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« L’amour qu’a le Christ nous oblige »« Viens, suis-moi »
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TROISIÈME PARTIE
« L’amour qu’a le Christ nous oblige »
Qu’est-ce qui nous pousse à suivre Jésus ? L’apôtre Paul répond : « L’amour qu’a le Christ nous oblige » (2 Corinthiens 5:14). Dans cette troisième partie, nous allons considérer l’amour que Jésus a pour Jéhovah, pour les humains en général et pour chacun de nous en particulier. Une telle étude ne laisse pas indifférent. Elle touche le cœur et « oblige » à agir, à suivre toujours mieux l’exemple de notre Maître.
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« J’aime le Père »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE TREIZE
« J’aime le Père »
1-2. Qu’a rapporté l’apôtre Jean à propos de la dernière soirée que Jésus a passée avec ses apôtres ?
LE VIEIL homme, l’esprit bouillonnant de souvenirs, trempe sa plume dans l’encre. Il s’appelle Jean, il a près de 100 ans, et il est le dernier survivant des apôtres de Jésus Christ. Ses pensées le ramènent quelque 70 ans en arrière à une soirée mémorable, la dernière que lui et les autres apôtres ont passée avec Jésus. L’esprit saint de Dieu permet à Jean de se rappeler l’évènement et de le consigner avec précision.
2 Ce soir-là, Jésus a parlé clairement de l’imminence de sa mort. Il a également expliqué pourquoi il allait se soumettre à cette fin atroce, raison que Jean est le seul à avoir rapportée : « Afin que le monde sache que j’aime le Père, je fais exactement ce que le Père m’ordonne de faire. Levez-vous, partons d’ici » (Jean 14:31).
3. Comment Jésus exprimait-il l’amour qu’il avait pour son Père ?
3 « J’aime le Père. » Rien ne lui importait davantage. Non qu’il ait répété ces mots à tout propos ; en fait, Jean 14:31 est le seul verset où Jésus formule aussi explicitement son amour pour son Père. Mais il vivait ces paroles. Son amour pour le Père transparaissait dans chacun de ses actes. Son courage, son obéissance, son endurance en étaient autant de manifestations. Cet amour motivait son ministère tout entier.
4-5. Quelle forme d’amour la Bible encourage-t-elle à manifester, et que peut-on dire sur l’amour de Jésus pour Jéhovah ?
4 De nos jours, l’amour passe parfois pour de la mièvrerie, peut-être parce qu’on l’associe aux poèmes et aux chansons d’amour, ou au côté frivole de l’amour sentimental. La Bible parle de l’amour sentimental — avec plus de dignité toutefois que ne le font la plupart de nos contemporains (Proverbes 5:15-21). Mais elle parle beaucoup plus d’une autre forme d’amour, un amour qui ne s’apparente pas à la passion ou à une émotion fugitive, et qui n’a rien non plus d’une froide philosophie purement intellectuelle. Cet amour-là fait intervenir à la fois le cœur et l’esprit. Il vient du plus profond de soi, obéit à des principes élevés et s’exprime par des actions constructives. Il est tout sauf frivole. « L’amour ne disparaît jamais », affirme la Parole de Dieu (1 Corinthiens 13:8).
5 Aucun humain n’a aimé Jéhovah autant que Jésus. Aucun ne l’a égalé dans l’obéissance à ce qu’il a lui-même désigné comme le plus grand des commandements divins, à savoir : « Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » (Marc 12:30). Comment Jésus a-t-il conçu cet amour ? Comment l’a-t-il gardé fort pendant sa vie sur terre ? Et comment pouvons-nous l’imiter ?
Le lien d’amour le plus ancien et le plus fort
6-7. Comment savons-nous que la sagesse décrite en Proverbes 8:22-31 désigne le Fils de Dieu, et non pas simplement la qualité elle-même ?
6 Vous est-il déjà arrivé de travailler à une tâche avec un ami et de constater que cette collaboration avait encore resserré vos liens ? Vous avez alors une idée de la façon dont l’amour s’est développé entre Jéhovah et son Fils unique. Nous avons déjà cité plusieurs fois Proverbes 8:30. Examinons-le à présent dans son contexte. Les versets 22 à 31 décrivent la sagesse personnifiée. Comment savons-nous qu’ils s’appliquent au Fils de Dieu ?
7 Au verset 22, la sagesse déclare : « Jéhovah m’a produite comme le commencement de son action, la plus ancienne de ses œuvres d’autrefois. » Il ne peut pas être question ici simplement de la sagesse, car cette qualité n’a pas été « produite ». Comment, en effet, pourrait-elle avoir eu un commencement, puisque Jéhovah a toujours existé et qu’il a toujours été sage ? (Psaume 90:2). Le Fils de Dieu, en revanche, est « le premier-né de toute création ». Il a été produit, créé ; il est la plus ancienne de toutes les œuvres de Jéhovah (Colossiens 1:15). Conformément à ce que dit ce passage des Proverbes, il est venu à l’existence avant la terre et les cieux. Il était alors la Parole, le Porte-parole de Dieu, et donc l’expression parfaite de la sagesse divine (Jean 1:1).
8. À quoi le Fils a-t-il été occupé pendant son existence préhumaine, et à quoi pourrions-nous penser lorsque nous admirons la nature ?
8 À quoi le Fils a-t-il été occupé pendant la période incommensurable qui a précédé sa venue sur terre ? Le verset 30 nous apprend qu’il était près de Dieu comme « un habile ouvrier ». Qu’est-ce que cela signifie ? Colossiens 1:16 explique : « C’est par son moyen que toutes les autres choses ont été créées dans le ciel et sur la terre […]. Toutes les autres choses ont été créées par son intermédiaire et pour lui. » Jéhovah, le Créateur, a donc employé son Fils, l’habile Ouvrier, à faire venir à l’existence tout le reste de la création : le monde des esprits, l’immense univers, la terre avec sa faune et sa flore d’une prodigieuse diversité, et pour finir — summum de la création terrestre — les humains. Sous certains aspects, cette coopération entre le Père et le Fils est comparable à celle d’un architecte avec un entrepreneur, le second s’appliquant à réaliser les idées ingénieuses du premier. Quand nous nous extasions devant un phénomène de la nature, c’est au grand Architecte que nous rendons hommage (Psaume 19:1). Mais nous pouvons aussi penser à cette longue et heureuse collaboration entre le Créateur et son « habile ouvrier ».
9-10. a) Qu’est-ce qui a renforcé l’attachement mutuel entre Jéhovah et son Fils ? b) Qu’est-ce qui peut renforcer le lien qui vous unit à votre Père céleste ?
9 Deux humains imparfaits qui travaillent en étroite collaboration peuvent avoir du mal à bien s’entendre continuellement. Il n’en a pas été ainsi entre Jéhovah et son Fils. Bien qu’ayant travaillé pendant une période infiniment longue avec son Père, le Fils déclare : « Je me réjouissais tout le temps devant lui » (Proverbes 8:30). Il se délectait de sa compagnie, et c’était réciproque. S’imprégnant tout naturellement de ses qualités, il lui ressemblait de plus en plus. Comment s’étonner que le lien qui les unissait soit devenu si solide ? Il s’agit bien du lien d’amour le plus ancien et le plus fort qui existe dans tout l’univers.
10 Mais en quoi cela nous concerne-t-il ? Peut-être jugez-vous impensable d’entretenir un jour une telle relation avec Jéhovah. Il est vrai qu’aucun de nous n’occupe la position élevée du Fils. Il n’empêche qu’une magnifique possibilité nous est offerte. N’est-ce pas à force de travailler avec son Père que Jésus est devenu si proche de lui ? Or Jéhovah nous propose d’être ses « collaborateurs » (1 Corinthiens 3:9). Ne l’oublions pas : lorsque nous imitons Jésus dans le ministère, nous collaborons avec Dieu ! Nous renforçons donc ainsi le lien d’amour qui nous unit à lui. Pourrions-nous rêver d’un honneur plus insigne ?
Comment Jésus a gardé fort son amour pour Jéhovah
11-13. a) Pourquoi est-il approprié de considérer notre amour comme quelque chose de vivant, et comment Jésus adolescent a-t-il gardé un amour fort pour Jéhovah ? b) Comment le Fils de Dieu a-t-il montré sa volonté d’être enseigné par Jéhovah, aussi bien au ciel qu’une fois adulte sur la terre ?
11 Sous plus d’un rapport, il est approprié de considérer notre amour comme quelque chose de vivant. À l’image d’une belle plante d’appartement, l’amour a besoin d’être nourri et soigné pour se développer et s’épanouir. Négligé, non alimenté, il s’étiole et meurt. Jésus n’a pas considéré son amour pour Jéhovah comme acquis. Il l’a gardé fort et vivace tout au long de sa vie sur terre. Voyons comment.
12 Revenons sur l’épisode où Jésus adolescent s’est exprimé avec hardiesse dans le temple de Jérusalem. Rappelez-vous ce qu’il a dit à ses parents qui s’étaient inquiétés : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Luc 2:49). Tout porte à croire qu’à ce moment-là Jésus n’avait pas encore le souvenir de son existence préhumaine. Pourtant, il aimait déjà intensément son Père, Jéhovah. Il savait que l’amour pour Dieu trouve son expression naturelle dans le culte. Aucun endroit sur terre ne l’attirait donc autant que la maison de son Père, le centre du culte pur. Il aspirait constamment à y aller et avait du mal à en partir. Qui plus est, il n’était pas là en simple spectateur. Il avait le vif désir d’en apprendre sur Jéhovah et de parler de ce qu’il connaissait. Ces sentiments ne lui sont pas venus brusquement à 12 ans, ni ne l’ont quitté juste après.
13 Lors de son existence préhumaine, le Fils avait reçu l’enseignement de son Père avec beaucoup d’enthousiasme. Une prophétie consignée en Isaïe 50:4-6 révèle qu’il a été spécifiquement formé à son rôle de Messie. Même si cela signifiait se préparer à certaines épreuves, il était avide d’apprendre. Sur terre, une fois adulte, c’est avec le même empressement qu’il se rendait à la maison de son Père pour l’adorer et être enseigné d’une manière conforme à sa volonté. La Bible témoigne qu’il fréquentait assidûment le Temple et la synagogue (Luc 4:16 ; 19:47). Si nous voulons que notre amour pour Jéhovah reste fort et vivace, nous devons, de même, être assidus aux réunions chrétiennes, où nous l’adorons, apprenons à mieux le connaître et augmentons notre gratitude envers lui.
« Il monta dans la montagne tout seul, pour prier. »
14-15. a) Pourquoi Jésus s’isolait-il parfois ? b) Qu’est-ce qui dénote l’intimité et le respect dans les prières de Jésus ?
14 Jésus a également gardé un amour fort pour Jéhovah en priant beaucoup. Il est frappant de constater que, tout en étant amical et sociable, il aimait la solitude. Luc 5:16 déclare : « Il allait souvent dans des endroits déserts pour prier. » Et Matthieu 14:23 : « Après avoir renvoyé la foule, il monta dans la montagne tout seul, pour prier. À la tombée de la nuit, il était là, seul. » En ces circonstances et en d’autres, Jésus recherchait la solitude, non par goût ou par misanthropie, mais parce qu’il voulait être seul avec Jéhovah, qu’il voulait prier son Père librement.
15 Quand il priait, Jésus employait parfois l’expression « Abba, Père » (Marc 14:36). Terme affectueux utilisé dans le cercle familial pour « père », « abba » était parmi les premiers mots qu’un enfant prononçait. Mais c’était aussi un terme respectueux. Cela dénote donc à la fois la façon intime que Jésus avait de s’adresser à son Père bien-aimé et le profond respect que lui inspirait l’autorité paternelle de Jéhovah. Toutes ses prières présentaient ce mélange d’intimité et de respect. C’est le cas notamment de celle, longue et fervente, qu’il a prononcée au cours de sa dernière nuit, et qui est rapportée en Jean chapitre 17. Cette prière est aussi émouvante à étudier qu’importante à imiter. Il ne s’agit évidemment pas de la reprendre mot pour mot, mais de chercher à nous épancher le plus souvent possible auprès de notre Père céleste. Cela nous aidera à garder notre amour pour lui vivant et fort.
16-17. a) Comment l’amour de Jésus pour son Père était-il manifeste dans ses propos ? b) Comment Jésus a-t-il mis en évidence la générosité de son Père ?
16 Comme nous l’avons dit, Jésus n’était pas constamment en train de répéter : « J’aime le Père. » Cela étant, son amour pour son Père était bien des fois manifeste dans ses propos. Comment ? « Je te loue en public, Père, Seigneur du ciel et de la terre », a-t-il dit un jour (Matthieu 11:25). Dans la deuxième partie du présent livre, nous avons vu que Jésus aimait louer son Père en le faisant connaître. Par exemple, il l’a comparé à un homme qui désirait tellement pardonner à son fils rebelle qu’il guettait le retour du jeune homme repentant et, l’apercevant de loin, a couru à sa rencontre pour l’embrasser (Luc 15:20). Qui peut rester insensible à cette évocation touchante de l’amour et de la clémence de Jéhovah ?
17 Jésus a souvent loué son Père pour sa générosité. À travers l’exemple de parents imparfaits, il nous assure que notre Père céleste nous donnera tout l’esprit saint dont nous avons besoin (Luc 11:13). L’espérance est un autre don généreux de Jéhovah. Jésus en a beaucoup parlé, à commencer par sa propre aspiration à retourner au ciel auprès de son Père (Jean 14:28 ; 17:5). Il a également parlé à ses disciples de l’espérance que Jéhovah propose au « petit troupeau » de régner au ciel aux côtés du Roi messianique (Luc 12:32 ; Jean 14:2). Enfin, il a consolé un malfaiteur agonisant en lui promettant la vie dans le paradis (Luc 23:43). Le fait de parler ainsi des trésors de générosité de son Père n’a pu qu’aider Jésus à garder fort son amour pour lui. Beaucoup de ses disciples aujourd’hui constatent que rien ne renforce plus leur foi et leur amour pour Jéhovah que de parler de celui-ci et de l’espérance qu’il propose à ceux qui l’aiment.
Imiterez-vous son amour pour Jéhovah ?
18. Qu’est-il important que nous fassions pour suivre Jésus, et pourquoi ?
18 De tout ce que nous devons faire pour suivre Jésus, rien n’est plus important que d’aimer Jéhovah de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force (Luc 10:27). Cet amour ne se mesure pas seulement à l’intensité de nos sentiments, mais aussi à nos actions. Jésus ne se contentait pas d’éprouver de l’amour pour son Père ni de dire : « J’aime le Père. » Voici en effet ce qu’il a déclaré : « Afin que le monde sache que j’aime le Père, je fais exactement ce que le Père m’ordonne de faire » (Jean 14:31). Satan a prétendu qu’aucun humain ne servirait Jéhovah par un amour empreint de désintéressement (Job 2:4, 5). Pour apporter la plus éclatante des réponses à cette ignoble calomnie, Jésus a montré au monde par des actes courageux à quel point il aimait son Père. Il a obéi jusqu’au sacrifice de sa vie. Suivrez-vous Jésus ? Vous aussi, montrerez-vous au monde que vous aimez réellement Jéhovah Dieu ?
19-20. a) Pour quelles raisons importantes voulons-nous être assidus aux réunions de l’assemblée ? b) Comment pourrions-nous considérer l’étude individuelle, la méditation et la prière ?
19 Jéhovah sait que nous avons un profond besoin spirituel de lui manifester notre amour. Il a donc fait en sorte que nous puissions lui rendre un culte qui nourrisse et fortifie cet amour. Aussi, lorsque vous assistez à une réunion chrétienne, pensez que vous êtes venu adorer votre Dieu. Ce culte consiste notamment à se concentrer sur les prières qui sont prononcées, à chanter des louanges, à écouter attentivement l’enseignement et, le cas échéant, à participer au programme. Ajoutons que les réunions vous permettent également d’encourager vos compagnons (Hébreux 10:24, 25). En adorant Jéhovah avec constance aux réunions de l’assemblée, vous continuerez à faire grandir votre amour pour lui.
20 Il en va ainsi de l’étude individuelle, de la méditation et de la prière. Voyez ces activités comme autant d’occasions de vous trouver seul avec Jéhovah. Quand vous étudiez sa Parole écrite et la méditez, Jéhovah vous communique ses pensées ; quand vous priez, vous lui ouvrez votre cœur. Rappelez-vous que la prière ne se limite pas à des requêtes. Elle sert aussi à remercier Jéhovah pour ses bienfaits et à le louer pour ses œuvres prodigieuses (Psaume 146:1). N’oubliez pas enfin que la meilleure manière de le remercier et de lui témoigner votre amour est de le louer publiquement avec joie et avec zèle.
21. Pourquoi est-il important d’aimer Jéhovah, et de quoi sera-t-il question dans les chapitres suivants ?
21 L’amour pour Dieu est la clé de votre bonheur éternel. C’est tout ce dont Adam et Ève avaient besoin pour obéir, et c’est justement ce qu’ils n’ont pas cultivé. C’est ce dont vous avez le plus besoin pour surmonter les épreuves auxquelles votre foi est soumise, pour rejeter les tentations et endurer les difficultés. Suivre le Christ consiste avant tout à aimer Dieu. L’amour pour Jéhovah est évidemment étroitement lié à l’amour du prochain (1 Jean 4:20). Dans les chapitres suivants, nous allons considérer la façon dont Jésus a manifesté son amour envers les humains. Pour commencer, voyons pourquoi tant de gens le trouvaient abordable.
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« De grandes foules s’approchèrent de lui »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE QUATORZE
« De grandes foules s’approchèrent de lui »
« Laissez les jeunes enfants venir vers moi. »
1-3. Que s’est-il passé quand des parents ont amené leurs enfants à Jésus, et qu’est-ce que cela nous révèle sur lui ?
JÉSUS sait que la fin de sa vie humaine est proche. Il n’a plus que quelques semaines devant lui, et il y a encore tellement à faire ! À cette heure, il est avec ses apôtres en Pérée, région située à l’est du Jourdain. Tout en prêchant, ils descendent vers Jérusalem, où Jésus assistera à sa dernière Pâque, qui sera décisive.
2 Tandis que Jésus achève une discussion serrée avec plusieurs chefs religieux, il se produit une certaine agitation. Des gens lui amènent leurs enfants. Sans doute s’agit-il d’enfants de tout âge, car Marc les désigne par un terme qu’il a utilisé précédemment en rapport avec une fillette de 12 ans, alors que Luc emploie un mot qui peut être rendu par « tout petits enfants » (Luc 18:15 ; Marc 5:41, 42 ; 10:13). Qui dit enfants dit généralement bruit, exubérance, animation… Les disciples de Jésus réprimandent les parents, estimant peut-être que leur Maître a autre chose à faire que de s’occuper d’enfants. Quelle est la réaction de Jésus ?
3 Il s’indigne. Contre qui ? Les enfants ? Leurs parents ? Non, contre ses disciples ! « Laissez les jeunes enfants venir vers moi. N’essayez pas de les en empêcher, car le royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. Vraiment je vous le dis, celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un jeune enfant n’y entrera pas. » Puis il prend les enfants « dans ses bras » et les bénit (Marc 10:13-16). Marc utilise ici un verbe qui laisse entendre que Jésus les entoure affectueusement de ses bras, voire, selon le choix d’un traducteur, qu’il prend des bébés « dans le creux de son bras ». Manifestement, Jésus aime beaucoup les enfants. Mais cet épisode nous révèle une autre facette de sa personnalité : il est abordable.
4-5. a) Comment savons-nous que Jésus était abordable ? b) Qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
4 Si Jésus avait été sévère, froid ou hautain, ni ces enfants ni leurs parents n’auraient probablement eu envie d’aller vers lui. Mais représentez-vous la scène. Voyez-vous cet homme affable qui témoigne de l’affection à des enfants, qui dit combien ils ont de la valeur aux yeux de Dieu, qui les bénit sous le regard rayonnant de leurs parents ? Bien que la plus lourde des responsabilités pèse sur ses épaules, Jésus reste le plus abordable des hommes.
5 Qui d’autre le trouvait abordable ? Qu’est-ce qui le rendait si accessible ? Comment l’imiter sous ce rapport ? C’est ce que nous allons considérer dans ce chapitre.
Qui trouvait Jésus abordable ?
6-8. De quel genre de personnes Jésus était-il souvent entouré, et en quoi sa façon de les traiter différait-elle de celle des chefs religieux ?
6 Quand on lit les Évangiles, on est frappé par le nombre de personnes qui n’hésitaient pas à aller vers Jésus. Il y est régulièrement question de foules entières : « de grandes foules le suivirent » ; « une foule tellement grande se rassembla auprès de lui » ; « de grandes foules s’approchèrent de lui » ; ou encore : « une grande foule voyageait avec lui » (Matthieu 4:25 ; 13:2 ; 15:30 ; Luc 14:25). Jésus était donc souvent entouré par une multitude de personnes.
7 En général, il s’agissait de gens ordinaires, de ceux que les chefs religieux qualifiaient avec dédain de « peuple du pays ». « Cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits », disaient ouvertement prêtres et pharisiens (Jean 7:49). Des écrits rabbiniques ultérieurs traduisent le même sentiment. Beaucoup de chefs religieux considéraient les gens du commun avec mépris. Ils refusaient de manger avec eux, de leur acheter quoi que ce soit ou de les fréquenter. Certains allaient jusqu’à affirmer que leur ignorance de la loi orale leur interdisait tout espoir de résurrection ! Compte tenu de cette arrogance, on devait davantage fuir ces hommes que rechercher leur aide ou leurs conseils. Mais Jésus n’était pas comme eux.
8 Jésus se mêlait volontiers aux gens du peuple. Il mangeait avec eux, les guérissait, les enseignait et leur redonnait espoir. Non qu’il ait été idéaliste ; il était conscient que la plupart rejetteraient la possibilité qu’il leur offrait de servir Jéhovah (Matthieu 7:13, 14). Mais il portait sur chacun un regard positif et voyait en beaucoup la capacité de faire le bien. Quel contraste avec les prêtres et les pharisiens au cœur dur ! Curieusement d’ailleurs, eux aussi venaient à Jésus ; un bon nombre se sont même amendés pour devenir ses disciples (Actes 6:7 ; 15:5). Pareillement, des riches et des puissants l’abordaient spontanément (Marc 10:17, 22).
9. Pourquoi les femmes trouvaient-elles Jésus abordable ?
9 Les femmes non plus ne craignaient pas d’aborder Jésus. Sans doute avaient-elles souvent ressenti la condescendance humiliante des chefs religieux. La plupart d’entre eux voyaient d’un mauvais œil qu’on enseigne les femmes. Elles n’étaient pas autorisées à déposer en justice ; leur témoignage n’était pas considéré comme fiable. Les rabbins avaient même une prière dans laquelle ils remerciaient Dieu de ne pas être une femme ! Ce mépris, les femmes ne le trouvaient pas chez Jésus. Elles étaient nombreuses à aller vers lui avec le vif désir d’être enseignées. Ainsi voit-on Marie, la sœur de Lazare, s’asseoir aux pieds du Seigneur et l’écouter avec attention pendant que Marthe, sa sœur, s’affaire à préparer un repas. Jésus a approuvé Marie d’avoir donné la priorité à ce qui comptait le plus (Luc 10:39-42).
10. Dans ses rapports avec les malades, en quoi Jésus se distinguait-il des chefs religieux ?
10 Les malades également affluaient vers Jésus, alors qu’ils étaient souvent traités en parias par les chefs religieux. Si la Loi mosaïque prévoyait la mise en quarantaine des lépreux pour des raisons sanitaires, elle n’autorisait pas la cruauté (Lévitique, chapitre 13). Or les lois rabbiniques établies ultérieurement ont décrété que les lépreux étaient aussi repoussants que des excréments. Certains chefs religieux allaient jusqu’à leur jeter des pierres pour les maintenir à distance. On imagine le courage qu’il fallait aux victimes d’un tel ostracisme pour s’adresser à quelque enseignant que ce soit ! Pourtant les lépreux allaient vers Jésus sans réticence. L’un d’eux a fait cette remarquable déclaration de foi : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur » (Luc 5:12). Nous verrons dans le prochain chapitre comment Jésus a réagi, mais disons dès maintenant que ce fait prouve à quel point il était abordable.
11. Quel exemple montre que ceux qui avaient la conscience chargée venaient facilement à Jésus, et pourquoi est-il important d’être aussi abordable ?
11 Ceux qui avaient la conscience chargée venaient facilement à Jésus eux aussi. Rappelons cet épisode où, un jour qu’il prend un repas chez un pharisien, une pécheresse notoire, pleurant amèrement à cause des fautes qu’elle a commises, s’agenouille à ses pieds, les mouille de ses larmes et les essuie avec ses cheveux. Alors que son hôte a un mouvement de recul et le critique vertement pour l’avoir laissée approcher, Jésus fait l’éloge de cette femme en raison de sa repentance sincère et l’assure du pardon de Jéhovah (Luc 7:36-50). Aujourd’hui plus que jamais, une personne dont la conscience est tourmentée doit pouvoir aborder librement ceux qui sont à même de l’aider à rétablir de bonnes relations avec Dieu. Qu’est-ce qui rendait Jésus si abordable ?
Ce qui rendait Jésus abordable
12. Pourquoi n’est-il pas étonnant que Jésus ait été abordable ?
12 Gardons présent à l’esprit que Jésus imitait parfaitement son Père céleste bien-aimé (Jean 14:9). Or Jéhovah n’est « pas loin de chacun de nous », dit la Bible (Actes 17:27). Le Dieu ‘qui écoute la prière’ est constamment accessible à ses serviteurs fidèles, ainsi qu’à quiconque le cherche sincèrement pour le servir (Psaume 65:2). Rendez-vous compte : l’Être le plus puissant et le plus important de l’univers est aussi le plus accessible ! À l’image de son Père, Jésus aime profondément les humains. Cet amour fera l’objet des chapitres suivants. Mais ce qui rendait Jésus abordable, c’est que son amour était visible. Voyons comment il le manifestait.
13. Comment les parents pourraient-ils imiter Jésus ?
13 Les gens sentaient tout de suite que Jésus s’intéressait personnellement à eux. Cet intérêt ne s’évanouissait pas quand survenait une situation difficile. Comme nous l’avons vu plus haut, lorsque des parents lui ont amené leurs enfants, Jésus est resté affable alors qu’il avait beaucoup à faire et que de lourdes responsabilités pesaient sur ses épaules. Quel bel exemple pour tous les parents ! Il n’est pas facile d’élever des enfants dans le monde moderne. Il est pourtant indispensable que ceux-ci trouvent leurs parents abordables. Quand vous êtes vraiment trop pris pour accorder à votre enfant l’attention qu’il vous réclame, promettez-lui de vous occuper de lui dès que possible. En tenant parole, vous lui apprendrez les bienfaits de la patience, mais aussi qu’il ne doit jamais hésiter à vous parler d’un souci ou d’un besoin particulier.
14-16. a) Dans quelles circonstances Jésus a-t-il accompli son premier miracle, et pourquoi peut-on parler de prodige ? b) Qu’est-ce que le miracle de Cana révèle à propos de Jésus, et quelle leçon les parents peuvent-ils en tirer ?
14 Jésus faisait sentir aux gens qu’il prenait leurs soucis à cœur. Arrêtons-nous, par exemple, sur son premier miracle. Jésus assiste à un repas de mariage à Cana, en Galilée. Survient une situation embarrassante : il n’y a plus de vin ! Informé du problème par Marie, sa mère, que fait Jésus ? Il demande aux serviteurs de remplir d’eau six grandes jarres de pierre. Quand l’organisateur du repas goûte le contenu des jarres, il découvre un excellent vin. Simple tour de passe-passe ? Non, l’eau a bel et bien été « changée en vin » (Jean 2:1-11). Pouvoir transformer une chose en une autre est un vieux rêve des humains. Pendant des siècles, les alchimistes ont essayé de transmuter le plomb en or. Bien que ces deux métaux soient très proches, ils n’y sont jamais parvenusa. Que dire de l’eau et du vin ? Chimiquement parlant, l’eau est simple ; elle n’est composée que de deux éléments. Le vin, en revanche, contient près d’un millier de composants, dont beaucoup sont complexes. Pourquoi Jésus a-t-il réalisé un tel prodige pour une chose aussi insignifiante qu’un manque de vin à un repas de mariage ?
15 C’est que la chose n’est pas insignifiante pour les mariés. Au Proche-Orient, l’hospitalité n’est pas un vain mot. Quelle humiliation pour les jeunes époux s’ils se trouvaient à court de vin lors de leur repas de mariage ! Cela gâcherait assurément les noces et leur laisserait pour longtemps un arrière-goût bien amer. La question a donc beaucoup d’importance pour eux, et elle en a aussi pour Jésus. Voilà la raison de son intervention. Comprenez-vous pourquoi les gens venaient lui soumettre leurs sujets de préoccupation ?
Faites sentir à votre enfant que vous êtes abordable et que vous vous souciez réellement de lui.
16 Là encore, les parents peuvent tirer une leçon de cet épisode. Comment réagir quand votre enfant vient vous parler de quelque chose qui le trouble ? Vous pourriez être tenté de prendre à la légère ce qu’il vous dit, voire de vous en amuser. Et il est vrai que, comparé à vos soucis, le sien peut sembler bien insignifiant. Mais souvenez-vous que, pour lui, il ne l’est pas ! Si la question a de l’importance pour quelqu’un que vous chérissez tant, ne devrait-elle pas en avoir pour vous aussi ? Vous serez des parents abordables si vous faites sentir à votre enfant que vous prenez ses problèmes à cœur.
17. Quel exemple de douceur Jésus a-t-il laissé, et pourquoi cette qualité dénote-t-elle de la force morale ?
17 Comme nous l’avons vu au chapitre 3, Jésus était doux et humble (Matthieu 11:29). La douceur est une qualité remarquable qui témoigne d’une belle humilité de cœur. Elle fait partie du fruit produit par l’esprit saint de Dieu et elle est associée à la sagesse divine (Galates 5:22, 23 ; Jacques 3:13). Aucune provocation n’a pu faire perdre son sang-froid à Jésus. Sa douceur n’était pourtant pas de la faiblesse. Un bibliste a écrit que « derrière [la] douceur il y a la force de l’acier ». Et il est vrai qu’il faut souvent une certaine force morale pour se contenir et se montrer doux envers autrui. Mais grâce au soutien de Jéhovah, nous serons en mesure d’imiter Jésus, et cette douceur nous rendra plus abordables.
18. Quel exemple met en évidence la nature raisonnable de Jésus, et, d’après vous, pourquoi cette qualité rend-elle abordable ?
18 Jésus était raisonnable. À Tyr, une femme est venue le voir parce que sa fille était « sous l’emprise cruelle d’un démon ». De trois manières différentes, il lui a fait comprendre qu’il n’était pas disposé à lui donner satisfaction. D’abord, il est resté silencieux ; puis il a expliqué pourquoi il n’avait pas à faire ce qu’elle lui demandait ; enfin, il a illustré son propos d’un exemple. S’est-il pour autant montré sec et inflexible ? A-t-il laissé entendre à cette femme qu’elle ferait mieux de ne pas contredire un si grand homme ? Pas du tout. De toute évidence, elle se sentait en confiance. Non seulement elle lui a demandé son aide, mais elle a insisté malgré la mauvaise volonté dont il semblait faire preuve. Discernant une foi remarquable dans cette obstination, Jésus a finalement guéri sa fille (Matthieu 15:22-28). Jésus était raisonnable, disposé à écouter, prêt à céder quand c’était approprié. Comment pouvait-on ne pas être attiré par lui ?
Êtes-vous abordable ?
19. Comment savoir si nous sommes vraiment abordables ?
19 Tout le monde aime à se croire abordable. Des responsables se flattent de ce que leur porte est toujours ouverte et que leurs subordonnés peuvent venir les voir à tout moment. La Bible fait cependant cette mise en garde : « Beaucoup d’hommes affirment qu’ils sont loyaux, mais qui peut trouver un homme fidèle ? » (Proverbes 20:6). Il est facile de se prétendre abordable, mais qu’en est-il dans les faits ? Imitons-nous fidèlement cette facette de l’amour de Jésus ? Peut-être la réponse réside-t-elle, non dans l’opinion que nous avons de nous-mêmes, mais dans celle que les autres ont de nous. Paul a dit en effet : « Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes » (Philippiens 4:5). Posons-nous donc ces questions : « Comment les autres me perçoivent-ils ? Quelle est ma réputation ? »
Les anciens s’efforcent d’être accessibles.
20. a) Pourquoi est-il important que les anciens soient abordables ? b) Pourquoi devrions-nous être raisonnables dans ce que nous attendons des anciens ?
20 Les anciens, en particulier, ont à cœur d’être abordables et de se conformer à cette description d’Isaïe 32:1, 2 : « Chacun sera comme une cachette contre le vent, un refuge contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux dans une terre aride, comme l’ombre d’un rocher massif sur une terre desséchée. » Un ancien ne peut procurer protection, réconfort et soulagement que s’il reste accessible. Et cela n’est pas toujours facile compte tenu des lourdes responsabilités assumées par les anciens de nos jours. Ils s’efforcent néanmoins de ne jamais paraître trop occupés pour répondre aux besoins des brebis de Jéhovah (1 Pierre 5:2). De leur côté, les membres de l’assemblée coopèrent humblement avec ces hommes fidèles en étant raisonnables dans ce qu’ils attendent d’eux (Hébreux 13:17).
21. Comment des parents peuvent-ils rester abordables pour leurs enfants, et de quoi parlerons-nous dans le chapitre suivant ?
21 Les parents aussi font en sorte d’être toujours disponibles pour leurs enfants. C’est important. Ils veulent que leurs enfants sentent qu’ils peuvent se confier sans crainte à l’un comme à l’autre et, pour cela, ils veillent à se montrer doux et raisonnables, à ne pas réagir de manière excessive quand l’un d’eux avoue une erreur ou exprime un mauvais point de vue. Ils les éduquent avec patience en s’efforçant de maintenir une bonne communication. Assurément, nous voulons tous être abordables, à l’image de Jésus. Dans le chapitre suivant, nous parlerons de sa compassion, l’une des qualités qui le rendait le plus abordable.
a Les étudiants en chimie savent que le plomb et l’or sont des métaux très proches dans la classification périodique des éléments. L’atome de plomb possède seulement trois protons de plus dans son noyau. Les physiciens modernes ont même réussi à convertir en or de petites quantités de plomb, mais l’opération consomme trop d’énergie pour être rentable.
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« Ému de pitié »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE QUINZE
« Ému de pitié »
« Seigneur, redonne-nous la vue. »
1-3. a) Qu’a fait Jésus quand deux mendiants aveugles ont imploré son aide ? b) Que signifie l’expression « ému de pitié » ? (voir note).
DEUX aveugles sont assis au bord de la route à l’extérieur de Jéricho. Ils viennent là tous les jours, car c’est un endroit fréquenté où ils peuvent demander l’aumône. Mais ce qui va leur arriver aujourd’hui va changer radicalement leur vie.
2 Quelle est cette agitation soudaine ? L’un des deux hommes s’informe. On lui répond : « C’est Jésus le Nazaréen qui passe ! » Jésus monte en effet à Jérusalem pour la dernière fois. Il n’est pas seul ; de grandes foules le suivent. Les mendiants se mettent alors à crier : « Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David ! » Irritée, la foule leur demande de se taire. Mais les infirmes sont déterminés. Ils continuent de crier.
3 Au milieu du brouhaha, Jésus perçoit leurs appels. Que va-t-il faire ? Il a tellement de préoccupations ! Il est sur le point d’entamer la dernière semaine de sa vie terrestre et sait que des souffrances et une mort cruelle l’attendent à Jérusalem. Pourtant, il ne se montre pas insensible à leurs cris insistants. Il s’arrête et demande qu’on lui amène les deux hommes. « Seigneur, redonne-nous la vue », le supplient-ils. « Ému de pitié », il leur touche les yeux et leur rend la vuea. Sans attendre, ils se mettent à le suivre (Luc 18:35-43 ; Matthieu 20:29-34).
4. Comment Jésus a-t-il accompli la prophétie selon laquelle il ‘aurait pitié du petit’ ?
4 Cette scène n’était pas la seule de ce genre. Jésus s’est senti poussé à faire preuve de compassion bien des fois et dans des situations très diverses. Une prophétie biblique avait annoncé qu’il ‘aurait pitié du petit’ (Psaume 72:13). De fait, il était sensible aux sentiments d’autrui. Il prenait l’initiative d’aider. C’est par compassion qu’il prêchait. Voyons comment les Évangiles révèlent la tendre compassion qui motivait ses paroles et ses actions, et comment manifester nous-mêmes cette belle qualité.
Des égards pour les sentiments d’autrui
5-6. Quels exemples témoignent de l’empathie de Jésus ?
5 Jésus était un homme d’une profonde empathie. Il comprenait et partageait les sentiments de ceux qui souffraient. Même s’il n’était pas dans leur situation, il ressentait véritablement leur peine (Hébreux 4:15). Quand il a guéri une femme atteinte d’un flux de sang depuis 12 ans, il a parlé de son mal comme d’une « pénible maladie », preuve qu’il était conscient de la détresse et des souffrances de cette femme (Marc 5:25-34). Quand il a vu Marie et d’autres pleurer la mort de Lazare, il a été remué par leur chagrin. Son émotion était telle que, même s’il savait qu’il allait ressusciter son ami, il a versé des larmes (Jean 11:33, 35).
6 Une autre fois, un lépreux l’a imploré en ces termes : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur. » Comment lui, un homme parfait qui n’avait jamais été malade, a-t-il réagi ? Il a compris ce que cet homme ressentait. La Bible dit qu’il « fut ému de pitié » (Marc 1:40-42). Ce qu’il a fait alors est proprement extraordinaire. Il n’ignorait pas que, selon la Loi, les lépreux étaient impurs, ce qui leur interdisait de se mêler à la population (Lévitique 13:45, 46). De plus, il était parfaitement capable de guérir cet homme à distance (Matthieu 8:5-13). Pourtant, il a choisi de tendre la main et de le toucher, en disant : « Je le veux ! Deviens pur. » La lèpre a disparu instantanément. Quel magnifique exemple d’empathie !
« Soyez sensibles à la souffrance des autres. »
7. Qu’est-ce qui nous aidera à cultiver l’empathie, et comment cette qualité se manifeste-t-elle ?
7 Nous qui sommes chrétiens, nous avons le devoir d’imiter l’empathie de Jésus. D’ailleurs, la Bible nous encourage à être « sensibles à la souffrance des autresb » (1 Pierre 3:8). Il n’est pas toujours facile de partager les sentiments de celui qui souffre d’une maladie chronique ou d’une dépression, surtout quand on n’est jamais passé par là. Mais rappelons qu’il n’est pas nécessaire de vivre la même situation que quelqu’un pour lui manifester de l’empathie. Jésus comprenait les malades sans avoir lui-même été malade. Comment cultiver cette qualité ? En écoutant patiemment celui qui souffre lorsqu’il nous ouvre son cœur et nous dit ce qu’il ressent. Demandons-nous : « Qu’est-ce que j’éprouverais à sa place ? » (1 Corinthiens 12:26). Plus nous affinerons notre sensibilité pour les sentiments d’autrui, mieux nous saurons ‘parler de façon consolante à ceux qui sont déprimés’ (1 Thessaloniciens 5:14). Quelquefois, l’empathie ne s’exprime pas seulement par des mots, mais aussi par des larmes. « Pleurez avec ceux qui pleurent », lit-on en Romains 12:15.
8-9. Comment Jésus a-t-il fait montre d’égards envers les sentiments d’autrui ?
8 Jésus avait des égards pour les autres ; il ménageait leurs sentiments. Souvenez-vous de ce jour où on lui a amené un sourd qui parlait avec peine. Percevant sans doute de l’embarras chez cet homme, il a fait quelque chose qui n’était pas dans ses habitudes quand il opérait des guérisons : il l’emmena « à l’écart de la foule ». Une fois seul avec l’infirme, à l’abri des regards, il l’a guéri (Marc 7:31-35).
9 Il a eu le même genre d’égards envers un aveugle qu’on lui avait amené pour qu’il le guérisse. « Il prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village. » Puis il lui rendit la vue graduellement, peut-être pour permettre aux yeux et au cerveau de cet homme de s’adapter petit à petit à la luminosité et aux formes complexes du monde qui l’entourait (Marc 8:22-26). Quelle considération !
10. Comment pouvons-nous montrer de la considération pour les sentiments d’autrui ?
10 Suivre Jésus nous impose d’avoir des égards pour les sentiments d’autrui. Sachant que des propos inconsidérés peuvent blesser, nous surveillons notre langage (Proverbes 12:18 ; 18:21). Les paroles dures, les remarques désobligeantes, les sarcasmes n’ont pas leur place parmi les chrétiens (Éphésiens 4:31). Anciens, comment faire preuve de considération pour les sentiments de vos frères ? En respectant leur dignité lorsque vous les conseillez, ce qui suppose que vous revêtiez vos paroles de bonté (Galates 6:1). Parents, comment ménager les sentiments de vos enfants ? En veillant, quand vous les disciplinez, à ne pas les rabaisser (Colossiens 3:21).
L’initiative d’aider
11-12. Quels récits bibliques montrent que Jésus n’avait pas besoin qu’on le sollicite pour agir avec compassion ?
11 Jésus n’attendait pas toujours qu’on le sollicite pour exprimer sa compassion. Qualité active, la compassion l’incitait à prendre des initiatives. Par exemple, quand une grande foule est restée trois jours près de lui sans nourriture, personne n’a eu besoin de lui faire remarquer que ces gens avaient faim ni de lui suggérer de faire quelque chose. Nous lisons : « Jésus appela ses disciples et leur dit : “J’ai pitié de tous ces gens, parce que cela fait déjà trois jours qu’ils sont ici avec moi et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer le ventre vide : ils risquent de se trouver mal en route.” » De lui-même, il les a alors nourris miraculeusement (Matthieu 15:32-38).
12 En 31, alors qu’il approche de la ville de Naïn, un triste spectacle se présente à lui. Un convoi funèbre quitte la ville, peut-être en direction des tombes situées non loin de là à flanc de colline. C’est « le fils unique d’une veuve » qu’on porte en terre. Imaginez la douleur de cette mère. Elle vient de perdre son seul enfant, et son mari n’est plus là pour partager son chagrin. Jésus ‘la voit’ au milieu du cortège. La vue de cette veuve désormais sans enfant lui serre le cœur ; il est « ému de pitié pour elle ». Il n’a pas besoin qu’on l’implore. Sa compassion le pousse à faire quelque chose. ‘S’avançant et touchant la civière’, il ramène le jeune homme à la vie. Ensuite ? Il ne lui demande pas de se joindre à la foule qui voyage avec lui. Le récit précise qu’‘il le donne à sa mère’. En les réunissant ainsi, Jésus assure à la veuve un soutien de famille (Luc 7:11-15).
Prenez l’initiative d’aider.
13. À l’exemple de Jésus, comment pouvons-nous prendre l’initiative d’aider autrui ?
13 Comment pouvons-nous imiter Jésus ? Bien sûr, nous n’avons pas le pouvoir de fournir miraculeusement de la nourriture ni de ressusciter les morts. En revanche, il nous est parfaitement possible de prendre des initiatives utiles. Un compagnon chrétien a-t-il de graves ennuis d’argent ou a-t-il perdu son travail ? (1 Jean 3:17). La maison d’une veuve nécessite-t-elle des réparations urgentes ? (Jacques 1:27). Une famille endeuillée a-t-elle besoin de consolation ou d’une aide pratique ? (1 Thessaloniciens 5:11). Quand un besoin réel se présente, n’attendons pas qu’on nous sollicite pour agir (Proverbes 3:27). La compassion nous incitera à prendre toute mesure qui s’impose, en fonction de nos possibilités. N’oublions pas qu’un simple geste de bonté ou quelques mots de réconfort sincères peuvent constituer de puissants témoignages de compassion (Colossiens 3:12).
La compassion le poussait à prêcher
14. Pourquoi Jésus donnait-il la priorité à la prédication de la bonne nouvelle ?
14 Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de ce livre, Jésus nous a laissé un exemple remarquable pour ce qui est de prêcher la bonne nouvelle. Il a dit : « Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu aux autres villes aussi, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc 4:43). Pourquoi donnait-il la priorité à cette activité ? D’abord par amour pour Dieu. Mais aussi par compassion. De toutes ses marques de compassion, apaiser la faim spirituelle des gens était la plus importante. Arrêtons-nous sur deux situations révélatrices de ce que Jésus éprouvait pour les personnes à qui il prêchait. Leur examen nous aidera à réfléchir aux mobiles avec lesquels nous-mêmes participons au ministère.
15-16. Décrivez deux situations révélatrices de ce que Jésus éprouvait pour les personnes à qui il prêchait.
15 En 31, après deux années environ d’un ministère déjà intensif, Jésus entreprend de faire « le tour de toutes les villes et de tous les villages » de Galilée. Ce qu’il voit lui fend le cœur. L’apôtre Matthieu rapporte : « En voyant les foules, il en eut pitié, parce qu’elles étaient écorchées et négligées comme des brebis sans berger » (Matthieu 9:35, 36). Jésus souffre avec les gens du peuple. Il est pleinement conscient de leur condition spirituelle pitoyable. Il sait qu’ils sont maltraités et négligés par ceux-là mêmes qui devraient les guider : les chefs religieux. Mû par une profonde compassion, il fait tout pour leur communiquer un message d’espérance. La bonne nouvelle du royaume de Dieu est ce dont ils ont le plus besoin.
16 Une situation comparable se produit quelques mois plus tard, aux alentours de la Pâque 32. Cherchant un endroit tranquille pour se reposer, Jésus et ses apôtres montent dans un bateau et traversent la mer de Galilée. Mais quand ils débarquent, une foule qui a longé la côte les attend. Comment Jésus réagit-il ? « En sortant du bateau, dit le récit, Jésus vit une grande foule et il fut pris de pitié pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors il commença à leur enseigner beaucoup de choses » (Marc 6:31-34). De nouveau Jésus est « pris de pitié » en raison de la triste condition spirituelle de ces gens qui, comme « des brebis sans berger », sont affamés et livrés à eux-mêmes. C’est la compassion, plus que le sens du devoir, qui pousse Jésus à prêcher.
Faites preuve de compassion quand vous prêchez.
17-18. a) Qu’est-ce qui nous pousse à prendre part au ministère ? b) Comment cultiver de la compassion pour autrui ?
17 Et nous, qu’est-ce qui nous pousse à prendre part au ministère ? Comme le chapitre 9 du présent livre nous l’a rappelé, nous avons été mandatés pour prêcher et faire des disciples (Matthieu 28:19, 20 ; 1 Corinthiens 9:16). Cependant, nous ne nous acquittons pas de cette responsabilité par seul sens du devoir, mais d’abord par amour pour Jéhovah et aussi par compassion envers ceux qui ne partagent pas nos croyances (Marc 12:28-31). Comment pouvons-nous cultiver la compassion ?
18 Il nous faut voir les gens comme Jésus les voyait : ‘comme des brebis écorchées et négligées, sans berger’. Imaginez que vous trouviez un agneau égaré, mourant de faim et de soif, car il n’a plus de berger pour le guider vers des prés et des points d’eau. Ne ressentiriez-vous pas de la pitié ? Ne feriez-vous pas votre possible pour lui donner à manger et à boire ? Beaucoup de gens qui ne connaissent pas la bonne nouvelle ressemblent à cet agneau. Négligés par de faux bergers religieux, ils sont affamés et assoiffés spirituellement ; ils n’ont pas d’espérance véritable. Or nous avons ce qui leur manque : la riche nourriture spirituelle et les eaux rafraîchissantes de la vérité contenues dans la Parole de Dieu (Isaïe 55:1, 2). Lorsque nous réfléchissons aux besoins spirituels de nos semblables, nous les plaignons. Si, comme Jésus, nous compatissons au malheur des autres, nous ferons tout notre possible pour leur communiquer l’espérance du Royaume.
19. Comment pourrions-nous pousser à l’action un étudiant de la Bible qui remplit les conditions pour participer au ministère ?
19 Comment aider autrui à imiter Jésus ? Supposons que nous voulions encourager un étudiant de la Bible — qui remplit les conditions requises — à participer au ministère public, ou bien un compagnon inactif à reprendre la prédication. L’important est de parler au cœur. Rappelez-vous qu’avant d’enseigner les gens, Jésus était « pris de pitié pour eux » (Marc 6:34). De même, si nous amenons une personne à éprouver de la compassion, sans doute son cœur l’incitera-t-il à vouloir communiquer la bonne nouvelle. Nous pourrions donc lui demander : « Qu’est-ce que le message du Royaume a apporté de bon dans ta vie ? Et les gens qui ne connaissent pas ce message, est-ce qu’ils n’en ont pas besoin, eux aussi ? Comment pourrais-tu les aider ? » Il va de soi que l’amour pour Dieu et le désir de le servir restent les principales motivations à participer au ministère.
20. a) Qu’implique suivre Jésus ? b) Qu’examinerons-nous dans le chapitre suivant ?
20 Suivre Jésus ne se résume pas à répéter ses paroles et à copier ses actions. Il nous faut également adopter son « état d’esprit » (Philippiens 2:5). Soyons donc heureux que la Bible nous révèle les pensées et les sentiments qui motivaient ses paroles et ses actions ! Plus « la pensée de Christ » nous sera familière, plus nous gagnerons en sensibilité et en compassion, et serons ainsi à même d’imiter le comportement de Jésus envers autrui (1 Corinthiens 2:16). Dans le chapitre suivant, nous examinerons de quelles diverses façons Jésus a manifesté son amour envers ses disciples.
a De tous les mots grecs servant à désigner la compassion, celui rendu par « ému de pitié » est, dit-on, le plus fort. Un ouvrage précise qu’il traduit « non seulement la peine ressentie à la vue de la souffrance, mais aussi le désir puissant d’apporter un soulagement et d’ôter cette souffrance ».
b En grec, « être sensible à la souffrance des autres » emporte l’idée de « souffrir avec les autres ».
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« Jésus les aima jusqu’à la fin »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE SEIZE
« Jésus les aima jusqu’à la fin »
1-2. À quoi Jésus consacre-t-il sa dernière soirée avec les apôtres, et pourquoi accorde-t-il autant d’importance à ces instants ?
C’EST la dernière soirée que Jésus passe en compagnie de ses apôtres. Réuni avec eux dans la pièce à l’étage d’une maison de Jérusalem, il sait qu’il va bientôt retourner vers son Père. D’ici quelques heures, il sera arrêté et sa foi éprouvée comme elle ne l’a jamais été. Pourtant, même l’imminence de sa mort ne lui fait pas oublier les besoins de ses compagnons.
2 Bien qu’il les ait préparés à son départ, il a encore des choses à leur dire ; il veut les fortifier en prévision de ce qui les attend. Il met donc à profit ces instants précieux pour leur communiquer des pensées capitales qui les aideront à rester fidèles. Les paroles qu’il prononce en cette soirée sont parmi les plus affectueuses, les plus intimes qu’il leur ait jamais adressées. Pourquoi s’inquiète-t-il plus pour eux que pour lui ? Pourquoi accorde-t-il autant d’importance à ces dernières heures en leur compagnie ? La réponse tient en un mot : amour. Jésus aime profondément ses apôtres.
3. Comment savons-nous que Jésus n’a pas attendu sa dernière soirée pour témoigner son amour à ses disciples ?
3 Quand, plusieurs dizaines d’années plus tard, l’apôtre Jean relatera sous l’inspiration divine les évènements de cette soirée, il écrira en préambule : « Parce qu’il savait avant la fête de la Pâque que l’heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller vers le Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jean 13:1). Mais Jésus n’avait pas attendu ce soir-là pour témoigner son amour aux « siens ». Il l’avait fait tout au long de son ministère et de bien des façons. Il nous sera utile de considérer quelques manifestations de son amour, afin de pouvoir imiter Jésus et de nous montrer ainsi ses vrais disciples.
Il était patient
4-5. a) Pourquoi Jésus a-t-il dû être patient avec ses disciples ? b) Comment Jésus a-t-il réagi au manque de vigilance de trois de ses apôtres dans le jardin de Gethsémani ?
4 L’amour va de pair avec la patience. « L’amour est patient », lit-on en 1 Corinthiens 13:4. Jésus a-t-il eu besoin d’être patient avec ses disciples ? Sans conteste ! Comme nous l’avons vu au chapitre 3, les apôtres ont mis du temps à cultiver l’humilité. Combien de fois ne se sont-ils pas disputés pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand ! Comment Jésus réagissait-il ? Se fâchait-il, se montrait-il irrité, leur en voulait-il ? Non. Il a chaque fois raisonné avec eux patiemment, même quand ‘ils se sont mis à se disputer vivement’, toujours à propos de la prééminence, le dernier soir qu’ils ont passé ensemble (Luc 22:24-30 ; Matthieu 20:20-28 ; Marc 9:33-37).
5 Il a encore dû faire preuve de patience un peu plus tard au cours de cette même soirée. Venu à Gethsémani avec les 11 apôtres fidèles, il s’est enfoncé dans le jardin en compagnie de Pierre, de Jacques et de Jean. « Je suis profondément triste, triste à en mourir, leur a-t-il confié. Restez ici et veillez avec moi. » Et s’éloignant un peu, il s’est mis à prier intensément. Quand il est revenu au bout d’un long moment, que faisaient les trois hommes ? Ils dormaient. À l’heure de sa pire épreuve, ils dormaient ! Leur a-t-il reproché avec rudesse leur manque de vigilance ? Non, il les a encouragés patiemment. Ses paroles empreintes de bonté indiquaient qu’il était conscient de leurs faiblesses et de l’anxiété qui les tenaillaita. « En effet, l’esprit est plein de bonne volonté, mais la chair est faible », leur a-t-il dit. Et il ne s’est pas départi de sa patience bien qu’il les ait trouvés ainsi endormis non pas une, mais trois fois ! (Matthieu 26:36-46).
6. Comment pouvons-nous imiter la patience de Jésus dans nos rapports avec autrui ?
6 Il est rassurant de constater que Jésus n’a pas désespéré de ses apôtres. Sa patience a été récompensée, puisque ces hommes fidèles ont fini par comprendre l’importance de l’humilité et de la vigilance (1 Pierre 3:8 ; 4:7). Comment pouvons-nous imiter Jésus ? La patience est particulièrement nécessaire aux anciens. Il arrive que des membres de l’assemblée viennent demander de l’aide à un ancien, alors qu’il a lui-même des soucis ou est très fatigué. D’autres sont lents à réagir aux conseils. Mais l’ancien qui est patient s’attache à ‘instruire avec douceur’ et à ‘traiter le troupeau avec tendresse’ (2 Timothée 2:24, 25 ; Actes 20:28, 29). Les enfants aussi mettent parfois du temps à réagir aux conseils ou à la correction. L’amour et la patience aideront les parents à ne pas renoncer à les éduquer, ce qui leur vaudra certainement de belles récompenses (Psaume 127:3).
Il se souciait de leurs besoins
7. De quelle façon Jésus veillait-il aux besoins physiques de ses disciples ?
7 L’amour se traduit par des actions désintéressées (1 Jean 3:17, 18). Il « ne cherche pas ses propres intérêts » (1 Corinthiens 13:5). Son amour incitait Jésus à veiller aux besoins physiques de ses disciples. Il lui arrivait souvent de devancer leurs désirs. Un jour, remarquant leur fatigue, il leur a proposé d’‘aller à part, dans un endroit isolé, pour qu’ils se reposent un peu’ (Marc 6:31). Une autre fois, devinant leur faim, il a pris l’initiative de les nourrir — eux, mais aussi des milliers de personnes venues écouter son enseignement (Matthieu 14:19, 20 ; 15:35-37).
8-9. a) Comment savons-nous que Jésus était conscient des besoins spirituels de ses disciples et qu’il répondait à ces besoins ? b) Sur le poteau, comment Jésus a-t-il montré qu’il se souciait profondément de sa mère ?
8 Jésus était conscient des besoins spirituels de ses disciples, et il répondait à ces besoins (Matthieu 4:4 ; 5:3). Quand il enseignait, il accordait une attention particulière à ses compagnons. Il a d’ailleurs prononcé le Sermon sur la montagne avant tout à leur intention (Matthieu 5:1, 2, 13-16). Quand il utilisait des exemples, « en privé il expliquait tout à ses disciples » (Marc 4:34). Pour que ceux qui marcheraient à sa suite soient bien nourris spirituellement durant les derniers jours, Jésus a annoncé qu’il établirait un « esclave fidèle et avisé ». Cet esclave fidèle, composé d’un petit groupe de ses frères oints de l’esprit vivant sur la terre, fournit sans faillir la « nourriture au bon moment » depuis 1919 (Matthieu 24:45).
9 Le jour de sa mort, Jésus a montré d’une émouvante manière qu’il se souciait de la condition spirituelle de ses proches. Représentez-vous la scène. Il est attaché sur le poteau, souffrant mille morts. Pour respirer, il est obligé de se redresser. C’est atrocement douloureux, parce qu’il pousse alors sur ses pieds, qui se déchirent un peu plus à l’endroit des clous, et parce que son dos lacéré vient frotter contre le bois. La parole faisant appel à la respiration, parler aussi doit lui être pénible. Pourtant, quelques instants avant de mourir, Jésus prononce des paroles qui témoignent de son profond amour pour sa mère. Voyant Marie avec l’apôtre Jean à ses côtés, il lui dit, assez fort pour que d’autres autour l’aient entendu : « Femme, voici ton fils. » Et à Jean : « Voici ta mère » (Jean 19:26, 27). Jésus sait que le fidèle apôtre pourvoira aux besoins physiques et matériels de Marie, mais qu’il veillera aussi à sa spiritualitéb.
De bons parents sont patients avec leurs enfants et pourvoient à leurs différents besoins.
10. Comment les parents peuvent-ils imiter Jésus pour ce qui est de répondre aux différents besoins de leurs enfants ?
10 Il est de l’intérêt des parents de méditer sur l’exemple de Jésus. Un père qui aime sincèrement les siens subvient à leurs besoins matériels (1 Timothée 5:8). Équilibré, il prévoit également du temps pour le repos et la détente. Les parents chrétiens considèrent cependant que le plus important est de veiller à la spiritualité de leurs enfants. Cela suppose qu’ils organisent une étude régulière de la Bible en famille et s’efforcent de rendre ces moments agréables et constructifs (Deutéronome 6:6, 7). Par la parole comme par l’exemple, ils enseignent à leurs enfants que le ministère est une activité primordiale et que la préparation et la fréquentation des réunions chrétiennes constituent une partie essentielle de leurs habitudes spirituelles (Hébreux 10:24, 25).
Il était prêt à pardonner
11. Qu’a enseigné Jésus à ses disciples à propos du pardon ?
11 Le pardon est une facette de l’amour (Colossiens 3:13, 14). L’amour « ne tient pas un compte des torts subis », déclare 1 Corinthiens 13:5. À plusieurs reprises, Jésus a insisté sur l’importance du pardon. Il a exhorté ses disciples à pardonner, « non pas jusqu’à 7 fois, mais jusqu’à 77 fois », c’est-à-dire sans compter (Matthieu 18:21, 22). Il leur a appris aussi qu’il faut pardonner au pécheur réprimandé qui se repent (Luc 17:3, 4). Par ailleurs, contrairement aux pharisiens hypocrites qui disaient mais ne faisaient pas, Jésus prêchait par l’exemple (Matthieu 23:2-4). Voyons comment il a démontré son empressement à pardonner, même quand un ami proche l’a déçu.
12-13. a) Comment Pierre a-t-il déçu Jésus la nuit où celui-ci a été arrêté ? b) Après sa résurrection, comment Jésus a-t-il montré qu’il ne se contentait pas de prêcher le pardon ?
12 Jésus était très proche de Pierre, homme chaleureux et parfois impulsif. Connaissant ses qualités, il lui a accordé des privilèges. Par exemple, Jacques, Jean et Pierre ont été les seuls apôtres à assister à certains miracles (Matthieu 17:1, 2 ; Luc 8:49-55). Ainsi que nous l’avons vu plus haut, Pierre est aussi l’un des trois à avoir accompagné Jésus à l’intérieur du jardin de Gethsémani la nuit de son arrestation. Or, cette même nuit, quand Jésus a été trahi et fait prisonnier, Pierre l’a abandonné et s’est enfui comme les autres apôtres. Plus tard, alors qu’il avait eu le courage de s’approcher de l’endroit où l’on jugeait son Maître illégalement, la peur l’a saisi de nouveau et il a nié trois fois connaître Jésus (Matthieu 26:69-75). Comment Jésus a-t-il réagi à cette grave défaillance ? Que feriez-vous si un ami vous décevait de la sorte ?
13 Jésus était prêt à pardonner à Pierre. Il le savait accablé par son péché. Le récit précise en effet que l’apôtre repentant, ‘effondré, se mit à pleurer’ (Marc 14:72). Le jour même de sa résurrection, Jésus lui est apparu, probablement pour le consoler et le rassurer (Luc 24:34 ; 1 Corinthiens 15:5). Moins de deux mois plus tard, à la Pentecôte, il l’honorait en lui permettant d’être le premier à donner un témoignage aux foules présentes à Jérusalem (Actes 2:14-40). Rappelons également que Jésus n’a gardé rancune à aucun des apôtres de l’avoir abandonné. Une fois ressuscité, il a continué de les appeler « mes frères » (Matthieu 28:10). Il est clair que Jésus ne se contentait pas de prêcher le pardon.
14. Pourquoi devons-nous apprendre à pardonner, et comment pouvons-nous manifester notre bonne volonté à pardonner ?
14 En qualité de disciples du Christ, nous devons apprendre à pardonner. Pourquoi ? Contrairement à Jésus, nous sommes imparfaits. Ceux qui pèchent contre nous le sont aussi. Il nous arrive donc à tous de trébucher en paroles ou en actes (Romains 3:23 ; Jacques 3:2). En pardonnant aux autres quand la miséricorde est possible, nous nous mettons en position d’être à notre tour pardonnés par Dieu (Marc 11:25). Comment manifester notre bonne volonté à pardonner ? Dans bien des cas, l’amour permet de passer sur les péchés ou les manquements mineurs (1 Pierre 4:8). Si, à l’image de Pierre, celui qui nous a fait du tort est sincèrement repentant, nous voudrons assurément imiter Jésus en lui pardonnant volontiers. Il est de notre intérêt de ne pas garder de ressentiment (Éphésiens 4:32). Ce faisant, nous contribuons à la paix de l’assemblée et préservons notre propre sérénité (1 Pierre 3:11).
Il leur faisait confiance
15. Pourquoi Jésus avait-il confiance en ses disciples malgré leurs manquements ?
15 Il n’y a pas d’amour sans confiance. L’amour « croit toutc » (1 Corinthiens 13:7). Par amour, Jésus s’est montré disposé à faire confiance à ses disciples en dépit de leur imperfection. Il avait confiance en eux ; il ne doutait pas qu’ils aimaient sincèrement Jéhovah et voulaient faire sa volonté. Lorsqu’ils commettaient des erreurs, il ne mettait pas en cause leurs mobiles. Par exemple, quand la mère de Jacques et de Jean — certainement sur leur incitation — a demandé à Jésus que ses fils soient assis à côté de lui dans son royaume, il n’a pas douté de leur fidélité ni ne les a exclus du groupe des apôtres (Matthieu 20:20-28).
16-17. Quelles responsabilités Jésus a-t-il confiées à ses disciples ?
16 Pour preuve de sa confiance, Jésus a assigné diverses responsabilités à ses disciples. Les deux fois où il a multiplié miraculeusement de la nourriture, il a chargé ses compagnons de la distribuer aux foules présentes (Matthieu 14:19 ; 15:36). En prévision de sa dernière Pâque, il a demandé à Pierre et à Jean d’aller à Jérusalem procéder aux préparatifs de la fête. Les deux hommes se sont occupés de trouver l’agneau, du vin, du pain sans levain, des herbes amères et tout autre élément nécessaire. Ce n’était pas une tâche anodine, car la Loi mosaïque exigeait que la Pâque soit célébrée dans les règles, et Jésus se devait de respecter la Loi. Par ailleurs, quand ce soir-là il a institué le Mémorial de sa mort, il a présenté le vin et le pain sans levain comme des symboles importants (Matthieu 26:17-19 ; Luc 22:8, 13).
17 Jésus a jugé bon de confier à ses disciples des responsabilités encore plus importantes. Rappelons qu’il a conféré à ceux qui marcheraient sur ses traces le lourd mandat de prêcher et de faire des disciples (Matthieu 28:18-20). Comme nous l’avons déjà indiqué, il a annoncé qu’il chargerait un petit groupe de ses disciples oints de dispenser la nourriture spirituelle (Luc 12:42-44). Et de nos jours, bien qu’invisible et régnant dans les cieux, il confie son assemblée aux soins de « dons en hommes » spirituellement qualifiés (Éphésiens 4:8, 11, 12).
18-20. a) Comment pouvons-nous témoigner de la confiance à nos compagnons chrétiens ? b) Comment pouvons-nous imiter Jésus en déléguant volontiers ? c) Qu’allons-nous considérer dans le chapitre suivant ?
18 Comment pouvons-nous l’imiter dans nos rapports avec autrui ? Témoigner de la confiance à nos compagnons chrétiens est une marque d’amour. N’oublions pas que l’amour est une qualité positive. Quand on nous déçoit, ce qui arrive forcément de temps en temps, l’amour nous retient de prêter trop vite de mauvais mobiles (Matthieu 7:1, 2). Si nous gardons un point de vue positif sur nos frères, nous chercherons à les affermir, et non à les démolir (1 Thessaloniciens 5:11).
19 Pouvons-nous imiter Jésus en déléguant volontiers ? Il est bénéfique que ceux qui exercent des responsabilités dans l’assemblée confient à d’autres des tâches d’une certaine importance qui soient adaptées à leurs capacités, convaincus qu’ils s’en acquitteront de leur mieux. C’est une façon, pour les anciens, d’apporter une précieuse formation à des jeunes hommes qui ‘aspirent’ à se rendre utiles dans l’assemblée (1 Timothée 3:1 ; 2 Timothée 2:2). Cette formation est indispensable. Jéhovah continuant d’accélérer le rassemblement des brebis, il faudra de plus en plus d’hommes qualifiés pour faire face à cet accroissement (Isaïe 60:22).
20 Jésus nous a laissé un exemple d’amour remarquable. De tout ce que nous pouvons faire pour le suivre, rien n’est plus important que d’imiter son amour. Dans le chapitre suivant, nous allons considérer la plus belle marque d’amour qu’il nous ait donnée : le sacrifice de sa vie.
a Les apôtres ne se sont pas endormis sous le seul effet de la fatigue physique. Le récit parallèle de Luc 22:45 dit que Jésus « les trouva endormis, épuisés par la tristesse ».
b Tout porte à croire que Marie était alors veuve et que ses autres enfants n’étaient pas encore disciples de Jésus (Jean 7:5).
c Évidemment, cela ne veut pas dire que l’amour est crédule ou naïf. Mais il n’est pas non plus exagérément critique ni soupçonneux. Il nous retient de juger hâtivement les mobiles des autres ou de leur prêter les pires intentions.
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« Personne n’a de plus grand amour que lui »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DIX-SEPT
« Personne n’a de plus grand amour que lui »
1-4. a) Que s’est-il passé quand Pilate a présenté Jésus à la foule massée devant le palais du gouverneur ? b) Comment Jésus a-t-il réagi aux humiliations et aux souffrances, et quelles questions importantes son attitude soulève-t-elle ?
« VOILÀ l’homme ! » C’est par ces mots que le gouverneur romain Ponce Pilate présente Jésus Christ à la foule ameutée qui s’est massée au matin devant le palais (Jean 19:5). Il y a quelques jours à peine, Jésus entrait à Jérusalem sous les acclamations ; on saluait en lui le Roi désigné par Dieu. Mais en ce jour de la Pâque 33, c’est une foule hostile qui l’accueille.
2 Jésus porte une couronne et il est drapé d’une robe pourpre comme celle que portent les membres des familles royales. Mais c’est pour tourner sa royauté en dérision qu’on l’a vêtu ainsi. La robe dissimule les lambeaux de chair sanguinolents de son dos lacéré, et la couronne, faite d’épines tressées, est enfoncée dans son crâne couvert de sang. Excitée par les prêtres en chef, la multitude conspue l’homme meurtri qui se tient devant elle. « Au poteau ! Au poteau ! » crient les prêtres. « Il doit mourir », hurle la foule haineuse (Jean 19:1-7).
3 Avec dignité et courage, Jésus endure les humiliations et les souffrances sans se plaindrea. Il est prêt à mourir. Un peu plus tard dans la journée, il se laissera exécuter sur un poteau de supplice (Jean 19:17, 18, 30).
4 En donnant sa vie, Jésus s’est montré un véritable ami pour ses disciples. « Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). Voilà qui soulève des questions importantes : Fallait-il vraiment que Jésus subisse toutes ces souffrances et qu’il meure ? Pourquoi a-t-il accepté tout cela ? Nous qui sommes « ses amis » et disciples, comment pouvons-nous l’imiter ?
Pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ?
5. Comment Jésus savait-il avec précision quelles épreuves l’attendaient ?
5 Jésus connaissait les nombreuses prophéties des Écritures hébraïques qui annonçaient avec précision les souffrances et la mort du Messie. Il savait donc ce qui l’attendait (Isaïe 53:3-7, 12 ; Daniel 9:26). Il a plusieurs fois préparé ses disciples aux épreuves qu’il allait subir (Marc 8:31 ; 9:31). Alors qu’il se rendait à Jérusalem pour sa dernière Pâque, il a dit sans détour aux apôtres : « Le Fils de l’homme sera livré aux prêtres en chef et aux scribes. Ils le condamneront à mort et le livreront aux hommes des nations, qui se moqueront de lui, lui cracheront dessus, le fouetteront, puis le tueront » (Marc 10:33, 34). Ce n’étaient pas des paroles en l’air. Comme nous l’avons vu, il a effectivement subi la moquerie, les crachats, le fouet et la mort.
6. Pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ?
6 Mais pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ? Pour plusieurs raisons impérieuses. Premièrement, par sa fidélité, il donnerait la preuve de son intégrité et sanctifierait le nom de Jéhovah. Rappelons que Satan a prétendu que les humains ne servent Dieu que par intérêt (Job 2:1-5). En demeurant fidèle « jusqu’à la mort […] sur un poteau de supplice », Jésus a apporté une réponse définitive à cette accusation infondée (Philippiens 2:8 ; Proverbes 27:11). Deuxièmement, les souffrances et la mort du Messie permettraient le pardon des péchés des humains (Isaïe 53:5, 10 ; Daniel 9:24). En donnant « sa vie comme rançon en échange d’un grand nombre de personnes », Jésus nous a offert la possibilité d’avoir l’approbation de Dieu (Matthieu 20:28). Troisièmement, en endurant toutes sortes de difficultés et de souffrances, Jésus a été « mis à l’épreuve comme nous », ce qui fait de lui un Grand Prêtre capable de « compatir à nos faiblesses » (Hébreux 2:17, 18 ; 4:15).
Pourquoi Jésus a-t-il accepté de donner sa vie ?
7. À quoi Jésus a-t-il renoncé en venant sur terre ?
7 Pour bien vous rendre compte de ce que Jésus était prêt à endurer, réfléchissez à ceci : quel homme accepterait de quitter maison et famille pour partir dans un pays étranger tout en sachant qu’il sera rejeté par la majorité de la population, soumis à des humiliations et des souffrances, et finalement assassiné ? Or, qu’a fait Jésus ? Avant de venir sur terre, il occupait une position de faveur aux côtés de son Père. Mais il a consenti à quitter sa demeure céleste pour devenir un humain tout en sachant qu’il serait rejeté par la plupart des gens, qu’il subirait de grandes humiliations, de terribles souffrances et une mort atroce (Philippiens 2:5-7). Qu’est-ce qui l’a poussé à se sacrifier ainsi ?
8-9. Qu’est-ce qui a poussé Jésus à donner sa vie ?
8 C’est avant tout un profond amour pour son Père. L’endurance dont il a fait preuve était une expression de cet amour. Le vif intérêt qu’il portait au nom, à la réputation de son Père en était une autre (Matthieu 6:9 ; Jean 17:1-6, 26). Rien ne comptait plus à ses yeux que de voir ce nom lavé de l’opprobre dont il avait été couvert. Jésus considérait donc comme un honneur insigne de souffrir pour la justice, car il savait que son intégrité contribuerait à sanctifier le glorieux nom de son Père (1 Chroniques 29:13).
9 Mais il avait une autre raison de donner sa vie : son amour pour les humains. Cet amour remonte à l’aube de l’histoire humaine. Voici en quels termes la Bible décrit ce que Jésus éprouvait, longtemps avant de venir sur terre : ‘J’étais particulièrement attaché aux fils des hommes’ (Proverbes 8:30, 31). Une fois sur terre, il a rendu cet amour manifeste. Comme nous l’avons vu dans les trois chapitres précédents, il l’a exprimé de bien des manières envers les humains en général et envers ses disciples en particulier. Et puis, le 14 nisan 33, il a volontairement donné sa vie pour nous (Jean 10:11). Assurément, il ne pouvait nous donner plus belle preuve de son amour. Devons-nous l’imiter sous ce rapport ? Oui. Nous en avons même reçu l’ordre.
« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres »
10-11. En quoi consiste le commandement nouveau que Jésus a donné à ses disciples, qu’implique-t-il, et pourquoi nous faut-il absolument y obéir ?
10 La nuit qui a précédé sa mort, Jésus a dit à ses disciples les plus proches : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Par là tous sauront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13:34, 35). En quoi le fait de ‘s’aimer les uns les autres’ constituait-il « un commandement nouveau » ? La Loi mosaïque ne stipulait-elle pas déjà : « Tu dois aimer ton semblable [ou : ton prochain] comme toi-même » (Lévitique 19:18). En effet, mais le commandement nouveau va plus loin ; il exige un amour pouvant conduire au sacrifice de sa vie. Jésus l’a dit expressément : « Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:12, 13). En d’autres termes : « Aimez les autres, non pas comme vous-mêmes, mais plus que vous-mêmes. » Par sa vie et par sa mort, Jésus aura véritablement incarné cet amour.
11 Pourquoi nous faut-il absolument obéir au commandement nouveau ? Rappelez-vous que Jésus a dit : « Par là [par cet amour empreint d’abnégation] tous sauront que vous êtes mes disciples. » Cet amour permet donc qu’on nous identifie à de vrais chrétiens. Il est comparable à un insigne. Lors de leurs assemblées régionales, les Témoins de Jéhovah portent un insigne sur lequel ils inscrivent leur nom et celui de leur assemblée. L’amour qui pousse à se sacrifier les uns pour les autres est l’« insigne », le moyen d’identification, des vrais chrétiens. Il devrait être visible au point de nous désigner comme d’authentiques disciples du Christ. Aussi demandons-nous personnellement : « L’ “insigne” de l’amour empreint d’abnégation se voit-il dans ma façon de vivre ? »
Qu’implique l’amour empreint d’abnégation ?
12-13. a) Jusqu’où devons-nous être prêts à aller par amour pour les autres ? b) Qu’implique l’abnégation ?
12 Puisque nous suivons Jésus, nous sommes tenus de nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés, c’est-à-dire de consentir des sacrifices pour nos compagnons. Des sacrifices pouvant aller jusqu’où ? La Bible répond : « Nous avons appris à connaître l’amour parce que Jésus Christ a donné sa vie pour nous, et comme lui nous sommes tenus de donner notre vie pour nos frères » (1 Jean 3:16). À l’exemple de Jésus, nous devons donc être prêts à mourir les uns pour les autres. En période de persécutions, d’affrontements ethniques ou de guerres, cela signifie sacrifier notre vie plutôt que de trahir nos frères et donc de les mettre eux-mêmes en danger, courir des risques pour les protéger quelle que soit leur race, affronter la prison et même la mort plutôt que de prendre les armes contre eux, ou contre qui que ce soit d’ailleurs (Jean 17:14, 16 ; 1 Jean 3:10-12).
13 Mais aimer nos frères avec abnégation, ce n’est pas seulement être prêts à donner notre vie pour eux. À vrai dire, peu d’entre nous auront jamais à aller jusque-là. Si nous les aimons au point d’envisager de mourir pour eux, ne devrions-nous pas être disposés à faire dès maintenant des sacrifices moindres en nous donnant du mal pour les aider ? L’abnégation suppose de notre part de renoncer à nos avantages ou à notre confort au profit des autres, de faire passer leurs besoins et leur bien-être avant les nôtres, même quand cela ne nous arrange pas (1 Corinthiens 10:24). Comment, concrètement, pouvons-nous exercer un tel amour ?
Dans l’assemblée et dans la famille
14. a) Quels sacrifices les anciens sont-ils appelés à faire ? b) Que pensez-vous des anciens qui se dépensent sans compter dans votre assemblée ?
14 Au sein de l’assemblée, les anciens ‘prennent soin du troupeau de Dieu’ au prix de nombreux sacrifices (1 Pierre 5:2, 3). Tout en prenant soin de leur famille, ils doivent parfois consacrer du temps le soir ou le week-end à leurs responsabilités de bergers, comme la préparation d’exposés, les visites pastorales ou les affaires de discipline religieuse. Outre cela, beaucoup sont volontaires aux assemblées ; d’autres font partie d’un comité de liaison hospitalier ou d’un groupe de visite aux malades ; d’autres encore sont volontaires locaux de développement-construction. Anciens, n’oubliez pas qu’en servant ainsi vos frères de bon gré, en donnant de votre temps, de vos forces et de vos ressources pour prendre soin du troupeau, vous manifestez un amour empreint d’abnégation (2 Corinthiens 12:15). Vos efforts désintéressés ont de la valeur aux yeux de Jéhovah, mais aussi des membres de votre assemblée (Philippiens 2:29 ; Hébreux 6:10).
15. a) Citez des sacrifices que les femmes d’anciens consentent. b) Que pensez-vous des chrétiennes qui acceptent de bon gré que leur mari consacre du temps à votre assemblée ?
15 Que dire des femmes d’anciens ? Ne font-elles pas, elles aussi, des sacrifices pour que leur mari puisse s’occuper du troupeau, acceptant, par exemple, qu’il consacre à l’assemblée du temps qu’il aurait pu passer avec sa famille ? Pensez aussi aux femmes des responsables de circonscription, aux sacrifices que suppose le fait d’accompagner leur mari d’une assemblée ou d’une circonscription à l’autre. Ces chrétiennes renoncent à avoir leur chez-soi et doivent parfois dormir dans un lit différent chaque semaine. Les femmes qui font passer de bon cœur les intérêts de l’assemblée avant les leurs méritent des éloges pour leur bel amour empreint d’abnégation (Philippiens 2:3, 4).
16. Quels sacrifices les parents chrétiens font-ils pour leurs enfants ?
16 Comment manifester l’amour empreint d’abnégation au sein de la famille ? Parents, vous faites de nombreux sacrifices pour subvenir aux besoins de vos enfants et les élever « conformément aux principes et aux avertissements de Jéhovah » (Éphésiens 6:4). Certains d’entre vous travaillent de longues journées à des tâches pénibles pour gagner tout juste de quoi leur assurer la nourriture, le logement et le vêtement. Vous préférez vous priver que de les voir manquer du nécessaire. Sans doute ne ménagez-vous pas votre peine non plus pour leur enseigner la Bible, les emmener aux réunions de l’assemblée et prêcher en leur compagnie (Deutéronome 6:6, 7). Outre qu’il fait plaisir à l’Auteur de la vie de famille, votre amour plein d’abnégation peut valoir à vos enfants la vie éternelle (Proverbes 22:6 ; Éphésiens 3:14, 15).
17. Comment un mari chrétien peut-il imiter le désintéressement de Jésus ?
17 Maris, comment pouvez-vous imiter l’amour empreint d’abnégation de Jésus ? La Bible vous donne ce conseil : « Continuez à aimer vos femmes, tout comme le Christ a aimé l’assemblée et a donné sa vie pour elle » (Éphésiens 5:25). Ainsi que nous l’avons vu, Jésus a aimé ses disciples au point de mourir pour eux. Il « n’a pas fait ce qui lui plaisait », et c’est ce désintéressement que le mari chrétien s’efforce de copier (Romains 15:3). Il fait passer les besoins et les intérêts de sa femme avant les siens. Il n’insiste pas pour que les choses soient faites à son goût ; il est disposé à céder quand il n’y a pas de principe biblique en jeu. Le mari qui fait preuve d’un amour empreint d’abnégation gagne l’approbation de Jéhovah, mais aussi l’amour et le respect de sa femme et de ses enfants.
Qu’allez-vous faire ?
18. Qu’est-ce qui nous pousse à obéir au commandement nouveau de nous aimer les uns les autres ?
18 Bien qu’il ne soit pas facile d’obéir au commandement nouveau de nous aimer les uns les autres, nous avons une puissante motivation à le faire. Paul a écrit : « L’amour qu’a le Christ nous oblige, car voici la conclusion à laquelle nous sommes arrivés : Un seul homme est mort pour tous […]. Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort pour eux et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:14, 15). Jésus étant mort pour nous, ne devrions-nous pas nous sentir obligés de vivre pour lui ? Nous vivrons pour lui si nous imitons son amour empreint d’abnégation.
19-20. Quel don précieux Jéhovah nous a-t-il fait, et comment montrer que nous l’acceptons ?
19 Jésus n’exagérait pas quand il a dit : « Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). En donnant sa vie pour nous, il ne pouvait nous fournir plus grande preuve de son amour. Mais quelqu’un nous a témoigné un amour encore plus grand. Jésus a dit en effet : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui exercent la foi en lui ne soient pas détruits mais aient la vie éternelle » (Jean 3:16). Oui, Jéhovah nous aime tellement qu’il a donné son Fils en rançon pour nous délivrer du péché et de la mort (Éphésiens 1:7). Cependant, il ne nous force pas à accepter ce don précieux qu’est la rançon.
20 C’est à nous de l’accepter ou non. Comment accepter la rançon ? En ‘exerçant la foi’ dans le Fils. Cependant, il ne suffit pas de dire que nous avons la foi ; il faut le prouver par des actions, par notre façon de vivre (Jacques 2:26). Ces actions consistent à suivre Jésus Christ continuellement. Voilà qui nous vaudra d’abondantes bénédictions dès maintenant et dans l’avenir, comme nous allons le voir dans le dernier chapitre de ce livre.
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