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Des messages venant du cielLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 1
Des messages venant du ciel
LA BIBLE tout entière, en fait, est un message du ciel, car c’est notre Père céleste qui l’a donnée pour notre instruction. Cependant, il y a près de 2 000 ans, deux messages spéciaux ont été transmis par Gabriel, un ange “qui se tient devant Dieu, tout près”. Voyons ce qui l’a amené à rendre à la terre deux visites importantes.
Nous sommes en l’an 3 avant notre ère. Dans les collines de Judée, sans doute pas très loin de Jérusalem, vit un prêtre de Jéhovah qui s’appelle Zacharie. Cet homme et sa femme, Élisabeth, sont âgés maintenant, et ils n’ont pas d’enfant. Voici Zacharie à Jérusalem, dans le temple de Dieu, car son tour est venu d’y remplir ses fonctions de prêtre. Soudain, Gabriel apparaît à droite de l’autel de l’encens.
Zacharie a très peur. Mais Gabriel apaise ses craintes, disant: “Ne crains pas, Zacharie, car ta supplication a été écoutée favorablement, et ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jean.” Il déclare encore que Jean “sera grand devant Jéhovah” et qu’il ‘apprêtera à Jéhovah un peuple préparé’.
Mais Zacharie ne le croit pas. Il semble tellement impossible qu’Élisabeth et lui puissent avoir un enfant à leur âge! Alors Gabriel ajoute: “Tu seras silencieux et incapable de parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru à mes paroles.”
Pendant ce temps, ceux qui se tiennent dehors commencent à se demander pourquoi Zacharie s’attarde dans le temple. Quand enfin il sort, faisant des signes avec les mains parce qu’il ne peut pas s’exprimer autrement, tout le monde comprend qu’il vient de voir quelque chose de surnaturel.
Une fois qu’il a terminé sa période de service au temple, Zacharie rentre chez lui. Peu après, ce que l’ange a annoncé se produit bel et bien: Élisabeth devient enceinte! En attendant la naissance, elle reste chez elle, à l’écart, pendant cinq mois.
Plus tard, Gabriel fait une nouvelle apparition. À qui s’adresse-t-il? À une jeune fille nommée Marie, qui n’est pas mariée et qui habite Nazareth. Quel message transmet-il cette fois? “Tu as trouvé faveur auprès de Dieu, dit-il à Marie; et voici que tu concevras dans ta matrice et enfanteras un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus.” “Celui-ci, ajoute-t-il, sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut; (...) et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.”
Il ne fait pas de doute que Gabriel apprécie l’honneur qu’il a de transmettre ces messages. À mesure que nous en lirons davantage sur Jean et sur Jésus, nous comprendrons mieux pourquoi ces messages du ciel sont si importants. 2 Timothée 3:16; Luc 1:5-33.
▪ Quels sont les deux messages importants transmis du ciel?
▪ Qui transmet ces messages, et à qui?
▪ Pourquoi ces deux messages sont-ils difficiles à croire?
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Honoré dès avant sa naissanceLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 2
Honoré dès avant sa naissance
L’ANGE Gabriel vient d’annoncer à Marie qu’elle va mettre au monde un fils qui deviendra un roi éternel. Mais la jeune fille s’étonne: “Comment cela se fera-t-il, puisque je n’ai pas de relations avec un homme?”
“De l’esprit saint viendra sur toi, explique Gabriel, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi aussi ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu.”
Pour aider Marie à croire son message, Gabriel ajoute: “Et voici qu’Élisabeth, ta parente, a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, et ce mois est pour elle le sixième mois, pour celle qu’on appelait stérile; car pour Dieu aucune déclaration ne sera chose impossible.”
Marie accepte la parole de Gabriel. Et quelle est sa réaction? “Voici l’esclave de Jéhovah! s’exclame-t-elle. Que cela se passe pour moi selon ta déclaration!”
Puis Gabriel la quitte. Peu après, Marie rassemble quelques affaires et s’en va rendre visite à Élisabeth qui, avec Zacharie, son mari, vit dans le pays montagneux de la Judée. Comme elle-même habite Nazareth, c’est un long voyage de peut-être trois ou quatre jours.
Marie, enfin arrivée chez Zacharie, entre dans la maison et en salue les occupants. Aussitôt, Élisabeth est remplie d’esprit saint, et elle dit à Marie: “Bénie es-tu entre les femmes, et béni est le fruit de ta matrice! Comment se fait-il donc que j’aie le privilège de voir la mère de mon Seigneur venir à moi? Car voici, quand le son de ta salutation a frappé mes oreilles, le tout petit enfant dans ma matrice a bondi d’allégresse.”
En entendant ces mots, Marie répond avec une gratitude qui vient du cœur: “Mon âme magnifie Jéhovah, et mon esprit ne peut s’empêcher de frémir de joie au sujet de Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’humble condition de son esclave. Car voici que désormais toutes les générations me proclameront heureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses.” Cependant, malgré la faveur dont elle est l’objet, Marie fait revenir tout honneur à Dieu. “Son nom est saint, dit-elle; et sa miséricorde est, de génération en génération, sur ceux qui le craignent.”
Marie continue de louer Dieu en un chant prophétique inspiré, déclarant: “Il a agi puissamment avec son bras, il a dispersé ceux qui sont hautains dans l’intention de leur cœur. Il a précipité de leurs trônes les puissants, et il a élevé les humbles; il a pleinement rassasié de bonnes choses les affamés et il a renvoyé les riches les mains vides. Il est venu en aide à Israël, son serviteur, pour se rappeler la miséricorde, comme il l’avait dit à nos ancêtres, à Abraham et à sa postérité, à jamais.”
Marie reste environ trois mois auprès d’Élisabeth. Elle lui est sans doute très utile pendant les dernières semaines de sa grossesse. Il est bien que ces deux femmes fidèles, qui toutes deux portent un enfant par suite d’une intervention de Dieu, puissent être ensemble pour cette période heureuse de leur existence.
Avez-vous remarqué quel honneur a été rendu à Jésus avant même sa naissance? Élisabeth l’a appelé “mon Seigneur”, et l’enfant qu’elle portait a bondi d’allégresse à l’entrée de Marie. Par contre, plus tard d’autres auront bien moins de respect pour Marie et pour son enfant à naître, et c’est ce que nous verrons. Luc 1:26-56.
▪ Que dit Gabriel à Marie pour lui faire comprendre de quelle façon elle deviendra enceinte?
▪ Comment Jésus est-il honoré dès avant sa naissance?
▪ Que dit Marie en un chant prophétique de louange à Dieu?
▪ Combien de temps Marie demeure-t-elle avec Élisabeth? Pourquoi est-il bien qu’elle reste avec elle pendant cette période?
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Le précurseur est néLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 3
Le précurseur est né
ÉLISABETH arrive au terme de sa grossesse. Pendant ces trois derniers mois, Marie est restée à ses côtés, mais maintenant le temps est venu pour elle de prendre congé et de se remettre en chemin pour Nazareth. Dans six mois environ, elle accouchera à son tour.
Peu après le départ de Marie, Élisabeth donne le jour à un fils. Tout le monde se réjouit de ce que l’accouchement s’est bien passé et que la mère et l’enfant se portent bien. Élisabeth montre le bébé à ses voisins et à sa famille, et tous partagent sa joie.
En Israël, la Loi de Dieu veut qu’un garçon soit circoncis le huitième jour après sa naissance. Pour cette occasion, les amis et la famille se déplacent. Ils suggèrent de nommer l’enfant comme son père: Zacharie. Élisabeth s’insurge: “Non, mais il s’appellera Jean.” C’est, on s’en souvient, le nom que l’ange Gabriel a dit de donner à l’enfant.
Leurs amis protestent: “Il n’y a personne dans ta parenté qui soit appelé de ce nom.” Puis, par signes, ils demandent au père de l’enfant comment il veut le nommer. Zacharie réclame une tablette et, à la grande surprise de tous, il y inscrit: “Jean est son nom.”
Sur ce, la parole lui revient miraculeusement. On se rappelle qu’il l’a perdue parce qu’il n’a pas cru Gabriel lorsque celui-ci lui a annoncé qu’Élisabeth aurait un enfant. Quand donc Zacharie se remet à parler, tous les gens du voisinage sont stupéfaits et se demandent: “Que sera donc ce petit enfant?”
Zacharie est maintenant rempli d’esprit saint; exultant, il dit: “Béni soit Jéhovah, le Dieu d’Israël, parce qu’il a tourné son attention vers son peuple et a opéré pour lui la délivrance. Et il a suscité pour nous une corne de salut dans la maison de David, son serviteur.” Cette “corne de salut” est bien sûr le Seigneur Jésus, qui va bientôt naître. Par lui, dit Zacharie, Dieu ‘nous accordera, une fois délivrés de la main de nos ennemis, le privilège de le servir sans crainte par un service sacré, avec fidélité et justice devant lui durant tous nos jours’.
Ensuite, Zacharie prophétise au sujet de son fils, Jean: “Mais quant à toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras en avant de Jéhovah pour préparer ses voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, grâce à la tendre compassion de notre Dieu. Avec cette compassion, une aube nous visitera d’en haut, pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, pour diriger nos pieds sur le chemin de la paix.”
Pendant ce temps, Marie, qui de toute évidence n’est pas encore mariée, est rentrée chez elle à Nazareth. Que va-t-il lui arriver quand sa grossesse commencera à se voir? Luc 1:56-80; Lévitique 12:2, 3.
▪ De combien Jean est-il l’aîné de Jésus?
▪ Que se passe-t-il lorsque Jean a huit jours?
▪ Comment Dieu a-t-il tourné son attention vers son peuple?
▪ Quelle œuvre Jean va-t-il accomplir, selon la prophétie?
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Enceinte sans être mariéeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 4
Enceinte sans être mariée
MARIE est enceinte de trois mois environ. On sait qu’elle a passé le début de sa grossesse chez Élisabeth, mais que maintenant elle est rentrée chez elle à Nazareth. Bientôt, son état sera connu de tous dans la ville. Elle est vraiment dans une situation angoissante.
Ce qui n’arrange rien, c’est que Marie est fiancée à Joseph, le charpentier. Or elle sait pertinemment que, sous la Loi que Dieu a donnée à Israël, une jeune femme qui est promise en mariage à un homme, mais qui accepte d’avoir des rapports sexuels avec un autre homme, doit être lapidée. Comment expliquer sa grossesse à Joseph?
Marie étant partie depuis trois mois, il va sans dire que Joseph est impatient de la revoir. Dès qu’ils se retrouvent, Marie, probablement, lui annonce la nouvelle. Elle a beau lui expliquer de son mieux qu’elle est enceinte par l’opération de l’esprit saint de Dieu, comme on l’imagine Joseph a beaucoup de mal à la croire.
Joseph sait que Marie a une excellente réputation et il n’y a pas de doute qu’il l’aime tendrement. Pourtant, malgré ce qu’elle peut affirmer, toutes les apparences sont contre elle. Quoi qu’il en soit, Joseph ne désire pas qu’elle subisse la lapidation ou le déshonneur public. Aussi décide-t-il de divorcer avec elle en secret. En ce temps-là, les fiancés étaient considérés comme mariés, et il fallait un divorce pour rompre des fiançailles.
Plus tard, Joseph va se coucher, toujours préoccupé par cette question. Alors l’ange de Jéhovah lui apparaît dans un rêve et lui dit: “N’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’esprit saint. Elle enfantera un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés.”
Au réveil, Joseph est rempli de gratitude. Sans tarder, il fait comme l’ange lui a dit: il prend Marie chez lui. Cet acte public, en effet, tient lieu de cérémonie nuptiale, car il signale à tous que Joseph et Marie sont désormais officiellement mariés. Toutefois, Joseph n’a pas de relations sexuelles avec Marie tant qu’elle porte Jésus.
Regardez! Marie est très grosse, et pourtant Joseph la fait monter sur un âne. Où s’en vont-ils? Pourquoi partent-ils en voyage alors que Marie est sur le point d’accoucher? Luc 1:39-41, 56; Matthieu 1:18-25; Deutéronome 22:23, 24.
▪ Comment Joseph réagit-il quand il apprend que Marie est enceinte? Pourquoi?
▪ Comment Joseph pourrait-il divorcer avec Marie alors qu’ils ne sont pas encore mariés?
▪ Quel acte public tient lieu de cérémonie de mariage pour Joseph et Marie?
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La naissance de Jésus: où et quand?Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 5
La naissance de Jésus: où et quand?
L’EMPEREUR de Rome, César Auguste, a décrété que chacun de ses sujets doit aller se faire enregistrer dans sa ville natale. Joseph se rend donc à Bethléhem, là où il est né.
Beaucoup de gens sont venus se faire recenser à Bethléhem, et le seul endroit que Joseph et Marie trouvent pour loger est une étable. C’est dans cette étable, où l’on met des ânes et d’autres bêtes, que Jésus naît. Marie l’emmaillote avec des langes et le couche dans une crèche, la mangeoire qui contient la nourriture pour les animaux.
C’est certainement Dieu qui a incité César Auguste à ordonner cet enregistrement. En effet, grâce à cela Jésus est né à Bethléhem, la ville que les Écritures avaient désignée longtemps à l’avance comme celle où le chef promis verrait le jour.
Cette nuit-là est tout à fait extraordinaire. Dehors, dans les champs, une vive lueur rayonne autour d’un groupe de bergers. C’est la gloire de Jéhovah! Et l’ange de Jéhovah leur dit: “Ne craignez pas, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie qu’aura tout le peuple, parce qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est Christ le Seigneur. Et voici pour vous un signe: vous trouverez un tout petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.” Soudain, beaucoup d’autres anges apparaissent et se mettent à chanter: “Gloire à Dieu là-haut dans les hauteurs, et sur terre paix parmi les hommes de la bienveillance!”
Lorsque les anges les quittent, les bergers se disent entre eux: “Allons donc jusqu’à Bethléhem et voyons cette chose qui est arrivée et que Jéhovah nous a fait connaître.” Ils partent en toute hâte, et ils trouvent Jésus exactement à l’endroit que l’ange leur a indiqué. Quand les bergers racontent ce que l’ange leur a dit, tous ceux qui en entendent parler sont stupéfaits. Marie, elle, garde toutes ces paroles et les chérit dans son cœur.
Aujourd’hui, beaucoup croient que Jésus est né un 25 décembre. Pourtant, le mois de décembre est pluvieux et froid à Bethléhem. Des bergers ne passeraient pas la nuit dans les champs avec leurs troupeaux à cette époque de l’année. En outre, l’empereur de Rome n’aurait vraisemblablement pas demandé à un peuple déjà enclin à se soulever contre lui d’entreprendre ce voyage au cœur de l’hiver pour un enregistrement. Tout porte plutôt à croire que Jésus est né vers le début de l’automne de cette année-là. Luc 2:1-20; Michée 5:2.
▪ Pourquoi Joseph et Marie se rendent-ils à Bethléhem?
▪ Quel événement extraordinaire a lieu la nuit où Jésus naît?
▪ Comment savons-nous que Jésus n’est pas né un 25 décembre?
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L’enfant de la promesseLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 6
L’enfant de la promesse
AU LIEU de retourner à Nazareth, Joseph et Marie restent à Bethléhem. Lorsque l’enfant a huit jours, ils le font circoncire, conformément à la Loi que Dieu a donnée à Moïse. Apparemment, la coutume veut que les petits garçons reçoivent leur nom également le huitième jour. Joseph et Marie appellent donc leur enfant Jésus, ainsi que l’ange Gabriel le leur a commandé.
Plus d’un mois s’écoule. Jésus a 40 jours. Où ses parents l’emmènent-ils? Au temple, à Jérusalem, qui se trouve à quelques kilomètres seulement de l’endroit où ils demeurent. Selon la Loi mosaïque, toute femme qui a accouché d’un fils doit se rendre au temple 40 jours après pour y présenter une offrande de purification.
C’est ce que fait Marie. Pour offrande, elle apporte deux oiseaux. Ce détail nous donne une idée de la situation matérielle de Joseph et de Marie. La Loi de Moïse, en effet, indique qu’en cette circonstance on doit offrir un jeune bélier, ce qui coûte beaucoup plus cher que des oiseaux, mais que, si la mère n’en a pas les moyens, deux tourterelles ou deux pigeons suffisent.
Dans le temple, un vieillard prend Jésus dans ses bras. Il se nomme Siméon et il lui a été révélé par Dieu qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ de Jéhovah, le Messie promis. Quand Siméon arrive au temple ce jour-là, l’esprit saint le dirige vers l’enfant que portent Joseph et Marie.
Tenant Jésus, Siméon remercie Dieu. “Maintenant, dit-il, Souverain Seigneur, ton esclave, tu le laisses partir libre et en paix, selon ta déclaration; car mes yeux ont vu ton moyen de salut, celui que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière destinée à ôter le voile de dessus les nations et gloire de ton peuple Israël.”
Joseph et Marie sont stupéfaits en l’entendant. Là-dessus, Siméon les bénit, et il dit à Marie que son fils “est posé pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël”. Il ajoute que le chagrin, comme une épée aiguë, transpercera l’âme de Marie.
La prophétesse Anne, âgée de 84 ans, se trouve là aussi. Du reste, elle n’est jamais absente du temple. À l’heure même elle s’approche et se met à remercier Dieu et à parler de Jésus à qui veut bien l’entendre.
Comme Joseph et Marie doivent se réjouir de ces incidents survenus dans le temple! Tout cela ne manque pas de confirmer pour eux que l’enfant est Celui que Dieu a promis. Luc 2:21-38; Lévitique 12:1-8.
▪ Apparemment, quand la coutume israélite voulait-elle que l’on donne leur nom aux petits garçons?
▪ Que devait faire toute mère israélite quand son fils atteignait 40 jours? Comment la façon dont Marie satisfait à cette exigence nous donne-t-elle une idée de sa situation matérielle?
▪ Quelles personnes reconnaissent l’identité de Jésus en cette occasion, et de quelle façon?
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Jésus et les astrologuesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 7
Jésus et les astrologues
PLUSIEURS hommes arrivent de l’Orient. Ce sont des astrologues, des hommes qui affirment interpréter la position des étoiles. Chez eux, en Orient, ils ont vu une nouvelle étoile, et ils l’ont suivie sur des centaines de kilomètres jusqu’à Jérusalem.
En entrant dans la ville, les astrologues demandent: “Où est celui qui est né roi des Juifs? Car nous avons vu son étoile quand nous étions dans l’orient, et nous sommes venus lui rendre hommage.”
Très contrarié en apprenant cela, le roi Hérode, qui est à Jérusalem, convoque les prêtres en chef et leur demande où le Christ doit naître. Fondant leur réponse sur les Écritures, ils disent: “À Bethléhem.” Sur ce, Hérode se fait amener les astrologues et leur dit: “Allez, recherchez avec soin le petit enfant et, quand vous l’aurez trouvé, revenez m’informer, pour que j’aille, moi aussi, lui rendre hommage.” Mais, en réalité, il veut savoir où est l’enfant pour le tuer!
Quand les astrologues partent, il se produit quelque chose d’extraordinaire. L’étoile qu’ils avaient vue en Orient se déplace devant eux. Ce n’est manifestement pas une étoile comme les autres; elle est là tout spécialement pour les diriger. Ils la suivent donc jusqu’à ce qu’elle s’immobilise, juste au-dessus de la maison où demeurent Joseph et Marie.
Entrant dans la maison, ils trouvent Marie avec son petit enfant, Jésus. Aussitôt ils s’inclinent tous devant lui. Ensuite, ils sortent de leurs bagages des présents: de l’or, de l’oliban et de la myrrhe. Plus tard, alors qu’ils sont sur le point de retourner dire à Hérode où est l’enfant, Dieu les avertit au moyen d’un rêve de ne pas le faire. Ils repartent donc dans leur pays par un autre chemin.
À votre avis, qui a fait apparaître l’étoile dans le ciel et l’a fait se déplacer pour guider les astrologues? Rappelez-vous, l’étoile n’a pas conduit les astrologues directement vers Jésus à Bethléhem. Elle les a plutôt menés à Jérusalem, où ils ont rencontré le roi Hérode, qui voulait tuer Jésus. Et il l’aurait fait si Dieu n’était pas intervenu en avertissant les astrologues de ne pas lui dire où était Jésus. C’est Satan le Diable, l’ennemi de Dieu, qui voulait la mort de Jésus, et il s’est servi de l’étoile pour essayer d’arriver à ses fins. Matthieu 2:1-12; Michée 5:2.
▪ Qu’est-ce qui montre que l’étoile vue par les astrologues n’était pas une étoile comme les autres?
▪ Où est Jésus quand les astrologues le trouvent?
▪ Comment savons-nous que c’est Satan qui a fait apparaître l’étoile pour guider les astrologues?
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Échec au tyranLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 8
Échec au tyran
JOSEPH réveille Marie. Il a quelque chose d’urgent à lui annoncer. L’ange de Jéhovah vient de lui apparaître et de lui dire: “Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je t’avertisse; car Hérode va rechercher le petit enfant afin de le détruire.”
Sans tarder, ils s’enfuient donc tous les trois. Il est temps, car Hérode a appris que les astrologues l’ont dupé et ont quitté le pays. On se souvient qu’ils étaient censés revenir l’informer une fois qu’ils auraient trouvé Jésus. Hérode est furieux. Alors, espérant faire disparaître Jésus, il ordonne qu’on mette à mort tous les garçons âgés de deux ans et au-dessous, à Bethléhem et dans le territoire de la ville. Il a fixé cette tranche d’âge d’après les renseignements qu’il avait obtenus des astrologues venus d’Orient.
Le massacre de tous ces petits garçons est horrible. Les soldats d’Hérode pénètrent de force dans une maison après l’autre et, quand ils trouvent un petit garçon, ils l’arrachent des bras de sa mère. Nous ne savons pas combien d’enfants ils tueront au bout du compte, mais les pleurs et les lamentations de leurs mères accomplissent une prophétie de la Bible, transmise par Jérémie, prophète de Dieu.
Entre-temps, Joseph et sa famille sont arrivés sains et saufs en Égypte, où ils vivent désormais. Mais, une nuit, l’ange de Jéhovah apparaît une nouvelle fois à Joseph dans un rêve. “Lève-toi, dit-il, prends le petit enfant et sa mère, et va au pays d’Israël, car ceux qui cherchaient l’âme du petit enfant sont morts.” C’est ainsi que cette famille retourne dans son pays, ce qui réalise une autre prophétie de la Bible selon laquelle le Fils de Dieu serait appelé d’Égypte.
Vraisemblablement, Joseph a l’intention de s’établir à Bethléhem en Judée, là où il vivait avant de fuir en Égypte. Mais il apprend qu’Archélaüs, méchant fils d’Hérode, est devenu roi de Judée et, dans un autre rêve, il est averti du danger par Jéhovah. Joseph et sa famille se dirigent donc vers le nord et s’installent dans la ville de Nazareth en Galilée. C’est en ce lieu, loin du centre de la vie religieuse juive, que Jésus va grandir. Matthieu 2:13-23; Jérémie 31:15; Osée 11:1.
▪ Les astrologues n’étant pas revenus le voir, quelle chose horrible le roi Hérode fait-il? Mais comment Jésus est-il protégé?
▪ De retour d’Égypte, pourquoi Joseph ne se réinstalle-t-il pas à Bethléhem?
▪ Quelles prophéties de la Bible s’accomplissent ainsi pendant cette période?
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L’enfance de JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 9
L’enfance de Jésus
NAZARETH, du temps de l’enfance de Jésus, est une ville plutôt petite et sans importance. Elle se situe en Galilée, dans une région de collines, et non loin de la belle vallée de Jizréel.
Quand Jésus, peut-être âgé d’environ deux ans, y arrive d’Égypte avec Joseph et Marie, il est de toute évidence le seul enfant de Marie, mais pas pour longtemps. Bientôt naîtront Jacques, Joseph, Simon et Judas, ainsi que des filles. Jésus aura finalement au moins six frères et sœurs plus jeunes que lui.
Mais Jésus a d’autres parents. Nous connaissons déjà son cousin Jean, un peu plus âgé que lui, qui vit à des kilomètres de là, en Judée. Plus près, en Galilée, il y a Salomé, qui est sans doute la sœur de Marie. Elle est mariée à Zébédée; leurs deux garçons, Jacques et Jean, seraient donc des cousins de Jésus. Nous ne savons pas si durant son enfance Jésus passera beaucoup de temps avec ces deux garçons, mais plus tard ils deviendront des compagnons intimes.
Joseph doit travailler dur pour nourrir sa famille qui s’agrandit. Il est charpentier. Il élève Jésus comme son fils; aussi appelle-t-on Jésus le “fils du charpentier”. Joseph enseigne son métier à Jésus, qui est un bon apprenti. Voilà pourquoi, plus tard, les gens diront de lui: ‘C’est le charpentier.’
La vie de la famille de Joseph est axée sur le culte de Jéhovah Dieu. Se conformant à la Loi divine, Joseph et Marie donnent à leurs enfants un enseignement spirituel ‘quand ils sont assis dans leur maison, quand ils marchent sur la route, quand ils se couchent et quand ils se lèvent’. À Nazareth, il y a une synagogue où, on peut en être sûr, Joseph emmène régulièrement les siens pour le culte. Mais leur plus grande joie, ils la connaissent certainement chaque fois qu’ils se rendent au temple de Jéhovah à Jérusalem. Matthieu 13:55, 56; 27:56; Marc 15:40; 6:3; Deutéronome 6:6-9.
▪ Au moins combien de frères et sœurs plus jeunes Jésus a-t-il, et connaissez-vous le nom de quelques-uns?
▪ Citez trois cousins bien connus de Jésus.
▪ Quel métier Jésus finit-il par adopter, et pourquoi?
▪ Quel enseignement très important Joseph apporte-t-il à sa famille?
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Voyages à JérusalemLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 10
Voyages à Jérusalem
LE PRINTEMPS est là. Voici venu pour la famille de Joseph, avec parents et amis, le moment d’effectuer comme chaque année le voyage de printemps à Jérusalem afin d’y célébrer la Pâque. Dans l’habituelle fièvre du départ, la caravane s’ébranle pour un trajet d’une centaine de kilomètres. Jésus a maintenant 12 ans, et il attend la fête avec un intérêt tout particulier.
Pour Jésus et sa famille, la Pâque n’est pas seulement l’affaire d’un jour. En effet, ils restent à Jérusalem pour la fête des Gâteaux sans levain qui dure sept jours, aussitôt après la Pâque, et que l’on assimile à la période pascale. En conséquence, l’aller et retour depuis Nazareth, y compris le séjour à Jérusalem, dure environ deux semaines. Mais cette année-là, il durera plus longtemps, en raison d’un incident qui concerne Jésus.
Le problème se présente au retour de Jérusalem. Joseph et Marie sont persuadés que Jésus est mêlé au groupe des parents et des amis qui voyagent avec eux. Pourtant, quand on fait halte pour la nuit, Jésus ne se manifeste pas, et ses parents commencent à s’enquérir de lui parmi les voyageurs. Mais il demeure introuvable. Alors Joseph et Marie, à sa recherche, refont le chemin inverse jusqu’à Jérusalem.
Pendant un jour entier ils le cherchent en vain. Il en va de même du deuxième jour. Enfin, le troisième jour ils se rendent au temple et, là, dans une des salles, ils trouvent Jésus assis au milieu des enseignants juifs, en train de les écouter et de leur poser des questions.
“Mon enfant, s’écrie Marie, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous? Vois! ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés.”
Jésus est surpris qu’ils n’aient pas su où le trouver. “Pourquoi aviez-vous à me chercher? demande-t-il. Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?”
Jésus ne comprend pas que ses parents ne sachent pas cela. Sur ce, il rentre à la maison avec eux et continue à leur être soumis. Il progresse en sagesse et en développement corporel, et en faveur auprès de Dieu et des hommes. Oui, dès l’enfance, Jésus donne le bon exemple, non seulement en s’intéressant aux questions spirituelles, mais également en témoignant du respect à ses parents. Luc 2:40-52; 22:7.
▪ Quel voyage Jésus fait-il à chaque printemps avec sa famille, et combien de temps dure-t-il?
▪ Que se passe-t-il lors du voyage qu’ils font dans la douzième année de Jésus?
▪ Quel exemple Jésus donne-t-il aux enfants d’aujourd’hui?
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Jean prépare le cheminLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 11
Jean prépare le chemin
DIX-SEPT ans se sont écoulés depuis le jour où Jésus, âgé de 12 ans, a interrogé les enseignants dans le temple. Nous sommes au printemps de l’an 29 de notre ère. Tout le monde, semble-t-il, parle de Jean, le cousin de Jésus, qui prêche dans tout le pays des environs du Jourdain.
Jean est sans conteste un homme impressionnant, tant par son apparence que par ce qu’il dit. Il a un vêtement en poil de chameau, et il porte une ceinture de cuir autour des reins. Sa nourriture est de sauterelles et de miel sauvage. Quant à son message, le voici: “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.”
Ce message éveille l’intérêt de ses auditeurs. Beaucoup comprennent qu’ils ont besoin de se repentir, c’est-à-dire de changer d’attitude et de rejeter leur ancien mode de vie en le considérant comme indésirable. C’est ainsi que des gens affluent en grand nombre vers Jean; ils viennent de tout le territoire qui borde le Jourdain, et même de Jérusalem. Jean les baptise en les plongeant dans les eaux du Jourdain. Mais pourquoi?
Le baptême de Jean symbolise ou atteste que ceux qui le reçoivent se repentent sincèrement des péchés qu’ils ont commis contre la Loi de Dieu. C’est pourquoi, lorsque certains Pharisiens et Sadducéens arrivent au Jourdain, Jean les condamne. “Progéniture de vipères”, dit-il. “Produisez (...) du fruit qui convienne à la repentance; et n’ayez pas la présomption de dire en vous-mêmes: ‘Nous avons Abraham pour père.’ Car je vous dis que Dieu peut de ces pierres susciter des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de beau fruit va être coupé et jeté au feu.”
Jean attire tant l’attention que les Juifs envoient vers lui des prêtres et des Lévites. Ceux-ci lui demandent: “Qui es-tu?”
“Je ne suis pas le Christ”, confesse Jean.
“Quoi donc? demandent-ils. Es-tu Élie?”
“Je ne le suis pas”, rétorque-t-il.
“Es-tu Le Prophète?”
“Non!”
Alors ils insistent: “Qui es-tu? pour que nous puissions donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même?”
Jean explique: “Moi, je suis une voix de quelqu’un qui crie dans le désert: ‘Rendez droit le chemin de Jéhovah’, comme a dit Ésaïe le prophète.”
“Pourquoi donc baptises-tu, veulent-ils savoir, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni Le Prophète?”
“Moi, je baptise dans l’eau. Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas, celui qui vient derrière moi.”
Jean prépare le chemin en amenant le peuple à une condition de cœur propice à accepter le Messie, qui deviendra Roi. Il déclare à propos de ce dernier: “Celui qui vient après moi est plus fort que moi, celui dont je ne suis pas digne d’enlever les sandales.” Et même, dit-il, “celui qui vient derrière moi a passé devant moi, parce qu’il existait avant moi”.
Ainsi donc, le message de Jean selon lequel “le royaume des cieux s’est approché” est l’annonce faite à tous que va bientôt commencer le ministère de Jésus Christ, le Roi choisi par Jéhovah. Jean 1:6-8, 15-28; Matthieu 3:1-12; Luc 3:1-18; Actes 19:4.
▪ Quel genre d’homme Jean est-il?
▪ Pourquoi Jean baptise-t-il?
▪ Pourquoi Jean peut-il dire que le Royaume s’est approché?
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Le baptême de JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 12
Le baptême de Jésus
JEAN prêche depuis environ six mois. Jésus, qui a 30 ans maintenant, vient vers lui au Jourdain. Pour quelle raison? Veut-il lui rendre une visite amicale, ou simplement s’intéresser aux progrès de son activité? Non; il vient lui demander de le baptiser.
Aussitôt Jean proteste: “C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi?” Il sait que son cousin Jésus est le Fils de Dieu. Lui-même n’avait-il pas eu un sursaut de joie dans le ventre d’Élisabeth, sa mère, lorsque Marie, enceinte de Jésus, était entrée chez eux? Élisabeth n’a certainement pas manqué de le lui raconter par la suite. Elle lui a sans doute aussi parlé de l’ange qui avait annoncé la naissance de Jésus, et des messagers célestes qui sont apparus aux bergers la nuit où Jésus est venu au monde.
Jésus n’est donc pas un inconnu pour Jean. Et ce dernier sait que son baptême n’est pas pour Jésus. Il est réservé à ceux qui se repentent de leurs péchés; or Jésus est sans péché. Pourtant, malgré les protestations de Jean, Jésus insiste: “Laisse faire cette fois, car c’est ainsi qu’il nous convient d’exécuter tout ce qui est juste.”
Pourquoi est-il juste que Jésus soit baptisé? Parce que, dans son cas, le baptême signifie, non pas qu’il se repent de péchés commis, mais qu’il se présente à son Père pour faire sa volonté. Jusque-là, Jésus a été charpentier; cependant, l’heure est maintenant venue de commencer le ministère pour lequel Jéhovah Dieu l’a envoyé sur la terre. Pensez-vous que Jean s’attende à un événement insolite au moment où il baptise Jésus?
Par la suite, il rapportera: “Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit: ‘Celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans de l’esprit saint.’” Ainsi, Jean est prêt à voir l’esprit de Dieu se répandre sur quelqu’un qu’il baptisera. Il n’est donc probablement pas vraiment surpris lorsque, à l’instant où Jésus remonte de l’eau, ‘l’esprit de Dieu descend comme une colombe et vient sur lui’.
Mais un autre phénomène se produit quand Jésus est baptisé. ‘Les cieux s’ouvrent’ à lui. Qu’est-ce que cela veut dire? Cela signifie vraisemblablement que, pendant qu’il est baptisé, le souvenir de sa vie préhumaine dans le ciel lui revient. Par conséquent, maintenant Jésus se souvient tout à fait de sa vie de fils spirituel de Jéhovah Dieu, y compris de toutes les choses que Dieu lui a dites dans le ciel pendant son existence préhumaine.
En outre, au moment de son baptême, une voix venant du ciel proclame: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” Quelle est cette voix? Celle de Jésus? Sûrement pas! C’est celle de Dieu. Il est clair que Jésus est le Fils de Dieu, et non pas Dieu lui-même, contrairement à ce que certains prétendent.
Toutefois, Jésus est un fils humain de Dieu, comme l’était le premier homme, Adam. Le disciple Luc, après avoir décrit le baptême de Jésus, précise: “Jésus lui-même, quand il commença son œuvre, avait environ trente ans, étant, comme on le pensait, fils de Joseph, fils de Héli, (...) fils de David, (...) fils d’Abraham, (...) fils de Noé, (...) fils d’Adam, fils de Dieu.”
Adam était un “fils” humain “de Dieu”; Jésus l’est pareillement. Jésus est le plus grand homme de tous les temps, ce qui ne fait aucun doute quand on examine sa vie. Cependant, à son baptême, Jésus entre dans de nouvelles relations avec Dieu: il devient aussi son Fils spirituel. Maintenant, Dieu le rappelle au ciel, en quelque sorte, en lui faisant commencer une existence qui l’amènera à renoncer pour toujours à sa vie humaine, à en faire le sacrifice au bénéfice de l’humanité condamnée. Matthieu 3:13-17; Luc 3:21-38; 1:34-36, 44; 2:10-14; Jean 1:32-34; Hébreux 10:5-9.
▪ Pourquoi Jésus n’est-il pas un inconnu pour Jean?
▪ Puisqu’il n’a pas commis de péchés, pourquoi Jésus est-il baptisé?
▪ Compte tenu de ce que Jean sait sur Jésus, pourquoi peut-on penser qu’il n’est pas surpris lorsque l’esprit de Dieu vient sur lui?
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Tirons leçon des tentations de JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 13
Tirons leçon des tentations de Jésus
IMMÉDIATEMENT après son baptême, Jésus est conduit par l’esprit de Dieu dans le désert de Judée. Il a besoin de réfléchir, car au moment de son baptême “les cieux s’ouvrirent”, de sorte qu’il lui fut possible de discerner les choses célestes. Il a vraiment beaucoup de choses sur lesquelles méditer.
Jésus passe 40 jours et 40 nuits dans le désert, sans rien manger. Puis, alors que Jésus a grand faim, le Diable s’approche de lui pour le tenter; il lui suggère: “Si tu es fils de Dieu, dis à ces pierres qu’elles deviennent des pains.” Mais Jésus sait qu’il est mal d’utiliser son pouvoir de faire des miracles pour satisfaire ses désirs personnels. Il refuse donc, résistant à la tentation.
Le Diable ne renonce pas. Il essaie autre chose. Il défie Jésus de se jeter du haut de la muraille du temple afin que les anges viennent à son secours. Mais Jésus ne cède pas à la tentation de faire cette exhibition impressionnante. Citant les Écritures, il explique qu’il est mal de mettre Dieu à l’épreuve de cette façon.
Dans une troisième tentation, de quelque manière miraculeuse le Diable montre à Jésus tous les royaumes du monde et lui dit: “Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et accomplis devant moi un acte d’adoration.” Mais Jésus refuse une fois encore de se laisser tenter; il choisit de rester fidèle à Dieu.
Nous pouvons tirer leçon de ces tentations de Jésus. Elles nous apprennent par exemple que, contrairement à l’opinion de certains, le Diable n’est pas le principe du mal, mais une personne invisible bien réelle. Une des tentations de Jésus révèle aussi que tous les gouvernements du monde sont la propriété du Diable. En effet, s’il en était autrement, comment son offre aurait-elle pu constituer une tentation véritable?
Réfléchissez également à ceci: Le Diable a dit que si Jésus faisait un seul acte d’adoration il était prêt à le récompenser, à lui donner tous les royaumes du monde. Le Diable pourrait très bien essayer de nous tenter d’une manière similaire, peut-être en nous offrant la possibilité alléchante d’acquérir des richesses, le pouvoir ou une position en vue. Mais nous nous montrerons sages en suivant l’exemple de Jésus; nous resterons fidèles à Jéhovah quelle que soit la tentation. Matthieu 3:16; 4:1-11; Marc 1:12, 13; Luc 4:1-13.
▪ Sur quelles choses, probablement, Jésus médite-t-il pendant les 40 jours qu’il passe dans le désert?
▪ Comment le Diable tente-t-il Jésus?
▪ Qu’apprenons-nous des tentations de Jésus?
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Les premiers disciples de JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 14
Les premiers disciples de Jésus
APRÈS 40 jours dans le désert, Jésus retourne vers Jean, qui l’a baptisé. À son approche, sans doute Jean le montre-t-il par un geste à ceux qui sont avec lui, en s’exclamant: “Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde! C’est à propos de lui que j’ai dit: Derrière moi vient un homme qui a passé devant moi, parce qu’il existait avant moi.” Bien qu’il soit plus âgé que son cousin Jésus, Jean sait que celui-ci a existé avant lui sous la forme d’une personne spirituelle dans les cieux.
Pourtant, quelques semaines auparavant, quand Jésus est venu pour être baptisé, apparemment Jean ne savait pas avec certitude que c’était lui qui allait être le Messie. “Moi non plus je ne le connaissais pas, avoue-t-il, mais c’est pour qu’il fût manifesté à Israël que, moi, je suis venu baptiser dans l’eau.”
Puis il explique à ses auditeurs ce qui s’est passé quand il a baptisé Jésus: “J’ai vu l’esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Moi non plus je ne le connaissais pas, mais Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit: ‘Celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans de l’esprit saint.’ Et j’ai vu cela, et j’ai attesté que celui-ci est le Fils de Dieu.”
Le lendemain, Jean se tient là avec deux de ses disciples. De nouveau, en voyant s’approcher Jésus, il déclare: “Voici l’Agneau de Dieu!” À ces mots, les deux disciples de Jean le baptiseur se mettent à suivre Jésus. L’un d’eux est André, l’autre est sans doute celui-là même qui rapportera ces événements; il se nomme également Jean. Selon les renseignements dont nous disposons, ce Jean est aussi un cousin de Jésus, puisqu’il est fils de Salomé, sœur de Marie.
Se retournant et voyant André et Jean qui le suivent, Jésus demande: “Que cherchez-vous?”
“Rabbi, demandent-ils, où demeures-tu?”
“Venez et vous verrez”, répond Jésus.
Il est environ quatre heures de l’après-midi. André et Jean passent le reste de la journée avec Jésus. Plus tard, André est si enthousiasmé qu’il court trouver son frère, qu’on appelle Pierre. “Nous avons trouvé le Messie”, lui dit-il. Et il le conduit vers Jésus. On suppose que, dans le même temps, Jean va chercher son frère Jacques et l’amène à Jésus. Toutefois, et c’est bien dans sa manière, Jean ne mentionne pas ce détail personnel dans son Évangile.
Le lendemain, Jésus trouve Philippe, qui est de Bethsaïda, ville où André et Pierre habitaient auparavant. Il lui lance cette invitation: “Viens à ma suite.”
À son tour, Philippe trouve Nathanaël, qui répond aussi au nom de Barthélemy, et il lui annonce: “Nous avons trouvé celui dont ont écrit Moïse, dans la Loi, et les Prophètes: Jésus, fils de Joseph, de Nazareth.” Mais Nathanaël est sceptique. “Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth?” demande-t-il.
“Viens et vois”, dit Philippe, pressant. Tandis qu’ils viennent vers lui, Jésus dit de Nathanaël: “Voici un véritable Israélite, en qui il n’y a pas de fourberie.”
“Comment se fait-il que tu me connaisses?” s’étonne Nathanaël.
“Avant que Philippe ne t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.”
“Rabbi [ce qui veut dire Enseignant], tu es le Fils de Dieu, tu es roi d’Israël”, dit Nathanaël, ébahi.
“Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois? demande Jésus. Tu verras de plus grandes choses que cela.” Puis il promet: “En toute vérité je vous le dis: vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre vers le Fils de l’homme.”
Très peu de temps après cela, Jésus et ses tout nouveaux disciples quittent la vallée du Jourdain et font route pour la Galilée. Jean 1:29-51.
▪ Qui sont les premiers disciples de Jésus?
▪ Comment Pierre, et peut-être aussi Jacques, sont-ils présentés à Jésus?
▪ Qu’est-ce qui donne à Nathanaël la conviction que Jésus est le Fils de Dieu?
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Le premier miracle de JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 15
Le premier miracle de Jésus
IL Y A un jour ou deux à peine qu’André, Pierre, Jean, Philippe, Nathanaël, et peut-être Jacques, sont devenus les premiers disciples de Jésus. À présent, ils rentrent en Galilée, district d’où ils sont tous originaires. Ils se rendent à un festin de noce à Cana, la ville d’où vient Nathanaël. Cana est située dans les collines, non loin de Nazareth, où Jésus a grandi.
La mère de Jésus est au mariage, elle aussi. Vraisemblablement, en tant qu’amie de la famille des mariés, Marie a été sollicitée pour servir les nombreux invités. C’est pourquoi elle voit vite que quelque chose est venu à manquer, et elle en informe Jésus: “Ils n’ont pas de vin.”
En réalité, en disant cela Marie suggère à Jésus d’intervenir pour remédier à ce petit incident. Au début, Jésus est réticent. “Qu’ai-je à faire avec toi?” demande-t-il. Effectivement, il est le Roi choisi par Dieu; sa famille ou ses amis n’ont donc pas à lui dicter ce qu’il doit faire. Aussi Marie a-t-elle la sagesse de laisser le problème entre les mains de son fils, déclarant simplement aux serviteurs: “Faites tout ce qu’il vous dira.”
Il y a là six jarres de pierre, des jarres à eau pouvant contenir chacune plus de quarante litres. Jésus donne aux serviteurs cette instruction: “Remplissez d’eau les jarres.” Les serviteurs les remplissent jusqu’au bord. Puis Jésus ajoute: “Maintenant puisez et portez-en au directeur du festin.”
Le directeur est agréablement surpris de l’excellente qualité du vin, car il ne sait pas qu’il a été produit par un miracle. Appelant l’époux, il lui dit: “Tout homme offre d’abord l’excellent vin, puis quand les gens sont ivres, celui qui est de qualité inférieure. Toi, tu as gardé l’excellent vin jusqu’à présent.”
C’est là le premier miracle de Jésus, qui contribue à affermir la foi de ses nouveaux disciples. Un peu plus tard, en compagnie de sa mère et de ses demi-frères, Jésus part avec ses disciples pour la ville de Capernaüm, près de la mer de Galilée. Jean 2:1-12.
▪ À quel moment du ministère de Jésus les noces de Cana ont-elles lieu?
▪ Pourquoi Jésus fait-il objection à la suggestion de sa mère?
▪ Quel miracle Jésus accomplit-il, et quel effet ce miracle a-t-il?
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Zélé pour le culte de JéhovahLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 16
Zélé pour le culte de Jéhovah
LES demi-frères de Jésus, c’est-à-dire les autres fils de Marie, se nomment Jacques, Joseph, Simon et Judas. Avant de partir avec Jésus et ses disciples pour Capernaüm, ville proche de la mer de Galilée, peut-être s’arrêtent-ils chez eux à Nazareth afin de pouvoir rassembler les affaires dont ils auront besoin.
Mais pourquoi Jésus se rend-il à Capernaüm au lieu de poursuivre son ministère à Cana, à Nazareth ou ailleurs dans les collines de Galilée? Tout d’abord, Capernaüm est une ville mieux située et vraisemblablement plus importante. En outre, la plupart des tout nouveaux disciples de Jésus habitent dans Capernaüm ou à proximité. Jésus pourra donc les former sans qu’ils aient à partir de chez eux.
Pendant son séjour à Capernaüm, Jésus opère des œuvres extraordinaires, ainsi qu’il l’attestera lui-même quelques mois plus tard. Mais on le retrouve bientôt sur les routes, avec ses compagnons. C’est le printemps, et ils se rendent à Jérusalem pour assister à la Pâque de l’an 30. Là-bas, les disciples de Jésus vont découvrir un côté de sa personnalité qu’ils ne connaissent peut-être pas encore.
Selon la Loi de Dieu, les Israélites doivent offrir des sacrifices d’animaux. À cette fin, à Jérusalem, des marchands vendent des animaux et des oiseaux, ce qui est très pratique pour ceux qui viennent au temple. Toutefois, ils se livrent à ce commerce à l’intérieur même du temple, et ils volent les gens en faisant payer des prix exorbitants.
Jésus est indigné. Il fait un fouet avec des cordes et chasse les marchands hors du temple. Il jette à terre les pièces de monnaie des changeurs et renverse leurs tables. “Enlevez cela d’ici! crie-t-il aux marchands de colombes. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce!”
En voyant la scène, les disciples se rappellent la prophétie qui dit au sujet du Fils de Dieu: “Le zèle pour ta maison me dévorera.” Cependant, les Juifs demandent à Jésus: “Quel signe as-tu à nous montrer, étant donné que tu fais ces choses?” Jésus leur répond: “Démolissez ce temple, et en trois jours je le relèverai.”
Les Juifs s’imaginent qu’il parle du temple de pierre, aussi demandent-ils: “Ce temple a été bâti en quarante-six ans, et toi, tu le relèveras en trois jours?” Mais Jésus fait allusion à un autre temple, son corps. Trois ans plus tard, quand Jésus sera relevé d’entre les morts, ses disciples se souviendront de ses paroles. Jean 2:12-22; Matthieu 13:55; Luc 4:23.
▪ Où Jésus se rend-il après les noces à Cana?
▪ Pourquoi Jésus est-il indigné, et que fait-il alors?
▪ Que se rappellent les disciples de Jésus en le voyant agir?
▪ Que dit Jésus au sujet de “ce temple”, et qu’entend-il par là?
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Jésus enseigne NicodèmeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 17
Jésus enseigne Nicodème
ALORS qu’il assiste à la Pâque de l’an 30, Jésus opère des signes ou miracles remarquables. Ses miracles incitent beaucoup de gens à mettre leur foi en lui; ils impressionnent aussi Nicodème, un membre du Sanhédrin, la Cour suprême juive. Nicodème veut en apprendre plus, aussi va-t-il rendre visite à Jésus. Il profite pour cela de l’obscurité de la nuit, sans doute parce qu’il craint de baisser dans l’estime des autres chefs juifs s’il est vu.
“Rabbi, dit-il, nous savons que c’est de la part de Dieu que tu es venu en tant qu’enseignant, car personne ne peut opérer ces signes que tu opères, si Dieu n’est pas avec lui.” En réponse, Jésus dit à Nicodème que pour avoir accès au Royaume de Dieu on doit ‘naître de nouveau’.
Comment donc quelqu’un peut-il naître de nouveau? “Est-ce qu’il peut entrer une seconde fois dans la matrice de sa mère et naître?” demande Nicodème.
Non, naître de nouveau n’est pas cela. “À moins que quelqu’un ne naisse d’eau et d’esprit, explique Jésus, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.” Quand Jésus a été baptisé et que de l’esprit saint est descendu sur lui, c’est alors qu’il est né “d’eau et d’esprit”. En même temps, Dieu déclarait depuis les cieux: ‘Celui-ci est mon Fils que j’ai agréé’, faisant savoir qu’il avait engendré un fils spirituel ayant la perspective d’entrer dans le Royaume céleste. Plus tard, à la Pentecôte de l’an 33, d’autres disciples baptisés recevront de l’esprit saint et de cette façon ils naîtront de nouveau comme fils spirituels de Dieu.
Mais la mission du Fils de Dieu en tant qu’homme est vitale. Jésus dit à Nicodème: “De même que Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, pour que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.” En effet, de même que les Israélites mordus par les serpents venimeux devaient fixer leur regard sur le serpent de cuivre pour être sauvés, de même tous les humains doivent exercer la foi dans le Fils de Dieu pour être affranchis de la mort à laquelle ils sont voués.
Mettant l’accent sur l’amour que Jéhovah a manifesté dans ce cas, Jésus dit ensuite à Nicodème: “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit, mais ait la vie éternelle.” Voilà comment à Jérusalem, seulement six mois après le début de son ministère, Jésus révèle clairement qu’il est l’instrument que Jéhovah Dieu utilise pour sauver l’humanité.
Il explique encore à Nicodème: “Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour qu’il juge le monde”, c’est-à-dire non pas pour qu’il rende un jugement contre lui, ou le condamne, et décrète ainsi la destruction de la race humaine, mais plutôt, dit-il, “pour que le monde soit sauvé par son entremise”.
Nicodème, craintif, est venu voir Jésus à la faveur de la nuit. Il est donc intéressant que Jésus termine sa conversation avec lui par ces paroles: “Or, voici le pourquoi du jugement: la lumière [que Jésus personnifie dans sa vie et son enseignement] est venue dans le monde, mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient méchantes. Car celui qui pratique des choses mauvaises hait la lumière et ne vient pas à la lumière, afin que ses œuvres ne soient pas censurées. Mais celui qui fait ce qui est vrai vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées comme ayant été faites en accord avec Dieu.” Jean 2:23 à 3:21; Matthieu 3:16, 17; Actes 2:1-4; Nombres 21:9.
▪ Qu’est-ce qui provoque la visite de Nicodème, et pourquoi vient-il de nuit?
▪ Que signifie ‘naître de nouveau’?
▪ Comment Jésus illustre-t-il le rôle qu’il joue dans notre salut?
▪ Que signifie le fait que Jésus n’est pas venu pour juger le monde?
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Jean décroît, Jésus croîtLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 18
Jean décroît, Jésus croît
APRÈS la Pâque, au printemps de l’an 30, Jésus et ses disciples quittent Jérusalem. Toutefois, ils ne retournent pas chez eux en Galilée, mais ils se rendent dans la région de la Judée, où ils vont baptiser. Cela fait près d’un an maintenant que Jean le baptiseur accomplit la même œuvre, et il a encore des disciples qui le suivent.
En réalité, ce n’est pas Jésus lui-même qui baptise, mais ses disciples, sous sa direction. Le baptême qu’ils administrent a la même signification que celui de Jean. Pour les Juifs qui l’acceptent, il symbolise leur repentance des péchés qu’ils ont commis contre l’alliance de la Loi de Dieu. Cependant, après sa résurrection, Jésus apprendra à ses disciples à administrer un baptême qui aura une signification différente. En effet, le baptême chrétien aujourd’hui est le symbole par lequel on montre que l’on se voue à Jéhovah Dieu pour le servir.
Nous sommes au début du ministère du Christ. Bien qu’ils agissent chacun de leur côté, Jean comme Jésus enseignent et baptisent ceux qui se repentent. C’est alors que les disciples de Jean deviennent jaloux et se plaignent de Jésus à Jean: “Rabbi, (...) le voilà qui baptise, et tous vont à lui.”
Au lieu d’être jaloux, Jean se réjouit du succès de Jésus et il veut que ses disciples, eux aussi, se réjouissent. Il leur rappelle ceci: “Vous m’êtes témoins vous-mêmes que j’ai dit: Je ne suis pas le Christ, mais: J’ai été envoyé en avant de Celui-là.” Puis il poursuit par cette belle illustration: “Celui qui a l’épouse est l’époux. Mais l’ami de l’époux, quand il se tient là à l’entendre, éprouve beaucoup de joie à cause de la voix de l’époux. Cette joie donc, qui est la mienne, est devenue complète.”
Jean, qui est l’ami de l’Époux, s’est réjoui quelque six mois auparavant quand il a présenté ses disciples à Jésus. Certains d’entre eux sont devenus des futurs membres de la classe de l’épouse céleste du Christ, classe qui sera composée de chrétiens oints de l’esprit. Jean désire que ses disciples actuels deviennent aussi ceux de Jésus, puisque son rôle est de préparer le ministère fructueux de Jésus. “Celui-là, il faut qu’il croisse, et moi, que je décroisse”, explique Jean le baptiseur.
Jean, nouveau disciple de Jésus et qui, auparavant, a aussi été disciple de Jean le baptiseur, parlera plus tard de l’origine de Jésus et de son rôle important dans le salut des humains. Il écrira: “Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous les autres. (...) Le Père aime le Fils et a donné toutes choses en sa main. Celui qui exerce la foi dans le Fils a la vie éternelle; celui qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais le courroux de Dieu demeure sur lui.”
Peu de temps après les réflexions de Jean le baptiseur sur la décroissance de son activité, le roi Hérode le fait arrêter. Hérode a pris pour épouse Hérodiade, la femme de son frère Philippe. Comme Jean dénonce publiquement ses actions, Hérode le fait jeter en prison. En apprenant cette arrestation, Jésus quitte la Judée avec ses disciples et part pour la Galilée. Jean 3:22 à 4:3; Actes 19:4; Matthieu 28:19; 2 Corinthiens 11:2; Marc 1:14; 6:17-20.
▪ Que représente le baptême administré sous la direction de Jésus avant sa résurrection? Et après celle-ci?
▪ Comment Jean montre-t-il que la plainte de ses disciples est injustifiée?
▪ Pourquoi Jean est-il jeté en prison?
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Jésus enseigne une SamaritaineLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 19
Jésus enseigne une Samaritaine
POUR aller de Judée en Galilée, Jésus et ses disciples traversent le district de la Samarie. Fatigués de leur voyage, ils s’arrêtent vers midi pour se reposer à côté d’un puits, près de la ville de Sychar. Ce puits a été creusé des siècles auparavant par Jacob, et il existe toujours aujourd’hui non loin de la ville moderne de Naplouse.
Pendant que Jésus se repose à cet endroit, ses disciples vont en ville acheter de la nourriture. Arrive une Samaritaine, qui vient puiser de l’eau, et Jésus lui dit: “Donne-moi à boire.”
En général, les Juifs et les Samaritains n’ont pas de relations à cause de préjugés profondément enracinés. Étonnée donc, la femme demande: “Comment se fait-il que toi, qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine?”
Jésus répond: “Si tu (...) savais qui est celui qui te dit: ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui le lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive.”
“Seigneur, dit la femme, tu n’as même pas de seau pour puiser de l’eau, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre ancêtre Jacob, qui nous a donné le puits et qui y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bovins?”
“Quiconque boit de cette eau-ci, fait remarquer Jésus, aura encore soif. Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour communiquer la vie éternelle.”
“Seigneur, donne-moi cette eau-là, demande la femme, afin que je n’aie pas soif et que je n’aie pas toujours à venir ici pour puiser de l’eau.”
Jésus lui dit alors: “Va appeler ton mari et reviens ici.”
“Je n’ai pas de mari”, réplique-t-elle.
Jésus confirme ses paroles, en déclarant: “Tu as raison de dire: ‘Je n’ai pas de mari.’ Car tu as eu cinq maris, et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari.”
“Seigneur, je m’aperçois que tu es prophète”, en conclut la femme, ébahie. Révélant son intérêt pour les choses spirituelles, elle fait remarquer que les Samaritains “ont adoré dans cette montagne [Guérizim, qui se dresse non loin de là]”. “Mais vous [les Juifs], dit-elle, vous dites que c’est à Jérusalem qu’est l’endroit où il faut adorer.”
Cependant, ce n’est pas l’endroit où l’on adore qui est important, signale Jésus. “L’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père avec l’esprit et la vérité, car, vraiment, le Père cherche de tels adorateurs. Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer avec l’esprit et la vérité.”
La femme est profondément impressionnée. “Je sais que le Messie vient, — celui qu’on appelle Christ, dit-elle. Quand il arrivera, il nous annoncera ouvertement toutes choses.”
“Moi qui te parle, je suis lui”, déclare Jésus. Vous rendez-vous compte? À cette femme, venue puiser de l’eau à midi, peut-être pour éviter de rencontrer les femmes de la ville qui la méprisent à cause de sa façon de vivre, à cette Samaritaine Jésus fait un immense honneur. Il lui dit tout net ce qu’il n’a révélé ouvertement à personne d’autre. Quelles vont en être les conséquences?
Beaucoup de Samaritains croient
En revenant de Sychar avec de la nourriture, les disciples trouvent Jésus près du puits de Jacob, là où ils l’ont quitté, en pleine conversation avec une Samaritaine. À l’arrivée des disciples, celle-ci s’en va, laissant là sa jarre à eau, et se dirige vers la ville.
Vivement intéressée par ce dont Jésus lui a parlé, elle déclare aux hommes de la ville: “Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait.” Puis, de façon à éveiller leur curiosité, elle demande: “Ne serait-ce pas le Christ?” La question atteint son but: ils vont voir ce qu’il en est.
Pendant ce temps, les disciples pressent Jésus de manger la nourriture qu’ils ont ramenée de la ville. Mais il leur répond: “J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.”
“Est-ce que quelqu’un lui aurait apporté à manger?” se demandent les disciples entre eux. Jésus leur explique: “Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’achever son œuvre. Ne dites-vous pas: Encore quatre mois, avant que vienne la moisson?” Mais, attirant l’attention sur la moisson spirituelle, il ajoute: “Levez les yeux et voyez les champs: ils sont blancs pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, pour que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble.”
Peut-être Jésus voit-il déjà l’effet considérable de sa rencontre avec la Samaritaine: beaucoup ont foi en lui à cause du témoignage qu’elle leur donne. Elle atteste aux gens de la ville: “Il m’a dit tout ce que j’ai fait.” Par conséquent, lorsque les hommes de Sychar viennent vers Jésus près du puits, ils lui demandent de demeurer chez eux pour leur expliquer davantage de choses. Jésus accepte leur invitation et reste là deux jours.
À mesure que les Samaritains écoutent Jésus, un bien plus grand nombre croient. Alors ils disent à la femme: “Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons, car nous l’avons entendu nous-mêmes et nous savons que cet homme est vraiment le sauveur du monde.” Cette Samaritaine nous donne certainement un excellent exemple de la façon de rendre témoignage au Christ en éveillant la curiosité des auditeurs pour qu’ils cherchent à en savoir davantage.
Rappelons que cela se passe quatre mois avant la moisson — sans doute la moisson de l’orge, qui en Palestine a lieu au printemps. On peut donc situer ces événements probablement en novembre ou en décembre. Cela veut dire qu’après la Pâque de l’an 30 de notre ère Jésus et ses disciples sont restés environ huit mois en Judée, pour enseigner et baptiser. À présent, ils rentrent chez eux, en Galilée. Qu’est-ce qui les y attend? Jean 4:3-43.
▪ Pourquoi la Samaritaine est-elle surprise que Jésus lui parle?
▪ Que lui enseigne Jésus sur l’eau vive et sur l’endroit où l’on doit adorer?
▪ De quelle manière Jésus lui révèle-t-il qui il est, et pourquoi cette révélation est-elle si étonnante?
▪ Quel témoignage la Samaritaine donne-t-elle, et quel en est le résultat?
▪ Quel rapport y a-t-il entre la nourriture de Jésus et la moisson?
▪ Comment pouvons-nous calculer la durée du ministère de Jésus en Judée après la Pâque de l’an 30?
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Un second miracle à CanaLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 20
Un second miracle à Cana
LORSQUE Jésus revient dans sa région, après une longue campagne de prédication en Judée, ce n’est pas pour se reposer. Au contraire, il commence un ministère encore plus important en Galilée, cette région où il a grandi. Mais ses disciples, au lieu de rester avec lui, retournent dans leur famille et reprennent leurs anciennes activités.
Quel message Jésus se met-il à prêcher? Celui-ci: “Le royaume de Dieu s’est approché. Repentez-vous et ayez foi en la bonne nouvelle.” Quelle est la réaction des Galiléens? Ils accueillent Jésus et tous l’honorent. Toutefois, ce n’est pas particulièrement en raison de son message, mais plutôt parce que beaucoup d’entre eux étaient à Jérusalem pour la Pâque, quelques mois auparavant, et qu’ils ont vu les signes remarquables qu’il a accomplis.
Il semble que le grand ministère de Jésus en Galilée débute à Cana. Rappelez-vous: dans cette ville, quelque temps plus tôt, alors qu’il revenait de Judée, Jésus a transformé de l’eau en vin lors d’un festin de mariage. C’est donc la deuxième fois qu’il séjourne à Cana; or le fils d’un certain fonctionnaire de la cour du roi Hérode Antipas est très malade. Quand ce fonctionnaire apprend que Jésus est arrivé de Judée à Cana, il parcourt pour le voir un long chemin depuis Capernaüm où il vit. Accablé de douleur, l’homme supplie: ‘S’il te plaît, viens immédiatement, avant que mon enfant ne meure.’
Jésus lui répond: ‘Retourne chez toi. Ton fils est guéri!’ Le fonctionnaire le croit et refait son long voyage en sens inverse. Sur le chemin viennent à sa rencontre ses serviteurs qui se sont dépêchés pour lui dire que tout va bien, car son fils s’est rétabli. ‘Depuis quand va-t-il mieux?’ demande l’homme.
‘Depuis hier, à 1 heure de l’après-midi’, lui répondent les serviteurs.
Le fonctionnaire calcule que c’est à l’heure même où Jésus lui a dit: ‘Ton fils est guéri!’ Après cela, cet homme et toute sa maisonnée deviennent disciples du Christ.
Ainsi Cana a été une ville favorisée, le lieu où, à deux reprises, Jésus a signalé son retour de Judée par un miracle. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls miracles qu’il a opérés depuis le début de son ministère, mais ils sont importants parce qu’ils ont marqué son retour en Galilée.
Jésus se dirige maintenant vers Nazareth, la ville où se trouve sa famille. Qu’est-ce qui l’attend là-bas? Jean 4:43-54; Marc 1:14, 15; Luc 4:14, 15.
▪ Lorsque Jésus revient en Galilée, que font ses disciples, et comment le peuple le reçoit-il?
▪ Quel miracle Jésus accomplit-il, et quel est son effet sur ceux qu’il touche de près?
▪ De quelle façon la ville de Cana est-elle favorisée par Jésus?
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Dans la synagogue de NazarethLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 21
Dans la synagogue de Nazareth
NAZARETH est très certainement en effervescence lorsque Jésus revient chez lui. Avant qu’il s’en aille pour se faire baptiser par Jean, voilà un peu plus d’un an, on le connaissait simplement comme charpentier. Or, maintenant on dit partout que c’est un faiseur de miracles. Les habitants de Nazareth brûlent de le voir accomplir quelques-unes de ces œuvres merveilleuses parmi eux.
Leur impatience croît lorsque Jésus, selon sa coutume, se rend à la synagogue. Pendant le service, il se lève pour lire, et on lui remet le rouleau du prophète Ésaïe. Il trouve le passage où il est question d’un personnage oint par l’esprit de Jéhovah, passage qui correspond à Ésaïe chapitre 61 dans nos Bibles aujourd’hui.
Après avoir lu que ce personnage prêcherait aux captifs la libération, aux aveugles le recouvrement de la vue, et qu’il proclamerait l’année favorable de Jéhovah, Jésus rend le rouleau au serviteur et s’assoit. Tous les regards sont fixés sur lui. Alors il se met à parler, probablement un bon moment, et il précise: “Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie.”
Ses auditeurs s’étonnent de ses “paroles pleines de charme” et ils se disent les uns aux autres: “Celui-ci n’est-il pas un fils de Joseph?” Mais sachant qu’ils veulent le voir faire des miracles, Jésus ajoute: “Sans doute, vous m’appliquerez cette illustration: ‘Médecin, guéris-toi toi-même; toutes les choses que nous avons entendu dire s’être passées à Capernaüm, fais-les également ici, dans ton propre pays.’” Manifestement, les anciens concitoyens de Jésus estiment qu’il aurait dû commencer à opérer des guérisons dans sa ville, pour qu’ils soient les premiers à en bénéficier. Ils considèrent donc que Jésus leur a fait un affront.
Se rendant compte de ce qu’ils pensent, Jésus leur rappelle certains faits historiques appropriés: Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Élie, fait-il remarquer, et pourtant Élie n’a été envoyé vers aucune de ces femmes. Il est plutôt allé vers une veuve non israélite de Sidon, et il lui a sauvé la vie par un miracle. De même, il y avait beaucoup de lépreux aux jours d’Élisée, mais celui-ci n’a purifié que Naaman le Syrien.
Pour ceux qui se trouvent dans la synagogue, ces parallèles historiques sont peu flatteurs puisqu’ils dévoilent leur égoïsme et leur manque de foi. Furieux, ces hommes se lèvent et poussent Jésus hors de la ville. Là, sur le rebord de la montagne sur laquelle Nazareth est bâtie, ils essaient de le précipiter en bas. Mais Jésus leur échappe et s’enfuit, sain et sauf. Luc 4:16-30; 1 Rois 17:8-16; 2 Rois 5:8-14.
▪ Pourquoi Nazareth est-elle en effervescence?
▪ Que pensent les Juifs du discours de Jésus, mais qu’est-ce qui provoque ensuite leur grande colère?
▪ Qu’essaie-t-on de faire à Jésus?
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Jésus invite quatre disciples à le suivreLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 22
Jésus invite quatre disciples à le suivre
APRÈS avoir échappé à la mort à Nazareth, sa ville, Jésus se rend à Capernaüm, près de la mer de Galilée. Voilà qui accomplit une autre prophétie d’Ésaïe, celle qui annonçait que le peuple de Galilée vivant près de la mer verrait une grande lumière.
Tandis qu’il continue de faire briller sa lumière en prêchant le Royaume à cet endroit, Jésus aperçoit quatre de ses disciples. Ceux-ci l’ont accompagné dans ses déplacements quelque temps auparavant, mais ils exercent de nouveau leur métier de pêcheurs depuis qu’ils sont revenus de Judée avec lui. Il est probable que Jésus les cherche, puisque le moment est venu pour lui d’avoir des assistants permanents qu’il puisse former afin qu’ils poursuivent son ministère après son départ.
Jésus longe donc la mer, et lorsqu’il voit Simon Pierre et ses compagnons qui lavent leurs filets, il se dirige vers eux. Il monte dans le bateau de Pierre et lui demande de s’éloigner de terre. Une fois qu’ils se sont un peu écartés du bord, Jésus s’assoit dans le bateau et commence à enseigner les foules restées sur le rivage.
Ensuite, il ordonne à Pierre: “Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche.”
“Instructeur, fait remarquer Pierre, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais, sur ton ordre, je vais lâcher les filets.”
Les filets sont donc lâchés et ramènent une telle quantité de poissons qu’ils commencent à se déchirer. Immédiatement, les hommes font signe à leurs compagnons qui sont dans un bateau tout proche de venir à leur aide. Il y a tant de poissons que les deux bateaux qui en sont remplis commencent à s’enfoncer. Voyant cela, Pierre tombe aux genoux de Jésus et lui dit: “Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.”
“N’aie plus peur, répond Jésus. Désormais ce sont des hommes que tu prendras vivants.”
Et il invite aussi André, le frère de Pierre. “Venez à ma suite, leur dit-il avec chaleur, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.” À leurs compagnons de pêche, Jacques et Jean, fils de Zébédée, Jésus lance la même invitation, qu’ils acceptent, eux aussi, sans hésiter. Ces hommes abandonnent donc leur métier de pêcheurs et sont les quatre premiers disciples à suivre Jésus de façon permanente. Luc 5:1-11; Matthieu 4:13-22; Marc 1:16-20; Ésaïe 9:1, 2.
▪ Pourquoi Jésus invite-t-il ses disciples à le suivre? Qui sont ces disciples?
▪ Quel miracle effraie Pierre?
▪ À quelle sorte de pêche Jésus invite-t-il ses disciples?
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D’autres miracles à CapernaümLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 23
D’autres miracles à Capernaüm
JÉSUS a invité à le suivre ses quatre premiers disciples — Pierre, André, Jacques et Jean — et le sabbat suivant ils se rendent tous dans une synagogue de Capernaüm. Là, Jésus se met à enseigner; le peuple est ébahi parce qu’il le fait en personne qui a autorité et non pas comme les scribes.
Ce jour-là, un possédé se trouve dans la synagogue; au bout d’un moment, il se met à crier d’une voix forte: “Qu’avons-nous à faire avec toi, Jésus, Nazaréen? Es-tu venu pour nous détruire? Je sais parfaitement qui tu es: le Saint de Dieu.”
Le démon qui domine cet homme est en fait un ange de Satan. Jésus le tance en disant: “Tais-toi et sors de lui!”
Le démon donne à l’homme une convulsion et hurle de toute la force de sa voix. Mais il sort de lui sans lui faire aucun mal. Tous les témoins de la scène sont saisis de stupéfaction. “Qu’est-ce que ceci?” se demandent-ils entre eux. “Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent.” La nouvelle se répand dans toute la région d’alentour.
Quittant la synagogue, Jésus et ses disciples se rendent chez Simon, également appelé Pierre. Or, la belle-mère de Pierre est très malade; elle a une forte fièvre. Les disciples sollicitent Jésus: ‘S’il te plaît, aide-la.’ Alors Jésus s’approche d’elle, la prend par la main et la fait lever. Rétablie aussitôt, elle se met à leur préparer un repas.
Plus tard, après le coucher du soleil, des gens de partout commencent à venir à la maison de Pierre avec leurs malades. Bientôt toute la ville est rassemblée devant la porte. Jésus guérit tous les malades, quels que soient leurs maux. Il délivre même les gens possédés de démons. En sortant, les démons qu’il expulse crient: “Tu es le Fils de Dieu.” Mais Jésus les tance et ne leur permet pas de parler, parce qu’ils savent qu’il est le Christ. Marc 1:21-34; Luc 4:31-41; Matthieu 8:14-17.
▪ Que se passe-t-il dans la synagogue le sabbat qui suit le jour où Jésus a invité à le suivre ses quatre disciples?
▪ Où Jésus se rend-il en quittant la synagogue, et quel miracle accomplit-il là?
▪ Qu’arrive-t-il plus tard au cours de la même soirée?
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Pourquoi Jésus est venu sur terreLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 24
Pourquoi Jésus est venu sur terre
À CAPERNAÜM avec ses quatre disciples, Jésus a eu une journée bien remplie, et le soir les habitants lui ont amené tous leurs malades pour qu’il leur rende la santé. Il n’a pas eu le temps d’être un peu seul.
Nous voici le lendemain, de grand matin. Alors qu’il fait encore sombre, Jésus se lève et sort seul. Il se rend dans un endroit retiré où il peut prier son Père en particulier. Mais sa solitude est de courte durée; en effet, lorsque Pierre et d’autres s’aperçoivent qu’il est parti, ils se mettent à sa recherche.
Quand ils trouvent Jésus, Pierre lui dit: “Tous te cherchent.” Les habitants de Capernaüm veulent que Jésus demeure avec eux. Ils apprécient vraiment ce qu’il a fait pour eux. Mais Jésus est-il venu sur terre principalement pour opérer des guérisons miraculeuses comme celles-là? Qu’en dit-il?
Selon l’un des Évangiles, il répond à ses disciples: “Allons ailleurs, dans les villages-villes voisins, pour que là aussi je prêche, car c’est pour cela que je suis sorti.” Même lorsque la foule insiste pour qu’il reste, Jésus explique: “Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu à d’autres villes aussi, car c’est pour cela que j’ai été envoyé.”
Oui, Jésus est venu sur terre particulièrement pour prêcher le Royaume, qui justifiera le nom de son Père et supprimera définitivement tous les maux qui accablent l’humanité. Cependant, pour prouver qu’il est envoyé par Dieu, il opère des guérisons miraculeuses. Des siècles auparavant, Moïse a fait lui aussi des miracles pour attester qu’il était un serviteur de Dieu.
Cette fois, lorsque Jésus quitte Capernaüm pour prêcher dans d’autres villes, ses quatre disciples, c’est-à-dire Pierre et son frère André ainsi que Jean et son frère Jacques, vont avec lui. Vous vous rappelez sans doute que la semaine précédente Jésus les a invités à être ses premiers collaborateurs et compagnons de voyage.
Pour Jésus et ses quatre disciples, cette tournée de prédication en Galilée est une réussite éclatante. D’ailleurs, la rumeur au sujet des activités de Jésus se répand même dans toute la Syrie. De grosses foules venant de Galilée, de Judée et de l’autre côté du Jourdain suivent Jésus et ses disciples. Marc 1:35-39; Luc 4:42, 43; Matthieu 4:23-25; Exode 4:1-9, 30, 31.
▪ Que fait Jésus de grand matin, au lendemain d’une journée bien remplie à Capernaüm?
▪ Pourquoi Jésus a-t-il été envoyé sur terre, et quel est le but de ses miracles?
▪ Qui accompagne Jésus dans sa tournée de prédication en Galilée, et quelle réaction cette activité suscite-t-elle?
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Jésus a pitié d’un lépreuxLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 25
Jésus a pitié d’un lépreux
TANDIS que Jésus, accompagné de ses quatre disciples, fait le tour des villes de Galilée, la rumeur à propos des choses remarquables qu’il accomplit se répand à travers tout le district, jusque dans une certaine ville où habite un homme atteint de lèpre. Le médecin Luc précise que cet homme était “plein de lèpre”. Or, à un stade avancé, cette terrible maladie mutile lentement différentes parties du corps. Ce lépreux est donc dans un état pitoyable.
Quand Jésus arrive dans la ville, le lépreux se dirige vers lui. Selon la Loi de Dieu, tout lépreux est tenu de prévenir les gens qui l’entourent en criant: “Impur, impur!” pour les empêcher de l’approcher de trop près et de risquer la contamination. À présent le lépreux tombe sur sa face et supplie Jésus: “Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.”
Quelle foi en Jésus! Et pourtant, à cause de sa maladie, cet homme doit vraiment avoir un aspect pitoyable. Que va faire Jésus? Qu’auriez-vous fait? Ému de pitié, Jésus tend la main et touche l’homme, en disant: “Je le veux. Sois rendu pur.” Immédiatement, la lèpre disparaît de dessus lui.
Aimeriez-vous avoir pour roi quelqu’un d’aussi compatissant? L’attitude de Jésus envers ce lépreux nous donne confiance que pendant Son règne il réalisera cette prophétie biblique: “Il s’apitoiera sur le petit et le pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres.” Oui, Jésus accomplira alors ce qui lui tient à cœur: aider tous les affligés.
Le ministère de Jésus a déjà fait sensation parmi les Juifs avant même la guérison du lépreux. Mais Jésus accomplit une prophétie d’Ésaïe lorsqu’il commande à l’homme qu’il a guéri: “Veille à n’en rien dire à personne.” Il lui donne ensuite cet ordre: “Va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, en témoignage pour eux.”
Cependant, l’homme est si heureux qu’il ne peut pas taire ce miracle. Il part et se met à répandre la nouvelle partout. Apparemment, il suscite un intérêt et une curiosité tels que Jésus ne peut plus entrer ouvertement dans une ville. Ce dernier reste donc dans des endroits solitaires et inhabités, et des gens viennent vers lui de toutes parts pour l’écouter et pour être guéris de leurs maladies. Luc 5:12-16; Marc 1:40-45; Matthieu 8:2-4; Lévitique 13:45; 14:10-13; Psaume 72:13; Ésaïe 42:1, 2.
▪ Quel peut être l’effet de la lèpre, et quel avertissement un lépreux était-il tenu de donner?
▪ Quelle supplication le lépreux fait-il à Jésus, et que nous apprend la réaction de Jésus?
▪ En quoi cet homme n’obéit-il pas à Jésus une fois guéri, ce qui a quelles conséquences?
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De retour à CapernaümLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 26
De retour à Capernaüm
LA RENOMMÉE de Jésus s’est maintenant répandue à travers tout le pays, et beaucoup de gens se rendent jusqu’aux endroits retirés où il fait halte. Cependant, après quelques jours, il regagne Capernaüm en passant par la mer de Galilée. La nouvelle de son retour circule rapidement dans la ville, et l’on vient en foule à la maison où il se trouve. Des Pharisiens et des enseignants de la Loi arrivent d’aussi loin que Jérusalem.
La foule est si dense qu’elle empêche l’accès à la porte. C’est dans ce cadre qu’un événement tout à fait extraordinaire va avoir lieu. Ce qui arrive en cette occasion est extrêmement important, car cela nous aide à comprendre que Jésus a le pouvoir d’éliminer la cause des malheurs des humains et de redonner la santé à tous ceux qu’il choisit de guérir.
Alors que Jésus enseigne la foule, quatre hommes amènent vers la maison un homme paralysé couché sur un lit portatif. Ils désirent que Jésus guérisse leur ami, mais il y a tant de monde qu’ils ne peuvent entrer. Quelle déception! Cependant, ils n’abandonnent pas. Ils montent sur le toit en terrasse, y pratiquent une ouverture et font descendre près de Jésus le lit portatif sur lequel est couché le paralytique.
Jésus se met-il en colère parce qu’on l’interrompt? Pas du tout! Il est plutôt profondément impressionné par la foi de ces hommes. Il dit au paralytique: “Tes péchés sont pardonnés.” Mais Jésus peut-il vraiment pardonner les péchés? Les scribes et les Pharisiens ne le pensent pas. Ils tiennent ce raisonnement en leurs cœurs: “Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, sinon un seul, Dieu?”
Connaissant leurs pensées, Jésus leur déclare: “Pourquoi faites-vous ces raisonnements dans vos cœurs? Quel est le plus facile, de dire au paralytique: ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou de dire: ‘Lève-toi, prends ton lit portatif et marche’?”
Puis Jésus permet à la foule, y compris à ses détracteurs, de voir une démonstration remarquable qui révélera qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre et qu’il est bel et bien le plus grand homme de tous les temps. Il se tourne vers le paralytique et lui ordonne: “Lève-toi, prends ton lit portatif et va dans ta maison.” Et l’homme d’obéir aussitôt, sortant avec son lit sous les yeux de tous! Ébahis, les gens glorifient Dieu et s’exclament: “Nous n’avons jamais rien vu de pareil.”
Avez-vous remarqué que Jésus établit un rapport entre les péchés et la maladie, et que le pardon des péchés est associé au recouvrement de la santé? La Bible explique qu’Adam, notre ancêtre, a péché et que nous avons tous hérité des conséquences de ce péché, à savoir la maladie et la mort. Mais sous la domination du Royaume de Dieu, Jésus pardonnera les péchés de tous ceux qui aiment son Père et le servent, après quoi toutes les maladies disparaîtront. Quel bonheur nous connaîtrons alors! Marc 2:1-12; Luc 5:17-26; Matthieu 9:1-8; Romains 5:12, 17-19.
▪ Décrivez dans quel cadre a lieu un événement tout à fait extraordinaire.
▪ Comment le paralytique parvient-il jusqu’à Jésus?
▪ Pourquoi sommes-nous tous pécheurs, mais comment Jésus nous a-t-il permis d’espérer voir nos péchés pardonnés et avoir une santé parfaite?
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Jésus invite Matthieu à le suivreLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 27
Jésus invite Matthieu à le suivre
PEU après avoir guéri le paralytique, Jésus quitte Capernaüm et se rend à la mer de Galilée. De nouveau des foules viennent à lui, et il se met à les enseigner. En passant, il voit Matthieu, appelé également Lévi, assis au bureau des impôts. Il lui lance cette invitation: “Viens à ma suite.”
Sans doute Matthieu connaît-il déjà bien les enseignements de Jésus, tout comme Pierre, André, Jacques et Jean les connaissaient lorsque Jésus les a invités à le suivre. Et comme eux, Matthieu accepte sur-le-champ l’invitation. Il se lève, abandonne ses responsabilités de collecteur d’impôts et suit Jésus.
Plus tard, peut-être pour fêter l’invitation qu’il a reçue, Matthieu organise une grande réception avec festin dans sa maison. Outre Jésus et ses disciples, d’anciens collègues de Matthieu y sont présents. Ces hommes-là sont généralement méprisés par les autres Juifs, car ils collectent des impôts pour les autorités romaines qui sont détestées. De plus, bien souvent ils sont malhonnêtes, réclamant au peuple plus d’argent qu’au taux d’imposition normal.
Voyant Jésus au festin avec de telles personnes, les Pharisiens demandent à ses disciples: “Pourquoi votre enseignant mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs?” Jésus, qui a entendu, répond aux Pharisiens: “Ce ne sont pas les gens solides qui ont besoin de médecin, mais les mal portants. Allez donc apprendre ce que signifie: ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice.’ Car je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs.”
Matthieu a vraisemblablement invité ces collecteurs d’impôts chez lui pour qu’ils puissent écouter Jésus et recevoir une guérison spirituelle. Jésus les fréquente donc pour les aider à nouer de bonnes relations avec Dieu. Il ne les méprise pas, à l’inverse des Pharisiens qui s’estiment justes. Au contraire, plein de compassion, il agit envers eux comme un médecin spirituel.
Si Jésus fait preuve de miséricorde envers les pécheurs, ce n’est pas qu’il ferme les yeux sur leurs péchés, mais il éprouve pour eux les mêmes sentiments que pour ceux qui sont malades physiquement. Souvenez-vous par exemple qu’un jour il a tendu la main vers un lépreux et l’a touché en disant: “Je le veux. Sois rendu pur.” Comme lui, puissions-nous faire preuve de miséricorde en aidant ceux qui sont dans le besoin, notamment en leur apportant une aide spirituelle! Matthieu 8:3; 9:9-13; Marc 2:13-17; Luc 5:27-32.
▪ Où Jésus voit-il Matthieu?
▪ Quel est le métier de Matthieu, et pourquoi les hommes comme lui sont-ils méprisés par les autres Juifs?
▪ Quel reproche est fait à Jésus, et que répond-il?
▪ Pourquoi Jésus fréquente-t-il des pécheurs?
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La question du jeûneLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 28
La question du jeûne
CELA fait presque un an que Jésus a assisté à la Pâque de l’an 30. Jean le baptiseur est en prison depuis maintenant plusieurs mois. Il voulait que ses disciples deviennent disciples du Christ, mais tous ne l’ont pas fait.
À présent, certains de ces disciples viennent à Jésus et lui demandent: “Pourquoi nous et les Pharisiens pratiquons-nous le jeûne, tandis que tes disciples ne jeûnent pas?” Les Pharisiens pratiquent effectivement le jeûne deux fois par semaine; c’est un rite prescrit par leur religion. Quant aux disciples de Jean, ils suivent peut-être une coutume analogue. Il est possible aussi qu’ils jeûnent pour déplorer l’emprisonnement de Jean et qu’ils se demandent pourquoi les disciples de Jésus n’expriment pas leur chagrin en faisant comme eux.
En réponse Jésus explique: “Est-ce que les amis de l’époux ont lieu de mener deuil aussi longtemps que l’époux est avec eux? Mais des jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.”
Les disciples de Jean se souviennent certainement que celui-ci a appelé Jésus l’Époux. Ainsi, tant que Jésus est présent, Jean ne trouverait pas approprié de jeûner, et les disciples de Jésus non plus. Plus tard, lorsque Jésus mourra, ses disciples mèneront deuil et jeûneront. Mais quand il sera ressuscité et montera au ciel, ils n’auront plus de raison de jeûner pour mener deuil.
Jésus donne ensuite ces illustrations: “Personne ne coud une pièce de drap non rétréci à un vieux vêtement de dessus; car la pièce tirerait de toute sa force sur le vêtement de dessus et la déchirure deviendrait pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres éclatent, et le vin se répand, et les outres sont abîmées. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves.” Quel rapport ces illustrations ont-elles avec le jeûne?
Jésus aide les disciples de Jean le baptiseur à comprendre que personne ne doit s’attendre à ce que ses disciples se conforment aux vieilles pratiques du judaïsme, telles que le jeûne rituel. Il n’est pas venu pour rapiécer et prolonger d’anciennes formes de culte usées jusqu’à la corde et près d’être abandonnées. Le christianisme ne sera pas modelé sur le judaïsme de l’époque ni sur ses traditions humaines. Non, il ne ressemblera pas à une pièce neuve cousue sur un vieux vêtement, ni à du vin nouveau mis dans une vieille outre. Matthieu 9:14-17; Marc 2:18-22; Luc 5:33-39; Jean 3:27-29.
▪ Qui pratique le jeûne, et dans quel but?
▪ Pourquoi les disciples de Jésus ne jeûnent-ils pas tant qu’il est avec eux, et par la suite quels événements leur ôteront toute raison de jeûner?
▪ Quelles illustrations Jésus donne-t-il, et que signifient-elles?
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Jésus fait des œuvres bonnes pendant le sabbatLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 29
Jésus fait des œuvres bonnes pendant le sabbat
NOUS sommes au printemps de l’an 31. Quelques mois se sont écoulés depuis le jour où Jésus, faisant route depuis la Judée vers la Galilée, a conversé avec la Samaritaine près d’un puits.
Après avoir largement enseigné dans toute la Galilée, Jésus repart maintenant pour la Judée, et là il prêche dans les synagogues. Comparativement à l’importance qu’elle accorde au ministère de Jésus en Galilée, la Bible parle peu de son activité en Judée lors de cette visite et durant les mois qu’il y a passés après la dernière Pâque. Son ministère n’a, semble-t-il, pas reçu un accueil aussi favorable en Judée qu’en Galilée.
Bientôt Jésus prend le chemin de Jérusalem, la ville principale de Judée, pour la Pâque de l’an 31. Près d’une porte de la ville, la Porte des Moutons, se trouve la piscine appelée Bethzatha, où se rendent un grand nombre de malades, d’aveugles et de boiteux. Ils croient qu’on peut guérir en entrant dans les eaux de la piscine quand elles sont agitées.
C’est le jour du sabbat, et Jésus voit près de la piscine un homme qui est malade depuis 38 ans. Sachant que celui-ci endure sa maladie depuis très longtemps, Jésus lui demande: “Veux-tu être rendu à la santé?”
Il répond à Jésus: “Seigneur, je n’ai pas d’homme pour me mettre dans la piscine quand l’eau est agitée; mais, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi.”
Jésus lui dit alors: “Lève-toi, prends ton lit portatif et marche.” À ces mots, l’homme retrouve immédiatement un corps sain; il prend son lit et se met à marcher.
Mais quand les Juifs le voient, il lui lancent: “C’est sabbat, et il ne t’est pas permis de porter ce lit portatif.”
Il leur rétorque: “Celui-là même qui m’a rendu la santé m’a dit: ‘Prends ton lit portatif et marche.’”
“Quel est l’homme qui t’a dit: ‘Prends ton lit portatif et marche’?” s’enquièrent-ils. Jésus s’est retiré à cause de la foule, et l’homme qu’il a guéri ne connaît pas son nom. Plus tard, cependant, Jésus et lui se rencontrent dans le temple, et l’homme apprend qui est celui qui l’a rétabli.
Il va donc trouver les Juifs pour leur dire que c’est Jésus qui l’a rendu à la santé. En l’apprenant, les Juifs vont voir Jésus. Pour quelle raison? Désirent-ils apprendre d’où lui vient son pouvoir d’accomplir ces choses merveilleuses? Non; c’est pour lui reprocher de faire ces œuvres bonnes pendant le sabbat. Et ils se mettent même à le persécuter. Luc 4:44; Jean 5:1-16.
▪ Environ combien de temps s’est écoulé depuis la dernière visite de Jésus en Judée?
▪ Pourquoi la piscine appelée Bethzatha est-elle si fréquentée?
▪ Quel miracle Jésus opère-t-il à cette piscine, et quelle est la réaction des Juifs?
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Jésus répond à ses accusateursLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 30
Jésus répond à ses accusateurs
ACCUSÉ par les chefs religieux juifs de violer le sabbat, Jésus leur répond: “Mon Père a travaillé sans relâche jusqu’à présent, et moi aussi je travaille sans relâche.”
Malgré les affirmations des Pharisiens, l’activité de Jésus ne correspond pas à ce qu’interdit la loi du sabbat. C’est Dieu qui lui a confié la tâche de prêcher et de guérir, et, à son exemple, Jésus s’en acquitte sans relâche tous les jours. Toutefois, sa réponse attise encore plus la colère des Juifs, et ils cherchent à le tuer. Pourquoi?
Parce qu’à présent non seulement ils croient que Jésus viole le sabbat, mais ils considèrent qu’il blasphème en affirmant être le Fils de Dieu. Cependant, sans s’émouvoir, Jésus leur en dit plus long au sujet de ses relations privilégiées avec Dieu. “Le Père a de l’affection pour le Fils, explique-t-il, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même.”
‘De même que le Père relève les morts et leur rend la vie, poursuit Jésus, de même le Fils aussi rend la vie à ceux qu’il veut.’ En effet, le Fils relève déjà ceux qui sont morts au sens spirituel. ‘Celui qui entend ma parole et qui croit celui qui m’a envoyé, ajoute-t-il, est passé de la mort à la vie.’ Puis il précise: “L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui ont prêté attention vivront.”
Que l’on sache, Jésus n’a encore ressuscité personne au sens littéral, mais il explique à ses accusateurs que ce genre de résurrection aura lieu. “Ne soyez pas surpris de ceci, dit-il, car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix et sortiront.”
Il semble bien que jusqu’alors, publiquement, Jésus n’a jamais décrit avec autant de précision le rôle essentiel qu’il joue dans le dessein de Dieu. Mais ses accusateurs ont plus que son propre témoignage sur ces questions. “Vous avez envoyé des hommes vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité”, leur rappelle Jésus.
À peine deux ans auparavant, Jean le baptiseur a parlé à ces chefs religieux juifs de Celui qui allait venir après lui. Leur rappelant qu’autrefois ils avaient une grande estime pour Jean, maintenant emprisonné, Jésus leur dit: “Un instant, il vous a plu de vous réjouir grandement à sa lumière.” Jésus leur remémore cela dans l’espoir de les aider, oui, de les sauver. Il n’a toutefois pas besoin du témoignage de Jean.
“Ces œuvres précisément que je fais [dont le miracle qu’il vient tout juste d’opérer], rendent témoignage de moi, que c’est le Père qui m’a envoyé.” Mais, outre cela, ajoute-t-il, “le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi”. Dieu a rendu témoignage de Jésus lors de son baptême, par exemple, quand il a dit: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé.”
Vraiment, les accusateurs de Jésus n’ont aucune excuse pour le rejeter. Ce sont justement les Écritures qu’ils affirment scruter qui témoignent à son sujet! “Si, en effet, vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, conclut Jésus, car celui-là a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?” Jean 5:17-47; 1:19-27; Matthieu 3:17.
▪ Pourquoi l’activité de Jésus n’est-elle pas une violation du sabbat?
▪ Comment Jésus décrit-il le rôle essentiel qu’il joue dans le dessein de Dieu?
▪ Pour prouver qu’il est le Fils de Dieu, le témoignage de qui Jésus invoque-t-il?
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Ils arrachent des épis le jour du sabbatLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 31
Ils arrachent des épis le jour du sabbat
JÉSUS et ses disciples quittent bientôt Jérusalem pour retourner en Galilée. Nous sommes au printemps, et dans les champs de céréales les épis sont mûrs. Les disciples ont faim. Ils arrachent donc quelques épis et mangent. Mais, un jour de sabbat, leur action ne passe pas inaperçue.
Juste avant, à Jérusalem, les chefs religieux ont cherché à tuer Jésus en prétendant qu’il violait le sabbat. Des Pharisiens portent maintenant cette accusation: “Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat.”
Les Pharisiens prétendent qu’arracher des épis et les frotter dans ses mains pour les manger revient à moissonner et à battre le grain. Mais, par leur interprétation stricte de ce qui constitue un travail, ils ont rendu le sabbat pénible, alors qu’il était censé être un jour de joie et d’édification spirituelle. Jésus oppose donc aux Pharisiens des exemples, tirés des Écritures, montrant que l’intention de Jéhovah Dieu n’a jamais été de faire une application aussi exagérément stricte de Sa loi sur le sabbat.
Jésus explique que, lorsque David et ses hommes eurent faim, ils s’arrêtèrent au tabernacle et mangèrent les pains de présentation. Ces pains avaient déjà été ôtés de devant Jéhovah et remplacés par des pains frais, et ils étaient normalement réservés aux prêtres, qui les mangeaient. Toutefois, en cette circonstance, David et ses hommes ne furent pas condamnés pour en avoir mangé.
Jésus donne un autre exemple: “N’avez-vous pas lu dans la Loi que, pendant les sabbats, les prêtres dans le temple tiennent le sabbat pour non sacré, sans se rendre coupables?” En effet, même pendant le sabbat, les prêtres au temple continuent à égorger les animaux et à effectuer d’autres tâches pour préparer les sacrifices. “Mais je vous dis, continue Jésus, qu’il y a ici quelque chose de plus grand que le temple.”
Puis il réprimande les Pharisiens: “Si vous aviez compris ce que signifie: ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice’, vous n’auriez pas condamné les innocents.” Et il conclut: “Car le Seigneur du sabbat, c’est le Fils de l’homme.” Que veut-il dire? Il fait allusion à son paisible Règne millénaire.
Depuis 6 000 ans maintenant, l’humanité subit le dur esclavage de Satan le Diable, la violence et la guerre faisant partie de la vie quotidienne. En revanche, le grand Sabbat, le Règne de Christ, soulagera les humains de toute souffrance et oppression. Matthieu 12:1-8; Lévitique 24:5-9; 1 Samuel 21:1-6; Nombres 28:9; Osée 6:6.
▪ Quelle accusation est portée contre les disciples de Jésus, et comment Jésus y répond-il?
▪ Quel manquement des Pharisiens Jésus dévoile-t-il?
▪ En quel sens Jésus est-il “Seigneur du sabbat”?
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Qu’est-il permis de faire pendant le sabbat?Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 32
Qu’est-il permis de faire pendant le sabbat?
UN AUTRE jour de sabbat, Jésus entre dans une synagogue près de la mer de Galilée. Il y a là un homme dont la main droite est desséchée. Les scribes et les Pharisiens épient Jésus pour voir s’il va guérir cet homme. Finalement, ils lui demandent: “Est-il permis de faire une guérison pendant le sabbat?”
Les chefs religieux juifs pensent que l’on a le droit de soigner un malade pendant le sabbat seulement si sa vie est en danger. Ils enseignent, par exemple, qu’un jour de sabbat il est interdit de remettre un os ou de bander une entorse. Donc, si les scribes et les Pharisiens interrogent Jésus, c’est afin de trouver un motif d’accusation contre lui.
Cependant, Jésus connaît leurs raisonnements. En même temps, il se rend compte qu’ils ont un point de vue excessif et contraire aux Écritures sur ce qui constitue une violation de la loi interdisant le travail pendant le sabbat. Par conséquent, il prépare une confrontation en ordonnant à l’homme qui a la main desséchée: “Lève-toi et viens au milieu.”
Puis, se tournant vers les scribes et les Pharisiens, Jésus leur dit: “Quel est parmi vous l’homme qui, n’ayant qu’une brebis, si celle-ci vient à tomber dans une fosse pendant le sabbat, ne la saisira pas pour l’en retirer?” Puisqu’une brebis représente un certain capital, ils ne la laisseraient pas dans la fosse jusqu’au lendemain, car elle risquerait d’en pâtir et ils subiraient une perte. En outre, les Écritures déclarent: “Le juste prend soin de l’âme de son animal domestique.”
Établissant un parallèle, Jésus poursuit: “Or, combien un homme vaut plus qu’une brebis! Il est donc permis de faire quelque chose de beau pendant le sabbat.” Les chefs religieux sont incapables de réfuter un raisonnement aussi logique qui dénote tant de compassion, et ils gardent le silence.
Tout aussi indigné que peiné de leur stupidité obstinée, Jésus promène son regard sur eux. Il dit alors à l’homme malade: “Tends ta main.” L’homme obéit, et sa main est guérie.
Au lieu de se réjouir de cette guérison, les Pharisiens sortent et se mettent aussitôt à conspirer la mort de Jésus avec des partisans d’Hérode. Ces derniers forment un parti politique qui, semble-t-il, compte des Sadducéens. D’ordinaire, les Hérodiens et les Pharisiens sont franchement antagonistes, mais pour s’opposer à Jésus ils sont solidaires. Matthieu 12:9-14; Marc 3:1-6; Luc 6:6-11; Proverbes 12:10; Exode 20:8-10.
▪ Comment Jésus amène-t-il la confrontation entre les chefs religieux et lui?
▪ Que pensent ces Juifs des soins donnés pendant le sabbat?
▪ Quelle illustration Jésus utilise-t-il pour réfuter leur mauvais point de vue?
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Jésus accomplit une prophétie d’ÉsaïeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 33
Jésus accomplit une prophétie d’Ésaïe
AYANT appris que les Pharisiens et des partisans d’Hérode projettent de le tuer, Jésus se retire vers la mer de Galilée avec ses disciples. Là, des foules nombreuses viennent à lui depuis toute la Palestine, et même d’au delà des frontières. Jésus guérit beaucoup de gens, si bien que tous ceux qui sont atteints de cruelles maladies se pressent pour le toucher.
Devant cette si grande affluence, Jésus demande à ses disciples de toujours tenir un bateau à sa disposition. En s’éloignant du rivage, il peut empêcher les foules de le serrer. Il peut les enseigner depuis l’embarcation ou encore se diriger d’un endroit de la rive à un autre pour venir en aide aux gens qui s’y trouvent.
Le disciple Matthieu fait remarquer que l’activité de Jésus réalise “ce qui avait été prononcé par l’entremise d’Ésaïe le prophète”. Puis il cite textuellement la prophétie que Jésus accomplit, savoir:
“Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé, que mon âme a agréé! Je mettrai mon esprit sur lui, et il fera clairement comprendre aux nations ce qu’est la justice. Il ne fera point de querelles ni de cris, et nul n’entendra sa voix dans les grandes artères. Il n’écrasera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas la mèche de lin qui fume, jusqu’à ce qu’il envoie la justice avec succès. Oui, les nations espéreront en son nom.”
Le serviteur bien-aimé que Dieu agrée, c’est évidemment Jésus. Il fait clairement comprendre ce qu’est la vraie justice, laquelle est obscurcie par les traditions des fausses religions. En effet, parce qu’ils font une application injuste de la Loi de Dieu, les Pharisiens ne viendraient même pas en aide à un malade le jour du sabbat! Aussi, faisant clairement comprendre ce qu’est la justice de Dieu, Jésus soulage ses auditeurs du poids des traditions injustes; c’est pourquoi les chefs religieux essaient de le tuer.
‘Il ne fera pas de querelles ni n’élèvera la voix de façon à être entendu dans les grandes artères.’ Que faut-il comprendre par là? Eh bien, quand Jésus guérit des personnes, il ‘leur enjoint sévèrement de ne pas le manifester’. Il ne veut pas qu’on lui fasse une publicité tapageuse dans les rues ni que l’on s’empresse de répandre sur son compte des informations déformées.
Par ailleurs, Jésus apporte son message réconfortant aux gens qui, figurément parlant, sont un roseau froissé, plié et foulé aux pieds. Ils ressemblent à une mèche de lin qui fume, dont la dernière étincelle de vie est presque éteinte. Jésus n’écrase pas le roseau froissé ni ne souffle la flamme vacillante du lin. Au contraire, avec tendresse, avec amour, il a l’art de redonner courage aux humbles. Jésus est vraiment celui en qui les nations peuvent espérer! Matthieu 12:15-21; Marc 3:7-12; Ésaïe 42:1-4.
▪ En quel sens Jésus fait-il comprendre ce qu’est la justice, sans faire de querelles ni élever la voix dans les grandes artères?
▪ Qui ressemble à un roseau froissé et à une mèche de lin, et comment Jésus agit-il avec eux?
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Jésus choisit ses apôtresLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 34
Jésus choisit ses apôtres
CELA fait environ un an et demi que Jean le baptiseur a présenté Jésus comme l’Agneau de Dieu et que Jésus a commencé son ministère public. À cette époque-là, André, Simon Pierre, Jean et peut-être Jacques (le frère de Jean), ainsi que Philippe et Nathanaël (aussi appelé Barthélemy), sont devenus ses premiers disciples. Depuis, de nombreux autres se sont joints à eux pour suivre le Christ.
Jésus est maintenant prêt à choisir ses apôtres. Ils seront ses proches collaborateurs et recevront une formation spéciale. Mais avant de les choisir, Jésus s’en va dans la montagne et passe toute une nuit en prière, demandant sans doute à Dieu de lui accorder de la sagesse et Sa bénédiction. Le lendemain matin, il appelle tous ses disciples et en choisit 12. Toutefois, comme ceux-ci sont toujours les élèves de Jésus, on continue de les appeler disciples.
Jésus choisit les six mentionnés plus haut qui ont été ses premiers disciples. Il prend également Matthieu, qu’il est allé chercher dans son bureau des impôts. Les cinq autres sont Judas (appelé Thaddée), Judas Iscariote, Simon le Cananite, Thomas et Jacques, fils d’Alphée. Ce Jacques est aussi appelé Jacques le Mineur, peut-être parce qu’il est plus petit ou plus jeune que l’autre apôtre qui porte le même nom.
Ces 12 hommes fréquentent déjà Jésus depuis un certain temps, et Jésus les connaît bien. D’ailleurs, certains sont de sa parenté. Jacques et son frère Jean sont sans doute les cousins germains de Jésus. Il est probable qu’Alphée soit le frère de Joseph, le père adoptif de Jésus. Dans ce cas, l’apôtre Jacques, fils d’Alphée, serait également un cousin de Jésus.
Jésus, bien sûr, se souvenait sans difficulté du nom de ses apôtres. Et vous, vous en souvenez-vous? Rappelez-vous simplement qu’il y a deux Simon, deux Jacques et deux Judas, que Simon a un frère qui s’appelle André, et que Jacques a un frère prénommé Jean. Ainsi, vous pouvez déjà retenir le nom de huit apôtres. Les quatre autres sont un collecteur d’impôts (Matthieu), un apôtre qui a plus tard douté (Thomas), un autre qui se trouvait sous un arbre quand Jésus l’a appelé (Nathanaël) et enfin l’ami de ce dernier, Philippe.
Onze apôtres viennent de Galilée, comme Jésus. Nathanaël est de Cana. Philippe, Pierre et André sont originaires de Bethsaïda, mais Pierre et André ont plus tard habité Capernaüm où, semble-t-il, Matthieu vivait également. Jacques et Jean étaient des pêcheurs, et eux aussi résidaient probablement à Capernaüm ou dans ses environs. Judas Iscariote, qui plus tard livra Jésus, serait le seul apôtre originaire de Judée. Marc 3:13-19; Luc 6:12-16.
▪ Quels apôtres étaient peut-être de la parenté de Jésus?
▪ Qui sont les apôtres de Jésus, et comment peut-on se souvenir de leurs noms?
▪ De quelles régions les apôtres venaient-ils?
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Le plus célèbre sermon jamais prononcéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 35
Le plus célèbre sermon jamais prononcé
LA SCÈNE est l’une des plus mémorables de l’histoire biblique: assis sur le versant d’une montagne, Jésus donne son célèbre sermon, le Sermon sur la montagne. Le lieu est proche de la mer de Galilée, probablement aux abords de Capernaüm. Après avoir passé toute la nuit en prière, Jésus vient de choisir 12 de ses disciples pour être apôtres. Puis, avec eux, il descend vers cet endroit tout plat de la montagne.
À ce moment, se dira-t-on, Jésus doit être épuisé et veut sans doute dormir un peu. Mais des foules immenses sont venues, certaines de Judée et de Jérusalem, ayant parcouru entre 100 et 110 kilomètres. D’autres sont venues de Tyr et de Sidon, villes côtières du Nord. Elles sont là pour entendre Jésus et être guéries de leurs maladies. Il y a même des personnes qui sont harcelées par les démons, les anges méchants de Satan.
Lorsque Jésus descend, les malades s’approchent de lui pour le toucher, et il les guérit tous. Ensuite, vraisemblablement Jésus grimpe vers un endroit plus élevé de la montagne. Là, il s’assoit et commence à enseigner les foules qui sont éparpillées à cet endroit tout plat, devant lui. Rendez-vous compte! Maintenant, dans cet auditoire, pas même une personne ne souffre d’une infirmité grave.
Les gens sont avides d’entendre l’enseignant qui est capable d’accomplir ces miracles stupéfiants. Cependant, Jésus prononce son sermon avant tout au profit de ses disciples, qui font cercle probablement plus près de lui. Mais pour que nous puissions en profiter également, Matthieu et Luc l’ont tous deux mis par écrit.
Le compte rendu du sermon laissé par Matthieu est environ quatre fois plus long que celui de Luc. En outre, certaines parties que rapporte Matthieu, Luc les rapporte aussi, mais en les situant à un autre moment du ministère de Jésus, ce que l’on remarque en comparant Matthieu 6:9-13 avec Luc 11:1-4, et Matthieu 6:25-34 avec Luc 12:22-31. Cela ne doit pourtant pas nous surprendre. À l’évidence, Jésus a enseigné les mêmes choses plus d’une fois, et Luc a préféré rapporter certains de ces enseignements dans un autre contexte.
Ce qui fait la si grande valeur du sermon de Jésus, c’est non seulement la profondeur des pensées spirituelles qu’il contient, mais aussi la simplicité et la clarté avec lesquelles Jésus expose ces vérités. Il se sert de faits courants et parle de choses familières au peuple, de sorte que tous ceux qui veulent suivre les voies de Dieu pour une vie meilleure peuvent comprendre ses idées sans peine.
Qui est vraiment heureux?
Tout le monde désire être heureux. Jésus le sait bien, et il commence son Sermon sur la montagne en expliquant qui est vraiment heureux. On imagine facilement que cette introduction capte l’attention de son vaste auditoire. Pour beaucoup, néanmoins, ses premières paroles doivent sembler contradictoires.
S’adressant à ses disciples, Jésus commence ainsi: “Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent (...). Réjouissez-vous en ce jour-là et bondissez de joie, car voici que votre récompense est grande dans le ciel.”
Telle est l’introduction du sermon de Jésus selon ce que rapporte Luc. Mais, d’après le récit de Matthieu, Jésus proclame également heureux ceux qui sont doux de caractère, les miséricordieux, ceux qui ont le cœur pur et les pacifiques. Ceux-là sont heureux, précise Jésus, parce qu’ils hériteront de la terre, qu’il leur sera fait miséricorde, qu’ils verront Dieu et qu’ils seront appelés fils de Dieu.
Par être heureux, cependant, Jésus n’entend pas simplement être jovial ou gai, comme lorsqu’on s’amuse. Le véritable bonheur est plus profond: il emporte une idée de contentement, de satisfaction dans la vie.
Ainsi, Jésus montre que ceux qui sont vraiment heureux sont les humains qui reconnaissent avoir des besoins spirituels, qui sont attristés par leur état de pécheurs et en viennent à connaître et à servir Dieu. Alors, même si on les hait ou qu’on les persécute parce qu’ils font la volonté divine, ils sont heureux, car ils savent qu’ils plaisent à Dieu et que celui-ci leur accordera la vie éternelle en récompense.
Cependant, bien des auditeurs de Jésus, tout comme certaines personnes aujourd’hui, croient que ce sont la prospérité et les plaisirs qui font le bonheur. Sachant qu’il en va autrement, Jésus établit un contraste qui surprend sans aucun doute une grande partie de son auditoire:
“Malheur à vous, les riches, car vous avez déjà votre pleine consolation. Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim. Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. Malheur, quand tous les hommes disent du bien de vous, car ce sont bien là les choses que leurs ancêtres faisaient aux faux prophètes.”
Que veut dire Jésus? Pourquoi récolte-t-on le malheur à être riche, à rechercher les plaisirs avec insouciance ou à être acclamé par les hommes? C’est parce que lorsque quelqu’un possède et chérit ces choses, le service de Dieu, qui seul procure le véritable bonheur, est exclu de sa vie. En même temps, Jésus ne veut pas dire qu’il suffit d’être pauvre, affamé ou en deuil pour être heureux. Toutefois, souvent, les personnes ainsi défavorisées suivent les enseignements de Jésus, et en retour Dieu leur donne d’être vraiment heureuses.
Ensuite, Jésus dit à l’adresse de ses disciples: “Vous êtes le sel de la terre.” Bien sûr, il ne veut pas dire qu’ils sont du sel au sens littéral. Le sel est un agent de conservation. Il s’en trouve un gros tas au temple de Jéhovah, près de l’autel, et les prêtres qui y officient s’en servent pour saler les offrandes.
Les disciples de Jésus sont “le sel de la terre” en ce sens qu’ils ont une influence conservatrice sur les gens. Effectivement, le message qu’ils portent conservera en vie tous ceux qui agiront en conséquence. Il introduira dans leur vie des qualités comme la constance et la fidélité, et il les gardera de toute corruption spirituelle et morale.
“Vous êtes la lumière du monde”, affirme Jésus à ses disciples. On ne met pas une lampe sous un panier, mais sur un porte-lampe; donc, dit Jésus, “pareillement, que votre lumière brille devant les hommes”. Ses disciples obéissent à cet ordre en donnant un témoignage public et en offrant de brillants exemples de conduite qui s’accorde avec les principes de la Bible.
Des critères élevés pour ses disciples
Les chefs religieux tiennent Jésus pour un transgresseur de la Loi de Dieu, et récemment ils ont même conspiré contre sa vie. C’est pourquoi, continuant son Sermon sur la montagne, Jésus explique: “Ne pensez pas que je sois venu détruire la Loi ou les Prophètes. Je suis venu, non pas pour détruire, mais pour accomplir.”
Jésus a le plus grand respect pour la Loi de Dieu et il encourage ses auditeurs à éprouver le même respect. D’ailleurs, il dit: “Celui donc qui viole l’un de ces plus petits commandements et qui enseigne les humains dans ce sens, sera appelé ‘le plus petit’ pour ce qui est du royaume des cieux”, c’est-à-dire que cette personne n’entrera pas du tout dans le Royaume.
Loin de mépriser la Loi, Jésus condamne même les dispositions d’esprit qui pourraient inciter quelqu’un à l’enfreindre. Après avoir rappelé que la Loi déclare: “Tu ne dois pas assassiner”, il ajoute: “Or moi je vous dis que quiconque continue d’être courroucé contre son frère en répondra au tribunal.”
Puisqu’il est si grave de continuer d’être courroucé contre son compagnon, et que cela peut même conduire au meurtre, Jésus indique par une illustration jusqu’où l’on devrait aller pour faire régner la paix. Il ordonne: “Si donc tu apportes ton présent [sacrificiel] vers l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton présent devant l’autel et va-t’en; fais d’abord la paix avec ton frère, et alors, quand tu seras revenu, offre ton présent.”
Dirigeant l’attention de son auditoire vers le septième des Dix Commandements, Jésus poursuit par ces mots: “Vous avez entendu qu’il a été dit: ‘Tu ne commettras pas d’adultère.’” Cependant, Jésus condamne même le penchant entretenu pour l’adultère. “Moi je vous dis que quiconque continue à regarder une femme au point de la désirer, a déjà commis, dans son cœur, l’adultère avec elle.”
Jésus ne parle pas ici uniquement d’une pensée immorale passagère; il parle de ‘continuer à regarder’. Celui qui continue ainsi à regarder une femme éveille en lui de puissants désirs qui, si l’occasion se présente, peuvent aboutir à l’adultère. Comment empêcher cela? Jésus illustre comment des mesures radicales peuvent se révéler nécessaires. Il dit: “Si donc ton œil droit te fait trébucher, arrache-le et jette-le loin de toi (...). Et si ta main droite te fait trébucher, coupe-la et jette-la loin de toi.”
Quand il en va de sa propre vie, souvent l’on consent à sacrifier un membre malade de son corps. Toutefois, selon les paroles de Jésus, il est plus capital encore de ‘jeter loin de soi’ quoi que ce soit — même quelque chose d’aussi précieux qu’un œil ou une main — pour ne pas avoir de pensée ou d’action immorales. Autrement, nous dit Jésus, le coupable sera jeté dans la Géhenne (un lieu, près de Jérusalem, où l’on brûle les détritus), ce qui symbolise la destruction éternelle.
Jésus indique également la façon d’agir avec ceux qui cherchent à nous nuire ou à nous offenser. Il donne le conseil suivant: “Ne vous opposez pas à celui qui est méchant; mais à celui qui te gifle sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.” Jésus ne veut pas dire qu’en cas d’attaque on ne doit pas se défendre ou défendre sa famille. Une gifle n’est pas donnée pour blesser physiquement, mais plutôt pour insulter. Ce que Jésus veut dire, par conséquent, c’est que si quelqu’un essaie de provoquer une dispute ou une bagarre, que ce soit en donnant effectivement une gifle ou en prononçant des paroles insultantes, il serait mal de rendre la pareille.
Après avoir rappelé la loi ordonnant d’aimer son prochain, Jésus offre ce conseil: “Or moi je vous dis: Continuez d’aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous persécutent.” Il donne à cela une excellente raison lorsqu’il ajoute: ‘Ainsi, vous vous montrerez fils de votre Père qui est dans les cieux, puisqu’il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons.’
Jésus conclut cette partie de son sermon par cette exhortation: “Vous devez donc être parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” Jésus ne veut pas dire que nous pouvons être parfaits au sens absolu, mais qu’à l’imitation de Dieu, nous pouvons élargir notre amour même à nos ennemis. Le récit parallèle de Luc cite Jésus ainsi: “Continuez donc à vous rendre miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.”
La prière et la confiance en Dieu
Jésus poursuit son sermon en condamnant l’hypocrisie des hommes qui font étalage de leur prétendue piété. ‘Quand tu fais des dons, dit-il, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites.’
“Et quand vous priez, continue-t-il, vous ne devez pas être comme les hypocrites; car ils aiment prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des grandes artères, pour être vus des hommes.” Voici plutôt la conduite à avoir: “Quand tu pries, entre dans ta chambre particulière, et, après avoir fermé la porte, prie ton Père qui est dans le secret.” Jésus ne condamne pas les prières publiques, puisque lui-même en a prononcé. Ce qu’il dénonce, ce sont les prières dites dans le but d’impressionner les auditeurs et de s’attirer leurs compliments admiratifs.
Jésus donne ensuite ce conseil: “Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les gens des nations.” Il ne veut pas dire que la répétition est mauvaise en soi. En une certaine occasion, il a personnellement utilisé “la même parole” à plusieurs reprises dans ses prières. Mais ce qu’il désapprouve, c’est le ‘rabâchage’ de phrases apprises par cœur, ce que font ceux qui égrènent des chapelets en répétant machinalement leurs prières.
Pour aider ses auditeurs à prier, Jésus leur propose un modèle de prière qui contient sept demandes. Les trois premières, comme il se doit, accordent de la considération à la souveraineté de Dieu et à ses desseins. Il s’agit de requêtes pour que le nom de Dieu soit sanctifié, que son Royaume vienne et que sa volonté se fasse. Les quatre autres sont des requêtes d’ordre personnel: pour recevoir la nourriture quotidienne, obtenir le pardon des péchés, ne pas être tenté au delà de ce que l’on peut supporter et être délivré du méchant.
Puis Jésus parle du piège qui consiste à attribuer une valeur excessive aux biens matériels. Il lance cette exhortation: “Cessez de vous amasser des trésors sur la terre, où la mite et la rouille rongent, et où les voleurs percent et dérobent.” Non seulement de tels trésors sont périssables, mais aux yeux de Dieu ils n’ajoutent aucun mérite.
C’est pourquoi Jésus déclare: “Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel.” On y parvient en donnant la priorité dans sa vie au Royaume de Dieu. Personne ne peut nous enlever le mérite ainsi gagné devant Dieu, ni la magnifique récompense que ce mérite procure. Jésus ajoute: “Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.”
Parlant encore du piège du matérialisme, Jésus donne cette illustration: “La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est simple, tout ton corps sera lumineux; mais si ton œil est méchant, tout ton corps sera enténébré.” L’œil qui fonctionne convenablement est pour le corps comme une lampe allumée dans un lieu sombre. Mais, pour voir correctement, l’œil doit être simple, c’est-à-dire qu’il doit se fixer sur une seule chose. Si l’œil voit trouble, on a une mauvaise appréciation des choses, on fait passer les objectifs matérialistes avant le service de Dieu, en conséquence de quoi tout le “corps” est enténébré.
Jésus conclut magistralement ce sujet sur une puissante illustration: “Personne ne peut servir deux maîtres comme un esclave; ou bien, en effet, il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse comme des esclaves.”
Après avoir énoncé ces conseils, Jésus certifie à ses auditeurs qu’ils n’ont aucune raison de s’inquiéter de leurs besoins matériels s’ils accordent la priorité au service de Dieu. “Observez attentivement les oiseaux du ciel, dit-il, car ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne recueillent dans des magasins; cependant votre Père céleste les nourrit.” Et il pose cette question: “Ne valez-vous pas plus qu’eux?”
Puis Jésus se sert des lis des champs pour faire remarquer que “pas même Salomon, dans toute sa gloire, n’a été vêtu comme l’un d’eux. Si donc, continue-t-il, Dieu habille ainsi la végétation des champs, (...) ne vous habillera-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi”? Sur quoi il conclut: “Ne vous inquiétez pas, en disant: ‘Qu’allons-nous manger?’ ou: ‘Qu’allons-nous boire?’ ou: ‘De quoi allons-nous nous vêtir?’ (...) Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutées.”
Le chemin de la vie
Le chemin de la vie est celui de l’adhésion aux enseignements de Jésus, ce qui n’est pas facile. Les Pharisiens, par exemple, ont tendance à juger durement leurs semblables, et il est probable que de nombreuses personnes les imitent. C’est pourquoi, dans la suite de son Sermon sur la montagne, Jésus lance cette mise en garde: “Cessez de juger, afin que vous ne soyez pas jugés; car on vous jugera avec le jugement dont vous jugez.”
Il est dangereux de prendre modèle sur les Pharisiens trop critiques. D’après le récit de Luc, Jésus illustre ce danger par ces mots: “Est-ce qu’un aveugle peut guider un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse?”
C’est une grave offense que d’être trop critique à l’égard des autres, que ce soit en les harcelant ou en grossissant leurs fautes. Jésus soulève donc cette question: “Comment peux-tu dire à ton frère: ‘Laisse-moi retirer la paille de ton œil’, quand, voici, il y a une poutre dans ton œil à toi? Hypocrite! retire d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour retirer la paille de l’œil de ton frère.”
Cela ne veut pas dire que ses disciples doivent agir sans discernement avec les autres personnes, car il déclare: “Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les porcs.” Les vérités de la Parole de Dieu sont saintes. Elles sont comparables à des perles. Or, si des individus, semblables à des chiens ou à des porcs, ne reconnaissent pas la valeur de ces précieuses vérités, les disciples de Jésus doivent les laisser et chercher ailleurs des gens plus réceptifs.
Bien que Jésus ait déjà parlé de la prière dans son Sermon sur la montagne, il souligne à présent la nécessité de persévérer dans la prière. “Continuez à demander, recommande-t-il avec insistance, et l’on vous donnera.” Pour montrer que Dieu est disposé à répondre aux prières, Jésus tient ce raisonnement: “Quel est l’homme d’entre vous à qui son fils demande du pain — est-ce qu’il lui remettra une pierre? (...) Si donc vous, bien que vous soyez méchants, vous savez donner à vos enfants des dons qui sont bons, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent!”
Puis Jésus énonce une sentence qui est devenue une célèbre règle de conduite, qu’on appelle la Règle d’or. Il dit: “Donc, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez, vous aussi, le faire de même pour eux.” Vivre en accord avec cette règle, c’est agir de façon concrète en faisant du bien aux autres, en les traitant comme on aimerait être traité.
La directive suivante de Jésus révèle que le chemin de la vie n’est pas facile à suivre: “Entrez par la porte étroite; car large et spacieuse est la route qui mène à la destruction, et nombreux sont ceux qui entrent par elle; mais étroite est la porte et resserrée la route qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui la trouvent.”
Le risque est grand d’être trompé. Jésus donne donc cet avertissement: “Soyez sur vos gardes avec les faux prophètes qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces.” De même que l’on peut reconnaître les bons arbres et les mauvais à leurs fruits, fait remarquer Jésus, de même on peut reconnaître les faux prophètes à leur conduite et à leurs enseignements.
Poursuivant son discours, Jésus explique que ce n’est pas uniquement par ce qu’il dit que quelqu’un se montre son disciple, mais par ce qu’il fait. Certains ont beau prétendre avoir Jésus pour Seigneur, s’ils ne font pas la volonté de son Père, “à eux, dit le Christ, je confesserai (...): Je ne vous ai jamais connus! Éloignez-vous de moi, vous qui agissez en hommes qui méprisent la loi”.
Finalement, Jésus prononce la mémorable conclusion de son sermon. Il déclare: “Quiconque (...) entend mes paroles et les met en pratique sera comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur la masse rocheuse. Et la pluie est tombée à torrents, et les inondations sont venues, et les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle ne s’est pas effondrée, car elle avait été fondée sur la masse rocheuse.”
À l’inverse, précise Jésus, “quiconque entend mes paroles et ne les met pas en pratique sera comparé à un homme stupide qui a bâti sa maison sur le sable. Et la pluie est tombée à torrents, et les inondations sont venues, et les vents ont soufflé et ont heurté contre cette maison, et elle s’est effondrée; et grand a été son écroulement”.
Quand Jésus a terminé son sermon, les foules restent ébahies de sa manière d’enseigner, car il les enseigne en personne qui a autorité, et non pas comme leurs chefs religieux. Luc 6:12-23; Matthieu 5:1-12; Luc 6:24-26; Matthieu 5:13-48; 6:1-34; 26:36-45; 7:1-29; Luc 6:27-49.
▪ Où se trouve Jésus quand il prononce son plus mémorable sermon? Qui est présent, et que s’est-il passé juste avant qu’il le donne?
▪ Pourquoi n’est-il pas surprenant que Luc rapporte certains enseignements du sermon dans d’autres contextes?
▪ Qu’est-ce qui fait la si grande valeur du sermon de Jésus?
▪ Qui est vraiment heureux, et pourquoi?
▪ Qui récolte le malheur, et pourquoi?
▪ En quel sens les disciples de Jésus sont-ils “le sel de la terre” et “la lumière du monde”?
▪ Pourquoi peut-on dire que Jésus montre un grand respect pour la Loi?
▪ Quel moyen Jésus préconise-t-il pour extirper les causes de meurtre et d’adultère?
▪ Que veut dire Jésus lorsqu’il conseille de tendre l’autre joue?
▪ En quel sens pouvons-nous être parfaits comme Dieu est parfait?
▪ Quelles précisions Jésus donne-t-il sur la façon de prier?
▪ Pourquoi les trésors célestes sont-ils supérieurs, et comment les acquiert-on?
▪ Quelles illustrations Jésus donne-t-il pour aider ses auditeurs à se garder du matérialisme?
▪ Pourquoi Jésus déclare-t-il qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter?
▪ Que dit Jésus pour ce qui est de juger autrui, mais comment montre-t-il que ses disciples doivent faire preuve de discernement avec les gens?
▪ Que déclare encore Jésus au sujet de la prière, et quelle règle de conduite donne-t-il?
▪ Comment Jésus révèle-t-il que le chemin de la vie n’est pas facile à suivre et qu’on risque d’être égaré?
▪ Comment Jésus conclut-il son sermon, et quel effet celui-ci a-t-il?
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La grande foi d’un officierLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 36
La grande foi d’un officier
LORSQUE Jésus prononce son Sermon sur la montagne, il a déjà accompli à peu près la moitié de son ministère. Cela signifie qu’il ne lui reste environ qu’un an et neuf mois pour achever son œuvre sur la terre.
Jésus entre maintenant dans la ville de Capernaüm, autour de laquelle il a organisé son activité. C’est alors que des anciens d’entre les Juifs viennent lui présenter une requête. Ils sont envoyés par un officier de l’armée romaine, un Gentil, c’est-à-dire un homme d’une autre race que les Juifs.
Cet homme a un serviteur qui lui est cher et qui est sur le point de mourir d’une grave maladie; il désire que Jésus le guérisse. Les Juifs supplient instamment Jésus en faveur de l’officier. “Il mérite que tu lui accordes cela, disent-ils, car il aime notre nation et c’est lui qui nous a bâti la synagogue.”
Jésus les suit sans hésiter. Cependant, alors qu’ils sont presque arrivés, l’officier envoie des amis transmettre ce message: “Seigneur, ne te tourmente pas, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas jugé digne de venir à toi.”
Quelle humilité de la part d’un officier qui a l’habitude de donner des ordres! Mais il est probable qu’il pense aussi à Jésus, parce qu’il connaît la coutume qui défend aux Juifs d’avoir des rapports avec les non-Juifs. Même Pierre déclara: “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher.”
Voulant peut-être éviter à Jésus de passer outre à cette coutume et d’en subir les conséquences, l’officier a envoyé ses amis lui demander: “Donne l’ordre, et que mon serviteur soit guéri! Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité d’autrui, ayant sous moi des soldats, et je dis à l’un: ‘Va!’ et il va, et à un autre: ‘Viens!’ et il vient, et à mon esclave: ‘Fais ceci!’ et il le fait.”
Eh bien, quand Jésus entend cela, il est fort surpris. “Je vous le dis en vérité, déclare-t-il, chez personne en Israël je n’ai trouvé une foi aussi grande.” Après avoir guéri le serviteur de l’officier, Jésus profite de l’occasion pour révéler que les non-Juifs qui ont la foi se verront octroyer des bénédictions que les Juifs sans foi rejettent.
“Beaucoup, dit Jésus, viendront des régions de l’orient et des régions de l’occident et s’étendront à table avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux; tandis que les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors. C’est là que seront leurs pleurs et leurs grincements de dents.”
“Les fils du royaume (...) jetés dans les ténèbres du dehors” sont les Juifs selon la chair qui n’acceptent pas l’offre, faite d’abord à eux, de régner avec Christ. Abraham, Isaac et Jacob représentent la structure du Royaume de Dieu. Jésus annonce donc que les Gentils seront accueillis pour ainsi dire à la table céleste, “dans le royaume des cieux”. Luc 7:1-10; Matthieu 8:5-13; Actes 10:28.
▪ Pourquoi des Juifs adressent-ils à Jésus des supplications en faveur d’un officier gentil?
▪ Qu’est-ce qui peut expliquer pourquoi l’officier n’a pas invité Jésus à entrer dans sa maison?
▪ Que veut dire Jésus par ses dernières remarques?
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Jésus console une veuve de son afflictionLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 37
Jésus console une veuve de son affliction
PEU après avoir guéri le serviteur de l’officier romain, Jésus se rend à Naïn, qui se trouve à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Capernaüm. Il est suivi de ses disciples et d’une grosse foule. Probablement vers le soir, ils arrivent aux abords de la ville; là, ils rencontrent un cortège funèbre. On porte le corps d’un jeune homme hors de la ville pour l’ensevelir.
La mère du défunt est dans une situation particulièrement tragique, car elle est veuve et c’est là son unique enfant. À la mort de son mari, elle a pu se réconforter en se disant qu’il lui restait son fils. Tous ses espoirs, ses désirs et ses ambitions, elle les avait mis dans l’avenir de ce dernier. Mais désormais elle n’a plus personne en qui se consoler. C’est une femme écrasée par le chagrin que les gens de la ville accompagnent à la sépulture.
Dès que Jésus aperçoit cette femme, il a le cœur ému par sa profonde tristesse. Avec tendresse, mais aussi avec une fermeté qui inspire confiance, il lui dit: “Cesse de pleurer.” Son attitude et sa façon d’agir attirent l’attention de la foule, si bien que les porteurs s’immobilisent lorsqu’il atteint et touche la civière sur laquelle gît le corps. Tous se demandent certainement ce qu’il va faire.
Certes, ceux qui font route avec Jésus l’ont déjà vu guérir miraculeusement de nombreux malades. Il semble toutefois qu’ils ne l’aient jamais vu relever quelqu’un d’entre les morts. Est-il capable de faire une chose pareille? S’adressant à la dépouille du jeune homme, Jésus ordonne: “Jeune homme, je te le dis, lève-toi!” Et le jeune homme, à l’instant, se met sur son séant! Il commence à parler, et Jésus le donne à sa mère.
Se rendant compte que le jeune homme est vraiment vivant, certains s’exclament: “Un grand prophète a été suscité parmi nous.” D’autres déclarent: “Dieu a tourné son attention vers son peuple.” La nouvelle de cet acte stupéfiant gagne rapidement toute la Judée et tout le pays d’alentour.
Jean le baptiseur, toujours en prison, veut en savoir plus sur les œuvres que Jésus est capable d’accomplir. Les disciples de Jean lui racontent ces miracles. Comment réagit-il? Luc 7:11-18.
▪ Que se passe-t-il tandis que Jésus arrive près de Naïn?
▪ Que ressent Jésus en voyant cette scène, et que fait-il?
▪ Comment les gens réagissent-ils au miracle de Jésus?
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Jean a-t-il manqué de foi?Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 38
Jean a-t-il manqué de foi?
JEAN le baptiseur, qui se trouve en prison depuis un an maintenant, apprend que Jésus a ressuscité le fils d’une veuve à Naïn. Mais il veut connaître directement de Jésus la signification de ce miracle; c’est pourquoi il envoie deux de ses disciples lui demander: “Es-tu Celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre?”
La question peut sembler bizarre, d’autant plus que, presque deux années auparavant, Jean a vu l’esprit de Dieu descendre sur Jésus qu’il baptisait et a entendu la voix de Dieu l’approuver. De sa question certains déduisent peut-être que sa foi s’est affaiblie. Or, il n’en est rien. Jésus ne dirait pas tant de bien de Jean, comme il va le faire en cette circonstance, si celui-ci s’était mis à douter. Alors pourquoi Jean pose-t-il cette question?
Peut-être veut-il simplement que Jésus confirme qu’il est le Messie. Voilà qui serait très réconfortant pour lui, qui languit en prison. Mais il semble qu’il ait d’autres raisons de poser cette question. Manifestement, il désire savoir si un autre doit venir, un successeur en quelque sorte, qui achèvera d’accomplir toutes les prédictions que le Messie est censé réaliser.
Selon les prophéties de la Bible, que Jean connaît, l’Oint de Dieu doit être un roi, un libérateur. Pourtant, Jean est toujours retenu prisonnier, des mois après le baptême de Jésus. À l’évidence donc, ce que Jean demande à Jésus, c’est: ‘Es-tu réellement celui qui va établir le Royaume de Dieu dans une manifestation de puissance, ou nous faut-il attendre quelqu’un d’autre, un successeur, qui accomplira toutes les merveilleuses prophéties relatives à la gloire du Messie?’
Au lieu de répondre aux disciples de Jean: ‘Bien sûr que je suis celui qui doit venir!’, Jésus en fait sur l’heure une démonstration remarquable en guérissant beaucoup de gens de toutes sortes de maladies. Puis il commande aux disciples: “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles reçoivent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont relevés, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.”
En d’autres termes, la question de Jean peut contenir l’espoir que Jésus fasse davantage que ce qu’il fait et, peut-être, libère Jean lui-même. Toutefois, Jésus dit à Jean de ne pas attendre plus que les miracles qu’il accomplit.
Quand les disciples de Jean s’en vont, Jésus se tourne vers les foules et leur déclare que Jean est le “messager” de Jéhovah annoncé en Malachie 3:1, et qu’il est également le prophète Élie annoncé en Malachie 4:5, 6. Il fait ainsi l’éloge de Jean, le mettant sur un pied d’égalité avec les prophètes qui ont vécu avant lui, témoin ses paroles: “En vérité je vous le dis: Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a pas été suscité de plus grand que Jean le Baptiste; mais celui qui est un petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Mais depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à maintenant, le royaume des cieux est ce vers quoi des hommes avancent avec énergie.”
Jésus montre ici que Jean ne sera pas dans le Royaume céleste, puisque quelqu’un qui est un petit dans le Royaume est plus grand que lui. Jean a préparé le chemin à Jésus, mais il mourra avant que Christ ne scelle avec ses disciples l’alliance, ou accord, pour qu’ils règnent avec lui dans son Royaume. C’est la raison pour laquelle Jésus affirme que Jean ne sera pas dans le Royaume céleste. Il sera plutôt un sujet terrestre du Royaume de Dieu. Luc 7:18-30; Matthieu 11:2-15.
▪ Pourquoi Jean demande-t-il si Jésus est Celui qui vient ou si l’on doit en attendre un autre?
▪ Selon Jésus, quelles prophéties Jean a-t-il accomplies?
▪ Pourquoi Jean le baptiseur ne sera-t-il pas au ciel avec Jésus?
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Les humbles et les orgueilleuxLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 39
Les humbles et les orgueilleux
APRÈS avoir parlé des qualités de Jean le baptiseur, Jésus s’en prend aux gens orgueilleux et inconstants qui l’entourent. “Cette génération, dit-il, (...) est semblable à de petits enfants qui, assis sur les places de marché, crient à leurs camarades de jeux en disant: ‘Nous vous avons joué de la flûte, mais vous n’avez pas dansé; nous nous sommes lamentés, mais vous ne vous êtes pas frappé la poitrine de chagrin.’”
Que veut dire Jésus? Il s’explique: “Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, toutefois l’on dit: ‘Il a un démon’; le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et l’on dit cependant: ‘Voici, un homme qui est un glouton et un buveur de vin, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.’”
Il est impossible de satisfaire les gens. Rien ne leur convient. Jean a mené la vie austère d’un naziréen, une vie de renoncement, et s’est conformé à la déclaration de l’ange d’après laquelle ‘il ne devrait boire ni vin ni liqueur forte’. Pourtant, le peuple dit qu’il a un démon. D’un autre côté, Jésus vit comme les autres hommes, ne pratiquant pas l’austérité, et on l’accuse de faire des excès.
Que les gens sont difficiles à contenter! Ils sont comme des enfants dont certains refusent de danser lorsque leurs camarades jouent de la flûte, ou d’avoir du chagrin lorsque ceux-ci se lamentent. Néanmoins, dit Jésus, “la sagesse est apparue juste de par ses œuvres”. En effet, les faits — les œuvres — montrent clairement que les accusations portées aussi bien contre Jean que contre Jésus sont fausses.
Jésus poursuit en isolant trois villes qu’il invective: Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm, où il a accompli la plupart de ses œuvres de puissance. Comme il le dit, s’il avait accompli ses œuvres à Tyr et à Sidon, ces villes phéniciennes se seraient repenties sous le sac et la cendre. Condamnant Capernaüm, où selon toute apparence il a élu domicile pour la durée de son ministère, Jésus déclare: “Au Jour du Jugement, ce sera plus supportable pour le pays de Sodome que pour toi.”
Ensuite, Jésus loue publiquement son Père céleste. Il est poussé à le faire parce que Dieu cache les précieuses vérités spirituelles aux sages et aux intellectuels, mais révèle ces choses merveilleuses aux humbles, aux tout-petits pour ainsi dire.
Finalement, Jésus lance cette invitation engageante: “Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge est légère.”
Quel réconfort Jésus offre-t-il? Il libère les gens de l’esclavage des traditions dont les chefs religieux les accablent, telles que les prescriptions astreignantes sur le sabbat. Il montre aussi la façon de trouver le soulagement à ceux qui plient sous le poids écrasant de la domination exercée par les autorités politiques, ainsi qu’à ceux qui ressentent le poids de leurs péchés à cause d’une conscience tourmentée. Il révèle à ceux qui sont affligés de la sorte comment leurs péchés peuvent être pardonnés et comment ils peuvent nouer des relations précieuses avec Dieu.
Le joug très doux que Jésus propose consiste à nous vouer entièrement à Jéhovah pour le servir, lui qui est un Père compatissant et miséricordieux. Quant à la charge légère que Jésus propose à ceux qui viennent à lui, c’est l’obéissance aux préceptes de vie que Dieu a donnés, lesquels sont Ses commandements consignés dans la Bible. Et il n’est pas du tout pesant d’obéir à ces commandements. Matthieu 11:16-30; Luc 1:15; 7:31-35; 1 Jean 5:3.
▪ En quoi la génération de Jésus, orgueilleuse et inconstante, ressemble-t-elle à des enfants?
▪ Pourquoi Jésus est-il poussé à louer son Père céleste?
▪ De quelles façons les gens sont-ils chargés, et quel soulagement Jésus offre-t-il?
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Une leçon de miséricordeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 40
Une leçon de miséricorde
JÉSUS est peut-être encore à Naïn, où il vient de ressusciter le fils d’une veuve, à moins qu’il ne se soit rendu dans quelque ville voisine. Un Pharisien nommé Simon désire voir de plus près celui qui accomplit des œuvres si prodigieuses. Il invite donc Jésus à partager un repas avec lui.
Estimant que la circonstance est une occasion de pouvoir accomplir son ministère en faveur de ceux qu’il rencontrera, Jésus accepte l’invitation, tout comme il a accepté celles de collecteurs d’impôts et de pécheurs. Cependant, à son entrée dans la maison de Simon, il n’est pas reçu avec les égards que l’on réserve d’ordinaire aux invités.
Quand, chaussé de sandales, on vient d’effectuer une longue marche sur des routes poussiéreuses, on a les pieds échauffés et sales; aussi est-ce pour un hôte un geste coutumier d’hospitalité que de laver à l’eau fraîche les pieds de ses invités. Et pourtant, à l’arrivée de Jésus, personne ne lui lave les pieds. Personne non plus ne vient lui donner un baiser de bienvenue, politesse élémentaire. Enfin, personne ne lui enduit les cheveux de la traditionnelle huile d’hospitalité.
Au cours du repas, alors que les convives sont étendus à table, une femme qui n’a pas été invitée entre tranquillement dans la salle. Elle est connue dans la ville pour mener une vie impure. Sans doute a-t-elle écouté les enseignements de Jésus, entre autres lorsqu’il a invité ‘tous ceux qui sont chargés à venir à lui pour qu’il les réconforte’. Profondément émue par ce qu’elle a vu et entendu, cette femme a donc cherché Jésus jusqu’ici.
Elle passe derrière Jésus qui est étendu à table et s’agenouille à ses pieds. Comme elle les mouille de ses larmes, elle les essuie avec ses cheveux. Puis elle verse dessus un flacon d’huile parfumée tout en les embrassant tendrement. Mais Simon jette sur la scène un regard désapprobateur. Il se dit: “Cet homme, s’il était prophète, saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, que c’est une pécheresse.”
Lisant dans sa pensée, Jésus s’adresse à lui en ces termes: “Simon, j’ai quelque chose à te dire.”
“Enseignant, parle!” répond Simon.
“Deux hommes étaient débiteurs d’un certain prêteur; l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi rendre, il fit gracieusement remise à tous deux. Lequel des deux l’aimera donc le plus?”
Prenant probablement un air détaché, Simon répond à cette question qui lui semble hors de propos: “Je suppose que c’est celui à qui il a gracieusement remis le plus.”
“Tu as jugé correctement”, approuve Jésus. Puis, se tournant vers la femme, il dit encore à Simon: “Tu vois cette femme? Je suis entré dans ta maison; tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds. Mais cette femme a arrosé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser; mais cette femme, depuis l’heure où je suis entré, n’a pas cessé d’embrasser tendrement mes pieds. Tu n’as pas enduit ma tête avec de l’huile; mais cette femme a enduit mes pieds avec de l’huile parfumée.”
La femme a ainsi donné la preuve qu’elle regrettait sincèrement son passé impur. Jésus conclut donc par ces mots: “C’est pourquoi, je te le dis, ses péchés, bien qu’ils soient nombreux, sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé; mais celui à qui on pardonne peu aime peu.”
Jésus n’excuse ni ne tolère en aucun cas l’impureté. Par contre, cet incident révèle qu’il est compréhensif et compatissant envers les gens qui ont commis des fautes dans leur vie, mais qui démontrent qu’ils s’en repentent et de ce fait viennent à lui pour être soulagés. Apportant un vrai réconfort à la femme, Jésus dit: “Tes péchés sont pardonnés. (...) Ta foi t’a sauvée; va en paix.” Luc 7:36-50; Matthieu 11:28-30.
▪ Comment Jésus est-il reçu par Simon, son hôte?
▪ Qui trouve enfin Jésus, et pourquoi l’a-t-elle cherché?
▪ Quelle illustration Jésus donne-t-il, et avec quelle application?
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Au centre d’une controverseLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 41
Au centre d’une controverse
PEU après avoir été reçu chez Simon, Jésus entreprend une deuxième tournée de prédication en Galilée. Lors de sa précédente tournée dans ce territoire, il était accompagné de ses premiers disciples, Pierre, André, Jacques et Jean. Mais cette fois les 12 apôtres sont avec lui, ainsi que certaines femmes, entre autres Marie Madeleine, Suzanne et Jeanne, dont le mari est fonctionnaire du roi Hérode.
À mesure que le ministère de Jésus prend de l’ampleur, la controverse suscitée par son activité s’intensifie. On amène à Jésus un possédé, qui est également aveugle et muet. Quand Jésus le guérit, le libérant du joug des démons et lui rendant la parole et la vue, les foules sont transportées. Elles disent: “Ne serait-ce pas là le Fils de David?”
Les foules s’assemblent en si grand nombre autour de la maison où Jésus demeure que ses disciples et lui ne peuvent même pas prendre un repas. Outre ceux qui pensent qu’il pourrait être le “Fils de David” tant attendu, il y a des scribes et des Pharisiens qui ont fait le chemin depuis Jérusalem pour le discréditer. D’autre part, quand ceux de sa parenté apprennent l’émoi que Jésus a soulevé, ils viennent avec l’intention de se saisir de lui. Pour quelle raison?
Eh bien, même les frères de Jésus ne croient pas encore qu’il est le Fils de Dieu. De plus, cela ne ressemble pas du tout au Jésus qu’ils ont vu grandir à Nazareth de déclencher un tel tumulte et une telle polémique. Par conséquent, ils croient qu’il est atteint d’un grave désordre mental. “Il a perdu la raison”, concluent-ils, et ils veulent s’emparer de lui pour l’emmener.
Pourtant, il est incontestable que Jésus a guéri le possédé. Les scribes et les Pharisiens savent qu’ils ne peuvent nier l’authenticité de cette guérison. Aussi disent-ils au peuple pour discréditer Jésus: “Cet homme-là n’expulse les démons que grâce à Béelzébub, le chef des démons.”
Sachant ce qu’ils pensent, Jésus appelle près de lui les scribes et les Pharisiens, et dit: “Tout royaume divisé contre lui-même est réduit en désolation, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne tiendra pas. Si donc Satan expulse Satan, il s’est divisé contre lui-même; dès lors, comment son royaume tiendra-t-il?”
Quelle logique implacable! Étant donné que les Pharisiens affirment que certains des leurs ont chassé des démons, Jésus leur demande également: “Si j’expulse les démons grâce à Béelzébub, grâce à qui vos fils les expulsent-ils?” En d’autres termes, leur accusation contre Jésus pourrait tout aussi bien leur être retournée. Puis Jésus déclare: “Mais si c’est grâce à l’esprit de Dieu que j’expulse les démons, le royaume de Dieu vous a vraiment rejoints.”
Pour illustrer le fait que sa faculté de chasser les démons est la preuve qu’il a pouvoir sur Satan, Jésus dit: “Comment quelqu’un peut-il pénétrer dans la maison d’un homme fort et s’emparer de ses biens mobiliers, s’il ne lie tout d’abord l’homme fort? Et alors il pillera la maison. Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi disperse.” Il est clair que les Pharisiens s’opposent à Jésus, démontrant qu’ils sont des agents de Satan. Ils détournent du Christ les Israélites.
En conséquence, Jésus avertit ces adversaires sataniques que “le blasphème contre l’esprit ne sera pas pardonné”. Il explique: “Celui qui dit une parole contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais celui qui parle contre l’esprit saint, il ne lui sera pas pardonné, non, ni dans ce système de choses ni dans celui qui est à venir.” Ces scribes et ces Pharisiens ont commis un péché impardonnable de ce genre en attribuant avec malveillance à Satan ce qui est incontestablement une opération miraculeuse de l’esprit saint de Dieu. Matthieu 12:22-32; Marc 3:19-30; Luc 8:1-3; Jean 7:5.
▪ Qu’est-ce qui différencie la deuxième tournée de Jésus en Galilée de la première?
▪ Pourquoi la famille de Jésus essaie-t-elle de se saisir de lui?
▪ De quelle façon les Pharisiens s’efforcent-ils de déprécier les miracles de Jésus, et comment Jésus réfute-t-il leurs accusations?
▪ De quoi ces Pharisiens sont-ils coupables, et pourquoi?
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Jésus tance les PharisiensLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 42
Jésus tance les Pharisiens
JÉSUS tient ce raisonnement: Si c’est grâce à la puissance de Satan qu’il expulse des démons, alors Satan s’est divisé contre lui-même. “Ou bien faites que l’arbre soit beau et beau aussi son fruit, poursuit-il, ou bien faites que l’arbre soit pourri et pourri aussi son fruit; car c’est à son fruit que se reconnaît l’arbre.”
Il est insensé d’alléguer que Jésus produit du bon fruit, l’expulsion de démons, grâce au fait qu’il sert Satan. Si le fruit est beau, l’arbre ne peut pas être pourri. En revanche, les fruits pourris des Pharisiens, c’est-à-dire leurs accusations absurdes et leur opposition dénuée de fondement à l’encontre de Jésus, prouvent qu’eux-mêmes sont pourris. “Progéniture de vipères, s’exclame Jésus, comment pouvez-vous dire de bonnes choses, alors que vous êtes méchants? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.”
Puisque nos paroles reflètent notre condition de cœur, ce que nous disons permet de nous juger. Jésus certifie en effet: “Je vous le dis: Toute parole oiseuse que disent les hommes, ils en rendront compte au Jour du Jugement; car par tes paroles tu seras déclaré juste et par tes paroles tu seras condamné.”
Malgré toutes les œuvres de puissance accomplies par Jésus, les scribes et les Pharisiens lui présentent cette requête: “Enseignant, nous voulons voir un signe de toi.” Même si ces hommes de Jérusalem n’ont pas vu personnellement ses miracles, il en existe des preuves visibles et irréfutables. C’est pourquoi Jésus répond aux chefs juifs: “Une génération méchante et adultère continue à rechercher un signe, mais il ne lui sera donné de signe que le signe de Jonas le prophète.”
Et il explique ce qu’il veut dire: “De même (...) que Jonas a été trois jours et trois nuits dans le ventre de l’énorme poisson, de même le Fils de l’homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits.” Après avoir été avalé par le poisson, Jonas en est ressorti, comme ressuscité; Jésus prédit donc que lui-même mourra et qu’il sera ramené à la vie le troisième jour. Pourtant, même quand il sera ressuscité par la suite, les chefs juifs rejetteront “le signe de Jonas”.
Ainsi, Jésus affirme que les hommes de Ninive qui se sont repentis à la prédication de Jonas ressusciteront lors du jugement et condamneront les Juifs qui le rejettent, lui, Jésus. Il établit aussi un parallèle avec la reine de Schéba, qui est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon et qui s’est émerveillée de ce qu’elle a vu et entendu. “Mais voici, fait remarquer Jésus, qu’il y a ici plus que Salomon.”
Puis il donne l’illustration d’un homme duquel sort un esprit impur, mais qui, cependant, ne comble pas le vide avec de bonnes choses, si bien que sept esprits plus méchants en viennent à le posséder. “Ainsi en sera-t-il également de cette génération méchante”, déclare Jésus. La nation d’Israël a été purifiée et a connu des réformes, ce que l’on peut comparer au départ temporaire d’un esprit impur. Mais son rejet des prophètes de Dieu, qui atteint le comble quand la nation s’oppose au Christ lui-même, révèle que sa condition méchante est bien pire qu’au commencement.
Tandis que Jésus parle, sa mère et ses frères arrivent et se tiennent près de la foule. Quelqu’un le lui signale: “Voici que ta mère et tes frères se tiennent dehors et cherchent à te parler.”
“Qui est ma mère, et qui sont mes frères?” demande Jésus. Étendant la main vers ses disciples, il dit: “Voici ma mère et mes frères! Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est au ciel, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.” De cette façon, Jésus montre que les liens qui l’attachent à sa famille ont beau être très puissants, ceux qui l’unissent à ses disciples sont plus forts encore. Matthieu 12:33-50; Marc 3:31-35; Luc 8:19-21.
▪ Pourquoi peut-on dire, en ce qui concerne les Pharisiens, que “l’arbre” et le “fruit” ne sont pas beaux?
▪ Qu’est-ce que “le signe de Jonas”, et en quel sens sera-t-il, plus tard, rejeté?
▪ En quoi la nation d’Israël du Ier siècle ressemble-t-elle à l’homme duquel un esprit impur est sorti?
▪ Comment Jésus met-il en valeur les liens étroits qui l’unissent à ses disciples?
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Jésus enseigne à l’aide d’illustrationsLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 43
Jésus enseigne à l’aide d’illustrations
AU MOMENT où il tance les Pharisiens, Jésus se trouve, semble-t-il, à Capernaüm. Plus tard ce même jour, il quitte la maison et se rend à pied à la mer de Galilée, toute proche, où les gens arrivent en foule. Jésus monte dans un bateau, s’éloigne du rivage et se met à enseigner les gens massés au bord de l’eau; il les instruit au sujet du Royaume des cieux au moyen d’une série de paraboles, ou illustrations, inspirées de la vie courante.
D’abord, Jésus parle d’un semeur qui sème de la semence. Des grains tombent au bord de la route, et les oiseaux les mangent. D’autres tombent sur un sol rocailleux, et les pousses, dont les racines manquent de profondeur, se dessèchent sous le soleil brûlant. D’autres encore tombent parmi les épines, qui étouffent les pousses lorsqu’elles sortent. Quelques grains, enfin, tombent sur de la bonne terre et produisent du fruit, certains à cent, certains à soixante et d’autres à trente pour un.
Dans une deuxième illustration, Jésus compare le Royaume de Dieu à un homme qui sème de la semence. À mesure que les jours passent, pendant que l’homme dort et pendant qu’il est éveillé, la semence grandit. Cet homme ne sait pas comment. La semence grandit d’elle-même et produit du fruit. Quand le grain est mûr, l’homme le récolte.
Jésus dit une troisième illustration, celle d’un homme qui sème une semence de bonne qualité. Mais, ‘pendant que les hommes dorment’, un ennemi vient et sème de la mauvaise herbe au milieu du blé. Les serviteurs de cet homme lui demandent s’ils doivent arracher la mauvaise herbe. Celui-ci répond: ‘Non. Vous déracinerez du blé si vous faites cela. Laissez-les croître ensemble jusqu’à la moisson. Je dirai alors aux moissonneurs de trier la mauvaise herbe, de la brûler et de mettre le blé dans la grange.’
Dans la suite de son discours aux foules qui se tiennent au bord de l’eau, Jésus expose encore deux illustrations. Il explique que “le royaume des cieux” est semblable à un grain de moutarde qu’un homme sème. Bien que ce soit la plus petite de toutes les semences, dit-il, le grain de moutarde devient, en poussant, la plus grande des plantes potagères. Il se transforme en arbre dans les branches duquel les oiseaux viennent s’abriter.
Certains objectent aujourd’hui qu’il existe des semences plus petites que celle de la moutarde. Mais Jésus ne donne pas ici une leçon de botanique. La semence de moutarde est vraiment la plus petite des graines connues des Galiléens de son époque. Ceux-ci comprennent donc que Jésus évoque une croissance phénoménale.
Enfin, Jésus compare “le royaume des cieux” à du levain qu’une femme prend et mélange à trois grandes mesures de farine. Avec le temps, commente-t-il, ce levain pénètre toute la pâte.
Après avoir dit ces cinq illustrations, Jésus congédie les foules et regagne la maison où il loge. Ses 12 apôtres et des disciples ne tardent pas à l’y rejoindre.
Ils tirent profit des illustrations de Jésus
C’est la nouvelle méthode d’enseignement de Jésus qui intrigue les disciples quand ils viennent à lui après son discours devant des foules sur la plage. Certes, ils l’ont déjà entendu utiliser des illustrations, mais jamais à ce point. Aussi l’interrogent-ils: “Pourquoi leur parles-tu en illustrations?”
C’est notamment pour accomplir ces paroles d’un prophète: “J’ouvrirai ma bouche avec des illustrations, je publierai des choses cachées depuis la fondation.” Mais ce n’est pas la seule raison. Jésus utilise des illustrations parce qu’il veut rendre manifeste ce que les gens ont dans le cœur.
À vrai dire, Jésus intéresse la plupart d’entre eux uniquement en tant que merveilleux conteur et faiseur de miracles, et non en tant que personnage digne d’être servi comme Seigneur et suivi avec abnégation. Ces gens ne veulent pas que le message les touche au point de leur faire changer leur façon de voir les choses ou leurs habitudes.
Aussi Jésus dit-il: “C’est pour cela que je leur parle en illustrations, parce que regardant ils regardent en vain et qu’entendant ils entendent en vain et n’en saisissent pas le sens; et pour eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe qui dit: ‘(...) Car le cœur de ce peuple est devenu obtus.’”
“Mais, poursuit-il, heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent. Car en vérité je vous le dis: beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir les choses que vous voyez et ils ne les ont pas vues, et entendre les choses que vous entendez et ils ne les ont pas entendues.”
En effet, les 12 apôtres et ceux qui les accompagnent ont un cœur réceptif. C’est pourquoi Jésus leur dit: “À vous il est donné de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là cela n’est pas donné.” Parce que ses disciples ont le désir de comprendre, Jésus leur donne des éclaircissements sur l’illustration du semeur.
“La semence, c’est la parole de Dieu”, explique-t-il, et le sol, c’est le cœur. Pour ce qui est de la semence tombée sur le sol dur, au bord de la route, il ajoute: “Le Diable vient et il enlève la parole de leur cœur, pour qu’ils ne croient pas et ne soient pas sauvés.”
D’un autre côté, le sol rocailleux qui reçoit la semence est une image du cœur de ceux qui reçoivent la parole avec joie, mais qui, parce qu’elle ne peut s’enraciner profondément en eux, font défection lorsque survient une épreuve ou la persécution.
Quant à la semence tombée parmi les épines, poursuit Jésus, c’est lorsque des gens entendent la parole, mais sont entraînés par les inquiétudes, la richesse et les plaisirs de cette vie, de sorte qu’ils sont complètement étouffés et ne portent rien à la perfection.
La dernière semence, conclut-il, celle qui est semée sur l’excellente terre, ce sont ceux qui, après avoir entendu la parole avec un cœur excellent et bon, la retiennent et portent du fruit avec endurance.
Quelle bénédiction pour ces disciples qui sont allés vers Jésus pour avoir l’explication de ce qu’il enseignait! Jésus veut que ses illustrations soient comprises afin de communiquer la vérité aux autres. “Est-ce qu’on apporte une lampe pour la mettre sous un panier de mesure ou sous un lit?”, demande-t-il. Non, c’est “pour la mettre sur un porte-lampe”. Il conseille alors: “Faites donc attention à la manière dont vous écoutez.”
Récompensés par une instruction plus complète
Maintenant que Jésus leur a expliqué l’illustration du semeur, les disciples veulent en savoir davantage. “Explique-nous l’illustration de la mauvaise herbe dans le champ”, demandent-ils.
L’état d’esprit des disciples est totalement différent de celui de la foule sur la plage. Elle n’éprouve pas un vif désir de connaître le sens des illustrations; elle se contente des grandes lignes de leur contenu. Soulignant le contraste entre cet auditoire du bord de la mer et ses disciples curieux qui sont venus à lui dans la maison, Jésus dit:
“De la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous, oui, et on ajoutera encore pour vous.” Les disciples mesurent pour Jésus un vif intérêt et une attention soutenue; ils sont donc récompensés en recevant une instruction plus complète. En réponse à l’interrogation de ses disciples, Jésus explique ceci:
“Celui qui sème l’excellente semence, c’est le Fils de l’homme; le champ, c’est le monde; quant à l’excellente semence, ce sont les fils du royaume; mais la mauvaise herbe, ce sont les fils du méchant; l’ennemi qui l’a semée, c’est le Diable. La moisson, c’est la conclusion d’un système de choses, et les moissonneurs, ce sont des anges.”
Chaque élément de son illustration étant identifié, Jésus en décrit l’aboutissement. À la conclusion du système de choses, dit-il, les moissonneurs, c’est-à-dire les anges, sépareront les pseudo-chrétiens, comparables à de la mauvaise herbe, des véritables “fils du royaume”. Alors “les fils du méchant” seront marqués pour la destruction, tandis que les fils du Royaume de Dieu, “les justes”, brilleront avec éclat dans le Royaume de leur Père.
Jésus récompense ensuite la curiosité de ses disciples en leur exposant trois nouvelles illustrations. Voici la première: “Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans le champ, et qu’un homme a trouvé et caché; et, dans sa joie, il va vendre ce qu’il possède et achète ce champ-là.”
Voici la deuxième: “Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand itinérant qui cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il s’en est allé vendre promptement tout ce qu’il possédait et il l’a achetée.”
Jésus lui-même est semblable à l’homme qui découvre un trésor caché et au marchand qui trouve une perle de grande valeur. Il a tout vendu, en quelque sorte: il a abandonné une position élevée dans le ciel pour être un modeste humain. Puis, au cours de sa vie d’homme sur la terre, il subit l’opprobre et une odieuse persécution; il se montre ainsi digne de devenir le Chef du Royaume de Dieu.
Les disciples de Jésus sont eux aussi mis au défi de tout vendre pour obtenir la magnifique récompense, soit d’être rois avec Christ, soit d’être sujets terrestres du Royaume. Considérerons-nous qu’avoir part au Royaume de Dieu a plus de valeur que n’importe quoi d’autre, de la même façon qu’un trésor sans prix ou une perle précieuse?
Enfin, Jésus compare “le royaume des cieux” à un filet à la traîne qui rassemble des poissons de toute espèce. Quand les poissons sont triés, ceux qui ne sont pas utilisables sont rejetés et les bons sont gardés. Ainsi, précise Jésus, en sera-t-il à la conclusion du système de choses; les anges sépareront les méchants des justes et réserveront les méchants à la destruction.
Jésus commence personnellement cette pêche, en invitant ses premiers disciples à être des “pêcheurs d’hommes”. Sous la surveillance des anges, la pêche se poursuit au cours des siècles. À la fin vient le temps de tirer le “filet à la traîne”, qui représente toutes les organisations de la terre qui se disent chrétiennes, y compris la congrégation des chrétiens oints.
Quoique les poissons inutilisables soient jetés pour être détruits, les ‘bons poissons’ sont heureusement gardés. Si, à l’exemple des disciples de Jésus, nous manifestons le vif désir d’apprendre et de comprendre davantage, nous aurons le bonheur de recevoir non seulement une instruction plus complète, mais encore cette bénédiction divine qu’est la vie éternelle. Matthieu 13:1-52; Marc 4:1-34; Luc 8:4-18; Psaume 78:2; Ésaïe 6:9, 10.
▪ Quand et où Jésus parle-t-il aux foules par des illustrations?
▪ Quelles sont les cinq illustrations que Jésus donne aux foules?
▪ Pourquoi Jésus dit-il que le grain de moutarde est la plus petite de toutes les semences?
▪ Pourquoi Jésus parle-t-il en illustrations?
▪ En quoi les disciples de Jésus se montrent-ils différents des foules?
▪ Quelle explication Jésus donne-t-il de l’illustration du semeur?
▪ Qu’est-ce qui différencie les disciples des foules sur la plage?
▪ Qui ou qu’est-ce qui est représenté par le semeur, le champ, l’excellente semence, l’ennemi, la moisson et les moissonneurs?
▪ Quelles sont les trois illustrations que Jésus donne encore, et que nous apprennent-elles?
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Jésus apaise une tempête terribleLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 44
Jésus apaise une tempête terrible
JÉSUS a eu une journée bien remplie, durant laquelle il a enseigné les foules sur la plage et, plus tard, expliqué ses illustrations en privé à ses disciples. Quand le soir tombe, il dit: “Passons sur l’autre rive.”
Au delà de la mer de Galilée, sur la côte est, s’étend la région appelée Décapole, nom formé des termes grecs déka, qui signifie “dix”, et polis, “ville”. Bien qu’habitées certainement aussi par de nombreux Juifs, les villes de la Décapole sont un foyer de la culture grecque. Cependant, l’activité de Jésus dans cette région est très limitée. Même au cours de cette visite, comme nous le verrons par la suite, on l’empêchera de rester longtemps.
Lorsque Jésus leur suggère de se rendre sur l’autre rive, les disciples le prennent dans le bateau. Mais leur départ ne passe pas inaperçu. D’autres personnes ne tardent pas à mettre leurs bateaux à l’eau pour les accompagner. La distance à traverser n’est pas importante, puisque la mer de Galilée est en fait seulement un grand lac, long d’environ 20 kilomètres et large au maximum de 12 kilomètres.
Jésus est fatigué, on le comprend. C’est pourquoi, peu après le départ, il s’allonge à l’arrière du bateau, pose sa tête sur un oreiller et s’endort profondément. Plusieurs des apôtres sont des marins chevronnés, qui ont très souvent pêché en mer de Galilée. Ils se chargent donc de la direction du bateau.
Cependant, le voyage s’annonce mal. La température étant élevée à la surface du lac, à plus de 200 mètres au-dessous du niveau de la mer, mais l’air étant froid dans les montagnes environnantes, parfois de forts vents se lèvent et provoquent de soudaines tempêtes sur le lac. C’est justement le cas ce jour-là. Le bateau ne tarde pas à être la proie des vagues qui l’envahissent et menacent de le submerger. Et Jésus qui continue de dormir!
En navigateurs expérimentés, les disciples mobilisent toute leur énergie pour gouverner l’embarcation. Il leur est sans doute déjà arrivé de manœuvrer dans des tourmentes. Mais, cette fois, ils sont à bout de ressources. Craignant pour leur vie, ils tirent Jésus du sommeil. ‘Maître, est-ce que tu ne te soucies pas? s’exclament-ils. Nous faisons naufrage! Sauve-nous, nous allons nous noyer!’
S’étant réveillé, Jésus lance un ordre au vent et à la mer: “Silence! Tais-toi!” Aussitôt le vent cesse de mugir et la mer s’apaise. Jésus demande aux disciples: ‘Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore de foi?’
Devant cela, les disciples sont saisis d’une crainte inhabituelle. ‘Qui est donc cet homme? se demandent-ils l’un à l’autre. Il commande même aux vents et à l’eau, et ils lui obéissent.’
Jésus détient vraiment un grand pouvoir! Qu’il est rassurant de savoir que notre Roi a autorité sur les éléments naturels et que, lorsqu’il dirigera toute son attention sur la terre durant son règne, tous les humains demeureront en sécurité, protégés des terribles catastrophes naturelles!
Peu après que le vent s’est calmé, Jésus et ses disciples accostent sains et saufs sur la rive orientale. Quant aux autres bateaux, peut-être ont-ils été épargnés du plus fort de la tempête et sont-ils arrivés à bon port. Marc 4:35 à 5:1; Matthieu 8:18, 23-27; Luc 8:22-26.
▪ Qu’est-ce que la Décapole, et où se situe-t-elle?
▪ Quels phénomènes physiques sont responsables des violentes tempêtes qui se lèvent sur la mer de Galilée?
▪ Quand leurs compétences de navigateurs ne peuvent plus les sauver, que font les disciples?
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Il n’avait rien d’un futur discipleLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 45
Il n’avait rien d’un futur disciple
UNE scène bien effrayante attend Jésus à sa descente du bateau. Deux hommes d’une rare sauvagerie sortent du cimetière voisin et accourent vers lui: ils sont possédés de démons. L’attention se porte surtout sur l’un d’eux, probablement plus violent que l’autre et depuis plus longtemps sous le joug démoniaque.
Il y a des années que ce malheureux vit nu au milieu des tombes. Sans arrêt, le jour comme la nuit, il crie et se taillade avec des pierres. Il est si enragé que personne n’ose s’aventurer sur cette route. On a bien essayé de lui mettre des liens, mais il arrache les chaînes et brise les fers de ses pieds. Personne n’a la force de le dompter.
Quand l’homme s’approche de Jésus et tombe à ses pieds, les démons qui le dominent le font crier: “Qu’ai-je à faire avec toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t’impose le serment par Dieu pour que tu ne me tourmentes pas.”
“Sors de cet homme, esprit impur!” dit Jésus. Mais ensuite il demande: “Quel est ton nom?”
“Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup.” Les démons se délectent de voir les souffrances des victimes dont ils ont pu s’emparer, prenant plaisir, selon toute apparence, à se liguer lâchement à plusieurs contre un. Cependant, face à Jésus, ils supplient de ne pas être envoyés dans l’abîme. Cela souligne encore une fois que Jésus détient un grand pouvoir; il a le dessus même sur de cruels démons. Voilà qui montre également que les démons savent quel jugement final Dieu leur réserve, celui d’être lancés dans l’abîme avec leur chef, Satan le Diable.
Non loin de là, sur la montagne, broute un troupeau d’environ 2 000 porcs. Les démons demandent: “Envoie-nous dans les porcs, que nous y entrions.” Il semble que les démons éprouvent une sorte de plaisir monstrueux et sadique à envahir le corps de créatures de chair. Quand Jésus leur permet d’entrer dans les 2 000 porcs, toutes les bêtes prises de panique se précipitent du haut de l’escarpement et se noient dans la mer.
Devant cela, les gardiens du troupeau courent raconter l’incident dans la ville et dans la campagne; sur quoi les gens sortent pour voir ce qui s’est passé. En arrivant, ils trouvent l’homme dont les démons sont sortis. À leur grande surprise, il est vêtu et sain d’esprit, assis aux pieds de Jésus!
Des témoins oculaires expliquent aux autres comment l’homme a été rétabli. Ils racontent aussi l’étrange fin des porcs. En entendant cela, les gens sont saisis d’une grande peur, et ils prient instamment Jésus de s’en aller de leur territoire. Jésus cède à leur demande et monte à bord du bateau. L’ancien possédé le supplie de lui permettre de l’accompagner. Mais Jésus lui dit: “Va-t’en chez toi, auprès des gens de ta parenté, et raconte-leur tout ce que Jéhovah a fait pour toi et comment il a eu pitié de toi.”
D’ordinaire, Jésus enjoint à ceux qu’il guérit de n’en parler à personne, puisqu’il ne veut pas que les gens tirent des conclusions à partir de récits sensationnels. Mais cette exception est judicieuse, car l’homme libéré des démons va donner un témoignage à des gens que désormais Jésus n’aura probablement pas l’occasion d’atteindre. En outre, par sa seule présence, il attestera que Jésus a le pouvoir de faire du bien et démentira toute version défavorable des faits qu’on pourrait répandre pour expliquer la perte des porcs.
Conformément à l’ordre de Jésus, l’ancien possédé s’en retourne. Il commence à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus a fait pour lui, et les gens en restent stupéfaits. Matthieu 8:28-34; Marc 5:1-20; Luc 8:26-39; Révélation 20:1-3.
▪ Vraisemblablement, pourquoi l’attention se porte-t-elle sur un seul possédé alors que deux sont présents?
▪ Qu’est-ce qui montre que les démons savent qu’ils seront jetés dans un abîme?
▪ Selon toute apparence, pourquoi les démons aiment-ils s’emparer des humains et des animaux?
▪ Pourquoi Jésus fait-il une exception avec l’homme qu’il a affranchi des démons, en lui disant de raconter aux autres ce que Jéhovah a fait pour lui?
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Elle a touché son vêtementLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 46
Elle a touché son vêtement
LA NOUVELLE que Jésus revient de la Décapole est parvenue à Capernaüm, et une grande foule se masse sur le rivage pour l’accueillir. Les gens ont certainement appris qu’il a apaisé la tempête et guéri les possédés. À présent, à sa descente du bateau, tous font cercle autour de lui, pleins d’impatience et d’espoir.
Parmi ceux qui brûlent de rencontrer Jésus, il y a Jaïrus, un des présidents de la synagogue. Il tombe aux pieds de Jésus et le supplie à maintes reprises: “Ma petite fille est à toute extrémité. S’il te plaît, viens poser les mains sur elle, pour qu’elle retrouve la santé et qu’elle vive.” Jaïrus chérit tout particulièrement cette enfant, car c’est sa fille unique et elle n’a que 12 ans.
Jésus suit aussitôt Jaïrus vers sa maison, et la foule lui emboîte le pas. Nous imaginons l’agitation des gens, qui pressentent un nouveau miracle. Parmi eux, cependant, une femme ne songe pour l’heure qu’à la gravité de son propre cas.
Cela fait 12 longues années qu’elle souffre d’un flux de sang. Elle est allée de médecin en médecin, engloutissant toutes ses ressources dans des traitements. Mais rien n’y a fait; au contraire, son état a empiré.
Comme vous le comprenez certainement, en plus de la grande faiblesse qu’elle entraîne, sa maladie est gênante et humiliante. En général, on ne parle pas publiquement d’un tel mal. Qui plus est, sous la Loi mosaïque, une femme est impure quand elle a un écoulement de sang, et quiconque la touche, elle ou ses vêtements tachés, doit se laver et demeurer impur jusqu’au soir.
La femme en question a entendu parler des miracles de Jésus; et voici qu’elle le trouve enfin. En raison de son impureté, elle se fraie aussi discrètement que possible un passage à travers la foule, tout en se disant: “Si seulement je touche ses vêtements de dessus, je retrouverai la santé.” C’est ce qu’elle fait; immédiatement, elle sent que son flux se tarit!
“Qui est-ce qui m’a touché?” Quel choc pour la femme d’entendre Jésus demander cela! Comment a-t-il pu savoir? ‘Instructeur, proteste Pierre, les foules t’enserrent et te pressent, et tu dis: “Qui m’a touché?”’
Cherchant des yeux la femme dans la foule, Jésus explique: “Quelqu’un m’a touché, car j’ai senti qu’une puissance était sortie de moi.” En effet, ce contact-là n’est pas comme les autres, car la guérison qui en résulte puise dans l’énergie de Jésus.
Constatant qu’elle n’est pas passée inaperçue, la femme s’avance et tombe aux pieds de Jésus, effrayée et tremblante. Devant tout le monde, elle avoue la vérité sur sa maladie et sur la façon dont elle vient d’en guérir.
Ému par son aveu, Jésus, compatissant, la rassure: “Ma fille, ta foi t’a rétablie. Va en paix, et sois guérie de ta cruelle maladie.” Comme il est bon de savoir que Dieu a choisi pour gouverner la terre une personne si chaleureuse, si compatissante, qui se soucie des humains et a le pouvoir de les aider! Matthieu 9:18-22; Marc 5:21-34; Luc 8:40-48; Lévitique 15:25-27.
▪ Qui est Jaïrus, et pourquoi vient-il voir Jésus?
▪ Quelle est la préoccupation d’une certaine femme, et pourquoi est-il si difficile pour elle d’aller solliciter Jésus?
▪ Comment la femme est-elle guérie, et comment Jésus la rassure-t-il?
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Des larmes au ravissementLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 47
Des larmes au ravissement
EN VOYANT guérie la femme qui avait un flux de sang, Jaïrus est rendu d’autant plus confiant dans le pouvoir miraculeux de Jésus. En effet, un peu plus tôt ce même jour, il a demandé à Jésus de faire quelque chose pour sa fille chérie, âgée de 12 ans, qui était à l’article de la mort. Mais maintenant le pire est arrivé. Jésus est encore en train de parler à la femme, quand des hommes arrivent et disent discrètement à Jaïrus: “Ta fille est morte! Pourquoi importuner davantage l’enseignant?”
Quelle affreuse nouvelle! Imaginez cet homme, très respecté dans son entourage, à présent totalement impuissant en apprenant la mort de sa fille. Mais Jésus a entendu la conversation; il se tourne vers Jaïrus et lui dit d’un ton encourageant: “Ne crains pas, aie foi seulement.”
Puis il accompagne chez lui l’homme effondré. À leur arrivée, ils trouvent la maisonnée bouleversée; tous pleurent et se lamentent. Beaucoup de gens sont là, qui se frappent la poitrine de chagrin. En entrant, Jésus demande: “Pourquoi causez-vous du tumulte et des pleurs? La petite enfant n’est pas morte, mais elle dort.”
À ces mots, les gens commencent à rire de lui avec mépris; ils savent bien que la fillette est morte. Cependant, Jésus affirme qu’elle dort seulement. Avec les pouvoirs que Dieu lui donne, il va montrer qu’il est possible de relever les humains de la mort aussi aisément que de les réveiller d’un profond sommeil.
Jésus met dehors tout le monde sauf Pierre, Jacques, Jean, Jaïrus et sa femme, puis, avec eux, il s’avance jusqu’au chevet de la fillette. Lui prenant la main, il dit: “Talitha coumi”, ce qui, traduit, veut dire: “Jeune fille, je te le dis, lève-toi!” Aussitôt l’enfant se lève et se met à marcher! Devant ce miracle, les parents sont presque hors d’eux-mêmes, saisis par un ravissement extrême.
Après avoir demandé que l’on apporte à manger à l’enfant, Jésus ordonne à Jaïrus et à sa femme de ne raconter à personne ce qui est arrivé. Mais malgré ses recommandations, la nouvelle va se répandre dans toute la contrée. C’est la seconde résurrection qu’il opère. Matthieu 9:18-26; Marc 5:35-43; Luc 8:41-56.
▪ Quelle nouvelle Jaïrus reçoit-il, et en quels termes Jésus l’encourage-t-il?
▪ Dans quel état trouvent-ils la maisonnée de Jaïrus?
▪ Pourquoi Jésus dit-il que l’enfant dort alors qu’elle est morte?
▪ Qui sont les cinq témoins de cette résurrection?
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Jésus quitte Jaïrus et retourne à NazarethLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 48
Jésus quitte Jaïrus et retourne à Nazareth
JÉSUS a eu fort à faire pendant cette journée: venu de la Décapole en bateau, il a guéri la femme qui avait un flux de sang et ressuscité la fille de Jaïrus. Mais la journée n’est pas finie. À peine a-t-il repassé le seuil de la maison de Jaïrus que deux aveugles lui emboîtent le pas en criant: “Aie pitié de nous, Fils de David!”
En appelant Jésus “Fils de David”, ces hommes reconnaissent tout haut que celui-ci est l’héritier du trône de David, et donc qu’il est le Messie promis. Pourtant, Jésus fait mine de ne pas entendre leurs appels au secours, peut-être pour éprouver leur persévérance. Mais les deux hommes n’abandonnent pas. Ils suivent Jésus qui se dirige vers la maison où il demeure; quand il entre, ils sont sur ses talons.
Là, Jésus leur demande: “Croyez-vous que je puisse faire cela?”
“Oui, Seigneur”, répondent-ils avec confiance.
Alors, touchant leurs yeux, Jésus ordonne: “Qu’il vous advienne selon votre foi!” Et aussitôt ils retrouvent la vue! Néanmoins, Jésus leur dit d’un ton sévère: “Prenez garde que personne ne le sache.” Mais eux, remplis de joie, passent outre à cet ordre et parlent de Jésus dans toute la campagne.
Ils ne se sont pas plus tôt éloignés qu’on amène à Jésus un possédé, qu’un démon a privé de la parole. Dès que Jésus expulse l’esprit méchant, l’homme se met à parler. Les foules, émerveillées devant ces miracles, disent: “Jamais rien de semblable ne s’est vu en Israël.”
Les Pharisiens sont là, eux aussi. Ils ne peuvent nier les miracles; par contre, incrédules et méchants, ils remettent en cause la source du pouvoir de Jésus, affirmant: “C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.”
Peu après ces choses, Jésus retourne à Nazareth, la ville où il a grandi, et cette fois en compagnie de ses disciples. Environ un an auparavant, il s’est déjà rendu dans la synagogue, où il a enseigné. Bien qu’au début les gens se soient émerveillés de ses paroles agréables, ils se sont ensuite offusqués de ses enseignements et ont essayé de le tuer. À présent, miséricordieux, Jésus tente une nouvelle fois d’aider ses anciens voisins.
Alors qu’ailleurs les foules affluent vers Jésus, visiblement ce n’est pas le cas ici. C’est pourquoi, lorsque vient le sabbat, il se rend dans la synagogue pour enseigner. La plupart de ses auditeurs sont ébahis. “D’où cet homme tient-il cette sagesse et ces œuvres de puissance? s’interrogent-ils. N’est-ce pas là le fils du charpentier? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères, Jacques, et Joseph, et Simon, et Judas? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous? D’où cet homme tient-il donc tout cela?”
‘Jésus n’est rien d’autre qu’un homme du pays comme nous, se disent-ils. Nous l’avons vu grandir et nous connaissons sa famille. Comment peut-il être le Messie?’ Ainsi, malgré les preuves que constituent sa grande sagesse et ses miracles, ils ne l’acceptent pas. Même les membres de sa propre famille, parce qu’ils le connaissent intimement, trébuchent à son sujet, ce qui amène Jésus à conclure: “Un prophète n’est sans honneur que dans son propre pays et dans sa propre maison.”
En effet, Jésus est surpris du manque de foi des Nazaréens. Il ne fera donc pas beaucoup de miracles en cet endroit, si ce n’est poser les mains sur quelques malades pour les guérir. Matthieu 9:27-34; 13:54-58; Marc 6:1-6; Ésaïe 9:7.
▪ En appelant Jésus “Fils de David”, que reconnaissent ouvertement les deux aveugles?
▪ Comment les Pharisiens expliquent-ils les miracles de Jésus?
▪ Pourquoi est-ce miséricordieux, de la part de Jésus, de revenir aider les Nazaréens?
▪ Quel accueil Jésus reçoit-il à Nazareth, et pourquoi?
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Nouvelle tournée de prédication en GaliléeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 49
Nouvelle tournée de prédication en Galilée
AU BOUT d’environ deux ans de prédication intensive, Jésus ne va-t-il pas ralentir son activité pour souffler un peu? Au contraire, il l’intensifie en entreprenant une nouvelle tournée, la troisième qu’il fera en Galilée. Il parcourt toutes les villes et tous les villages du territoire, enseignant dans les synagogues et prêchant la bonne nouvelle du Royaume. Ce qu’il voit lors de sa tournée le convainc plus que jamais de la nécessité de redoubler d’ardeur dans la prédication.
Partout où il passe, Jésus constate que les foules ont besoin d’une guérison et d’un réconfort spirituels. Elles sont comme des brebis sans berger, dépouillées et disséminées, et il en a pitié. Il dit à ses disciples: “Oui, la moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.”
Jésus a un plan d’action. Il réunit les 12 apôtres, qu’il a choisis presque un an auparavant. Il les divise en six groupes de deux prédicateurs, et il leur donne ces instructions: “Ne vous en allez pas sur la route des nations et n’entrez pas dans une ville samaritaine; mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël, continuellement. Chemin faisant, prêchez en disant: ‘Le royaume des cieux s’est approché.’”
Ce Royaume qu’ils doivent annoncer est celui pour lequel ils ont appris à prier, selon le modèle de prière que Jésus leur a donné. Le Royaume s’est approché en ce sens que Jésus Christ, le Roi choisi par Dieu, est présent. Pour que ses disciples puissent garantir qu’ils sont des représentants de ce gouvernement suprahumain, Jésus leur accorde le pouvoir de guérir les malades et même de relever les morts. Il leur enjoint de faire cela gratuitement.
Puis il dit à ses disciples de ne pas faire de préparatifs d’ordre matériel pour leur tournée de prédication. “Ne vous procurez ni or, ni argent, ni monnaie de cuivre pour la bourse de vos ceintures, ni sac à vivres pour la route, ni deux vêtements de dessous, ni sandales, ni bâton; car l’ouvrier mérite sa nourriture.” Ceux qui sont sensibles à leur message seront poussés à agir et leur fourniront nourriture et logement. C’est ce que Jésus indique: “En quelque ville ou village que vous entriez, cherchez qui y est digne et demeurez là jusqu’à votre départ.”
Ensuite, Jésus donne à ses disciples des instructions sur la façon de présenter le message du Royaume aux occupants d’une maison. “En entrant dans la maison, saluez-en les occupants; et si la maison en est digne, que vienne sur elle la paix que vous lui souhaitez; mais si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne à vous! Si quelqu’un ne vous accueille pas ou n’écoute pas vos paroles, — quand vous sortirez de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds.”
Quant à toute ville qui rejette le message, Jésus révèle que le jugement sur elle sera des plus sévère. Il explique: “En vérité je vous le dis: ce sera plus supportable, au Jour du Jugement, pour le pays de Sodome et de Gomorrhe que pour cette ville.” Matthieu 9:35 à 10:15; Marc 6:6-12; Luc 9:1-5.
▪ Quand Jésus commence-t-il sa troisième tournée de prédication en Galilée, et quelle conviction acquiert-il?
▪ Quelles instructions donne-t-il à ses 12 apôtres avant de les envoyer prêcher?
▪ Pourquoi est-il approprié que les disciples enseignent que le Royaume s’est approché?
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Préparation à la persécutionLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 50
Préparation à la persécution
APRÈS avoir appris à ses apôtres des méthodes de prédication, Jésus les met en garde contre leurs adversaires. Il dit: “Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (...). Soyez sur vos gardes avec les hommes; car ils vous livreront aux tribunaux locaux, et ils vous fouetteront dans leurs synagogues. Oui, vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi.”
Ses disciples vont devoir affronter de dures persécutions, mais il leur fait cette promesse rassurante: “Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de ce que vous devez dire ni comment, car ce que vous devez dire vous sera donné en cette heure-là; car ce n’est pas seulement vous qui parlez, mais c’est l’esprit de votre Père qui parle par vous.”
“D’autre part, continue-t-il, le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant, et les enfants se dresseront contre les parents et les feront mourir.” Également: “Vous serez les objets de la haine de tous à cause de mon nom; mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.”
La prédication est d’une importance primordiale; c’est pour cette raison que Jésus insiste sur la nécessité d’être prudent afin de garder sa liberté pour mener cette œuvre à bonne fin. “Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre; car je vous le dis en vérité: Non, vous n’achèverez pas le tour des villes d’Israël avant que n’arrive le Fils de l’homme.”
Certes, c’est à ses 12 apôtres que Jésus donna ces instructions, ces mises en garde et ces encouragements, mais il parlait aussi à l’intention de ceux qui participeraient à la prédication mondiale après sa mort et sa résurrection. Cela ressort de ses propres paroles, lorsqu’il dit que ses disciples seraient ‘haïs par tous’, et pas seulement par les Israélites à qui les apôtres avaient reçu ordre de prêcher. En outre, il ne semble pas que les apôtres aient été traînés devant des gouverneurs et des rois à l’époque où Jésus a organisé avec eux cette courte campagne de prédication. Enfin, les croyants n’ont pas été, à ce moment-là, livrés à la mort par leur famille.
Ainsi, en disant que ses disciples n’achèveraient pas de prêcher dans toutes les villes “avant que n’arrive le Fils de l’homme”, Jésus nous donnait une prophétie. En effet, il annonçait que ses disciples n’achèveraient pas le tour de la terre habitée en prêchant le Royaume de Dieu instauré, avant que lui, le Roi glorifié, n’arrive pour exécuter les ordres de Jéhovah à Har-Maguédon.
Poursuivant son enseignement sur la prédication, Jésus dit: “Le disciple n’est pas au-dessus de celui qui l’enseigne, ni l’esclave au-dessus de son seigneur.” Les disciples de Jésus doivent donc s’attendre à supporter des persécutions et des mauvais traitements semblables à ceux qu’il a subis parce qu’il prêchait le Royaume de Dieu. Il leur fait cependant cette exhortation: “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la Géhenne.”
À cet égard, Jésus allait donner l’exemple. Courageusement, il affronta la mort plutôt que d’être infidèle à Celui qui détient tout pouvoir, Jéhovah Dieu. Oui, c’est Jéhovah qui peut détruire notre “âme” (c’est-à-dire ici toute perspective d’être de nouveau un jour une âme vivante), ou au contraire ressusciter une personne et lui donner la vie éternelle. Quel amour, quelle compassion de la part de notre Père céleste Jéhovah!
Ensuite, Jésus encourage ses disciples par une illustration qui souligne tout l’amour avec lequel Jéhovah prend soin d’eux. “Ne vend-on pas deux moineaux pour une pièce de monnaie de peu de valeur? interroge-t-il. Pourtant, pas un seul d’entre eux ne tombe à terre à l’insu de votre Père. Mais les cheveux mêmes de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc pas: vous valez plus que beaucoup de moineaux.”
Le message du Royaume que Jésus charge ses disciples de proclamer va diviser les maisonnées, car dans les familles certains l’accepteront et d’autres non. Il explique: “Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre; je suis venu mettre, non pas la paix, mais l’épée.” De ce fait, il faut beaucoup de courage à quelqu’un qui, seul de sa famille, embrasse la vérité de la Bible. “Celui qui a plus d’affection pour son père ou pour sa mère que pour moi n’est pas digne de moi; et celui qui a plus d’affection pour son fils ou pour sa fille que pour moi n’est pas digne de moi.”
Jésus conclut ses recommandations en expliquant que ceux qui reçoivent ses disciples le reçoivent lui aussi. “Et quiconque donne à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, parce que c’est un disciple, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.” Matthieu 10:16-42.
▪ Quelles mises en garde Jésus adresse-t-il à ses disciples?
▪ En quels termes les encourage-t-il et les rassure-t-il?
▪ Pourquoi les instructions de Jésus sont-elles toujours valables pour les chrétiens d’aujourd’hui?
▪ En quel sens le disciple de Jésus n’est-il pas au-dessus de celui qui l’enseigne?
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Meurtre au cours d’un festin d’anniversaireLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 51
Meurtre au cours d’un festin d’anniversaire
APRÈS leur avoir donné ses directives, Jésus envoie ses apôtres deux par deux dans le territoire. Vraisemblablement, Pierre part avec son frère André, Jacques avec Jean, Philippe avec Barthélemy, Thomas avec Matthieu, Jacques avec Thaddée et enfin Simon avec Judas Iscariote. Partout où ils passent, ces six groupes d’évangélisateurs annoncent la bonne nouvelle du Royaume et opèrent des guérisons miraculeuses.
Pendant ce temps, Jean le baptiseur est toujours en prison. Cela fait presque deux ans maintenant. Rappelez-vous: Jean a déclaré publiquement qu’Hérode Antipas agissait mal en prenant pour lui Hérodiade, la femme de son frère Philippe. Il avait raison de blâmer cette union adultère, puisqu’Hérode Antipas affirmait suivre la Loi mosaïque. Alors Hérode l’a fait jeter en prison, peut-être sur les instances d’Hérodiade.
Hérode Antipas se rend bien compte que Jean est un homme juste et il l’écoute même avec plaisir. Il est donc indécis quant au sort à lui réserver. Par contre, Hérodiade déteste Jean et cherche sans cesse un moyen de le faire mettre à mort. Finalement, l’occasion qu’elle attend se présente.
Peu avant la Pâque de l’an 32, Hérode donne une grande fête pour son anniversaire. Il invite au festin tous ses hauts dignitaires et chefs d’armée, ainsi que les plus grands personnages de Galilée. Au cours de la soirée, une jeune fille fait son entrée pour danser devant les invités: c’est Salomé, la fille qu’Hérodiade a eue de son précédent mari, Philippe. Sa danse charme toute l’assistance masculine.
Salomé a beaucoup plu à Hérode. “Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai”, promet le roi, jurant même: “Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume.”
Avant de formuler sa requête, Salomé sort et va solliciter l’avis de sa mère. “Que dois-je demander?” lui dit-elle.
Voilà enfin l’occasion tant attendue! “La tête de Jean le baptiseur”, répond Hérodiade sans une seconde d’hésitation.
Sur quoi Salomé retourne auprès d’Hérode et lui fait cette demande: “Je veux que tout de suite tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste.”
Hérode est vivement peiné. Cependant, comme ses invités l’ont entendu prononcer son serment, cela l’embarrasse de ne pas le tenir, même s’il doit tuer un innocent. Il donne donc ordre et, sur-le-champ, un bourreau se rend à la prison pour exécuter cette mission monstrueuse. L’homme ne tarde pas à revenir avec la tête de Jean sur un plateau qu’il tend à Salomé; celle-ci va aussitôt la porter à sa mère. En apprenant ce qui s’est passé, les disciples de Jean viennent chercher le corps à la prison pour l’ensevelir, puis ils rapportent la triste nouvelle à Jésus.
Plus tard, quand Hérode entend parler de Jésus qui guérit des malades et expulse des démons, il prend peur, car il se demande si cet homme n’est pas en fait Jean relevé d’entre les morts. Par la suite, il désire grandement voir Jésus, non pour écouter son enseignement, mais pour savoir si ses craintes sont bien fondées ou pas. Matthieu 10:1-5; 11:1; 14:1-12; Marc 6:14-29; Luc 9:7-9.
▪ Pour quelle raison Jean est-il en prison, et pourquoi Hérode ne veut-il pas le mettre à mort?
▪ Comment Hérodiade arrive-t-elle finalement à faire tuer Jean?
▪ Après la mort de Jean, pourquoi Hérode désire-t-il voir Jésus?
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Jésus nourrit miraculeusement des milliers de personnesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 52
Jésus nourrit miraculeusement des milliers de personnes
LES 12 apôtres ont effectué une remarquable tournée de prédication en Galilée. Maintenant, peu après l’exécution de Jean, ils reviennent vers Jésus et lui racontent les moments merveilleux qu’ils ont vécus. Voyant qu’ils sont fatigués et qu’ils n’ont même pas le temps de manger à cause du va-et-vient de la foule, Jésus leur dit: ‘Retirons-nous en un endroit solitaire où vous pourrez vous reposer.’
Ils montent donc dans leur bateau, probablement près de Capernaüm, et font voile vers un endroit à l’écart, semble-t-il à l’est du Jourdain, au delà de Bethsaïda. Mais certains voient qu’ils s’en vont, et d’autres en entendent parler. Tous ceux-là courent donc en avant le long de la rive et, lorsque le bateau accoste, ses passagers sont attendus.
En descendant du bateau, Jésus est ému de pitié devant tous ces gens, parce qu’ils sont comme des brebis sans berger. Il guérit alors les malades parmi eux et commence à leur enseigner beaucoup de choses.
Le temps passe vite, si bien que les disciples de Jésus s’approchent de lui et lui disent: “L’endroit est désert et l’heure est déjà très avancée. Renvoie-les, pour qu’ils s’en aillent dans les campagnes et les villages à la ronde s’acheter de quoi manger.”
Toutefois, Jésus leur répond: “Donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ensuite, sachant déjà ce qu’il va faire, il demande à Philippe pour l’éprouver: “Où achèterons-nous des pains pour que ceux-ci aient à manger?”
Aux yeux de Philippe, il n’est pas possible de faire grand-chose. En effet, il y a déjà 5 000 hommes rassemblés, soit probablement plus de 10 000 personnes si l’on compte également les femmes et les enfants. Aussi répond-il à Jésus: “Deux cents deniers de pain [un denier étant alors le salaire d’une journée de travail], ce n’est pas assez pour eux, pour que chacun en reçoive un peu.”
Peut-être pour démontrer qu’il est impossible de nourrir une foule aussi nombreuse, André intervient: “Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux petits poissons”, et il ajoute: “Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde?”
Comme on est au printemps, juste avant la Pâque de l’an 32, l’herbe est abondante. Alors, à la demande de Jésus, les disciples invitent les gens à s’étendre sur l’herbe par groupes de 50 et de 100. Jésus prend ensuite les cinq pains et les deux poissons, lève les yeux vers le ciel et prononce une bénédiction, puis il commence à rompre les pains et à partager les poissons. Il donne cette nourriture à ses disciples qui, à leur tour, la distribuent au peuple. Chose surprenante, tout le monde mange jusqu’à satiété!
Après cela, Jésus dit à ses disciples: “Recueillez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu.” Avec ces restes, ils rempliront 12 paniers! Matthieu 14:13-21; Marc 6:30-44; Luc 9:10-17; Jean 6:1-13.
▪ Pourquoi Jésus cherche-t-il un endroit solitaire pour ses apôtres?
▪ Où Jésus emmène-t-il ses disciples, et malgré cela pourquoi ne peuvent-ils toujours pas se reposer?
▪ Quand il se fait tard, à quoi les disciples encouragent-ils Jésus, mais comment celui-ci prend-il soin du peuple?
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Ils veulent un chef suprahumainLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 53
Ils veulent un chef suprahumain
AYANT vu Jésus nourrir miraculeusement des milliers de personnes, les gens sont ébahis. Ils s’exclament: “Celui-ci est vraiment le prophète qui devait venir dans le monde.” Ils en concluent non seulement que Jésus doit être ce prophète plus grand que Moïse, mais aussi qu’il ferait un excellent chef. Ils projettent donc de s’emparer de lui pour le faire roi.
Mais Jésus connaît les intentions des gens. Il s’éclipse donc rapidement pour éviter d’être emmené de force. Il congédie les foules et oblige ses disciples à monter dans leur bateau et à se diriger vers Capernaüm. Puis il se retire dans la montagne pour prier. Cette nuit-là, Jésus est absolument seul.
Peu avant l’aube, de l’endroit élevé où il se tient, Jésus constate que la mer est agitée par un vent violent. Dans la clarté que diffuse la lune, presque pleine puisque la Pâque est proche, Jésus distingue le bateau, et ses disciples qui luttent pour avancer sur la mer déchaînée. Ils rament de toutes leurs forces.
À cette vue, Jésus descend de la montagne et se met à marcher à travers les vagues vers l’embarcation. Le bateau a parcouru cinq à six kilomètres lorsque Jésus arrive à sa hauteur. Mais Jésus continue d’avancer comme s’il allait passer son chemin. Quand ils l’aperçoivent, les disciples crient: “C’est une apparition!”
Mais lui les rassure par ces mots: “C’est moi; n’ayez pas peur.”
Cependant, Pierre lui dit: “Seigneur, si c’est toi, ordonne-moi de venir à toi sur les eaux.”
“Viens!” répond Jésus.
Et Pierre, descendant du bateau, marche sur les eaux en direction de Jésus. Seulement, voyant la tempête, il prend peur et, commençant à s’enfoncer, il s’écrie: “Seigneur, sauve-moi!”
Aussitôt Jésus tend la main, le saisit et lui dit: “Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?”
Quand Pierre et Jésus remontent dans le bateau, le vent tombe, à la stupéfaction des disciples. Mais devraient-ils être stupéfaits? S’ils avaient compris “la signification des pains” en percevant la portée du grand miracle que Jésus a opéré quelques heures auparavant, quand il a nourri des milliers de personnes avec seulement cinq pains et deux petits poissons, ils ne trouveraient pas aussi stupéfiant qu’il marche sur l’eau et calme le vent. À présent, toutefois, les disciples rendent hommage à Jésus, en disant: “Tu es vraiment le Fils de Dieu.”
Peu de temps après, ils atteignent Gennésareth, plaine magnifique et fertile située près de Capernaüm, et ils y jettent l’ancre. Mais lorsqu’ils descendent à terre, les gens, ayant reconnu Jésus, parcourent toute la région d’alentour pour aller chercher ceux qui sont malades. Quand ceux-ci lui sont amenés sur leur lit portatif et touchent simplement la frange de son vêtement de dessus, ils sont complètement guéris.
Dans l’intervalle, les milliers de gens que Jésus a nourris miraculeusement s’aperçoivent qu’il est parti. C’est pourquoi, lorsque de petits bateaux arrivent de Tibériade, ils s’y embarquent et se dirigent vers Capernaüm, à la recherche de Jésus. Quand ils le trouvent, ils lui demandent: “Rabbi, quand es-tu arrivé ici?” Comme nous allons le voir, Jésus va les réprimander. Jean 6:14-25; Matthieu 14:22-36; Marc 6:45-56.
▪ Après que Jésus a nourri miraculeusement des milliers de personnes, qu’est-ce que le peuple veut faire de lui?
▪ Que voit Jésus depuis la montagne sur laquelle il s’est retiré, et que fait-il alors?
▪ Pourquoi les disciples ne devraient-ils pas être aussi stupéfaits de ce que Jésus accomplit?
▪ Que se passe-t-il quand ils atteignent la rive?
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“Le vrai pain du ciel”Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 54
“Le vrai pain du ciel”
LA VEILLE, Jésus a eu une journée bien remplie. Il a miraculeusement nourri des milliers de personnes et s’est ensuite esquivé lorsque la foule a voulu le faire roi. Puis, pendant la nuit, il a marché sur les flots déchaînés de la mer de Galilée. Il a secouru Pierre, qui commençait à s’enfoncer alors qu’il marchait sur l’eau battue par la tempête. Enfin, il a calmé les éléments, sauvant ses disciples du naufrage.
Maintenant, les gens que Jésus a nourris miraculeusement, au nord-est de la mer de Galilée, le retrouvent près de Capernaüm et lui demandent: “Quand es-tu arrivé ici?” Jésus les réprimande, disant qu’ils se sont mis à sa recherche dans le seul espoir d’être encore nourris gratuitement. Il les exhorte à travailler, non pour une nourriture qui périt, mais pour une nourriture qui demeure pour la vie éternelle. Ses interlocuteurs lui demandent alors: “Que ferons-nous pour accomplir les œuvres de Dieu?”
Jésus ne cite qu’une œuvre, mais elle est de la plus grande valeur. “Ceci est l’œuvre de Dieu, explique-t-il, que vous exerciez la foi en celui qu’Il a envoyé.”
Cependant, malgré tous les miracles que Jésus a accomplis, les foules n’exercent pas la foi en lui. Aussi étrange que cela puisse paraître, même après toutes les choses extraordinaires qu’il a faites, il s’entend demander: “Alors, que vas-tu opérer comme signe, pour que nous le voyions et que nous te croyions? Quelle œuvre fais-tu? Nos ancêtres ont mangé la manne dans le désert, comme cela est écrit: ‘Il leur a donné à manger du pain venu du ciel.’”
Comme ils demandent un signe, Jésus montre clairement quelle est la Source de cette nourriture miraculeuse, disant: “Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. Le pain de Dieu, en effet, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.”
“Seigneur, lui disent-ils, donne-nous toujours ce pain-là.”
“Je suis le pain de vie, explique Jésus. Celui qui vient à moi n’aura absolument pas faim, et celui qui exerce la foi en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai dit: oui, vous m’avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. Tout ce que me donne le Père viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le chasserai nullement; car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Ceci est la volonté de celui qui m’a envoyé: que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Car ceci est la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et exerce la foi en lui ait la vie éternelle.”
À ces paroles, les Juifs se mettent à murmurer contre Jésus parce qu’il a dit: “Je suis le pain qui est descendu du ciel.” Ne voyant en lui que le fils de parents humains, ils lui opposent le même argument que naguère les habitants de Nazareth, disant: “N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère? Comment se fait-il qu’il dise maintenant: ‘Je suis descendu du ciel’?”
“Cessez de murmurer entre vous, leur répond Jésus. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes: ‘Et ils seront tous enseignés par Jéhovah.’ Quiconque a entendu de la part du Père et a appris, vient à moi. Ce n’est pas que quelque homme ait vu le Père, excepté celui qui vient d’auprès de Dieu; celui-là a vu le Père. En toute vérité je vous le dis: celui qui croit a la vie éternelle.”
Jésus reprend ensuite ce qu’il a dit au début: “Je suis le pain de vie. Vos ancêtres ont mangé la manne dans le désert et pourtant ils sont morts. Voici le pain qui descend du ciel, afin que n’importe qui en mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra à jamais.” En effet, en exerçant la foi en Jésus, l’envoyé de Dieu, les humains peuvent avoir la vie éternelle; ce que ne peut leur donner ni la manne ni aucun autre pain.
Il semble que cette discussion ait commencé peu après que la foule a retrouvé Jésus, près de Capernaüm. Mais elle va se poursuivre de façon plus animée encore lorsque Jésus enseignera dans la synagogue de Capernaüm. Jean 6:25-51, 59; Psaume 78:24; Ésaïe 54:13; Matthieu 13:55-57.
▪ Que s’est-il passé avant que Jésus parle du pain du ciel?
▪ Étant donné ce que Jésus vient d’accomplir, pourquoi est-il déplacé de la part de la foule de demander un signe?
▪ Lorsque Jésus dit qu’il est le vrai pain venu du ciel, pourquoi les Juifs murmurent-ils contre lui?
▪ Où la discussion à propos du pain du ciel a-t-elle lieu?
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Beaucoup de disciples cessent de suivre JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 55
Beaucoup de disciples cessent de suivre Jésus
À CAPERNAÜM, dans une synagogue, Jésus est en train d’expliquer le rôle qu’il joue en qualité de vrai pain du ciel. Il semble que son discours fasse suite à la discussion entamée avec les gens qui l’ont trouvé en revenant de la côte est de la mer de Galilée, où ils avaient mangé les pains et les poissons fournis miraculeusement.
Jésus reprend le fil de la conversation: “Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.” Juste deux ans auparavant, au printemps de l’an 30, il a dit à Nicodème que Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils comme Sauveur. Selon ce qu’il indique maintenant, tout humain qui, au sens figuré, mange sa chair, en exerçant la foi dans le sacrifice qu’il va bientôt accomplir, peut recevoir la vie éternelle.
Mais ces paroles font trébucher ses auditeurs. “Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger?” demandent-ils. Jésus désire leur faire comprendre qu’il s’agira de manger sa chair dans un sens symbolique. Pour accentuer ce point, il exprime une pensée plus inacceptable encore si on la prend au pied de la lettre.
“Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, leur dit-il, vous n’avez pas de vie en vous. Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour; car ma chair est vraie nourriture et mon sang est vraie boisson. Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang demeure en union avec moi, et moi en union avec lui.”
Certes, ces paroles seraient des plus outrageantes si Jésus voulait inciter au cannibalisme. Mais, bien sûr, il n’encourage pas ses interlocuteurs à manger de la chair ou à boire du sang proprement dits. Il souligne simplement que tous ceux qui désirent recevoir la vie éternelle doivent exercer la foi dans le sacrifice qu’il va faire en offrant son corps humain parfait et en répandant son sang. Malgré tout, même parmi ses disciples, beaucoup n’essaient pas de comprendre son enseignement et protestent: “Ce langage est choquant! Qui peut l’écouter?”
Sachant que beaucoup de ses disciples murmurent, Jésus leur dit: “Cela vous fait-il trébucher? Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant? (...) Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est certains parmi vous qui ne croient pas.”
Jésus ajoute: “Voilà pourquoi je vous ai dit: nul ne peut venir à moi, à moins que ce ne lui soit donné par le Père.” À ces mots, beaucoup de ses disciples s’en vont et cessent de le suivre. Jésus se tourne alors vers ses 12 apôtres et leur demande: “Est-ce que, vous aussi, vous voulez vous en aller?”
Pierre répond: “Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle; aussi nous avons cru et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu.” Quelle belle marque de fidélité de la part de Pierre et des autres apôtres qui, pourtant, n’ont peut-être pas pleinement compris l’enseignement de Jésus sur cette question!
Quoique touché par la réponse de Pierre, Jésus fait cette remarque: “N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Pourtant l’un de vous est un calomniateur.” Il parle de Judas Iscariote. Il se peut qu’à ce moment-là il décèle déjà chez Judas un “commencement”, ou un début, de conduite mauvaise.
Jésus vient de décevoir les gens en résistant à leurs tentatives pour le faire roi, et peut-être tiennent-ils ce raisonnement: ‘Comment cet homme peut-il être le Messie alors qu’il refuse d’assumer le rôle qui revient au Messie?’ C’est aussi une question encore toute fraîche dans leur mémoire. Jean 6:51-71; 3:16.
▪ Pour quelles personnes Jésus donne-t-il sa chair, et en quel sens peut-on dire d’elles qu’elles ‘mangent sa chair’?
▪ Quelles autres paroles de Jésus choquent les gens, mais que soulignent-elles?
▪ Lorsque beaucoup cessent de suivre Jésus, que déclare Pierre?
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Qu’est-ce qui souille l’homme?Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 56
Qu’est-ce qui souille l’homme?
L’OPPOSITION que rencontre Jésus se durcit. Non seulement beaucoup de ses disciples l’abandonnent, mais, en Judée, des Juifs cherchent à le tuer, comme à la Pâque de l’an 31 lorsqu’il était à Jérusalem.
Voici venue la Pâque de l’an 32. En accord avec l’ordre divin, Jésus se rend probablement à Jérusalem pour la célébrer. Toutefois, il est très prudent, car sa vie est menacée. Ensuite, il retourne en Galilée.
C’est peut-être à Capernaüm que des Pharisiens et des scribes de Jérusalem viennent à lui. Ils cherchent des motifs pour l’accuser de transgresser la loi religieuse. “Pourquoi tes disciples passent-ils outre à la tradition des hommes d’autrefois? lui demandent-ils. Ainsi, ils ne se lavent pas les mains au moment de prendre un repas.” Il ne s’agit pas d’une exigence divine, mais, aux yeux des Pharisiens, c’est un péché grave de ne pas observer le traditionnel rite du lavage des mains, et ce jusqu’aux coudes.
Au lieu de répondre à leur accusation, Jésus leur fait remarquer qu’eux-mêmes enfreignent méchamment et délibérément la Loi divine. Il déclare: “Et vous, pourquoi passez-vous outre au commandement de Dieu à cause de votre tradition? Ainsi, Dieu a dit: ‘Honore ton père et ta mère’, et: ‘Que celui qui insulte père ou mère disparaisse dans la mort!’ Mais vous, vous dites: ‘Quiconque dit à son père ou à sa mère: “Tout ce que j’ai et dont tu pourrais tirer profit de ma part est un don qui a été voué à Dieu”, celui-là n’a absolument pas à honorer son père.’”
Effectivement, les Pharisiens enseignent que l’argent, les biens ou toute autre chose vouée comme don à Dieu appartiennent au temple et ne peuvent servir à un autre usage. Néanmoins, dans les faits, le don ainsi voué reste en possession de celui qui l’a voué. C’est ainsi qu’un fils peut se dérober à sa responsabilité d’aider ses parents âgés, alors qu’ils sont peut-être dans une situation désespérée, en déclarant simplement que son argent ou ses biens sont “corban”, c’est-à-dire un don voué à Dieu ou au temple.
À juste titre indigné par la façon pernicieuse dont les Pharisiens tordent la Loi divine, Jésus leur dit: “Vous avez rendu inopérante la parole de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites! Ésaïe a prophétisé avec justesse sur votre compte, quand il a dit: ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est fort éloigné de moi. C’est en vain qu’ils continuent à me rendre un culte, car ils enseignent pour doctrines des commandements d’hommes.’”
Peut-être la foule s’était-elle écartée pour permettre aux Pharisiens d’interroger Jésus. Maintenant que ceux-ci ne savent quoi répondre au blâme sévère qu’il vient de leur infliger, Jésus invite la foule à s’approcher. “Écoutez, dit-il, et saisissez-en le sens: ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme.”
Plus tard, lorsqu’ils entrent dans une maison, ses disciples lui demandent: “Sais-tu qu’en entendant ce que tu viens de dire les Pharisiens ont trébuché?”
“Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée, leur répond Jésus. Laissez-les. Ce sont des guides aveugles. Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans une fosse.”
Jésus semble surpris lorsque, au nom des disciples, Pierre lui demande d’expliquer ce qu’il a voulu dire en parlant de ce qui souille l’homme. Êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence? répond-il. Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe dans les intestins, puis s’évacue aux lieux d’aisance? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est cela qui souille l’homme. Ainsi, du cœur viennent les raisonnements méchants, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les blasphèmes. Voilà les choses qui souillent l’homme; mais prendre un repas avec des mains non lavées ne souille pas l’homme.”
Jésus ne dit pas cela pour déconseiller une hygiène normale. Il ne prétend pas qu’il soit inutile de se laver les mains avant de préparer ou de prendre un repas. Non; il condamne plutôt l’hypocrisie des chefs religieux qui tentent de tourner les justes lois de Dieu par des moyens retors, en insistant sur des traditions non fondées sur les Écritures. Ce sont bien les actions mauvaises qui souillent l’homme, et Jésus indique qu’elles proviennent du cœur. Jean 7:1; Deutéronome 16:16; Matthieu 15:1-20; Marc 7:1-23; Exode 20:12; 21:17; Ésaïe 29:13.
▪ Quelle opposition Jésus rencontre-t-il maintenant?
▪ De quoi les Pharisiens accusent-ils Jésus, mais, selon lui, comment eux-mêmes enfreignent-ils délibérément la Loi de Dieu?
▪ D’après Jésus, quelles sont les choses qui souillent l’homme?
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Compassion pour les affligésLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 57
Compassion pour les affligés
APRÈS avoir condamné les Pharisiens pour leurs traditions égoïstes, Jésus s’en va avec ses disciples. On se souvient qu’un peu auparavant il n’a pas pu se retirer avec eux pour prendre quelque repos, parce que les foules les ont rejoints. Mais maintenant il emmène ses disciples vers les régions de Tyr et de Sidon, situées à des kilomètres plus au nord. C’est, semble-t-il, le seul voyage qu’il fera avec eux au delà des limites d’Israël.
Une fois qu’ils ont trouvé une maison où loger, Jésus dit qu’il ne veut pas qu’on sache à quel endroit ils se trouvent. Mais, même dans ce territoire non israélite, il ne peut passer inaperçu. Une Grecque native de la contrée, la Phénicie de Syrie, le trouve et se met à le supplier: “Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est fort démonisée.” Cependant, Jésus ne lui répond pas un mot.
Au bout d’un certain temps, les disciples disent à Jésus: “Renvoie-la, car elle continue à crier derrière nous.” Expliquant son silence, Jésus dit: “Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.”
La femme ne renonce pas pour autant. Elle s’approche de Jésus et se prosterne devant lui. “Seigneur, viens à mon secours!” le supplie-t-elle.
Comme Jésus doit être ému par cette supplication si sincère! Pourtant, il souligne de nouveau que sa responsabilité première est de servir le peuple de Dieu, Israël. Sans doute pour éprouver la foi de cette femme, il fait allusion au sentiment de supériorité que les Juifs éprouvent vis-à-vis des étrangers, en disant: “Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens.”
Le ton de sa voix et l’expression de son visage révèlent certainement la compassion qu’il éprouve pour les non-Juifs. Il adoucit même la comparaison entre les Gentils et les chiens en parlant d’eux comme de “petits chiens”. Au lieu de se vexer, la femme reprend l’allusion de Jésus au sentiment de supériorité des Juifs et elle lui fait humblement cette remarque: “Oui, Seigneur; mais les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.”
“Ô femme, grande est ta foi, répond Jésus; qu’il t’advienne comme tu le désires!” Et c’est ce qui advient! De retour chez elle, la femme trouve sa fille étendue sur son lit, complètement guérie.
De la région côtière de Sidon, Jésus et ses disciples traversent le pays en direction du haut Jourdain, qu’ils passent sans doute à gué, au-dessus de la mer de Galilée. Ils pénètrent ensuite dans la région de la Décapole, à l’est de la mer. Là, ils gravissent une montagne, mais les foules les retrouvent et amènent à Jésus des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets ainsi que beaucoup d’autres infirmes et malades. On les jette à ses pieds, pour ainsi dire, et il les guérit. Les gens sont stupéfaits, car les muets parlent, les boiteux marchent et les aveugles voient; et ils glorifient le Dieu d’Israël.
Jésus prête une attention particulière à un sourd qui parle difficilement. Les sourds se sentent vite mal à l’aise, surtout dans une foule. Ayant peut-être remarqué l’émotion de cet homme, Jésus, compatissant, l’entraîne à part. Une fois seul avec lui, il lui indique ce qu’il va faire pour lui. Il lui met ses doigts dans les oreilles et, après avoir craché, il lui touche la langue. Puis, regardant au ciel, il pousse un profond soupir et dit: “Ouvre-toi!” Aussitôt l’homme retrouve le sens de l’ouïe et se met à parler correctement.
Après avoir vu Jésus accomplir toutes ces guérisons, les foules expriment leur gratitude en disant: “Il a bien fait toutes choses. Il fait même entendre les sourds et parler les muets.” Matthieu 15:21-31; Marc 7:24-37.
▪ Pourquoi Jésus ne guérit-il pas immédiatement l’enfant de la femme grecque?
▪ Où Jésus emmène-t-il ensuite ses disciples?
▪ Comment Jésus se montre-t-il compatissant envers le sourd qui parle difficilement?
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Les pains et le levainLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 58
Les pains et le levain
DES foules immenses ont afflué vers Jésus dans la Décapole. Pour venir l’écouter et être guéris de leurs infirmités, beaucoup de gens ont fait un long trajet avant d’arriver dans cette contrée où vivent de nombreux Gentils. Ils ont emporté avec eux les grands paniers qu’ils utilisent généralement pour transporter leurs provisions lorsqu’ils traversent des régions gentiles.
Cependant, au bout d’un certain temps Jésus appelle ses disciples et leur dit: “J’ai pitié de cette foule, car voilà déjà trois jours qu’ils restent auprès de moi, et ils n’ont pas de quoi manger; et si je les renvoie chez eux à jeun, ils défailliront en route. Et certains d’entre eux sont venus de loin.”
“D’où pourra-t-on, ici en un lieu désert, rassasier de pains ces gens?” s’inquiètent les disciples.
Jésus leur demande: “Combien de pains avez-vous?”
“Sept, répondent-ils, et quelques petits poissons.”
Jésus prescrit alors à tous de s’étendre à terre, puis il prend les pains et les poissons, prie Dieu, après quoi il partage cette nourriture et la donne à ses disciples. Ceux-ci la distribuent au peuple, qui mange à satiété. Lorsque, ensuite, on ramasse les restes, on en remplit sept pleins paniers à provisions, alors qu’environ 4 000 hommes ont mangé, ainsi que des femmes et des enfants!
Puis Jésus renvoie les foules, embarque avec ses disciples sur un bateau et passe sur la côte occidentale de la mer de Galilée. C’est là que les Pharisiens, accompagnés cette fois de membres de la secte des Sadducéens, essaient de tenter Jésus en lui demandant de leur montrer un signe du ciel.
Jésus sait qu’ils veulent le mettre à l’épreuve; c’est pourquoi il répond: “Quand le soir tombe, vous avez l’habitude de dire: ‘Il va faire beau temps, car le ciel est rouge feu’; et au matin: ‘Aujourd’hui il va faire un temps hivernal, pluvieux, car le ciel est rouge feu, mais il a un aspect sinistre.’ Vous savez interpréter l’apparence du ciel, mais vous n’êtes pas capables d’interpréter les signes des temps.”
Là-dessus, il les traite de génération méchante et adultère et les avertit, tout comme il a averti auparavant les Pharisiens, qu’aucun signe ne leur sera donné, excepté le signe de Jonas. Puis il les quitte et monte avec ses disciples dans un bateau qui part pour Bethsaïda, sur la côte nord-est de la mer de Galilée. Une fois embarqués, les disciples s’aperçoivent qu’ils n’ont qu’un pain, parce qu’ils ont oublié d’en emporter.
Pensant encore à sa dernière rencontre avec les Pharisiens et les Sadducéens partisans d’Hérode, Jésus prévient ses disciples: “Ouvrez l’œil, prenez garde au levain des Pharisiens et au levain d’Hérode.” Apparemment, en entendant Jésus parler de levain, les disciples croient que Jésus fait allusion à leur oubli d’avoir emporté du pain, aussi commencent-ils à discuter à ce sujet. Constatant leur méprise, Jésus leur dit: “Pourquoi discutez-vous parce que vous n’avez pas de pains?”
Il y a peu de temps, peut-être un jour ou deux seulement, que Jésus a fourni miraculeusement du pain pour des milliers de personnes. Ses disciples devraient savoir que le manque de pain n’est pas son souci. “Ne vous rappelez-vous pas, quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux vous avez ramassés?”
“Douze”, répondent-ils.
“Quand j’ai rompu les sept pour les quatre mille hommes, combien de paniers à provisions pleins de morceaux avez-vous ramassés?”
“Sept”, répondent-ils.
“Vous ne saisissez pas encore? demande Jésus. Comment ne comprenez-vous pas que je ne vous parlais pas de pains? Mais prenez garde au levain des Pharisiens et des Sadducéens.”
Les disciples comprennent enfin. Le levain, substance qui provoque la fermentation et fait lever la pâte à pain, était un mot employé pour signifier la corruption. À présent, les disciples discernent que Jésus utilise un symbole, qu’il les avertit d’être sur leurs gardes contre “l’enseignement des Pharisiens et des Sadducéens”, lequel a un effet corrupteur. Marc 8:1-21; Matthieu 15:32 à 16:12.
▪ Pourquoi les gens ont-ils emporté de grands paniers à provisions?
▪ Après avoir quitté la Décapole, quels voyages en bateau Jésus fait-il?
▪ La remarque de Jésus sur le levain donne lieu à quelle méprise des disciples?
▪ Qu’entend Jésus par l’expression “le levain des Pharisiens et des Sadducéens”?
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Qui est vraiment Jésus?Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 59
Qui est vraiment Jésus?
LE BATEAU qui transporte Jésus et ses disciples accoste à Bethsaïda. Là, on amène un aveugle à Jésus et on le prie de toucher cet homme pour le guérir. Jésus le prend par la main et le conduit hors du village; ensuite, après lui avoir craché sur les yeux, il lui demande: “Vois-tu quelque chose?”
“Je vois des hommes, car j’aperçois comme des arbres, mais ils marchent.” Alors Jésus pose ses mains sur les yeux de l’aveugle et lui rend la vue, de sorte qu’il voit clairement. Puis il le renvoie chez lui en lui enjoignant de ne pas entrer dans le village.
Maintenant, Jésus part avec ses disciples pour les villages de Césarée de Philippe, à l’extrême nord de la Palestine. Césarée est située dans un cadre magnifique à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer, et, pour y accéder, la route monte sur une cinquantaine de kilomètres. Leur voyage dure probablement deux jours.
En chemin, Jésus s’isole pour prier. Neuf ou dix mois seulement le séparent de sa mort, et il s’inquiète pour ses disciples. Beaucoup ont déjà cessé de le suivre. D’autres sont manifestement déconcertés et déçus. Effectivement, il a repoussé la tentative du peuple qui voulait le faire roi; en outre, mis au défi par ses ennemis de prouver sa qualité de roi, il a refusé de donner un signe du ciel. Qui est-il pour ses apôtres? Lorsque ces derniers le rejoignent à l’endroit où il prie, Jésus leur demande: “Qui suis-je, au dire des foules?”
Ils lui répondent: “Les uns disent: Jean le Baptiste; d’autres: Élie; d’autres encore: Jérémie ou l’un des prophètes.” C’est vrai, les gens pensent qu’il est l’un de ces hommes relevé d’entre les morts!
“Et vous, qui dites-vous que je suis?” demande Jésus.
Aussitôt Pierre répond: “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.”
Après avoir acquiescé à la réponse de Pierre, Jésus dit: “Tu es Pierre, et sur cette masse rocheuse je bâtirai ma congrégation, et les portes de l’Hadès n’auront pas raison d’elle.” Pour la première fois il annonce qu’il va bâtir une congrégation et que même la mort n’en retiendra pas captifs les membres après leur vie fidèle sur la terre. Puis il dit encore à Pierre: “Je te donnerai les clés du royaume des cieux.”
Jésus révèle ici que Pierre doit recevoir des privilèges spéciaux. Non, Pierre ne se voit pas accorder la première place parmi les apôtres, pas plus qu’il n’est institué fondement de la congrégation. C’est Jésus qui est la Masse rocheuse sur laquelle sera bâtie sa congrégation. Mais Pierre se verra donner trois clés avec lesquelles il ouvrira, en quelque sorte, à certaines catégories de personnes la perspective d’entrer dans le Royaume des cieux.
Pierre va se servir de la première clé à la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, pour montrer aux Juifs repentants ce qu’ils doivent faire en vue du salut. Il utilisera la seconde peu après, pour donner aux Samaritains croyants la possibilité d’entrer dans le Royaume de Dieu. Puis, en 36 de notre ère, il utilisera la troisième pour offrir la même perspective aux Gentils incirconcis, Corneille et ses amis.
Jésus poursuit sa discussion avec ses apôtres. Il les déçoit quand il leur dit qu’il va bientôt souffrir et mourir à Jérusalem. Ne comprenant pas que Jésus sera ressuscité pour vivre au ciel, Pierre le prend à part. “Sois bon avec toi, Seigneur, dit-il; non, tu n’auras pas un tel sort.” Mais Jésus se tourne et dit: “Passe derrière moi, Satan! Tu es pour moi une pierre d’achoppement, car tu penses, non pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.”
Manifestement, d’autres que les apôtres voyagent avec Jésus. Il les appelle donc à lui et leur explique à tous qu’il ne sera pas facile d’être ses disciples. “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et qu’il prenne son poteau de supplice et me suive continuellement. Car celui qui veut sauver son âme la perdra; mais celui qui perd son âme à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.”
Oui, s’ils veulent se montrer dignes de sa faveur, les disciples de Jésus doivent avoir du courage et un esprit de sacrifice. Jésus dit en effet: “Car celui qui prend honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui quand il arrivera dans la gloire de son Père avec les saints anges.” Marc 8:22-38; Matthieu 16:13-28; Luc 9:18-27.
▪ Pourquoi Jésus est-il inquiet pour ses disciples?
▪ Qui est Jésus selon certains?
▪ Quelles clés Pierre se voit-il donner, et comment les utilisera-t-il?
▪ Quelle réprimande Pierre reçoit-il, et pourquoi?
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Un aperçu de la gloire de Christ dans son RoyaumeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 60
Un aperçu de la gloire de Christ dans son Royaume
ARRIVÉ dans la région de Césarée de Philippe, Jésus se met à enseigner une foule de gens, au nombre desquels on compte ses apôtres. Il leur annonce une chose surprenante: “En vérité je vous le dis: parmi ceux qui se tiennent ici, il y en a quelques-uns qui ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu tout d’abord le Fils de l’homme venant dans son royaume.”
‘Que peut-il vouloir dire?’ se demandent ses disciples. Environ une semaine plus tard, Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne. Il fait peut-être nuit, puisque les disciples ont sommeil. Tandis que Jésus prie, il est transfiguré devant eux. Son visage se met à briller comme le soleil, et ses vêtements deviennent éclatants comme la lumière.
Puis apparaissent deux personnages, présentés comme étant “Moïse et Élie”, qui commencent à parler avec Jésus au sujet de son ‘départ qui doit s’accomplir à Jérusalem’. Ce départ est sans doute la mort de Jésus suivie de sa résurrection. Ainsi, cette conversation prouve que, contrairement à ce que Pierre souhaitait, Jésus ne doit pas chercher à éviter sa mort humiliante.
Tout à fait éveillés maintenant, les disciples regardent et écoutent la scène avec stupéfaction. Bien que ce soit une vision, elle semble si réelle que Pierre commence à y participer. Il dit: “Seigneur, il est beau que nous soyons ici. Si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie.”
Pendant qu’il parle, une nuée lumineuse les enveloppe, et une voix dit de l’intérieur de la nuée: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé; écoutez-le.” En entendant la voix, les disciples tombent sur leur face. Mais Jésus leur dit: “Levez-vous et soyez sans crainte.” Ils se relèvent, et ne voient plus personne que Jésus.
Le lendemain, tandis qu’ils descendent de la montagne, Jésus leur ordonne: “Ne parlez de cette vision à personne, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit relevé d’entre les morts.” L’apparition d’Élie dans la vision soulève une question chez les disciples: “Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d’abord?”
“Élie, dit Jésus, est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu.” Il parle toutefois de Jean le baptiseur, qui a joué un rôle semblable à celui d’Élie. En effet, Jean a préparé la voie pour le Christ, comme Élie le fit pour Élisée.
Quelle vision fortifiante, tant pour Jésus que pour les disciples! C’est en quelque sorte, par anticipation, un aperçu de la gloire de Christ dans son Royaume. En effet, les disciples ont vu “le Fils de l’homme venant dans son royaume”, exactement ce que Jésus a promis une semaine auparavant. Après la mort de Jésus, Pierre écrira qu’ils sont ‘devenus témoins oculaires de la magnificence de Christ alors qu’ils étaient avec lui sur la sainte montagne’.
Les Pharisiens ont demandé à Jésus un signe qui prouverait qu’il est bien celui que les Écritures annoncent, celui que Dieu choisira comme roi. Ce signe ne leur a pas été donné. Par contre, les proches disciples de Jésus sont autorisés à voir sa transfiguration, qui confirme les prophéties relatives au Royaume. C’est pourquoi Pierre écrira plus tard: “Aussi avons-nous la parole prophétique rendue plus certaine.” Matthieu 16:13, 16:28 à 17:13; Marc 9:1-13; Luc 9:27-37; 2 Pierre 1:16-19.
▪ Comment, avant de goûter la mort, certains voient-ils Christ venant dans son Royaume?
▪ Dans la vision, de quoi Moïse, Élie et Jésus s’entretiennent-ils?
▪ Pourquoi cette vision est-elle si fortifiante pour les disciples?
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Guérison d’un jeune possédéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 61
Guérison d’un jeune possédé
PENDANT l’absence de Jésus, qui est probablement sur un des sommets du mont Hermon avec Pierre, Jacques et Jean, les autres disciples sont en difficulté. À son retour, Jésus voit immédiatement que quelque chose ne va pas. Ses disciples sont entourés d’une foule, et les scribes ont avec eux une discussion animée. En voyant Jésus, les gens sont très surpris et courent à sa rencontre. “De quoi discutez-vous avec eux?” demande Jésus.
Sortant de la foule, un homme s’agenouille devant lui et lui explique: “Enseignant, je t’ai amené mon fils, car il a un esprit muet; où qu’il s’empare de lui, il le jette à terre, et l’enfant écume, grince des dents et perd ses forces. Et j’ai dit à tes disciples de l’expulser, mais ils n’en ont pas été capables.”
Il semble que les scribes exploitent l’échec des disciples à guérir le garçon; peut-être tournent-ils leurs efforts en ridicule. Or Jésus arrive à ce moment critique. “Ô génération sans foi, s’exclame-t-il, jusqu’à quand devrai-je être avec vous? Jusqu’à quand devrai-je vous supporter?”
Jésus semble adresser ces remarques à tous ses auditeurs, mais sans aucun doute visent-elles particulièrement les scribes, qui ont cherché des ennuis à ses disciples. Puis il dit en désignant le garçon: “Amenez-le-moi.” Cependant, alors que le garçon s’avance vers Jésus, le démon qui le possède le jette au sol et le fait se tordre dans de violentes convulsions. Le garçon se roule par terre, l’écume aux lèvres.
“Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive?” questionne Jésus.
“Depuis l’enfance, répond le père; et souvent [le démon] l’a jeté soit dans le feu, soit dans l’eau pour le détruire.” Et, suppliant: “Mais si tu peux faire quelque chose, aie pitié de nous et secours-nous.”
Il y a peut-être des années que ce père recherche de l’aide. À présent, devant l’échec des disciples, il est au désespoir. Relevant son appel désespéré, Jésus dit, encourageant: “Cette parole: ‘Si tu peux!’ Eh bien, tout est possible à celui qui a foi.”
“J’ai foi!” s’écrie aussitôt le père, mais il implore: “Viens à mon secours là où j’ai besoin de foi!”
Jésus remarque que la foule accourt vers eux; c’est pourquoi il tance le démon en ces termes: “Esprit muet et sourd, je te l’ordonne, sors de lui et n’y rentre plus.” En sortant du garçon, le démon le fait de nouveau crier et se convulser plusieurs fois. Puis il le laisse, gisant sur le sol, si bien que la plupart des assistants commencent à dire: “Il est mort!” Mais Jésus prend le garçon par la main, et celui-ci se met debout.
Quelque temps plus tôt, lorsque les disciples ont été envoyés prêcher, ils ont déjà expulsé des démons. Aussi, une fois réunis dans une maison, ils demandent en particulier à Jésus: “Pourquoi n’avons-nous pas pu l’expulser?”
Dans sa réponse, Jésus indique que c’est à cause de leur manque de foi: “Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière.” Il fallait vraisemblablement une certaine préparation pour expulser ce démon exceptionnellement fort. Il fallait avoir une foi solide et implorer Dieu pour qu’il en accorde le pouvoir.
Ensuite Jésus ajoute: “En vérité je vous le dis: Si vous avez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne: ‘Déplace-toi d’ici à là’, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible.” Quelle puissance peut avoir la foi!
Les obstacles et les difficultés qui entravent les progrès dans le service de Jéhovah peuvent sembler aussi insurmontables qu’une immense montagne. Pourtant, Jésus montre que si nous cultivons la foi dans le cœur, si nous l’entretenons et faisons en sorte de la développer, elle grandira jusqu’à maturité et nous rendra capables de surmonter des obstacles et des difficultés semblables à des montagnes. Marc 9:14-29; Matthieu 17:19, 20; Luc 9:37-43.
▪ À son retour du mont Hermon, quelle situation Jésus trouve-t-il?
▪ Quel encouragement Jésus donne-t-il au père du jeune possédé?
▪ Pourquoi les disciples n’ont-ils pas pu expulser le démon?
▪ Selon ce que montre Jésus, jusqu’où peut aller le pouvoir de la foi?
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Une leçon d’humilitéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 62
Une leçon d’humilité
APRÈS avoir guéri le jeune possédé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus désire rentrer chez lui à Capernaüm. Cependant, il veut faire le voyage seul avec ses disciples afin de mieux les préparer à sa mort et aux responsabilités qu’ils assumeront ensuite. “Le Fils de l’homme, explique-t-il, doit être livré aux mains des hommes, et ils le tueront, mais, quand il aura été tué, il ressuscitera trois jours après.”
Jésus a déjà abordé cette question, et trois apôtres ont été témoins oculaires de sa transfiguration pendant laquelle son “départ” a fait l’objet d’une conversation; pourtant, ses disciples ne l’ont toujours pas bien comprise. Quoique aucun d’entre eux ne refuse, comme Pierre précédemment, d’admettre qu’il va être tué, ils craignent de l’interroger davantage à ce sujet.
Les voici finalement à Capernaüm, ville qui a été en quelque sorte un port d’attache pour Jésus au cours de son ministère et, également, ville d’où Pierre est originaire, comme plusieurs des autres apôtres. À ce moment, des hommes chargés de percevoir l’impôt du temple s’avancent vers Pierre et, peut-être pour prendre Jésus en défaut sur un usage admis, ils demandent: “Est-ce que votre enseignant ne paie pas l’impôt des deux drachmes [pour le temple]?”
“Si”, répond Pierre.
En entrant dans la maison probablement peu après, Jésus sait que cet incident vient d’avoir lieu. C’est pourquoi Pierre n’a même pas le temps d’en parler que Jésus l’interroge: “Qu’en penses-tu, Simon? De qui les rois de la terre reçoivent-ils les taxes ou l’impôt de capitation? De leurs fils ou des étrangers?”
“Des étrangers”, déclare Pierre.
“Vraiment donc, les fils sont exempts d’impôts”, observe Jésus. Puisque le Père de Jésus est le Roi de l’univers, Celui qui est adoré dans le temple, le Fils de Dieu n’est pas vraiment tenu par la loi de payer l’impôt du temple. “Cependant, dit Jésus, pour que nous ne les fassions pas trébucher, va à la mer, jette l’hameçon, et prends le premier poisson qui montera; et quand tu lui ouvriras la bouche, tu y trouveras un statère [quatre drachmes]. Prends-le et donne-le-leur, pour moi et pour toi.”
Lorsque les disciples se réunissent, peut-être chez Pierre, à leur retour à Capernaüm, ils posent cette question: “Qui est vraiment le plus grand dans le royaume des cieux?” Jésus sait ce qui les préoccupe en réalité, puisqu’il n’ignore pas la conversation qu’ils ont eue quand ils marchaient derrière lui en revenant de Césarée de Philippe. Il leur demande donc: “De quoi discutiez-vous en chemin?” Les disciples se taisent, embarrassés, car ils ont discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
Ne semble-t-il pas inconcevable qu’une telle dispute ait éclaté entre les disciples, eux que Jésus enseigne depuis près de trois ans? Comme quoi l’imperfection humaine et les origines religieuses ont une forte influence sur l’homme. Les disciples ont été élevés dans la religion juive, qui mettait en avant la position ou le rang dans toutes les relations. En outre, peut-être Pierre a-t-il un sentiment de supériorité depuis que Jésus lui a promis de lui donner les “clés” du Royaume. Il se peut aussi que Jacques et Jean aient des idées semblables parce qu’ils ont eu l’honneur d’assister à la transfiguration de Jésus.
Quoi qu’il en soit, Jésus fait une démonstration émouvante dans le but de redresser leur point de vue. Il appelle un enfant, qu’il place au milieu d’eux; puis il l’entoure de ses bras et dit: “Si vous ne vous retournez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez absolument pas dans le royaume des cieux. Celui donc qui s’abaissera comme ce petit enfant, c’est lui qui est le plus grand dans le royaume des cieux; et qui reçoit par égard pour mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit, moi aussi.”
Quelle merveilleuse façon de reprendre ses disciples! Jésus ne s’irrite pas contre eux et ne les accuse pas d’être arrogants, avides ou ambitieux. Non, mais il leur donne une leçon qu’il illustre en prenant l’exemple des petits enfants, qui sont naturellement modestes et sans ambition, et qui n’établissent généralement pas de hiérarchie entre eux. Jésus montre ainsi que ses disciples ont besoin de cultiver les qualités propres à d’humbles enfants. Il conclut sur ces mots: “Celui qui parmi vous tous se comporte comme un petit, c’est lui qui est grand.” Matthieu 17:22-27; 18:1-5; Marc 9:30-37; Luc 9:43-48.
▪ Au retour vers Capernaüm, que rappelle Jésus, et quel effet ses paroles ont-elles?
▪ Pourquoi Jésus n’est-il pas obligé de payer l’impôt du temple, mais pourquoi le paie-t-il?
▪ Qu’est-ce qui a pu contribuer à la dispute des disciples, et comment Jésus s’y prend-il pour les corriger?
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Jésus reprend de nouveau ses disciplesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 63
Jésus reprend de nouveau ses disciples
JÉSUS et ses apôtres sont toujours dans la maison de Capernaüm. Ce qui les préoccupe maintenant, ce n’est plus la discussion qu’ont eue les apôtres pour savoir qui est le plus grand, mais un incident survenu probablement aussi au retour vers Capernaüm, à un moment où Jésus n’était pas là. L’apôtre Jean raconte: “Nous avons vu quelqu’un expulser des démons en faisant usage de ton nom et nous avons cherché à l’empêcher, parce qu’il ne nous accompagnait pas.”
Apparemment, Jean croit que les apôtres détiennent le droit exclusif d’opérer des guérisons. À son avis, l’homme n’avait donc pas qualité pour accomplir des œuvres de puissance, puisqu’il ne faisait pas partie de leur groupe.
Cependant, Jésus donne ce conseil: “Ne cherchez pas à l’empêcher, car il n’est personne qui, faisant une œuvre de puissance en se servant de mon nom, puisse tout de suite m’insulter; car celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Car quiconque vous donne à boire une coupe d’eau pour ce motif que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.”
En effet, il n’était pas nécessaire, pour être avec Jésus, que cet homme le suive en personne. La congrégation chrétienne n’étant pas encore fondée, ce n’était pas parce que l’homme ne faisait pas partie de leur groupe qu’il appartenait à une autre congrégation. Il avait vraiment foi dans le nom de Jésus, aussi réussissait-il à expulser des démons. Son action était assimilable à celles qui, selon Jésus, étaient dignes d’une récompense. Jésus montre donc que, pour ce geste, il ne perdra pas sa récompense.
Maintenant, si l’homme était ébranlé à cause des paroles et des actions des apôtres, ce serait très grave. Jésus déclare: “Quiconque fait trébucher un de ces petits qui croient, ce serait beau pour lui qu’on lui mît plutôt autour du cou une de ces meules de moulin que tournent les ânes et qu’on le jetât dans la mer.”
Jésus dit ensuite que ses disciples devraient ôter de leur vie toute chose susceptible de les faire trébucher, fût-elle aussi précieuse pour eux qu’une main, un pied ou un œil. Mieux vaut se passer d’une chose à laquelle on tient et entrer dans le Royaume de Dieu que de s’y accrocher et d’être lancé dans la Géhenne (décharge où l’on entretient un feu près de Jérusalem), qui symbolise la destruction éternelle.
Jésus ajoute cet avertissement: “Ayez donc soin de ne mépriser aucun de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges au ciel voient continuellement la face de mon Père qui est au ciel.” Puis il illustre la valeur des “petits” avec l’histoire d’un homme, propriétaire de cent brebis, qui en perd une. Cet homme, explique Jésus, laissera les 99 brebis pour rechercher celle qui s’est perdue, et quand il l’aura retrouvée il se réjouira plus à son sujet que pour les 99 autres. “Pareillement, on ne désire pas, chez mon Père qui est au ciel, qu’un seul de ces petits périsse.”
Peut-être en songeant à la dispute qui a éclaté entre ses apôtres, Jésus leur donne cette exhortation: “Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous.” Le sel relève le goût des aliments fades. Donc, le sel au sens figuré rend les paroles de quelqu’un plus faciles à accepter. En ayant ce sel, on préservera la paix.
Mais à cause de l’imperfection humaine, de graves disputes peuvent parfois éclater. Là aussi, Jésus donne des conseils sur la manière de les régler. “Si ton frère commet un péché, va-t’en lui dévoiler sa faute entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.” S’il n’écoute pas, poursuit-il, “prends avec toi un ou deux autres, afin que toute affaire soit constatée sur le dire de deux ou trois témoins”.
En dernier recours seulement, dit Jésus, porte l’affaire devant “la congrégation”, c’est-à-dire devant les surveillants de la congrégation, qui, étant dignes de confiance, peuvent rendre une décision judiciaire. Si le pécheur ne se soumet pas à leur décision, conclut Jésus, “qu’il soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”.
En arrêtant leur décision, les surveillants doivent adhérer strictement aux instructions de la Parole de Jéhovah. Par conséquent, lorsqu’ils établiront la culpabilité de quelqu’un et le déclareront passible d’une punition, ce jugement ‘aura déjà été lié au ciel’. Et lorsqu’ils ‘délieront sur la terre’, c’est-à-dire lorsqu’ils trouveront quelqu’un innocent, ce sera déjà ‘délié au ciel’. Lors de ces délibérations judiciaires, affirme Jésus, “là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux”. Matthieu 18:6-20; Marc 9:38-50; Luc 9:49, 50.
▪ Au temps de Jésus, pourquoi n’était-il pas nécessaire de l’accompagner?
▪ Est-il grave de faire trébucher un petit, et comment Jésus illustre-t-il l’importance des petits?
▪ Probablement pour quel motif Jésus encourage-t-il les apôtres à avoir du sel en eux-mêmes?
▪ Que signifie ici ‘lier’ et ‘délier’?
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Une exhortation au pardonLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 64
Une exhortation au pardon
JÉSUS se trouve encore, semble-t-il, dans la maison de Capernaüm en compagnie de ses disciples. Il vient de leur expliquer la façon de régler les différends qui surviennent entre frères. Pierre lui demande alors: “Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre moi et devrai-je lui pardonner?” Puisque les chefs religieux préconisent de pardonner jusqu’à trois fois, sans doute Pierre trouve-t-il très généreux de suggérer “jusqu’à sept fois”.
Cependant, l’idée même de tenir ce genre de comptes est mauvaise. Jésus reprend Pierre en ces termes: “Je te dis, non pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix-sept fois.” Il montre ainsi à Pierre qu’il ne doit pas pardonner à son frère un nombre limité de fois.
Pour faire comprendre à ses disciples qu’ils ont le devoir de pardonner, Jésus se sert d’une illustration. Elle met en scène un roi qui veut régler ses comptes avec ses esclaves. On lui amène un esclave qui lui doit une somme considérable, 60 millions de deniers, et qui n’a absolument pas de quoi la lui rendre. Le roi ordonne alors, raconte Jésus, que l’on vende l’homme, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possède, pour que le paiement soit fait.
En entendant cela, l’esclave se jette aux pieds de son maître et l’implore ainsi: “Sois patient avec moi et je te rendrai tout.”
Ému de pitié pour lui, le maître se montre miséricordieux et lui fait remise de son énorme dette. Mais, poursuit Jésus, à peine a-t-il fait cela que cet esclave sort et rencontre un de ses compagnons d’esclavage qui lui doit seulement 100 deniers. L’homme saisit son compagnon à la gorge au point de l’étouffer, en lui disant: “Rends tout ce que tu dois.”
Or son compagnon d’esclavage ne dispose pas de la somme réclamée. Il tombe aux pieds de cet esclave, son créancier, et le supplie: “Sois patient avec moi et je te rendrai.” À la différence de son maître, l’esclave ne se montre pas miséricordieux; il fait jeter son compagnon en prison.
Quand les autres esclaves voient ce qui est arrivé, continue Jésus, ils s’en vont le rapporter à leur maître. Furieux, ce dernier fait appeler l’homme en question. “Esclave méchant, lui dit-il, je t’ai fait remise de toute ta dette quand tu m’as supplié. Est-ce que tu ne devais pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon d’esclavage, comme moi-même j’ai eu pitié de toi?” Et, s’étant mis en colère, le maître livre l’esclave impitoyable aux geôliers jusqu’à ce qu’il lui rende tout ce qu’il lui doit.
Jésus conclut alors en ces termes: “C’est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère.”
Quelle belle exhortation au pardon! Si l’on songe que Dieu nous a fait remise de cette dette considérable qu’est le péché, toute faute de l’un de nos frères chrétiens à notre encontre est bien petite en vérité. Qui plus est, Jéhovah Dieu nous a accordé son pardon des milliers de fois. Bien souvent, nous ne sommes même pas conscients des fautes que nous commettons contre lui. Par conséquent, ne pouvons-nous pas pardonner à notre frère un nombre minime de fois, même si nous avons un sujet de plainte légitime contre lui? Rappelons-nous ce que Jésus a enseigné dans son Sermon sur la montagne: Dieu nous ‘remettra nos dettes, comme nous aussi nous aurons remis à nos débiteurs’. Matthieu 18:21-35; 6:12; Colossiens 3:13.
▪ Qu’est-ce qui incite Pierre à demander combien de fois il doit pardonner à son frère, et pourquoi peut-il penser que sa proposition de pardonner sept fois est généreuse?
▪ Quelle différence y a-t-il entre la réaction du roi quand son esclave implore sa clémence, et la réaction du même esclave lorsque son compagnon l’implore?
▪ Que nous apprend l’illustration de Jésus?
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Voyage secret à JérusalemLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 65
Voyage secret à Jérusalem
NOUS sommes en automne de l’an 32 et la fête des Tabernacles approche. Depuis que les Juifs ont tenté de le tuer, lors de la Pâque de l’an 31, Jésus a surtout concentré son activité sur la Galilée. Il n’est probablement retourné à Jérusalem que pour assister aux trois fêtes annuelles des Juifs.
À présent, ses frères le pressent: “Traverse d’ici et va en Judée.” Jérusalem est la ville la plus importante de Judée et le centre religieux du pays tout entier. Ses frères tiennent ce raisonnement: “Personne ne fait quelque chose en secret, alors qu’il cherche à être connu.”
Bien qu’eux-mêmes ne croient pas que Jésus soit le Messie, Jacques, Simon, Joseph et Judas veulent que leur frère aîné aille montrer ses pouvoirs miraculeux aux nombreuses personnes qui se rendront à la fête. Mais Jésus est conscient du danger. “Le monde n’a aucune raison de vous haïr, leur dit-il, mais moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage que ses œuvres sont méchantes.” C’est pourquoi il dit à ses frères: “Vous, montez à la fête; moi, je ne monte pas encore à cette fête.”
La fête des Tabernacles dure sept jours. Le huitième jour en marque la fin solennellement. Cette fête, qui clôture l’année agricole, est une époque de grandes réjouissances et d’actions de grâces. Plusieurs jours après que les frères de Jésus sont partis avec le gros des voyageurs, Jésus et ses disciples s’en vont en secret, restant hors de la vue des gens. Ils n’empruntent pas la route fréquentée qui longe le Jourdain, mais traversent la Samarie.
Comme ils doivent s’arrêter dans un village samaritain, Jésus envoie des messagers en avant de lui pour qu’ils préparent un logement. Mais les gens refusent de faire quoi que ce soit pour lui en apprenant qu’il se rend à Jérusalem. Indignés, Jacques et Jean demandent à Jésus: “Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les anéantir?” Il les réprimande pour une telle suggestion, et le groupe se rend dans un autre village.
Sur la route, un scribe s’adresse à Jésus: “Enseignant, je te suivrai où que tu ailles.”
“Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des abris, lui répond Jésus, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête.” Il explique ainsi à ce scribe que des difficultés l’attendent s’il devient son disciple. Et il sous-entend, semble-t-il, que cet homme est trop orgueilleux pour accepter ce mode de vie.
Jésus interpelle un autre homme: “Viens à ma suite.”
“Permets-moi de m’en aller d’abord enterrer mon père”, répond celui-ci.
“Laisse les morts enterrer leurs morts, lui dit Jésus, mais toi, va-t’en proclamer le royaume de Dieu.” Le père de cet homme n’est certainement pas encore mort, auquel cas il serait peu probable que son fils se soit trouvé là, à écouter Jésus. Il semble plutôt que l’homme demande à Jésus la permission d’attendre jusqu’à la mort de son père. Il n’est pas prêt à accorder au Royaume de Dieu la première place dans sa vie.
Jésus, avec ses disciples, poursuit sa route vers Jérusalem. Un autre homme lui dit: “Je te suivrai, Seigneur; mais permets-moi d’abord de prendre congé de ceux de ma maison.”
En réponse Jésus lui dit: “Quiconque a mis la main à la charrue et regarde les choses qui sont derrière n’est pas apte au royaume de Dieu.” Effectivement, ceux qui veulent devenir des disciples de Jésus doivent avoir les yeux fixés sur le service du Royaume. Tout comme un laboureur risque fort de tracer un sillon tortueux s’il cesse de regarder droit devant lui, quelqu’un qui regarde en arrière, vers l’actuel système de choses, peut facilement s’écarter de la route qui mène à la vie éternelle. Jean 7:2-10; Luc 9:51-62; Matthieu 8:19-22.
▪ Qui sont les frères de Jésus, et que pensent-ils de lui?
▪ Pourquoi les Samaritains se montrent-ils si peu hospitaliers, et que veulent faire Jacques et Jean?
▪ Quels sont les trois dialogues que Jésus tient sur la route, et comment le Christ souligne-t-il la nécessité d’avoir un esprit de sacrifice dans le service?
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À la fête des TabernaclesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 66
À la fête des Tabernacles
AU COURS des trois années ou presque qui ont suivi son baptême, Jésus a acquis de la renommée. Des milliers de personnes ont vu ses miracles, et les récits de ses actions se sont propagés dans tout le pays. Le peuple qui est à présent rassemblé à Jérusalem pour la fête des Tabernacles se met à le chercher. On s’interroge: “Où est cet homme?”
Jésus fait l’objet d’une controverse. “C’est un homme de bien”, disent les uns. “Non, mais il égare la foule”, affirment les autres. On chuchote quantité de propos semblables durant les premiers jours de la fête. Toutefois, personne n’a le courage de prendre ouvertement position en faveur de Jésus, dans la crainte de s’attirer les foudres des chefs religieux juifs.
À la moitié de la fête, Jésus arrive. Il monte au temple où il stupéfie les gens par sa merveilleuse façon d’enseigner. Étant donné que Jésus n’a jamais fréquenté les écoles rabbiniques, les Juifs s’étonnent: “Comment cet homme sait-il les lettres, lui qui n’a pas fait d’études dans les écoles?”
“Ce que j’enseigne n’est pas mien, explique Jésus, mais appartient à celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un désire faire Sa volonté, il saura, pour ce qui est de l’enseignement, s’il vient de Dieu ou si je parle de mon propre chef.” L’enseignement de Jésus s’attache étroitement à la loi de Dieu. Il devrait donc être évident pour tous que Jésus cherche la gloire de Dieu et non la sienne. “Est-ce que Moïse ne vous a pas donné la Loi?” demande Jésus. En guise de reproche, il ajoute: “Aucun de vous n’obéit à la Loi.”
“Pourquoi cherchez-vous à me tuer?” leur demande-t-il ensuite.
Ses auditeurs, probablement des gens de passage venus pour la fête, ignorent tout de ce qui se trame contre Jésus. Ils trouvent inconcevable que l’on veuille tuer un enseignant aussi remarquable. Ils en concluent que Jésus déraisonne. “Tu as un démon, lui disent-ils. Qui est-ce qui cherche à te tuer?”
Que la foule s’en rende compte ou non, les chefs religieux juifs ont l’intention de faire disparaître Jésus. Un an et demi plus tôt, ils ont déjà tenté de le tuer après qu’il a guéri un homme le jour du sabbat. Jésus souligne à présent leur aberration en leur demandant: “Si un homme reçoit la circoncision pendant le sabbat, pour que la loi de Moïse ne soit pas enfreinte, êtes-vous en violente colère contre moi parce que j’ai rendu la pleine santé à un homme pendant le sabbat? Cessez de juger sur l’apparence, mais jugez d’un jugement juste.”
Les habitants de Jérusalem, qui, eux, connaissent les faits, s’interrogent: “N’est-ce pas là l’homme qu’ils cherchent à tuer? Or le voilà qui parle en public, et ils ne lui disent rien. Est-ce que vraiment les chefs auraient reconnu que c’est lui le Christ?” Ensuite ils expliquent pourquoi ils ne croient pas que Jésus soit le Christ: “Pourtant nous savons d’où est cet homme; mais quand le Christ viendra, nul ne saura d’où il est.”
Voici la réponse de Jésus: “Vous me connaissez et vous savez d’où je suis. D’autre part, ce n’est pas de ma propre initiative que je suis venu, mais il existe réellement, celui qui m’a envoyé, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, parce que je suis son représentant, et Celui-là m’a envoyé.” À ces mots, ils cherchent à s’emparer de lui, peut-être pour le jeter en prison ou pour le faire tuer. Mais ils n’y parviennent pas, parce que l’heure de la mort de Jésus n’est pas encore arrivée.
Cependant, beaucoup ont foi en Jésus, et il y a de bonnes raisons à cela. Jésus n’a-t-il pas marché sur l’eau, calmé les vents, apaisé une mer démontée, nourri miraculeusement des milliers de gens avec quelques pains et quelques poissons? N’a-t-il pas non plus guéri les malades, fait marcher les boiteux, ouvert les yeux des aveugles, guéri les lépreux et même relevé les morts? Les gens se disent donc: “Quand le Christ viendra, est-ce qu’il opérera plus de signes que n’en a opéré cet homme?”
Lorsque les Pharisiens entendent la foule parler tout bas de ces choses, eux et les prêtres en chef envoient des préposés se saisir de Jésus. Jean 7:11-32.
▪ Quand Jésus arrive-t-il à la fête, et que dit-on à son sujet?
▪ Pour quelle raison, peut-être, certains disent-ils que Jésus a un démon?
▪ Que pensent de Jésus les habitants de Jérusalem?
▪ Pourquoi beaucoup ont-ils foi en Jésus?
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Ils n’arrêtent pas JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 67
Ils n’arrêtent pas Jésus
PENDANT la fête des Tabernacles, les chefs religieux juifs envoient des préposés arrêter Jésus. Loin de se cacher, Jésus continue à enseigner en public, disant: “Je suis encore un peu de temps avec vous, avant de m’en aller vers celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, et là où je suis, vous ne pouvez pas venir.”
Les Juifs, qui ne comprennent pas ces paroles, se demandent entre eux: “Où cet homme a-t-il l’intention d’aller, que nous ne le trouverons pas? Est-ce qu’il a l’intention d’aller vers les Juifs qui sont dispersés chez les Grecs et d’enseigner les Grecs? Que signifie cette parole qu’il a dite: ‘Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, et là où je suis, vous ne pouvez pas venir’?” Jésus parle, bien sûr, de sa mort prochaine et de sa résurrection pour la vie au ciel, où ses ennemis ne pourront le suivre.
Arrive le septième et dernier jour de la fête. Chaque matin, un prêtre a versé de l’eau, auparavant puisée à la piscine de Siloam, et l’a fait ruisseler à la base de l’autel. Sans doute en rappelant à ses auditeurs ce rite quotidien, Jésus s’écrie: “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive! Celui qui a foi en moi, comme l’a dit l’Écriture: ‘Du tréfonds de lui-même couleront des torrents d’eau vive.’”
En fait, Jésus parle ici des conséquences extraordinaires qu’aura l’effusion de l’esprit saint, laquelle surviendra à la Pentecôte de l’année suivante. Quand les 120 disciples commenceront leur ministère public, des torrents d’eau vive jailliront alors. Mais, jusqu’ici, il n’y a pas d’esprit, en ce sens qu’aucun disciple de Christ n’est oint d’esprit saint et n’est appelé à la vie céleste.
Sensibles à l’enseignement de Jésus, certains commencent à dire: “C’est vraiment lui Le Prophète”, pensant probablement au prophète plus grand que Moïse dont la venue a été promise. D’autres disent: “C’est lui le Christ.” Quelques-uns protestent toutefois: “Le Christ vient-il donc de Galilée? L’Écriture n’a-t-elle pas dit que le Christ vient de la descendance de David, et de Bethléhem, le village où était David?”
La foule est divisée. Certains veulent que l’on arrête Jésus, mais personne ne met la main sur lui. Lorsque les préposés reviennent sans Jésus, les prêtres en chef et les Pharisiens leur demandent: “Pourquoi ne l’avez-vous pas amené?”
“Aucun autre homme n’a jamais parlé ainsi”, répondent-ils.
Furieux, les chefs religieux ont recours aux sarcasmes, au dénigrement et aux injures. Ils lancent, méprisants: “Est-ce que, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer? Est-ce qu’un des chefs ou des Pharisiens a foi en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits.”
À ces mots, Nicodème, Pharisien et chef des Juifs (c’est-à-dire membre du Sanhédrin), a le courage d’intervenir en faveur de Jésus. Peut-être vous rappelez-vous que, deux ans et demi auparavant, cet homme est venu trouver Jésus de nuit pour lui exprimer sa foi. À présent, le voici qui prend la parole: “Notre loi juge-t-elle un homme sans l’avoir d’abord entendu et sans savoir ce qu’il fait?”
Les Pharisiens redoublent de colère en entendant un des leurs prendre la défense de Jésus. “Est-ce que, toi aussi, tu es de Galilée? rétorquent-ils d’un ton mordant. Scrute et vois qu’aucun prophète ne se lèvera de Galilée.”
Bien que les Écritures ne stipulent pas qu’un prophète sortirait de Galilée, elles indiquent néanmoins que le Christ viendrait de cette région où, disent-elles, on verrait luire “une grande lumière”. En outre, Jésus est natif de Bethléhem et il appartient à la lignée de David. Il semble bien que les Pharisiens, quoique connaissant probablement ces détails, soient ceux qui ont répandu les idées erronées que les gens se font de Jésus. Jean 7:32-52; Ésaïe 9:1, 2; Matthieu 4:13-17.
▪ Que se passe-t-il chaque matin de la fête, et comment Jésus attire-t-il peut-être l’attention sur ce fait?
▪ Pourquoi les préposés n’arrêtent-ils pas Jésus, et quelle est la réaction des chefs religieux?
▪ Qui est Nicodème? Que pense-t-il de Jésus, et comment les autres Pharisiens le traitent-ils?
▪ Qu’est-ce qui indique que le Christ doit venir de Galilée?
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Jésus continue à enseigner le septième jourLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 68
Jésus continue à enseigner le septième jour
NOUS sommes toujours le septième et dernier jour de la fête des Tabernacles. Jésus enseigne dans “le Trésor”, une partie du temple qui se situe, semble-t-il, dans la Cour des femmes. C’est là que se trouvent les coffres destinés à recevoir les contributions du public.
Chaque soir, durant toute la fête, cette cour est le cadre d’une illumination spéciale. On a installé là quatre gigantesques pieds de lampe surmontés chacun de quatre grands récipients remplis d’huile. Grâce à l’huile qui brûle dans les 16 récipients, ces lampes produisent une lumière assez vive pour éclairer très loin les environs pendant la nuit. Les paroles que Jésus prononce maintenant rappellent peut-être ces illuminations à ses auditeurs. “Je suis la lumière du monde, proclame-t-il. Celui qui me suit ne marchera absolument pas dans les ténèbres, mais il possédera la lumière de la vie.”
Les Pharisiens objectent: “Tu rends témoignage de toi-même; ton témoignage n’est pas vrai.”
En réponse, Jésus leur dit: “Même si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, parce que je sais d’où je suis venu et où je vais. Mais vous, vous ne savez pas d’où je suis venu ni où je vais.” Il ajoute: “Il y a moi qui rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé qui rend témoignage de moi.”
“Où est ton Père?” lui demandent les Pharisiens.
“Vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.” Bien que les Pharisiens veuillent toujours faire arrêter Jésus, personne ne met la main sur lui.
“Je m’en vais, dit encore Jésus. Là où je vais, vous ne pouvez pas venir.”
Entendant cela, les Juifs s’interrogent: “Est-ce qu’il se tuera, pour qu’il dise: ‘Là où je vais, vous ne pouvez pas venir’?”
“Vous êtes des régions d’en bas, explique Jésus; moi, je suis des régions d’en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde.” Il poursuit: “Car si vous ne croyez pas que moi je suis lui, vous mourrez dans vos péchés.”
Jésus fait bien sûr allusion à son existence préhumaine et au fait qu’il est le Messie promis, le Christ. Les Juifs lui demandent pourtant avec mépris: “Qui es-tu?”
Comme ils le rejettent, Jésus leur dit: “Pourquoi est-ce que je vous parle, en somme?” Il ajoute cependant: “Celui qui m’a envoyé est véridique et, les choses mêmes que j’ai entendues chez lui, je les dis dans le monde.” Puis il déclare: “Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous saurez alors que moi je suis lui, et que je ne fais rien de ma propre initiative; mais, comme le Père m’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît.”
En entendant cela, beaucoup se mettent à avoir foi en lui. Jésus s’adresse à ceux-là et leur dit: “Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera.”
“Nous sommes la descendance d’Abraham, protestent ses adversaires, et nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment se fait-il que tu dises: ‘Vous deviendrez libres’?”
Bien qu’ils se soient souvent trouvés sous la domination d’étrangers, les Juifs ne reconnaissent l’autorité d’aucun envahisseur. Ils refusent d’être appelés des esclaves. Jésus leur montre cependant qu’ils sont bel et bien esclaves. En quel sens? “En toute vérité je vous le dis, explique Jésus, quiconque pratique le péché est esclave du péché.”
En refusant de reconnaître qu’ils sont esclaves du péché, les Juifs se placent dans une situation dangereuse. “L’esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours, déclare Jésus; le fils y demeure pour toujours.” En effet, puisque l’esclave ne peut prétendre à l’héritage, il court à tout moment le risque d’être renvoyé. Seul le fils qui est né dans la maisonnée ou qui a été adopté y demeure “pour toujours”, c’est-à-dire aussi longtemps qu’il vit.
“Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres”, poursuit Jésus. Ainsi, la vérité qui libère les hommes est la vérité au sujet du Fils, Jésus Christ. Le sacrifice de sa vie humaine parfaite peut, lui seul, libérer quiconque du péché qui conduit à la mort. Jean 8:12-36.
▪ Où Jésus enseigne-t-il le septième jour? Que se passe-t-il la nuit à cet endroit, et quel rapport cela a-t-il avec ce que Jésus enseigne?
▪ Que déclare Jésus sur ses origines, et qu’est-ce que cela devrait révéler sur son identité?
▪ En quel sens les Juifs sont-ils esclaves, mais quelle vérité les libérera?
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La question de la paternitéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 69
La question de la paternité
PENDANT la fête, le ton monte entre Jésus et les chefs juifs. “Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham, reconnaît Jésus; mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne fait aucun progrès chez vous. Ce que moi j’ai vu chez mon Père, je le dis; et vous donc, vous faites les choses que vous avez entendues de la part de votre père.”
Jésus établit clairement que leur père, bien qu’il ne le nomme pas, est différent du sien. Ne saisissant pas à qui Jésus pense, les chefs juifs répondent: “Notre père, c’est Abraham.” Ils estiment avoir la même foi qu’Abraham, qui était l’ami de Dieu.
Cependant, Jésus les scandalise avec cette réponse: “Si vous êtes les enfants d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham.” En effet, un vrai fils imite son père. “Mais maintenant vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous a dit la vérité que j’ai entendue de la part de Dieu. Abraham n’a pas fait cela.” Il ajoute donc: “Vous faites, vous, les œuvres de votre père.”
Les chefs juifs ne comprennent toujours pas de qui Jésus veut parler. Ils répètent qu’ils sont fils légitimes d’Abraham: “Nous ne sommes pas nés de la fornication.” C’est pourquoi, affirmant être de véritables adorateurs comme Abraham, ils soutiennent: “Nous avons un seul Père, Dieu.”
Mais Dieu est-il réellement leur Père? “Si Dieu était votre Père, dit Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de chez Dieu que je suis sorti, et je suis ici. Non, je ne suis pas venu de ma propre initiative, mais c’est Lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage?”
Jésus s’est efforcé de montrer à ces chefs religieux les conséquences auxquelles ils doivent s’attendre en le rejetant. Mais à présent il leur dit sans détour: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.” Quel genre de père est le Diable? Jésus révèle que c’est un homicide et ajoute: “Il est menteur et le père du mensonge.” Et il conclut: “Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. C’est pourquoi vous, vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu.”
Irrités par la condamnation de Jésus, les Juifs rétorquent: “N’avons-nous pas raison de dire: Tu es un Samaritain et tu as un démon?” Ils le qualifient de “Samaritain” par mépris et reproche, car le peuple samaritain est haï des Juifs.
Sans relever l’insulte méprisante concernant une origine samaritaine, Jésus répond: “Je n’ai pas de démon, mais j’honore mon Père, et vous, vous me déshonorez.” Il poursuit avec cette promesse surprenante: “Si quelqu’un observe ma parole, il ne verra jamais la mort.” Bien sûr, Jésus ne veut pas dire par là que tous ses imitateurs ne mourront pas un jour. Il entend plutôt qu’ils ne subiront jamais la destruction éternelle, ou “seconde mort”, celle dont on ne ressuscite pas.
Toutefois, les Juifs prennent les paroles de Jésus au pied de la lettre. Ils ajoutent donc: “Maintenant nous savons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis: ‘Si quelqu’un observe ma parole, il ne goûtera jamais la mort.’ Est-ce que tu es plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être?”
Durant toute cette discussion, il est manifeste que Jésus a voulu montrer à ces hommes qu’il est le Messie promis. Mais, au lieu de répondre directement à leur question relative à son identité, il explique: “Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu’il est votre Dieu; et pourtant vous ne le connaissez pas. Mais moi je le connais. Et si je disais que je ne le connais pas, je serais comme vous, un menteur.”
Puis il évoque encore le fidèle Abraham: “Abraham, votre père, s’est grandement réjoui dans l’espérance de voir mon jour, et il l’a vu et s’est réjoui.” En effet, avec les yeux de la foi, Abraham s’est réjoui d’avance de l’arrivée du Messie promis. Incrédules, les Juifs disent à Jésus: “Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham?”
À quoi Jésus répond: “En toute vérité je vous le dis: avant qu’Abraham soit venu à l’existence, j’étais.” Bien entendu, il parle de son existence préhumaine, lorsqu’il était une personne spirituelle puissante dans les cieux.
Rendus furieux quand Jésus affirme avoir existé avant Abraham, les Juifs ramassent des pierres pour les lui jeter. Mais il se cache et sort du temple, indemne. Jean 8:37-59; Révélation 3:14; 21:8.
▪ Comment Jésus montre-t-il que lui et ses ennemis n’ont pas le même père?
▪ Que veulent dire les Juifs en traitant Jésus de Samaritain?
▪ En quel sens Jésus dit-il que ses disciples ne verront jamais la mort?
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Guérison d’un aveugle-néLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 70
Guérison d’un aveugle-né
BIEN que les Juifs aient essayé de le lapider, Jésus ne quitte pas Jérusalem. Plus tard ce même jour, jour du sabbat, en marchant dans la ville ses disciples et lui aperçoivent un aveugle de naissance. Les disciples demandent à Jésus: “Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?”
Peut-être croient-ils, comme certains rabbins, qu’un homme peut pécher quand il se trouve encore dans le ventre de sa mère. Mais Jésus leur répond en ces termes: “Ni cet homme ni ses parents n’ont péché, mais c’est pour que soient manifestées en son cas les œuvres de Dieu.” La cécité de cet homme ne découle pas d’une faute particulière que lui ou ses parents auraient commise. C’est le péché du premier homme Adam qui a rendu tous les humains imparfaits et, de là, sujets aux infirmités, telles que cette cécité congénitale dont Jésus va se servir pour rendre manifestes les œuvres de Dieu.
Jésus montre l’importance d’accomplir ces œuvres sans tarder. “Il nous faut, tant qu’il fait jour, accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé, dit-il; la nuit vient où personne ne peut travailler. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.” Bientôt Jésus mourra et sera enseveli dans une tombe obscure où il ne pourra plus rien faire. Mais, pour l’heure, il éclaire toujours le monde.
Après avoir prononcé ces paroles, Jésus crache par terre et fait de l’argile avec sa salive. Il la met ensuite sur les yeux de l’aveugle et lui dit: “Va te laver à la piscine de Siloam.” L’homme lui obéit, et c’est alors qu’il se met à voir pour la première fois de sa vie. Quelle n’est pas sa joie sur le chemin du retour!
Les voisins et ceux qui le connaissent sont stupéfaits. “N’est-ce pas là l’homme qui était assis et qui mendiait?” se demandent-ils. “C’est lui”, répondent certains. D’autres, par contre, se refusent à y croire. “Non pas, mais il lui ressemble”, disent-ils. L’homme déclare toutefois: “Moi je suis lui.”
Les gens l’interrogent: “Comment tes yeux se sont-ils ouverts?”
“L’homme qu’on appelle Jésus a fait de l’argile et m’en a enduit les yeux, puis il m’a dit: ‘Va à Siloam et lave-toi.’ Je suis donc parti, je me suis lavé et j’ai acquis la vue.”
Ils lui demandent: “Où est cet homme?”
“Je ne sais pas”, répond-il.
Les gens conduisent à présent l’homme naguère aveugle devant leurs chefs religieux, les Pharisiens, qui, eux aussi, se mettent à lui demander comment il a acquis la vue. L’homme explique: “Il a mis de l’argile sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.”
Assurément, les chefs religieux devraient se réjouir avec le mendiant qui est maintenant guéri! Mais, au lieu de cela, ils condamnent Jésus. “Ce n’est pas un homme qui vient de Dieu”, disent-ils. Pourquoi cette affirmation? “Parce qu’il n’observe pas le sabbat.” Cependant, certains des Pharisiens s’interrogent: “Comment un homme qui est pécheur peut-il opérer de tels signes?” Et il se produit donc une division entre eux.
Ils demandent alors à l’homme: “Toi, que dis-tu de lui, de ce qu’il t’a ouvert les yeux?”
Celui-ci répond: “C’est un prophète.”
Les Pharisiens refusent de le croire. Ils sont persuadés que cet homme et Jésus se sont entendus en secret pour tromper le peuple. Voulant tirer cette affaire au clair, ils appellent les parents du mendiant afin de les questionner. Jean 8:59; 9:1-18.
▪ Quelle est l’explication de la cécité de l’homme, ce qui exclut quelle autre explication?
▪ Qu’est-ce que la nuit où personne ne peut travailler?
▪ Comment réagissent ceux qui connaissent l’homme quand ils le voient guéri?
▪ Pourquoi les Pharisiens sont-ils divisés à propos de la guérison de l’homme?
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Les Pharisiens s’obstinent à ne pas croireLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 71
Les Pharisiens s’obstinent à ne pas croire
APPELÉS devant les Pharisiens, les parents du mendiant autrefois aveugle sont inquiets. Ils savent qu’il a été décidé que quiconque exprime sa foi en Jésus soit expulsé de la synagogue. Or il peut être extrêmement pénible, surtout pour une famille pauvre, de se retrouver coupé des autres membres de la communauté. C’est pourquoi les parents se montrent prudents.
“Est-ce là votre fils que vous dites né aveugle? demandent les Pharisiens. Comment donc se fait-il qu’il y voie à présent?”
“Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né aveugle, confirment les parents. Mais comment il se fait qu’il y voit maintenant, nous ne le savons pas, ou qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas.” Leur fils leur a sans doute raconté les faits, mais ils mesurent leurs paroles: “Interrogez-le. Il a l’âge. Il doit parler pour son compte.”
Les Pharisiens rappellent donc l’homme et, cette fois, essaient de l’intimider en lui signalant qu’ils ont réuni des preuves compromettantes contre Jésus. “Donne gloire à Dieu, lui disent-ils; nous savons que cet homme est un pécheur.”
“Si c’est un pécheur, je ne sais”, fait-il remarquer, sans réfuter leur accusation. Toutefois il ajoute: “Je sais une chose: j’étais aveugle, et à présent je vois.”
Essayant de trouver une faille dans son témoignage, les Pharisiens l’interrogent encore: “Que t’a-t-il fait? Comment t’a-t-il ouvert les yeux?”
“Je vous l’ai déjà dit, soupire l’homme, mais vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l’entendre encore?” Et, sarcastique: “Est-ce que, vous aussi, vous voulez devenir ses disciples?”
Cela irrite les Pharisiens. “C’est toi qui es disciple de cet homme, l’accusent-ils, mais nous sommes, nous, disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais, pour ce qui est de celui-là, nous ne savons pas d’où il est.”
Sans cacher son étonnement, l’humble mendiant s’écrie: “Voilà bien ce qui est surprenant: que vous ne sachiez pas, vous, d’où il est, alors qu’il m’a ouvert les yeux.” Quelle conclusion faut-il tirer? Le mendiant fait appel à un principe reconnu: “Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais si quelqu’un craint Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute. Depuis les temps antiques on n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né.” La conclusion s’impose donc: “Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait absolument rien faire.”
Une telle logique, nette et implacable, laisse les Pharisiens muets. Ne voulant pas admettre la vérité, ils insultent l’homme: “Tu es né tout entier dans des péchés, et toi, cependant, tu nous enseignes?” Ils le jettent alors dehors, apparemment en le bannissant de la synagogue.
Apprenant ce qu’ils ont fait, Jésus va trouver celui qu’il a guéri et lui dit: “As-tu foi au Fils de l’homme?”
En réponse, le mendiant demande: “Qui est-il, seigneur, pour que je puisse avoir foi en lui?”
“Celui qui te parle, c’est lui”, répond Jésus.
Aussitôt l’homme s’incline devant Jésus et dit: “J’ai foi en lui, Seigneur!”
Alors Jésus lui explique: “Je suis venu en ce monde pour le jugement que voici: pour que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.”
Les Pharisiens, qui ont écouté, interviennent: “Est-ce que, nous aussi, nous sommes aveugles?” S’ils reconnaissaient qu’ils sont mentalement aveugles, ils auraient une excuse à leur opposition contre Jésus. C’est ce que leur dit Jésus: “Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché.” Pourtant, ils maintiennent farouchement qu’ils ne sont pas aveugles et qu’ils n’ont pas besoin de lumière spirituelle. Jésus fait donc cette remarque: “Maintenant vous dites: ‘Nous voyons.’ Votre péché demeure.” Jean 9:19-41.
▪ Pourquoi les parents du mendiant autrefois aveugle sont-ils inquiets quand ils sont appelés devant les Pharisiens, et, de ce fait, quelles prudentes réponses font-ils?
▪ Comment les Pharisiens s’y prennent-ils pour intimider l’homme qui a retrouvé la vue?
▪ Quel argument logique l’homme avance-t-il, qui irrite les Pharisiens?
▪ Pourquoi les Pharisiens n’ont-ils aucune excuse de s’opposer à Jésus?
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Jésus envoie prêcher 70 autres disciplesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 72
Jésus envoie prêcher 70 autres disciples
NOUS sommes donc en automne de l’an 32, trois années entières après le baptême de Jésus. Le Christ et ses disciples viennent d’assister à la fête des Tabernacles à Jérusalem et, apparemment, ils sont restés dans les alentours. D’ailleurs, pendant les six derniers mois de son ministère, Jésus va se trouver le plus souvent soit en Judée, soit juste de l’autre côté du Jourdain, dans le district de Pérée, territoire qu’il lui faut aussi parcourir.
Il est vrai que depuis la Pâque de l’an 30 il a déjà passé en Judée environ huit mois à prêcher. Mais après que les Juifs ont tenté de le tuer dans cette région à la Pâque de l’an 31, il a enseigné presque uniquement en Galilée pendant un an et demi. Au cours de cette période, il a mis sur pied une importante organisation de prédicateurs bien formés, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. À présent, il entreprend une dernière et intensive campagne de témoignage en Judée.
Pour lancer cette campagne, Jésus choisit 70 disciples qu’il envoie deux par deux. Au total, ce sont donc 35 groupes de prédicateurs du Royaume qui vont sillonner le territoire. Ils partent en avant de Jésus dans toutes les villes et les endroits où il prévoit d’aller, probablement avec ses apôtres.
Au lieu de prescrire aux 70 de se rendre dans les synagogues, Jésus leur dit d’entrer dans les maisons particulières: “Où que vous entriez dans une maison, dites d’abord: ‘Paix à cette maison!’ Et s’il y a là un ami de la paix, votre paix reposera sur lui.” Quelle doit être la teneur de leur message? Jésus ajoute: “Dites-leur encore: ‘Le royaume de Dieu s’est approché de vous.’” À propos de l’activité des 70 disciples, on lit ceci dans le Commentaire de Matthew Henry (angl.): “Comme leur Maître, partout où ils passaient ils prêchaient de maison en maison.”
Les instructions que Jésus donne aux 70 disciples sont les mêmes que celles qu’il a données aux 12 apôtres un an plus tôt avant de les envoyer prêcher en Galilée. Non seulement il les avertit de l’opposition qu’ils affronteront et les prépare à présenter le message aux gens, mais il leur communique aussi le pouvoir de guérir les malades. Ainsi, lorsqu’il arrivera juste derrière eux, il trouvera beaucoup de gens impatients de rencontrer le Maître dont les disciples sont capables de faire des choses aussi merveilleuses.
La prédication des 70 et l’activité consécutive de Jésus durent un temps relativement court. Bientôt les 35 groupes de prédicateurs commencent à revenir vers Jésus. “Seigneur, disent les disciples enthousiastes, même les démons nous sont soumis quand nous faisons usage de ton nom.” Jésus est certainement ému d’entendre un rapport de service aussi réjouissant, car il répond: “Je voyais Satan déjà tombé du ciel comme un éclair. Voici que je vous ai donné pouvoir pour fouler aux pieds les serpents et les scorpions.”
Il sait qu’après la naissance du Royaume de Dieu, au temps de la fin, Satan et ses démons seront chassés du ciel. Mais, pour l’instant, le fait que de simples humains puissent expulser des démons invisibles renforce l’assurance que cet événement aura lieu; c’est pourquoi Jésus parle de l’expulsion de Satan du ciel comme d’un fait absolument établi. Et c’est donc au sens symbolique que les 70 disciples reçoivent le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions. Cependant, Jésus ajoute: “Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux.”
Jésus frémit de joie et loue publiquement son Père d’employer avec une telle puissance ces hommes humbles. Se tournant vers ses disciples, il dit: “Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, mais ils ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, mais ils ne l’ont pas entendu.” Luc 10:1-24; Matthieu 10:1-42; Révélation 12:7-12.
▪ Où Jésus a-t-il prêché pendant les trois premières années de son ministère, et quel territoire parcourra-t-il durant les six derniers mois?
▪ Vers quelle région Jésus envoie-t-il les 70 disciples?
▪ Pourquoi Jésus dit-il qu’il a vu Satan déjà tombé du ciel?
▪ En quel sens les 70 disciples peuvent-ils fouler aux pieds les serpents et les scorpions?
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Un Samaritain au bon cœurLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 73
Un Samaritain au bon cœur
JÉSUS se trouve peut-être près de Béthanie, village situé à environ trois kilomètres de Jérusalem. Un homme très versé dans la Loi de Moïse s’avance vers lui et lui demande: “Enseignant, en quoi faisant hériterai-je de la vie éternelle?”
Jésus décèle que l’homme, un légiste, ne lui pose pas cette question dans le seul but de se renseigner, mais plutôt pour le mettre à l’épreuve. Peut-être veut-il inciter Jésus à répondre d’une façon qui heurtera les sentiments des Juifs. Jésus amène donc le légiste à s’engager, en lui demandant: “Qu’est-il écrit dans la Loi? Comment lis-tu?”
Avec un discernement peu ordinaire, le légiste cite une loi de Dieu consignée en Deutéronome 6:5 et en Lévitique 19:18, savoir: “‘Tu dois aimer Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force, et de tout ton esprit’, et ‘ton prochain comme toi-même’.”
“Tu as bien répondu, dit Jésus; continue à faire cela et tu acquerras la vie.”
Mais le légiste n’est pas satisfait. La réponse de Jésus n’est pas assez précise pour lui. Il veut avoir par Jésus confirmation que son opinion est bonne et donc qu’il est juste dans sa façon de traiter les autres. C’est pourquoi il lui demande: “Et qui est mon prochain?”
Les Juifs pensent que le terme “prochain” désigne seulement leurs compagnons juifs, selon ce que semble indiquer le contexte de Lévitique 19:18. D’ailleurs, par la suite, même l’apôtre Pierre dira: “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher.” Ainsi donc, le légiste et peut-être aussi les disciples de Jésus croient qu’ils sont justes s’ils ne traitent avec bienveillance que les autres Juifs puisque, à leur sens, un non-Juif n’est pas réellement leur prochain.
Comment Jésus va-t-il, sans choquer ses auditeurs, redresser leur point de vue? Il raconte une histoire, peut-être inspirée d’un fait réel. “Un certain [Juif] descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent, le laissant à demi mort.”
Il poursuit: “Or, par hasard, un certain prêtre descendait par cette route-là, mais, en voyant l’homme, il prit l’autre côté de la route et passa. Pareillement, un Lévite aussi, en arrivant au même lieu et en le voyant, prit l’autre côté de la route et passa. Mais un certain Samaritain, qui voyageait par cette route, arriva près de lui et, en le voyant, il fut ému de pitié.”
Beaucoup de prêtres, et aussi de Lévites qui les aident au temple de Jérusalem, habitent à Jéricho. Aussi, quand ils redescendent chez eux, ce qui représente une dénivellation de 900 mètres, doivent-ils faire une trentaine de kilomètres sur une route dangereuse. On aurait pu s’attendre à ce que le prêtre et le Lévite aident un de leurs frères juifs en détresse. Mais non. C’est plutôt un Samaritain qui va le faire. Les Juifs détestent tant les Samaritains que, récemment, ils ont insulté Jésus en des termes on ne peut plus virulents lorsqu’ils l’ont qualifié de “Samaritain”.
De quelle façon le Samaritain aida-t-il le Juif? “Il s’avança donc vers lui et banda ses blessures, y versant de l’huile et du vin. Puis il le fit monter sur sa propre bête, le conduisit dans une hôtellerie et prit soin de lui. Et le lendemain il tira deux deniers [à peu près le salaire de deux jours], les donna à l’hôtelier et dit: ‘Prends soin de lui et, ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.’”
Son récit terminé, Jésus demande au légiste: “Lequel de ces trois te semble s’être fait le prochain de l’homme qui était tombé au milieu des brigands?”
Mal à l’aise d’attribuer un mérite à un Samaritain, le légiste répond seulement: “Celui qui s’est montré miséricordieux envers lui.”
“Va, et toi aussi, fais de même”, conclut Jésus.
Si Jésus avait affirmé directement au légiste que tout non-Juif était aussi son prochain, non seulement ce légiste ne l’aurait pas accepté, mais encore la plupart des auditeurs présents auraient pris son parti dans la discussion avec Jésus. Par contre, cette anecdote réaliste a fait apparaître de façon irréfutable que notre prochain se trouve aussi parmi les gens autres que ceux de notre race et de notre nationalité. Vraiment, Jésus est un enseignant magistral! Luc 10:25-37; Actes 10:28; Jean 4:9; 8:48.
▪ Quelles questions le légiste pose-t-il à Jésus, et quelles sont manifestement ses intentions?
▪ Pour les Juifs, qui est leur prochain? Quelles raisons y a-t-il de penser que même les disciples partagent cette façon de voir?
▪ Comment Jésus fait-il comprendre le bon point de vue de manière que le légiste ne puisse pas le contrer?
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Conseils à Marthe et précisions sur la prièreLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 74
Conseils à Marthe et précisions sur la prière
ALORS qu’il poursuit son ministère en Judée, Jésus entre dans le village de Béthanie. C’est là que vivent Marthe, Marie et Lazare, leur frère. Peut-être Jésus les a-t-il rencontrés précédemment au cours de son ministère, et peut-être est-il déjà un de leurs amis intimes. Toujours est-il qu’à présent il se rend chez Marthe et qu’elle lui fait bon accueil.
Marthe désire vivement donner à Jésus le meilleur de ce qu’elle a. Quel grand honneur, en effet, de recevoir la visite du Messie promis! Elle entreprend donc de préparer un repas raffiné et de soigner beaucoup d’autres détails pour rendre le séjour de Jésus plus agréable et confortable.
Par contre, Marie, sa sœur, s’assoit aux pieds de Jésus pour l’écouter. Au bout d’un moment, Marthe s’approche et dit à Jésus: “Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse faire le travail toute seule? Dis-lui donc de m’aider.”
Mais Jésus refuse de dire quoi que ce soit à Marie. Au contraire, il reproche à Marthe de se préoccuper outre mesure des choses matérielles. “Marthe, Marthe, la gronde-t-il gentiment, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Peu de choses pourtant sont nécessaires, ou une seule même.” Il montre par là que pour un repas il n’est pas nécessaire de passer beaucoup de temps à préparer quantité de plats. Quelques-uns suffisent, voire un seul.
Marthe a de bonnes intentions: elle veut se montrer hospitalière. Cependant, en s’inquiétant des choses matérielles, elle manque l’occasion d’être enseignée directement par le Fils de Dieu. Jésus conclut donc: “Marie, elle, a choisi la bonne part, et elle ne lui sera pas enlevée.”
Plus tard, en d’autres circonstances, un disciple demande à Jésus: “Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean aussi l’a appris à ses disciples.” Ce disciple n’était probablement pas présent un an et demi plus tôt, lorsque Jésus a donné le modèle de prière dans son Sermon sur la montagne. Jésus redonne donc des précisions sur la façon de prier, mais ensuite il poursuit par une illustration qui met en relief la nécessité de persévérer dans la prière.
“Qui d’entre vous, commence-t-il, s’il a un ami, ira le trouver à minuit pour lui dire: ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis m’arrive de voyage et je n’ai rien à placer devant lui’? Et, de l’intérieur, l’autre lui dit, en réponse: ‘Cesse de m’ennuyer. La porte est déjà verrouillée, et mes petits enfants sont au lit avec moi; je ne puis me lever pour te donner quelque chose.’ Je vous le dis: même s’il ne se lève pas pour lui donner quelque chose parce que c’est son ami, il se lèvera, à coup sûr, à cause de son impudente insistance et lui donnera tout ce dont il a besoin.”
Par cette comparaison, Jésus ne veut pas sous-entendre que, comme l’ami dans l’histoire, Jéhovah Dieu soit peu disposé à exaucer les demandes qui lui sont adressées. Non, mais ce qu’il veut démontrer, c’est que si un ‘ami’ mal disposé finit par répondre à des demandes insistantes, combien plus notre Père céleste plein d’amour le fera-t-il! Jésus poursuit donc: “Aussi bien je vous dis: Continuez à demander, et l’on vous donnera; continuez à chercher, et vous trouverez; continuez à frapper, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira.”
Puis Jésus prend l’exemple d’un père humain, pécheur et imparfait: “Oui, quel est parmi vous le père qui, si son fils lui demande un poisson, lui remettrait un serpent au lieu de poisson? ou qui, s’il demande aussi un œuf, lui remettra un scorpion? Si donc vous, bien que vous soyez méchants, vous savez donner à vos enfants des dons qui sont bons, combien plus le Père qui est au ciel donnera-t-il de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent!” Quel bel encouragement à persévérer dans la prière! Luc 10:38 à 11:13.
▪ Pourquoi Marthe se donne-t-elle tant de mal pour Jésus?
▪ Que fait Marie, et pourquoi est-ce elle que Jésus félicite plutôt que Marthe?
▪ Qu’est-ce qui incite Jésus à redonner des précisions sur la prière?
▪ De quelle façon Jésus illustre-t-il la nécessité de persévérer dans la prière?
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La source du bonheurLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 75
La source du bonheur
COMME il l’a fait au cours de son ministère en Galilée, Jésus opère maintenant des miracles en Judée. Par exemple, il expulse d’un homme un démon qui l’empêchait de parler. Les gens sont stupéfaits, mais certains opposent à Jésus les mêmes critiques que les Galiléens: “Il expulse les démons grâce à Béelzébub, le chef des démons.” D’autres veulent que Jésus leur donne une preuve supplémentaire de son identité, et ils essaient de le mettre à l’épreuve en demandant un signe du ciel.
Connaissant leurs pensées, Jésus répond à ses détracteurs judéens comme à ceux de Galilée. Il leur fait remarquer que tout royaume divisé contre lui-même ne tiendra pas. “Si donc, leur dit-il, Satan est, lui aussi, divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il?” Il montre ensuite la position dangereuse de ses détracteurs, en disant: “Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, le royaume de Dieu vous a vraiment rejoints.”
Ces gens qui observent les miracles de Jésus devraient réagir comme ceux qui, des siècles auparavant, s’exclamèrent devant un miracle opéré par Moïse: “C’est le doigt de Dieu!” C’est également “le doigt de Dieu” qui inscrivit les Dix Commandements sur des tablettes de pierre. Et c’est encore “le doigt de Dieu”, son esprit saint, ou force agissante, qui permet à Jésus d’expulser les démons et de guérir les malades. Le Royaume de Dieu a donc bel et bien rejoint les détracteurs de Jésus, puisque celui-ci, le personnage désigné pour être Roi de ce Royaume, se trouve ici même, parmi eux.
Jésus donne ensuite une illustration pour expliquer que sa capacité d’expulser les démons atteste qu’il est plus puissant que Satan: Un homme plus fort qu’un autre pourtant bien armé se rend maître de lui et s’empare de son palais. Jésus répète aussi l’illustration qu’il a donnée en Galilée à propos d’un esprit impur. Cet esprit sort d’un homme, mais si l’homme ne comble pas par de bonnes choses le vide laissé en lui, l’esprit revient avec sept autres esprits, si bien que l’état final de l’homme devient pire que le premier.
En entendant ces explications, une femme ne peut se retenir de s’exclamer du milieu de la foule: “Heureuse est la matrice qui t’a porté, et les mamelles que tu as sucées!” On comprend d’autant mieux cette femme quand on sait que le désir de toute Juive est de donner le jour à un prophète, et particulièrement au Messie. Elle pense sans doute que Marie doit être particulièrement heureuse d’avoir enfanté Jésus.
Mais Jésus redresse rapidement le point de vue de cette femme sur la source du bonheur. “Non, lui répond-il, mais heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent!” Jamais Jésus n’a laissé entendre qu’il fallait rendre un honneur particulier à Marie, sa mère. Il a plutôt montré que ce qui fait le vrai bonheur, c’est de servir Dieu avec fidélité, et non des liens charnels ou de quelconques réalisations.
Comme il l’a fait en Galilée, en Judée aussi Jésus reprend ceux qui demandent un signe du ciel: il ne leur sera donné de signe que celui de Jonas. Jonas est devenu un signe par son séjour de trois jours dans le ventre du poisson et par sa prédication hardie, qui a incité les Ninivites à se repentir. “Mais voici, dit Jésus, qu’il y a ici plus que Jonas.” Pareillement, la reine de Schéba s’est émerveillée de la sagesse de Salomon. “Mais voici, dit encore Jésus, qu’il y a ici plus que Salomon.”
Lorsqu’on allume une lampe, explique Jésus, on la met, non pas dans une crypte ou sous un panier, mais sur un porte-lampe, afin que sa lumière soit visible. Peut-être veut-il dire par là qu’enseigner et faire des miracles devant ceux de ses auditeurs qui sont obstinés revient à cacher la lumière d’une lampe. Ces personnes n’ont pas l’œil simple, autrement dit elles n’ont pas la vue nette, si bien que ses miracles n’atteignent pas leur but.
Jésus vient d’expulser un démon et de rendre la parole à un muet. Voilà qui devrait inciter les gens dont l’œil est simple, ou dont la vue est nette, à faire l’éloge de ces œuvres grandioses et à proclamer la bonne nouvelle. Mais ce n’est pas le cas des détracteurs de Jésus. C’est pourquoi celui-ci conclut: “Sois donc vigilant. Peut-être la lumière qui est en toi n’est-elle que ténèbres. Si donc tout ton corps est lumineux, sans aucune partie enténébrée, il sera tout lumineux comme lorsqu’une lampe t’illumine de ses rayons.” Luc 11:14-36; Exode 8:18, 19; 31:18; Matthieu 12:22, 28.
▪ Quelle est la réaction des gens qui voient Jésus guérir un homme?
▪ Qu’est-ce que le “doigt de Dieu”, et en quel sens le Royaume de Dieu a-t-il rejoint les auditeurs de Jésus?
▪ Quelle est la source du vrai bonheur?
▪ Que signifie avoir l’œil simple?
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Un repas chez un PharisienLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 76
Un repas chez un Pharisien
JÉSUS a guéri un muet et répondu à ceux qui mettaient en doute l’origine de son pouvoir. Le voici maintenant invité à prendre un repas chez un Pharisien. Avant de manger, les Pharisiens se lavent rituellement les mains jusqu’au coude. Ils le font aussi bien avant les repas qu’après et même entre chaque plat. Cette tradition, sans être contraire à la loi écrite de Dieu, va cependant au delà des exigences divines en matière de pureté cérémonielle.
Voyant son invité passer outre à cette tradition, le Pharisien s’étonne, même s’il n’en dit rien. Jésus, qui a discerné sa surprise, lui dit: “Ainsi vous autres, Pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, alors que votre intérieur à vous est plein de pillage et de méchanceté. Gens déraisonnables! Est-ce que celui qui a fait l’extérieur n’a pas fait aussi l’intérieur?”
Jésus dénonce ainsi l’hypocrisie des Pharisiens qui se lavent les mains selon les rites, mais négligent de purifier leur cœur de la méchanceté. Il leur offre ce conseil: “Donnez en dons de miséricorde les choses qui sont à l’intérieur, et voici que chez vous toutes les autres choses sont pures.” Leurs dons devraient être faits par amour et non pour éblouir les autres grâce à un semblant de justice.
“Malheur à vous, Pharisiens, poursuit Jésus, parce que vous donnez le dixième de la menthe, et de la rue, et de toutes les autres plantes potagères, mais que vous négligez la justice et l’amour de Dieu! Il fallait faire ces choses-ci, sans omettre ces choses-là.” La Loi que Dieu a donnée à Israël prévoit le paiement de la dîme, ou dixième, sur les produits des champs. La menthe et la rue sont de petites plantes aromatiques utilisées en cuisine. Les Pharisiens acquittent scrupuleusement la dîme sur ces plantes insignifiantes, mais Jésus leur reproche leurs manquements dans la pratique de l’amour, de la bonté et de la modestie, exigence autrement plus importante.
Jésus reprend son réquisitoire: “Malheur à vous, Pharisiens, parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues et les salutations sur les places de marché! Malheur à vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux commémoratifs qu’on ne voit pas, si bien que les gens marchent dessus sans le savoir!” Ainsi, l’impureté des Pharisiens n’apparaît pas au grand jour. Leur religion est un vernis, elle n’est qu’hypocrisie.
Entendant cela, un légiste, homme versé dans la Loi de Dieu, proteste: “Enseignant, en disant ces choses, tu nous insultes, nous aussi.”
Jésus, qui tient également les légistes pour responsables, répond: “Malheur à vous aussi, légistes, parce que vous chargez les hommes de charges difficiles à porter, alors que vous-mêmes ne touchez pas à ces charges d’un seul de vos doigts! Malheur à vous, parce que vous bâtissez les tombeaux commémoratifs des prophètes, alors que vos ancêtres les ont tués!”
Les charges dont Jésus parle ici sont les traditions orales que les légistes ne sont pas disposés à alléger si peu que ce soit pour soulager le peuple. Jésus révèle que les légistes ont même cautionné le meurtre des prophètes, et il les avertit qu’on réclamera “à cette génération le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a été tué entre l’autel et la maison”. “Oui, je vous le dis, ajoute Jésus, il sera réclamé à cette génération.”
Le monde des humains rachetables est venu à l’existence lorsqu’Adam et Ève ont eu des enfants; on peut donc dire qu’Abel vivait à “la fondation du monde”. Après le meurtre sauvage de Zacharie, le pays de Juda fut ravagé par une invasion syrienne. Or, Jésus annonce qu’en raison de leur plus grande méchanceté ses contemporains subiront une spoliation pire encore. Elle surviendra en effet quelque 38 ans plus tard, en 70 de notre ère.
Jésus poursuit sa condamnation: “Malheur à vous, légistes, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui entraient, vous les en avez empêchés!” Les légistes sont tenus d’enseigner la Parole de Dieu au peuple et de lui en ouvrir la compréhension. Mais ils ne le font pas, et même, ils privent les gens de la possibilité de comprendre.
Les Pharisiens et les légistes sont furieux d’avoir été censurés par Jésus. Ils se mettent à le presser terriblement quand il sort de la maison et à le harceler de questions, espérant surprendre dans ses propos un motif pour le faire arrêter. Luc 11:37-54; Deutéronome 14:22; Michée 6:8; 2 Chroniques 24:20-25.
▪ Pourquoi Jésus condamne-t-il les Pharisiens et les légistes?
▪ Quelles charges les légistes placent-ils sur le peuple?
▪ À quand “la fondation du monde” remonte-t-elle?
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Une question d’héritageLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 77
Une question d’héritage
MANIFESTEMENT, les gens ont appris que Jésus est allé manger chez un Pharisien. Ils se rassemblent alors par milliers à proximité de la maison pour l’attendre. À la différence des Pharisiens qui s’opposent à Jésus et espèrent le surprendre dans ses propos, la foule l’écoute avidement et avec reconnaissance.
S’adressant tout d’abord à ses disciples, Jésus dit: “Prenez garde au levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie.” Comme cela a été démontré lors du repas, la religion des Pharisiens est pétrie d’hypocrisie. Même si leur méchanceté est dissimulée sous un vernis de piété, elle finira par être dévoilée. “Il n’y a rien de soigneusement caché, dit Jésus, qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne vienne à être connu.”
Jésus renouvelle les encouragements qu’il a adressés aux douze quand il les a envoyés prêcher en Galilée. Il dit: “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui après cela ne peuvent rien faire de plus.” Jésus assure ses disciples que Dieu, qui n’oublie pas même un seul moineau, ne les oubliera pas non plus. Il déclare: “Quand on vous amènera devant des assemblées publiques, et des fonctionnaires gouvernementaux, et des autorités, (...) l’esprit saint vous enseignera à l’heure même ce qu’il faut dire.”
C’est alors que du milieu de la foule un homme se fait entendre. “Enseignant, demande-t-il, dis à mon frère de partager l’héritage avec moi.” La Loi de Moïse stipule que le fils aîné doit recevoir deux parts de l’héritage; il ne devrait donc pas y avoir de litige. Mais, apparemment, cet homme réclame plus que son dû.
À juste titre, Jésus refuse de prendre parti. “Homme, qui m’a établi sur vous comme juge ou partageur?” lui répond-il. Il adresse ensuite à la foule cet avertissement de poids: “Ouvrez l’œil et gardez-vous de toute espèce de convoitise, car même si quelqu’un est dans l’abondance, sa vie ne procède pas des choses qu’il possède.” En effet, peu importe la quantité de ses biens, l’homme doit finalement mourir et tout laisser. Jésus utilise une illustration pour souligner cette vérité et montrer la sottise de quiconque négligerait de se faire une bonne réputation devant Dieu. La voici:
“Les terres d’un certain homme riche avaient bien rapporté. Il raisonnait donc en lui-même, disant: ‘Que vais-je faire, à présent que je n’ai pas où recueillir mes récoltes?’ Et il dit: ‘Voici ce que je vais faire: je vais démolir mes magasins et en bâtir de plus grands, et j’y recueillerai tout mon grain et toutes mes bonnes choses; et je dirai à mon âme: “Mon âme, tu as quantité de bonnes choses en réserve pour de nombreuses années; prélasse-toi, mange, bois, divertis-toi.”’ Mais Dieu lui dit: ‘Homme déraisonnable, cette nuit même on te réclame ton âme. Et les choses que tu as amassées, qui les aura?’”
Et Jésus tire cette conclusion: “Ainsi en est-il de l’homme qui amasse des trésors pour lui-même, mais qui n’est pas riche envers Dieu.” Bien que les disciples puissent ne pas céder au désir d’amasser des richesses, ils pourraient facilement, à cause de leurs soucis quotidiens, ne plus servir Jéhovah de toute leur âme. Jésus saisit donc l’occasion de leur répéter l’excellent conseil qu’il a donné un an et demi auparavant dans son Sermon sur la montagne. Se tournant vers eux, il leur dit:
“Voilà pourquoi je vous dis: Cessez de vous inquiéter pour votre âme, de ce que vous mangerez, ou pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. (...) Considérez que les corbeaux ne sèment ni ne moissonnent et qu’ils n’ont ni grange ni magasin, et pourtant Dieu les nourrit. (...) Considérez comment croissent les lis; ils ne peinent ni ne filent; or, je vous le dis, pas même Salomon, dans toute sa gloire, n’a été vêtu comme l’un d’eux. (...)
“Ne cherchez donc plus ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne soyez plus dans l’appréhension; car ce sont là toutes les choses que les nations du monde recherchent avidement, mais votre Père sait que vous avez besoin de ces choses. Toutefois, continuez à chercher son royaume, et ces choses-là vous seront ajoutées.”
Ces paroles de Jésus méritent une attention particulière en période de difficultés économiques. Celui qui s’inquiète à l’excès de ses besoins matériels et commence à relâcher ses efforts dans le domaine spirituel manque en réalité de foi dans le pouvoir qu’a Dieu de subvenir aux besoins de ses serviteurs. Luc 12:1-31; Deutéronome 21:17.
▪ Apparemment, pourquoi l’homme demande-t-il à Jésus de régler une question d’héritage, et quel avertissement Jésus donne-t-il?
▪ Quelle illustration Jésus emploie-t-il, et dans quel but?
▪ Quel conseil Jésus renouvelle-t-il, et pourquoi est-ce approprié?
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Tenez-vous prêts!Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 78
Tenez-vous prêts!
APRÈS avoir mis les foules en garde contre la convoitise et prévenu ses disciples qu’ils ne doivent pas accorder une attention excessive aux questions matérielles, Jésus donne cet encouragement: “Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.” Il révèle ici qu’un nombre relativement peu élevé de personnes (144 000, comme cela sera précisé plus tard) composeront le Royaume céleste. La majorité des personnes qui recevront la vie éternelle seront des sujets terrestres de ce Royaume.
Le “royaume”! Quel don merveilleux! Pressant ses disciples de recevoir ce don comme il convient, Jésus leur dit: “Vendez les choses qui vous appartiennent et faites des dons de miséricorde.” Oui, ils doivent utiliser ce qu’ils possèdent au profit spirituel de leurs semblables, et s’amasser ainsi “un trésor inépuisable dans les cieux”.
Jésus encourage ensuite ses disciples à se tenir prêts pour son retour. Il dit: “Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées, et vous-mêmes, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître, quand il reviendra du mariage, afin de lui ouvrir aussitôt qu’il arrivera et frappera. Heureux ces esclaves que le maître, en arrivant, trouve en train de veiller! En vérité je vous le dis, il se ceindra et les fera s’étendre à table et, s’approchant, il les servira.”
Dans cette illustration, les serviteurs montrent qu’ils se tiennent prêts pour accueillir leur maître à son retour parce qu’ils ont remonté leurs longues robes qu’ils ont attachées sous leur ceinture, et qu’ils continuent de vaquer à leurs occupations très avant dans la nuit à la lumière de lampes bien remplies. Jésus explique: ‘Si le maître arrive à la deuxième [veille, de neuf heures du soir à minuit, approximativement] ou même à la troisième veille [d’environ minuit à trois heures du matin], et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils!’
Le maître récompense ses serviteurs de façon insolite: il les fait s’étendre à table et se met à les servir, les traitant, non comme des esclaves, mais comme des amis fidèles. Quelle belle récompense pour avoir continué à travailler toute la nuit pour leur maître en attendant son retour! Jésus conclut: “Vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à une heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme vient.”
Pierre pose alors cette question: “Seigneur, est-ce à nous que tu dis cette illustration, ou aussi à tous?”
Au lieu de répondre directement, Jésus use d’une autre illustration. “Quel est vraiment l’intendant fidèle, demande-t-il, que son maître établira sur le groupe de ses gens pour leur donner leur ration de vivres en temps voulu? Heureux cet esclave, si son maître, en arrivant, le trouve faisant ainsi! Vraiment, je vous le dis, il l’établira sur tout son avoir.”
Le “maître” dont il est question ici est bien sûr Jésus Christ. L’“intendant” représente le “petit troupeau” de ses disciples pris collectivement. L’expression le “groupe de ses gens” désigne ces mêmes 144 000 chrétiens qui reçoivent le Royaume céleste, mais en soulignant les œuvres qu’ils accomplissent individuellement. L’“avoir” dont est chargé l’intendant fidèle figure les intérêts royaux du maître sur la terre, qui comprennent les sujets terrestres de son Royaume.
Dans la suite de l’illustration, Jésus laisse entendre que tous les membres de la classe de l’intendant, ou de l’esclave, ne resteront pas fidèles. Il explique: “Si jamais cet esclave dit en son cœur: ‘Mon maître tarde à venir’, et qu’il commence à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, le maître de cet esclave viendra un jour où il ne l’attend pas (...), et il le châtiera avec la plus grande sévérité.”
Jésus montre que sa venue a fait ‘s’embraser un feu’ parmi les Juifs, car certains acceptent ses enseignements alors que d’autres les rejettent. Voilà plus de trois ans que Jésus s’est fait baptiser dans l’eau. Mais maintenant son baptême dans la mort approche de plus en plus de sa conclusion, et voici ce qu’il ressent: “Comme je suis dans l’angoisse jusqu’à ce qu’il soit achevé!”
Après avoir adressé ces remarques à ses disciples, Jésus se tourne de nouveau vers les foules. Il déplore leur entêtement à refuser, au mépris des faits, de reconnaître son identité et l’importance de cette identité. “Quand vous voyez un nuage se lever dans les régions de l’occident, fait-il observer, aussitôt vous dites: ‘C’est une tempête qui vient’, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez que c’est un vent du sud qui souffle, vous dites: ‘Il y aura une vague de chaleur’, et c’est ce qui se produit. Hypocrites! vous savez interroger l’aspect de la terre et du ciel, mais comment se fait-il que vous ne sachiez pas interroger ce temps-ci?” Luc 12:32-59.
▪ De combien de membres le “petit troupeau” se compose-t-il, et que reçoivent-ils?
▪ Comment Jésus montre-t-il à ses disciples l’importance de se tenir prêts?
▪ Dans l’illustration de Jésus, que représentent le “maître”, l’“intendant”, le “groupe de ses gens”, l’“avoir”?
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Une nation est condamnée, mais pas tout entièreLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 79
Une nation est condamnée, mais pas tout entière
JÉSUS vient de s’adresser aux gens qui se sont rassemblés devant la maison d’un Pharisien. Peu après, on lui raconte ‘ce qui est arrivé aux Galiléens dont [le gouverneur romain Ponce] Pilate a mêlé le sang à celui de leurs sacrifices’. On peut supposer que ces Galiléens ont été tués au moment où des milliers de Juifs protestaient contre la construction d’un aqueduc censé desservir Jérusalem, parce que Pilate finançait l’ouvrage avec le trésor du temple. Les gens qui rapportent ces faits à Jésus laissent peut-être entendre que le malheur a frappé ces Galiléens en raison de leurs actions méchantes.
Jésus détrompe cependant ses interlocuteurs en leur posant cette question: “Vous imaginez-vous que ces Galiléens, pour avoir subi cela, se soient révélés plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens?” “Non”, dit-il, et il saisit l’occasion de lancer aux Juifs cet avertissement: “Si vous ne vous repentez pas, vous serez tous détruits de même.”
Jésus évoque ensuite un autre événement dramatique survenu dans la région, peut-être lors de la construction du même aqueduc: “Ou ces dix-huit, sur qui est tombée la tour de Siloam, et qu’elle a tués, vous imaginez-vous qu’ils se soient révélés plus grands débiteurs que tous les autres hommes qui habitent Jérusalem?” Non, ces personnes ne sont pas mortes à cause de leur méchanceté, explique Jésus. Ce sont plutôt, généralement, ‘temps et événements imprévus’ qu’il faut accuser lors de semblables tragédies. Néanmoins, Jésus saisit de nouveau l’occasion de faire cette mise en garde: “Mais si vous ne vous repentez pas, vous serez tous détruits pareillement.”
Puis Jésus donne une illustration pertinente: “Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne, et il vint y chercher du fruit mais n’en trouva pas. Il dit alors au vigneron: ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le! Pourquoi donc continuerait-il à rendre inutile le terrain?’ En réponse, l’autre lui dit: ‘Maître, laisse-le encore cette année, jusqu’à ce que j’aie creusé tout autour et que j’y aie mis du fumier; et s’il vient à produire du fruit à l’avenir, ce sera parfait; sinon, tu le couperas.’”
Pendant plus de trois ans Jésus a essayé de cultiver la foi au sein de la nation juive. Son travail n’a cependant produit que quelques centaines de disciples. Étant maintenant dans la quatrième année de son ministère, il redouble d’efforts, comme si, figurément, il creusait et mettait du fumier tout autour du figuier juif, prêchant et enseignant avec zèle en Judée et en Pérée. Mais il se dépense en pure perte. La nation refuse de se repentir, se rendant ainsi passible de la destruction. Seul un reste de la nation se montre réceptif.
Peu après, Jésus enseigne dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y a là une femme qui, parce qu’elle est tourmentée par un démon, est courbée en deux depuis 18 ans. Rempli de compassion, Jésus lui dit: “Femme, tu es libérée de ta faiblesse”, et il pose les mains sur elle. À l’instant même, elle se redresse et se met à glorifier Dieu.
Le président de la synagogue, lui, se met en colère. “Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler, proteste-t-il; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non le jour du sabbat.” Cet homme reconnaît donc que Jésus a le pouvoir de guérir, mais il blâme les gens du peuple qui viennent chercher guérison le jour du sabbat!
“Hypocrites! rétorque Jésus, est-ce que chacun de vous, pendant le sabbat, ne détache pas son taureau ou son âne de l’étable pour le mener boire? Et cette femme, qui est fille d’Abraham et que Satan a liée voilà dix-huit ans, ne fallait-il donc pas la délier de ce lien le jour du sabbat?”
Entendant cela, les adversaires de Jésus sont pris de honte, tandis que la foule se réjouit de toutes les choses magnifiques qu’elle lui voit faire. Il répète alors deux illustrations prophétiques sur le Royaume de Dieu, les mêmes qu’il a données un an auparavant, depuis un bateau, sur la mer de Galilée. Luc 13:1-21; Ecclésiaste 9:11; Matthieu 13:31-33.
▪ Quels événements dramatiques sont évoqués ici, et quelle leçon Jésus en dégage-t-il?
▪ Quelle application peut-on faire de l’illustration du figuier stérile et des efforts entrepris pour le rendre productif?
▪ Comment le président de la synagogue reconnaît-il que Jésus a le pouvoir de guérir, mais en quels termes Jésus dévoile-t-il l’hypocrisie de cet homme?
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Les enclos et le BergerLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 80
Les enclos et le Berger
JÉSUS est monté à Jérusalem pour la fête de la Dédicace, ou Hanoukka, qui commémore la nouvelle consécration du temple à Jéhovah. Il y a 200 ans environ, en 168 avant notre ère, Antiochus IV Épiphane s’est emparé de la ville, dont il a profané le temple et son autel. Cependant, trois ans plus tard Jérusalem a été reprise et le temple de nouveau dédié à Dieu. Cette reconsécration s’est alors fêtée d’année en année.
La fête de la Dédicace a lieu le 25 Kislev, mois du calendrier juif qui, dans notre calendrier, correspond approximativement à la deuxième quinzaine du mois de novembre et à la première quinzaine du mois de décembre. Il ne reste donc qu’un peu plus de 100 jours avant la Pâque de l’an 33, qui restera mémorable. C’est la saison froide, ce qui explique pourquoi l’apôtre Jean parle de l’“hiver”.
Jésus se sert à présent d’une illustration dans laquelle il parle de trois enclos et du rôle qu’il joue en qualité d’excellent Berger. Le premier de ces enclos représente l’alliance de la Loi mosaïque. La Loi a été comme une clôture, tenant les Juifs à l’écart des pratiques corrompues des gens qui n’ont pas été admis dans cette alliance spéciale avec Dieu. Jésus explique: “En toute vérité je vous le dis: celui qui n’entre pas par la porte dans l’enclos des brebis, mais qui l’escalade ailleurs, celui-là est un voleur et un pillard. Mais celui qui entre par la porte est berger des brebis.”
D’autres hommes sont venus, prétendant être le Messie, ou Christ, mais ils n’étaient pas le berger véritable que Jésus décrit en ces termes: “C’est à lui qu’ouvre le portier, et les brebis écoutent sa voix, et il appelle ses propres brebis par leur nom et les mène dehors. (...) Non, elles ne suivront pas un étranger, mais elles le fuiront, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.”
Le “portier” du premier enclos a été Jean le baptiseur. En sa qualité de portier, Jean ‘a ouvert’ à Jésus en le présentant aux brebis symboliques qu’il allait mener paître. Ces brebis que Jésus appelle par leur nom et qu’il conduit au-dehors seront finalement admises dans un autre enclos. C’est ce qu’explique Jésus: “En toute vérité je vous le dis: je suis la porte des brebis”, c’est-à-dire la porte d’un nouvel enclos. Ces brebis seront admises dans ce nouvel enclos quand Jésus instituera la nouvelle alliance avec ses disciples et que, depuis le ciel, il répandra sur eux l’esprit saint à la prochaine Pentecôte.
Jésus précise son rôle, en disant: “Je suis la porte; celui qui entre par moi sera sauvé, et il entrera et sortira et trouvera pâture. (...) Moi je suis venu pour qu’elles [les brebis] aient la vie et l’aient en abondance. (...) Je suis l’excellent berger, et je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père; et je me dessaisis de mon âme pour les brebis.”
Peu avant, Jésus a réconforté ses disciples par ces paroles: “Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.” Ce petit troupeau, qui comptera en tout 144 000 membres, entre dans ce nouvel ou deuxième enclos. Toutefois, Jésus ajoute ensuite: “J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.”
Puisque les “autres brebis (...) ne sont pas de cet enclos”, il doit y en avoir un autre, un troisième. Ces deux derniers enclos, ou lieux de pacage, correspondent à différentes destinées. Le “petit troupeau” de l’un des enclos régnera avec Christ dans les cieux, tandis que les “autres brebis” de l’autre enclos vivront sur la terre transformée en paradis. Bien qu’elles occupent deux enclos différents, les brebis ne se jalousent pas et ne s’estiment pas victimes d’une ségrégation, car, comme le dit Jésus, elles deviennent “un seul troupeau” sous la houlette d’“un seul berger”.
Jésus Christ, l’excellent Berger, est disposé à offrir sa vie pour les brebis de ces deux enclos. “Je m’en dessaisis de ma propre initiative, explique-t-il. J’ai le pouvoir de m’en dessaisir et j’ai le pouvoir de la recevoir de nouveau. Le commandement à ce sujet, je l’ai reçu de mon Père.” Or ces paroles suscitent une division chez les Juifs.
Dans la foule beaucoup disent: “Il a un démon et il est fou. Pourquoi l’écoutez-vous?” À quoi d’autres répondent: “Ce ne sont pas là les paroles d’un homme démonisé.” Puis, se souvenant sans doute que Jésus a guéri un aveugle deux mois auparavant, ils ajoutent: “Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles?” Jean 10:1-22; 9:1-7; Luc 12:32; Révélation 14:1, 3; 21:3, 4; Psaume 37:29.
▪ Qu’est-ce que la fête de la Dédicace, et quand est-elle célébrée?
▪ Qu’est-ce que le premier enclos, et qui en est le portier?
▪ En quel sens le portier ouvre-t-il au Berger, et où les brebis sont-elles ensuite admises?
▪ Qui compose les deux enclos de l’excellent Berger, et combien de troupeaux deviennent-ils?
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Nouvelle tentative pour tuer JésusLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 81
Nouvelle tentative pour tuer Jésus
C’EST l’hiver. Jésus circule à l’abri sous un portique qui longe le temple et qu’on appelle la colonnade de Salomon. Là, des Juifs l’encerclent et lui disent: “Jusqu’à quand nous tiendras-tu l’âme en suspens? Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement.”
“Je vous l’ai dit, leur répond Jésus, mais vous ne croyez pas.” Jésus, il est vrai, ne leur a pas dit explicitement qu’il est le Christ, comme il l’a dit à la Samaritaine près du puits. En revanche, il leur a révélé son identité en leur expliquant qu’il vient des régions d’en haut et qu’il existait avant Abraham.
Jésus souhaite néanmoins que les gens comprennent d’eux-mêmes qu’il est le Christ en faisant le lien entre ses actions et celles que, d’après les Écritures, le Christ devait accomplir. C’est pour cette raison qu’il a enjoint à ses disciples de ne révéler à personne qu’il est le Christ. Et c’est aussi pour cela qu’il ajoute à l’adresse de ces Juifs hostiles: “Les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas.”
Pourquoi les Juifs ne croient-ils pas? N’ont-ils pas suffisamment de preuves que Jésus est bien le Christ? Si, mais Jésus donne la véritable raison de leur incrédulité: “Vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Et je leur donne la vie éternelle, et elles ne seront jamais détruites, non, — et nul ne les arrachera de ma main. Ce que mon Père m’a donné est quelque chose de plus grand que toutes les autres choses, et nul ne peut les arracher de la main du Père.”
Jésus explique ensuite quelles relations étroites l’unissent à son Père: “Moi et le Père, nous sommes un.” Il ne dit évidemment pas que lui, qui se trouve sur la terre, et son Père, qui est au ciel, forment une seule et même personne. Il montre plutôt qu’ils ont tous deux le même dessein, qu’ils sont unis.
Ses paroles déclenchent la colère des Juifs, qui se mettent à ramasser des pierres pour le lapider, comme cela s’est déjà produit lors de la fête des Tabernacles, ou des Huttes. Avec courage, Jésus réplique à ceux qui veulent le tuer: “Je vous ai montré beaucoup de belles œuvres de la part du Père. Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous?”
“Nous te lapidons, non pas pour une belle œuvre, répondent les Juifs, mais pour blasphème, oui, parce que toi, bien que tu sois homme, tu te fais dieu.” Mais pourquoi disent-ils cela, alors que Jésus n’a jamais eu cette prétention?
C’est, semble-t-il, parce que Jésus s’attribue des pouvoirs qui, d’après ses adversaires, ne reviennent qu’à Dieu. Il vient par exemple de dire de ses “brebis”: “Je leur donne la vie éternelle”, ce qu’aucun être humain ne peut faire. Les Juifs cependant oublient que Jésus reconnaît avoir reçu ce pouvoir de son Père.
Par une question, Jésus montre clairement qu’il se présente comme inférieur à Dieu. Il demande: “N’est-il pas écrit dans votre Loi [en Psaume 82:6]: ‘J’ai dit: “Vous êtes des dieux”’? S’il a appelé ‘dieux’ ceux contre qui est venue la parole de Dieu, (...) est-ce que vous me dites, à moi que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde: ‘Tu blasphèmes’, parce que j’ai dit: Je suis Fils de Dieu?”
Si les Écritures qualifient même des juges humains injustes de “dieux”, quel chef d’accusation ces Juifs peuvent-ils trouver contre Jésus, qui a simplement dit: “Je suis Fils de Dieu”? Jésus ajoute: “Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand bien même vous ne me croyez pas, du moins croyez les œuvres, afin que vous sachiez et que vous continuiez à reconnaître que le Père est en union avec moi et que je suis en union avec le Père.”
Entendant cela, les Juifs essaient de se saisir de lui, mais il leur échappe, comme lors de la fête des Tabernacles. Il quitte donc Jérusalem et se rend de l’autre côté du Jourdain, là où Jean a commencé à baptiser voilà près de quatre ans. Cet endroit se trouve, semble-t-il, à proximité de la rive méridionale de la mer de Galilée, à environ deux jours de marche de Jérusalem.
Beaucoup de gens viennent à Jésus en ce lieu et reconnaissent: “Jean en effet n’a opéré aucun signe, mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai.” Et là, beaucoup ont foi en lui. Jean 10:22-42; 4:26; 8:23, 58; Matthieu 16:20.
▪ De quelle façon Jésus souhaite-t-il que les gens reconnaissent en lui le Christ?
▪ En quel sens Jésus et son Père sont-ils un?
▪ Apparemment, pourquoi les Juifs disent-ils que Jésus se fait lui-même dieu?
▪ Comment Jésus montre-t-il, en citant les Psaumes, qu’il ne prétend pas être égal à Dieu?
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Jésus se rend de nouveau à JérusalemLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 82
Jésus se rend de nouveau à Jérusalem
BIENTÔT Jésus se remet en route, enseignant de ville en ville et de village en village. Il se trouve vraisemblablement dans le district de Pérée, en face de la Judée par rapport au Jourdain. Mais c’est à Jérusalem qu’il se rend.
Selon la philosophie juive, seul un nombre limité d’humains mériteront le salut. C’est peut-être pour cela qu’un homme demande: “Seigneur, ceux qui sont sauvés sont-ils peu nombreux?” Dans sa réponse, Jésus amène ses auditeurs à réfléchir à ce qu’il faut faire pour obtenir le salut. Il leur dit: “Luttez avec énergie [ou: combattez avec acharnement, démenez-vous] pour entrer par la porte étroite.”
Il est urgent d’agir aussi énergiquement, “car, poursuit Jésus, beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas”. Pour quelle raison? Jésus explique que ‘dès que le maître de la maison se sera levé, aura verrouillé la porte, et que des gens se tiendront dehors et frapperont à la porte, en disant: “Seigneur, ouvre-nous!”, il leur dira: “Je ne sais d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’injustice!”’
Apparemment, les gens laissés dehors se présentent à la porte à l’heure qui leur convient à eux seulement. Mais la porte, l’occasion favorable, est alors fermée et verrouillée. Pour entrer, ils auraient dû venir plus tôt, même si l’heure ne leur convenait pas. Vraiment, le malheur attend ceux qui remettent à plus tard le moment d’accorder au culte de Jéhovah la première place dans leur vie!
Les Juifs vers qui Jésus est envoyé afin de les servir n’ont pas saisi, pour la plupart, l’occasion magnifique d’accepter la disposition prise par Dieu en vue du salut. C’est pourquoi Jésus dit qu’ils pleureront et grinceront des dents lorsqu’ils seront jetés dehors. Par contre, ceux qui “viendront des régions de l’orient et des régions de l’occident, et du nord et du sud”, oui, de toutes les nations, “s’étendront à table dans le royaume de Dieu”.
Jésus poursuit: “Il y a des derniers [des non-Juifs méprisés, ainsi que des Juifs opprimés] qui seront premiers, et il y a des premiers [les Juifs favorisés sur les plans matériel et religieux] qui seront derniers.” Ces hommes paresseux et ingrats seront les derniers en ce sens qu’ils n’entreront pas du tout dans le Royaume de Dieu.
Des Pharisiens viennent maintenant à Jésus et lui disent: “Sors et va-t’en d’ici, car Hérode [Antipas] veut te tuer.” C’est peut-être Hérode lui-même qui a fait partir cette rumeur, pour obliger Jésus à fuir du territoire. En effet, il redoute peut-être de tremper dans le meurtre d’un autre prophète de Dieu, comme dans celui de Jean le baptiseur. Mais Jésus dit aux Pharisiens: “Allez dire à ce renard: ‘Voici que je chasse des démons et accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini.’”
Après avoir achevé son œuvre dans la région, Jésus poursuit son voyage vers Jérusalem, car, explique-t-il, “il est inadmissible qu’un prophète soit détruit hors de Jérusalem”. Pourquoi faut-il s’attendre à ce que Jésus soit tué à Jérusalem? Parce que cette ville est la capitale, où siège le Sanhédrin, la Cour suprême composée de 71 membres, et où sont offerts les sacrifices d’animaux. Il serait donc inadmissible que “l’Agneau de Dieu” soit tué ailleurs qu’à Jérusalem.
“Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui sont envoyés vers elle, se lamente Jésus, — combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, mais vous ne l’avez pas voulu! Voici que votre maison vous est abandonnée.” Puisqu’elle rejette le Fils de Dieu, la nation est condamnée.
Alors que Jésus continue sa route vers Jérusalem, il est invité chez un chef des Pharisiens. On l’épie, car c’est un jour de sabbat et il y a là un homme qui souffre d’hydropisie, ou rétention d’eau, dans les bras et les jambes probablement. S’adressant aux Pharisiens et aux légistes présents, Jésus demande: “Est-il permis ou non de faire une guérison pendant le sabbat?”
Tous gardent le silence. Jésus guérit donc l’homme et le renvoie, puis il pose cette question: “Lequel d’entre vous, si son fils ou son taureau tombe dans un puits, ne l’en tirera aussitôt, le jour du sabbat?” Cette fois encore, personne ne dit mot. Luc 13:22 à 14:6; Jean 1:29.
▪ Selon Jésus, qu’est-ce qui est nécessaire pour obtenir le salut, et pourquoi beaucoup sont-ils laissés dehors?
▪ Qui sont les “derniers” qui deviennent premiers, et les “premiers” qui deviennent derniers?
▪ Pour quelle raison, peut-être, dit-on qu’Hérode cherche à tuer Jésus?
▪ Pourquoi est-il inadmissible qu’un prophète soit tué hors de Jérusalem?
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Invitation chez un PharisienLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 83
Invitation chez un Pharisien
REÇU chez un Pharisien éminent, Jésus vient de guérir un homme hydropique. Constatant que les convives choisissent les places les plus en vue, il donne une leçon d’humilité.
“Quand tu es invité par quelqu’un à un festin de mariage, ne va pas te coucher à la place la plus en vue, explique-t-il. Il se peut que quelqu’un de plus considérable que toi ait été invité par lui en même temps, et celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire: ‘Cède la place à cet homme.’ Et tu t’en iras alors, avec honte, occuper la dernière place.”
Jésus fait donc cette recommandation: “Quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise: ‘Mon ami, monte plus haut.’ Alors il y aura pour toi de l’honneur à la face de tous tes compagnons de table.” Et, pour conclure, il dit: “Car tout homme qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.”
Ensuite Jésus s’adresse au Pharisien qui l’a invité et lui montre comment on peut offrir un repas qui ait vraiment de la valeur aux yeux de Dieu. “Quand tu offres un déjeuner ou un repas du soir, n’appelle ni tes amis, ni tes frères, ni les gens de ta parenté, ni des voisins riches. Il se pourrait qu’eux aussi t’invitent à leur tour un jour ou l’autre, et cela deviendrait ta rétribution. Mais quand tu offres un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre.”
Offrir ainsi un repas à des déshérités rendra heureux parce que, explique Jésus à son hôte, “cela, en effet, te sera rendu à la résurrection des justes”. La description de ce repas digne d’éloges suggère à l’un des invités un autre genre de repas. “Heureux celui qui mange du pain dans le royaume de Dieu!” s’exclame-t-il. Pourtant, comme Jésus va le montrer par une illustration, tous n’estiment pas à son prix réel cette joyeuse perspective.
“Un certain homme offrait un grand repas du soir, auquel il invita beaucoup de gens. Et (...) il envoya son esclave dire aux invités: ‘Venez, car maintenant c’est prêt.’ Mais tous, unanimement, commencèrent à demander qu’on les dispensât de venir. Le premier lui dit: ‘J’ai acheté un champ et il faut nécessairement que je sorte le voir; je t’en prie, tiens-moi pour excusé.’ Et un autre dit: ‘J’ai acheté cinq paires de bovins et je vais les examiner; je t’en prie, tiens-moi pour excusé.’ Un autre encore dit: ‘Je viens de prendre femme et c’est pourquoi je ne puis venir.’”
Bien piètres excuses! D’ordinaire, c’est avant l’achat que l’on examine un champ ou une bête. L’acquéreur n’est donc nullement tenu d’aller au plus vite regarder ce qu’il a déjà acheté. De même, le mariage n’est pas une raison valable pour décliner cette invitation d’importance. Entendant ces excuses, le maître de maison se courrouce et ordonne à son esclave:
“‘Sors vite dans les grandes artères et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux.’ Par la suite, l’esclave dit: ‘Maître, ce que tu as commandé est fait, et il y a encore de la place.’ Et le maître dit à l’esclave: ‘Sors sur les routes et dans les lieux entourés d’une clôture, et force les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie. (...) aucun de ces hommes qui étaient invités ne goûtera de mon repas du soir.’”
Quelle situation l’illustration évoque-t-elle? “Le maître”, qui offre le repas, représente Jéhovah Dieu; “l’esclave”, qui transmet l’invitation, Jésus Christ; et le “grand repas du soir”, la possibilité de devenir membre du Royaume des cieux.
Ce sont tout d’abord les chefs religieux juifs de l’époque de Jésus qui ont été invités à devenir membres du Royaume, invitation qu’ils ont rejetée. Par conséquent, une seconde invitation a été transmise, cette fois aux éléments méprisés et d’humble condition de la nation juive, plus particulièrement à partir de la Pentecôte de l’an 33. Ceux qui ont répondu à l’invitation n’ont cependant pas été assez nombreux pour occuper les 144 000 sièges prévus dans le Royaume céleste de Dieu. C’est pourquoi, trois ans et demi plus tard, en l’an 36, la troisième et dernière invitation a été adressée aux non-Juifs incirconcis, et ce rassemblement s’est poursuivi jusqu’à nos jours. Luc 14:1-24.
▪ Quelle leçon d’humilité Jésus donne-t-il?
▪ Comment quelqu’un peut-il offrir un repas qui ait vraiment de la valeur aux yeux de Dieu, et pourquoi en sera-t-il heureux?
▪ Pourquoi peut-on dire que les invités invoquent de bien piètres excuses?
▪ Qu’évoque Jésus par l’illustration du “grand repas du soir”?
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La responsabilité d’un discipleLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 84
La responsabilité d’un disciple
APRÈS avoir quitté la maison du Pharisien éminent, probablement un membre du Sanhédrin, Jésus reprend sa route vers Jérusalem. De grandes foules le suivent. Mais qu’est-ce qui les motive? Au fait, être un vrai disciple de Jésus, qu’est-ce exactement?
Chemin faisant, Jésus se retourne vers les foules et leur dit ces paroles qui les choquent peut-être: “Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et jusqu’à sa propre âme, il ne peut être mon disciple.”
Que veut dire Jésus? Il n’entend pas ici que ses disciples doivent haïr au sens littéral les membres de leur famille, mais les haïr en ce sens qu’ils doivent les aimer moins qu’ils ne l’aiment, lui. Par exemple, il est dit de Jacob, l’ancêtre de Jésus, qu’il ‘haïssait’ Léa et aimait Rachel. En d’autres termes, Léa était moins aimée que sa sœur Rachel.
Remarquons en outre que Jésus dit qu’un disciple doit haïr “jusqu’à sa propre âme”, ou vie. Là encore, il entend qu’un vrai disciple doit l’aimer, lui, plus qu’il n’aime sa propre vie. Ainsi donc, Jésus l’accentue bien, c’est une grave responsabilité que de devenir son disciple. Ce n’est pas une décision à prendre sans mûre réflexion.
Être disciple de Jésus, c’est aller au-devant d’épreuves et de persécutions: “Quiconque ne porte pas son poteau de supplice et ne vient pas à ma suite ne peut être mon disciple.” Par conséquent, un vrai disciple doit être disposé à porter le même poids d’opprobre que Jésus a porté, opprobre pouvant aller, si c’est nécessaire, jusqu’à la mort entre les mains des ennemis de Dieu, et c’est d’ailleurs ce qui attend Jésus.
De ce fait, les foules qui suivent le Christ ont besoin d’analyser très soigneusement ce que signifie être son disciple. Jésus accentue cette pensée par une illustration. “Ainsi, dit-il, qui d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assoit pas d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer? Sinon, il pourrait en poser les fondements mais se trouver incapable de l’achever, et tous les spectateurs commenceraient à se moquer de lui, en disant: ‘Cet homme a commencé à bâtir mais a été incapable d’achever.’”
Comme Jésus l’explique donc aux nombreux auditeurs qui le suivent, avant de devenir ses disciples ils doivent être fermement décidés à assumer ce qu’un tel choix comporte, de même qu’un homme qui veut bâtir une tour s’assure, avant de commencer, qu’il a les ressources nécessaires pour l’achever. Puis Jésus donne une autre illustration:
“Ou quel roi, s’il marche à la rencontre d’un autre roi pour lui faire la guerre, ne s’assoit pas d’abord pour tenir conseil et voir s’il est capable, avec dix mille hommes, d’affronter celui qui vient contre lui avec vingt mille? Et s’il ne l’est pas, tandis que l’autre est encore loin, il envoie alors une ambassade pour solliciter la paix.”
Jésus dégage la leçon des illustrations par ces mots: “Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne dit pas adieu à tout ce qui lui appartient, ne peut être mon disciple.” Voilà ce que doivent accepter de faire les gens qui le suivent et, en définitive, quiconque vient à connaître le Christ. Ils doivent être disposés à sacrifier tout ce qu’ils ont — toutes leurs possessions, et jusqu’à leur vie — s’ils veulent être ses disciples. Êtes-vous prêt à faire ces sacrifices?
“Certes, c’est excellent, le sel”, poursuit Jésus. Déjà, dans son Sermon sur la montagne, il a dit que ses disciples sont “le sel de la terre”, en ce sens que, comme le sel est un conservateur, leurs paroles peuvent conserver en vie ceux qui les écoutent. “Mais si même le sel s’affadit, conclut-il, avec quoi l’assaisonnera-t-on? Il n’est bon ni pour la terre ni pour le fumier. On le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour écouter, écoute!”
Jésus démontre là que même ceux qui sont ses disciples depuis un certain temps ne doivent pas faiblir dans leur détermination à continuer dans cette voie. Si c’était le cas, ils deviendraient inutiles, objets de moquerie pour le monde et indignes aux yeux de Dieu, bref, ils seraient un opprobre pour Dieu. Comme du sel affadi et souillé, ils seraient jetés dehors, ils seraient détruits. Luc 14:25-35; Genèse 29:30-33; Matthieu 5:13.
▪ Que signifie ‘haïr’ ses parents et se ‘haïr’ soi-même?
▪ Jésus utilise deux illustrations. Quelles sont-elles et que signifient-elles?
▪ Quelle est la leçon des dernières remarques de Jésus au sujet du sel?
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À la recherche des pécheurs égarésLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 85
À la recherche des pécheurs égarés
JÉSUS recherche avec empressement ceux qui sont disposés à servir Dieu humblement. Il va donc vers tous, même vers les pécheurs notoires, pour leur parler du Royaume. Ce sont précisément des pécheurs qui s’approchent de lui maintenant pour l’écouter.
Les Pharisiens et les scribes témoins de la scène critiquent Jésus parce qu’il fréquente des gens méprisables à leurs yeux. Ils murmurent: “Cet homme fait bon accueil à des pécheurs et il mange avec eux.” Eux-mêmes ne s’abaisseraient jamais à faire cela! En effet, les Pharisiens et les scribes traitent les gens ordinaires comme la poussière sous leurs pieds. D’ailleurs, ils les appellent ʽam haʼarèts, “gens du pays [de la terre]”, ce qui montre le dédain qu’ils ont pour eux.
Jésus, par contre, traite chaque individu avec dignité, bonté et compassion. C’est pourquoi nombre de ces gens humbles, y compris des personnes qui ont la réputation de pratiquer le péché, désirent ardemment l’écouter. Mais que penser de la critique des Pharisiens outrés que Jésus fasse des efforts pour ceux qu’ils jugent indignes?
Jésus répond à leur remarque désobligeante par une illustration. Se plaçant du point de vue des Pharisiens, comme s’ils étaient justes et en sécurité auprès de Dieu contrairement aux vils ʽam haʼarèts qui se sont égarés et sont perdus, il leur dit:
“Quel homme d’entre vous, ayant cent brebis, s’il en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve? Et quand il l’a retrouvée, il la met sur ses épaules et il se réjouit. Et quand il revient chez lui, il convoque ses amis et ses voisins, et leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue.’”
Puis il fait l’application de son histoire, en ces termes: “C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.”
Les Pharisiens pensent être justes, et donc ne pas avoir besoin de se repentir. Quand, deux ans plus tôt, certains d’entre eux ont reproché à Jésus de manger avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs, il leur a dit: “Je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs.” Les Pharisiens, persuadés d’être justes, qui ne voient pas pour eux la nécessité de se repentir, ne suscitent aucune joie au ciel. Par contre, c’est le cas des pécheurs lorsqu’ils se repentent sincèrement.
Pour renforcer l’idée que le rétablissement des pécheurs égarés cause une grande réjouissance, Jésus donne une autre illustration. “Quelle est la femme qui, ayant dix drachmes, si elle perd une drachme, n’allume une lampe, ne balaie sa maison et ne cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve? Et quand elle l’a retrouvée, elle convoque ses amies et ses voisines, et dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue.’”
Jésus fait une application similaire, que voici: “C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.”
Il est remarquable que les anges s’intéressent avec amour au rétablissement des pécheurs égarés. C’est d’autant plus remarquable que ces ʽam haʼarèts humbles et méprisés ont la possibilité de devenir membres du Royaume céleste de Dieu, en vertu de quoi, au bout du compte, ils accéderont dans les cieux à une position supérieure à celle des anges! Pourtant, au lieu de se sentir jaloux ou froissés, les anges sont assez humbles pour comprendre que ces humains pécheurs affrontent et surmontent des situations qui les formeront pour servir au ciel comme des rois et des prêtres compatissants et miséricordieux. Luc 15:1-10; Matthieu 9:13; 1 Corinthiens 6:2, 3; Révélation 20:6.
▪ Pourquoi Jésus fréquente-t-il des pécheurs notoires, et quelle critique cela lui vaut-il de la part des Pharisiens?
▪ Comment les Pharisiens considèrent-ils les gens ordinaires?
▪ Quelles illustrations Jésus emploie-t-il, et quelle en est la leçon?
▪ Pourquoi est-il remarquable que les anges se réjouissent?
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L’histoire d’un fils perduLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 86
L’histoire d’un fils perdu
JÉSUS vient de répondre aux Pharisiens par deux illustrations, celles de la brebis et de la drachme perdues, puis retrouvées. Maintenant il enchaîne sur une autre illustration. Celle-là montre comment un père plein d’amour agit envers ses deux fils, tous deux coupables de fautes graves.
Le plus jeune, tout d’abord, est le personnage principal de l’illustration. Un jour, il réclame sa part d’héritage à son père, qui la lui donne sans faire aucune difficulté. Puis il quitte la maison familiale et se met à mener une vie très immorale. Mais laissons Jésus nous raconter cette histoire, et essayons de voir qui les personnages doivent représenter.
“Un certain homme, raconte Jésus, avait deux fils. Et le plus jeune d’entre eux dit à son père: ‘Père, donne-moi la part de bien qui me revient.’ Il [le père] leur partagea alors ses ressources.” Que fait ce fils cadet avec ce qu’il a reçu?
“Et, peu de jours après, nous explique Jésus, le plus jeune fils rassembla tout et partit pour un pays lointain; et là il dissipa son bien en menant une vie de débauche.” Pour tout dire, il dépense son argent avec des prostituées. Par la suite, comme le montre Jésus, viennent les difficultés.
“Quand il eut tout dépensé, une famine rigoureuse survint en ce pays, et il commença à être dans le besoin. Il alla jusqu’à s’attacher à l’un des citoyens de ce pays, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour garder les porcs. Et il désirait se rassasier des caroubes que mangeaient les porcs, et personne ne lui donnait quoi que ce soit.”
Être obligé de garder des porcs, c’est tomber bien bas pour un Juif! N’oublions pas que selon la Loi ces animaux étaient impurs. Toutefois, ce qui fait le plus souffrir le jeune homme, c’est que, tenaillé par la faim, il en est arrivé à désirer la nourriture que l’on donne à ces animaux. Dans cette terrible affliction, nous dit Jésus, “il revint à la raison”.
Jésus poursuit son récit: “Il [se] dit: ‘Combien d’hommes à gages de mon père ont du pain en abondance, alors que moi, ici, je péris de faim! Je vais me lever et m’en aller vers mon père, et je lui dirai: “Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais de moi comme l’un de tes hommes à gages.”’ Il se leva donc et alla vers son père.”
Voilà qui est à méditer: Lorsqu’il avait quitté la maison, si son père s’en était pris à lui en lui criant sa colère, probablement ce fils n’aurait-il pas été aussi sûr, à ce moment-là, de la conduite à tenir. Peut-être aurait-il décidé de rentrer au pays et de chercher du travail ailleurs que chez son père, afin de ne pas avoir à l’affronter. Toutefois, une telle pensée ne l’effleura même pas: c’était chez lui qu’il voulait rentrer.
Il est clair que, dans cette illustration, le père représente notre Père céleste, Jéhovah Dieu, qui est plein d’amour et de miséricorde. Peut-être avez-vous également reconnu dans le fils perdu, appelé aussi fils prodigue, les pécheurs notoires. Les Pharisiens, auxquels Jésus s’adresse, l’ont auparavant critiqué parce qu’il mangeait, précisément, avec ces pécheurs. Quant au fils aîné, qui représente-t-il?
Lorsque le fils perdu est retrouvé
Dans l’illustration de Jésus, quel accueil le fils perdu, ou fils prodigue, reçoit-il quand il retourne chez son père? Écoutons le récit:
“Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut ému de pitié, et il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement.” Un père aussi miséricordieux et chaleureux représente bien notre Père céleste Jéhovah.
Cet homme a probablement entendu parler de la vie de débauche qu’a menée son fils. Pourtant, loin de le harceler de questions, il lui fait bon accueil. Jésus manifeste lui aussi cet esprit, car il va vers les pécheurs et les collecteurs d’impôts qui, dans l’illustration, sont représentés par le fils prodigue.
Certes, le père clairvoyant de l’illustration se doute certainement, à la mine triste et abattue de son fils, qu’il est repentant. Cependant, son élan plein d’amour facilite la tâche au jeune homme, qui avoue ses péchés. Jésus poursuit son récit: “Le fils lui dit alors: ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais de moi comme l’un de tes hommes à gages.’”
Ces paroles sont à peine sorties de la bouche du fils que le père ordonne à ses esclaves: “Vite, apportez une longue robe, la meilleure, et revêtez-l’en, et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds. Et amenez le jeune taureau engraissé, égorgez-le, puis mangeons et divertissons-nous, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé.” Puis ils commencent “à se divertir”.
Pendant ce temps, le “fils aîné était aux champs”. Écoutons la fin de l’histoire et essayons de voir qui ce fils aîné représente. Jésus dit à son sujet: “Comme il revenait et approchait de la maison, il perçut un concert de musique et des danses. Il appela donc près de lui l’un des serviteurs et demanda ce que cela signifiait. Celui-ci lui dit: ‘Ton frère est venu, et ton père a égorgé le jeune taureau engraissé, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé.’ Alors il se courrouça, et il ne voulait pas entrer. Son père donc sortit et se mit à le supplier. En réponse il dit à son père: ‘Voilà tant d’années que je te sers comme un esclave, sans avoir jamais transgressé ton commandement, et pourtant à moi, tu ne m’as jamais donné un chevreau pour me divertir avec mes amis. Mais dès qu’est arrivé ton fils que voilà, lui qui a dévoré tes ressources avec des prostituées, pour lui tu as égorgé le jeune taureau engraissé.’”
Qui, comme le fils aîné, s’est insurgé contre la miséricorde et l’attention témoignées à des pécheurs? Ne sont-ce pas les scribes et les Pharisiens? C’est parce qu’ils lui ont reproché de faire bon accueil aux pécheurs que Jésus leur a répondu par cette illustration; manifestement, c’est eux que le fils aîné représente.
Jésus conclut son récit sur ces paroles pressantes du père à son fils aîné: “Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi; mais il fallait bien se divertir et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé.”
Jésus ne révèle rien de ce que fera le fils aîné. On sait que plus tard, après la mort et la résurrection du Christ, ‘une grande foule de prêtres obéira à la foi’; peut-être y aura-t-il parmi ceux-là quelques-uns de ses interlocuteurs de maintenant, qui forment la classe du “fils aîné”.
Mais, à notre époque, qui les deux fils représentent-ils? Il ne peut s’agir que de personnes qui connaissaient assez les desseins de Jéhovah pour avoir un fondement sur lequel nouer des relations avec lui. Le fils aîné figure certains membres du “petit troupeau”, de la “congrégation des premiers-nés qui ont été inscrits dans les cieux”. Ces chrétiens-là ont adopté une attitude semblable à celle du fils aîné. Ils n’ont pas désiré accueillir une classe terrestre composée d’“autres brebis”, car, pensaient-ils, elle leur volait la vedette.
Le fils prodigue, quant à lui, représente certaines personnes qui quittent le peuple de Dieu pour jouir des plaisirs qu’offre le monde. Plus tard, cependant, ces personnes se repentent, reviennent à Dieu et rejoignent les rangs de ses serviteurs actifs. Véritablement, le Père fait preuve d’amour et de miséricorde envers ceux qui reconnaissent avoir besoin de son pardon et qui reviennent à lui. Luc 15:11-32; Lévitique 11:7, 8; Actes 6:7; Luc 12:32; Hébreux 12:23; Jean 10:16.
▪ À qui Jésus raconte-t-il cette illustration, et pourquoi?
▪ Quel est le principal personnage de ce récit, et que lui arrive-t-il?
▪ Qui le père et le fils cadet représentent-ils aux jours de Jésus?
▪ En quoi Jésus suit-il l’exemple du père compatissant de l’illustration?
▪ Comment le fils aîné juge-t-il l’accueil qui est réservé à son frère, et pourquoi peut-on dire que les Pharisiens agissent comme lui?
▪ Quelle application l’illustration de Jésus a-t-elle à notre époque?
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Assurez votre avenir grâce à la sagesse pratiqueLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 87
Assurez votre avenir grâce à la sagesse pratique
JÉSUS vient juste de raconter l’histoire du fils prodigue à une foule composée en partie de ses disciples, de collecteurs d’impôts malhonnêtes et autres pécheurs notoires, ainsi que de scribes et de Pharisiens. Il s’adresse maintenant à ses disciples et leur donne une autre illustration: celle d’un homme qui entend un rapport défavorable sur le compte de l’administrateur de ses biens, son intendant.
L’homme riche, dit Jésus, appelle son intendant et lui fait savoir qu’il va le congédier. “Que faut-il que je fasse, se demande ce dernier, puisque mon maître va me retirer la gestion? Bêcher? je n’en ai pas la force; mendier? j’en ai honte. Ah! je sais ce que je vais faire pour que, quand je serai destitué de la gestion, des gens me reçoivent chez eux.”
Quel est donc le plan de cet intendant? Il appelle les débiteurs de son maître. “Combien dois-tu?” demande-t-il au premier.
‘2 200 litres d’huile d’olive’, lui répond celui-ci.
‘Reprends ton engagement écrit, et assieds-toi, et écris vite 1 100 litres’, lui dit l’intendant.
Puis il demande à un autre: “Et toi, combien dois-tu?”
‘22 000 litres de blé.’
‘Reprends ton engagement écrit, et écris 18 000.’
L’intendant est en droit de réduire le montant des sommes dues à son maître puisqu’à cette heure il est encore préposé sur ses finances. En agissant ainsi, il se fait des amis de ceux qui pourront l’aider en retour lorsqu’il aura effectivement perdu son travail.
Quand on lui rapporte l’affaire, le maître est impressionné, si bien qu’en réalité il ‘loue l’intendant, — et pourtant il est injuste, — parce qu’il a agi avec sagesse pratique’. Jésus ajoute en effet: “Les fils de ce système de choses sont plus sages d’une manière pratique à l’égard de leur propre génération que les fils de la lumière.”
Jésus dégage maintenant la leçon de cette illustration pour ses disciples. Il leur adresse cette exhortation: “Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour que, quand elles viendront à manquer, ils vous reçoivent dans les demeures éternelles.”
Jésus ne loue pas l’intendant pour son injustice, mais pour sa prévoyance, sa sagesse pratique. Bien souvent, “les fils de ce système de choses” utilisent astucieusement leur argent ou leur position pour se faire des amis qui pourront leur revaloir des services. Les serviteurs de Dieu, “les fils de la lumière”, doivent donc eux aussi utiliser avec sagesse leurs biens matériels, leurs “richesses injustes”, de manière à se procurer des bienfaits.
Mais, selon Jésus, ils doivent avec ces richesses se faire des amis de ceux qui pourront les recevoir dans “les demeures éternelles”. Pour les membres du petit troupeau, ces demeures sont célestes; pour les “autres brebis”, il s’agit du Paradis sur la terre. Puisque Jéhovah Dieu et son Fils sont les seuls en mesure de nous recevoir dans ces demeures, nous devrions nous appliquer à gagner leur amitié en utilisant nos “richesses injustes”, quelles qu’elles soient, pour soutenir les intérêts du Royaume. Quand les richesses matérielles viendront à manquer ou à disparaître, ce qui arrivera inévitablement, notre avenir éternel sera assuré.
Jésus poursuit en disant que ceux qui se sont montrés fidèles jusque dans ces très petites choses, les choses matérielles, se montreront fidèles dans des questions de plus grande importance. Et il ajoute: “Si donc vous ne vous êtes pas montrés fidèles à propos des richesses injustes, qui est-ce qui vous confiera ce qui est véritable [les intérêts spirituels, autrement dit les intérêts du Royaume]? Et si vous ne vous êtes pas montrés fidèles à propos de ce qui est à autrui [les intérêts du Royaume que Dieu a confiés à ses serviteurs], qui vous donnera ce qui est pour vous [la récompense qu’est la vie dans les demeures éternelles]?”
Il nous est absolument impossible d’être à la fois de vrais serviteurs de Dieu et des esclaves des richesses injustes, des richesses matérielles. C’est sur cette idée que Jésus conclut en disant: “Aucun domestique ne peut être esclave de deux maîtres; ou bien, en effet, il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et des Richesses.” Luc 15:1, 2; 16:1-13; Jean 10:16.
▪ Comment l’intendant de l’illustration de Jésus se fait-il des amis de ceux qui pourront l’aider ultérieurement?
▪ Que sont les “richesses injustes”, et comment pouvons-nous les utiliser pour nous faire des amis?
▪ Qui peut nous recevoir dans “les demeures éternelles”, et de quelles demeures s’agit-il?
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L’homme riche et LazareLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 88
L’homme riche et Lazare
JÉSUS parle à ses disciples du bon usage des biens matériels, expliquant qu’on ne peut être à la fois esclave des richesses et esclave de Dieu. Les Pharisiens écoutent eux aussi, et ils commencent à se gausser de Jésus parce qu’ils aiment l’argent. C’est pourquoi il leur dit: “Vous êtes, vous, ceux qui se déclarent justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est haut parmi les hommes est chose immonde aux yeux de Dieu.”
Le temps est venu de retourner la situation au détriment de ceux qui possèdent les richesses, le pouvoir politique, ainsi que l’influence et l’autorité dans le domaine religieux. Ils doivent être abaissés, mais ceux qui sont conscients de leurs besoins spirituels, élevés. Jésus évoque ce changement en déclarant aux Pharisiens:
“Jusqu’à Jean [le baptiseur] ce furent la Loi et les Prophètes. Depuis lors le royaume de Dieu est annoncé comme bonne nouvelle, et des personnes de toutes sortes avancent vers lui avec énergie. Oui, il est plus facile que le ciel et la terre passent, que ne reste non accomplie une seule parcelle de lettre de la Loi.”
Les scribes et les Pharisiens proclament avec fierté leur attachement à la Loi de Moïse. Souvenez-vous que lorsque Jésus a donné miraculeusement la vue à un homme, à Jérusalem, les Pharisiens se sont vantés ainsi: “Nous sommes, nous, disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse.” Mais maintenant, la Loi de Moïse a rempli son rôle: elle a mené les humbles à Jésus Christ, le Roi choisi par Dieu. Depuis le début du ministère de Jean, toutes sortes de personnes, et en particulier les humbles et les pauvres, s’efforcent donc de devenir des sujets du Royaume de Dieu.
Puisque la Loi de Moïse est maintenant en train de s’accomplir, l’obligation de s’y soumettre va être supprimée. La Loi autorise le divorce pour divers motifs, mais Jésus dit à présent que “quiconque divorce avec sa femme et se marie avec une autre commet un adultère, et celui qui se marie avec une femme divorcée avec son mari commet un adultère”. De telles déclarations doivent irriter les Pharisiens, d’autant plus qu’ils autorisent le divorce pour quantité de raisons.
S’adressant toujours aux Pharisiens, Jésus leur donne une illustration mettant en scène deux hommes dont la position, ou la situation, finit par changer de façon spectaculaire. Sauriez-vous dire qui ces hommes représentent et ce que signifie le renversement de leur situation?
“Or, explique Jésus, un certain homme était riche, et il se vêtait de pourpre et de lin et se divertissait jour après jour avec magnificence. Et un certain mendiant, tout couvert d’ulcères, appelé Lazare, était régulièrement déposé à sa porte et désirait se rassasier des choses qui tombaient de la table du riche. Oui, les chiens eux-mêmes venaient lécher ses ulcères.”
Ici Jésus se sert de l’homme riche pour représenter les chefs religieux juifs, non seulement les Pharisiens et les scribes, mais aussi les Sadducéens et les prêtres en chef. Ils sont riches du fait de leurs privilèges et de leurs avantages spirituels, et ils se conduisent comme l’homme riche décrit par Jésus. Leurs vêtements d’un pourpre magnifique représentent leur position de faveur, et le lin blanc, la justice qu’ils s’attribuent.
Cette classe de l’homme riche, orgueilleuse, regarde les gens pauvres et ordinaires avec le plus parfait mépris, les appelant ʽam haʼarèts, c’est-à-dire gens de la terre. Le mendiant, Lazare, représente donc ces gens auxquels les chefs religieux refusent de donner la nourriture spirituelle, ainsi que les privilèges spirituels, qui conviennent. Comme Lazare qui est couvert d’ulcères, les gens ordinaires sont regardés de haut et jugés spirituellement malades, tout juste bons à tenir compagnie aux chiens. Pourtant, ceux qui appartiennent à la classe de Lazare ont faim et soif de nourriture spirituelle et se tiennent à la porte dans l’espoir de recevoir quelque bouchée de nourriture spirituelle, si maigre soit-elle, qui pourrait tomber de la table de l’homme riche.
Jésus va maintenant décrire les changements des conditions respectives de l’homme riche et de Lazare. Quels sont ces changements? Que représentent-ils?
Changements pour l’homme riche et pour Lazare
L’homme riche représente les chefs religieux qui jouissent de privilèges et d’avantages sur le plan spirituel. Quant à Lazare, il figure les gens du commun affamés de nourriture spirituelle. Dans la suite de son récit, Jésus décrit un spectaculaire changement de la situation des deux hommes.
“Or, par la suite, dit Jésus, le mendiant mourut et il fut emporté par les anges auprès d’Abraham, à la place du sein. Le riche aussi mourut et fut enterré. Et dans l’Hadès il leva les yeux, car il était dans les tourments, et il vit Abraham de loin et Lazare auprès de lui, à la place du sein.”
L’homme riche et Lazare n’étant pas des personnes réelles, mais symbolisant des classes d’individus, il s’ensuit logiquement que leur mort est, elle aussi, symbolique. Que figure-t-elle dans les deux cas?
Jésus vient juste de mettre en relief un changement de situation, disant que ‘jusqu’à Jean le baptiseur ce furent la Loi et les Prophètes, mais que depuis lors le royaume de Dieu est annoncé’. C’est donc la prédication de Jean et de Jésus Christ qui entraîne la mort de l’homme riche et de Lazare quant à leur situation, ou condition, précédente.
Les humains humbles et repentants qui constituent la classe de Lazare meurent quant aux privations d’ordre spirituel dont ils souffraient jusque-là et se voient accorder une position nouvelle: la faveur de Dieu. Alors qu’auparavant ils se tournaient vers les chefs religieux pour ramasser le peu qui tombait de leur table spirituelle, maintenant les vérités bibliques exposées par Jésus comblent leurs besoins. C’est ainsi qu’ils sont emportés auprès de Dieu, le Grand Abraham, à la place du sein, ou position de faveur.
Par contre, ceux qui composent la classe de l’homme riche s’attirent la défaveur divine parce qu’ils rejettent obstinément le message du Royaume qu’enseigne Jésus. Ce faisant, ils meurent quant à leur ancienne position, l’apparente faveur de Dieu. De fait, il est dit d’eux qu’ils sont dans des tourments symboliques. Écoutons maintenant ce que dit l’homme riche:
“Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je suis à la torture dans ce feu flamboyant.” Qu’est-ce qui tourmente les individus appartenant à la classe de l’homme riche? Ce sont les ardents messages de jugement venant de Dieu, que proclament les disciples de Jésus. Ces individus désirent que les disciples cessent d’annoncer de tels messages, ce qui les soulagerait quelque peu de leurs tourments.
“Mais Abraham dit: ‘Mon enfant, souviens-toi que durant ta vie tu as reçu tes bonnes choses, pleinement, et Lazare pareillement les choses mauvaises. Maintenant donc il trouve ici consolation, mais toi, tu es à la torture. Et avec tout cela, un grand gouffre a été fixé entre nous et vous, de sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et qu’on ne peut traverser non plus de là-bas jusqu’à nous.’”
Il est tout à fait juste et approprié que ce spectaculaire renversement de situation se produise entre la classe de Lazare et celle de l’homme riche. Il aura lieu quelques mois plus tard, à la Pentecôte de l’an 33, lorsque l’alliance de la Loi, caduque, sera remplacée par la nouvelle alliance. Il deviendra alors parfaitement évident que ce sont les disciples, et non les Pharisiens et autres chefs religieux, qui jouissent de la faveur divine. Le “grand gouffre” qui sépare l’homme riche symbolique des disciples de Jésus représente par conséquent le jugement immuable et juste de Dieu.
L’homme riche demande ensuite au “père Abraham”: “[Envoie Lazare] dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères.” Par ces mots, l’homme riche reconnaît qu’il entretient des relations plus étroites avec un autre père, qui n’est nul autre que Satan le Diable. Il fait requête pour que Lazare édulcore les messages divins de jugement, afin que ses “cinq frères”, ou alliés religieux, ne soient pas envoyés dans “ce lieu de tourment”.
“Mais Abraham dit: ‘Ils ont Moïse et les Prophètes; qu’ils les écoutent!’” En effet, si ces “cinq frères” veulent échapper au tourment, il leur suffit de prêter attention aux écrits de Moïse et des Prophètes qui identifient Jésus au Messie, et de devenir ensuite ses disciples. L’homme riche objecte néanmoins ceci: “Non, père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts va vers eux, ils se repentiront.”
Mais il lui est répondu: “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, ils ne se laisseront pas non plus persuader si quelqu’un ressuscite d’entre les morts.” Jéhovah ne produira aucun signe ou miracle particulier pour convaincre les gens. S’ils désirent obtenir sa faveur, ils doivent lire les Écritures et appliquer ce qu’ils apprennent. Luc 16:14-31; Jean 9:28, 29; Matthieu 19:3-9; Galates 3:24; Colossiens 2:14; Jean 8:44.
▪ Pourquoi la mort de l’homme riche, comme celle de Lazare, est-elle nécessairement symbolique, et que figure la mort dans les deux cas?
▪ D’après Jésus, quel changement a eu lieu quand Jean a commencé son ministère?
▪ Qu’est-ce qui va être supprimé à la mort de Jésus, et en quoi cela touchera-t-il la question du divorce?
▪ Dans l’illustration de Jésus, qui est représenté par l’homme riche? par Lazare?
▪ Quels tourments l’homme riche subit-il, et que demande-t-il pour qu’ils soient allégés?
▪ Que symbolise le “grand gouffre”?
▪ Qui est le vrai père de l’homme riche, et qui sont ses cinq frères?
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En Judée pour une mission de miséricordeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 89
En Judée pour une mission de miséricorde
LORS de la fête de la Dédicace à Jérusalem, quelques semaines auparavant, les Juifs ont essayé de tuer Jésus. Parti vers le nord, il a gagné, semble-t-il, une région proche de la mer de Galilée.
Depuis peu, il a repris la route du sud vers Jérusalem, prêchant en chemin dans les villages de Pérée, région qui se situe à l’est du Jourdain. Ayant achevé de donner l’illustration de l’homme riche et de Lazare, il enchaîne en enseignant à ses disciples des choses qu’il leur a déjà enseignées lorsqu’il était en Galilée.
Il dit par exemple qu’il serait plus profitable à quelqu’un “de se voir suspendre au cou une meule de moulin et d’être jeté à la mer” que de faire trébucher un des “petits” qui appartiennent à Dieu. Il souligne également la nécessité de pardonner, en ces termes: “Même [si un frère] pèche contre toi sept fois par jour et qu’il revienne à toi sept fois, en disant: ‘Je me repens’, tu dois lui pardonner.”
Quand les disciples demandent à Jésus: “Donne-nous plus de foi”, il leur répond: “Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier noir: ‘Déracine-toi et plante-toi dans la mer!’, et il vous obéirait.” Autrement dit, même un peu de foi permet d’accomplir de grandes choses.
Jésus se sert ensuite d’une situation de la vie courante pour illustrer l’état d’esprit qui sied à un serviteur du Dieu Tout-Puissant. “Qui de vous, s’il a un esclave qui laboure ou qui garde le petit bétail, fait observer Jésus, lui dira quand il rentre des champs: ‘Viens tout de suite t’étendre à table’? Est-ce qu’il ne lui dira pas plutôt: ‘Prépare-moi de quoi faire mon repas du soir, et mets un tablier pour me servir, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu; ensuite tu pourras manger et boire’? Aura-t-il de la reconnaissance envers cet esclave parce qu’il a fait les choses assignées? Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous sont assignées, dites: ‘Nous sommes des esclaves bons à rien. Nous avons fait ce que nous devions faire.’” Un serviteur de Dieu ne devrait donc jamais considérer qu’il fait une faveur à Dieu en le servant. Au contraire, il devrait toujours se souvenir que c’est un privilège de l’adorer et d’être un homme de confiance de Sa maison.
Probablement peu après que Jésus a énoncé cette illustration, un messager arrive. Il a été envoyé par Marie et Marthe, les sœurs de Lazare, qui vivent à Béthanie de Judée. “Seigneur, dit le messager, voici que celui pour qui tu as de l’affection est malade.”
Jésus répond: “Cette maladie n’a pas pour but la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié.” Jésus reste deux jours là où il demeure, puis il dit à ses disciples: “Allons de nouveau en Judée.” Mais eux lui font ce rappel: “Rabbi, tout récemment encore les Judéens cherchaient à te lapider, et tu y vas de nouveau?”
“N’y a-t-il pas douze heures dans le jour? leur demande Jésus en manière de réponse. Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne se cogne à rien, parce qu’il voit la lumière de ce monde. Mais si quelqu’un marche pendant la nuit, il se cogne à quelque chose, parce que la lumière n’est pas en lui.”
Ce que Jésus veut dire, apparemment, c’est que les “heures dans le jour”, autrement dit la durée fixée par Dieu à son ministère terrestre, ne sont pas encore écoulées et que, tant qu’elles ne le seront pas, personne ne pourra lui causer de tort. Il se doit d’utiliser pleinement le peu de temps qui lui reste pendant “le jour”, car ensuite viendra “la nuit”, lorsque ses ennemis l’auront tué.
Jésus ajoute: “Lazare, notre ami, repose, mais je vais là-bas pour le tirer du sommeil.”
Pensant vraisemblablement que Lazare dort d’un sommeil réparateur et que c’est bon signe quant à son rétablissement, les disciples lui disent: “Seigneur, s’il repose, il retrouvera la santé.”
Alors Jésus leur dit franchement: “Lazare est mort, et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui.”
Thomas pense que Jésus risque d’être tué en Judée. Toutefois, désireux de le soutenir, il encourage les autres disciples ainsi: “Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui.” Alors, au péril de leur vie, les disciples accompagnent Jésus en Judée, pour cette mission de miséricorde. Luc 13:22; 17:1-10; Jean 10:22, 31, 40-42; 11:1-16.
▪ Où Jésus prêche-t-il depuis peu?
▪ Quel enseignement Jésus répète-t-il? Quelle situation de la vie courante décrit-il, et pour illustrer quelle idée?
▪ Quelle nouvelle Jésus reçoit-il, et qu’entend-il par les expressions “le jour” et “la nuit”?
▪ Que veut dire Thomas lorsqu’il déclare: ‘Allons-y pour mourir avec lui’?
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L’espoir de la résurrectionLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 90
L’espoir de la résurrection
FINALEMENT, Jésus arrive aux abords de Béthanie, une bourgade à environ trois kilomètres de Jérusalem. Quelques jours seulement ont passé depuis la mort et l’ensevelissement de Lazare. Marthe et Marie, les sœurs du défunt, mènent toujours deuil, et beaucoup sont venus chez elles pour les consoler.
Tandis que les deux femmes pleurent la mort de leur frère, quelqu’un prévient Marthe que Jésus est en chemin. Elle part donc en toute hâte à sa rencontre, sans avertir sa sœur, semble-t-il. En arrivant près de Jésus, Marthe lui dit ce qu’elle et Marie ont dû répéter bien des fois au cours des quatre derniers jours: “Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort!”
Néanmoins, les paroles de Marthe laissent transparaître son espoir que Jésus puisse encore faire quelque chose pour son frère. Elle déclare: “Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera.”
“Ton frère ressuscitera”, lui promet Jésus.
Pensant que Jésus parle d’une résurrection terrestre à venir, résurrection qu’attendaient également Abraham et d’autres serviteurs de Dieu, Marthe répond: “Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour.”
Toutefois, Jésus apporte dans sa réponse l’espoir d’un soulagement immédiat. Il dit en effet: “Je suis la résurrection et la vie.” Il rappelle à Marthe que Jéhovah lui a donné pouvoir sur la mort: “Celui qui exerce la foi en moi, même s’il meurt, viendra à la vie; quiconque vit et exerce la foi en moi ne mourra jamais.”
Jésus ne laisse pas entendre à Marthe que les fidèles en vie de son temps ne mourront jamais. Ce qu’il veut plutôt montrer, c’est que celui qui exerce la foi en lui peut obtenir la vie éternelle. La plupart de ceux qui auront la vie éternelle auront été d’abord ressuscités au dernier jour. Néanmoins, d’autres fidèles survivront à la fin de l’actuel système de choses sur la terre; sur eux se réaliseront dans un sens tout à fait littéral les paroles de Jésus. Ils ne mourront jamais! Après cette remarquable déclaration, Jésus demande à Marthe: “Crois-tu cela?”
“Oui, Seigneur, répond-elle; je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde.”
Puis Marthe retourne vite appeler sa sœur. Elle lui dit en privé: “L’Enseignant est là, et il t’appelle.” Aussitôt Marie quitte la maison. Lorsque les autres la voient partir, ils la suivent, présumant qu’elle se rend au tombeau commémoratif.
S’approchant de Jésus, Marie tombe en pleurs à ses pieds et lui dit: “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort!” Jésus est profondément ému en voyant pleurer Marie et la foule qui la suit. “Où l’avez-vous mis?” demande-t-il.
“Seigneur, viens et vois”, répondent-ils.
Jésus, lui aussi, se laisse aller aux larmes, si bien que les Juifs disent: “Voyez quelle affection il avait pour lui!”
Certains se souviennent que quelques mois plus tôt, à l’époque de la fête des Tabernacles, Jésus a guéri un jeune homme aveugle de naissance, et ils se demandent: “Cet homme qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire que celui-ci ne soit pas mort?” Jean 5:21; 6:40; 9:1-7; 11:17-37.
▪ Quand Jésus arrive-t-il à Béthanie, et que s’y passe-t-il?
▪ Qu’est-ce qui permet à Marthe de croire en la résurrection?
▪ À quel point la mort de Lazare attriste-t-elle Jésus?
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Lazare est ressuscitéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 91
Lazare est ressuscité
JÉSUS arrive maintenant, avec tous ceux qui l’accompagnent, au tombeau commémoratif de Lazare. En fait, il s’agit d’une caverne dont l’entrée est fermée par une pierre. “Ôtez la pierre”, dit Jésus.
“Seigneur, il doit sentir maintenant, car cela fait déjà quatre jours”, objecte Marthe, qui ne discerne pas encore les intentions de Jésus.
Mais Jésus lui répond: “Ne t’ai-je pas dit que si tu croyais, tu verrais la gloire de Dieu?”
On ôte donc la pierre. Puis Jésus lève les yeux et fait cette prière: “Père, je te rends grâce de ce que tu m’as entendu. Je savais, il est vrai, que tu m’entends toujours; mais c’est à cause de la foule qui se tient là, tout autour, que j’ai parlé, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé.” Jésus prie publiquement pour que les gens sachent que c’est grâce à la puissance reçue de Dieu qu’il va accomplir ce qui va suivre. Alors il crie d’une voix forte: “Lazare, viens dehors!”
Sur ce, Lazare sort du tombeau. Ses mains et ses pieds sont encore liés de bandelettes, et son visage est recouvert d’un linge. “Déliez-le et laissez-le aller”, dit Jésus.
Devant ce miracle, nombre d’entre les Juifs venus réconforter Marie et Marthe ont foi en Jésus. D’autres, en revanche, s’en vont raconter aux Pharisiens ce qui s’est produit. Ces derniers et les prêtres en chef réunissent immédiatement le Sanhédrin, la Cour suprême juive.
Le Sanhédrin comprend Caïphe, le grand prêtre en fonction, ainsi que des Pharisiens et des Sadducéens, des prêtres en chef et d’anciens grands prêtres. Ceux-là se lamentent en ces termes: “Que devons-nous faire, car cet homme opère beaucoup de signes? Si nous le laissons continuer ainsi, ils auront tous foi en lui, et les Romains viendront enlever et notre lieu et notre nation.”
Quoique reconnaissant que Jésus “opère beaucoup de signes”, ces chefs religieux ne se soucient que de leur position et de leur autorité. Le retour de Lazare à la vie porte un coup particulièrement sévère aux Sadducéens, puisqu’ils ne croient pas à la résurrection.
Caïphe, qui est peut-être Sadducéen, prend maintenant la parole: “Vous n’y connaissez rien, et vous ne réfléchissez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne soit pas détruite tout entière.”
C’est Dieu qui a poussé Caïphe à prononcer ces paroles. En effet, Jean écrira plus tard: “Or [Caïphe] ne dit pas cela de son propre chef.” Ce que Caïphe voulait dire, en fait, c’était qu’il faudrait tuer Jésus pour l’empêcher de saper davantage l’autorité et l’influence que leur conférait leur position. Toutefois, comme le dit Jean, ‘Caïphe prophétisa que Jésus était destiné à mourir pour la nation, et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu qui sont dispersés’. Effectivement, le dessein de Dieu est que son Fils meure en rançon pour tous.
Caïphe réussit maintenant à convaincre le Sanhédrin de conspirer la mort de Jésus. Mais, peut-être informé de leur projet par Nicodème, un membre du Sanhédrin qui se montre bienveillant envers lui, Jésus quitte les lieux. Jean 11:38-54.
▪ Pourquoi Jésus prie-t-il publiquement avant de ressusciter Lazare?
▪ Que font les témoins de cette résurrection?
▪ Qu’est-ce qui révèle la méchanceté des membres du Sanhédrin?
▪ Quelles sont les intentions de Caïphe, et qu’est-ce que Dieu lui fait prophétiser?
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Dernier voyage de Jésus à Jérusalem et guérison de dix lépreuxLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 92
Dernier voyage de Jésus à Jérusalem et guérison de dix lépreux
JÉSUS déjoue le complot du Sanhédrin contre sa vie: il quitte Jérusalem et se rend plus au nord-est, à Éphraïm, qui n’est peut-être qu’à environ 25 kilomètres. Il y demeure avec ses disciples, loin de ses ennemis.
Toutefois, la Pâque de l’an 33 approche, et Jésus ne tarde pas à repartir. Il passe par la Samarie et monte jusqu’en Galilée. C’est la dernière fois qu’il se rendra dans cette région avant sa mort. En Galilée, Jésus et ses disciples se joignent probablement à d’autres personnes qui vont à Jérusalem pour y célébrer la Pâque. Ils empruntent la route qui traverse la Pérée, région située à l’est du Jourdain.
Au début du voyage, comme Jésus entre dans un village de Samarie ou de Galilée, dix hommes atteints de lèpre viennent à sa rencontre. Cette terrible maladie ronge progressivement différentes parties du corps — les doigts, les orteils, les oreilles, le nez et les lèvres. Afin d’éviter la contagion, la Loi de Dieu déclare à propos du lépreux: “Il devra se couvrir la moustache et crier: ‘Impur, impur!’ Durant tous les jours que la plaie sera en lui, il sera impur. (...) Il devra demeurer isolé.”
Les dix hommes observent les restrictions de la Loi concernant les lépreux en restant à une bonne distance de Jésus. Cependant, ils lui crient: “Jésus, Instructeur, aie pitié de nous!”
Les voyant de loin, Jésus leur ordonne: “Allez vous montrer aux prêtres.” Il leur dit cela parce que la Loi de Dieu autorise les prêtres à déclarer purs les lépreux guéris, leur accordant ainsi le droit de vivre de nouveau avec les bien portants.
Les dix lépreux ont confiance dans les pouvoirs miraculeux de Jésus. Bien qu’ils n’aient pas encore été guéris, ils partent donc en toute hâte voir les prêtres. En chemin, leur foi en Jésus est récompensée: ils commencent à voir et à ressentir les effets de leur rétablissement!
Neuf des lépreux purifiés continuent leur chemin, mais le dixième, un Samaritain, revient sur ses pas à la recherche de Jésus. Qu’est-ce qui le pousse à agir de la sorte? Une profonde reconnaissance pour ce qui vient de lui arriver. Il loue Dieu à haute voix et, lorsqu’il trouve Jésus, il tombe à ses pieds pour le remercier.
En réponse, Jésus déclare: “Est-ce que les dix n’ont pas été purifiés? Et les neuf autres, où sont-ils? Ne s’est-il trouvé personne d’autre que cet homme d’une autre nation pour revenir rendre gloire à Dieu?”
Puis il dit au Samaritain: “Lève-toi et va; ta foi t’a rétabli.”
En lisant le récit de la guérison des dix lépreux opérée par Jésus, nous devrions prendre à cœur la leçon qui se dégage de sa question: “Et les neuf autres, où sont-ils?” L’ingratitude dont les neuf hommes ont fait preuve constitue un grave manquement. À l’exemple du Samaritain, nous montrerons-nous reconnaissants pour les choses que nous recevons de Dieu, au nombre desquelles la promesse sûre de la vie éternelle dans un monde nouveau et juste? Jean 11:54, 55; Luc 17:11-19; Lévitique 13:16, 17, 45, 46; Révélation 21:3, 4.
▪ Comment Jésus déjoue-t-il le complot contre sa vie?
▪ Où Jésus passe-t-il ensuite, et quelle est sa destination?
▪ Pourquoi les lépreux se tiennent-ils à distance, et pourquoi Jésus leur dit-il d’aller se montrer aux prêtres?
▪ Quelle leçon tirons-nous de ce récit?
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Quand le Fils de l’homme sera révéléLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 93
Quand le Fils de l’homme sera révélé
JÉSUS est encore dans le nord du pays (soit en Samarie, soit en Galilée) quand des Pharisiens le questionnent sur la venue du Royaume. Ils croient qu’il arrivera en grande pompe; mais Jésus dit: “Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à s’imposer à l’observation; et on ne dira pas non plus: ‘Voyez ici!’, ou: ‘Là!’ Car voici que le royaume de Dieu est au milieu de vous.”
L’expression de Jésus, “au milieu de vous”, a été parfois traduite par “au-dedans de vous”. De là, certains en ont déduit que selon Jésus le Royaume de Dieu siège dans le cœur des serviteurs de Dieu. Pourtant, à l’évidence, le Royaume de Dieu n’est pas dans le cœur des Pharisiens incrédules à qui Jésus s’adresse. Il est par contre au milieu d’eux en ce sens que le personnage désigné pour être Roi du Royaume de Dieu, à savoir Jésus Christ, est justement parmi eux.
C’est probablement une fois les Pharisiens partis que Jésus poursuit avec ses disciples la conversation sur la venue du Royaume. Pensant particulièrement à sa présence à venir, dans la puissance du Royaume, il donne cet avertissement: “On vous dira: ‘Voyez là!’, ou: ‘Voyez ici!’ Ne sortez pas et ne courez pas après [ces faux Messies]. Car, comme l’éclair, en jaillissant, brille depuis telle région de dessous le ciel jusqu’à telle autre région de dessous le ciel, ainsi sera le Fils de l’homme.” Jésus indique par ces mots que, de même que l’éclair se voit sur une vaste étendue, de même les preuves de sa présence dans la puissance du Royaume pourront être vues clairement par tous ceux qui souhaiteront les observer.
Ensuite, Jésus établit une comparaison avec des événements passés pour montrer comment les humains se comporteront pendant sa présence à venir. Il explique: “D’autre part, comme il advint aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il encore aux jours du Fils de l’homme (...). Pareillement, comme il advint aux jours de Lot: ils mangeaient, ils buvaient, ils achetaient, ils vendaient, ils plantaient, ils bâtissaient; mais le jour où Lot sortit de Sodome, il tomba du ciel une pluie de feu et de soufre, qui les détruisit tous. De même en sera-t-il le jour où le Fils de l’homme doit être révélé.”
Jésus ne veut pas dire que les contemporains de Noé et ceux de Lot ont été détruits pour la simple raison qu’ils avaient des occupations normales comme manger, boire, acheter, vendre, planter et construire. Même Noé et Lot, ainsi que leurs familles, faisaient ces choses. La différence, c’est que les autres s’adonnaient à ces activités quotidiennes sans prêter aucune attention à la volonté de Dieu, et c’est pour cette raison-là qu’ils furent détruits. C’est pour la même raison que des gens seront détruits quand Christ sera révélé pendant la grande tribulation qui s’abattra sur le système de choses actuel.
Insistant sur l’importance d’agir rapidement à l’apparition des preuves de sa présence dans la puissance du Royaume, Jésus ajoute: “En ce jour-là, que celui qui est sur le toit en terrasse et qui a ses biens mobiliers dans la maison ne descende pas pour les prendre et, pareillement, que celui qui est aux champs ne revienne pas vers les choses qui sont derrière. Souvenez-vous de la femme de Lot.”
Quand les preuves de la présence de Christ apparaîtront, il ne faudra pas, par attachement à ses biens matériels, se retenir d’agir promptement. Alors qu’elle quittait Sodome, la femme de Lot a vraisemblablement jeté un regard plein de regret sur les choses qu’elle laissait derrière elle, et elle est devenue une colonne de sel.
Continuant à décrire ce que sera la situation pendant sa présence, Jésus dit à ses disciples: “En cette nuit-là, deux hommes seront sur un même lit; l’un sera pris, mais l’autre sera abandonné. Il y aura deux femmes en train de broyer au même moulin; l’une sera prise, mais l’autre sera abandonnée.”
Être pris, c’est ce qui correspond à l’entrée de Noé et des siens dans l’arche, ou à la sortie de Sodome pour Lot et sa famille conduits par un ange. Autrement dit, c’est le salut. Par contre, être abandonné, c’est subir la destruction.
À ce moment, les disciples interrompent Jésus: “Où, Seigneur?”
Et Jésus répond: “Où est le corps, là aussi seront rassemblés les aigles.” Ceux qui sont “pris” pour le salut sont comme les aigles à la vue perçante, parce qu’ils se rassemblent là où se trouve “le corps”. Le corps se rapporte au vrai Christ lors de sa présence invisible dans la puissance du Royaume et au festin spirituel offert par Jéhovah. Luc 17:20-37; Genèse 19:26.
▪ En quel sens le Royaume est-il au milieu des Pharisiens?
▪ En quoi la présence du Christ est-elle comme l’éclair?
▪ Pourquoi des gens seront-ils détruits à cause de leurs actions pendant la présence de Christ?
▪ Que signifie être pris, et être abandonné?
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La nécessité de prier et d’être humbleLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 94
La nécessité de prier et d’être humble
PRÉCÉDEMMENT, alors qu’il était en Judée, Jésus a donné une illustration sur l’importance de persévérer dans la prière. Tandis qu’il se rend maintenant à Jérusalem pour la dernière fois, il souligne de nouveau la nécessité de prier sans renoncer. Vraisemblablement, il est toujours en Samarie ou en Galilée quand il propose à ses disciples cette autre illustration:
“Dans une certaine ville il y avait un certain juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas l’homme. Or, il y avait dans cette ville une veuve qui allait sans cesse vers lui, disant: ‘Fais en sorte que j’obtienne justice auprès de mon adversaire.’ Eh bien, pendant un temps il ne le voulut pas; mais après, il se dit: ‘Bien que je ne craigne pas Dieu et ne respecte pas l’homme, toutefois, parce que cette veuve m’ennuie sans arrêt, je vais faire qu’elle obtienne justice, pour qu’elle ne vienne pas sans cesse me bourrer de coups, jusqu’à ce qu’elle m’ait forcé la main.’”
Jésus dégage maintenant la leçon de son histoire: “Écoutez ce qu’a dit ce juge, — et pourtant il était injuste! Est-ce que Dieu donc ne fera pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, même s’il use de longanimité à leur égard?”
Par ces paroles, Jésus ne laisse pas entendre que Jéhovah Dieu ressemble tant soit peu à ce juge injuste. Il veut plutôt dire que si même un juge injuste accède à des requêtes persistantes, sans nul doute Dieu, qui est tout à la fois juste et bon, exaucera ses serviteurs s’ils prient sans renoncer. Aussi ajoute-t-il: “Je vous le dis: [Dieu] leur fera justice promptement.”
Alors que les pauvres et les petites gens sont souvent frustrés de la justice, il y a fréquemment du favoritisme envers les personnes riches et influentes. Quant à Dieu, non seulement il veillera à ce que les méchants reçoivent un juste châtiment, mais il prendra également soin d’agir avec justice envers ses serviteurs, en leur donnant la vie éternelle. Mais combien sont tout à fait convaincus que Dieu leur fera justice promptement?
Parlant particulièrement de la foi dans le pouvoir de la prière, Jésus soulève cette question: “Quand le Fils de l’homme arrivera, trouvera-t-il réellement la foi sur la terre?” Bien que la question soit laissée en suspens, elle laisse à penser que peu d’humains auront une telle foi lorsque Jésus arrivera dans la puissance du Royaume.
Au nombre des auditeurs de Jésus, il y a des personnes qui sont très fières de leur foi. Elles ont la conviction d’être justes et méprisent les autres. Peut-être même y a-t-il parmi elles certains des disciples de Jésus. C’est donc à toutes ces personnes que Jésus adresse cette illustration:
“Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était Pharisien, l’autre collecteur d’impôts. Le Pharisien se tint debout et se mit à prier ainsi en lui-même: ‘Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont extorqueurs, injustes, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts. Je jeûne deux fois la semaine, je donne le dixième de tout ce que j’acquiers.’”
Les Pharisiens sont connus pour leurs manifestations ostentatoires de justice destinées à faire impression. Ils ont coutume, le lundi et le jeudi, d’observer des jeûnes qu’ils s’imposent eux-mêmes. En outre, ils paient scrupuleusement le dixième des moindres herbes des champs. Quelques mois plus tôt, lors de la fête des Tabernacles, ils ont bien montré leur mépris pour les gens ordinaires, en disant: “Cette foule qui ne connaît pas la Loi [c’est-à-dire l’interprétation que les Pharisiens en donnent], ce sont des maudits.”
Poursuivant son illustration, Jésus parle d’un de ces “maudits”: “Le collecteur d’impôts, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant: ‘Ô Dieu, sois miséricordieux pour moi, un pécheur!’” Ainsi, ce collecteur d’impôts reconnaissait humblement ses manquements. C’est pour cela que Jésus déclare: “Je vous le dis: Celui-ci redescendit chez lui étant apparu plus juste que celui-là; car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.”
Ainsi, Jésus souligne de nouveau la nécessité d’être humble. On n’est pas surpris que les disciples de Jésus eux-mêmes soient concernés par ces propos quand on connaît le contexte dans lequel ils ont grandi: les Pharisiens, justes à leurs propres yeux, sont très influents; quant à la société de l’époque, elle met sans cesse l’accent sur la position et le rang. Mais quelles belles leçons d’humilité Jésus donne ici! Luc 18:1-14; Jean 7:49.
▪ Pourquoi le juge injuste accède-t-il à la requête de la veuve, et quelle leçon se dégage de l’illustration de Jésus?
▪ Quand il arrivera, quelle sorte de foi Jésus cherchera-t-il?
▪ À l’adresse de qui Jésus énonce-t-il l’illustration du Pharisien et du collecteur d’impôts?
▪ Quel état d’esprit des Pharisiens ne faut-il pas avoir?
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Leçons sur le divorce et sur l’amour des enfantsLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 95
Leçons sur le divorce et sur l’amour des enfants
JÉSUS et ses disciples se rendent à Jérusalem pour assister à la Pâque de l’an 33. Ils franchissent le Jourdain et suivent la route qui traverse le district de Pérée. Jésus était dans cette région quelques semaines plus tôt, jusqu’à ce qu’on le prie de venir en Judée parce que son ami Lazare était malade. Or, à ce moment-là, il s’est entretenu avec les Pharisiens de Pérée à propos du divorce, et maintenant voilà qu’ils reviennent sur le sujet.
Parmi les Pharisiens, il y a différentes écoles de pensée concernant le divorce. Moïse ayant déclaré qu’un homme pouvait divorcer avec sa femme s’il trouvait “chez elle quelque chose de choquant”, certains pensent qu’il s’agit seulement du cas où elle n’est pas chaste. D’autres, par contre, estiment que ce “quelque chose de choquant” comprend des fautes très bénignes. C’est pourquoi, pour mettre Jésus à l’épreuve, les Pharisiens lui demandent: “Est-il permis à un homme de divorcer avec sa femme pour n’importe quel motif?” Ils sont persuadés que, quoi que réponde Jésus, il aura bien des difficultés avec ceux d’entre eux qui ont un avis différent.
Jésus répond à la question, de façon magistrale, non pas en ayant recours à une quelconque opinion humaine, mais en se référant au but originel du mariage. “N’avez-vous pas lu, demande-t-il, que celui qui les créa, dès le commencement les fit mâle et femelle, et qu’il a dit: ‘C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair’? Si bien qu’ils ne sont plus deux, mais une seule chair. En conséquence, ce que Dieu a mis sous le même joug, que l’homme ne le sépare pas!”
Le dessein originel de Dieu, explique Jésus, est que les deux conjoints s’attachent l’un à l’autre, non pas qu’ils divorcent. S’il en est ainsi, rétorquent les Pharisiens, “pourquoi donc Moïse prescrivit-il de donner un acte de renvoi, et de divorcer avec elle”?
Jésus répond: “Moïse, en raison de votre dureté de cœur, vous a fait une concession en vous permettant de divorcer avec vos femmes, mais dès le commencement il n’en était pas ainsi.” Effectivement, lorsque Dieu a fixé le modèle du mariage dans le jardin d’Éden, il n’a pas prévu le divorce.
S’adressant toujours aux Pharisiens, Jésus poursuit: “Je vous dis que quiconque divorce avec sa femme, sauf pour motif de fornication [grec: pornéïa], et se marie avec une autre, commet un adultère.” Il montre de cette façon que la pornéïa, terme qui désigne une conduite sexuelle honteuse, est le seul motif de divorce que Dieu accepte.
Comprenant que le mariage doit être une union durable avec uniquement ce motif de divorce, les disciples sont poussés à dire: “Si telle est la condition de l’homme avec sa femme, il n’est pas expédient de se marier.” Incontestablement, toute personne qui envisage de se marier doit bien réfléchir au fait que les liens conjugaux sont permanents.
Jésus parle ensuite du célibat. Il explique que certains garçons naissent eunuques: ils ne peuvent pas se marier parce que leurs organes sexuels ne se sont pas développés. D’autres ont été faits eunuques par les hommes, qui les ont cruellement mutilés. Enfin, certains maîtrisent leur désir de se marier et d’avoir des relations sexuelles pour se consacrer plus pleinement aux activités relatives au Royaume des cieux. “Que celui qui peut faire place à cela [le célibat], fasse place à cela!” conclut Jésus.
On commence maintenant à lui amener des petits enfants. Les disciples, cependant, les réprimandent et cherchent à les renvoyer, désirant sans doute épargner à Jésus une fatigue inutile. Mais Jésus dit: “Laissez venir à moi les petits enfants; n’essayez pas de les en empêcher, car c’est à leurs pareils qu’appartient le royaume de Dieu. En vérité je vous le dis: Quiconque ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera absolument pas.”
Quelles belles leçons Jésus donne ici! Pour recevoir le Royaume de Dieu, il nous faut, à l’instar des petits enfants, faire preuve d’humilité et être disposés à nous laisser enseigner. Mais l’exemple de Jésus montre également combien il est important, particulièrement pour les parents, de passer du temps avec leurs enfants. Puis Jésus manifeste son amour pour les tout-petits en les prenant dans ses bras et en les bénissant. Matthieu 19:1-15; Deutéronome 24:1; Luc 16:18; Marc 10:1-16; Luc 18:15-17.
▪ Quels points de vue différents les Pharisiens ont-ils sur le divorce, et, par conséquent, comment mettent-ils Jésus à l’épreuve?
▪ Comment Jésus répond-il aux Pharisiens qui cherchent à le mettre à l’épreuve, et quel est l’unique motif de divorce qu’il donne?
▪ Pourquoi les disciples de Jésus disent-ils qu’il n’est pas expédient de se marier, et quelle recommandation Jésus fait-il?
▪ Par sa façon d’agir avec les petits enfants, quelles leçons Jésus nous donne-t-il?
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Jésus et un jeune chef richeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 96
Jésus et un jeune chef riche
ALORS que Jésus poursuit sa route dans le district de Pérée en direction de Jérusalem, un jeune homme accourt et tombe à genoux devant lui. Cet homme est appelé chef, ce qui signifie probablement qu’il occupe une position en vue dans une synagogue locale ou même qu’il est membre du Sanhédrin. Il est également très riche. “Bon Enseignant, demande-t-il, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?”
“Pourquoi m’appelles-tu bon? lui répond Jésus. Nul n’est bon, sauf un seul, Dieu.” Le jeune homme emploie vraisemblablement le terme “bon” comme un titre, et c’est pourquoi Jésus lui fait remarquer qu’un tel titre ne revient qu’à Dieu.
“Mais si tu veux entrer dans la vie, poursuit Jésus, observe les commandements, continuellement.”
“Lesquels?” demande l’homme.
Citant cinq des Dix Commandements, Jésus répond: “Eh bien: Tu ne dois pas assassiner, tu ne dois pas commettre d’adultère, tu ne dois pas voler, tu ne dois pas porter de faux témoignage; honore ton père et ta mère.” Et, ajoutant un commandement plus important encore, il dit: “Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.”
“Tout cela, je l’ai gardé depuis ma jeunesse, répond l’homme en toute sincérité. Que me manque-t-il encore?”
En entendant cette question vibrante et pressante, Jésus ressent de l’amour pour le jeune homme. Mais, discernant qu’il est attaché aux biens matériels, il lui signale ce dont il a besoin: “Une chose te fait défaut: Va, vends tout ce que tu as, et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; puis, viens et suis-moi.”
Alors l’homme se relève et s’en va, tout peiné, tandis que Jésus le regarde partir, sans doute avec pitié. La richesse de cet homme l’empêche de reconnaître la valeur du véritable trésor. “Comme il sera difficile à ceux qui ont de l’argent d’entrer dans le royaume de Dieu!” soupire Jésus.
Les disciples de Jésus sont surpris par ces paroles. Mais ils le sont encore plus quand il énonce ensuite ce principe général: “Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.”
“Qui peut donc être sauvé?” demandent ses disciples.
Les regardant bien en face, Jésus répond: “Pour les hommes, c’est impossible, mais non pour Dieu, car tout est possible pour Dieu.”
Pierre, faisant remarquer que lui et les autres disciples ont fait un choix très différent de celui du jeune chef riche, dit à Jésus: “Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi.” Et il demande: “Qu’y aura-t-il réellement pour nous?”
“Lors de la recréation, promet Jésus, quand le Fils de l’homme s’assoira sur son trône glorieux, vous qui m’avez suivi, vous serez, vous aussi, assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël.” En effet, Jésus montre qu’il y aura une recréation des conditions terrestres, si bien qu’elles redeviendront semblables à ce qu’elles étaient dans le jardin d’Éden. En outre, Pierre et les autres disciples recevront leur récompense: ils régneront avec le Christ sur ce Paradis qui couvrira toute la terre. Une si belle récompense vaut sans conteste n’importe quel sacrifice.
Toutefois, dès maintenant les disciples reçoivent des récompenses, ce que Jésus affirme en ces termes: “Nul n’a quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, qui ne reçoive au centuple, maintenant, dans la présente période de temps, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le système de choses à venir, la vie éternelle.”
Comme Jésus le promet, où que ses disciples aillent dans le monde, ils ont avec leurs compagnons chrétiens des relations plus étroites et plus précieuses que celles que l’on peut avoir avec sa propre famille. Le jeune chef juif, semble-t-il, passe à côté et de cette récompense et de la vie éternelle dans le Royaume céleste de Dieu.
Après cela, Jésus ajoute: “Mais beaucoup qui sont les premiers seront derniers, et les derniers, premiers.” Qu’entend-il par là?
Il veut dire que beaucoup de ceux qui sont les “premiers” à jouir de privilèges religieux, comme le jeune chef riche, n’entreront pas dans le Royaume. Ils seront “derniers”. Par contre, deviendront “premiers” beaucoup de ceux qu’avec mépris les Pharisiens imbus de leur propre justice considèrent comme les “derniers” — comme des gens de la terre, ou ʽam haʼarèts —, et dont font partie les humbles disciples de Jésus. Devenir “premiers” signifie qu’ils auront le privilège de régner avec le Christ dans le Royaume. Marc 10:17-31; Matthieu 19:16-30; Luc 18:18-30.
▪ À ce qu’il semble, quel genre de chef le jeune homme riche est-il?
▪ Pourquoi Jésus refuse-t-il d’être appelé bon?
▪ En quoi le cas du jeune chef illustre-t-il le danger d’être riche?
▪ Quelles récompenses Jésus promet-il à ses disciples?
▪ Comment les premiers deviennent-ils derniers, et les derniers, premiers?
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Les ouvriers dans la vigneLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 97
Les ouvriers dans la vigne
“BEAUCOUP qui sont les premiers seront derniers, et les derniers, premiers.” Sur ces mots, Jésus raconte une histoire pour illustrer ses propos. “Le royaume des cieux est semblable à un homme, un maître de maison, qui sortit de grand matin afin de louer des ouvriers pour sa vigne.”
Il poursuit: “Quand [le maître de maison] se fut entendu avec les ouvriers sur un denier la journée, il les envoya à sa vigne. En sortant également vers la troisième heure, il en vit d’autres qui se tenaient, désœuvrés, sur la place du marché; et il dit à ceux-là: ‘Allez, vous aussi, à la vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.’ Et ils y allèrent. Il sortit encore vers la sixième heure et la neuvième, et il fit de même. Enfin, vers la onzième heure, il sortit et en trouva d’autres qui se tenaient là, et il leur dit: ‘Pourquoi vous tenez-vous ici désœuvrés toute la journée?’ Ils lui dirent: ‘Parce que personne ne nous a loués.’ Il leur dit: ‘Allez, vous aussi, à la vigne.’”
Le maître de maison, c’est-à-dire le propriétaire de la vigne, est Jéhovah Dieu, et la vigne, la nation d’Israël. Les ouvriers envoyés dans la vigne sont des gens introduits dans l’alliance de la Loi; ce sont particulièrement les Juifs contemporains des apôtres. C’est seulement avec les ouvriers engagés pour la journée qu’un accord de salaire est conclu, salaire d’un denier la journée. Puisque “la troisième heure” correspond à 9 heures du matin, ceux qui sont appelés à la troisième, à la sixième, à la neuvième et à la onzième heure ne travaillent respectivement que 9 heures, 6 heures, 3 heures et 1 heure.
Les ouvriers qui ont travaillé 12 heures, soit une journée complète, représentent les chefs juifs qui ont toujours été occupés au service religieux, à la différence des disciples de Jésus qui, eux, durant la plus grande partie de leur vie, ont été employés à la pêche ou à d’autres activités profanes. Ce n’est pas avant l’automne de l’an 29 de notre ère que le “maître de maison” envoya Jésus Christ les rassembler pour faire d’eux ses disciples. C’est ainsi qu’ils devinrent “les derniers”, les ouvriers de la onzième heure.
Finalement, le jour de travail symbolique s’achève avec la mort de Jésus, et vient le temps de payer les ouvriers. Contrairement à la règle habituelle, on paie d’abord les derniers. Voici comment: “Quand le soir commença à venir, le maître de la vigne dit à son régisseur: ‘Appelle les ouvriers et paie leur salaire, en remontant des derniers aux premiers.’ Quand ceux de la onzième heure vinrent, ils reçurent chacun un denier. Aussi, quand vinrent les premiers, ils pensèrent qu’ils recevraient davantage; mais ils reçurent, eux aussi, chacun le denier. En le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison et disaient: ‘Ceux-ci, les derniers, n’ont fait qu’une heure de travail, et pourtant tu les as faits nos égaux, à nous qui avons porté le fardeau de la journée et la chaleur brûlante!’ Mais lui, répliquant à l’un d’eux, dit: ‘Compagnon, je ne te fais aucun tort. Est-ce que tu ne t’es pas entendu avec moi sur un denier? Prends ce qui est à toi et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien? Ou bien as-tu l’œil méchant parce que je suis bon?’” Et en conclusion Jésus insiste sur ce qu’il a dit plus tôt: “C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers, derniers.”
Quant au denier, il sera reçu, non à la mort de Jésus, mais à la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, lorsque le Christ, le “régisseur”, répandra de l’esprit saint sur ses disciples. Ces disciples de Jésus seront comme “les derniers”, les ouvriers de la onzième heure. Le denier ne représente pas le don de l’esprit saint lui-même, mais quelque chose que les disciples utiliseront sur la terre, quelque chose qui leur permettra de gagner leur vie, leur vie éternelle. Ce sera le privilège de devenir Israélites spirituels, oints pour prêcher le Royaume de Dieu.
Ceux qui ont été engagés les premiers ne tarderont pas à remarquer que les disciples de Jésus ont été payés, et ils les verront utiliser le denier symbolique. Mais ils voudront plus que l’esprit saint et les privilèges qui en découlent, privilèges liés au Royaume. Leurs murmures et leurs objections prendront la forme de persécutions contre les disciples de Christ, “les derniers” ouvriers envoyés dans la vigne.
L’illustration de Jésus n’a-t-elle connu que cet accomplissement au Ier siècle? Non, au XXe siècle le clergé de la chrétienté a été, de par sa position et ses responsabilités, le “premier” à être engagé pour travailler dans la vigne symbolique de Dieu. Il a considéré les prédicateurs dévoués qui collaboraient avec la Société Watch Tower comme “les derniers” à avoir quelque mission valable au service de Dieu. Mais, en fait, ce sont ceux-là mêmes que le clergé méprisait qui ont reçu le denier: l’honneur d’exercer la fonction d’ambassadeurs oints du Royaume céleste de Dieu. Matthieu 19:30 à 20:16.
▪ Qu’est-ce qui est figuré par la vigne? Que représentent le propriétaire de la vigne, les ouvriers qui ont travaillé 12 heures et ceux qui ont travaillé 1 heure?
▪ Quand le jour symbolique a-t-il pris fin, et quand le salaire a-t-il été versé?
▪ Qu’est-ce qui est figuré par le paiement du denier?
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Jésus va bientôt mourir et les disciples se disputentLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 98
Jésus va bientôt mourir et les disciples se disputent
JÉSUS et ses disciples sont près du Jourdain, qu’ils traversent pour passer du district de Pérée en Judée. Avec eux, beaucoup d’autres voyageurs s’en vont célébrer la Pâque de l’an 33, qui n’est plus que dans une semaine environ.
Jésus marche en avant des disciples, et ils sont stupéfaits de sa ferme détermination. On se rappelle que, quelques semaines auparavant, quand Lazare est mort et que Jésus s’apprêtait à quitter la Pérée pour la Judée, Thomas a encouragé les autres disciples en disant: “Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui.” On se rappelle aussi que le Sanhédrin a projeté de faire tuer Jésus après que celui-ci a ressuscité Lazare. Il n’est donc pas étonnant que la peur étreigne les disciples alors qu’ils pénètrent de nouveau en Judée.
Pour les préparer à ce qui va suivre, Jésus prend les douze à l’écart et leur dit: “Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux prêtres en chef et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux hommes des nations pour être bafoué, et fouetté, et attaché sur un poteau, et le troisième jour il sera relevé.”
C’est la troisième fois en quelques mois que Jésus parle de sa mort et de sa résurrection à ses disciples. Et eux, bien qu’ils l’écoutent, ne comprennent pas. Peut-être est-ce parce qu’ils croient que le royaume d’Israël va être rétabli sur terre, et qu’ils espèrent vivement recevoir gloire et honneur dans un royaume terrestre avec Christ.
Parmi les voyageurs qui vont célébrer la Pâque, il y a Salomé, la mère des apôtres Jacques et Jean. Ces hommes, Jésus les a surnommés “Fils du Tonnerre”, sans doute à cause de leur tempérament fougueux. Or, depuis quelque temps, tous les deux caressent l’espoir d’avoir une place importante dans le Royaume de Christ, et ils ont fait connaître leur désir à leur mère. La voici à présent qui s’avance vers Jésus pour plaider leur cause; elle s’incline devant lui et lui demande une faveur.
“Que veux-tu?” interroge Jésus.
“Ordonne, répond-elle, que mes deux fils que voici s’assoient, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton royaume.”
Comprenant de qui émane ce souhait, Jésus dit à Jacques et à Jean: “Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je suis sur le point de boire?”
“Nous le pouvons”, répondent-ils. Bien que Jésus vienne juste de leur dire qu’il va au-devant d’une terrible persécution qui finira par son exécution, apparemment ils ne saisissent pas que c’est cela qu’il entend par “la coupe” qu’il est sur le point de boire.
Néanmoins, Jésus leur dit: “Oui, vous boirez ma coupe, mais de s’asseoir à ma droite et à ma gauche, cela n’est pas à moi pour le donner, mais cela appartient à ceux pour qui cela a été préparé par mon Père.”
Par la suite, les dix autres apôtres apprennent ce que Jacques et Jean ont demandé, et ils s’en irritent. Peut-être Jacques et Jean se sont-ils fait beaucoup entendre dans la discussion que les disciples ont eue, un peu plus tôt, pour savoir qui d’entre eux était le plus grand. Leur dernière requête révèle qu’ils n’ont pas appliqué le conseil que Jésus a donné à ce sujet. Hélas! leur désir d’être en vue est encore tenace.
Pour régler cette toute dernière controverse et apaiser la rancune qu’elle a fait naître, Jésus rassemble donc les douze. Avec amour, il leur donne ce conseil: “Vous savez que les chefs des nations leur commandent en maîtres et que les grands exercent sur elles le pouvoir. Il n’en est pas ainsi parmi vous; mais quiconque veut devenir grand parmi vous devra être votre ministre, et quiconque veut être premier parmi vous devra être votre esclave.”
Jésus a donné l’exemple qu’ils doivent imiter; c’est ce qu’il dit: “De même que le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” Non seulement Jésus a servi autrui, mais encore il va mourir pour l’humanité! Les disciples ont besoin d’avoir cette même disposition d’esprit: Ils doivent désirer servir plutôt qu’être servis, désirer être inférieurs plutôt qu’avoir une position en vue. Matthieu 20:17-28; Marc 3:17; 9:33-37; 10:32-45; Luc 18:31-34; Jean 11:16.
▪ Pourquoi, maintenant, la peur étreint-elle les disciples?
▪ Comment Jésus prépare-t-il ses disciples à ce qui va suivre?
▪ Quelle requête est faite à Jésus, et quelle est la réaction des autres apôtres?
▪ Comment Jésus règle-t-il la question qui divise ses apôtres?
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Jésus enseigne à JérichoLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 99
Jésus enseigne à Jéricho
JÉSUS et les foules qui voyagent avec lui ont tôt fait d’atteindre Jéricho, située à une journée de marche de Jérusalem. Il semble que Jéricho soit une ville double, la vieille ville juive étant distante d’environ un kilomètre et demi de la ville neuve romaine. La foule qui sort de la vieille ville et s’avance vers la ville neuve émet un brouhaha qui attire l’attention de deux mendiants aveugles. L’un de ces mendiants s’appelle Bartimée.
Apprenant que c’est Jésus qui passe, Bartimée et son compagnon se mettent à crier: “Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David!” D’un ton sévère, la foule leur dit de se taire, mais eux crient de plus belle: “Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David!”
Au bruit des éclats de voix, Jésus s’arrête et demande à ceux qui sont avec lui d’appeler les hommes qui poussent tous ces cris. Ses compagnons se dirigent donc vers les aveugles et disent à l’un d’eux: “Prends courage, lève-toi, il t’appelle.” En proie à une agitation extrême, celui-ci jette son vêtement de dessus, se redresse d’un bond et va vers Jésus.
“Que voulez-vous que je fasse pour vous?” demande Jésus.
“Seigneur, que nos yeux s’ouvrent!” supplient les deux aveugles.
Ému de pitié, Jésus leur touche les yeux et, selon le récit de Marc, dit à l’un d’eux: “Va, ta foi t’a rétabli.” Aussitôt les mendiants aveugles reçoivent la vue; nul doute que tous les deux se mettent à glorifier Dieu. En constatant les faits, le peuple aussi se met à louer Dieu. Sans un instant d’hésitation, Bartimée et son compagnon suivent Jésus.
Pendant qu’il traverse Jéricho, Jésus est entouré d’une foule énorme. Tout le monde veut voir celui qui a guéri les aveugles. Les gens pressent Jésus de toutes parts, au point que certains ne peuvent même pas l’apercevoir. Parmi ceux-là figure Zachée, chef des collecteurs d’impôts de Jéricho et de ses environs. En effet, cet homme est trop petit pour voir ce qui se passe.
Il court donc en avant et monte sur un figuier-mûrier au bord de la route que Jésus emprunte. De là, il est bien placé pour avoir une bonne vue d’ensemble. Alors que les foules approchent, Jésus lève les yeux vers l’arbre et appelle: “Zachée, dépêche-toi de descendre, car aujourd’hui il faut que je demeure dans ta maison.” Tout heureux, Zachée descend et court chez lui préparer le nécessaire pour son invité de marque.
Cependant, ayant vu la scène, tous les gens commencent à maugréer, parce qu’ils jugent malvenu que Jésus soit l’invité d’un homme comme Zachée. Il faut savoir que Zachée s’est enrichi malhonnêtement en extorquant de l’argent grâce à ses activités de collecteur d’impôts.
Beaucoup de gens suivent Jésus et, lorsqu’il entre chez Zachée, ils disent, mécontents: “Il est entré loger chez un homme qui est un pécheur.” Pourtant, Jésus discerne en Zachée de bonnes dispositions pour la repentance. Et il n’est pas déçu, car Zachée se lève et annonce: “Voici, Seigneur, que je donne aux pauvres la moitié de mon avoir et, quoi que ce soit que j’aie extorqué à quelqu’un par une fausse accusation, je le rends au quadruple.”
Zachée prouve que son repentir est sincère en donnant la moitié de son avoir aux pauvres et en remboursant avec le reste les gens qu’il a escroqués. Sans doute peut-il calculer d’après ses registres la somme exacte qu’il leur doit. C’est pourquoi il jure de faire une restitution au quadruple, en accord avec la loi de Dieu qui stipule: ‘Si un homme vole un mouton, il devra compenser par quatre têtes de petit bétail pour le mouton.’
Jésus est très heureux de la façon dont Zachée promet de distribuer son avoir, puisqu’il dit: “En ce jour le salut est venu vers cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.”
Peu de temps auparavant, Jésus a illustré la situation des ‘pécheurs perdus’ par l’histoire du fils prodigue. Ici, nous avons l’exemple vécu d’un homme qui était perdu et qui a été retrouvé. Bien que les chefs religieux avec leurs ouailles murmurent et trouvent à redire à ce que Jésus accorde son attention à des gens comme Zachée, il continue de chercher et de rétablir ces fils perdus d’Abraham. Matthieu 20:29-34; Marc 10:46-52; Luc 18:35 à 19:10; Exode 22:1.
▪ Où, vraisemblablement, Jésus rencontre-t-il les mendiants aveugles, et que fait-il pour eux?
▪ Qui est Zachée, et pourquoi monte-t-il sur un arbre?
▪ Comment Zachée prouve-t-il son repentir?
▪ Quelle leçon pouvons-nous tirer de la façon dont Jésus traite Zachée?
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L’illustration des minesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 100
L’illustration des mines
PEUT-ÊTRE Jésus est-il encore chez Zachée, où il s’est arrêté au cours de son voyage vers Jérusalem. Ses disciples croient qu’à leur arrivée à Jérusalem il déclarera qu’il est le Messie et établira son Royaume. Pour rectifier cette idée et montrer que le Royaume est encore loin, Jésus donne une illustration.
“Un certain homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir du pouvoir royal et revenir.” L’“homme de haute naissance”, c’est Jésus, et le “pays lointain”, le ciel. À son arrivée au ciel, Jésus recevra de son Père le pouvoir royal.
Avant de partir, toutefois, l’homme de haute naissance appelle dix esclaves et donne à chacun d’eux une mine d’argent, en disant: “Faites des affaires jusqu’à ce que je vienne.” Dans le premier accomplissement, les dix esclaves représentent les premiers disciples de Jésus. Dans une application plus large, ils figurent tous ceux qui ont la perspective d’être héritiers avec lui dans le Royaume céleste.
Les mines d’argent sont des pièces de monnaie de valeur, l’unité équivalant à trois mois de salaire d’un ouvrier agricole. Mais que représentent ces mines? Quel genre d’affaires les esclaves doivent-ils faire avec?
Les mines symbolisent un avoir que les disciples oints de l’esprit peuvent utiliser pour produire davantage d’héritiers du Royaume céleste jusqu’à la venue de Jésus comme Roi dans ce Royaume promis. Après avoir été ressuscité et être apparu à ses disciples, Jésus leur donna ces mines symboliques pour qu’ils fassent davantage de disciples qui s’ajouteraient ainsi à la classe du Royaume céleste.
Jésus poursuit: “Mais ses concitoyens (...) haïssaient [l’homme de haute naissance], et ils envoyèrent derrière lui une ambassade pour dire: ‘Nous ne voulons pas que cet homme devienne roi sur nous.’” Ces concitoyens sont les Israélites, autrement dit les Juifs, à l’exception des disciples de Jésus. Après le départ de Jésus pour le ciel, ces Juifs ont persécuté ses disciples, montrant ainsi qu’ils ne voulaient pas de lui comme roi. C’est en ce sens qu’ils ont agi comme les concitoyens qui ont envoyé l’ambassade.
Que font les dix esclaves de leurs mines? Jésus explique: “Quand, finalement, il revint, après s’être fait investir du pouvoir royal, il ordonna d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l’argent, pour savoir ce qu’ils avaient gagné à faire des affaires. Alors le premier se présenta en disant: ‘Seigneur, ta mine a gagné dix autres mines.’ Et il lui dit: ‘C’est bien, bon esclave! Parce que tu t’es montré fidèle dans une toute petite affaire, reçois autorité sur dix villes.’ Et le second vint en disant: ‘Ta mine, Seigneur, a fait cinq mines.’ À celui-là aussi il dit: ‘Toi aussi, reçois en charge cinq villes.’”
L’esclave aux dix mines représente une classe ou un groupe de disciples, apôtres y compris, qui existe depuis la Pentecôte de l’an 33 de notre ère jusqu’à présent. Celui qui a gagné cinq mines représente aussi un groupe d’humains, sur la même période, qui en fonction de leurs possibilités et de leurs capacités accroissent l’avoir terrestre de leur roi. Les deux groupes prêchent la bonne nouvelle avec zèle et, en conséquence, beaucoup d’humains droits deviennent chrétiens. Neuf des esclaves ont fait de bonnes affaires et ont augmenté l’avoir qui leur avait été confié.
“Mais, continue Jésus, un autre vint en disant: ‘Seigneur, voici ta mine, que je gardais déposée dans un linge. Tu vois, j’avais peur de toi, parce que tu es un homme dur; tu prends ce que tu n’as pas mis en dépôt et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.’ Il lui dit: ‘Je te juge par ta bouche, méchant esclave! Tu savais donc que je suis un homme dur, prenant ce que je n’ai pas mis en dépôt et moissonnant ce que je n’ai pas semé. Alors, pourquoi n’as-tu pas mis mon argent dans une banque? Et moi, à mon arrivée, je l’aurais retiré avec un intérêt.’ Et il dit à ceux qui se tenaient là: ‘Enlevez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines.’”
Pour l’esclave méchant, la perte de la mine symbolique signifie la perte d’une place dans le Royaume céleste. En effet, il perd le privilège de régner, en quelque sorte, sur dix ou cinq villes. Remarquez également que l’esclave n’est pas déclaré méchant pour avoir commis quelque action mauvaise, mais plutôt pour n’avoir pas travaillé à faire augmenter les richesses du royaume de son maître.
Au moment où la mine de l’esclave méchant est remise au premier esclave, une objection est faite: “Seigneur, il a dix mines!” Cependant, Jésus répond: “À tout homme qui a l’on donnera encore; mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je devienne roi sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” Luc 19:11-27; Matthieu 28:19, 20.
▪ Qu’est-ce qui incite Jésus à donner l’illustration des mines?
▪ Qui est l’homme de haute naissance, et quel est le pays où il se rend?
▪ Qui sont les esclaves, et que figurent les mines?
▪ Qui sont les concitoyens, et comment montrent-ils leur haine?
▪ Pourquoi l’un des esclaves est-il déclaré méchant, et que signifie la perte de sa mine?
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À Béthanie, chez SimonLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 101
À Béthanie, chez Simon
QUITTANT Jéricho, Jésus prend la direction de Béthanie. Le voyage dure presque toute la journée, puisqu’il faut gravir une route accidentée sur une vingtaine de kilomètres. En effet, Jéricho se trouve à environ 250 mètres au-dessous du niveau de la mer, et Béthanie à quelque 760 mètres au-dessus. C’est à Béthanie, on s’en souvient, qu’habitent Lazare et ses sœurs. Ce petit village se situe à trois kilomètres de Jérusalem sur le versant est du mont des Oliviers.
Il y a déjà beaucoup de monde à Jérusalem pour la Pâque. Les voyageurs sont arrivés bien en avance afin de se purifier selon les rites. Peut-être ont-ils touché un corps mort ou fait autre chose qui les rend impurs. Ils suivent donc les instructions de purification afin de célébrer la Pâque selon les convenances. Tandis que ces gens arrivés tôt se rassemblent au temple, beaucoup se demandent si Jésus viendra ou non à la Pâque.
Dans Jérusalem, une polémique s’est engagée au sujet de Jésus. Il est de notoriété publique que les chefs religieux veulent s’emparer de lui pour le mettre à mort. Ils ont même donné cet ordre: Que quiconque apprend où Jésus se trouve vienne les en informer. Trois fois ces derniers mois — à la fête des Tabernacles, à la fête de la Dédicace et après la résurrection de Lazare —, ces chefs religieux ont essayé de le tuer. C’est pourquoi les gens se demandent si Jésus va se remontrer en public. “Que vous en semble?” s’interrogent-ils les uns les autres.
Pendant ce temps, six jours avant la Pâque, qui tombe le 14 Nisan selon le calendrier juif, Jésus arrive à Béthanie. Il y entre dans la soirée du vendredi, c’est-à-dire au début du 8 Nisan. Il n’aurait pas pu faire ce trajet le samedi, car la loi juive limite les voyages pendant le sabbat, soit entre le coucher du soleil du vendredi et le coucher du soleil du samedi. Jésus se rend sans doute chez Lazare, comme la dernière fois, pour y passer la nuit du vendredi.
Le samedi soir, un autre habitant de Béthanie invite Jésus et ses compagnons à un repas. Cet homme est Simon, ancien lépreux que Jésus a peut-être guéri quelque temps plus tôt. Marthe, affairée comme toujours, sert les invités. Par contre, Marie, comme à l’habitude, prête attention à Jésus, mais cette fois d’une façon qui soulève la controverse.
Elle ouvre un flacon, un petit récipient d’albâtre, qui contient environ une livre d’huile parfumée, “du nard authentique”. C’est quelque chose de très précieux, puisque sa valeur équivaut à presque un an de salaire! Quand Marie verse l’huile sur la tête et les pieds de Jésus et qu’elle lui essuie les pieds avec ses cheveux, les senteurs aromatiques se répandent dans toute la maison.
Contrariés, les disciples s’insurgent: “Pourquoi ce gaspillage?” Puis Judas Iscariote dit: “Pourquoi cette huile parfumée n’a-t-elle pas été vendue trois cents deniers et donnée aux pauvres?” En réalité, il ne se soucie pas vraiment des pauvres, car depuis quelque temps il vole dans la caisse des disciples.
Jésus prend la défense de Marie. “Laissez-la, ordonne-t-il. Pourquoi cherchez-vous à l’ennuyer? C’est une belle action qu’elle a faite à mon endroit. Les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous, et quand vous voulez, vous pouvez toujours leur faire du bien, mais moi, vous ne m’avez pas toujours. Elle a fait ce qu’elle a pu; d’avance elle a voulu mettre de l’huile parfumée sur mon corps en vue de l’ensevelissement. En vérité je vous le dis: Partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi, en mémoire d’elle, ce que cette femme a fait.”
Il y a maintenant plus de 24 heures que Jésus se trouve à Béthanie, et toute la ville sait qu’il est là. De ce fait, un grand nombre de gens viennent chez Simon pour voir Jésus, mais ils viennent aussi voir Lazare, qui est présent également. Alors les prêtres en chef tiennent conseil pour tuer Jésus et, en plus, Lazare. En effet, beaucoup de gens ont foi en Jésus parce qu’ils voient bien vivant celui qu’il a relevé d’entre les morts. Quelle méchanceté, vraiment, de la part de ces chefs religieux! Jean 11:55 à 12:11; Matthieu 26:6-13; Marc 14:3-9; Actes 1:12.
▪ De quoi parle-t-on au temple de Jérusalem, et pourquoi?
▪ Qu’est-ce qui fait dire que Jésus est arrivé à Béthanie le vendredi plutôt que le samedi?
▪ Arrivé à Béthanie, où probablement Jésus passe-t-il le sabbat?
▪ Quel geste de Marie soulève une controverse, et que dit Jésus pour défendre cette femme?
▪ Qu’est-ce qui montre que les prêtres en chef sont vraiment méchants?
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L’entrée triomphale à JérusalemLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 102
L’entrée triomphale à Jérusalem
LE LENDEMAIN matin, dimanche 9 Nisan, Jésus quitte Béthanie en compagnie de ses disciples; ils se rendent à Jérusalem en passant par le mont des Oliviers. Rapidement, ils arrivent à proximité de Bethphagé, qui se trouve sur cette hauteur. Jésus dit alors à deux de ses disciples:
“Allez au village que vous voyez devant vous, et aussitôt vous trouverez une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les et amenez-les-moi. Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous devrez dire: ‘Le Seigneur en a besoin.’ Et à l’instant il les enverra.”
Au début, les disciples ne saisissent pas que ces instructions ont un rapport avec l’accomplissement d’une prophétie biblique, mais plus tard ils le comprendront. Le prophète Zacharie a en effet annoncé que le Roi promis par Dieu entrerait dans Jérusalem monté sur un âne, oui, “sur un animal fait, le fils d’une ânesse”. C’est également sur un ânon que Salomon est monté lorsqu’il est allé recevoir l’onction.
Les disciples entrent donc dans Bethphagé, prennent l’ânon et sa mère, mais quelques-uns de ceux qui se trouvent là leur disent: “Qu’est-ce que vous faites?” Et, apprenant que les animaux sont destinés au Seigneur, ces hommes laissent les disciples les amener à Jésus. Ensuite les disciples placent leurs vêtements de dessus sur l’ânesse et sur son petit, mais c’est l’ânon que Jésus monte.
À mesure que Jésus s’approche de Jérusalem, la foule grossit. La plupart des gens étendent sur la route leurs vêtements de dessus, tandis que d’autres coupent des branches d’arbres qu’ils étendent également. “Béni est Celui qui vient, le Roi, au nom de Jéhovah! s’exclament-ils. Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts!”
Dans la foule, des Pharisiens s’offusquent de ces acclamations et s’en plaignent à Jésus. “Enseignant, tance tes disciples”, lui disent-ils. Mais Jésus leur répond: “Je vous le dis, si ceux-ci se taisaient, les pierres crieraient.”
Approchant de Jérusalem, Jésus aperçoit la ville et se met à pleurer sur elle, disant: “Si toi, oui toi, tu avais discerné en ce jour les choses qui concernent la paix — mais maintenant, elles ont été cachées à tes yeux.” Comme Jésus l’annonce à présent, Jérusalem doit payer le prix de sa désobéissance volontaire:
“Tes ennemis [les Romains commandés par le général Titus] construiront autour de toi une fortification avec des pieux taillés en pointe, et t’encercleront, et te presseront de toutes parts, et ils te fracasseront sur le sol, toi et tes enfants au-dedans de toi; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre.” La destruction de Jérusalem prophétisée par Jésus surviendra 37 ans plus tard, en l’an 70.
Il y a quelques semaines à peine, beaucoup dans cette foule ont vu Jésus ressusciter Lazare. Maintenant ils n’arrêtent pas d’en parler autour d’eux. C’est pourquoi, lorsque Jésus entre dans Jérusalem, la ville entière est en émoi. “Qui est-ce?” demandent les gens. Et les foules ne cessent de dire: “C’est le prophète Jésus, qui est de Nazareth de Galilée!” Voyant cela, les Pharisiens se lamentent, car ils n’arrivent absolument à rien; comme ils le disent eux-mêmes, “le monde s’en est allé derrière lui”.
Comme à l’accoutumée lorsqu’il se trouve à Jérusalem, Jésus va enseigner au temple. Là, les aveugles et les boiteux viennent à lui, et il les guérit. Les prêtres en chef et les scribes, voyant les choses merveilleuses que Jésus accomplit et entendant les garçons qui crient dans le temple: “Sauve, nous te prions, le Fils de David!” se mettent en colère et s’exclament: “Tu entends ce qu’ils disent?”
“Oui, répond Jésus. N’avez-vous jamais lu ceci: ‘De la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu as fourni la louange’?”
Jésus continue d’enseigner, et il promène son regard sur tout ce qui se trouve dans le temple. Puis, comme il se fait tard, il s’en va, suivi des douze, et refait les trois kilomètres qui le séparent de Béthanie. C’est là qu’il passe la nuit de dimanche, probablement chez son ami Lazare. Matthieu 21:1-11, 14-17; Marc 11:1-11; Luc 19:29-44; Jean 12:12-19; Zacharie 9:9.
▪ Quand et de quelle façon Jésus entre-t-il en Roi à Jérusalem?
▪ Est-il important que les foules louent Jésus?
▪ Que ressent Jésus en apercevant Jérusalem, et quelle prophétie énonce-t-il?
▪ Que se passe-t-il lorsque Jésus se rend au temple?
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Nouvelle visite au templeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 103
Nouvelle visite au temple
JÉSUS et ses disciples viennent de passer leur troisième nuit à Béthanie depuis leur arrivée de Jéricho. À présent, lundi 10 Nisan, les premières lueurs de l’aube les trouvent déjà en route pour Jérusalem. Jésus a faim. Aussi, quand il aperçoit un figuier ayant des feuilles, il va droit vers lui pour voir s’il ne porterait pas quelques figues.
Les feuilles de cet arbre sont précoces, car la saison des figues ne commence pas avant le mois de juin, et nous ne sommes que fin mars. Cependant, Jésus se dit peut-être que, puisque les feuilles sont en avance, les figues pourraient l’être aussi. Mais son attente est déçue: les feuilles ont donné à l’arbre un aspect trompeur. Alors Jésus maudit le figuier: “Que jamais personne ne mange un fruit de toi!” Le lendemain matin nous apprendra les conséquences et la signification de cette malédiction.
Poursuivant leur chemin, Jésus et ses disciples arrivent peu après à Jérusalem, et Jésus se rend au temple, qu’il a inspecté la veille dans l’après-midi. Aujourd’hui, toutefois, il passe à l’action, comme il l’a déjà fait trois ans plus tôt, en l’an 30, lorsqu’il est venu célébrer la Pâque. Il expulse ceux qui achètent et vendent dans le temple et renverse les tables des changeurs ainsi que les bancs des vendeurs de colombes. Il ne permet même pas à qui que ce soit de transporter quelque ustensile à travers le temple.
Blâmant ceux qui changent de l’argent et vendent des animaux dans le temple, il dit: “N’est-il pas écrit: ‘Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations’? Mais vous en avez fait, vous, une caverne de brigands.” Ce sont des brigands parce qu’ils exigent des sommes exorbitantes de ceux qui ne peuvent faire autrement que leur acheter les animaux nécessaires à leurs sacrifices. C’est pourquoi ces transactions commerciales sont une forme d’extorsion ou de vol aux yeux de Jésus.
Quand les prêtres en chef, les scribes et les principaux personnages du peuple ont vent de ce que Jésus a fait, de nouveau ils cherchent un moyen de le faire mourir. Ils prouvent par là qu’ils sont irréformables. Mais ils ne savent pas comment éliminer Jésus, car tout le peuple est pendu à ses lèvres.
En plus des Juifs selon la chair, des Gentils sont venus pour la Pâque. Ce sont des prosélytes, c’est-à-dire qu’ils se sont convertis au judaïsme. Voici maintenant des Grecs, prosélytes semble-t-il, qui s’avancent vers Philippe et demandent à voir Jésus. Philippe va vers André, peut-être pour lui demander si une telle rencontre serait judicieuse. Jésus est probablement encore dans le temple, où les Grecs peuvent le voir.
Jésus sait qu’il n’a plus que quelques jours à vivre; il utilise donc une belle illustration pour décrire sa situation: “L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En toute vérité je vous le dis: si le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste un seul grain; mais s’il meurt, alors il porte beaucoup de fruit.”
Un seul grain de blé a peu de valeur. Pourtant, que devient-il s’il est semé dans le sol et qu’il “meure”, en ce sens qu’il cesse d’être une semence? Il se met à germer et, le moment venu, se transforme en tige qui produit une grande quantité de grains de blé. De façon comparable, Jésus est le seul homme parfait qui existe. Mais, s’il meurt fidèle à Dieu, il devient le moyen de transmettre la vie éternelle aux humains fidèles ayant le même esprit de sacrifice que lui. C’est pour cela que Jésus dit: “Celui qui chérit son âme la détruit, mais celui qui hait son âme en ce monde la sauvegardera pour la vie éternelle.”
Il est évident que Jésus ne pense pas qu’à lui-même, puisqu’ensuite il donne cette explication: “Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon ministre. Si quelqu’un veut me servir, le Père l’honorera.” Quelle merveilleuse récompense pour avoir suivi Jésus et l’avoir servi! Elle consiste à recevoir du Père l’honneur d’être associé à Christ dans le Royaume.
Songeant aux grandes souffrances et à la mort atroce qui l’attendent, Jésus dit encore: “Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je? Père, sauve-moi de cette heure.” En effet, si seulement ce qui l’attend pouvait être évité! Mais non, car il dit: “C’est pour cela que je suis arrivé à cette heure.” Jésus adhère à toutes les dispositions que Dieu a prises, y compris celle de sa mort sacrificielle. Matthieu 21:12, 13, 18, 19; Marc 11:12-18; Luc 19:45-48; Jean 12:20-27.
▪ Pourquoi Jésus s’attend-il à trouver des figues alors que ce n’est pas la saison?
▪ Pourquoi Jésus appelle-t-il “brigands” ceux qui vendent dans le temple?
▪ En quel sens Jésus est-il comme un grain de blé qui meurt?
▪ Que ressent Jésus en songeant aux souffrances et à la mort qui l’attendent?
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La voix de Dieu se fait entendre pour la troisième foisLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 104
La voix de Dieu se fait entendre pour la troisième fois
DANS le temple, Jésus vient d’exprimer l’angoisse que lui inspire la perspective de sa mort. Ce qui le préoccupe surtout, c’est l’effet qu’elle aura sur la réputation de son Père. Aussi fait-il cette prière: “Père, glorifie ton nom.”
À ces mots, une voix puissante venant du ciel déclare: “Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore.”
Les gens qui se tiennent là sont perplexes. Certains disent; “Un ange lui a parlé.” D’autres affirment que c’est le tonnerre. Mais, en fait, c’est Jéhovah Dieu qui a parlé. Cependant, ce n’est pas la première fois que sa voix se fait entendre en rapport avec Jésus.
En effet trois ans et demi auparavant, quand le Christ s’est fait baptiser, Jean le baptiseur a entendu Dieu dire de lui: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.” Puis, quelque temps après la dernière Pâque, alors que Jésus était transfiguré devant eux, Jacques, Jean et Pierre ont entendu Dieu déclarer: “Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé; écoutez-le.” Et aujourd’hui, 10 Nisan, quatre jours avant la mort de Jésus, pour la troisième fois des hommes entendent la voix de Dieu. À ceci près que, cette fois, Jéhovah parle de façon à être entendu par des foules.
“Cette voix s’est produite, non pas pour moi, mais pour vous”, explique Jésus. Cette voix apporte la preuve que Jésus est bien le Fils de Dieu, le Messie promis. “C’est maintenant, poursuit Jésus, que se fait le jugement de ce monde; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors.” Effectivement, la vie fidèle que Jésus a menée confirme que Satan le Diable, le chef du monde, mérite d’être “jeté dehors”, c’est-à-dire exécuté.
Parlant de sa propre mort, qui approche, et de ses conséquences, Jésus dit: “Et moi pourtant, si je suis élevé de la terre, j’attirerai à moi des hommes de toutes sortes.” Sa mort ne constitue absolument pas un échec, car par ce moyen il attirera des humains à lui afin qu’ils puissent avoir la vie éternelle.
Mais la foule proteste: “Nous avons entendu, dans la Loi, que le Christ demeure pour toujours; comment se fait-il que tu dises que le Fils de l’homme doit être élevé? Qui est ce Fils de l’homme?”
Malgré toutes les preuves, y compris la voix même de Dieu, la plupart des Juifs ne croient pas que Jésus est vraiment le Fils de l’homme, le Messie promis. Néanmoins, comme il l’a fait six mois plus tôt à la fête des Tabernacles, Jésus dit de nouveau qu’il est “la lumière” et adresse à ses auditeurs cette exhortation: “Pendant que vous avez la lumière, exercez la foi en la lumière, pour devenir des fils de lumière.” Après avoir dit cela, il s’en va et se cache, sans doute parce que sa vie est en danger.
Le peuple juif n’a pas foi en Jésus; ainsi s’accomplissent les paroles d’Ésaïe selon lesquelles les ‘yeux du peuple seraient collés et son cœur rendu obtus, pour qu’il ne revienne point et n’obtienne point la guérison’. Ésaïe a contemplé en vision les cours célestes de Jéhovah, avec Jésus aux côtés de Jéhovah, dans la gloire qu’il avait avant de devenir homme. Pourtant, conformément à la prophétie d’Ésaïe, les Juifs rejettent obstinément les preuves que Celui-là est leur Libérateur promis.
En revanche, beaucoup ont foi en Jésus, même des chefs (sans doute des membres du Sanhédrin, la Cour suprême juive), entre autres Nicodème et Joseph d’Arimathée. Mais, du moins pour l’instant, les chefs ne déclarent pas leur foi, de crainte d’être expulsés de la synagogue et de perdre la position qu’ils y occupent. Ils se privent vraiment de beaucoup!
Jésus fait encore cette remarque: “Celui qui a foi en moi, a foi non seulement en moi, mais aussi en celui qui m’a envoyé; et celui qui me voit, voit aussi celui qui m’a envoyé. (...) Mais si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, moi je ne le juge pas; car je suis venu, non pas pour juger le monde, mais pour sauver le monde. (...) La parole que j’ai dite, voilà qui le jugera au dernier jour.”
Par amour pour le monde des hommes, Jéhovah a envoyé Jésus, afin que ceux qui mettent leur foi en lui soient sauvés. Les humains seront ou ne seront pas sauvés selon qu’ils obéiront ou non aux choses que Jésus a dites sur l’ordre de Jéhovah. Le jugement aura lieu “au dernier jour”, durant le Règne millénaire de Christ.
Jésus conclut sur ces mots: “Je n’ai pas parlé de mon propre mouvement, mais le Père, qui m’a envoyé, m’a donné lui-même un commandement quant à ce que je devais dire et exprimer. D’autre part, je sais que son commandement signifie la vie éternelle. Ainsi donc, les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.” Jean 12:28-50; 19:38, 39; Matthieu 3:17; 17:5; Ésaïe 6:1, 8-10.
▪ Quelles sont les trois fois où la voix de Dieu s’est fait entendre en rapport avec Jésus?
▪ Comment le prophète Ésaïe a-t-il vu la gloire de Jésus?
▪ Qui sont les chefs qui ont foi, mais pourquoi ne confessent-ils pas Jésus ouvertement?
▪ Qu’est-ce que “le dernier jour”, et sur quelle base les gens seront-ils jugés alors?
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À l’aube d’une journée décisiveLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 105
À l’aube d’une journée décisive
QUITTANT Jérusalem le lundi soir, Jésus rentre à Béthanie, située sur le versant oriental du mont des Oliviers. Ainsi s’achève le deuxième jour de son dernier ministère à Jérusalem. Jésus va sans doute de nouveau dormir chez son ami Lazare. C’est la quatrième nuit qu’il passe à Béthanie depuis vendredi, jour où il est arrivé de Jéricho.
Nous voici maintenant au mardi 11 Nisan. De bon matin, Jésus et ses disciples reprennent la route. Aujourd’hui sera un jour particulièrement important, le plus chargé que Jésus aura eu depuis qu’il effectue son ministère. On le verra au temple pour la dernière fois. Ce jour sera aussi le dernier de son ministère public avant son jugement et son exécution.
Pour aller à Jérusalem, Jésus et ses disciples prennent le même chemin, par le mont des Oliviers. Au bord de la route qui part de Béthanie, Pierre remarque l’arbre que Jésus a maudit la veille au matin. “Rabbi, vois, s’écrie-t-il, le figuier que tu as maudit s’est desséché.”
Mais pourquoi Jésus a-t-il fait mourir cet arbre? Il en donne la raison en ces termes: “En vérité je vous le dis, si seulement vous avez de la foi et ne doutez pas, non seulement vous ferez ce que j’ai fait au figuier, mais même si vous dites à cette montagne [le mont des Oliviers sur lequel ils se tiennent]: ‘Soulève-toi et jette-toi dans la mer’, cela arrivera. et tout ce que vous demanderez dans la prière, en ayant foi, vous le recevrez.”
En ayant fait se dessécher l’arbre, Jésus a donc démontré à ses disciples qu’ils ont besoin d’avoir foi en Dieu. Il leur dit en effet: “Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez pour ainsi dire reçu, et vous l’aurez.” C’est là une leçon importante qu’il leur faut retenir, surtout en vue des épreuves terribles qui doivent survenir bientôt. Cependant, il y a un autre lien entre la mort de l’arbre et cette qualité qu’est la foi.
Comme le figuier, la nation d’Israël a une apparence trompeuse. En effet, bien qu’elle ait conclu avec Dieu une alliance dont elle paraît extérieurement observer les ordonnances, elle s’avère être sans foi, elle ne produit pas de bons fruits. À cause de son manque de foi, elle est même sur le point de rejeter le Fils de Dieu! C’est pourquoi Jésus, en faisant dépérir le figuier improductif, illustre par un exemple frappant quelle fin attend cette nation qui ne porte pas de fruit, qui est sans foi.
Peu après, Jésus et ses disciples entrent dans Jérusalem. Comme ils en ont coutume, ils se rendent au temple, où Jésus se met à enseigner. Les prêtres en chef et les anciens du peuple, qui n’ont certainement pas oublié son action de la veille contre les changeurs, lui posent cette question provocante: “Par quelle autorité fais-tu ces choses? Et qui t’a donné cette autorité?”
Et Jésus rétorque: “Je vais, moi aussi, vous demander une chose. Si vous me la dites, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean, d’où venait-il? Du ciel ou des hommes?”
Les prêtres et les anciens commencent à se consulter les uns les autres sur la réponse à donner. “Si nous disons: ‘Du ciel’, il nous dira: ‘Pourquoi donc ne l’avez-vous pas cru?’ Et si nous disons: ‘Des hommes’, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.”
Ne sachant que répondre, ces chefs disent donc à Jésus: “Nous ne savons pas.”
Alors Jésus leur dit: “Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses.” Matthieu 21:19-27; Marc 11:19-33; Luc 20:1-8.
▪ Qu’a de particulier le mardi 11 Nisan?
▪ Quelles leçons Jésus donne-t-il en faisant se dessécher le figuier?
▪ Comment Jésus répond-il à ceux qui lui demandent par quelle autorité il fait certaines choses?
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Démasqués grâce aux illustrations de la vigneLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 106
Démasqués grâce aux illustrations de la vigne
DANS le temple, Jésus vient tout juste de confondre les chefs religieux qui voulaient savoir par quelle autorité il faisait certaines choses. Ils ne sont pas remis de leur trouble que Jésus leur demande: “Que pensez-vous de ceci?” Et, au moyen d’une illustration, il leur montre quel genre de personnes ils sont vraiment.
Jésus raconte: “Un homme avait deux enfants. S’approchant du premier, il dit: ‘Mon enfant, va-t’en aujourd’hui travailler à la vigne.’ En réponse, celui-ci dit: ‘J’y vais, seigneur’, mais il ne sortit pas. S’approchant du second, il lui dit la même chose. En réponse, celui-ci dit: ‘Je ne veux pas.’ Par la suite, il eut du regret et sortit. Lequel des deux a fait la volonté de son père?”
“Le dernier”, répondent ses adversaires.
Alors Jésus leur donne cette explication: “En vérité je vous le dis, les collecteurs d’impôts et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu.” En effet, les collecteurs d’impôts et les prostituées sont des gens qui, au début, refusaient de servir Dieu. Et puis, comme le second fils, ils se sont repentis et se sont mis à le servir. Par contre, les chefs religieux, comme le premier fils, déclaraient servir Dieu; et cependant Jésus dit: “Jean [le baptiseur] est venu à vous dans une voie de justice, mais vous ne l’avez pas cru. Or les collecteurs d’impôts et les prostituées l’ont cru, et vous, bien que voyant cela, vous n’avez pas eu de regret par la suite, pour le croire.”
Ensuite, Jésus montre que le tort de ces chefs religieux n’est pas seulement de ne pas servir Dieu, mais, pire, d’être foncièrement mauvais, méchants. Il enchaîne: “Il y avait un homme, un maître de maison, qui planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et érigea une tour; puis il la loua à des cultivateurs et partit pour l’étranger. Quand arriva la saison des fruits, il envoya ses esclaves aux cultivateurs pour recevoir ses fruits. Mais les cultivateurs prirent ses esclaves, et ils battirent l’un, tuèrent l’autre, en lapidèrent un troisième. Il envoya encore d’autres esclaves, plus nombreux que les premiers, mais ils leur firent de même.”
Les “esclaves” sont les prophètes que le “maître de maison”, Jéhovah Dieu, a envoyés aux “cultivateurs” de sa “vigne”. Ces cultivateurs sont les représentants en chef de la maison d’Israël, la “vigne” de Dieu dans la Bible.
Puisque “les cultivateurs” ont maltraité et tué les “esclaves”, voici ce que fait le propriétaire de la vigne: “Finalement, il leur envoya son fils, en disant: ‘Ils respecteront mon fils.’ Mais, en voyant le fils, les cultivateurs se dirent entre eux: ‘Voici l’héritier! Venez, tuons-le, et que nous ayons son héritage!’ Ils le prirent donc, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.”
Alors, s’adressant aux chefs religieux, Jésus leur demande: “Quand le propriétaire de la vigne viendra, que fera-t-il donc à ces cultivateurs?”
Et les chefs religieux répondent: “Parce qu’ils sont mauvais, il fera venir sur eux une destruction mauvaise et louera la vigne à d’autres cultivateurs qui lui en rendront les fruits en temps voulu.”
Sans le savoir, ils viennent de prononcer la sentence contre eux-mêmes, étant donné qu’ils sont du nombre des “cultivateurs” israélites de la “vigne” de Jéhovah, la nation d’Israël. Le fruit que Jéhovah attend de ces cultivateurs est la foi en son Fils, le vrai Messie. Parce qu’ils n’ont pas produit ce fruit, Jésus les prévient en ces termes: “N’avez-vous jamais lu dans les Écritures [en Psaume 118:22, 23]: ‘La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la maîtresse pierre de l’angle. Cela s’est fait de par Jéhovah, et c’est chose prodigieuse à nos yeux’? C’est pourquoi je vous le dis: Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. D’autre part, celui qui tombera sur cette pierre sera fracassé. Quand à celui sur qui elle tombera, elle le pulvérisera.”
Les scribes et les prêtres en chef comprennent maintenant que Jésus parle d’eux, et ils veulent le tuer, lui, l’“héritier” légitime. C’est pourquoi les Israélites en tant que nation se verront enlever le privilège de régner dans le Royaume de Dieu, et une nouvelle nation de ‘cultivateurs de la vigne’ sera créée, une nation qui produira les fruits qui conviennent.
Comme les chefs religieux craignent les foules, qui tiennent Jésus pour un prophète, ils n’essaient pas de le tuer cette fois-là. Matthieu 21:28-46; Marc 12:1-12; Luc 20:9-19; Ésaïe 5:1-7.
▪ Qui les deux fils de la première illustration de Jésus représentent-ils?
▪ Dans la deuxième illustration, qui sont le “maître de maison”, la “vigne”, les “cultivateurs”, les “esclaves” et l’“héritier”?
▪ Qu’adviendra-t-il des ‘cultivateurs de la vigne’, et qui les remplacera?
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L’illustration du festin de mariageLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 107
L’illustration du festin de mariage
AVEC deux illustrations, Jésus a démasqué les scribes et les prêtres en chef, et ils veulent le tuer. Mais Jésus est loin d’en avoir terminé avec eux. Il leur dit encore une autre illustration. La voici:
“Le royaume des cieux est devenu semblable à un homme, un roi, qui fit un festin de mariage pour son fils. Et il envoya ses esclaves appeler ceux qui étaient invités au festin de mariage, mais ils ne voulurent pas venir.”
Jéhovah Dieu est le Roi qui prépare un festin de mariage pour son Fils, Jésus Christ. En effet, l’épouse, composée de 144 000 disciples oints, sera finalement unie à Jésus dans le ciel. Les sujets du Roi sont les Israélites qui, introduits dans l’alliance de la Loi en 1513 avant notre ère, ont reçu la possibilité de devenir “un royaume de prêtres”. C’est donc à ce moment-là que leur a été adressée l’invitation au festin de mariage.
Toutefois, le premier appel de ceux qui étaient invités ne s’est pas fait entendre avant l’automne 29 de notre ère, lorsque Jésus et ses disciples (les esclaves du roi) ont commencé leur prédication du Royaume. Mais les Israélites de naissance qui ont reçu l’appel lancé par les esclaves, de l’an 29 de notre ère à l’an 33, n’ont pas désiré venir. Dieu a donc donné à cette nation d’invités une nouvelle chance, ce que Jésus raconte en ces termes:
“Il envoya encore d’autres esclaves, disant: ‘Dites aux invités: “Voilà, j’ai préparé mon repas; mes taureaux et mes bêtes grasses sont égorgés et tout est prêt. Venez au festin de mariage.”’” Ce deuxième et dernier appel à ceux qui étaient invités a été lancé à partir de la Pentecôte de l’an 33, lorsque l’esprit saint a été répandu sur les disciples de Jésus, et ce jusqu’en 36 de notre ère.
Cependant, là aussi, la grande majorité des Israélites d’alors ont méprisé cet appel. “Eux, explique Jésus, ne marquant nul intérêt, s’en allèrent, qui à son propre champ, qui à son commerce; et les autres, s’emparant de ses esclaves, les traitèrent avec insolence et les tuèrent.” Et il enchaîne: “Or le roi se courrouça, et il envoya ses armées, détruisit ces meurtriers et brûla leur ville.” C’est ce qui s’est produit en 70 de notre ère, lorsque Jérusalem a été rasée par les Romains et que les meurtriers ont été tués.
Ensuite, Jésus explique ce qui s’est passé entre-temps: “Puis [le roi] dit à ses esclaves: ‘Le festin de mariage est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc sur les routes qui sortent de la ville, et invitez au festin de mariage tous ceux que vous trouverez.’”
Cette tâche, consistant à rassembler des gens trouvés sur les routes à l’extérieur de la ville des invités, a commencé en 36 de notre ère. L’officier romain Corneille et sa famille ont été les premiers non-Juifs incirconcis à être rassemblés. Le rassemblement de ces non-Juifs, qui allaient remplacer les premiers invités ayant rejeté l’appel, s’est poursuivi jusqu’au XXe siècle.
C’est au cours du XXe siècle que la salle des cérémonies nuptiales devient pleine. Puis Jésus raconte ce qui se passe par la suite: “Quand le roi entra pour examiner les convives, il aperçut là un homme qui n’était pas revêtu d’un vêtement de mariage. Et il lui dit: ‘Compagnon, comment es-tu entré ici sans avoir un vêtement de mariage?’ L’autre devint muet. Alors le roi dit à ses serviteurs: ‘Liez-le pieds et mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors. C’est là que seront ses pleurs et ses grincements de dents.’”
L’homme sans vêtement de mariage représente les faux chrétiens de la chrétienté. Dieu ne les a jamais reconnus comme de véritables Israélites spirituels. En aucune manière il ne les a oints d’esprit saint pour qu’ils deviennent des héritiers du Royaume. Ils sont donc jetés dehors, dans les ténèbres, où ils subiront la destruction.
Jésus conclut son illustration ainsi: “Car il y a beaucoup d’invités, mais peu d’élus.” Oui, beaucoup d’Israélites de naissance étaient invités à devenir membres de l’épouse du Christ, mais peu d’entre eux ont été élus. La plupart des 144 000 convives qui reçoivent la récompense céleste se trouvent être des non-Israélites. Matthieu 22:1-14; Exode 19:1-6; Révélation 14:1-3.
▪ Qui, au départ, sont les invités au festin de mariage, et quand ont-ils reçu l’invitation?
▪ Quand l’appel aux invités s’est-il fait entendre pour la première fois, et qui sont les esclaves employés pour lancer cet appel?
▪ Quand le deuxième appel a-t-il été lancé, et, après cela, qui a été invité?
▪ Qui l’homme sans vêtement de mariage représente-t-il?
▪ Qui sont les nombreux appelés, et qui sont les élus peu nombreux?
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Ils n’arrivent pas à prendre Jésus au piègeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 108
Ils n’arrivent pas à prendre Jésus au piège
JÉSUS vient d’enseigner dans le temple, où il a donné à ses ennemis religieux trois illustrations qui dévoilaient leur méchanceté. Les Pharisiens, furieux, tiennent conseil pour l’amener par la ruse à dire quelque chose qui leur fournirait un motif pour l’arrêter. Après avoir mis au point un plan, ils envoient leurs disciples et quelques partisans d’Hérode pour tenter de prendre Jésus en défaut.
“Enseignant, commencent ces hommes, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité, et que tu ne te soucies de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes. Dis-nous donc: Qu’en penses-tu? Est-il permis ou non de payer l’impôt de capitation à César?”
Jésus n’est pas dupe de leur flatterie. Il sait que s’il répond: ‘Non, il n’est pas permis ni juste de payer cet impôt’, il se rendra coupable de sédition contre Rome. Par contre, s’il dit: ‘Oui, il faut payer cet impôt’, les Juifs, qui méprisent leur sujétion à Rome, vont le détester. Il répond donc: “Pourquoi me mettez-vous à l’épreuve, hypocrites? Montrez-moi la monnaie de l’impôt de capitation.”
Ils lui apportent une pièce de monnaie, et Jésus demande: “De qui est cette image, et l’inscription?”
“De César”, disent-ils.
“Rendez donc les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.” Eh bien, en entendant cette réponse magistrale de Jésus, les hommes sont tout surpris. Ils s’en vont, le laissant là.
Voyant que les Pharisiens n’ont rien pu obtenir contre Jésus, les Sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection, vont à lui et lui posent cette question: “Enseignant, Moïse a dit: ‘Si un homme meurt sans avoir d’enfants, son frère devra épouser sa femme et susciter une descendance à son frère.’ Or il y avait parmi nous sept frères; et le premier se maria, puis décéda, et, comme il n’avait pas de descendance, il laissa sa femme à son frère. Pareillement le deuxième, puis le troisième, jusqu’au septième. La dernière de tous, la femme mourut. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car tous l’ont eue.”
En réponse, Jésus leur dit: “N’est-ce pas pour cela que vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu? Car, quand ils ressuscitent d’entre les morts, les hommes ne se marient pas et les femmes ne sont pas données en mariage, mais ils sont comme des anges dans les cieux. Et quant aux morts et au fait qu’ils sont relevés, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, dans le récit relatif au buisson, comment Dieu lui a dit: ‘Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob’? Il est Dieu, non pas des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l’erreur.”
Là encore, les foules restent ébahies par la réponse de Jésus. Même certains des scribes font cet aveu: “Enseignant, tu as bien parlé.”
Voyant que Jésus a réduit au silence les Sadducéens, les Pharisiens viennent à lui en groupe. Pour le mettre encore à l’épreuve, un scribe qui est avec eux pose cette question: “Enseignant, quel est le plus grand commandement de la Loi?”
Jésus répond: “Le premier c’est: ‘Entends, ô Israël, Jéhovah, notre Dieu, est un seul Jéhovah, et tu dois aimer Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de tout ton esprit, et de toute ta force.’ Voici le second: ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.’ Aucun autre commandement n’est plus grand que ceux-là.” Et d’ajouter: “À ces deux commandements toute la Loi est suspendue, et les Prophètes.”
“Enseignant, reconnaît le scribe, tu as dit pertinemment, selon la vérité: ‘Il est Un Seul, et il n’y en a pas d’autre que Lui’; et l’aimer de tout son cœur, et de toute son intelligence, et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut bien plus que tous les holocaustes et sacrifices.”
Jésus, discernant que le scribe a répondu intelligemment, lui dit: “Tu n’es pas loin du royaume de Dieu.”
Cela fait maintenant trois jours — dimanche, lundi et mardi — que Jésus enseigne dans le temple. Les gens l’ont écouté avec plaisir, alors que les chefs religieux veulent le tuer, mais jusqu’à présent leurs tentatives ont été contrariées. Matthieu 22:15-40; Marc 12:13-34; Luc 20:20-40.
▪ Quel piège les Pharisiens tendent-ils à Jésus? Que provoquerait une réponse affirmative? et une réponse négative?
▪ Comment Jésus déjoue-t-il le piège des Sadducéens?
▪ Qu’essaient de nouveau les Pharisiens pour mettre Jésus à l’épreuve, et qu’en résulte-t-il?
▪ Durant son dernier ministère à Jérusalem, combien de jours Jésus passe-t-il à enseigner dans le temple, et quel est l’effet de son enseignement?
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Jésus condamne ses adversairesLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 109
Jésus condamne ses adversaires
JÉSUS a si bien confondu ses adversaires religieux qu’ils craignent de lui poser d’autres questions. Il prend donc l’initiative de dénoncer leur ignorance. “Que pensez-vous du Christ? demande-t-il. De qui est-il le fils?”
“De David”, répondent les Pharisiens.
Sans nier que David soit l’ancêtre humain du Christ ou Messie, Jésus pose cette question: “Comment se fait-il donc que David, sous l’inspiration [au Psaume 110], l’appelle ‘Seigneur’, en disant: ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur: “Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds”’? Si donc David l’appelle ‘Seigneur’, comment est-il son fils?”
Les Pharisiens restent cois, car ils ne connaissent pas la véritable identité du Christ, ou oint. Contrairement à ce que les Pharisiens ont l’air de croire, le Messie n’est pas seulement un descendant humain de David, mais il a eu une existence au ciel et a été supérieur à David; il a été son Seigneur.
S’adressant à présent à la foule et à ses disciples, Jésus les met en garde contre les scribes et les Pharisiens. Étant donné que ces hommes-là enseignent la Loi de Dieu, s’étant “assis sur le siège de Moïse”, Jésus dit: “Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent.” Mais, ajoute-t-il, “ne faites pas selon leurs actions, car ils disent mais ne font pas”.
Ce sont des hypocrites, et Jésus les condamne presque dans les mêmes termes que le jour où il a mangé chez un Pharisien, quelques mois auparavant. “Toutes leurs œuvres, dit-il, ils les font pour être vus des hommes.” Et il donne des exemples:
“Ils élargissent les cassettes renfermant des passages de l’Écriture, cassettes qu’ils arborent comme des moyens de sauvegarde.” Ces cassettes relativement petites que l’on porte sur le front ou sur le bras contiennent quatre portions de la Loi: Exode 13:1-10, 11-16; Deutéronome 6:4-9 et 11:13-21. Les Pharisiens, eux, augmentent la taille de leurs cassettes pour donner l’impression qu’ils observent la Loi avec zèle.
Ils “allongent les franges de leurs vêtements”, dit encore Jésus. Nombres 15:38-40 contient l’ordre pour les Israélites d’ajouter des franges à leurs vêtements; les Pharisiens font les leurs plus longues que tout le monde. Tout ce qu’ils font, c’est pour se faire remarquer! “Ils aiment la place la plus en vue”, déclare Jésus.
Malheureusement, ses disciples eux-mêmes ont été gagnés par ce désir d’être en vue. Aussi Jésus leur donne-t-il ce conseil: “Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, car un seul est votre enseignant, tandis que vous êtes tous frères. D’autre part, n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, le Céleste. Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ.” Les disciples doivent étouffer en eux le désir d’être les premiers. C’est ce à quoi Jésus les exhorte en ces termes: “Le plus grand parmi vous devra être votre ministre.”
Ensuite, il prononce une série de malédictions contre les scribes et les Pharisiens, les traitant d’hypocrites à plusieurs reprises. Ils ‘ferment le royaume des cieux devant les hommes’, dit-il, et “ce sont eux qui dévorent les maisons des veuves et qui, comme prétexte, font de longues prières”.
“Malheur à vous, guides aveugles”, dit Jésus. Il condamne les Pharisiens parce qu’ils n’ont pas le sens des valeurs spirituelles, témoin les distinctions arbitraires qu’ils font. Par exemple, ils disent: ‘Si quelqu’un jure par le temple, ce n’est rien; mais si quelqu’un jure par l’or du temple, il est tenu.’ En insistant davantage sur l’or du temple que sur la valeur spirituelle de ce lieu de culte, ils trahissent leur aveuglement moral.
Puis, comme il l’a déjà fait, Jésus condamne les Pharisiens parce qu’ils négligent “les choses plus importantes de la Loi, à savoir la justice et la miséricorde et la fidélité”, alors qu’ils veillent scrupuleusement à payer une dîme, c’est-à-dire un dixième, d’aromates sans importance.
Jésus qualifie les Pharisiens de ‘guides aveugles, qui arrêtent au filtre le moustique, mais qui avalent le chameau’. En effet, s’ils arrêtent au filtre le moustique tombé dans leur vin, ce n’est pas seulement parce que c’est un insecte, mais parce qu’il est impur du point de vue cérémoniel. Par contre, en négligeant les choses plus importantes de la Loi, c’est comme s’ils avalaient un chameau, lui aussi animal impur du point de vue cérémoniel. Matthieu 22:41 à 23:24; Marc 12:35-40; Luc 20:41-47; Lévitique 11:4, 21-24.
▪ Pourquoi les Pharisiens restent-ils cois lorsque Jésus les interroge sur les paroles de David consignées dans le Psaume 110?
▪ Pourquoi les Pharisiens élargissent-ils leurs cassettes contenant des passages de l’Écriture, et pourquoi allongent-ils les franges de leurs vêtements?
▪ Quel conseil Jésus donne-t-il à ses disciples?
▪ Quelles distinctions arbitraires les Pharisiens font-ils, et comment Jésus condamne-t-il leur négligence des choses plus importantes?
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Il achève son ministère au templeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 110
Il achève son ministère au temple
JÉSUS apparaît au temple pour la dernière fois. En fait, si l’on exclut les événements que seront, trois jours plus tard, son procès et son exécution, il achève là son ministère public sur la terre. Pour l’heure, il continue de fustiger les scribes et les Pharisiens.
À trois reprises encore, Jésus s’exclame: “Malheur à vous, scribes et Pharisiens, hypocrites!” En premier lieu, il proclame le malheur sur eux parce qu’ils purifient “l’extérieur de la coupe et du plat, mais [qu’]à l’intérieur ils sont pleins de pillage et d’excès”. Il les exhorte donc à ‘purifier d’abord l’intérieur de la coupe et du plat, afin que l’extérieur aussi devienne pur’.
Ensuite, il prononce le malheur sur les scribes et les Pharisiens à cause de leur état de pourriture et de corruption morales qu’ils tentent de dissimuler sous une apparente piété. “Vous ressemblez à des tombes blanchies, leur dit-il, qui au-dehors paraissent belles, mais qui au-dedans sont pleines d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté.”
Enfin, leur hypocrisie apparaît clairement dans leur empressement à bâtir des tombeaux pour les prophètes et à les décorer, afin d’attirer l’attention sur leurs actes de charité. Cependant, comme Jésus le révèle, ils sont “fils de ceux qui ont assassiné les prophètes”. En effet, quiconque ose dévoiler leur hypocrisie est en danger.
Jésus poursuit, prononçant sa condamnation en des termes plus forts que jamais: “Serpents, progéniture de vipères, comment pourrez-vous fuir le jugement de la Géhenne?” La Géhenne est la vallée qui sert de décharge publique à Jérusalem. Jésus avertit donc les scribes et les Pharisiens que, puisqu’ils persistent dans leur méchanceté, ils subiront la destruction éternelle.
Parlant de ceux qu’il envoie comme ses représentants, Jésus déclare: “Il en est que vous tuerez et que vous attacherez sur des poteaux, et il en est que vous fouetterez dans vos synagogues et que vous persécuterez de ville en ville; pour que vienne sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie [appelé Jéhoïada dans le second livre des Chroniques], que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. En vérité je vous le dis: tout cela viendra sur cette génération.”
Parce que Zacharie avait blâmé les chefs d’Israël, “ils conspirèrent contre lui, et ils le criblèrent de pierres, sur l’ordre du roi, dans la cour de la maison de Jéhovah”. Mais comme Jésus le prédit, Israël paiera pour tout le sang juste répandu. Il paiera 37 ans plus tard, en 70 de notre ère, quand les armées romaines détruiront Jérusalem et que plus d’un million de Juifs seront tués.
En pensant à cette situation affreuse, Jésus est profondément attristé. “Jérusalem, Jérusalem”, proclame-t-il de nouveau, “combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes! Mais vous ne l’avez pas voulu. Voici que votre maison vous est abandonnée”.
Puis il ajoute: “Non, désormais vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez: ‘Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah!’” Ce jour viendra lors de la présence de Christ, quand il entrera dans son Royaume céleste et que des humains le verront avec les yeux de la foi.
À présent, Jésus se déplace vers un endroit d’où il peut voir les coffres du trésor du temple et la foule qui y met de l’argent. Les riches mettent beaucoup de pièces de monnaie. Mais arrive alors une pauvre veuve, qui dépose deux petites pièces de très peu de valeur.
Appelant à lui ses disciples, Jésus déclare: “En vérité je vous le dis: cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis de l’argent dans les coffres du trésor.” Ils doivent se demander comment cela se peut. Jésus leur explique donc: “Tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu’elle avait, toutes ses ressources.” Après avoir dit ces choses, Jésus quitte le temple pour la dernière fois.
S’émerveillant devant la taille et la beauté du temple, l’un de ses disciples s’exclame: “Enseignant, vois, quel genre de pierres et quel genre de bâtiments!” Effectivement, ces pierres, dit-on, mesurent plus de 11 mètres de long, 5 mètres de large et 3 mètres de haut!
‘Vous voyez ces grands bâtiments?’ répond Jésus. “Non, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.”
Après avoir dit ces choses, Jésus et ses apôtres traversent la vallée du Cédron et montent sur le mont des Oliviers. De là, ils ont une vue magnifique sur le temple. Matthieu 23:25 à 24:3; Marc 12:41 à 13:3; Luc 21:1-6; 2 Chroniques 24:20-22.
▪ Que fait Jésus pendant sa dernière visite au temple?
▪ Comment l’hypocrisie des scribes et des Pharisiens se manifeste-t-elle?
▪ Que représente “le jugement de la Géhenne”?
▪ Pourquoi Jésus dit-il que la veuve a donné davantage que les riches?
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Le signe des derniers joursLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 111
Le signe des derniers jours
NOUS sommes maintenant mardi après-midi. Tandis que Jésus est assis sur le mont des Oliviers et regarde le temple en contrebas, Pierre, André, Jacques et Jean s’avancent vers lui, en particulier. Ils sont préoccupés au sujet du temple, car Jésus vient d’annoncer qu’on ne laissera pas en lui pierre sur pierre.
Mais sans doute pensent-ils à autre chose encore en s’avançant vers Jésus. Quelques semaines plus tôt, il a parlé de sa “présence”, temps pendant lequel “le Fils de l’homme doit être révélé”. Et auparavant, il leur avait parlé de “la conclusion du système de choses”. Les apôtres se posent donc des questions.
Ils demandent à Jésus: “Dis-nous: Quand ces choses [entraînant la destruction de Jérusalem et de son temple] auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” En fait, leur question est triple. Ils veulent être renseignés tout d’abord sur la fin de Jérusalem et de son temple, puis sur la présence de Jésus dans la puissance du Royaume et, en dernier lieu, sur la fin du système de choses tout entier.
Dans une longue explication, Jésus répond aux trois parties de la question. Il donne un signe grâce auquel on reconnaîtra le moment où le système de choses juif prendra fin; mais il va plus loin. Il fournit aussi un signe qui permettra à ses futurs disciples de savoir qu’ils vivent durant sa présence et s’approchent de la fin du système de choses tout entier.
Les années passant, les apôtres ont observé l’accomplissement de la prophétie de Jésus. En effet, les choses mêmes qu’il a annoncées ont commencé à arriver de leur vivant. Ainsi, les chrétiens qui étaient en vie 37 ans plus tard, en 70, n’ont pas été surpris par la destruction du système juif et de son temple.
Toutefois, la présence de Christ n’avait pas eu lieu en 70. Sa présence dans la puissance du Royaume n’a débuté que beaucoup plus tard. Mais quand? Un examen de la prophétie de Jésus le révèle.
Jésus annonce qu’il y aura ‘des guerres et des rumeurs de guerres’. “Nation se dressera contre nation”, dit-il, et il y aura des disettes, des tremblements de terre et des pestes. Ses disciples seront haïs et tués. De faux prophètes se lèveront et ils en égareront beaucoup. Le mépris de la loi ira en augmentant et l’amour du grand nombre se refroidira. Dans le même temps, la bonne nouvelle du Royaume de Dieu sera prêchée en témoignage pour toutes les nations.
Certes, la prophétie de Jésus s’est accomplie sur une échelle limitée avant la destruction de Jérusalem en 70, mais son accomplissement principal a lieu durant sa présence et la conclusion du système de choses. Un examen attentif des événements mondiaux à partir de 1914 révèle que la prophétie historique de Jésus connaît son accomplissement principal depuis cette année-là.
Un autre élément du signe donné par Jésus est l’apparition de “la chose immonde qui cause la désolation”. En 66, cette chose immonde est apparue sous la forme d’“armées qu’on a fait camper”, les armées romaines qui ont assiégé Jérusalem et sapé le mur du temple. “La chose immonde” s’est tenue là où elle ne devait pas être.
Dans l’accomplissement principal du signe, la chose immonde est la Société des Nations, puis l’organisation qui lui a succédé, les Nations unies. La chrétienté considère que cette organisation pour la paix mondiale agit au nom du Royaume de Dieu. Quelle affirmation immonde! En temps voulu, les puissances politiques associées avec l’ONU s’en prendront donc à la chrétienté (la Jérusalem antitypique) et la détruiront.
C’est pourquoi Jésus annonce: “Il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus.” La destruction de Jérusalem en 70 a vraiment été une grande tribulation (le nombre de morts s’est élevé, dit-on, à plus d’un million). L’accomplissement principal de cette partie de la prophétie de Jésus aura des proportions bien plus grandes.
Confiants pendant les derniers jours
Alors que le mardi 11 Nisan touche à sa fin, Jésus poursuit la discussion avec ses apôtres au sujet du signe de sa présence, dans la puissance du Royaume, et de la fin du système de choses. Il les prévient contre le danger de courir après les faux Christs. On tentera, dit-il, d’“égarer, si possible, même les élus”. Mais, comme des aigles à la vue perçante, les élus se rassembleront là où la vraie nourriture spirituelle doit se trouver, à savoir avec le véritable Christ pendant sa présence invisible. Ils ne seront pas égarés ni ne seront rassemblés autour d’un faux Christ.
Les faux Christs ne peuvent se manifester que de façon visible. Par contre, la présence de Jésus sera invisible. Il dit qu’après le déclenchement de la grande tribulation, “le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière”. Oui, ce sera la période la plus sombre de toute l’Histoire. Ce sera comme si le soleil était obscurci pendant le jour, comme si la lune ne donnait pas sa lumière pendant la nuit.
“Les puissances des cieux seront ébranlées”, poursuit Jésus. Il indique par là que les cieux physiques prendront un aspect prémonitoire. La peur et la violence seront d’une intensité sans précédent dans toute l’histoire humaine.
En conséquence de ces choses, déclare Jésus, il y aura “l’angoisse des nations, désemparées à cause du mugissement de la mer et de son agitation, tandis que les hommes défailliront de peur et à cause de l’attente des choses venant sur la terre habitée”. Oui, alors que cette période, la plus sombre de l’existence humaine, touchera à sa fin, “apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme, et alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant”.
Mais tous ne se lamenteront pas quand ‘le Fils de l’homme viendra avec puissance’ pour détruire le système de choses méchant d’aujourd’hui. Les “élus”, les 144 000 qui feront partie du Royaume céleste avec Christ, ne se lamenteront pas, et pas plus leurs compagnons, ceux que Jésus a appelés précédemment ses “autres brebis”. Bien que vivant pendant la période la plus sombre de toute l’histoire humaine, ils seront stimulés par cet encouragement de Jésus: “Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance approche.”
Pour que ses disciples au cours des derniers jours puissent déterminer la proximité de la fin, Jésus donne cette illustration: “Voyez le figuier et tous les autres arbres: quand déjà ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes, en le remarquant, que maintenant l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche. En vérité je vous le dis: Non, cette génération ne passera pas que tout n’arrive.”
Ainsi, quand ses disciples verront s’accomplir les différents éléments du signe, ils comprendront que la fin du système de choses est proche et que le Royaume de Dieu ne tardera pas à anéantir toute la méchanceté. En fait, la fin arrivera du vivant de ceux qui verront l’accomplissement de tout ce que Jésus a annoncé. Il donne ensuite cet avertissement à l’adresse des disciples qui vivront ces derniers jours décisifs:
“Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans les excès de table, les excès de boisson et les inquiétudes de la vie, et que soudain ce jour-là ne soit tout de suite sur vous, comme un piège. Car il viendra sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Tenez-vous donc éveillés et suppliez en tout temps, pour que vous parveniez à échapper à toutes ces choses qui sont destinées à arriver, et à vous tenir debout devant le Fils de l’homme.”
Les vierges avisées et les vierges sottes
Jésus répond à ses apôtres qui lui ont demandé un signe de sa présence dans la puissance du Royaume. Maintenant, il leur donne d’autres caractéristiques du signe au moyen de trois paraboles ou illustrations.
Ceux qui vivront durant sa présence verront s’accomplir chacune de ces illustrations. Voici l’introduction de la première: “Alors le royaume des cieux deviendra semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient sottes et cinq étaient avisées.”
Par l’expression “le royaume des cieux deviendra semblable à dix vierges”, Jésus ne veut pas dire que la moitié des personnes qui héritent du Royaume des cieux sont sottes et que l’autre moitié sont avisées! Non, mais il veut dire qu’en rapport avec le Royaume des cieux on observe ces deux catégories de personnes, ou que les choses en rapport avec le Royaume se présenteront sous l’un et l’autre aspect.
Les dix vierges symbolisent tous les chrétiens qui sont ou disent être susceptibles de faire partie du Royaume céleste. C’est à la Pentecôte de l’an 33 de notre ère que la congrégation chrétienne a été promise en mariage à l’Époux, Jésus Christ ressuscité et glorifié. Mais le mariage devait avoir lieu au ciel plus tard, à une époque non précisée.
Dans l’illustration, les dix vierges sortent dans l’intention d’accueillir l’époux et de se joindre au cortège nuptial. Quand il arrivera, elles éclaireront de leurs lampes le chemin du cortège, rendant ainsi honneur à l’époux tandis qu’il conduira son épouse à la maison préparée pour elle. Cependant, explique Jésus, “les sottes (...) prirent leurs lampes, mais sans prendre d’huile avec elles, tandis que les avisées, en même temps que leurs lampes, prirent de l’huile dans leurs réceptacles. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent”.
Le retard prolongé de l’époux indique que la présence de Christ en qualité de Roi régnant se situe dans un avenir lointain. En effet, Jésus accède enfin au trône en 1914. Durant la longue nuit précédant cet événement, toutes les vierges s’endorment. Mais ce n’est pas pour cela qu’elles sont condamnées. Les vierges sottes sont condamnées parce qu’elles n’ont pas d’huile dans leurs réceptacles. Jésus explique comment les vierges sont réveillées avant l’arrivée de l’époux: “En plein milieu de la nuit, un cri s’éleva: ‘Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.’ Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Les sottes dirent aux avisées: ‘Donnez-nous un peu de votre huile, parce que nos lampes sont sur le point de s’éteindre.’ Mais les avisées répondirent en disant: ‘Il n’y en aurait peut-être pas tout à fait assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.’”
L’huile représente ce qui permet aux vrais chrétiens de briller comme des foyers de lumière. C’est la Parole de Dieu, à laquelle les chrétiens se cramponnent, ainsi que l’esprit saint, qui les aide à comprendre cette Parole. L’huile spirituelle permet aux vierges avisées de diffuser de la lumière pour accueillir l’époux sur le trajet du cortège jusqu’au festin de mariage. Mais la classe des vierges sottes n’a pas en elle-même, dans ses réceptacles, l’huile spirituelle nécessaire. Aussi Jésus décrit-il ce qui arrive:
“Pendant [que les vierges sottes] s’en allaient pour (...) acheter [de l’huile], l’époux arriva, et les vierges qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin de mariage; et la porte fut fermée. Par la suite arrivèrent aussi les autres vierges, disant: ‘Seigneur, seigneur, ouvre-nous!’ En réponse il dit: ‘Je vous le dis en vérité: Je ne vous connais pas.’”
Après l’arrivée du Christ dans son Royaume céleste, les véritables chrétiens oints, la classe des vierges avisées, prennent conscience du privilège qu’ils ont de répandre de la lumière dans ce monde enténébré, pour louer l’Époux à son retour. Mais les chrétiens figurés par les vierges sottes ne sont pas prêts à l’accueillir par des louanges. Aussi, le moment venu, Christ ne leur ouvre pas la porte du festin de mariage dans le ciel. Il les laisse dehors, dans les ténèbres de la nuit la plus noire de ce monde, pour périr avec tous les autres hommes qui méprisent la loi. Jésus conclut par ces mots: “Restez donc aux aguets, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.”
L’illustration des talents
Toujours en conversation avec ses apôtres sur le mont des Oliviers, Jésus leur donne maintenant une autre illustration, la deuxième d’une série de trois. Quelques jours plus tôt, à Jéricho, il a énoncé la parabole des mines pour montrer que le Royaume ne viendrait que dans un avenir lointain. Tout en présentant un certain nombre de similitudes, l’illustration qu’il donne maintenant annonce des événements qui auront lieu lors de sa présence dans la puissance du Royaume. Elle met en lumière le fait que, tant qu’ils sont sur la terre, ses disciples doivent travailler à l’accroissement de “son avoir”.
Jésus commence ainsi: “Car c’est [c’est-à-dire des choses liées au Royaume] comme lorsqu’un homme, sur le point de partir pour l’étranger, a appelé ses esclaves personnels et leur a confié son avoir.” Jésus est l’homme qui, avant de partir pour l’étranger, le ciel, confie son avoir à ses esclaves, les disciples susceptibles de faire partie du Royaume céleste. Cet avoir ne consiste pas en des possessions matérielles, mais il représente un champ en culture dans lequel Jésus a semé afin de produire davantage de disciples.
Jésus a confié son avoir à ses esclaves peu avant de monter au ciel. Comment s’y est-il pris? Il leur a ordonné de continuer à travailler dans ce champ en culture en prêchant le message du Royaume jusque dans la partie la plus lointaine de la terre. Comme il le dit: “À l’un il donna cinq talents, à un autre deux, et à un autre encore un seul, à chacun selon ses propres capacités, et puis il partit pour l’étranger.”
Les huit talents — l’avoir du Christ — sont donc répartis selon les capacités, ou aptitudes spirituelles, des esclaves, qui représentent différentes classes de disciples. Au Ier siècle, la classe qui a reçu les cinq talents comprenait, semble-t-il, les apôtres. Selon ce que Jésus dit ensuite, les esclaves qui ont reçu respectivement cinq et deux talents les ont chacun multipliés par deux en prêchant le Royaume et en faisant des disciples. Cependant, l’esclave qui a reçu un seul talent l’a caché dans un trou creusé dans le sol.
“Après un long temps, poursuit Jésus, le maître de ces esclaves revint et régla ses comptes avec eux.” Ce ne fut pas avant le XXe siècle, quelque 1 900 ans plus tard, que le Christ revint pour régler ses comptes; ce fut bel et bien “après un long temps”. Jésus explique ensuite:
“Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança et apporta cinq autres talents, en disant: ‘Maître, tu m’as confié cinq talents; vois, j’ai gagné cinq autres talents.’ Son maître lui dit: ‘C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle sur peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.’” De la même façon, l’esclave qui s’est vu confier deux talents les a multipliés par deux, et il reçoit les mêmes éloges et la même récompense.
Mais comment ces esclaves fidèles entrent-ils dans la joie de leur Maître? La joie du Maître, Jésus Christ, a été d’entrer en possession du Royaume quand il est parti “pour l’étranger”, au ciel, vers son Père. Quant aux esclaves fidèles des temps modernes, ils éprouvent une grande joie en se voyant confier davantage de responsabilités liées au Royaume, et, lorsqu’ils achèvent leur course terrestre, ils ont la joie suprême d’être ressuscités pour le Royaume céleste. Mais que dire du troisième esclave?
“Maître, se plaint-il, je te connaissais pour un homme exigeant. (...) Aussi, pris de peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre. Vois, tu as ce qui est à toi.” Cet esclave a délibérément refusé de travailler, c’est-à-dire de prêcher et de faire des disciples, dans le champ en culture. C’est pourquoi le maître le qualifie de “méchant et paresseux”, et prononce ce jugement: “Enlevez-lui donc le talent (...). Et jetez l’esclave bon à rien dans les ténèbres du dehors. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents.” Étant jetés dehors, les membres de la classe de ce méchant esclave sont privés de toute joie d’ordre spirituel.
Ceci constitue une sérieuse leçon pour tous ceux qui prétendent suivre le Christ. S’ils veulent recevoir de sa part des éloges et la récompense, et ne pas être jetés dans les ténèbres du dehors ni subir la destruction éternelle, ils doivent travailler à l’augmentation de l’avoir de leur Maître céleste, en participant pleinement à la prédication. Le faites-vous avec zèle?
Quand Christ arrivera dans la puissance du Royaume
Jésus se trouve encore avec ses apôtres sur le mont des Oliviers. En réponse à leur demande d’un signe de sa présence et de la conclusion du système de choses, il leur donne maintenant la dernière d’une série de trois illustrations. “Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, commence-t-il, alors il s’assiéra sur son trône glorieux.”
Cette arrivée a lieu quand la fin du système de choses est très proche. Dans quel but? Jésus explique: “Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des chèvres. Et il placera les brebis à sa droite, mais les chèvres à sa gauche.”
Décrivant ce qui arrivera à ceux qui seront mis du bon côté, Jésus déclare: “Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: ‘Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez du royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.’” Les brebis de l’illustration ne régneront pas avec Christ dans le ciel, mais elles hériteront du Royaume en ce sens qu’elles en seront les sujets terrestres. “La fondation du monde” remonte au moment où Adam et Ève ont eu des enfants qui allaient pouvoir profiter des dispositions prises par Dieu pour racheter l’humanité.
Mais pourquoi les brebis sont-elles placées à la droite du Roi, une position de faveur? “Car j’ai eu faim, répond le roi, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez offert l’hospitalité; nu, et vous m’avez vêtu. Je suis tombé malade et vous vous êtes occupés de moi. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi.”
Étant donné que les brebis sont sur la terre, elles veulent savoir comment elles ont pu faire toutes ces bonnes actions en faveur de leur Roi céleste. “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et t’avons-nous nourri? ou avoir soif et t’avons-nous donné à boire? Quand est-ce que nous t’avons vu étranger et t’avons-nous offert l’hospitalité? ou nu et t’avons-nous vêtu? Quand est-ce que nous t’avons vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi?”
Le Roi répond: “En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.” Les frères de Christ sont le reste des 144 000, encore en vie sur la terre, qui régneront avec lui au ciel. Et leur faire du bien, dit le Christ, c’est lui faire du bien.
Puis le Roi s’adresse aux chèvres: “Allez-vous-en loin de moi, vous qui avez été maudits, dans le feu éternel préparé pour le Diable et ses anges. Car j’ai eu faim, mais vous ne m’avez pas donné à manger, et j’ai eu soif, mais vous ne m’avez pas donné à boire. J’étais étranger, mais vous ne m’avez pas offert l’hospitalité; nu, mais vous ne m’avez pas vêtu; malade et en prison, mais vous ne vous êtes pas occupés de moi.”
Toutefois, les chèvres protestent: “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, sans nous mettre à ton service?” Les chèvres sont jugées défavorablement sur la même base que les brebis le sont favorablement. “Dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits que voici, c’est aussi à moi que vous ne l’avez pas fait”, leur répond Jésus.
Ainsi, la présence de Christ dans la puissance du Royaume, juste avant que l’actuel système de choses méchant ne prenne fin à la grande tribulation, inclura une époque de jugement. Les chèvres “s’en iront au retranchement éternel, mais les justes [les brebis], à la vie éternelle”. Matthieu 24:2 à 25:46; 13:40, 49; Marc 13:3-37; Luc 21:7-36; 19:43, 44; 17:20-30; 2 Timothée 3:1-5; Jean 10:16; Révélation 14:1-3.
▪ Qu’est-ce qui amène la question des apôtres, mais à quoi d’autre pensent-ils sans doute?
▪ Quelle partie de la prophétie de Jésus s’est réalisée en 70, mais qu’est-ce qui ne s’est pas produit cette année-là?
▪ Quand la prophétie de Jésus a-t-elle connu un premier accomplissement, mais quand connaît-elle son principal accomplissement?
▪ Qu’est-ce que la chose immonde dans un premier accomplissement, puis dans l’accomplissement final?
▪ Pourquoi la destruction de Jérusalem n’a-t-elle pas été la grande tribulation dans son dernier accomplissement?
▪ Quelles conditions mondiales caractérisent la présence de Christ?
▪ Quand ‘toutes les tribus de la terre se frapperont-elles la poitrine en gémissant’, mais que seront en train de faire les disciples du Christ?
▪ Quelle illustration Jésus donne-t-il pour aider ses futurs disciples à discerner la proximité de la fin?
▪ Quel avertissement Jésus donne-t-il pour ceux de ses disciples qui vivront pendant les derniers jours?
▪ Qui les dix vierges symbolisent-elles?
▪ Quand la congrégation chrétienne a-t-elle été promise en mariage à l’Époux, mais quand arrive-t-il pour emmener son épouse au festin de mariage?
▪ Que représente l’huile, et que peuvent faire les vierges avisées parce qu’elles en possèdent?
▪ Où le festin de mariage a-t-il lieu?
▪ Quelle récompense magnifique les vierges sottes perdent-elles, et quel est leur sort?
▪ Quelle leçon l’illustration des talents nous enseigne-t-elle?
▪ Qui sont les esclaves, et qu’est-ce que l’avoir qui leur est confié?
▪ Quand le maître revient-il pour régler ses comptes, et que trouve-t-il?
▪ Qu’est-ce que la joie dans laquelle les esclaves fidèles entrent, et qu’arrive-t-il au troisième esclave, le méchant?
▪ Pendant sa présence, quelle œuvre de jugement Christ effectue-t-il?
▪ En quel sens les brebis héritent-elles du Royaume?
▪ À quand “la fondation du monde” remonte-t-elle?
▪ Sur quelle base les gens sont-ils rangés soit parmi les brebis, soit parmi les chèvres?
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Jésus s’apprête à célébrer sa dernière PâqueLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 112
Jésus s’apprête à célébrer sa dernière Pâque
LE MARDI 11 Nisan s’achève. Jésus a fini d’enseigner ses apôtres sur le mont des Oliviers. Quelle journée bien remplie et harassante il a eue! À présent, peut-être en retournant à Béthanie pour y passer la nuit, il dit à ses apôtres: “Vous savez que la Pâque aura lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme doit être livré pour être attaché sur un poteau.”
Il semble que le lendemain, mercredi 12 Nisan, Jésus reste dans un endroit tranquille avec ses apôtres. La veille, il a condamné publiquement les chefs religieux, et il sait bien qu’ils cherchent à le tuer. C’est pourquoi il ne se montre pas ce jour-là, car il veut que rien ne l’empêche de célébrer la Pâque avec ses apôtres le soir suivant.
Pendant ce temps, les prêtres en chef et les anciens du peuple sont réunis dans la cour du grand prêtre, Caïphe. Piqués au vif par les critiques que Jésus leur a adressées la veille, ils projettent de se saisir de lui par une ruse habile pour le faire mettre à mort. Ils disent toutefois: “Pas pendant la fête, afin qu’il ne s’élève pas de tumulte parmi le peuple.” Ils craignent le peuple, qui aime bien Jésus.
Pendant que les chefs religieux complotent avec méchanceté de tuer Jésus, ils reçoivent de la visite. À leur grande surprise, il s’agit de l’un des apôtres de Jésus, Judas Iscariote, celui en qui Satan a implanté l’idée ignoble de livrer son Maître. Comme ils sont contents quand Judas leur demande: “Que voulez-vous me donner pour que je vous le livre?” Ils acceptent avec empressement de lui payer 30 pièces d’argent, le prix d’un esclave selon la Loi mosaïque. Dès ce moment, Judas cherche une occasion favorable pour leur livrer Jésus, sans que la foule soit présente.
Le 13 Nisan commence le mercredi au coucher du soleil. Jésus étant arrivé de Jéricho le vendredi, c’est la sixième et dernière nuit qu’il passe à Béthanie. Le lendemain, jeudi, il faudra faire les derniers préparatifs pour la Pâque, qui commencera au coucher du soleil. C’est alors que l’agneau pascal devra être égorgé et entièrement rôti. Où vont-ils célébrer la fête, et qui fera les préparatifs?
Jésus n’a pas encore donné d’instructions à ce sujet, peut-être pour éviter que Judas n’en informe les prêtres en chef et qu’ils ne l’arrêtent pendant la célébration de la Pâque. Mais à présent, probablement le jeudi en début d’après-midi, de Béthanie Jésus envoie Pierre et Jean, en disant: “Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions.”
“Où veux-tu que nous la préparions?” demandent-ils.
“Quand vous entrerez dans la ville, explique Jésus, un homme portant un vase en terre cuite, plein d’eau, viendra à votre rencontre. Suivez-le dans la maison où il pénétrera. Et vous devrez dire au propriétaire de la maison: ‘L’Enseignant te dit: “Où est la pièce destinée aux hôtes, celle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples?”’ Et cet homme vous montrera une pièce d’en haut, grande, garnie. Faites-y les préparatifs.”
Le propriétaire de la maison est sans aucun doute un disciple, qui s’attend peut-être à ce que Jésus lui demande d’utiliser sa maison pour cette occasion spéciale. Quoi qu’il en soit, quand Pierre et Jean arrivent à Jérusalem, ils trouvent tout, exactement comme Jésus l’a prédit. Ainsi, ils veillent à ce que l’agneau soit prêt et à ce que toutes les dispositions soient prises pour permettre à 13 personnes, Jésus et ses 12 apôtres, de célébrer la Pâque. Matthieu 26:1-5, 14-19; Marc 14:1, 2, 10-16; Luc 22:1-13; Exode 21:32.
▪ Vraisemblablement, que fait Jésus le mercredi, et pourquoi?
▪ Quelle réunion se tient chez le grand prêtre, et dans quel but Judas rend-il visite aux chefs religieux?
▪ Qui Jésus envoie-t-il à Jérusalem le jeudi, et pour quelle raison?
▪ Que trouvent ceux que Jésus a envoyés, ce qui prouve une fois de plus qu’il a des pouvoirs miraculeux?
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Une leçon d’humilité pendant la dernière PâqueLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 113
Une leçon d’humilité pendant la dernière Pâque
CONFORMÉMENT aux instructions de Jésus, Pierre et Jean sont déjà arrivés à Jérusalem pour y faire les préparatifs de la Pâque. Jésus arrive plus tard dans l’après-midi, probablement accompagné des dix autres apôtres. Tandis qu’ils descendent du mont des Oliviers, le soleil disparaît à l’horizon. C’est la dernière fois avant sa résurrection que Jésus voit ainsi la ville de jour depuis cette montagne.
Peu après, Jésus et ses apôtres entrent dans la ville et se dirigent vers la maison où ils vont célébrer la Pâque. Ils montent dans la grande pièce du haut, où tout est prêt pour qu’ils célèbrent la fête en privé. Jésus attendait ce moment avec impatience, car il dit: “J’ai grandement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.”
La tradition veut que les participants à la Pâque boivent quatre coupes de vin. Après avoir accepté une de ces coupes, peut-être bien la troisième, Jésus rend grâce et dit: “Prenez ceci et faites-le passer de main en main parmi vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu arrive.”
À un moment donné, au cours du repas, Jésus se lève, pose ses vêtements de dessus, prend un linge et remplit d’eau un bassin. Habituellement, c’est à l’hôte de veiller à ce qu’on lave les pieds de ses invités. Mais en cette circonstance, puisqu’il n’y a pas d’hôte, Jésus se charge lui-même de cette tâche. L’un des apôtres aurait pu saisir l’occasion de le faire; mais il semble qu’une certaine rivalité règne encore parmi eux, car aucun d’eux ne s’est proposé. Ils sont donc embarrassés quand Jésus commence à leur laver les pieds.
Quand Jésus vient à lui, Pierre proteste: “Non, jamais tu ne me laveras les pieds.”
“Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi”, lui répond Jésus.
Alors Pierre dit: “Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête.”
“Celui qui s’est baigné n’a besoin que de se faire laver les pieds, mais il est entièrement pur. Et vous, vous êtes purs, mais pas tous.” Il dit cela parce qu’il sait que Judas se prépare à le livrer.
Quand il a fini de laver les pieds de ses 12 apôtres, y compris ceux de Judas, celui qui va le livrer, Jésus remet ses vêtements de dessus et s’allonge de nouveau à table. “Savez-vous ce que je vous ai fait? leur demande-t-il. Vous m’appelez ‘Enseignant’ et ‘Seigneur’, et vous dites juste, car je le suis. Si donc moi, bien que je sois Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné l’exemple pour que vous aussi vous fassiez comme je vous ai fait. En toute vérité je vous le dis: un esclave n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Si vous savez ces choses, heureux êtes-vous si vous les faites.”
Quelle belle leçon d’humilité! Les apôtres ne doivent pas rechercher la première place, se jugeant importants au point de croire que c’est toujours aux autres de les servir. Il leur faut suivre l’exemple laissé par Jésus, exemple, non d’un lavement rituel des pieds, mais du désir de servir sans partialité, aussi humble et déplaisante que soit la tâche à accomplir. Matthieu 26:20, 21; Marc 14:17, 18; Luc 22:14-18; 7:44; Jean 13:1-17.
▪ Lorsque Jésus voit Jérusalem, où il entre pour célébrer la Pâque, pourquoi la circonstance est-elle particulière?
▪ Pendant la Pâque, quelle est peut-être bien la coupe que Jésus passe aux 12 apôtres après avoir dit une bénédiction?
▪ À l’époque de Jésus, quel service un hôte rendait-il aux invités, et pourquoi n’en est-il pas ainsi lorsque Jésus célèbre la Pâque avec ses apôtres?
▪ Dans quel but Jésus accomplit-il lui-même la tâche humble consistant à laver les pieds de ses apôtres?
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Le Repas commémoratifLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 114
Le Repas commémoratif
APRÈS avoir lavé les pieds de ses apôtres, Jésus cite le passage de Psaume 41:9, en disant: “Celui qui se nourrissait de mon pain a levé son talon contre moi.” Puis, se troublant en esprit, il explique: “L’un de vous me livrera.”
Les apôtres commencent à être peinés et un par un ils interrogent Jésus: “Est-ce moi?” Même Judas Iscariote lui pose la question. Jean, qui est étendu à table près de Jésus, se penche en arrière sur sa poitrine et lui demande: “Seigneur, qui est-ce?”
Jésus répond: “C’est un des douze, qui trempe au bol commun avec moi. Oui, le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui, mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré! Il eût été beau pour cet homme-là qu’il ne fût pas né.” Après cela, Satan entre de nouveau en Judas, profitant de ce que son cœur, devenu méchant, lui est ouvert. Plus tard ce soir-là, et à juste titre, Jésus appellera Judas “le fils de la destruction”.
Maintenant, il dit à Judas: “Ce que tu fais, fais-le plus promptement.” Aucun des autres apôtres ne comprend ce qu’il veut dire. Quelques-uns pensent que, puisque Judas tient la caisse, Jésus lui dit: “Achète ce dont nous avons besoin pour la fête”, ou qu’il doit aller donner quelque chose aux pauvres.
Une fois Judas sorti, Jésus instaure avec ses apôtres fidèles une célébration, ou commémoration, entièrement nouvelle. Il prend un pain, prononce une prière de remerciement, rompt ce pain et le leur donne en disant: “Prenez, mangez.” Et il explique: “Ceci représente mon corps, qui doit être donné pour vous. Continuez à faire ceci en souvenir de moi.”
Quand tous ont mangé du pain, Jésus prend une coupe de vin, vraisemblablement la quatrième de ce service pascal, rend grâce aussi, la leur passe et leur demande d’y boire, en déclarant: “Cette coupe représente la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être répandu pour vous.”
Ainsi, il institue un mémorial, la commémoration de sa mort. Chaque année, le 14 Nisan, cette commémoration devra être répétée, comme Jésus le dit, en souvenir de lui. Elle rappellera à la mémoire de ceux qui la célébreront ce que Jésus et son Père céleste ont fait pour permettre à l’humanité d’échapper à la condamnation à mort. Pour les Juifs qui deviendront des disciples de Christ, cette célébration remplacera la Pâque.
La nouvelle alliance, qui a été validée par le sang versé de Jésus, remplace l’ancienne alliance, celle de la Loi. Jésus est le médiateur de cette alliance conclue entre deux parties: d’un côté, Jéhovah Dieu, et de l’autre, 144 000 chrétiens oints de l’esprit. En plus de pourvoir au pardon des péchés, cette alliance permet la formation d’une nation céleste de rois-prêtres. Matthieu 26:21-29; Marc 14:18-25; Luc 22:19-23; Jean 13:18-30; 17:12; 1 Corinthiens 5:7.
▪ Jésus cite une prophétie biblique concernant un compagnon: quelle est cette prophétie, et quelle application en fait-il?
▪ Pourquoi les apôtres deviennent-ils profondément peinés, et que demandent-ils les uns après les autres?
▪ Qu’est-ce que Jésus dit à Judas de faire, mais comment les autres interprètent-ils cette instruction?
▪ Quelle célébration Jésus instaure-t-il une fois Judas sorti, et dans quel but?
▪ Qui sont les parties contractantes de la nouvelle alliance? Que permet cette alliance?
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Une dispute éclateLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 115
Une dispute éclate
UN PEU plus tôt dans la soirée, Jésus a donné une belle leçon d’humilité en lavant les pieds de ses apôtres. Ensuite, il a institué le Mémorial, la commémoration de sa mort toute proche. À présent survient un incident surprenant, surprenant surtout en raison de ce qui vient de se passer. Les apôtres se lancent dans une discussion animée dont l’objet est de savoir lequel d’entre eux paraît être le plus grand. Il semble que la querelle ne date pas d’aujourd’hui.
Souvenons-nous qu’après la transfiguration de Jésus sur la montagne, les apôtres se sont disputés pour décider qui d’entre eux était le plus grand. De plus, Jacques et Jean ont déjà demandé à occuper des places importantes dans le Royaume, provoquant une nouvelle contestation parmi les apôtres. Et maintenant, alors que c’est la dernière nuit qu’il passe avec eux, Jésus doit être très attristé de les voir encore se quereller. Comment réagit-il?
Plutôt que de réprimander les apôtres sur leur comportement, une fois de plus Jésus raisonne patiemment avec eux: “Les rois des nations leur commandent en maîtres, et ceux qui ont pouvoir sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Or vous, il ne faut pas que vous soyez ainsi. (...) Quel est en effet le plus grand, celui qui est étendu à table ou celui qui sert? N’est-ce pas celui qui est étendu à table?” Puis, leur rappelant l’exemple qu’il a lui-même donné, il dit: “Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.”
Malgré leurs imperfections, les apôtres sont demeurés constamment avec Jésus durant ses épreuves. Aussi leur dit-il: “Je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume.” Cette alliance personnelle entre Jésus et ses disciples fidèles les unit à lui pour partager la domination royale. Seules 144 000 personnes, un nombre limité, seront finalement introduites dans cette alliance pour un royaume.
Bien que les apôtres se voient offrir la merveilleuse perspective de partager la royauté avec Christ, ils traversent un moment de faiblesse spirituelle. “Tous, vous trébucherez à mon sujet cette nuit”, dit Jésus. Toutefois, apprenant à Pierre qu’il a prié pour lui, il lui adresse cette exhortation: “Une fois revenu, affermis tes frères.”
“Petits enfants, je suis encore un peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme je l’ai dit aux Juifs: ‘Là où je vais, vous ne pouvez pas venir’, à vous aussi je le dis à présent. Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.”
“Seigneur, où vas-tu?” demande Pierre.
“Là où je vais, dit Jésus, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard.”
“Seigneur, ajoute Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je me dessaisirai de mon âme pour toi.”
“Tu te dessaisiras de ton âme pour moi? demande Jésus. En toute vérité je te le dis: non, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.”
“Quand je devrais mourir avec toi, proteste Pierre, non, je ne te renierai pas.” Et comme les autres apôtres affirment la même chose, Pierre se vante et dit: “Si tous les autres trébuchent à ton sujet, moi je ne trébucherai jamais!”
Faisant allusion à l’époque où il a envoyé ses disciples en tournée de prédication dans toute la Galilée, sans bourse ni sac à vivres, Jésus leur demande: “Avez-vous manqué de quelque chose?”
“Non!” répondent-ils.
“Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, de même aussi un sac à vivres; et que celui qui n’a pas d’épée vende son vêtement de dessus pour en acheter une. Car, je vous le dis, il faut que se réalise en moi tout ce qui est écrit, à savoir: ‘Il a été mis parmi les gens qui méprisent la loi.’ Ce qui me concerne, en effet, est en train d’avoir sa réalisation.”
Par ces paroles, Jésus annonce le moment où il sera mis au poteau avec des méchants, autrement dit des hommes qui méprisent la loi. Il indique également que, par la suite, ses disciples affronteront de cruelles persécutions. “Seigneur, voilà ici deux épées”, disent les apôtres.
“C’est assez”, répond Jésus. Comme nous le verrons, les épées permettront bientôt à Jésus de donner une autre leçon essentielle. Matthieu 26:31-35; Marc 14:27-31; Luc 22:24-38; Jean 13:31-38; Révélation 14:1-3.
▪ Pourquoi la dispute entre les apôtres est-elle si surprenante?
▪ Comment Jésus règle-t-il le différend?
▪ Qu’accomplit l’alliance que Jésus fait avec ses disciples?
▪ Quel nouveau commandement Jésus donne-t-il, et quelle est son importance?
▪ De quelle façon Pierre se montre-t-il trop sûr de lui, et que lui dit Jésus?
▪ Pourquoi les instructions de Jésus concernant le port d’une bourse et d’un sac à vivres diffèrent-elles de celles qu’il a données auparavant?
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Jésus prépare les apôtres à son départLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 116
Jésus prépare les apôtres à son départ
LE REPAS de mémorial est terminé, mais Jésus et ses apôtres sont encore dans la pièce à l’étage. Jésus ne sera bientôt plus là; toutefois, il a encore beaucoup de choses à dire. “Que votre cœur ne se trouble pas!” dit-il pour réconforter ses apôtres. “Exercez la foi en Dieu.” Mais, ajoute-t-il, “exercez aussi la foi en moi”.
“Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures”, poursuit Jésus. “Je m’en vais vous préparer une place (...) afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Et là où je vais, vous en savez le chemin.” Les apôtres ne comprennent pas que Jésus leur parle de s’en aller au ciel; c’est pourquoi Thomas demande: “Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment donc en savons-nous le chemin?”
“Je suis le chemin, et la vérité, et la vie”, répond Jésus. Effectivement, c’est seulement en l’acceptant et en imitant son mode de vie que quelqu’un peut entrer dans la demeure céleste du Père, car, comme le dit Jésus, “nul ne vient au Père que par moi”.
“Seigneur, demande Philippe, montre-nous le Père, et cela nous suffit.” Vraisemblablement, Philippe désire que Jésus leur montre une manifestation visible de Dieu, comme celles qui furent accordées autrefois en vision à Moïse, à Élie et à Ésaïe. Mais, vraiment, les apôtres ont quelque chose de beaucoup mieux que des visions de ce genre, ce que Jésus fait remarquer: “Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu n’es pas parvenu à me connaître, Philippe? Celui qui m’a vu a vu aussi le Père.”
Jésus reflète si parfaitement la personnalité de son Père qu’en fait vivre avec lui et l’observer, c’est comme voir le Père. Cependant, le Père est supérieur au Fils, ainsi que Jésus le reconnaît: “Les choses que je vous dis, je ne les dis pas de mon propre chef.” Jésus attribue à son Père céleste tout le mérite de ses enseignements.
Comme il doit être encourageant pour les apôtres d’entendre Jésus leur dire à présent: “Celui qui exerce la foi en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais; et il fera des œuvres plus grandes que celles-ci.” Il ne veut pas dire que ses disciples exerceront des pouvoirs miraculeux plus grands que les siens. Il veut plutôt dire qu’ils effectueront leur ministère bien plus longtemps, sur une bien plus grande échelle, et pour bien plus de monde.
Après son départ, Jésus n’abandonnera pas ses disciples. “Tout ce que vous demanderez en mon nom, promet-il, je le ferai.” En outre, ajoute-t-il, “je solliciterai le Père, et il vous donnera un autre assistant, pour être avec vous à jamais, l’esprit de vérité”. Plus tard, lorsqu’il sera monté au ciel, Jésus répandra sur ses disciples l’esprit saint, cet autre assistant.
Le départ de Jésus est proche. “Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus”, dit-il. Jésus va être une créature spirituelle invisible à l’œil humain. Mais il promet de nouveau à ses apôtres fidèles: “Vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez.” En effet, non seulement il leur apparaîtra sous forme humaine après sa résurrection, mais, en temps voulu, il les ressuscitera comme créatures spirituelles pour qu’ils vivent avec lui au ciel.
À présent, Jésus donne cette règle simple: “Celui qui a mes commandements et qui les observe, c’est celui-là qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi je l’aimerai et je me montrerai à lui distinctement.”
À ce moment, l’apôtre Judas, celui qui est aussi appelé Thaddée, l’interrompt: “Seigneur, qu’est-il arrivé, que tu veuilles te montrer à nous distinctement et non pas au monde?”
“Si quelqu’un m’aime, répond Jésus, il observera ma parole, et mon Père l’aimera (...). Celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles.” À la différence de ses disciples obéissants, le monde ne tient pas compte des enseignements du Christ. Aussi ne se révèle-t-il pas à lui.
Durant son ministère terrestre, Jésus a enseigné de nombreuses choses à ses apôtres. Comment se souviendront-ils de toutes, surtout si, même jusqu’à cet instant, le sens de beaucoup leur échappe? Heureusement, Jésus fait cette promesse: “L’assistant, l’esprit saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites.”
Et, pour les réconforter encore, Jésus dit: “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. (...) Que votre cœur ne se trouble pas!” Certes, Jésus les quitte, mais, explique-t-il, “si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m’en vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi”.
Le temps qu’il lui reste à passer avec eux est compté. “Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, dit-il, car le chef du monde vient. Et il n’a pas prise sur moi.” Satan le Diable, celui qui a pu entrer en Judas et s’en rendre maître, est le chef du monde. Mais il n’y a en Jésus aucun point faible que Satan puisse exploiter pour le détourner du service de Dieu.
Des relations étroites avec Jésus
Après le repas commémoratif, Jésus vient d’encourager ses apôtres en discutant avec eux à cœur ouvert et en toute simplicité. Il est peut-être minuit passé. C’est pourquoi Jésus dit: “Levez-vous, partons d’ici.” Cependant, avant de sortir, mû par l’amour qu’il leur porte, il continue de leur parler en donnant une illustration stimulante.
“Je suis la vraie vigne, et mon Père est le cultivateur”, dit-il pour commencer. Le grand Cultivateur, Jéhovah Dieu, a planté cette vigne symbolique quand il a oint Jésus d’esprit saint, au moment de son baptême en automne de l’an 29 de notre ère. Mais Jésus montre ensuite que la vigne symbolise plus que lui seul, en disant: “Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il le purifie, pour qu’il porte plus de fruit. (...) Comme le sarment ne peut, de lui-même, porter du fruit, à moins qu’il ne demeure dans la vigne, ainsi vous non plus vous n’en pouvez porter, à moins que vous ne demeuriez en union avec moi. Je suis la vigne, vous êtes les sarments.”
À la Pentecôte, 51 jours plus tard, les apôtres et d’autres disciples deviendront des sarments de la vigne quand de l’esprit saint sera répandu sur eux. Au bout du compte, 144 000 personnes deviendront les sarments de la vigne symbolique. Avec le cep de vigne, Jésus Christ, elles formeront la vigne symbolique qui produira les fruits du Royaume de Dieu.
Jésus explique comment porter du fruit: “Celui qui demeure en union avec moi, et moi en union avec lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez absolument rien faire.” Si, cependant, quelqu’un ne porte pas de fruit, “il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche; puis on ramasse ces sarments et on les jette au feu, et ils brûlent”. D’un autre côté, promet-il, “si vous demeurez en union avec moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et, pour vous, cela arrivera”.
Puis Jésus dit encore aux apôtres: “Mon Père est glorifié en ceci: que vous continuiez à porter beaucoup de fruit et que vous vous montriez mes disciples.” Les fruits que Dieu désire voir porter par les sarments, c’est la manifestation des mêmes qualités que le Christ, et particulièrement de l’amour. En outre, puisque Christ a été un proclamateur du Royaume de Dieu, ces fruits désirés incluent aussi l’activité qui consiste à faire des disciples comme il en a fait.
“Demeurez dans mon amour”, leur recommande à présent Jésus. Cependant, comment ses apôtres le peuvent-ils? “Si vous observez mes commandements, dit-il, vous demeurerez dans mon amour.” Et il poursuit: “Ceci est mon commandement: que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne n’a de plus grand amour que celui-ci: que quelqu’un se dessaisisse de son âme pour ses amis.”
Dans quelques heures, Jésus fera la démonstration de cet amour sans pareil en donnant sa vie pour ses apôtres, ainsi que pour tous ceux qui exerceront la foi en lui. Son exemple devrait inciter ses disciples à avoir les uns pour les autres cet amour qui va jusqu’au sacrifice de soi. Ce sera leur marque distinctive, comme Jésus l’a déclaré plus tôt: “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.”
Expliquant qui sont ses amis, Jésus déclare: “Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus esclaves, parce qu’un esclave ne sait pas ce que fait son maître. Mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de la part de mon Père.”
Quel merveilleux privilège: être des amis intimes de Jésus! Mais pour entretenir toujours ces relations avec lui, les disciples doivent ‘continuer à porter du fruit’. S’ils le font, “tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le [donnera]”, leur dit Jésus. Vraiment, quelle magnifique récompense ce sera pour avoir porté du fruit du Royaume! Puis Jésus exhorte de nouveau les apôtres à ‘s’aimer les uns les autres’, après quoi il leur explique que le monde les haïra. Cependant, il les réconforte par ces mots: “Si le monde vous hait, vous savez qu’il m’a haï avant de vous haïr.” Ensuite, il donne la raison de cette haine du monde envers ses disciples, en disant: “Parce que vous ne faites pas partie du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.”
Expliquant davantage pourquoi ils seront haïs par le monde, il ajoute: “Ils vous feront tout cela à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui [Jéhovah Dieu] qui m’a envoyé.” En effet, les œuvres miraculeuses de Jésus déclarent coupables ceux qui le haïssent, comme il le fait remarquer: “Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché; mais maintenant ils m’ont à la fois vu et haï, ainsi que mon Père.” Aussi, comme le dit Jésus, la parole écrite s’est-elle accomplie: “Ils m’ont haï sans cause.”
Ainsi qu’il l’a déjà fait un peu plus tôt, Jésus réconforte ses apôtres en leur promettant d’envoyer l’assistant, l’esprit saint, c’est-à-dire la force agissante de Dieu. “Celui-là rendra témoignage de moi; et vous aussi, vous devrez rendre témoignage.”
Dernières recommandations
Jésus et ses apôtres sont sur le point de sortir de la pièce du haut. “Je vous ai dit ces choses pour que vous ne trébuchiez pas”, poursuit Jésus. Puis il leur donne ce grave avertissement: “On vous expulsera de la synagogue. Oui, l’heure vient où quiconque vous tuera s’imaginera avoir servi Dieu par un service sacré.”
Apparemment, les apôtres sont profondément troublés par cet avertissement. Quoique Jésus les ait déjà prévenus que le monde les haïrait, jusqu’ici il ne leur avait pas révélé aussi directement qu’ils seraient tués. “Je ne vous ai pas dit ces choses dès le début, explique-t-il, parce que j’étais avec vous.” Cependant, comme il fait bien de les armer en leur donnant ces renseignements avant de partir!
“Mais maintenant, poursuit Jésus, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande: ‘Où vas-tu?’” Un peu plus tôt dans la soirée, ils se sont enquis de l’endroit où il allait, mais à présent ils sont si bouleversés par ce qu’il vient de leur annoncer qu’ils ne l’interrogent pas davantage sur ce sujet. Jésus déclare alors: “Parce que je vous ai dit cela, le chagrin a rempli votre cœur.” Les apôtres sont attristés non seulement parce qu’ils viennent d’apprendre qu’ils subiront de terribles persécutions et seront tués, mais aussi parce que leur Maître va les quitter.
C’est pourquoi Jésus leur explique: “Il est de votre intérêt que je m’en aille. Car si je ne m’en vais pas, non, l’assistant ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.” Humain, Jésus ne peut être qu’à un endroit à la fois, mais quand il sera au ciel il pourra envoyer l’assistant, l’esprit saint de Dieu, à ses disciples, où qu’ils soient sur la terre. Le départ de Jésus leur sera donc profitable.
L’esprit saint, dit Jésus, “donnera au monde des preuves convaincantes au sujet du péché, et au sujet de la justice, et au sujet du jugement”. Le péché du monde, son manque de foi dans le Fils de Dieu, sera dévoilé. De plus, des preuves convaincantes de la justice de Jésus seront fournies par son ascension vers le Père. Enfin, le fait que Satan et le monde méchant qu’il domine ne sont pas parvenus à briser l’intégrité de Jésus est une preuve évidente que le chef du monde a été jugé et condamné.
“J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, poursuit Jésus, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.” Pour cette raison, il promet que lorsqu’il répandra l’esprit saint, la force agissante de Dieu, cet esprit les aidera à assimiler ces choses, en fonction de leur aptitude à les saisir.
Ce que les apôtres ne parviennent pas à comprendre, c’est, en particulier, que Jésus va mourir et leur apparaître ensuite, quand il aura été ressuscité. C’est pourquoi ils se demandent les uns aux autres: “Que signifie ce qu’il nous dit: ‘Sous peu vous ne me verrez pas, et sous peu vous me reverrez’, et: ‘parce que je m’en vais vers le Père’?”
Jésus sait qu’ils veulent l’interroger; alors il explique: “En toute vérité je vous le dis: vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira; vous serez dans le chagrin, mais votre chagrin se changera en joie.” Plus tard dans la journée, l’après-midi, quand Jésus sera mis à mort, les chefs religieux se réjouiront, par contre les disciples se lamenteront. Cependant, leur chagrin se changera en joie quand Jésus sera ressuscité. Et leur joie durera lorsqu’il les remplira de puissance pour être ses témoins, en répandant sur eux l’esprit saint de Dieu, à la Pentecôte.
Comparant la situation de ses apôtres à celle d’une femme dans les douleurs de l’enfantement, Jésus déclare: “Une femme, quand elle enfante, a du chagrin parce que son heure est venue.” Néanmoins, fait-il remarquer, elle ne se souvient plus de sa tribulation quand l’enfant est né. “Vous donc aussi, dit Jésus, encourageant, vous avez du chagrin maintenant; mais je vous reverrai [quand je serai ressuscité], et votre cœur se réjouira, et personne ne vous enlèvera votre joie.”
Jusque-là, les apôtres n’ont jamais fait de requête au nom de Jésus, mais maintenant il déclare: “Si vous demandez quelque chose au Père, il vous le donnera en mon nom. (...) Car le Père lui-même a de l’affection pour vous, parce que vous, vous avez eu de l’affection pour moi et que vous avez cru que moi, je suis sorti en tant que représentant du Père. Je suis sorti de chez le Père et je suis venu dans le monde. D’autre part, je quitte le monde et je m’en vais vers le Père.”
Les paroles de Jésus sont un puissant encouragement pour les apôtres. “Par là nous croyons que tu es sorti de chez Dieu”, disent-ils. “Vous croyez à présent? demande Jésus. Voici que l’heure vient, oui, elle est venue, où vous serez dispersés chacun dans sa propre maison, et vous me laisserez seul.” Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est ce qui se produira avant même la fin de la nuit!
“Je vous ai dit ces choses afin que vous ayez la paix par mon entremise”, précise-t-il. Et de conclure: “Dans le monde, vous avez de la tribulation, mais prenez courage! J’ai vaincu le monde.” Jésus a vaincu le monde en accomplissant fidèlement la volonté de Dieu malgré tout ce que Satan et le monde qu’il domine ont tenté de faire pour briser son intégrité.
La prière finale dans la pièce du haut
Mû par un profond amour pour ses apôtres, Jésus les prépare à son départ imminent. Maintenant, après les avoir longuement exhortés et réconfortés, il lève les yeux au ciel et implore son Père: “Glorifie ton fils, afin que ton fils te glorifie, dans la mesure où tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin que, quant à tout le groupe que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle.”
La vie éternelle! Jésus aborde là un sujet passionnant. Ayant reçu “pouvoir sur toute chair”, Jésus aura la possibilité de transmettre les bienfaits de son sacrifice rédempteur à toute l’humanité vouée à la mort. Cependant, il accordera la vie éternelle uniquement aux personnes approuvées par son Père. Développant ce thème, la vie éternelle, Jésus continue sa prière en disant:
“Ceci signifie la vie éternelle: qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” En effet, pour être sauvé, il faut apprendre à connaître Dieu et son Fils. Mais une connaissance intellectuelle ne suffit pas.
Il faut connaître Dieu et son Fils intimement et nouer avec eux une amitié étroite. Il faut penser comme eux et voir les choses comme ils les voient. Et par-dessus tout, on doit s’efforcer d’imiter leurs qualités incomparables dans les rapports que l’on a avec autrui.
Jésus poursuit sa prière: “Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire.” Ayant accompli ainsi sa mission jusqu’à présent, et confiant qu’elle réussira, il demande à Dieu: “Père, glorifie-moi auprès de toi de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.” Il demande à être rétabli, par le moyen de la résurrection, dans la gloire céleste qu’il avait auparavant.
Résumant ce qui a été son activité principale sur la terre, Jésus déclare: “J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont observé ta parole.” Jésus a utilisé le nom de Dieu, Jéhovah, dans son ministère et a montré quelle en était la prononciation exacte, mais il a fait plus que de manifester le nom de Dieu à ses apôtres. Il a également élargi leur connaissance de Jéhovah, de sa personnalité et de ses desseins, ainsi que leur gratitude envers Lui.
Reconnaissant Jéhovah comme son Supérieur, Celui sous la direction de qui il sert, Jésus déclare avec humilité: “Les paroles que tu m’as données, je les leur ai données, et ils les ont reçues, et ils ont su vraiment que je suis sorti comme ton représentant, et ils ont cru que tu m’as envoyé.”
Faisant une distinction entre ses disciples et le reste des humains, Jésus poursuit sa prière en disant: “Je fais requête à leur sujet; je fais requête, non pas au sujet du monde, mais au sujet de ceux que tu m’as donnés (...). Quand j’étais avec eux, je veillais sur eux (...); et je les ai gardés, et aucun d’eux n’est détruit, excepté le fils de la destruction”, c’est-à-dire Judas Iscariote. En ce moment même, Judas est en train d’accomplir son odieuse mission, qui consiste à livrer Jésus. Ainsi, sans le savoir, il accomplit les Écritures.
“Le monde les a haïs (...), dit Jésus. Je te demande, non pas de les retirer du monde, mais de veiller sur eux à cause du méchant. Ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde.” Les disciples de Jésus se trouvent dans le monde, la société humaine organisée dominée par Satan, mais ils sont et doivent toujours rester séparés de ce monde et de sa méchanceté.
“Sanctifie-les par le moyen de la vérité; ta parole est vérité”, dit Jésus. Ici, il appelle les Écritures hébraïques, qu’il cite sans cesse, “la vérité”. Toutefois, les enseignements qu’il a donnés à ses disciples et ce qu’ils écriront plus tard sous l’inspiration divine, le tout constituant les Écritures grecques chrétiennes, sont aussi “la vérité”. Cette vérité peut sanctifier un individu, changer complètement sa vie et faire de lui un chrétien séparé du monde.
À présent, Jésus prie “non seulement au sujet de ceux-ci, mais aussi au sujet de ceux qui auront foi en [lui] grâce à leur parole”. Ainsi, Jésus prie pour ceux qui seront ses disciples oints et aussi pour d’autres disciples qui néanmoins seront rassemblés en “un seul troupeau”. Que demande-t-il pour tous ceux-là?
“Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, (...) afin qu’ils soient un comme nous sommes un.” Jésus et son Père ne constituent pas une personne unique, mais ils sont d’accord sur tout. Jésus prie pour que ses disciples jouissent de la même unité, afin “que le monde sache que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé”.
En faveur de ceux qui seront ses disciples oints, Jésus fait maintenant une requête à son Père céleste. Laquelle? “Que, là où je suis, ils soient aussi avec moi, pour qu’ils voient ma gloire, celle que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde”, c’est-à-dire avant qu’Adam et Ève aient conçu une descendance. Bien avant cela, Dieu aimait son Fils unique, qui est devenu Jésus Christ.
Achevant sa prière, Jésus répète ceci: “Je leur ai fait connaître ton nom et je le ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en union avec eux.” Pour les apôtres, apprendre le nom de Dieu signifiait connaître personnellement l’amour de Dieu. Jean 14:1 à 17:26; 13:27, 35, 36; 10:16; Luc 22:3, 4; Exode 24:10; 1 Rois 19:9-13; Ésaïe 6:1-5; Galates 6:16; Psaumes 35:19; 69:4; Proverbes 8:22, 30.
▪ Où Jésus va-t-il, et quelle réponse Thomas reçoit-il concernant le chemin pour y aller?
▪ Apparemment, que demande Philippe à Jésus?
▪ Pourquoi celui qui a vu Jésus a-t-il vu aussi le Père?
▪ En quel sens les disciples de Jésus feront-ils des œuvres plus grandes que les siennes?
▪ En quel sens Satan n’a-t-il pas prise sur Jésus?
▪ À quel moment Jéhovah a-t-il planté la vigne symbolique, et quand et comment d’autres personnes ont-elles commencé à faire partie de la vigne?
▪ Au bout du compte, combien de sarments la vigne symbolique a-t-elle?
▪ Quel fruit Dieu désire-t-il que les sarments portent?
▪ Comment pouvons-nous être amis de Jésus?
▪ Pourquoi le monde hait-il les disciples de Jésus?
▪ Quel avertissement donné par Jésus trouble ses apôtres?
▪ Pourquoi les apôtres n’interrogent-ils pas Jésus au sujet de l’endroit où il va?
▪ Qu’est-ce que les apôtres ne comprennent pas en particulier?
▪ Par quelle illustration Jésus montre-t-il que le chagrin des apôtres se changera en joie?
▪ D’après Jésus, que vont bientôt faire les apôtres?
▪ Comment Jésus a-t-il vaincu le monde?
▪ En quel sens Jésus reçoit-il “pouvoir sur toute chair”?
▪ Que signifie apprendre à connaître Dieu et son Fils?
▪ De quelles manières Jésus manifeste-t-il le nom de Dieu?
▪ Qu’est-ce que “la vérité”, et comment ‘sanctifie-t-elle’ le chrétien?
▪ En quel sens Dieu, son Fils et tous les véritables adorateurs sont-ils un?
▪ À quand “la fondation du monde” remonte-t-elle?
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L’angoisse de Jésus dans le jardinLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 117
L’angoisse de Jésus dans le jardin
LORSQUE Jésus a fini de prier, lui et ses 11 apôtres fidèles chantent des louanges à Jéhovah. Puis ils descendent de la pièce du haut, sortent dans la nuit fraîche et retraversent la vallée du Cédron en direction de Béthanie. Mais, en chemin, ils s’arrêtent en un lieu de prédilection, le jardin de Gethsémané, qui se trouve sur le mont des Oliviers ou à proximité. Là, parmi les oliviers, Jésus et ses apôtres se sont souvent retrouvés.
Laissant huit des apôtres — peut-être près de l’entrée du jardin —, il leur dit: “Asseyez-vous ici pendant que je vais prier là-bas.” Puis il prend avec lui les trois autres, Pierre, Jacques et Jean, et s’avance dans le jardin. Jésus commence à être attristé et à ressentir beaucoup de peine. “Mon âme s’est profondément attristée, leur dit-il, oui, jusqu’à la mort. Restez ici et tenez-vous aux aguets avec moi.”
S’avançant un peu, Jésus tombe sur le sol et, le visage contre terre, il se met à prier avec ferveur: “Mon Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux.” Qu’entend-il par là? Pourquoi est-il ‘profondément attristé, jusqu’à la mort’? Revient-il sur sa décision de mourir et de pourvoir ainsi à la rançon?
Pas du tout! Jésus ne demande pas que la mort lui soit épargnée. La seule pensée d’éviter la mort sacrificielle, comme Pierre le lui a suggéré une fois, lui répugne. En fait, il est dans l’angoisse parce qu’il craint que le genre de mort qu’il va bientôt subir — celle d’un ignoble criminel — ne jette l’opprobre sur le nom de son Père. Il a conscience maintenant que dans quelques heures il va être attaché à un poteau comme le pire des malfaiteurs, comme un blasphémateur! Voilà ce qui le peine profondément.
Après sa longue prière, Jésus revient et trouve les trois apôtres en train de dormir. S’adressant à Pierre, il dit: “Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi? Restez aux aguets et priez sans cesse, pour ne pas entrer en tentation.” Comprenant toutefois qu’ils ont eu beaucoup d’émotions et qu’il est très tard, il ajoute: “L’esprit, certes, est ardent, mais la chair est faible.”
Jésus s’écarte une seconde fois et demande à son Père d’éloigner de lui “cette coupe”, qui représente la part que Jéhovah lui a assignée, sa volonté à son égard. En revenant, il trouve de nouveau les trois apôtres endormis alors qu’ils auraient dû prier pour ne pas entrer en tentation. Quand Jésus leur parle, ils ne savent que lui répondre.
Finalement, il s’éloigne une troisième fois, à la distance d’un jet de pierre, puis, à genoux, avec cris puissants et larmes, il fait cette prière: “Père, si tu veux, écarte de moi cette coupe.” Jésus est très douloureusement peiné à cause de l’opprobre que sa mort en criminel va jeter sur le nom de son Père. La pensée d’être condamné comme blasphémateur — quelqu’un qui maudit Dieu — lui est presque insupportable.
Néanmoins, Jésus continue à prier, disant: “Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.” En effet, obéissant, il soumet sa volonté à celle de Dieu. À ce moment, un ange du ciel lui apparaît et le fortifie par quelques paroles encourageantes. Il lui dit probablement qu’il est approuvé par son Père.
Pourtant, quel poids repose sur les épaules de Jésus! Sa vie éternelle et celle de tous les humains sont en jeu. La tension est très forte. Aussi Jésus prie-t-il plus ardemment; et sa sueur devient comme des gouttes de sang qui tombent à terre. “Bien qu’il s’agisse d’un phénomène très rare, déclare une revue médicale (Journal de l’Association des médecins américains), il peut arriver de suer du sang (...) sous le coup d’une émotion intense.”
Ensuite, Jésus revient pour la troisième fois vers ses apôtres et les trouve de nouveau endormis. Ils sont épuisés sous l’effet du chagrin. “En un moment pareil, s’exclame-t-il, vous, vous dormez et vous vous reposez! C’est assez! L’heure est venue! Voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous! Allons! Voici que celui qui me livre s’est approché.”
Tandis qu’il parle encore, Judas Iscariote s’approche, accompagné d’une foule nombreuse portant des torches, des lampes et des armes. Matthieu 26:30, 36-47; 16:21-23; Marc 14:26, 32-43; Luc 22:39-47; Jean 18:1-3; Hébreux 5:7.
▪ Après avoir quitté la pièce du haut, où Jésus emmène-t-il les apôtres, et que fait-il une fois arrivé?
▪ Pendant que Jésus prie, que font les apôtres?
▪ Pourquoi Jésus est-il dans l’angoisse, et quelle requête adresse-t-il à Dieu?
▪ Qu’indique le fait que la sueur de Jésus devient comme des gouttes de sang?
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Trahison et arrestationLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 118
Trahison et arrestation
IL EST bien plus de minuit quand Judas entre dans le jardin de Gethsémané, précédant une foule composée entre autres de soldats, de prêtres en chef et de Pharisiens. Les prêtres se sont mis d’accord pour lui verser 30 pièces d’argent afin qu’il livre Jésus.
Un peu plus tôt, quand il a été renvoyé du repas de la Pâque, il est manifestement allé tout droit chez les prêtres en chef. Ceux-ci ont rassemblé immédiatement leurs préposés ainsi qu’une troupe de soldats. Judas les a peut-être tout d’abord conduits à l’endroit où Jésus et ses apôtres ont célébré la Pâque. Constatant qu’ils étaient partis, cette foule armée, munie de lampes et de torches, est sortie de Jérusalem, puis a traversé la vallée du Cédron, Judas en tête.
Si Judas mène la procession vers le mont des Oliviers, c’est parce qu’il est sûr de savoir où trouver Jésus. La semaine précédente, lors de leurs allées et venues entre Béthanie et Jérusalem, Jésus et ses apôtres se sont souvent arrêtés dans le jardin de Gethsémané pour se reposer et discuter. Cependant, à cette heure-ci, Jésus est sans doute masqué par l’obscurité sous les oliviers; comment les soldats vont-ils le reconnaître? Ils ne l’ont peut-être jamais vu auparavant. C’est pourquoi Judas leur donne un signe, en disant: “Celui que j’embrasserai, c’est lui; arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde.”
Judas conduit la foule au jardin, aperçoit Jésus avec ses apôtres, et s’avance résolument vers lui. “Salut, Rabbi!” lui dit-il, et il l’embrasse fort tendrement.
“Compagnon, pourquoi es-tu ici?” réplique Jésus. Puis, répondant lui-même à la question, il dit: “Judas, livres-tu le Fils de l’homme par un baiser?” Mais c’en est assez de ce traître! Jésus s’avance dans la lumière des torches et des lampes, et demande: “Qui cherchez-vous?”
“Jésus le Nazaréen”, répondent certains.
“Moi je suis lui”, déclare-t-il en faisant face à tous avec courage. Surpris par sa hardiesse et ne sachant à quoi s’attendre, les hommes reculent et tombent par terre.
“Je vous l’ai dit, moi je suis lui, continue Jésus avec calme. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.” Peu de temps auparavant, dans la pièce du haut, Jésus a prié son Père en disant qu’il avait gardé ses apôtres fidèles et qu’aucun d’eux n’était perdu, “excepté le fils de la destruction”. Afin que s’accomplisse sa parole, il demande donc qu’on laisse aller ses disciples.
Tandis que les soldats se ressaisissent, se relèvent et commencent à lier Jésus, les apôtres se rendent compte de ce qui va se passer et demandent: “Seigneur, devons-nous frapper avec l’épée?” Jésus n’a pas encore répondu que Pierre saisit une des deux épées que les apôtres ont apportées et se jette sur Malchus, esclave du grand prêtre. Il manque la tête de l’esclave, mais lui coupe l’oreille droite.
“Laissez; cela suffit”, dit Jésus en s’interposant. Puis, touchant l’oreille de Malchus, il guérit sa blessure. Il donne alors une leçon importante, en ordonnant à Pierre: “Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Ou crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, pour qu’il me fournisse à l’instant plus de douze légions d’anges?”
Jésus est disposé à se laisser arrêter, puisqu’il explique: “Comment alors s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi?” Et il ajoute: “La coupe que mon Père m’a donnée, ne la boirai-je donc pas?” Il souscrit entièrement à la volonté de Dieu à son égard.
Jésus s’adresse alors à la foule: “Est-ce comme contre un brigand que vous êtes sortis avec des épées et des bâtons, pour me saisir? Jour après jour j’étais assis dans le temple, à enseigner, et pourtant vous ne m’avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplît ce qu’ont écrit les prophètes.”
Sur ce, la troupe de soldats, le commandant et les préposés des Juifs se saisissent de Jésus et le lient. En voyant cela, les apôtres l’abandonnent et s’enfuient. Cependant, un jeune homme, peut-être le disciple Marc, reste dans la foule. Sans doute était-il dans la maison où Jésus a célébré la Pâque et a-t-il, ensuite, suivi la foule quand elle en est partie. Mais voilà qu’on le reconnaît et que certains tentent de se saisir de lui. Abandonnant son vêtement de lin, il se sauve. Matthieu 26:47-56; Marc 14:43-52; Luc 22:47-53; Jean 17:12; 18:3-12.
▪ Pourquoi Judas est-il sûr de trouver Jésus dans le jardin de Gethsémané?
▪ Comment Jésus montre-t-il qu’il se soucie de ses apôtres?
▪ Que fait Pierre pour défendre Jésus, mais que lui dit Jésus?
▪ Comment Jésus montre-t-il qu’il souscrit entièrement à la volonté de Dieu à son égard?
▪ Quand les apôtres abandonnent Jésus, qui reste, et que lui arrive-t-il?
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Chez Anne, puis chez CaïpheLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 119
Chez Anne, puis chez Caïphe
LIÉ comme un vulgaire criminel, Jésus est conduit chez Anne, ancien grand prêtre et personnage influent. Anne était grand prêtre lorsqu’à 12 ans, dans le temple, Jésus a stupéfié les enseignants rabbiniques. Plusieurs fils d’Anne sont devenus grands prêtres par la suite, et, actuellement, c’est son gendre, Caïphe, qui occupe cette fonction.
Jésus est conduit d’abord chez Anne, probablement parce que ce prêtre en chef joue depuis longtemps un rôle prépondérant dans la vie religieuse juive. Cette halte chez Anne laisse au grand prêtre Caïphe le temps de réunir les 71 membres du Sanhédrin, la haute cour juive, et de rassembler des faux témoins.
Anne, le prêtre en chef, interroge maintenant Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Mais Jésus lui répond: “C’est au grand jour que j’ai parlé au monde. J’ai toujours enseigné en synagogue et dans le temple, où se réunissent tous les Juifs; et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit. Vois, ceux-là savent ce que j’ai dit.”
À ces mots, un des préposés qui se tient près de Jésus le gifle, en disant: “Est-ce ainsi que tu réponds au prêtre en chef?”
“Si j’ai mal parlé, lui rétorque Jésus, rends témoignage du mal; mais si j’ai parlé correctement, pourquoi me frappes-tu?” Après cette altercation, Anne envoie Jésus, lié, à Caïphe.
Dans le même temps, tous les prêtres en chef, les anciens et les scribes, autrement dit le Sanhédrin au complet, commencent à se réunir. Cette réunion a lieu, semble-t-il, chez Caïphe. Bien qu’il soit tout à fait contraire à la loi juive de tenir un tel procès la nuit de la Pâque, les chefs religieux n’en renoncent pas pour autant à leur dessein malfaisant.
Des semaines auparavant, lorsque Jésus a ressuscité Lazare, le Sanhédrin a déjà décidé qu’il devait mourir. Et, voilà deux jours seulement, le mercredi, les autorités religieuses ont tenu conseil pour se saisir de lui par une ruse habile afin de le tuer. Imaginez un peu: Jésus, en fait, a été condamné avant même d’être jugé!
On s’efforce à présent de trouver des témoins prêts à déposer de faux témoignages, afin de réunir des preuves contre Jésus. Cependant, les dépositions ne concordent pas. Finalement, il se présente deux témoins qui déclarent: “Nous l’avons entendu dire: ‘Je renverserai ce temple qui a été fait à la main, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait à la main.’”
“Tu ne réponds rien? demande Caïphe. Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi?” Mais Jésus se tait. Pour la plus grande humiliation du Sanhédrin, même dans cette fausse accusation les dépositions des deux témoins ne concordent pas. Caïphe essaie donc une autre tactique.
Il sait que les Juifs réagissent vivement lorsque quelqu’un prétend être le Fils de Dieu. À deux reprises déjà, ils ont conclu hâtivement que Jésus était un blasphémateur méritant la mort, parce qu’ils se sont imaginé à tort qu’il affirmait être égal à Dieu. Avec ruse, Caïphe ordonne donc à Jésus: “Par le Dieu vivant je t’impose le serment afin que tu nous dises si tu es le Christ, le Fils de Dieu!”
Quoi qu’en pensent les Juifs, Jésus est bel et bien le Fils de Dieu. En gardant le silence, il pourrait laisser penser qu’il nie être le Christ. Aussi Jésus répond-il avec courage: “Moi, je suis; et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance et venant avec les nuées du ciel.”
Sur ce, d’un geste théâtral, Caïphe déchire ses vêtements et s’exclame: “Il a blasphémé! Qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voyez! Maintenant vous avez entendu le blasphème. Quel est votre avis?”
“Il est passible de mort”, proclame le Sanhédrin. Alors, ces hommes commencent à se moquer de lui et à blasphémer contre lui. Certains le giflent et lui crachent au visage. D’autres lui voilent tout le visage et le frappent du poing en disant, sarcastiques: “Prophétise-nous, Christ! Qui est-ce qui t’a frappé?” Tel est le traitement outrageant et illégal infligé à Jésus durant son procès nocturne. Matthieu 26:57-68; 26:3, 4; Marc 14:53-65; Luc 22:54, 63-65; Jean 18:13-24; 11:45-53; 10:31-39; 5:16-18.
▪ Où Jésus est-il d’abord conduit, et que lui arrive-t-il?
▪ Où est-il emmené ensuite, et dans quel but?
▪ Comment Caïphe s’y prend-il pour que le Sanhédrin déclare Jésus passible de mort?
▪ Quel traitement outrageant et illégal est infligé à Jésus durant le procès?
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Reniements dans la courLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 120
Reniements dans la cour
APRÈS avoir abandonné Jésus dans le jardin de Gethsémané et s’être enfuis, paniqués, avec les autres apôtres, Pierre et Jean s’arrêtent dans leur fuite. Peut-être rattrapent-ils Jésus au moment où on l’introduit chez Anne. Lorsque ce dernier envoie Jésus au grand prêtre Caïphe, Pierre et Jean suivent à bonne distance, apparemment partagés entre la crainte de mettre leur vie en danger et l’inquiétude de ce qui va arriver à leur Maître.
Parvenu à la résidence spacieuse de Caïphe, Jean réussit à entrer dans la cour, car il est connu du grand prêtre. Pierre, lui, est laissé dehors, près de la porte. Mais bientôt Jean revient et parle à la portière, une servante, qui laisse entrer Pierre.
Comme il fait froid maintenant, les gens de service et les préposés du grand prêtre allument un feu de braise. Pierre se joint à eux pour se tenir au chaud en attendant l’issue du procès de Jésus. Là, à la lueur du feu, la portière qui a laissé entrer Pierre le voit mieux. “Toi aussi tu étais avec Jésus le Galiléen!” s’exclame-t-elle.
Bouleversé d’être découvert, Pierre nie devant tous avoir jamais connu Jésus. “Je ne le connais pas et je ne comprends pas ce que tu veux dire”, répond-il.
Puis Pierre va près du portail. Une autre servante le remarque et dit aussi à ceux qui se trouvent à cet endroit: “Celui-là était avec Jésus le Nazaréen.” De nouveau, Pierre nie, en jurant: “Je ne connais pas cet homme!”
Pierre reste dans la cour, essayant de se faire aussi discret que possible. Peut-être à cet instant, dans la pénombre du petit matin, le chant d’un coq le fait-il tressaillir. Pendant ce temps, le procès de Jésus se poursuit, probablement dans une pièce de la maison située au-dessus de la cour. Sans doute Pierre et les autres personnes qui attendent en bas voient-ils les allées et venues des différents témoins appelés pour déposer.
Une heure environ s’est écoulée depuis que Pierre a été reconnu comme l’un des compagnons de Jésus. À présent, un certain nombre de ceux qui se tiennent là s’approchent de Pierre et lui disent: “À coup sûr, toi aussi tu es des leurs; et d’ailleurs ton dialecte te trahit.” L’un d’eux est un parent de Malchus, l’homme à qui Pierre a coupé l’oreille. “Ne t’ai-je pas vu dans le jardin avec lui?” demande-t-il.
“Je ne connais pas cet homme!” répond Pierre avec véhémence. D’ailleurs, il essaie de les convaincre qu’ils se trompent tous en faisant des imprécations et en jurant, c’est-à-dire en appelant le mal sur lui s’il ne dit pas la vérité.
Tandis que Pierre renie Jésus pour la troisième fois, un coq se met à chanter. Au même instant, Jésus, apparemment sorti sur un balcon qui surplombe la cour, se retourne et regarde Pierre, qui aussitôt se rappelle ce qu’il lui a dit quelques heures auparavant dans la pièce du haut: “Avant qu’un coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.” Accablé par le poids de son péché, Pierre sort et pleure amèrement.
Comment cela a-t-il pu arriver? Comment, après s’être montré si sûr de sa force spirituelle, Pierre a-t-il pu renier son Maître à trois reprises en si peu de temps? Les circonstances l’ont sans doute pris au dépourvu. On était en train de dénaturer la vérité et de présenter Jésus comme un vil criminel. On faisait paraître mauvais ce qui est juste, et coupable l’innocent. La situation était si oppressante que Pierre a perdu son équilibre. Brusquement, son sens de la fidélité a été troublé; à son grand chagrin, il a été paralysé par la crainte de l’homme. Que cela ne nous arrive jamais! Matthieu 26:57, 58, 69-75; Marc 14:30, 53, 54, 66-72; Luc 22:54-62; Jean 18:15-18, 25-27.
▪ Comment Pierre et Jean parviennent-ils à entrer dans la cour du grand prêtre?
▪ Tandis que Pierre et Jean sont dans la cour, que se passe-t-il dans la maison?
▪ Combien de fois un coq chante-t-il, et combien de fois Pierre nie-t-il connaître le Christ?
▪ Que signifie le fait que Pierre fasse des imprécations et jure?
▪ Qu’est-ce qui pousse Pierre à nier connaître Jésus?
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Devant le Sanhédrin, puis devant PilateLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 121
Devant le Sanhédrin, puis devant Pilate
LA NUIT s’achève. Pierre a renié Jésus pour la troisième fois; les membres du Sanhédrin en ont fini avec leur simulacre de procès et se sont dispersés. Toutefois, dès l’aube le vendredi matin, ils se réunissent de nouveau, cette fois dans la salle de leur Sanhédrin. Il semble que leur intention soit de donner une apparence de légalité au procès nocturne. Quand Jésus est amené devant eux, ils lui demandent, comme ils l’ont fait dans la nuit: “Si tu es le Christ, dis-le-nous.”
“Même si je vous le disais, vous ne le croiriez pas, répond Jésus. Et si je vous interrogeais, vous ne répondriez pas.” Cependant, Jésus a le courage de reconnaître son identité, en disant: “Désormais le Fils de l’homme sera assis à la puissante droite de Dieu.”
“Tu es donc le Fils de Dieu?” veulent-ils tous savoir.
“Vous dites vous-mêmes que moi je suis”, répond Jésus.
Pour ces hommes dont l’intention est de le tuer, cette réponse suffit. Ils considèrent qu’elle est un blasphème. “Qu’avons-nous encore besoin de témoignage? demandent-ils. Car nous-mêmes, nous l’avons entendu de sa bouche.” Alors ils lient Jésus, l’emmènent et le remettent entre les mains du gouverneur romain Ponce Pilate.
Judas, celui qui a livré Jésus, a assisté au procès. Lorsqu’il voit que Jésus est condamné, il est pris de remords. Il va donc trouver les prêtres en chef et les anciens et leur rend les 30 pièces d’argent, en disant: “J’ai péché quand j’ai livré un sang juste.”
“Que nous importe? À toi de voir!” lui répondent-ils sans pitié. Alors Judas jette les pièces d’argent dans le temple et se retire, puis il s’en va essayer de se pendre. Cependant, la branche à laquelle il attache la corde se brise probablement, et son corps tombe sur les rochers en contrebas, où il éclate.
Les prêtres en chef ne savent trop que faire des pièces d’argent. “Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, disent-ils, parce que c’est le prix du sang.” C’est pourquoi, après avoir délibéré, ils achètent avec cet argent le champ du potier pour la sépulture des étrangers. C’est pour cette raison que ce champ est appelé le “Champ du Sang”.
Il est encore tôt le matin lorsque Jésus est conduit au palais du gouverneur. Les Juifs qui l’ont accompagné refusent d’y entrer, car ils pensent qu’ils se souillent s’ils côtoient des Gentils. Alors, pour les satisfaire, Pilate vient dehors. “Quelle accusation portez-vous contre cet homme?” leur demande-t-il.
“Si cet homme n’était pas un délinquant, nous ne te l’aurions pas livré”, répondent les Juifs.
Peu désireux de se mêler de cette affaire, Pilate leur dit: “Prenez-le vous-mêmes et jugez-le d’après votre loi.”
Révélant leurs intentions meurtrières, les Juifs rétorquent: “Il ne nous est pas permis de tuer quelqu’un.” En effet, s’ils tuaient Jésus pendant la Pâque, il y aurait probablement un tollé général, car beaucoup tiennent Jésus en haute estime. Mais s’ils réussissent à le faire exécuter par les Romains pour raison politique, ils seront dégagés de toute responsabilité aux yeux du peuple.
C’est pourquoi, sans parler du procès précédent au cours duquel ils ont déjà condamné Jésus pour blasphème, les chefs religieux inventent à présent d’autres charges. Ils accusent Jésus de trois crimes: “Nous avons trouvé cet homme en train [1] de bouleverser notre nation, [2] de défendre qu’on paie les impôts à César et [3] de dire qu’il est, lui, Christ, un roi.”
C’est l’accusation selon laquelle Jésus prétend être roi qui retient l’attention de Pilate. Il rentre donc dans le palais, appelle Jésus et l’interroge: “Es-tu le roi des Juifs?” En d’autres termes, as-tu violé la loi en te prétendant roi en opposition à César?
Jésus veut savoir ce que Pilate a déjà entendu sur son compte, aussi lui demande-t-il: “Est-ce de ton propre chef que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi?”
Pilate affirme ne rien savoir et vouloir connaître les faits. “Est-ce que je suis Juif, moi? répond-il. Ta propre nation et les prêtres en chef t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait?”
Jésus ne cherche pas du tout à éluder la question de sa royauté. Et ce qu’il répond maintenant surprend certainement Pilate. Luc 22:66 à 23:3; Matthieu 27:1-11; Marc 15:1; Jean 18:28-35; Actes 1:16-20.
▪ Dans quelle intention le Sanhédrin se réunit-il de nouveau le matin?
▪ Comment Judas meurt-il, et quel usage fait-on des 30 pièces d’argent?
▪ Pourquoi les Juifs veulent-ils faire exécuter Jésus par les Romains au lieu de le tuer eux-mêmes?
▪ De quoi les Juifs accusent-ils Jésus?
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Entre Pilate et HérodeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 122
Entre Pilate et Hérode
JÉSUS n’essaie pas de cacher à Pilate qu’il est roi, mais il explique que son Royaume ne constitue pas une menace pour Rome. “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde, dit-il. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” Ainsi, à trois reprises, Jésus reconnaît qu’il a un royaume, mais qu’il ne s’agit pas d’un royaume terrestre.
Cependant, Pilate insiste encore: “C’est donc que tu es roi?” Autrement dit, es-tu roi même si ton royaume ne fait pas partie de ce monde?
Jésus fait savoir à Pilate qu’il a tiré la bonne conclusion, en répondant: “Toi-même tu dis que je suis roi. Je suis né pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est du côté de la vérité, écoute ma voix.”
En effet, le but de l’existence terrestre de Jésus est de rendre témoignage à “la vérité”, et en particulier à la vérité sur son Royaume. Jésus est prêt à rester fidèle à cette vérité, même si cela doit lui coûter la vie. “Qu’est-ce que la vérité?” demande Pilate, mais sans attendre d’autres explications. Il en a assez entendu pour rendre un jugement.
Pilate retourne vers la foule qui attend en dehors du palais. Puis, Jésus étant apparemment à ses côtés, il dit aux prêtres en chef et à ceux qui les accompagnent: “Je ne trouve aucun crime en cet homme.”
Irritée par cette décision, la foule insiste, disant: “Il soulève le peuple en enseignant dans toute la Judée, et même depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici.”
Le fanatisme irraisonné des Juifs doit fortement étonner Pilate. C’est pourquoi, tandis que les prêtres en chef et les anciens continuent de crier, il se tourne vers Jésus et lui dit: “N’entends-tu pas combien de choses ils attestent contre toi?” Mais Jésus n’essaie même pas de répondre. Son calme face à ces accusations insensées laisse Pilate tout surpris.
Apprenant que Jésus est Galiléen, Pilate pense avoir trouvé un moyen de se dégager de toute responsabilité envers lui. Comme le gouverneur de Galilée, Hérode Antipas (fils d’Hérode le Grand), est à Jérusalem pour la Pâque, il lui envoie Jésus. Voici quelque temps, Hérode a fait décapiter Jean le baptiseur, et par la suite, lorsqu’il a entendu parler des miracles que Jésus accomplissait, il a eu peur, car il craignait que Jésus ne soit Jean ressuscité d’entre les morts.
À présent, Hérode est enchanté à la perspective de voir Jésus. Ce n’est pas qu’il se soucie du sort de Jésus ni qu’il désire réellement savoir si les accusations portées contre lui sont vraies ou fausses. Non, c’est simplement par curiosité, et parce qu’il espère le voir faire quelque miracle.
Toutefois, Jésus refuse de satisfaire la curiosité d’Hérode. D’ailleurs, lorsqu’Hérode l’interroge, il ne répond pas un mot. Déçus, Hérode et les soldats de sa garde se moquent de lui. Ils l’habillent d’un vêtement éclatant et le ridiculisent. Puis ils le renvoient à Pilate. À la suite de quoi, Pilate et Hérode, qui auparavant étaient ennemis, deviennent bons amis.
Lorsque Jésus revient, Pilate convoque les prêtres en chef, les chefs juifs et le peuple, et leur dit: “Vous m’avez amené cet homme comme quelqu’un qui pousse le peuple à la révolte, et voici que je l’ai interrogé devant vous, mais je n’ai trouvé en cet homme rien qui fonde les accusations que vous portez contre lui. Et Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé; et voici que rien qui mérite la mort n’a été commis par lui. Je le châtierai donc et le relâcherai.”
Ainsi, à deux reprises, Pilate a déclaré Jésus innocent. Il désire vivement le libérer, car il a compris que c’est seulement par jalousie que les prêtres en chef le lui ont livré. Alors qu’il poursuit ses efforts pour relâcher Jésus, quelque chose d’encore plus fort vient l’y inciter. En effet, tandis qu’il siège au tribunal, sa femme lui envoie ce message pressant: “N’aie rien à faire avec ce juste, car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui dans un rêve [certainement d’origine divine], à cause de lui.”
Pilate sait qu’il devrait relâcher cet homme innocent. Mais comment? Jean 18:36-38; Luc 23:4-16; Matthieu 27:12-14, 18, 19; 14:1, 2; Marc 15:2-5.
▪ Comment Jésus répond-il à la question concernant sa royauté?
▪ À quelle “vérité” Jésus a-t-il rendu témoignage durant sa vie terrestre?
▪ Quel jugement Pilate rend-il, comment le peuple réagit-il, et que fait Pilate de Jésus?
▪ Qui est Hérode Antipas, pourquoi est-il enchanté de voir Jésus, et que fait-il de lui?
▪ Pourquoi Pilate désire-t-il vivement libérer Jésus?
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“Voilà l’homme!”Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 123
“Voilà l’homme!”
IMPRESSIONNÉ par son comportement et reconnaissant son innocence, Pilate tente un autre moyen pour relâcher Jésus. “Vous avez, dit-il à la foule, une coutume, que je vous relâche quelqu’un à la Pâque.”
Comme il a aussi dans ses prisons un meurtrier notoire, Barabbas, il demande: “Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, celui qu’on appelle Christ?”
Manœuvré par les prêtres en chef qui l’ont ameuté, le peuple réclame qu’on relâche Barabbas et qu’on tue Jésus. Pilate n’abandonne pas. Pour réponse, il demande de nouveau: “Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche?”
“Barabbas”, crie le peuple.
“Que ferai-je donc de Jésus, celui qu’on appelle Christ?” demande Pilate, effaré.
D’une seule voix, le peuple hurle: “Qu’il soit attaché sur un poteau!” “Attache sur un poteau! Attache-le sur un poteau!”
Sachant que la foule exige la mort d’un innocent, Pilate insiste: “Quel mal cet homme a-t-il donc fait? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort; je le châtierai donc et le relâcherai.”
Malgré les tentatives de Pilate, la foule enragée, excitée par les chefs religieux, ne cesse de crier: “Qu’il soit attaché sur un poteau!” Sa fureur attisée par les prêtres, la foule veut du sang. Et dire que, seulement cinq jours auparavant, certains de ces Juifs l’ont probablement acclamé lorsqu’il est entré en Roi dans Jérusalem! Pendant ce temps, les disciples de Jésus, s’ils sont là, ne se manifestent pas.
Voyant que ses efforts ne servent à rien, mais qu’au contraire il s’élève un tumulte, Pilate prend de l’eau, se lave les mains devant la foule et dit: “Je suis innocent du sang de cet homme. À vous de voir!” À quoi le peuple répond: “Que son sang vienne sur nous et sur nos enfants!”
En conséquence, désirant davantage satisfaire la foule qu’accomplir ce qu’il sait être juste, Pilate cède aux exigences du peuple et relâche Barabbas. Il prend Jésus et le fait dévêtir et fouetter. Mais il ne s’agit pas d’une flagellation ordinaire. Voici comment le Journal de l’Association des médecins américains décrit le supplice du fouet chez les Romains:
“L’instrument habituel était un fouet court (flagrum ou flagellum) comprenant plusieurs lanières de cuir de longueurs inégales, tressées ou non, sur lesquelles étaient fixées par intervalles de petites boules de métal ou des esquilles d’os de mouton particulièrement tranchantes. (...) Les soldats romains frappant de toutes leurs forces et à coups répétés sur le dos de la victime, les boules de métal causaient de profondes contusions, tandis que les lanières de cuir et les os de mouton lacéraient les tissus cutanés et sous-cutanés. La flagellation se poursuivant, ces lacérations déchiraient les muscles qui sont en contact avec les os, et laissaient apparaître des lambeaux de chair sanguinolente.”
Après ce supplice, Jésus est emmené dans le palais du gouverneur, et toute la troupe armée est convoquée. Les soldats poursuivent les outrages: ils tressent une couronne d’épines qu’ils enfoncent sur la tête de Jésus. Ils lui mettent un roseau dans la main droite et le couvrent d’un vêtement pourpre, du genre de ceux que portent les personnages royaux. Puis ils lui disent en se moquant: “Bonjour, roi des Juifs!” Également, ils lui crachent dessus et le giflent. Lui prenant le solide roseau de la main, ils l’en frappent à la tête, enfonçant encore plus dans son cuir chevelu les épines acérées de son humiliante “couronne”.
La dignité et l’endurance remarquables que Jésus montre devant ces sévices produisent une telle impression sur Pilate qu’il se sent poussé à faire une nouvelle tentative pour le sauver. Aussi dit-il aux foules: “Voici que je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun délit.” Peut-être Pilate pense-t-il que la vue de Jésus, qui vient de subir la torture, va les attendrir. Portant la couronne d’épines et le vêtement de dessus de couleur pourpre, Jésus, le visage en sang et marqué par la douleur, se présente devant la foule endurcie. C’est alors que Pilate dit: “Voilà l’homme!”
Cet homme, quoique meurtri et brisé, est le personnage le plus remarquable de l’Histoire, oui, le plus grand homme de tous les temps. La dignité et le calme de Jésus sont le signe d’une grandeur que même Pilate doit reconnaître, car ses paroles dénotent sans doute un mélange de respect et de pitié. Jean 18:39 à 19:5; Matthieu 27:15-17, 20-30; Marc 15:6-19; Luc 23:18-25.
▪ Comment Pilate s’y prend-il pour tenter de faire relâcher Jésus?
▪ Comment Pilate tente-t-il de se dégager de toute responsabilité?
▪ En quoi consiste la flagellation?
▪ Comment, après avoir été flagellé, Jésus est-il tourné en dérision?
▪ Quelle autre tentative Pilate fait-il pour relâcher Jésus?
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Livré et emmenéLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 124
Livré et emmené
PILATE, touché par la dignité sereine de Jésus face à la torture, tente à nouveau de le relâcher, mais les prêtres en chef redoublent de colère. Ils sont déterminés à ne rien laisser entraver leur dessein malfaisant. C’est pourquoi ils se remettent à crier: “Attache-le sur un poteau! Attache-le sur un poteau!”
“Prenez-le vous-mêmes et attachez-le sur un poteau”, répond Pilate. (Contrairement à ce qu’ils ont déclaré précédemment, les Juifs peuvent se réserver le droit d’exécuter un criminel coupable d’un délit religieux grave.) Alors, au moins pour la cinquième fois, Pilate déclare Jésus innocent en disant: “Je ne trouve en lui aucun délit.”
Les Juifs, voyant que leurs accusations d’ordre politique ne produisent pas de résultat, se rabattent sur l’accusation de blasphème qu’ils ont utilisée quelques heures plus tôt au procès de Jésus devant le Sanhédrin. “Nous avons une loi, disent-ils, et, d’après la loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait fils de Dieu.”
Cette accusation est nouvelle pour Pilate, et elle l’effraie davantage. Il s’en rend compte maintenant, Jésus n’est pas un homme ordinaire, comme l’indiquent le rêve de sa femme et la remarquable force de personnalité dont il fait preuve. Mais “fils de Dieu”? Pilate sait que Jésus est Galiléen. Pourtant, se pourrait-il qu’il ait eu une vie antérieure? Le faisant rentrer dans le palais, Pilate lui demande: “D’où es-tu?”
Jésus garde le silence. Un peu plus tôt, il a dit à Pilate qu’il est roi, mais que son Royaume ne fait pas partie de ce monde. Il serait inutile de fournir d’autres explications. Cependant, blessé dans son orgueil parce qu’il refuse de lui répondre, Pilate s’emporte contre Jésus en disant: “Ne me parles-tu pas, à moi? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de t’attacher sur un poteau?”
“Tu n’aurais sur moi absolument aucun pouvoir, s’il ne t’avait été accordé d’en haut”, répond Jésus avec respect. Il fait allusion à l’autorité que Jéhovah accorde aux dirigeants humains pour administrer les affaires terrestres. Jésus ajoute: “C’est pourquoi l’homme qui m’a livré à toi a un plus grand péché.” Effectivement, le grand prêtre Caïphe et ses complices, ainsi que Judas Iscariote, portent une plus lourde responsabilité que Pilate dans le traitement injuste qui est infligé à Jésus.
Encore plus impressionné par Jésus et craignant qu’il n’ait une origine divine, Pilate renouvelle ses efforts pour le relâcher. Toutefois, les Juifs n’écoutent pas Pilate. Ils réitèrent leurs accusations politiques, ajoutant avec ruse: “Si tu relâches cet homme, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi parle contre César.”
Malgré ces graves insinuations, Pilate ramène Jésus dehors. Insistant, il dit de nouveau aux Juifs: “Voilà votre roi!”
“Enlève-le! Enlève-le! Attache-le sur un poteau!”
“Attacherai-je votre roi sur un poteau?” demande Pilate, en désespoir de cause.
Le joug romain irrite les Juifs. Pour tout dire, ils détestent la domination de Rome. Malgré cela, les prêtres en chef déclarent hypocritement: “Nous n’avons de roi que César.”
Craignant pour sa position et sa réputation, Pilate finit par céder à la demande tenace des Juifs. Il livre Jésus. Les soldats lui ôtent le manteau de pourpre qu’ils remplacent par ses vêtements de dessus. Tandis qu’on l’emmène, Jésus doit porter lui-même le poteau sur lequel il va être attaché.
C’est maintenant le milieu de la matinée du vendredi 14 Nisan; midi n’est peut-être pas loin. Jésus est debout depuis le jeudi à l’aube, et il n’a cessé de vivre des moments éprouvants. Il est compréhensible que ses forces l’abandonnent sous le poids du poteau. C’est pourquoi on réquisitionne un passant pour le porter à sa place, un certain Simon, de Cyrène, en Afrique. Beaucoup de gens, dont des femmes, viennent derrière eux, se frappant la poitrine de chagrin et se lamentant sur Jésus.
Se tournant vers les femmes, Jésus dit: “Filles de Jérusalem, cessez de pleurer sur moi. Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants; car voici que viennent des jours où l’on dira: ‘Heureuses les stériles, et les matrices qui n’ont pas enfanté, et les mamelles qui n’ont pas nourri!’ (...) Car s’ils font ces choses quand l’arbre est humide, qu’adviendra-t-il quand il sera desséché?”
Jésus fait allusion à l’arbre qu’est la nation juive, arbre auquel il reste encore un peu d’humidité, de vie, grâce à la présence de Jésus et à l’existence d’un reste qui croit en lui. Mais lorsque ces Juifs-là auront été enlevés de la nation, il ne restera plus de celle-ci qu’un arbre mort sur le plan spirituel, une organisation nationale desséchée. Il y aura de quoi pleurer quand les armées romaines, servant d’instrument à Dieu, dévasteront la nation juive! Jean 19:6-17; 18:31; Luc 23:24-31; Matthieu 27:31, 32; Marc 15:20, 21.
▪ De quoi les chefs religieux accusent-ils Jésus lorsqu’ils voient que leurs accusations politiques ne produisent aucun résultat?
▪ Pour quelle raison Pilate est-il plus effrayé?
▪ Qui porte le plus grand péché dans ce qui est fait à Jésus?
▪ Comment les chefs religieux obtiennent-ils de Pilate qu’il livre Jésus pour qu’il soit exécuté?
▪ Que dit Jésus aux femmes qui pleurent sur lui, et que signifient ses paroles au sujet de l’arbre “humide” puis “desséché”?
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Sur le poteau de suppliceLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 125
Sur le poteau de supplice
DEUX brigands sont conduits dehors en même temps que Jésus pour être exécutés. Non loin de la ville, la foule s’arrête au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire Lieu du Crâne.
Les prisonniers sont dépouillés de leurs vêtements. Puis du vin mêlé de myrrhe leur est proposé. Ce sont vraisemblablement les femmes de Jérusalem qui l’ont préparé, et les Romains ne refusent pas ce breuvage analgésique à ceux qui sont attachés sur des poteaux. Après l’avoir goûté, Jésus refuse toutefois de le boire. Pourquoi? Sans doute parce qu’il veut affronter cette épreuve suprême de sa foi en étant en pleine possession de ses facultés.
On allonge maintenant Jésus sur le poteau, les mains au-dessus de la tête. Les soldats lui enfoncent alors de gros clous à travers les mains et les pieds. Jésus se raidit sous la douleur tandis que les clous lui transpercent la chair et les ligaments. Mais au moment où on lève le poteau à la verticale, la douleur devient tout à fait atroce, car le poids du corps déchire les plaies causées par les clous. Pourtant, au lieu de menacer, Jésus prie en faveur des soldats romains: “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.”
Pilate fait apposer sur le poteau un panneau rédigé ainsi: “Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs.” Il semble qu’en écrivant cela Pilate veut, non seulement traduire le respect que lui inspire Jésus, mais aussi marquer son mépris pour les prêtres juifs qui l’ont contraint à prononcer la sentence de mort contre Jésus. Afin que tous puissent lire le panneau, Pilate le fait rédiger en trois langues: en hébreu, en latin, langue officielle, et en grec commun.
Anne, Caïphe et les autres prêtres en chef sont consternés. La proclamation catégorique placée sur le poteau vient gâcher leur triomphe. Ils protestent donc en disant: “N’écris pas: ‘Le roi des Juifs’, mais qu’il a dit: ‘Je suis le roi des Juifs.’” Pilate, irrité d’avoir été manipulé par les prêtres, leur répond avec un mépris total: “Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.”
Les prêtres, entourés d’une foule importante, se rassemblent maintenant sur les lieux de l’exécution et cherchent à réfuter la déclaration du panneau. Ils reprennent les fausses dépositions qui ont été faites précédemment devant le Sanhédrin. Il n’est donc pas étonnant que les passants parlent de Jésus en mal, hochant la tête et disant: “Ô toi qui voulais renverser le temple et le bâtir en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es fils de Dieu, descends du poteau de supplice!”
Les prêtres en chef et leurs acolytes se joignent aux moqueurs en disant: “Il en a sauvé d’autres; il ne peut pas se sauver lui-même! Il est roi d’Israël; qu’il descende maintenant du poteau de supplice, et nous croirons en lui! Il a mis sa confiance en Dieu; qu’Il le délivre maintenant, s’Il veut de lui, car il a dit: ‘Je suis Fils de Dieu.’”
Gagnés par cet état d’esprit, les soldats aussi se moquent de Jésus. Ils le tournent en dérision en lui offrant du vin aigre, probablement en le lui présentant juste devant la bouche, mais hors de portée de ses lèvres desséchées. “Si tu es le roi des Juifs, lui lancent-ils, sauve-toi toi-même!” Même les brigands qui sont attachés sur des poteaux aux côtés de Jésus, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, le raillent. Pensez un peu! Le plus grand homme de tous les temps, oui, celui qui a collaboré avec Jéhovah à la création de toutes choses, se laisse résolument traiter de la sorte!
Les soldats prennent les vêtements de dessus qui appartiennent à Jésus et en font quatre parts. Ils jettent les sorts pour savoir à qui ces parts reviendront. Le vêtement de dessous, de grande qualité, est par contre sans couture. Les soldats se disent donc entre eux: “Ne le déchirons pas, mais jetons dessus les sorts pour savoir à qui il sera.” Ils réalisent ainsi, sans le savoir, la parole de l’Écriture qui dit: “Ils ont réparti entre eux mes vêtements de dessus, et sur mon vêtement ils jettent les sorts.”
L’un des deux brigands en vient finalement à prendre conscience que Jésus doit réellement être un roi. C’est ainsi que, tançant son compagnon, il dit: “Ne crains-tu donc pas Dieu du tout, à présent que tu es dans le même jugement? Et pour nous, c’est justice, car nous recevons, nous, pour les choses que nous avons commises, ce que nous méritons, et cela pleinement; mais cet homme n’a rien fait de répréhensible.” Il s’adresse alors à Jésus, faisant cette requête: “Souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume.”
Jésus lui répond: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” Cette promesse s’accomplira lorsque Jésus, Roi dans les cieux, ressuscitera ce malfaiteur repentant pour lui permettre de vivre dans le Paradis sur la terre, que les survivants d’Harmaguédon et leurs compagnons auront le privilège d’entretenir. Matthieu 27:33-44; Marc 15:22-32; Luc 23:27, 32-43; Jean 19:17-24.
▪ Pourquoi Jésus refuse-t-il de boire le vin mêlé de myrrhe?
▪ Pour quelle raison, apparemment, un panneau est-il apposé sur le poteau de supplice de Jésus? À quelle altercation donne-t-il lieu entre Pilate et les prêtres en chef?
▪ Quel autre traitement humiliant Jésus subit-il sur le poteau, et qu’est-ce qui semble en être la cause?
▪ Comment ce qu’il advient des vêtements de Jésus réalise-t-il une prophétie?
▪ Quel changement d’attitude un des brigands opère-t-il, et comment Jésus accédera-t-il à sa requête?
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“Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu”Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 126
“Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu”
JÉSUS est sur le poteau depuis peu quand, à midi, de mystérieuses ténèbres qui vont persister durant trois heures couvrent le pays. Il ne peut pas s’agir d’une éclipse solaire, puisque ces éclipses ne se produisent qu’en période de nouvelle lune; or la Pâque se situe au moment de la pleine lune. De plus, les éclipses de soleil ne durent que quelques minutes. Ces ténèbres sont donc d’origine divine! Cet événement surprenant donne sans doute à réfléchir à ceux qui se moquent de Jésus, mettant même un terme à leurs railleries.
Si ces ténèbres se produisent avant que le brigand reprenne l’autre malfaiteur et demande à Jésus de se souvenir de lui, ce peut être un facteur qui motive sa repentance. Il n’est pas impossible que ce soit durant cette période d’obscurité que quatre femmes, la mère de Jésus avec sa sœur Salomé, ainsi que Marie Madeleine et Marie, mère de Jacques le Mineur, se rapprochent du poteau de supplice. Jean, l’apôtre bien-aimé de Jésus, les accompagne.
La mère de Jésus a le cœur ‘transpercé’ en voyant, pendu à ce poteau dans les plus grandes souffrances, le fils qu’elle a allaité, qu’elle a élevé. Jésus ne se soucie toutefois pas tant de sa douleur que du sort de sa mère. Au prix de grands efforts, il désigne Jean de la tête et dit à sa mère: “Femme, voilà ton fils!” Il hoche alors la tête en direction de Marie et dit à l’adresse de Jean: “Voilà ta mère!”
Jésus confie ainsi sa mère, qui est apparemment déjà veuve, à l’apôtre qu’il aime particulièrement. Il fait ce choix parce que les autres fils de Marie n’ont pas encore manifesté leur foi en lui. Il laisse ainsi un bel exemple en ne veillant pas seulement aux besoins physiques de sa mère, mais aussi à ses besoins spirituels.
Aux environs de trois heures de l’après-midi, Jésus dit: “J’ai soif.” Il sent que son Père lui a, pour ainsi dire, retiré la protection dont il bénéficiait, afin que son intégrité soit pleinement mise à l’épreuve. Il clame alors à haute voix: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” En l’entendant, certains de ceux qui se tiennent là disent: “Voyez, il appelle Élie.” L’un d’eux accourt pour lui donner à boire, ayant fixé à une tige d’hysope une éponge imbibée de vin aigre. Mais d’autres disent: “Laissez-le! Voyons si Élie vient le descendre.”
Quand Jésus reçoit le vin aigre, il crie: “Cela s’est réalisé!” Oui, il a achevé tout ce que son Père lui a confié en l’envoyant sur terre. Pour finir il dit: “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” Par ces paroles, Jésus confie à Dieu sa force vitale, assuré qu’Il la lui restituera. Il incline alors la tête et meurt.
Au moment où Jésus expire, il se produit un tremblement de terre si violent qu’il fend les masses rocheuses. Le séisme est tellement intense que les tombeaux commémoratifs situés hors de Jérusalem s’ouvrent brusquement et que des corps en jaillissent. Des passants découvrent ces corps et, entrant dans la ville, relatent ce qu’ils ont vu.
Par ailleurs, au moment même de la mort de Jésus, dans le temple de Dieu l’imposant rideau qui sépare le Saint du Très-Saint se déchire en deux, du haut en bas. Or ce rideau, richement décoré, est probablement une tenture de quelque 18 mètres de haut et très lourde! Par ce miracle, Jéhovah signifie non seulement sa colère envers les meurtriers de son Fils, mais aussi que l’accès au Très-Saint, c’est-à-dire le ciel même, est désormais rendu possible grâce à la mort de Jésus.
Les gens qui ont ressenti le tremblement de terre et ont été témoins des autres événements sont pris d’une grande peur. L’officier qui a surveillé l’exécution rend gloire à Dieu. “Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu”, dit-il. Il était probablement présent quand, au procès devant Pilate, la filiation divine de Jésus a été discutée. Il est donc maintenant convaincu que Jésus est bien le Fils de Dieu, oui, vraiment, le plus grand homme de tous les temps.
D’autres encore sont vivement impressionnés par ces événements miraculeux, et ils s’en retournent en se frappant la poitrine, signe de grande peine et de honte. Beaucoup de femmes, disciples de Jésus, se tiennent à distance et observent avec une profonde émotion ces événements d’une portée considérable. L’apôtre Jean est présent lui aussi. Matthieu 27:45-56; Marc 15:33-41; Luc 23:44-49; 2:34, 35; Jean 19:25-30.
▪ Pourquoi ne peut-on pas imputer à une éclipse solaire les trois heures de ténèbres?
▪ Quel bel exemple Jésus laisse-t-il, juste avant de mourir, à ceux qui ont des parents âgés?
▪ Quelles sont les quatre dernières phrases que Jésus prononce avant de mourir?
▪ Quelle conséquence le tremblement de terre a-t-il, et que signifie le fait que le rideau du temple se déchire en deux?
▪ Quel effet les miracles ont-ils sur l’officier de service?
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Enseveli le vendredi, disparu le dimancheLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 127
Enseveli le vendredi, disparu le dimanche
L’APRÈS-MIDI du vendredi touche à sa fin. Le 15 Nisan, jour de sabbat, va débuter au coucher du soleil. Le corps de Jésus est pendu sans vie au poteau, mais les deux brigands, à ses côtés, sont encore vivants. Le vendredi après-midi est appelé la Préparation, parce que ce jour-là les Juifs préparent les repas et s’affairent à terminer les tâches qui ne peuvent attendre jusqu’au surlendemain.
Le sabbat qui va commencer sous peu n’est pas seulement un sabbat ordinaire (c’est-à-dire le septième jour de la semaine), c’est aussi un sabbat double, ou “grand” sabbat. Ce 15 Nisan est appelé ainsi parce qu’étant le premier des sept jours de la fête des Gâteaux sans levain (et donc toujours un sabbat, quel que soit le jour de la semaine où il tombe) il coïncide avec le sabbat hebdomadaire.
La Loi de Dieu stipule qu’un corps ne doit pas passer la nuit sur un poteau. Les Juifs demandent donc à Pilate de faire briser les jambes des suppliciés, afin de hâter leur mort. Les soldats brisent ainsi les jambes des deux brigands, mais pas celles de Jésus, qui, visiblement, est déjà mort. Cela accomplit la parole de l’Écriture qui dit: “Pas un de ses os ne sera broyé.”
Toutefois, pour s’assurer que Jésus est bien mort, un des soldats lui enfonce une lance dans le côté. La lance atteint la région du cœur, et aussitôt il sort du sang et de l’eau. L’apôtre Jean, qui assiste à la scène, indiquera que cela réalise une autre parole de l’Écriture qui dit: “Ils regarderont vers Celui qu’ils ont percé.”
Joseph, de la ville d’Arimathée, membre estimé du Sanhédrin, est également témoin de l’exécution. Il a refusé de soutenir par son vote l’action injuste de la haute cour contre Jésus. Joseph est à vrai dire un de ses disciples, même s’il a craint de se faire connaître en tant que tel. Mais maintenant, courageusement, il entre chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate fait d’abord appeler l’officier de service pour s’assurer que Jésus est bel et bien mort, et ensuite fait remettre le corps à Joseph.
Joseph le prend et le prépare pour l’ensevelissement en l’enveloppant dans un fin lin pur. Il est aidé par Nicodème, autre membre du Sanhédrin. Lui non plus n’a pas confessé sa foi en Jésus, de peur de perdre sa position. Mais, maintenant, il apporte un rouleau contenant environ cent livres romaines (soit environ 33 kg) de myrrhe et d’aloès, ce dernier étant un produit très coûteux. Le corps de Jésus est enveloppé dans des bandelettes avec ces aromates, comme les Juifs ont coutume de préparer l’ensevelissement.
Le corps est ensuite déposé dans un tombeau commémoratif tout neuf, appartenant à Joseph et taillé à même le roc dans un jardin avoisinant. On roule, pour finir, une grosse pierre devant l’entrée du tombeau. Afin que le corps puisse être enseveli avant le début du sabbat, il a fallu le préparer à la hâte. Par conséquent, Marie Madeleine et Marie, mère de Jacques le Mineur, qui ont peut-être participé à la préparation du corps, se dépêchent de rentrer chez elles pour apprêter des aromates et des huiles parfumées en complément. Elles ont l’intention de revenir après le sabbat pour continuer de traiter le corps, afin de le préserver plus longtemps.
Le lendemain, samedi, jour du sabbat, les prêtres en chef et les Pharisiens se rendent auprès de Pilate et lui disent: “Seigneur, nous nous sommes rappelés que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: ‘Après trois jours je dois être relevé.’ Ordonne donc qu’on s’assure de la tombe jusqu’au troisième jour, pour que ses disciples ne viennent pas le dérober et ne disent pas au peuple: ‘Il a été relevé d’entre les morts!’ et cette dernière imposture sera pire que la première.”
Pilate répond: “Vous avez une garde. Allez, assurez-vous-en, comme vous savez le faire.” Ils vont donc et s’assurent de la tombe, en scellant la pierre et en postant des gardes romains.
Le dimanche, de grand matin, Marie Madeleine et Marie, mère de Jacques, ainsi que Salomé, Jeanne et d’autres femmes, apportent des aromates pour traiter le corps de Jésus. En chemin, elles se disent entre elles: “Qui nous roulera la pierre de devant la porte du tombeau commémoratif?” Mais en arrivant au tombeau, elles découvrent qu’un tremblement de terre a eu lieu et que la pierre a été enlevée, roulée par l’ange de Jéhovah. Les gardes sont partis et le tombeau est vide! Matthieu 27:57 à 28:2; Marc 15:42 à 16:4; Luc 23:50 à 24:3, Lc 24:10; Jean 19:14, Jn 19:31 à 20:1; 12:42; Lévitique 23:5-7; Deutéronome 21:22, 23; Psaume 34:20; Zacharie 12:10.
▪ Pourquoi le vendredi est-il appelé la Préparation, et qu’entend-on par “grand” sabbat?
▪ Quelles paroles de l’Écriture s’accomplissent à propos du corps de Jésus?
▪ Quelle part Joseph et Nicodème prennent-ils à l’ensevelissement de Jésus, et qu’est-ce qui les lie à Jésus?
▪ Quelle requête les prêtres font-ils à Pilate, et quelle réponse obtiennent-ils?
▪ Que se passe-t-il le dimanche, de grand matin?
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Jésus est vivant!Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 128
Jésus est vivant!
CONSTATANT que le tombeau de Jésus est vide, Marie Madeleine court le dire à Pierre et à Jean. Quant aux autres femmes, apparemment elles restent près du tombeau. Peu après, un ange apparaît et les invite à y pénétrer.
À l’intérieur, les femmes voient un second ange, et l’un des deux leur dit: “Vous, soyez sans crainte, car je sais que vous cherchez Jésus, qui a été attaché sur un poteau. Il n’est pas ici, car il a été relevé, comme il l’a dit. Venez, voyez le lieu où il était couché. Et allez vite dire à ses disciples qu’il a été relevé d’entre les morts.” Alors, avec crainte et grande joie, ces femmes s’en vont en courant, elles aussi.
Au même instant, Marie, ayant trouvé Pierre et Jean, leur dit: “On a enlevé le Seigneur du tombeau commémoratif, et nous ne savons pas où on l’a mis.” Aussitôt les deux apôtres partent en courant. Jean, qui est plus rapide — parce qu’il est certainement plus jeune — arrive le premier au tombeau, alors que les femmes ont déjà quitté les lieux; il n’y a donc personne alentour. Se penchant dans le tombeau, Jean scrute l’intérieur et y voit les bandelettes, mais il reste dehors.
Pierre, lui, sitôt arrivé, entre sans hésitation. Il voit les bandelettes posées là, ainsi que le linge dans lequel on avait enveloppé la tête de Jésus, et qui est roulé, à une autre place. Maintenant, Jean entre lui aussi dans le tombeau, et il croit ce que Marie a dit. Mais ni Pierre ni Jean ne comprennent que Jésus a été relevé, quoiqu’il leur ait souvent dit qu’il le serait. Perplexes, les deux hommes rentrent chez eux, laissant Marie, qui est revenue au tombeau.
Dans l’intervalle, les autres femmes vont en toute hâte dire aux disciples que Jésus a été ressuscité, comme les anges le leur ont ordonné. Alors qu’elles courent aussi vite que possible, Jésus vient à leur rencontre et leur dit: “Bonjour!” Tombant à ses pieds, elles lui rendent hommage. Puis Jésus leur dit: “Soyez sans crainte! Allez annoncer la nouvelle à mes frères, afin qu’ils aillent en Galilée; et c’est là qu’ils me verront.”
Un peu plus tôt, au moment du tremblement de terre et de l’apparition des anges, les soldats qui montaient la garde ont été frappés de stupeur et sont devenus comme morts. Dès qu’ils se sont remis, ils sont allés à la ville et ont dit aux prêtres en chef ce qui s’était passé. Après consultation des “anciens” des Juifs, une décision a été prise: il fallait essayer d’étouffer l’affaire en achetant les soldats. On leur a donc laissé cette instruction: “Dites: ‘Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions.’”
Or, étant donné que les soldats romains peuvent être punis de mort pour s’être endormis à leur poste, les prêtres leur ont fait cette promesse: “Si la chose [le fait que vous vous soyez endormis] vient aux oreilles du gouverneur, nous le persuaderons et nous vous épargnerons tout ennui.” Comme le pot-de-vin versé était une somme suffisamment importante, les soldats ont suivi les instructions. En conséquence, la fausse nouvelle du vol du corps de Jésus s’est propagée largement chez les Juifs.
Marie Madeleine, restée au tombeau, est effondrée. Où peut bien être Jésus? Elle se penche en avant pour regarder dans le tombeau, et elle voit les deux anges en blanc, qui sont réapparus! L’un est assis à la tête et l’autre aux pieds de l’endroit où le corps de Jésus a été couché. “Femme, pourquoi pleures-tu?” demandent-ils.
“On a enlevé mon Seigneur, répond Marie, et je ne sais pas où on l’a mis.” Puis elle se tourne et voit quelqu’un qui lui répète la question: “Femme, pourquoi pleures-tu?” Mais celui-là ajoute: “Qui cherches-tu?”
S’imaginant avoir devant elle l’homme qui entretient le jardin dans lequel se situe le tombeau, elle lui dit: “Seigneur, si tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai.”
“Marie!” s’exclame alors la personne. Aussitôt, à sa façon familière de lui parler, elle reconnaît Jésus, et elle s’écrie: “Rabbouni!” (qui signifie “Enseignant!”). Avec une joie sans borne, elle s’agrippe à lui. Mais Jésus lui dit: “Cesse de t’accrocher à moi. Car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va-t’en vers mes frères et dis-leur: ‘Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.’”
Voilà maintenant Marie qui accourt vers le lieu où les apôtres et les disciples se sont réunis. Elle ajoute son témoignage à celui que les autres femmes ont donné, disant qu’elles ont vu Jésus ressuscité. Malgré cela, tout comme ils n’ont pas voulu croire les autres femmes, apparemment ces hommes ne croient pas Marie non plus. Matthieu 28:3-15; Marc 16:5-8; Luc 24:4-12; Jean 20:2-18.
▪ Après avoir trouvé le tombeau vide, que fait Marie Madeleine, et qu’arrive-t-il aux autres femmes?
▪ Comment Pierre et Jean réagissent-ils en trouvant le tombeau vide?
▪ Qui les autres femmes rencontrent-elles en allant rapporter la résurrection de Jésus aux disciples?
▪ Qu’est-il arrivé aux soldats de la garde, et qu’ont fait les prêtres quand ils sont venus les en aviser?
▪ Que se passe-t-il alors que Marie Madeleine est seule au tombeau, et comment les disciples réagissent-ils lorsque les femmes leur font part de ce qu’elles ont vu?
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Jésus fait de nouvelles apparitionsLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 129
Jésus fait de nouvelles apparitions
LES disciples sont encore abattus. Ils ne savent pas ce qu’il faut penser de ce tombeau vide, pas plus qu’ils ne croient le témoignage des femmes. Alors, plus tard ce dimanche, Cléopas et un autre disciple quittent Jérusalem pour Emmaüs, village distant de 11 kilomètres environ.
En chemin, alors qu’ils sont en train de discuter des événements de la journée, un inconnu se joint à eux. “Quelles sont ces choses que vous débattez entre vous tout en marchant?” demande-t-il.
Les disciples s’arrêtent, le visage sombre, et Cléopas répond: “Est-ce que, comme étranger, tu habites à l’écart dans Jérusalem, que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci?”
“Quelles choses?” demande l’homme.
“Celles touchant Jésus le Nazaréen”, répondent-ils. “Nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré à la sentence de mort et l’ont attaché sur un poteau. Or, nous espérions que cet homme était celui qui est destiné à délivrer Israël.”
Cléopas et son compagnon relatent les événements stupéfiants de la journée — la vision surnaturelle d’anges et la découverte du tombeau vide —, mais ils avouent qu’ils sont perplexes quant au sens de ces choses. L’inconnu les réprimande: “Ô hommes insensés et lents de cœur à croire toutes les choses qu’ont prononcées les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances et qu’il entrât dans sa gloire?” Et il leur interprète des passages du texte sacré qui concernent le Christ.
Finalement, ils arrivent en vue d’Emmaüs, et l’inconnu fait mine de continuer son chemin. Voulant en entendre davantage, les disciples se font suppliants: “Reste avec nous, car on arrive au soir.” L’homme reste donc avec eux pour le repas. Il prononce une prière, rompt le pain et se met à le leur présenter; c’est alors qu’ils comprennent qui il est: Jésus dans un corps humain matérialisé. Mais à ce moment-là il disparaît.
Maintenant ils saisissent pourquoi l’inconnu savait tant de choses! “Notre cœur, disent-ils, ne brûlait-il pas lorsqu’il nous parlait en chemin, lorsqu’il nous ouvrait pleinement les Écritures?” Sans tarder, ils se lèvent et retournent précipitamment à Jérusalem, où ils trouvent les apôtres et ceux qui sont assemblés avec eux. Avant que Cléopas et son compagnon aient pu ouvrir la bouche, les autres, tout enthousiasmés, leur apprennent: “Réellement, le Seigneur a été relevé et il est apparu à Simon!” Ensuite, les deux hommes racontent comment Jésus leur est apparu à eux aussi. Cela fait quatre fois dans la journée qu’il est apparu à différents disciples.
Bien que les portes soient verrouillées parce que les disciples ont peur des Juifs, Jésus apparaît soudain une cinquième fois. Il entre, se tient au milieu d’eux et dit: “La paix soit avec vous!” Les disciples sont épouvantés, s’imaginant voir un esprit. Aussi, leur expliquant qu’il n’est pas une apparition, Jésus dit: “Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des doutes vous montent-ils au cœur? Voyez mes mains et mes pieds: c’est moi en personne; touchez-moi et voyez, car un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai.” Malgré cela, ils ont encore de la peine à croire.
Afin de les aider à comprendre qu’il est bel et bien Jésus, il leur demande: “Avez-vous ici quelque chose à manger?” Après avoir accepté un morceau de poisson grillé et l’avoir mangé, il dit: “Ce sont là mes paroles, celles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous [avant ma mort]: qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes.”
Poursuivant ce qui revient à une étude biblique, Jésus leur enseigne ceci: “Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que grâce à son nom la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée dans toutes les nations — en commençant par Jérusalem, vous devez être témoins de ces choses.”
On ne sait pas pourquoi, Thomas n’est pas présent ce dimanche soir lors de cette rencontre très importante. C’est pourquoi, les jours suivants, les autres lui disent: “Nous avons vu le Seigneur!”
Mais Thomas proteste: “Non, je ne croirai pas, à moins de voir à ses mains la marque des clous, de mettre mon doigt dans la marque des clous, et de mettre ma main dans son côté.”
Eh bien, huit jours plus tard, les disciples sont de nouveau réunis à l’intérieur. Cette fois Thomas est avec eux. Bien que les portes soient verrouillées, Jésus, une fois de plus, se tient au milieu d’eux et dit: “La paix soit avec vous!” Puis, se tournant vers Thomas, il lui propose: “Porte ton doigt ici et regarde mes mains, et prends ta main et mets-la dans mon côté; et cesse d’être incrédule.”
“Mon Seigneur et mon Dieu!” s’exclame Thomas.
“Tu as cru parce que tu m’as vu? demande Jésus. Heureux ceux qui ne voient pas et qui pourtant croient!” Luc 24:11, 13-48; Jean 20:19-29.
▪ Quelles questions un inconnu pose-t-il à deux disciples sur la route d’Emmaüs?
▪ Que dit l’inconnu qui fait que le cœur des disciples brûle en eux?
▪ Comment les disciples comprennent-ils qui est l’inconnu?
▪ Quand Cléopas et son compagnon retournent à Jérusalem, quelle nouvelle enthousiasmante entendent-ils?
▪ Quelles sont les circonstances de la cinquième apparition de Jésus à ses disciples, et que se passe-t-il à ce moment-là?
▪ Que se passe-t-il huit jours après la cinquième apparition de Jésus, et par quoi Thomas est-il enfin convaincu que Jésus est vivant?
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Au bord de la mer de GaliléeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 130
Au bord de la mer de Galilée
OBÉISSANT à l’instruction que Jésus leur a donnée précédemment, les apôtres retournent maintenant en Galilée. Cependant, ils ne savent que faire. Au bout d’un moment, Pierre dit à Thomas, à Nathanaël, à Jacques et à son frère Jean, ainsi qu’à deux autres apôtres: “Je vais pêcher.”
“Nous venons nous aussi avec toi”, disent les six autres.
Ils ne prennent rien de toute la nuit. Or, au point du jour, Jésus apparaît sur la plage, mais les apôtres ne se rendent pas compte que c’est lui. Jésus les hèle: “Petits enfants, avez-vous quelque chose à manger?”
“Non!” crient-ils depuis l’embarcation.
“Jetez le filet à droite du bateau, et vous en trouverez”, dit Jésus. C’est ce que font les apôtres, et ils n’arrivent pas à ramener leur filet tellement il est plein de poissons.
Jean s’écrie: “C’est le Seigneur!”
En entendant cela, Pierre se ceint de son vêtement de dessus, car il a ôté ses vêtements et se jette à la mer. Puis il nage sur environ quatre-vingt-dix mètres jusqu’au rivage. Les autres apôtres le suivent dans le petit bateau, traînant le filet plein de poissons.
Descendus à terre, ils trouvent un feu de braise, avec du poisson posé dessus, et du pain. “Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre”, dit Jésus. Pierre monte dans le bateau et tire le filet sur la grève. Il contient 153 gros poissons!
“Venez déjeuner”, les invite Jésus.
Aucun d’eux n’a le courage de lui poser la question: “Qui es-tu?”, car ils savent tous que c’est Jésus. C’est la septième apparition qu’il fait depuis sa résurrection, et la troisième à plusieurs apôtres à la fois. À présent, il sert le petit déjeuner, donnant à chacun du pain et du poisson.
Quand tous ont fini de manger, Jésus, regardant vraisemblablement vers la belle pêche, demande à Pierre: “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci?” Ou, peut-être, en d’autres termes: Es-tu plus attaché à tes activités de pêcheur qu’à l’œuvre pour laquelle je t’ai préparé?
“Tu sais que j’ai de l’affection pour toi”, répond Pierre avec sincérité.
“Fais paître mes agneaux”, dit alors Jésus.
Une deuxième fois, il demande: “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu?”
“Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’affection pour toi”, répond Pierre.
“Mène paître mes petites brebis”, lui ordonne encore Jésus.
Puis, une troisième fois, il demande: “Simon, fils de Jean, as-tu de l’affection pour moi?”
Cette fois, Pierre est peiné. Il se demande peut-être si Jésus doute de sa fidélité. Après tout, récemment, alors que Jésus était en train d’être condamné à mort, Pierre a nié par trois fois le connaître. Pierre dit donc: “Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’affection pour toi.”
“Fais paître mes petites brebis”, ordonne Jésus une troisième fois.
Ici, Pierre n’est pas le seul visé, mais également les autres: Jésus veut leur faire comprendre quelle œuvre il désire les voir accomplir. Comme il va bientôt quitter la terre, Jésus veut qu’ils prennent les choses en main pour entourer de soins ceux qui seront attirés dans l’enclos de Dieu.
Jésus révèle maintenant que, tout comme lui-même a été lié et exécuté parce qu’il faisait l’œuvre que Dieu lui avait confiée, Pierre passera par les mêmes épreuves. “Quand tu étais plus jeune, lui dit-il, tu te ceignais toi-même et tu allais où tu voulais. Mais quand tu deviendras vieux, tu tendras tes mains et un autre te ceindra et te portera où tu ne veux pas.” Bien que la mort en martyr attende Pierre, Jésus lui dit, pressant: “Continue à me suivre.”
Se retournant, Pierre voit Jean et demande: “Seigneur, que fera celui-là?”
“Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te regarde-t-il? Toi, continue à me suivre.” Ces paroles de Jésus ont amené beaucoup de disciples à croire que l’apôtre Jean ne mourrait jamais. Toutefois, comme l’apôtre Jean le précisera plus tard, Jésus n’a pas dit qu’il ne mourrait jamais; il a seulement dit: “Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te regarde-t-il?”
Plus tard, Jean fera aussi cette remarque significative: “Oui, il y a encore bien d’autres choses que Jésus a faites. Si on venait à les écrire dans le détail, le monde même ne pourrait pas, je crois, contenir les rouleaux qu’on écrirait.” Jean 21:1-25; Matthieu 26:32; 28:7, 10.
▪ Qu’est-ce qui montre que les apôtres ne savent que faire en Galilée?
▪ Au bord de la mer de Galilée, comment les apôtres reconnaissent-ils Jésus?
▪ Combien d’apparitions Jésus a-t-il faites depuis sa résurrection?
▪ Comment Jésus met-il en évidence ce qu’il veut que les apôtres fassent?
▪ Comment Jésus indique-t-il quelle sera la mort de Pierre?
▪ Quelles remarques de Jésus au sujet de Jean ont été mal comprises par beaucoup de disciples?
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Dernières apparitions et Pentecôte de l’an 33Le plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 131
Dernières apparitions et Pentecôte de l’an 33
À UN moment donné, Jésus prend des dispositions pour que ses onze apôtres le rejoignent sur une montagne de Galilée. Apparemment, d’autres disciples entendent parler de cette rencontre, et au total plus de 500 personnes sont au rendez-vous. Quelle joie lorsque Jésus apparaît et se met à les enseigner!
Entre autres choses, Jésus leur explique que Dieu lui a donné toute autorité dans le ciel et sur la terre. “Allez donc, dit-il, (...) faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées.”
Vous rendez-vous compte? Des hommes, des femmes et des enfants reçoivent la même mission: celle de faire des disciples. Jésus les rassure, car des adversaires essaieront de les empêcher de prêcher et d’enseigner. Il leur dit: “Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la conclusion du système de choses.” Jésus demeure avec ses disciples par le moyen de l’esprit saint, pour les aider à remplir leur ministère.
Après sa résurrection, Jésus se montre vivant à ses disciples pendant une période de 40 jours. Lors de ces apparitions, il leur parle du Royaume de Dieu et de leurs responsabilités de disciples. Un jour, il apparaît même à Jacques, son demi-frère, et convainc cet homme jusque-là incroyant qu’Il est bel et bien le Christ.
Alors que les apôtres sont encore en Galilée, apparemment Jésus leur demande de retourner à Jérusalem. Là, ils s’assemblent avec Jésus, qui leur dit: “Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais continuez d’attendre ce que le Père a promis, ce dont vous m’avez entendu parler; car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans de l’esprit saint d’ici peu de jours.”
Plus tard, Jésus retrouve de nouveau ses apôtres et les mène hors de la ville jusqu’à Béthanie, qui se situe sur le versant est du mont des Oliviers. Chose étonnante, malgré tout ce qu’il a dit sur son proche départ pour le ciel, ils croient toujours que son Royaume sera établi sur la terre. C’est pourquoi ils lui demandent: “Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?”
Plutôt que d’essayer une nouvelle fois de corriger leur méprise, Jésus dit simplement: “Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les époques que le Père a placés sous sa juridiction.” Puis, insistant une fois de plus sur l’œuvre qu’ils doivent accomplir, il dit: “Vous recevrez de la puissance lorsque l’esprit saint arrivera sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la partie la plus lointaine de la terre.”
Sous leurs yeux, Jésus commence à s’élever vers le ciel, puis un nuage le masque à leur vue. Après avoir dématérialisé son corps de chair, il monte au ciel en tant que personne spirituelle. Les onze sont là, continuant de fixer le ciel, quand deux hommes en vêtements blancs apparaissent à côté d’eux. Ce sont des anges matérialisés, qui leur disent: “Hommes de Galilée, pourquoi vous tenez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, du milieu de vous, viendra ainsi, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel.”
De quelle manière Jésus vient-il de quitter la terre? Sans fanfare et avec pour seuls témoins ses fidèles disciples. C’est d’une manière semblable qu’il reviendra: ce sera sans fanfare, et seuls ses fidèles disciples discerneront qu’il sera revenu et qu’il aura commencé à être présent dans la puissance du Royaume.
Les apôtres descendent alors le mont des Oliviers, traversent la vallée du Cédron et rentrent à Jérusalem, qu’ils ne quittent pas, pour obéir à l’ordre de Jésus. Dix jours plus tard, lors de la fête juive de la Pentecôte de l’an 33, environ 120 disciples sont réunis à Jérusalem dans une pièce à l’étage. Soudain, la maison tout entière est remplie d’un bruit semblable à celui d’un violent coup de vent. Des langues comme de feu deviennent visibles, et il s’en pose une au-dessus de chaque disciple; tous se mettent à parler en différentes langues. C’est, comme Jésus l’a promis, l’effusion de l’esprit saint! Matthieu 28:16-20; Luc 24:49-52; 1 Corinthiens 15:5-7; Actes 1:3-15; 2:1-4.
▪ À qui Jésus donne-t-il ses dernières instructions sur une montagne de Galilée, et quelles sont-elles?
▪ Comment Jésus rassure-t-il ses disciples, et de quelle façon demeurera-t-il avec eux?
▪ Pendant combien de temps après sa résurrection Jésus apparaît-il à ses disciples, et que leur enseigne-t-il?
▪ À quelle personne, qui n’était manifestement pas un disciple avant qu’il ne meure, Jésus apparaît-il?
▪ Quelles sont les deux dernières rencontres de Jésus avec ses apôtres, et que s’y passe-t-il?
▪ En quel sens Jésus reviendra-t-il de la même manière qu’il s’en va?
▪ Que se passe-t-il à la Pentecôte de l’an 33?
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À la droite de DieuLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 132
À la droite de Dieu
L’EFFUSION de l’esprit saint à la Pentecôte est la preuve que Jésus est de retour au ciel. La vision que le disciple Étienne reçoit peu de temps après prouve également qu’Il est bel et bien arrivé au ciel. Juste avant d’être lapidé à cause du témoignage fidèle qu’il a donné, Étienne dit: “Voici que je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.”
À la droite de Dieu, Jésus attend que son Père lui donne cet ordre: “Va soumettre au milieu de tes ennemis.” Mais que fait Jésus en attendant d’entrer en action contre ses ennemis? Il gouverne, ou règne, sur ses disciples oints, les dirigeant dans la prédication et les préparant à devenir, par la résurrection, ses rois associés dans le Royaume de son Père.
Par exemple, Jésus choisit Saul (plus connu après sous son nom romain, Paul) afin qu’il devienne le fer de lance de l’œuvre qui consiste à faire des disciples dans d’autres pays. Saul a du zèle pour la Loi de Dieu, mais il est égaré par les chefs religieux juifs. En conséquence, non seulement il approuve le meurtre d’Étienne, mais il se rend à Damas avec l’autorisation du grand prêtre Caïphe pour amener liés à Jérusalem tous les disciples de Jésus qu’il trouvera, hommes et femmes. Cependant, alors que Saul est en route, une lumière resplendit comme un éclair autour de lui, et il tombe sur le sol.
“Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?” demande une voix provenant d’une source invisible. “Qui es-tu, Seigneur?” questionne Saul.
“Je suis Jésus, que tu persécutes”, répond la voix.
Jésus dit à Saul, qui a été aveuglé par la lumière miraculeuse, d’entrer à Damas et d’attendre des instructions. Puis Jésus apparaît dans une vision à Ananias, l’un de ses disciples. Parlant de Paul, Jésus dit à Ananias: “Cet homme m’est un vase de choix pour porter mon nom aux nations, ainsi qu’aux rois et aux fils d’Israël.”
En effet, avec le soutien de Jésus, Saul (maintenant connu sous le nom de Paul) et d’autres évangélisateurs rencontrent un énorme succès dans leur œuvre de prédication et d’enseignement. En fait, environ 25 ans après que Jésus lui est apparu sur le chemin de Damas, Paul écrit que la “bonne nouvelle” a été “prêchée dans toute la création qui est sous le ciel”.
De nombreuses années ont passé lorsque Jésus envoie à Jean, son apôtre bien-aimé, une série de visions. C’est en réalité grâce à ces visions, décrites dans le livre de la Révélation, que Jean demeure en vie assez longtemps pour voir le retour de Jésus dans la puissance du Royaume. Jean dit que “par inspiration” il a été transporté à l’époque du “jour du Seigneur”. Quel est ce jour?
Une étude attentive des prophéties bibliques, y compris de celle de Jésus à propos des derniers jours, révèle que le “jour du Seigneur” a débuté en l’année historique de 1914. C’est donc en 1914 que Jésus est revenu, d’une manière invisible et sans fanfare, et seuls ses serviteurs fidèles se sont rendu compte de son retour. Cette année-là, Jéhovah a donné à Jésus l’ordre d’aller soumettre au milieu de ses ennemis.
Obéissant à l’ordre de son Père, Jésus a purifié le ciel de la présence de Satan et de ses démons et les a précipités sur la terre. Après avoir eu la vision de cet événement, Jean entend une voix venant du ciel proclamer: “Maintenant sont arrivés le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et l’autorité de son Christ.” En effet, en 1914, Jésus a commencé à régner.
Quelle bonne nouvelle pour les adorateurs de Jéhovah qui sont dans les cieux! Ils reçoivent cette exhortation: “Réjouissez-vous, cieux, et vous qui y résidez!” Mais quelle est la situation pour ceux qui sont sur la terre? “Malheur à la terre et à la mer, poursuit la voix venant du ciel, car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps.”
Nous vivons maintenant cette courte période de temps. Les gens sont en train de montrer s’ils sont aptes à entrer dans le monde nouveau ou à subir la destruction. En vérité, notre avenir dépend de la façon dont nous réagissons à la prédication de la bonne nouvelle qui s’effectue sur la terre entière, sous la direction de Christ.
Par la suite, Jésus Christ agira en tant qu’Agent de Dieu pour débarrasser la terre du système de choses satanique tout entier et de tous ceux qui le soutiennent. Il procédera à l’élimination de toute cette méchanceté au cours de la guerre que la Bible appelle Har-Maguédon, ou Harmaguédon. Après quoi, Jésus Christ, le Personnage le plus important de l’univers après Jéhovah Dieu lui-même, saisira Satan et ses démons et les jettera liés pour mille ans dans “l’abîme”, qui représente un état d’inactivité semblable à la mort. Actes 7:55-60; 8:1-3; 9:1-19; 16:6-10; Psaume 110:1, 2; Hébreux 10:12, 13; 1 Pierre 3:22; Luc 22:28-30; Colossiens 1:13, 23; Révélation 1:1, 10; 12:7-12; 16:14-16; 20:1-3; Matthieu 24:14.
▪ Après que Jésus est remonté au ciel, où se trouve-t-il, et qu’attend-il?
▪ Sur qui Jésus règne-t-il après être remonté au ciel, et comment son règne se manifeste-t-il?
▪ Quand commence le “jour du Seigneur”, et qu’est-ce qui a lieu à son début?
▪ En quoi l’œuvre de prédication effectuée aujourd’hui nous concerne-t-elle personnellement?
▪ Que se passera-t-il lorsque cette œuvre sera achevée?
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Jésus achève l’œuvre que Dieu lui a confiéeLe plus grand homme de tous les temps
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Chapitre 133
Jésus achève l’œuvre que Dieu lui a confiée
QUE de raisons de se réjouir lorsque le Roi Guerrier Jésus Christ éliminera Satan et son monde injuste! Le Règne millénaire paisible de Jésus commence enfin.
Sous la direction de Jésus et de ses rois associés, les survivants d’Harmaguédon débarrasseront la terre des ruines de la guerre juste. Pendant un temps, les survivants sur la terre donneront vraisemblablement naissance à des enfants et ceux-ci participeront à l’œuvre merveilleuse qui consiste à transformer la terre en un jardin magnifique.
Avec le temps, Jésus fera sortir de leurs tombes un nombre incalculable de personnes pour qu’elles profitent elles aussi de ce beau paradis. Il le fera pour accomplir sa promesse: “L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix et sortiront.”
Au nombre de ces ressuscités, il y aura l’ancien malfaiteur qui est mort à ses côtés sur le poteau de supplice. Rappelez-vous la promesse que Jésus lui a faite: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” Cet homme ne sera pas emporté au ciel pour régner en qualité de roi auprès de Jésus; ce dernier ne redeviendra pas non plus un homme pour vivre avec lui dans le paradis terrestre. En fait, Jésus sera avec lui en ce sens qu’il le ramènera à la vie dans le Paradis et qu’il veillera à ce que ses besoins, tant physiques que spirituels, soient comblés, comme le montre l’illustration de la page suivante.
Songez un peu! Sous l’attention pleine d’amour de Jésus, la famille humaine tout entière — les survivants d’Harmaguédon, leurs enfants et les milliards de morts ressuscités qui lui obéiront — oui, eux tous progresseront ensemble vers la perfection humaine. Par l’intermédiaire de son Fils royal Jésus Christ, Jéhovah résidera avec l’humanité, spirituellement parlant. “Et, comme le dit la voix venant du ciel que Jean a entendue, il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus.” Sur la terre, plus personne ne souffrira ni ne sera malade.
À la fin du Règne millénaire de Jésus, la situation sera identique à celle qui existait lorsque Dieu a dit au premier couple humain, Adam et Ève, de se multiplier et de remplir la terre. La planète sera peuplée d’humains justes et parfaits. Ceci, parce que les bienfaits du sacrifice de Jésus seront appliqués à tous. La mort due au péché d’Adam aura disparu.
Ainsi, Jésus aura accompli tout ce que Dieu attendait de lui. Par conséquent, à la fin du Règne millénaire, il remettra le Royaume à son Père et lui présentera la famille humaine parfaite. Dieu libérera alors Satan et ses démons de l’abîme, l’inactivité semblable à la mort. Dans quel but?
À la fin des mille ans, la plupart de ceux qui vivront dans le Paradis sur la terre seront des ressuscités dont la foi n’aura jamais été éprouvée. Avant de mourir, ils ne connaissaient pas les promesses divines et, par conséquent, n’ont jamais pu démontrer leur foi en elles. Puis, après avoir été ressuscités et avoir appris les vérités bibliques, il leur a été facile dans le Paradis de servir Dieu sans rencontrer aucune opposition. Mais si Satan avait l’occasion d’essayer de les empêcher de servir Dieu, resteraient-ils fidèles dans l’épreuve? C’est pour répondre à cette question que Satan sera relâché.
La révélation que Jean a reçue montre qu’après le Règne millénaire de Jésus, Satan réussira à détourner un nombre indéterminé de personnes du culte de Dieu. Cependant, une fois l’épreuve finale passée, Satan, ses démons et tous ceux qu’il aura réussi à tromper seront détruits à jamais. Par contre, ceux qui auront passé l’épreuve avec succès, les survivants fidèles, vivront pour jouir éternellement des bénédictions accordées par leur Père céleste.
Manifestement, Jésus a joué et continuera de jouer un rôle capital dans l’accomplissement du dessein glorieux de Dieu. Quel avenir merveilleux nous est offert grâce à tout ce qu’il accomplit en qualité de Roi céleste établi par Dieu! Sans oublier tout ce qu’il a fait lorsqu’il était homme.
Jésus est venu sur terre de son plein gré et, par son enseignement, nous a fait connaître son Père. En plus de cela, il a illustré les précieuses qualités de Dieu. Nous sommes profondément touchés lorsque nous considérons le courage sublime, le caractère viril, la sagesse incomparable, l’habileté à enseigner, la hardiesse, la tendre compassion et l’empathie dont il a fait preuve. À coup sûr, nos cœurs ne peuvent qu’être remplis de reconnaissance pour lui quand nous songeons à quel point il a souffert pour payer la rançon qui seule nous permet d’obtenir la vie.
Vraiment, quel homme hors du commun nous avons découvert à travers cette étude de la vie de Jésus! Sa grandeur est manifeste et irrésistible. Nous nous sentons poussés à faire écho aux paroles du gouverneur romain Ponce Pilate: “Voilà l’homme!” En effet, “L’homme”, le plus grand homme de tous les temps!
Si nous acceptons la valeur de son sacrifice rédempteur, nous pouvons être libérés du fardeau que sont le péché et la mort hérités d’Adam, et Jésus peut devenir notre “Père éternel”. Tous ceux qui désirent obtenir la vie éternelle doivent connaître non seulement Dieu, mais également son Fils, Jésus Christ. Puissent la lecture et l’étude de ce livre vous aider à acquérir cette connaissance vitale! 1 Jean 2:17; 1:7; Jean 5:28, 29; 3:16; 17:3; 19:5; Luc 23:43; Genèse 1:28; 1 Corinthiens 15:24-28; Révélation 20:1-3, 6-10; 21:3, 4; Ésaïe 9:6.
▪ Quel privilège inestimable auront les survivants d’Harmaguédon et leurs enfants?
▪ En plus des survivants d’Harmaguédon et de leurs enfants, qui d’autre profitera du Paradis, et en quel sens Jésus sera-t-il avec eux?
▪ Quelle sera la situation à la fin des mille ans, et que fera Jésus ensuite?
▪ Pourquoi Satan sera-t-il relâché de l’abîme, et que lui arrivera-t-il finalement ainsi qu’à ceux qui le suivront?
▪ Comment Jésus peut-il devenir notre “Père éternel”?
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