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  • Ils arrachent des épis le jour du sabbat
    Le plus grand homme de tous les temps
    • JÉSUS et ses disciples quittent bientôt Jérusalem pour retourner en Galilée. Nous sommes au printemps, et dans les champs de céréales les épis sont mûrs.

  • Qu’est-il permis de faire pendant le sabbat?
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Qu’est-​il permis de faire pendant le sabbat?

      UN AUTRE jour de sabbat, Jésus entre dans une synagogue près de la mer de Galilée. Il y a là un homme dont la main droite est desséchée. Les scribes et les Pharisiens épient Jésus pour voir s’il va guérir cet homme. Finalement, ils lui demandent: “Est-​il permis de faire une guérison pendant le sabbat?”

      Les chefs religieux juifs pensent que l’on a le droit de soigner un malade pendant le sabbat seulement si sa vie est en danger. Ils enseignent, par exemple, qu’un jour de sabbat il est interdit de remettre un os ou de bander une entorse. Donc, si les scribes et les Pharisiens interrogent Jésus, c’est afin de trouver un motif d’accusation contre lui.

      Cependant, Jésus connaît leurs raisonnements. En même temps, il se rend compte qu’ils ont un point de vue excessif et contraire aux Écritures sur ce qui constitue une violation de la loi interdisant le travail pendant le sabbat. Par conséquent, il prépare une confrontation en ordonnant à l’homme qui a la main desséchée: “Lève-​toi et viens au milieu.”

      Puis, se tournant vers les scribes et les Pharisiens, Jésus leur dit: “Quel est parmi vous l’homme qui, n’ayant qu’une brebis, si celle-ci vient à tomber dans une fosse pendant le sabbat, ne la saisira pas pour l’en retirer?” Puisqu’une brebis représente un certain capital, ils ne la laisseraient pas dans la fosse jusqu’au lendemain, car elle risquerait d’en pâtir et ils subiraient une perte. En outre, les Écritures déclarent: “Le juste prend soin de l’âme de son animal domestique.”

      Établissant un parallèle, Jésus poursuit: “Or, combien un homme vaut plus qu’une brebis! Il est donc permis de faire quelque chose de beau pendant le sabbat.” Les chefs religieux sont incapables de réfuter un raisonnement aussi logique qui dénote tant de compassion, et ils gardent le silence.

      Tout aussi indigné que peiné de leur stupidité obstinée, Jésus promène son regard sur eux. Il dit alors à l’homme malade: “Tends ta main.” L’homme obéit, et sa main est guérie.

      Au lieu de se réjouir de cette guérison, les Pharisiens sortent et se mettent aussitôt à conspirer la mort de Jésus avec des partisans d’Hérode. Ces derniers forment un parti politique qui, semble-​t-​il, compte des Sadducéens. D’ordinaire, les Hérodiens et les Pharisiens sont franchement antagonistes, mais pour s’opposer à Jésus ils sont solidaires. Matthieu 12:9-14; Marc 3:1-6; Luc 6:6-11; Proverbes 12:10; Exode 20:8-10.

  • Jésus accomplit une prophétie d’Ésaïe
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Jésus accomplit une prophétie d’Ésaïe

      AYANT appris que les Pharisiens et des partisans d’Hérode projettent de le tuer, Jésus se retire vers la mer de Galilée avec ses disciples. Là, des foules nombreuses viennent à lui depuis toute la Palestine, et même d’au delà des frontières. Jésus guérit beaucoup de gens, si bien que tous ceux qui sont atteints de cruelles maladies se pressent pour le toucher.

      Devant cette si grande affluence, Jésus demande à ses disciples de toujours tenir un bateau à sa disposition. En s’éloignant du rivage, il peut empêcher les foules de le serrer. Il peut les enseigner depuis l’embarcation ou encore se diriger d’un endroit de la rive à un autre pour venir en aide aux gens qui s’y trouvent.

      Le disciple Matthieu fait remarquer que l’activité de Jésus réalise “ce qui avait été prononcé par l’entremise d’Ésaïe le prophète”. Puis il cite textuellement la prophétie que Jésus accomplit, savoir:

      “Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé, que mon âme a agréé! Je mettrai mon esprit sur lui, et il fera clairement comprendre aux nations ce qu’est la justice. Il ne fera point de querelles ni de cris, et nul n’entendra sa voix dans les grandes artères. Il n’écrasera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas la mèche de lin qui fume, jusqu’à ce qu’il envoie la justice avec succès. Oui, les nations espéreront en son nom.”

      Le serviteur bien-aimé que Dieu agrée, c’est évidemment Jésus. Il fait clairement comprendre ce qu’est la vraie justice, laquelle est obscurcie par les traditions des fausses religions. En effet, parce qu’ils font une application injuste de la Loi de Dieu, les Pharisiens ne viendraient même pas en aide à un malade le jour du sabbat! Aussi, faisant clairement comprendre ce qu’est la justice de Dieu, Jésus soulage ses auditeurs du poids des traditions injustes; c’est pourquoi les chefs religieux essaient de le tuer.

      ‘Il ne fera pas de querelles ni n’élèvera la voix de façon à être entendu dans les grandes artères.’ Que faut-​il comprendre par là? Eh bien, quand Jésus guérit des personnes, il ‘leur enjoint sévèrement de ne pas le manifester’. Il ne veut pas qu’on lui fasse une publicité tapageuse dans les rues ni que l’on s’empresse de répandre sur son compte des informations déformées.

      Par ailleurs, Jésus apporte son message réconfortant aux gens qui, figurément parlant, sont un roseau froissé, plié et foulé aux pieds. Ils ressemblent à une mèche de lin qui fume, dont la dernière étincelle de vie est presque éteinte. Jésus n’écrase pas le roseau froissé ni ne souffle la flamme vacillante du lin. Au contraire, avec tendresse, avec amour, il a l’art de redonner courage aux humbles. Jésus est vraiment celui en qui les nations peuvent espérer! Matthieu 12:15-21; Marc 3:7-12; Ésaïe 42:1-4.

  • Jésus choisit ses apôtres
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Jésus choisit ses apôtres

      CELA fait environ un an et demi que Jean le baptiseur a présenté Jésus comme l’Agneau de Dieu et que Jésus a commencé son ministère public. À cette époque-​là, André, Simon Pierre, Jean et peut-être Jacques (le frère de Jean), ainsi que Philippe et Nathanaël (aussi appelé Barthélemy), sont devenus ses premiers disciples. Depuis, de nombreux autres se sont joints à eux pour suivre le Christ.

      Jésus est maintenant prêt à choisir ses apôtres. Ils seront ses proches collaborateurs et recevront une formation spéciale. Mais avant de les choisir, Jésus s’en va dans la montagne et passe toute une nuit en prière, demandant sans doute à Dieu de lui accorder de la sagesse et Sa bénédiction. Le lendemain matin, il appelle tous ses disciples et en choisit 12. Toutefois, comme ceux-ci sont toujours les élèves de Jésus, on continue de les appeler disciples.

      Jésus choisit les six mentionnés plus haut qui ont été ses premiers disciples. Il prend également Matthieu, qu’il est allé chercher dans son bureau des impôts. Les cinq autres sont Judas (appelé Thaddée), Judas Iscariote, Simon le Cananite, Thomas et Jacques, fils d’Alphée. Ce Jacques est aussi appelé Jacques le Mineur, peut-être parce qu’il est plus petit ou plus jeune que l’autre apôtre qui porte le même nom.

      Ces 12 hommes fréquentent déjà Jésus depuis un certain temps, et Jésus les connaît bien. D’ailleurs, certains sont de sa parenté. Jacques et son frère Jean sont sans doute les cousins germains de Jésus. Il est probable qu’Alphée soit le frère de Joseph, le père adoptif de Jésus. Dans ce cas, l’apôtre Jacques, fils d’Alphée, serait également un cousin de Jésus.

      Jésus, bien sûr, se souvenait sans difficulté du nom de ses apôtres. Et vous, vous en souvenez-​vous? Rappelez-​vous simplement qu’il y a deux Simon, deux Jacques et deux Judas, que Simon a un frère qui s’appelle André, et que Jacques a un frère prénommé Jean. Ainsi, vous pouvez déjà retenir le nom de huit apôtres. Les quatre autres sont un collecteur d’impôts (Matthieu), un apôtre qui a plus tard douté (Thomas), un autre qui se trouvait sous un arbre quand Jésus l’a appelé (Nathanaël) et enfin l’ami de ce dernier, Philippe.

      Onze apôtres viennent de Galilée, comme Jésus. Nathanaël est de Cana. Philippe, Pierre et André sont originaires de Bethsaïda, mais Pierre et André ont plus tard habité Capernaüm où, semble-​t-​il, Matthieu vivait également. Jacques et Jean étaient des pêcheurs, et eux aussi résidaient probablement à Capernaüm ou dans ses environs. Judas Iscariote, qui plus tard livra Jésus, serait le seul apôtre originaire de Judée. Marc 3:13-19; Luc 6:12-16.

  • Le plus célèbre sermon jamais prononcé
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Chapitre 35

      Le plus célèbre sermon jamais prononcé

      LA SCÈNE est l’une des plus mémorables de l’histoire biblique: assis sur le versant d’une montagne, Jésus donne son célèbre sermon, le Sermon sur la montagne. Le lieu est proche de la mer de Galilée, probablement aux abords de Capernaüm. Après avoir passé toute la nuit en prière, Jésus vient de choisir 12 de ses disciples pour être apôtres. Puis, avec eux, il descend vers cet endroit tout plat de la montagne.

      À ce moment, se dira-​t-​on, Jésus doit être épuisé et veut sans doute dormir un peu. Mais des foules immenses sont venues, certaines de Judée et de Jérusalem, ayant parcouru entre 100 et 110 kilomètres. D’autres sont venues de Tyr et de Sidon, villes côtières du Nord. Elles sont là pour entendre Jésus et être guéries de leurs maladies. Il y a même des personnes qui sont harcelées par les démons, les anges méchants de Satan.

      Lorsque Jésus descend, les malades s’approchent de lui pour le toucher, et il les guérit tous. Ensuite, vraisemblablement Jésus grimpe vers un endroit plus élevé de la montagne. Là, il s’assoit et commence à enseigner les foules qui sont éparpillées à cet endroit tout plat, devant lui. Rendez-​vous compte! Maintenant, dans cet auditoire, pas même une personne ne souffre d’une infirmité grave.

      Les gens  sont avides d’entendre l’enseignant qui est capable d’accomplir ces miracles stupéfiants. Cependant, Jésus prononce son sermon avant tout au profit de ses disciples, qui font cercle probablement plus près de lui. Mais pour que nous puissions en profiter également, Matthieu et Luc l’ont tous deux mis par écrit.

      Le compte rendu du sermon laissé par Matthieu est environ quatre fois plus long que celui de Luc. En outre, certaines parties que rapporte Matthieu, Luc les rapporte aussi, mais en les situant à un autre moment du ministère de Jésus, ce que l’on remarque en comparant Matthieu 6:9-13 avec Luc 11:1-4, et Matthieu 6:25-34 avec Luc 12:22-31. Cela ne doit pourtant pas nous surprendre. À l’évidence, Jésus a enseigné les mêmes choses plus d’une fois, et Luc a préféré rapporter certains de ces enseignements dans un autre contexte.

      Ce qui fait la si grande valeur du sermon de Jésus, c’est non seulement la profondeur des pensées spirituelles qu’il contient, mais aussi la simplicité et la clarté avec lesquelles Jésus expose ces vérités. Il se sert de faits courants et parle de choses familières au peuple, de sorte que tous ceux qui veulent suivre les voies de Dieu pour une vie meilleure peuvent comprendre ses idées sans peine.

      Qui est vraiment heureux?

      Tout le monde désire être heureux. Jésus le sait bien, et il commence son Sermon sur la montagne en expliquant qui est vraiment heureux. On imagine facilement que cette introduction capte l’attention de son vaste auditoire. Pour beaucoup, néanmoins, ses premières paroles doivent sembler contradictoires.

      S’adressant à ses disciples, Jésus commence ainsi: “Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-​vous quand les hommes vous haïssent (...). Réjouissez-​vous en ce jour-​là et bondissez de joie, car voici que votre récompense est grande dans le ciel.”

      Telle est l’introduction du sermon de Jésus selon ce que rapporte Luc. Mais, d’après le récit de Matthieu, Jésus proclame également heureux ceux qui sont doux de caractère, les miséricordieux, ceux qui ont le cœur pur et les pacifiques. Ceux-là sont heureux, précise Jésus, parce qu’ils hériteront de la terre, qu’il leur sera fait miséricorde, qu’ils verront Dieu et qu’ils seront appelés fils de Dieu.

      Par être heureux, cependant, Jésus n’entend pas simplement être jovial ou gai, comme lorsqu’on s’amuse. Le véritable bonheur est plus profond: il emporte une idée de contentement, de satisfaction dans la vie.

      Ainsi, Jésus montre que ceux qui sont vraiment heureux sont les humains qui reconnaissent avoir des besoins spirituels, qui sont attristés par leur état de pécheurs et en viennent à connaître et à servir Dieu. Alors, même si on les hait ou qu’on les persécute parce qu’ils font la volonté divine, ils sont heureux, car ils savent qu’ils plaisent à Dieu et que celui-ci leur accordera la vie éternelle en récompense.

      Cependant, bien des auditeurs de Jésus, tout comme certaines personnes aujourd’hui, croient que ce sont la prospérité et les plaisirs qui font le bonheur. Sachant qu’il en va autrement, Jésus établit un contraste qui surprend sans aucun doute une grande partie de son auditoire:

      “Malheur à vous, les riches, car vous avez déjà votre pleine consolation. Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim. Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. Malheur, quand tous les hommes disent du bien de vous, car ce sont bien là les choses que leurs ancêtres faisaient aux faux prophètes.”

      Que veut dire Jésus? Pourquoi récolte-​t-​on le malheur à être riche, à rechercher les plaisirs avec insouciance ou à être acclamé par les hommes? C’est parce que lorsque quelqu’un possède et chérit ces choses, le service de Dieu, qui seul procure le véritable bonheur, est exclu de sa vie. En même temps, Jésus ne veut pas dire qu’il suffit d’être pauvre, affamé ou en deuil pour être heureux. Toutefois, souvent, les personnes ainsi défavorisées suivent les enseignements de Jésus, et en retour Dieu leur donne d’être vraiment heureuses.

      Ensuite, Jésus dit à l’adresse de ses disciples: “Vous êtes le sel de la terre.” Bien sûr, il ne veut pas dire qu’ils sont du sel au sens littéral. Le sel est un agent de conservation. Il s’en trouve un gros tas au temple de Jéhovah, près de l’autel, et les prêtres qui y officient s’en servent pour saler les offrandes.

      Les disciples de Jésus sont “le sel de la terre” en ce sens qu’ils ont une influence conservatrice sur les gens. Effectivement, le message qu’ils portent conservera en vie tous ceux qui agiront en conséquence. Il introduira dans leur vie des qualités comme la constance et la fidélité, et il les gardera de toute corruption spirituelle et morale.

      “Vous êtes la lumière du monde”, affirme Jésus à ses disciples. On ne met pas une lampe sous un panier, mais sur un porte-lampe; donc, dit Jésus, “pareillement, que votre lumière brille devant les hommes”. Ses disciples obéissent à cet ordre en donnant un témoignage public et en offrant de brillants exemples de conduite qui s’accorde avec les principes de la Bible.

      Des critères élevés pour ses disciples

      Les chefs religieux tiennent Jésus pour un transgresseur de la Loi de Dieu, et récemment ils ont même conspiré contre sa vie. C’est pourquoi, continuant son Sermon sur la montagne, Jésus explique: “Ne pensez pas que je sois venu détruire la Loi ou les Prophètes. Je suis venu, non pas pour détruire, mais pour accomplir.”

      Jésus a le plus grand respect pour la Loi de Dieu et il encourage ses auditeurs à éprouver le même respect. D’ailleurs, il dit: “Celui donc qui viole l’un de ces plus petits commandements et qui enseigne les humains dans ce sens, sera appelé ‘le plus petit’ pour ce qui est du royaume des cieux”, c’est-à-dire que cette personne n’entrera pas du tout dans le Royaume.

      Loin de mépriser la Loi, Jésus condamne même les dispositions d’esprit qui pourraient inciter quelqu’un à l’enfreindre. Après avoir rappelé que la Loi déclare: “Tu ne dois pas assassiner”, il ajoute: “Or moi je vous dis que quiconque continue d’être courroucé contre son frère en répondra au tribunal.”

      Puisqu’il est si grave de continuer d’être courroucé contre son compagnon, et que cela peut même conduire au meurtre, Jésus indique par une illustration jusqu’où l’on devrait aller pour faire régner la paix. Il ordonne: “Si donc tu apportes ton présent [sacrificiel] vers l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton présent devant l’autel et va-​t’en; fais d’abord la paix avec ton frère, et alors, quand tu seras revenu, offre ton présent.”

      Dirigeant l’attention de son auditoire vers le septième des Dix Commandements, Jésus poursuit par ces mots: “Vous avez entendu qu’il a été dit: ‘Tu ne commettras pas d’adultère.’” Cependant, Jésus condamne même le penchant entretenu pour l’adultère. “Moi je vous dis que quiconque continue à regarder une femme au point de la désirer, a déjà commis, dans son cœur, l’adultère avec elle.”

      Jésus ne parle pas ici uniquement d’une pensée immorale passagère; il parle de ‘continuer à regarder’. Celui qui continue ainsi à regarder une femme éveille en lui de puissants désirs qui, si l’occasion se présente, peuvent aboutir à l’adultère. Comment empêcher cela? Jésus illustre comment des mesures radicales peuvent se révéler nécessaires. Il dit: “Si donc ton œil droit te fait trébucher, arrache-​le et jette-​le loin de toi (...). Et si ta main droite te fait trébucher, coupe-​la et jette-​la loin de toi.”

      Quand il en va de sa propre vie, souvent l’on consent à sacrifier un membre malade de son corps. Toutefois, selon les paroles de Jésus, il est plus capital encore de ‘jeter loin de soi’ quoi que ce soit — même quelque chose d’aussi précieux qu’un œil ou une main — pour ne pas avoir de pensée ou d’action immorales. Autrement, nous dit Jésus, le coupable sera jeté dans la Géhenne (un lieu, près de Jérusalem, où l’on brûle les détritus), ce qui symbolise la destruction éternelle.

      Jésus indique également la façon d’agir avec ceux qui cherchent à nous nuire ou à nous offenser. Il donne le conseil suivant: “Ne vous opposez pas à celui qui est méchant; mais à celui qui te gifle sur la joue droite, présente-​lui aussi l’autre.” Jésus ne veut pas dire qu’en cas d’attaque on ne doit pas se défendre ou défendre sa famille. Une gifle n’est pas donnée pour blesser physiquement, mais plutôt pour insulter. Ce que Jésus veut dire, par conséquent, c’est que si quelqu’un essaie de provoquer une dispute ou une bagarre, que ce soit en donnant effectivement une gifle ou en prononçant des paroles insultantes, il serait mal de rendre la pareille.

      Après avoir rappelé la loi ordonnant d’aimer son prochain, Jésus offre ce conseil: “Or moi je vous dis: Continuez d’aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous persécutent.” Il donne à cela une excellente raison lorsqu’il ajoute: ‘Ainsi, vous vous montrerez fils de votre Père qui est dans les cieux, puisqu’il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons.’

      Jésus conclut cette partie de son sermon par cette exhortation: “Vous devez donc être parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” Jésus ne veut pas dire que nous pouvons être parfaits au sens absolu, mais qu’à l’imitation de Dieu, nous pouvons élargir notre amour même à nos ennemis. Le récit parallèle de Luc cite Jésus ainsi: “Continuez donc à vous rendre miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.”

      La prière et la confiance en Dieu

      Jésus poursuit son sermon en condamnant l’hypocrisie des hommes qui font étalage de leur prétendue piété. ‘Quand tu fais des dons, dit-​il, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites.’

      “Et quand vous priez, continue-​t-​il, vous ne devez pas être comme les hypocrites; car ils aiment prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des grandes artères, pour être vus des hommes.” Voici plutôt la conduite à avoir: “Quand tu pries, entre dans ta chambre particulière, et, après avoir fermé la porte, prie ton Père qui est dans le secret.” Jésus ne condamne pas les prières publiques, puisque lui-​même en a prononcé. Ce qu’il dénonce, ce sont les prières dites dans le but d’impressionner les auditeurs et de s’attirer leurs compliments admiratifs.

      Jésus donne ensuite ce conseil: “Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les gens des nations.” Il ne veut pas dire que la répétition est mauvaise en soi. En une certaine occasion, il a personnellement utilisé “la même parole” à plusieurs reprises dans ses prières. Mais ce qu’il désapprouve, c’est le ‘rabâchage’ de phrases apprises par cœur, ce que font ceux qui égrènent des chapelets en répétant machinalement leurs prières.

      Pour aider ses auditeurs à prier, Jésus leur propose un modèle de prière qui contient sept demandes. Les trois premières, comme il se doit, accordent de la considération à la souveraineté de Dieu et à ses desseins. Il s’agit de requêtes pour que le nom de Dieu soit sanctifié, que son Royaume vienne et que sa volonté se fasse. Les quatre autres sont des requêtes d’ordre personnel: pour recevoir la nourriture quotidienne, obtenir le pardon des péchés, ne pas être tenté au delà de ce que l’on peut supporter et être délivré du méchant.

      Puis Jésus parle du piège qui consiste à attribuer une valeur excessive aux biens matériels. Il lance cette exhortation: “Cessez de vous amasser des trésors sur la terre, où la mite et la rouille rongent, et où les voleurs percent et dérobent.” Non seulement de tels trésors sont périssables, mais aux yeux de Dieu ils n’ajoutent aucun mérite.

      C’est pourquoi Jésus déclare: “Amassez-​vous plutôt des trésors dans le ciel.” On y parvient en donnant la priorité dans sa vie au Royaume de Dieu. Personne ne peut nous enlever le mérite ainsi gagné devant Dieu, ni la magnifique récompense que ce mérite procure. Jésus ajoute: “Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.”

      Parlant encore du piège du matérialisme, Jésus donne cette illustration: “La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est simple, tout ton corps sera lumineux; mais si ton œil est méchant, tout ton corps sera enténébré.” L’œil qui fonctionne convenablement est pour le corps comme une lampe allumée dans un lieu sombre. Mais, pour voir correctement, l’œil doit être simple, c’est-à-dire qu’il doit se fixer sur une seule chose. Si l’œil voit trouble, on a une mauvaise appréciation des choses, on fait passer les objectifs matérialistes avant le service de Dieu, en conséquence de quoi tout le “corps” est enténébré.

      Jésus conclut magistralement ce sujet sur une puissante illustration: “Personne ne peut servir deux maîtres comme un esclave; ou bien, en effet, il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse comme des esclaves.”

      Après avoir énoncé ces conseils, Jésus certifie à ses auditeurs qu’ils n’ont aucune raison de s’inquiéter de leurs besoins matériels s’ils accordent la priorité au service de Dieu. “Observez attentivement les oiseaux du ciel, dit-​il, car ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne recueillent dans des magasins; cependant votre Père céleste les nourrit.” Et il pose cette question: “Ne valez-​vous pas plus qu’eux?”

      Puis Jésus se sert des lis des champs pour faire remarquer que “pas même Salomon, dans toute sa gloire, n’a été vêtu comme l’un d’eux. Si donc, continue-​t-​il, Dieu habille ainsi la végétation des champs, (...) ne vous habillera-​t-​il pas à plus forte raison, gens de peu de foi”? Sur quoi il conclut: “Ne vous inquiétez pas, en disant: ‘Qu’allons-​nous manger?’ ou: ‘Qu’allons-​nous boire?’ ou: ‘De quoi allons-​nous nous vêtir?’ (...) Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutées.”

      Le chemin de la vie

      Le chemin de la vie est celui de l’adhésion aux enseignements de Jésus, ce qui n’est pas facile. Les Pharisiens, par exemple, ont tendance à juger durement leurs semblables, et il est probable que de nombreuses personnes les imitent. C’est pourquoi, dans la suite de son Sermon sur la montagne, Jésus lance cette mise en garde: “Cessez de juger, afin que vous ne soyez pas jugés; car on vous jugera avec le jugement dont vous jugez.”

      Il est dangereux de prendre modèle sur les Pharisiens trop critiques. D’après le récit de Luc, Jésus illustre ce danger par ces mots: “Est-​ce qu’un aveugle peut guider un aveugle? Ne tomberont-​ils pas tous deux dans une fosse?”

      C’est une grave offense que d’être trop critique à l’égard des autres, que ce soit en les harcelant ou en grossissant leurs fautes. Jésus soulève donc cette question: “Comment peux-​tu dire à ton frère: ‘Laisse-​moi retirer la paille de ton œil’, quand, voici, il y a une poutre dans ton œil à toi? Hypocrite! retire d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour retirer la paille de l’œil de ton frère.”

      Cela ne veut pas dire que ses disciples doivent agir sans discernement avec les autres personnes, car il déclare: “Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les porcs.” Les vérités de la Parole de Dieu sont saintes. Elles sont comparables à des perles. Or, si des individus, semblables à des chiens ou à des porcs, ne reconnaissent pas la valeur de ces précieuses vérités, les disciples de Jésus doivent les laisser et chercher ailleurs des gens plus réceptifs.

      Bien que Jésus ait déjà parlé de la prière dans son Sermon sur la montagne, il souligne à présent la nécessité de persévérer dans la prière. “Continuez à demander, recommande-​t-​il avec insistance, et l’on vous donnera.” Pour montrer que Dieu est disposé à répondre aux prières, Jésus tient ce raisonnement: “Quel est l’homme d’entre vous à qui son fils demande du pain — est-​ce qu’il lui remettra une pierre? (...) Si donc vous, bien que vous soyez méchants, vous savez donner à vos enfants des dons qui sont bons, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-​t-​il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent!”

      Puis Jésus énonce une sentence qui est devenue une célèbre règle de conduite, qu’on appelle la Règle d’or. Il dit: “Donc, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez, vous aussi, le faire de même pour eux.” Vivre en accord avec cette règle, c’est agir de façon concrète en faisant du bien aux autres, en les traitant comme on aimerait être traité.

      La directive suivante de Jésus révèle que le chemin de la vie n’est pas facile à suivre: “Entrez par la porte étroite; car large et spacieuse est la route qui mène à la destruction, et nombreux sont ceux qui entrent par elle; mais étroite est la porte et resserrée la route qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui la trouvent.”

      Le risque est grand d’être trompé. Jésus donne donc cet avertissement: “Soyez sur vos gardes avec les faux prophètes qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces.” De même que l’on peut reconnaître les bons arbres et les mauvais à leurs fruits, fait remarquer Jésus, de même on peut reconnaître les faux prophètes à leur conduite et à leurs enseignements.

      Poursuivant son discours, Jésus explique que ce n’est pas uniquement par ce qu’il dit que quelqu’un se montre son disciple, mais par ce qu’il fait. Certains ont beau prétendre avoir Jésus pour Seigneur, s’ils ne font pas la volonté de son Père, “à eux, dit le Christ, je confesserai (...): Je ne vous ai jamais connus! Éloignez-​vous de moi, vous qui agissez en hommes qui méprisent la loi”.

      Finalement, Jésus prononce la mémorable conclusion de son sermon. Il déclare: “Quiconque (...) entend mes paroles et les met en pratique sera comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur la masse rocheuse. Et la pluie est tombée à torrents, et les inondations sont venues, et les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle ne s’est pas effondrée, car elle avait été fondée sur la masse rocheuse.”

      À l’inverse, précise Jésus, “quiconque entend mes paroles et ne les met pas en pratique sera comparé à un homme stupide qui a bâti sa maison sur le sable. Et la pluie est tombée à torrents, et les inondations sont venues, et les vents ont soufflé et ont heurté contre cette maison, et elle s’est effondrée; et grand a été son écroulement”.

      Quand Jésus a terminé son sermon, les foules restent ébahies de sa manière d’enseigner, car il les enseigne en personne qui a autorité, et non pas comme leurs chefs religieux.

  • La grande foi d’un officier
    Le plus grand homme de tous les temps
    • La grande foi d’un officier

      LORSQUE Jésus prononce son Sermon sur la montagne, il a déjà accompli à peu près la moitié de son ministère. Cela signifie qu’il ne lui reste environ qu’un an et neuf mois pour achever son œuvre sur la terre.

      Jésus entre maintenant dans la ville de Capernaüm, autour de laquelle il a organisé son activité. C’est alors que des anciens d’entre les Juifs viennent lui présenter une requête. Ils sont envoyés par un officier de l’armée romaine, un Gentil, c’est-à-dire un homme d’une autre race que les Juifs.

      Cet homme a un serviteur qui lui est cher et qui est sur le point de mourir d’une grave maladie; il désire que Jésus le guérisse. Les Juifs supplient instamment Jésus en faveur de l’officier. “Il mérite que tu lui accordes cela, disent-​ils, car il aime notre nation et c’est lui qui nous a bâti la synagogue.”

      Jésus les suit sans hésiter. Cependant, alors qu’ils sont presque arrivés, l’officier envoie des amis transmettre ce message: “Seigneur, ne te tourmente pas, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas jugé digne de venir à toi.”

      Quelle humilité de la part d’un officier qui a l’habitude de donner des ordres! Mais il est probable qu’il pense aussi à Jésus, parce qu’il connaît la coutume qui défend aux Juifs d’avoir des rapports avec les non-Juifs. Même Pierre déclara: “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher.”

      Voulant peut-être éviter à Jésus de passer outre à cette coutume et d’en subir les conséquences, l’officier a envoyé ses amis lui demander: “Donne l’ordre, et que mon serviteur soit guéri! Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité d’autrui, ayant sous moi des soldats, et je dis à l’un: ‘Va!’ et il va, et à un autre: ‘Viens!’ et il vient, et à mon esclave: ‘Fais ceci!’ et il le fait.”

      Eh bien, quand Jésus entend cela, il est fort surpris. “Je vous le dis en vérité, déclare-​t-​il, chez personne en Israël je n’ai trouvé une foi aussi grande.” Après avoir guéri le serviteur de l’officier, Jésus profite de l’occasion pour révéler que les non-Juifs qui ont la foi se verront octroyer des bénédictions que les Juifs sans foi rejettent.

      “Beaucoup, dit Jésus, viendront des régions de l’orient et des régions de l’occident et s’étendront à table avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux; tandis que les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors. C’est là que seront leurs pleurs et leurs grincements de dents.”

      “Les fils du royaume (...) jetés dans les ténèbres du dehors” sont les Juifs selon la chair qui n’acceptent pas l’offre, faite d’abord à eux, de régner avec Christ. Abraham, Isaac et Jacob représentent la structure du Royaume de Dieu. Jésus annonce donc que les Gentils seront accueillis pour ainsi dire à la table céleste, “dans le royaume des cieux”. Luc 7:1-10; Matthieu 8:5-13; Actes 10:28.

  • Jésus console une veuve de son affliction
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Jésus console une veuve de son affliction

      PEU après avoir guéri le serviteur de l’officier romain, Jésus se rend à Naïn, qui se trouve à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Capernaüm. Il est suivi de ses disciples et d’une grosse foule. Probablement vers le soir, ils arrivent aux abords de la ville; là, ils rencontrent un cortège funèbre. On porte le corps d’un jeune homme hors de la ville pour l’ensevelir.

      La mère du défunt est dans une situation particulièrement tragique, car elle est veuve et c’est là son unique enfant. À la mort de son mari, elle a pu se réconforter en se disant qu’il lui restait son fils. Tous ses espoirs, ses désirs et ses ambitions, elle les avait mis dans l’avenir de ce dernier. Mais désormais elle n’a plus personne en qui se consoler. C’est une femme écrasée par le chagrin que les gens de la ville accompagnent à la sépulture.

      Dès que Jésus aperçoit cette femme, il a le cœur ému par sa profonde tristesse. Avec tendresse, mais aussi avec une fermeté qui inspire confiance, il lui dit: “Cesse de pleurer.” Son attitude et sa façon d’agir attirent l’attention de la foule, si bien que les porteurs s’immobilisent lorsqu’il atteint et touche la civière sur laquelle gît le corps. Tous se demandent certainement ce qu’il va faire.

      Certes, ceux qui font route avec Jésus l’ont déjà vu guérir miraculeusement de nombreux malades. Il semble toutefois qu’ils ne l’aient jamais vu relever quelqu’un d’entre les morts. Est-​il capable de faire une chose pareille? S’adressant à la dépouille du jeune homme, Jésus ordonne: “Jeune homme, je te le dis, lève-​toi!” Et le jeune homme, à l’instant, se met sur son séant! Il commence à parler, et Jésus le donne à sa mère.

      Se rendant compte que le jeune homme est vraiment vivant, certains s’exclament: “Un grand prophète a été suscité parmi nous.” D’autres déclarent: “Dieu a tourné son attention vers son peuple.” La nouvelle de cet acte stupéfiant gagne rapidement toute la Judée et tout le pays d’alentour.

      Jean le baptiseur, toujours en prison, veut en savoir plus sur les œuvres que Jésus est capable d’accomplir. Les disciples de Jean lui racontent ces miracles. Comment réagit-​il? Luc 7:11-18.

  • Jean a-t-il manqué de foi?
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    • Jean a-​t-​il manqué de foi?

      JEAN le baptiseur, qui se trouve en prison depuis un an maintenant, apprend que Jésus a ressuscité le fils d’une veuve à Naïn. Mais il veut connaître directement de Jésus la signification de ce miracle; c’est pourquoi il envoie deux de ses disciples lui demander: “Es-​tu Celui qui vient, ou devons-​nous en attendre un autre?”

      La question peut sembler bizarre, d’autant plus que, presque deux années auparavant, Jean a vu l’esprit de Dieu descendre sur Jésus qu’il baptisait et a entendu la voix de Dieu l’approuver. De sa question certains déduisent peut-être que sa foi s’est affaiblie. Or, il n’en est rien. Jésus ne dirait pas tant de bien de Jean, comme il va le faire en cette circonstance, si celui-ci s’était mis à douter. Alors pourquoi Jean pose-​t-​il cette question?

      Peut-être veut-​il simplement que Jésus confirme qu’il est le Messie. Voilà qui serait très réconfortant pour lui, qui languit en prison. Mais il semble qu’il ait d’autres raisons de poser cette question. Manifestement, il désire savoir si un autre doit venir, un successeur en quelque sorte, qui achèvera d’accomplir toutes les prédictions que le Messie est censé réaliser.

      Selon les prophéties de la Bible, que Jean connaît, l’Oint de Dieu doit être un roi, un libérateur. Pourtant, Jean est toujours retenu prisonnier, des mois après le baptême de Jésus. À l’évidence donc, ce que Jean demande à Jésus, c’est: ‘Es-​tu réellement celui qui va établir le Royaume de Dieu dans une manifestation de puissance, ou nous faut-​il attendre quelqu’un d’autre, un successeur, qui accomplira toutes les merveilleuses prophéties relatives à la gloire du Messie?’

      Au lieu de répondre aux disciples de Jean: ‘Bien sûr que je suis celui qui doit venir!’, Jésus en fait sur l’heure une démonstration remarquable en guérissant beaucoup de gens de toutes sortes de maladies. Puis il commande aux disciples: “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles reçoivent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont relevés, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.”

      En d’autres termes, la question de Jean peut contenir l’espoir que Jésus fasse davantage que ce qu’il fait et, peut-être, libère Jean lui-​même. Toutefois, Jésus dit à Jean de ne pas attendre plus que les miracles qu’il accomplit.

      Quand les disciples de Jean s’en vont, Jésus se tourne vers les foules et leur déclare que Jean est le “messager” de Jéhovah annoncé en Malachie 3:1, et qu’il est également le prophète Élie annoncé en Malachie 4:5, 6. Il fait ainsi l’éloge de Jean, le mettant sur un pied d’égalité avec les prophètes qui ont vécu avant lui, témoin ses paroles: “En vérité je vous le dis: Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a pas été suscité de plus grand que Jean le Baptiste; mais celui qui est un petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Mais depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à maintenant, le royaume des cieux est ce vers quoi des hommes avancent avec énergie.”

      Jésus montre ici que Jean ne sera pas dans le Royaume céleste, puisque quelqu’un qui est un petit dans le Royaume est plus grand que lui. Jean a préparé le chemin à Jésus, mais il mourra avant que Christ ne scelle avec ses disciples l’alliance, ou accord, pour qu’ils règnent avec lui dans son Royaume. C’est la raison pour laquelle Jésus affirme que Jean ne sera pas dans le Royaume céleste. Il sera plutôt un sujet terrestre du Royaume de Dieu. Luc 7:18-30; Matthieu 11:2-15.

  • Les humbles et les orgueilleux
    Le plus grand homme de tous les temps
    • Les humbles et les orgueilleux

      APRÈS avoir parlé des qualités de Jean le baptiseur, Jésus s’en prend aux gens orgueilleux et inconstants qui l’entourent. “Cette génération, dit-​il, (...) est semblable à de petits enfants qui, assis sur les places de marché, crient à leurs camarades de jeux en disant: ‘Nous vous avons joué de la flûte, mais vous n’avez pas dansé; nous nous sommes lamentés, mais vous ne vous êtes pas frappé la poitrine de chagrin.’”

      Que veut dire Jésus? Il s’explique: “Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, toutefois l’on dit: ‘Il a un démon’; le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et l’on dit cependant: ‘Voici, un homme qui est un glouton et un buveur de vin, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.’”

      Il est impossible de satisfaire les gens. Rien ne leur convient. Jean a mené la vie austère d’un naziréen, une vie de renoncement, et s’est conformé à la déclaration de l’ange d’après laquelle ‘il ne devrait boire ni vin ni liqueur forte’. Pourtant, le peuple dit qu’il a un démon. D’un autre côté, Jésus vit comme les autres hommes, ne pratiquant pas l’austérité, et on l’accuse de faire des excès.

      Que les gens sont difficiles à contenter! Ils sont comme des enfants dont certains refusent de danser lorsque leurs camarades jouent de la flûte, ou d’avoir du chagrin lorsque ceux-ci se lamentent. Néanmoins, dit Jésus, “la sagesse est apparue juste de par ses œuvres”. En effet, les faits — les œuvres — montrent clairement que les accusations portées aussi bien contre Jean que contre Jésus sont fausses.

      Jésus poursuit en isolant trois villes qu’il invective: Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm, où il a accompli la plupart de ses œuvres de puissance. Comme il le dit, s’il avait accompli ses œuvres à Tyr et à Sidon, ces villes phéniciennes se seraient repenties sous le sac et la cendre. Condamnant Capernaüm, où selon toute apparence il a élu domicile pour la durée de son ministère, Jésus déclare: “Au Jour du Jugement, ce sera plus supportable pour le pays de Sodome que pour toi.”

      Ensuite, Jésus loue publiquement son Père céleste. Il est poussé à le faire parce que Dieu cache les précieuses vérités spirituelles aux sages et aux intellectuels, mais révèle ces choses merveilleuses aux humbles, aux tout-petits pour ainsi dire.

      Finalement, Jésus lance cette invitation engageante: “Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge est légère.”

      Quel réconfort Jésus offre-​t-​il? Il libère les gens de l’esclavage des traditions dont les chefs religieux les accablent, telles que les prescriptions astreignantes sur le sabbat. Il montre aussi la façon de trouver le soulagement à ceux qui plient sous le poids écrasant de la domination exercée par les autorités politiques, ainsi qu’à ceux qui ressentent le poids de leurs péchés à cause d’une conscience tourmentée. Il révèle à ceux qui sont affligés de la sorte comment leurs péchés peuvent être pardonnés et comment ils peuvent nouer des relations précieuses avec Dieu.

      Le joug très doux que Jésus propose consiste à nous vouer entièrement à Jéhovah pour le servir, lui qui est un Père compatissant et miséricordieux. Quant à la charge légère que Jésus propose à ceux qui viennent à lui, c’est l’obéissance aux préceptes de vie que Dieu a donnés, lesquels sont Ses commandements consignés dans la Bible. Et il n’est pas du tout pesant d’obéir à ces commandements. Matthieu 11:16-30; Luc 1:15; 7:31-35; 1 Jean 5:3.

  • Une leçon de miséricorde
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    • Une leçon de miséricorde

      JÉSUS est peut-être encore à Naïn, où il vient de ressusciter le fils d’une veuve, à moins qu’il ne se soit rendu dans quelque ville voisine. Un Pharisien nommé Simon désire voir de plus près celui qui accomplit des œuvres si prodigieuses. Il invite donc Jésus à partager un repas avec lui.

      Estimant que la circonstance est une occasion de pouvoir accomplir son ministère en faveur de ceux qu’il rencontrera, Jésus accepte l’invitation, tout comme il a accepté celles de collecteurs d’impôts et de pécheurs. Cependant, à son entrée dans la maison de Simon, il n’est pas reçu avec les égards que l’on réserve d’ordinaire aux invités.

      Quand, chaussé de sandales, on vient d’effectuer une longue marche sur des routes poussiéreuses, on a les pieds échauffés et sales; aussi est-​ce pour un hôte un geste coutumier d’hospitalité que de laver à l’eau fraîche les pieds de ses invités. Et pourtant, à l’arrivée de Jésus, personne ne lui lave les pieds. Personne non plus ne vient lui donner un baiser de bienvenue, politesse élémentaire. Enfin, personne ne lui enduit les cheveux de la traditionnelle huile d’hospitalité.

      Au cours du repas, alors que les convives sont étendus à table, une femme qui n’a pas été invitée entre tranquillement dans la salle. Elle est connue dans la ville pour mener une vie impure. Sans doute a-​t-​elle écouté les enseignements de Jésus, entre autres lorsqu’il a invité ‘tous ceux qui sont chargés à venir à lui pour qu’il les réconforte’. Profondément émue par ce qu’elle a vu et entendu, cette femme a donc cherché Jésus jusqu’ici.

      Elle passe derrière Jésus qui est étendu à table et s’agenouille à ses pieds. Comme elle les mouille de ses larmes, elle les essuie avec ses cheveux. Puis elle verse dessus un flacon d’huile parfumée tout en les embrassant tendrement. Mais Simon jette sur la scène un regard désapprobateur. Il se dit: “Cet homme, s’il était prophète, saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, que c’est une pécheresse.”

      Lisant dans sa pensée, Jésus s’adresse à lui en ces termes: “Simon, j’ai quelque chose à te dire.”

      “Enseignant, parle!” répond Simon.

      “Deux hommes étaient débiteurs d’un certain prêteur; l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi rendre, il fit gracieusement remise à tous deux. Lequel des deux l’aimera donc le plus?”

      Prenant probablement un air détaché, Simon répond à cette question qui lui semble hors de propos: “Je suppose que c’est celui à qui il a gracieusement remis le plus.”

      “Tu as jugé correctement”, approuve Jésus. Puis, se tournant vers la femme, il dit encore à Simon: “Tu vois cette femme? Je suis entré dans ta maison; tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds. Mais cette femme a arrosé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser; mais cette femme, depuis l’heure où je suis entré, n’a pas cessé d’embrasser tendrement mes pieds. Tu n’as pas enduit ma tête avec de l’huile; mais cette femme a enduit mes pieds avec de l’huile parfumée.”

      La femme a ainsi donné la preuve qu’elle regrettait sincèrement son passé impur. Jésus conclut donc par ces mots: “C’est pourquoi, je te le dis, ses péchés, bien qu’ils soient nombreux, sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé; mais celui à qui on pardonne peu aime peu.”

      Jésus n’excuse ni ne tolère en aucun cas l’impureté. Par contre, cet incident révèle qu’il est compréhensif et compatissant envers les gens qui ont commis des fautes dans leur vie, mais qui démontrent qu’ils s’en repentent et de ce fait viennent à lui pour être soulagés. Apportant un vrai réconfort à la femme, Jésus dit: “Tes péchés sont pardonnés. (...) Ta foi t’a sauvée; va en paix.” Luc 7:36-50; Matthieu 11:28-30.

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