfaction. Qui plus est, ils n’hésitent pas à bâtir et à décorer les tombes des prophètes pour faire étalage de charité, alors même qu’ils sont “ fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ”. — Matthieu 23:13-15, 23-31.
15 Jésus dénonce également leur piètre spiritualité. “ Malheur à vous, guides aveugles ”, leur lance-t-il. Ses opposants sont moralement aveugles parce qu’ils accordent plus d’importance à l’or du temple qu’à la valeur spirituelle de ce lieu de culte. Enfin, la condamnation la plus cinglante : “ Serpents, progéniture de vipères, comment pourrez-vous fuir le jugement de la géhenne ? ” Jésus les avertit purement et simplement que leur méchanceté leur vaudra la destruction éternelle (Matthieu 23:16-22, 33). Puissions-nous annoncer le message du Royaume avec autant de courage, même quand il s’agit de démasquer la fausse religion !
16. Sur le mont des Oliviers, quelle importante prophétie Jésus donne-t-il à ses disciples ?
16 Jésus quitte le temple. Alors que le soleil décline, il gravit le mont des Oliviers avec ses apôtres. Tandis qu’ils sont assis là, il prédit la destruction du temple et donne le signe qui marquera sa présence et l’achèvement du système de choses. (La portée de cette prophétie s’étendra jusqu’à notre époque.) Ce soir-là, Jésus dit aussi à ses disciples : “ Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme va être livré pour être attaché sur un poteau. ” — Matthieu 24:1-14 ; 26:1, 2.
Jésus ‘ aime les siens jusqu’à la fin ’
17. a) Le 14 Nisan, pendant la célébration de la Pâque, quelle leçon Jésus donne-t-il aux 12 ? b) Quelle commémoration instaure-t-il après avoir congédié Judas Iscariote ?
17 Les deux jours suivants (12 et 13 Nisan), Jésus ne se montre pas au temple. Les chefs religieux cherchent à le tuer ; or il tient à célébrer la Pâque avec ses apôtres. Le coucher du soleil du jeudi marque le début du 14 Nisan, dernier jour de sa vie humaine. Ce soir-là, Jésus et ses apôtres sont réunis dans une maison de Jérusalem où l’on a préparé la Pâque à leur intention. Pendant le repas pascal, il donne une belle leçon d’humilité aux 12 en leur lavant les pieds. Ensuite, après avoir congédié Judas Iscariote, qui a accepté de le trahir pour 30 pièces d’argent (le prix d’un esclave selon la Loi), il instaure le Mémorial de sa mort. — Exode 21:32 ; Matthieu 26:14, 15, 26-29 ; Jean 13:2-30.
18. Quels autres enseignements Jésus transmet-il avec amour à ses 11 apôtres fidèles, et comment les prépare-t-il à son départ imminent ?
18 Après l’inauguration du Mémorial, une vive dispute éclate entre les apôtres pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand. Plutôt que de les rabrouer, patiemment Jésus leur enseigne l’importance de servir les autres. Sensible au fait qu’ils sont restés constamment avec lui pendant ses épreuves, il conclut avec eux une alliance personnelle pour un royaume (Luc 22:24-30). Il leur commande aussi de s’aimer les uns les autres comme il les a aimés (Jean 13:34). S’attardant dans cette pièce, Jésus les prépare avec amour à son départ imminent. Il les assure de son amitié, les encourage à exercer la foi et leur promet l’assistance de l’esprit saint (Jean 14:1-17 ; 15:15). Avant de quitter les lieux, il fait cette requête à son Père : “ L’heure est venue ; glorifie ton fils, pour que ton fils te glorifie. ” Sans conteste, Jésus a préparé les apôtres à son départ ; il a vraiment ‘ aimé les siens jusqu’à la fin ’. — Jean 13:1 ; 17:1.
19. Pourquoi Jésus est-il pris d’angoisse dans le jardin de Gethsémané ?
19 Il est probablement plus de minuit quand Jésus et ses 11 apôtres fidèles arrivent au jardin de Gethsémané, un endroit qui leur est familier (Jean 18:1, 2). D’ici quelques heures, Jésus sera mis à mort comme un ignoble criminel. Cette perspective et l’idée que cela puisse jeter l’opprobre sur son Père l’angoissent tellement que, pendant qu’il prie, sa sueur devient comme des gouttes de sang qui tombent à terre (Luc 22:41-44). “ L’heure est venue ! ” dit-il à ses apôtres. “ Voyez ! Celui qui me livre s’est approché. ” Et tandis qu’il parle encore, Judas Iscariote apparaît, accompagné d’une foule avec des torches, des lampes et des armes. Ils sont là pour arrêter Jésus. Jésus ne résiste pas. “ Dans ce cas, explique-t-il, comment s’accompliraient les Écritures : que cela doit se passer ainsi ? ” — Marc 14:41-43 ; Matthieu 26:48-54.
Le Fils de l’homme est glorifié !
20. a) Quels traitements cruels inflige-t-on à Jésus après son arrestation ? b) Pourquoi, quelques instants avant de mourir, Jésus crie-t-il : “ Cela s’est accompli ! ”
20 Une fois arrêté, Jésus est accusé par de faux témoins, déclaré coupable par des juges partiaux, condamné par Ponce Pilate, tourné en ridicule par des prêtres et des foules, raillé et torturé par des soldats (Marc 14:53-65 ; 15:1, 15 ; Jean 19:1-3). À midi, ce vendredi, on le cloue sur un poteau de supplice. Le poids de son corps déchire les chairs des mains et des pieds à l’endroit des clous. Souffrance atroce (Jean 19:17, 18). Vers 15 heures, Jésus crie : “ Cela s’est accompli ! ” Il a effectivement achevé tout ce qu’il était venu faire sur terre. Il remet alors son esprit à Dieu, incline la tête et meurt (Jean 19:28, 30 ; Matthieu 27:45, 46 ; Luc 23:46). Le troisième jour après cet événement, Jéhovah ressuscite son Fils (Marc 16:1-6). Quarante jours plus tard, Jésus monte au ciel, où il est glorifié. — Jean 17:5 ; Actes 1:3, 9-12 ; Philippiens 2:8-11.
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