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Le fléau s’étendRéveillez-vous ! 1998 | 22 avril
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Le fléau s’étend
P’tit Robert avait 11 ans. On l’a retrouvé face contre terre sous un pont à l’abandon, avec deux balles dans la nuque. Il aurait été tué par son propre gang.
Alex, 15 ans, allait faire partie d’un gang et se dirigeait tout droit vers une mort prématurée. Mais, quand il a vu mourir un ami, il s’est dit qu’il ne voulait pas finir comme ça.
IL Y A quelques années, quand on disait gangs violents, on pensait aux Bloods et aux Crips, des bandes de Los Angeles largement connues. À présent, on trouve des gangs dans le monde entier et, où qu’ils soient, ils se ressemblent étonnamment.
Les blousons noirs d’Angleterre scandalisèrent le monde dans les années 50. Selon le Times de Londres, munis de haches, de couteaux, de chaînes de vélo et d’autres armes, ils ‘ infligeaient d’horribles blessures ’ aux innocents. ‘ Ils jouaient du couteau, les snack-bars volaient en éclats et les cafés étaient saccagés. ’ Ils agressaient les gens, les dévalisaient, les rouaient de coups, quand ils ne les tuaient pas.
Die Welt, journal allemand de Hambourg, a rapporté que des gangs ont récemment pris à partie des jeunes qui “ se rendaient à la discothèque ou en revenaient ” en brandissant “ battes de base-ball, couteaux et armes à feu ”. La Süddeutsche Zeitung de Munich a évoqué les skinheads berlinois, qui s’attaquent à quiconque “ est visiblement plus faible qu’eux : les sans-abri, les handicapés et les femmes retraitées ”.
En Espagne, le problème des gangs d’adolescents est nouveau, mais en expansion, dit un correspondant de Réveillez-vous ! dans ce pays. ABC, journal madrilène, a titré “ Skinheads : le nouveau cauchemar des rues ”. Un ancien skinhead espagnol a expliqué qu’ils repéraient les “ cochons d’étrangers, les prostituées et les homosexuels ”. Il a ajouté : “ Une nuit sans violence, c’[était] une nuit nulle. ”
En Afrique du Sud, le Cape Times affirme que la violence criminelle est en grande partie “ la conséquence d’une culture de gang haineuse ”. Selon un ouvrage publié au Cap, les gangs sud-africains ont ‘ parasité ’ les quartiers pauvres ; ils “ volent et violent leurs voisins, se livrent à des guerres de gangs pour des histoires de territoires, de marchés et de filles ”.
Au Brésil, on a pu lire dans O Estado de S. Paulo que les gangs “ se multiplient à une allure effrayante ” ; qu’ils s’en prennent aux gangs rivaux, aux jeunes gens aisés, aux personnes de race différente et aux travailleurs émigrés pauvres. Toujours d’après ce journal, un jour, plusieurs gangs ont fait une rafle. Ils “ ont dévalisé les gens sur la plage [...], se sont battus ” et ont transformé une grande avenue de Rio en “ zone de combat ”. Un autre rapport indique que le nombre de gangs augmente tant dans les grandes métropoles, comme São Paulo et Rio de Janeiro, que dans les villes plus petites.
La revue canadienne Maclean’s a signalé qu’en 1995 les estimations de la police faisaient état d’au moins huit gangs actifs à Winnipeg (Canada). Aux États-Unis, des journaux ont publié des photos de membres de gangs qui avaient fait adopter tenues de gangs et tags dans des réserves indiennes isolées du sud-ouest américain.
À New York, une série d’actes violents liés aux gangs se sont produits l’an dernier. Des membres des Bloods et des Crips, gangs originaires de Los Angeles, y auraient été impliqués. Au dire du maire de New York, la police a procédé à 702 arrestations entre les mois de juillet et de septembre lors d’incidents ayant un lien direct avec les gangs.
Le problème ne se limite plus aux grandes villes. Le Quad-City Times, publié dans le centre des États-Unis, a mentionné “ une violence accrue chez les adolescents, un usage de drogue outrancier et un sentiment de désespoir grandissant ”.
Un bien triste fléau
À propos d’un certain gang, on raconte que c’était au début une bande d’amis. Mais à mesure que la réputation du chef de gang s’est affirmée, la violence s’est intensifiée. La maison de sa grand-mère, où il vivait, a très souvent été la cible de tireurs, même quand la vieille dame était chez elle. Un journal a rapporté que l’habitation présentait plus de 50 points d’impact. Ces balles avaient apparemment été tirées en représailles d’actes mis sur le compte du gang du petit-fils. Par ailleurs, le frère de ce dernier était en prison pour des méfaits liés aux gangs. Et son cousin, qui avait déménagé pour fuir la violence, a été tué par un tireur circulant en camionnette, alors qu’il était venu voir la famille.
À Los Angeles, des membres d’un gang ont tiré sur une voiture et tué une innocente fillette de trois ans, dont la maman et son ami avaient emprunté la rue par erreur. Une balle tirée sur une école a atteint un professeur qui s’efforçait d’aider les élèves à améliorer leur sort. Bien d’autres gens ont été tués, victimes des gangs avec lesquels ils n’avaient pourtant rien à voir. Une New-Yorkaise a acquis une célébrité des plus tristes dans son quartier : elle a perdu ses trois jeunes fils à cause des gangs.
D’où vient ce fléau mondial qu’est la violence des jeunes ? Comment protéger nos enfants ? Comment les gangs sont-ils apparus, et pourquoi tant de jeunes y entrent-ils ? Les articles suivants aborderont ces questions.
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Gangs : ce qu’il faut savoirRéveillez-vous ! 1998 | 22 avril
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Gangs : ce qu’il faut savoir
Wade, ex-membre d’un gang californien, raconte : “ On était tout bêtement des gosses du même quartier. On a commencé ensemble en primaire. On a fait de mauvais choix, voilà tout ! ”
LES gangs ne sont souvent au départ que des jeunes d’un même quartier, pas encore ou à peine adolescents, qui se regroupent au coin d’une rue pour s’occuper. Ils s’unissent ensuite pour se protéger d’une bande voisine plus structurée. C’est alors qu’ils se mettent à s’abaisser au niveau des membres de la bande les plus violents et qu’ils se retrouvent impliqués dans des activités illicites dangereuses.
Puis voilà un gang rival, qui vient d’une autre rue, et qui voit peut-être en cette bande nouvelle un ennemi. La colère dégénère en violence. Les trafiquants de drogue se servent du gang pour faire leurs affaires, et d’autres délits suivent.
Luis avait 11 ans quand ses camarades ont formé un gang, 12 quand il s’est mis à la drogue et 13 quand il a été arrêté pour la première fois. Il a participé à des vols de voitures, à des cambriolages et à des vols à main armée. Il a purgé plusieurs peines de prison pour avoir été impliqué dans des bagarres de gangs et autres actes de vandalisme.
Certains membres de gangs surprennent parfois. Martha, par exemple, jolie coupe de cheveux, lycéenne bien au-dessus de la moyenne, avait d’excellentes notes et une bonne conduite en classe. Qui l’eût cru ? elle était chef d’un gang qui revendait marijuana, héroïne et cocaïne. Il aura fallu qu’un de ses camarades soit tué après avoir essuyé plusieurs coups de feu pour que sa peur l’amène à changer de vie.
Pourquoi ils entrent dans des gangs
Certains ont dit être entrés dans des gangs pour y trouver de l’amour. Surprenant, n’est-ce pas ? Ils recherchaient la camaraderie et l’intimité qu’ils n’avaient pas chez eux. Pour le journal allemand Die Zeit, les jeunes trouvent dans les gangs la sécurité qu’ils ne peuvent trouver ailleurs. Éric, autrefois membre d’un gang, a confié : ‘ Quand on ne vous donne pas d’amour à la maison, vous allez voir dehors s’il y a mieux. ’
Un père de famille qui a appartenu à un gang parle de ses expériences de jeunesse : “ J’étais un habitué des prisons. J’ai été condamné pour trouble à l’ordre public, bagarres de rues, vandalisme et finalement pour tentative de meurtre depuis une voiture. ” Par la suite il a eu un fils, Ramiro, mais ne s’en est guère occupé. Plus grand, Ramiro est entré à son tour dans un gang et a été appréhendé par la police après une bagarre de gangs. Un jour que son père tentait de le persuader d’en sortir, Ramiro lui a crié aux oreilles : “ C’est eux ma famille maintenant ! ”
Au Texas, une infirmière en hôpital, qui, en un peu plus d’un an, avait discuté avec 114 jeunes blessés par balle, a déclaré : “ C’est bizarre, je ne me souviens pas en avoir entendu un qui ait réclamé sa mère ou quelqu’un d’autre de sa famille. ”
Fait révélateur, les gangs ne se composent pas que d’enfants des quartiers défavorisés. Il y a de cela plusieurs années, la revue canadienne Maclean’s rapportait les propos de policiers, selon lesquels ils auraient trouvé dans un même gang des jeunes du quartier le plus riche et du quartier le plus pauvre de la ville. Ces jeunes d’horizons différents s’étaient rassemblés pour la même raison : ils recherchaient une solidarité qui n’existait pas chez eux.
Il est des endroits où les enfants grandissent en pensant qu’il est normal de faire partie d’un gang. Fernando, 16 ans, nous l’explique : “ Ils pensent qu’en entrant dans un gang leurs problèmes seront résolus. Ils se disent : ‘ Je vais me faire des copains. Ils sont grands et armés ; alors ils me protégeront et personne ne me fera de mal. ’ ” Mais les nouvelles recrues comprennent vite que, quand on appartient à un gang, on devient une cible pour les gangs rivaux.
Les gangs sévissent souvent là où il y a peu d’argent et trop d’armes à feu. D’après des rapports de presse, dans les écoles de grandes villes deux élèves sur trois vivent dans un foyer monoparental. Parfois, le père ou la mère est un drogué qui ne rentre pas tous les soirs à la maison, et l’élève est elle-même une mère célibataire qui doit déposer son enfant chez la nourrice tous les matins avant d’aller en cours.
Le gouverneur de Californie Pete Wilson a fait ce commentaire : “ Nous avons un problème très grave. De nombreux enfants grandissent sans père, sans repère masculin qui leur apporte amour, direction, discipline et valeurs, sans personne qui leur apprenne pourquoi ils devraient se respecter eux-mêmes et respecter les autres. ” Selon lui, l’incapacité de certains jeunes à se mettre à la place des autres explique qu’ils “ peuvent apparemment abattre quelqu’un sans un soupçon de remords ”.
Si le manque de solidarité familiale et de formation individuelle et l’absence de vrais repères moraux sont des facteurs importants de prolifération des gangs, d’autres facteurs entrent également en jeu. Citons les émissions de télévision et les films qui présentent la violence comme une solution toute trouvée aux problèmes ; une société qui catalogue souvent les pauvres comme des ratés, qui leur rabâche qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir ce que les autres possèdent ; et un nombre croissant de familles monoparentales au sein desquelles de jeunes mères surchargées de travail doivent se démener pour faire vivre un ou plusieurs enfants livrés à eux-mêmes. Ces facteurs accumulés, voire ajoutés à d’autres, ont donné lieu à une prolifération des gangs.
Pas facile d’en sortir
C’est vrai, au bout de quelque temps, des jeunes sortent de leur gang pour faire autre chose. Certains quittent leur région et s’en vont vivre dans leur famille pour fuir la vie de gang. Mais, la plupart du temps, cela ne se passe pas aussi facilement.
Généralement, avant qu’un membre soit autorisé à quitter en vie son gang, plusieurs de ses acolytes lui donnent une sévère correction. En vérité, des jeunes qui ont voulu sortir de certains gangs ont dû subir l’épreuve des balles : on leur tire littéralement dessus et, s’ils survivent, ils sont libres ! N’est-ce pas cher payé ?
Un jeune a expliqué ce qui l’a poussé à sortir de son gang. Il dit : “ Cinq de mes amis sont déjà morts. ” Eh oui, la vie de gang peut être extrêmement dangereuse ! La revue Time révèle ceci au sujet d’un ex-membre d’un gang de Chicago : “ En sept années de carrière, il a reçu une balle dans l’estomac, a pris une traverse de chemin de fer sur la tête, a eu un bras cassé dans une bagarre et a été emprisonné deux fois pour vol de voiture. [...] Mais maintenant qu’il s’est rangé, même ses anciens amis cherchent à le coincer. ”
La vie peut être plus belle
À une époque, Eleno, un Brésilien, a fait partie des Éclateurs de tête, un gang qui jouait du couteau et parfois de l’arme à feu. Ayant le sentiment d’être défavorisé, il éprouvait une certaine satisfaction à causer des dégradations et à agresser les gens. Puis un collègue de travail lui a parlé de la Bible. Quelque temps plus tard, Eleno assistait à une assemblée de Témoins de Jéhovah où il a rencontré des jeunes qui avaient autrefois appartenu à son gang, ainsi qu’un ex-membre d’un gang rival. Tous se sont salués comme des frères. On imagine facilement ce qu’aurait donné la rencontre dans un passé pas si lointain !
Incroyable, n’est-ce pas ? C’est pourtant vrai ! Récemment, un représentant de Réveillez-vous ! a réuni des hommes qui avaient appartenu à de grands gangs de Los Angeles, et qui sont à présent Témoins de Jéhovah. Ils ont parlé plusieurs heures, puis l’un d’eux a marqué un temps d’arrêt, s’est penché en arrière sur sa chaise et a dit : “ Regardez-moi ça ! Des Bloods et des Crips aujourd’hui assis ensemble, et qui s’aiment comme des frères ! ” Avant, c’étaient des membres de gangs sans pitié, et ils sont maintenant devenus des hommes capables d’aimer et d’être bons, parce qu’ils ont appris les principes de Dieu en étudiant sérieusement la Bible. Ils ont tous été d’accord sur ce point.
De tels changements sont-ils encore possibles aujourd’hui, dans nos années 90 ? Absolument ! Des membres de gangs peuvent changer s’ils veulent bien s’intéresser aux puissants encouragements que donne la Parole de Dieu et conformer leur vie à ses principes. Si vous faites partie d’un gang, pourquoi ne pas envisager pareils changements ?
La Bible nous pousse à “ rejeter la vieille personnalité qui correspond à [notre] conduite passée ” et à “ revêtir la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies ”. (Éphésiens 4:22-24.) Comment développe-t-on cette personnalité nouvelle ? “ Grâce à la connaissance exacte ”, dit la Bible, une personnalité peut ‘ se renouveler selon l’image de Dieu qui l’a créée ’. — Colossiens 3:9-11.
Essayez de changer, cela en vaut la peine ! Si vous êtes dans un gang, vous aurez besoin d’aide pour y parvenir. Sachez qu’il existe, dans votre quartier, des gens qui se feront un plaisir de vous aider. Cela dit, les parents sont souvent les mieux placés pour guider les enfants dans la bonne direction. Nous considérerons donc à présent ce que peuvent faire les parents pour protéger leurs enfants des gangs.
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Comment protéger nos enfants des gangsRéveillez-vous ! 1998 | 22 avril
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Comment protéger nos enfants des gangs
“ Les enfants ont besoin qu’on s’occupe d’eux. ” — Pas mon enfant : guide de prévention contre les gangs destiné aux parents (angl.).
APRÈS nos relations avec Dieu, nos enfants sont parmi ce que nous avons de plus précieux. Nous devrions donc leur parler, les écouter, les serrer dans nos bras et être sûrs qu’ils savent à quel point ils comptent à nos yeux. Il nous faut leur enseigner de bonnes choses, c’est-à-dire leur apprendre à être honnêtes et serviables, à manifester de la bonté, et leur montrer comment mener une vie heureuse.
Le directeur d’un centre de détention pour mineurs met le doigt sur un grave problème d’aujourd’hui, quand il dit : “ On n’enseigne plus les valeurs au sein de la famille. ” Voilà assurément un point auquel il nous faut veiller. Nous devons vivre comme nous voulons que nos enfants vivent pour leur faire constater la joie qui en découle. Si nous ne leur apprenons pas les vraies valeurs, ils ne pourront pas les respecter.
Selon Today, une revue publiée à l’intention des enseignants, les gangs attirent souvent les jeunes qui “ se considèrent comme des ratés ” et qui “ recherchent une certaine sécurité, un sentiment d’appartenance et une reconnaissance sociale ”. Si nous apportons tout cela à nos enfants au foyer, à savoir la sécurité, l’appartenance, et un solide sentiment de réussite familiale et personnelle, il y a de fortes chances que les promesses trompeuses d’un gang ne les attireront pas.
Le responsable d’une brigade californienne antigang rapporte que, lorsque la police vient frapper à la porte des parents pour leur annoncer que leur enfant a des ennuis, elle lit une expression de choc sur leur visage. Ils n’arrivent pas à croire que leur enfant, qu’ils croyaient si bien connaître, ait pu faire une bêtise. Le fait est que cet enfant s’est trouvé de nouveaux amis, a changé, et les parents ne se sont aperçus de rien.
Les précautions à prendre
Ceux qui côtoient les gangs recommandent aux jeunes et aux moins jeunes de faire preuve de bon sens, et de ne pas défier ni menacer un gang. Il vaut mieux éviter les rassemblements de jeunes qui appartiennent à des gangs, ne pas copier leur apparence ni leur comportement, par exemple le style et la couleur de leurs vêtements. En fait, en imitant les membres d’un gang, vous pourriez devenir la cible d’un gang rival.
De plus, si vos vêtements ou votre comportement laissent entendre que vous aimeriez entrer dans un gang, ses membres pourraient vous pousser à vous joindre à eux. D’où l’importance de connaître les habitudes des gangs de votre région. C’est ce qu’explique un père de trois enfants, à Chicago. ‘ Si je porte ma casquette la visière sur la droite, a-t-il remarqué, ils croient que je les méprise. ’ Et cela pourrait finir violemment !
Intéressons-nous à nos enfants
Une mère dit : “ Il est nécessaire que nous connaissions nos enfants, que nous sachions ce qu’ils ressentent, ce qu’ils font. Nous n’aurons aucune chance si nous ne nous intéressons pas personnellement à leur vie. ” Pour une autre mère, le problème des gangs existera tant que les parents n’y auront pas mis fin. Et d’ajouter : “ Aimons nos enfants. Leur perte, c’est notre perte aussi. ”
Savons-nous au juste qui nos enfants fréquentent, où ils vont après l’école et où ils sont le soir à la nuit tombée ? Bien sûr, certaines mères de famille ne peuvent pas être à la maison quand leur enfant rentre de l’école. Néanmoins les mères célibataires, qui travaillent courageusement pour payer le loyer et nourrir la famille, peuvent s’arranger avec une autre mère ou quelqu’un en qui elles ont confiance pour surveiller les enfants après l’école.
On a demandé à un homme qui habite sur le territoire d’un gang important comment il s’y prenait pour protéger ses enfants. Il a répondu qu’il emmenait son fils dans le quartier pour lui montrer ce que font les gangs, leurs tags, les immeubles délabrés, et pour lui faire prendre conscience “ que le quartier n’est pas sûr, que les membres des gangs se contentent de traîner dans les rues sans rien faire de leur vie ”. “ Puis, a-t-il ajouté, je lui expliquais que le respect des principes bibliques dans sa vie lui éviterait de finir comme eux. ”
Le simple fait de vous intéresser sincèrement à leur scolarité peut être une protection pour vos enfants. Quand l’école invite les parents à venir visiter les salles de classe et à s’entretenir avec les enseignants, faites-vous un devoir d’y aller. Faites connaissance avec les professeurs de vos enfants, montrez-leur que vous vous occupez bien de vos enfants et que vous vous souciez de leur scolarité. Si l’établissement ne prévoit pas de telles réunions, tâchez de trouver une occasion de parler aux professeurs des progrès de vos enfants et demandez-leur comment vous pourriez vous rendre utiles.
Une enquête menée dans une grande ville américaine a révélé que, dans les familles qui aidaient ou encourageaient les enfants à faire leurs devoirs, 9 % des jeunes étaient entrés dans un gang. Quant aux familles qui ne faisaient pas cet effort, deux fois plus d’élèves, soit 18 %, étaient entrés dans un gang. L’amour, des liens étroits, de saines activités familiales pratiquées en commun : voilà autant d’éléments qui réduiront les risques de voir nos enfants être attirés par les promesses trompeuses des gangs.
Ce dont les enfants ont absolument besoin
Nos enfants ont les mêmes besoins que nous : amour, bonté et affection. Bien des enfants n’ont jamais eu de contacts affectueux et empreints d’amour. Ou encore, on ne leur a jamais dit qu’ils avaient de l’importance. Ne commettons pas cette erreur avec nos enfants. Au contraire, prenons-les dans nos bras, disons-leur que nous les aimons et essayons de faire en sorte qu’ils vivent selon la voie morale vers laquelle nous les avons guidés. Ils sont trop précieux pour que nous les traitions autrement.
Gérald, ex-membre d’un gang, confie : “ J’aurais aimé avoir un père que je puisse respecter et admirer ; alors, je suis entré dans des gangs pour combler ce vide. ” Il a pris de la drogue dès l’âge de 12 ans. Cinq ans plus tard, sa mère s’est mise à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah et à suivre les excellents principes qu’elle renferme. “ Je l’ai vue changer, dit Gérald, et je me suis dit : ‘ Il doit y avoir du vrai dans tout ça ! ’ ” Motivé par l’exemple remarquable de sa mère, Gérald a changé de vie.
Nos enfants devraient voir en nous un bel exemple ; ils devraient nous voir faire ce que nous leur enseignons. Ils devraient pouvoir avoir une bonne opinion de leur famille en raison de ce qu’elle fait et non en raison de ce qu’elle possède. Veillons en outre à ce qu’ils soient fiers des normes morales qu’ils suivent. Ira Reiner, ancien procureur de Los Angeles, confirme cette idée en ces termes : “ Il nous faut aller vers nos enfants avant qu’ils n’aillent vers les gangs. ”
Pourvoyons à leurs besoins
Ce dont nos enfants ont besoin avant tout, ce n’est pas le confort matériel. Ils ont avant tout besoin qu’on les aide à devenir des adultes pleins d’amour et d’attention, attachés à des normes morales élevées. Le juste Jacob appelait ses enfants, dit la Bible, “ les enfants dont Dieu [m’]a favorisé ”. (Genèse 33:5.) Si nous considérons les nôtres de la même manière, c’est-à-dire comme des dons de Dieu, nous serons mieux à même de les traiter avec amour et de leur apprendre à mener une vie honnête, droite et moralement pure.
Nous ferons alors tout notre possible pour que notre vie soit un bon exemple pour nos enfants. Nous leur donnerons des raisons salutaires d’être fiers de leur famille, non pour ce que nous possédons, mais pour ce que nous sommes. Ainsi, il est peu probable qu’ils aillent chercher de l’aide dans les rues.
Un homme, aujourd’hui grand-père, dit qu’‘ il n’aurait jamais fait quoi que ce soit dans sa jeunesse qui ait jeté la honte sur sa famille ’. Pour quelle raison ? Parce qu’il savait que ses parents l’aimaient, a-t-il expliqué. Il n’est pas facile pour des pères et des mères, qui n’ont jamais reçu d’amour de leurs parents, d’en manifester à leur tour à leurs enfants. Cela se comprend. Toutefois, ces parents se doivent de faire l’effort de montrer à leurs enfants qu’ils les aiment.
Pourquoi est-ce si important ? Parce que, comme le déclare “ What’s Up ”, publié par une association de l’Utah spécialisée dans le phénomène des gangs (Gang Investigators Association), “ quand les jeunes se sentent aimés et en sécurité — sécurité affective, pas matérielle —, le besoin d’entrer dans des gangs disparaît souvent ”.
Certains de nos lecteurs pensent peut-être qu’il n’existe plus de familles capables d’un tel amour. Eh bien si, il en existe et vous pouvez en trouver de nombreuses dans les congrégations des Témoins de Jéhovah du monde entier. Certes, elles ne sont pas parfaites, mais elles ont un gros avantage : elles étudient ce que dit la Bible sur l’éducation des enfants et elles s’efforcent d’en appliquer dans leur vie les principes, qui viennent de Dieu. Qui plus est, elles enseignent ces mêmes principes à leurs enfants.
Les Témoins de Jéhovah adhèrent à cette déclaration du Journal of the American Medical Association : “ On ne peut pas espérer avoir [...] des adolescents qui disent ‘ non ’ à quelque chose, sans leur offrir la possibilité de dire ‘ oui ’ à autre chose. ” Autrement dit, si nous voulons avoir des adolescents qui disent oui à ce qui est bon et salutaire, il nous faut les guider dans ce sens.
Qui d’entre nous aimerait devoir dire comme ce père : ‘ Dans son gang, mon fils a enfin trouvé l’amitié et le respect. ’ Et qui d’entre nous aimerait s’entendre dire par son enfant cette phrase qu’a prononcée un jeune : “ Je suis entré dans un gang parce que je recherchais une famille. ”
C’est nous, parents, qui devons être cette famille. Et c’est nous qui devons veiller à ce que nos enfants, si précieux, en restent des éléments pleins de chaleur et d’amour.
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Comment protéger nos enfants des gangsRéveillez-vous ! 1998 | 22 avril
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Conseils pour parents responsables
✔ À la maison, passez du temps avec vos enfants et ayez des activités familiales.
✔ Sachez qui sont leurs amis et leur famille, et surveillez où ils vont et avec qui ils sont.
✔ Faites-leur savoir qu’ils peuvent venir vous parler quand ils le veulent et quel que soit leur problème.
✔ Apprenez-leur à respecter les droits et les idées des autres.
✔ Soutenez-les, en faisant connaissance avec leurs professeurs. Montrez à ces derniers que vous êtes conscients de la valeur de leur travail et que vous les soutenez également.
✔ Ne recourez ni aux cris ni à la violence pour résoudre une difficulté.
[Illustrations]
Vos enfants ont besoin de votre chaude affection.
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