Aller de l’avant

“ L’apprentissage d’une langue étrangère est, de loin, la tâche la plus difficile que j’aie jamais entreprise, avoue Monifa. Parfois, j’ai envie de tout laisser tomber. Alors je me rappelle combien les personnes qui étudient la Bible avec moi apprécient que je leur expose les vérités bibliques profondes dans mon coréen approximatif ; je pense aussi à la joie que les frères manifestent dès que je fais le moindre progrès. ” La leçon à retenir est celle-ci : ne vous découragez pas rapidement. Votre objectif est d’arriver à enseigner les vérités bibliques à vos semblables, et ces vérités sont synonymes de vie (1 Corinthiens 2:10). Vous l’aurez compris, apprendre à enseigner la Bible dans une langue étrangère réclame des efforts bien dirigés et qui s’inscrivent dans la durée. À mesure que vous irez de l’avant, ne dépréciez pas vos progrès en les comparant à ceux d’autres personnes. Chacun va à son rythme et apprend à sa manière. Par contre, il vous sera utile d’être conscient de vos propres progrès (Galates 6:4). “ Avec les langues, la courbe d’apprentissage ressemble plutôt à un escalier, déclare Joon, qui s’est mis au chinois. Vous avez l’impression de faire du sur-place et, subitement, vous vous rendez compte que vous avez progressé. ”

L’apprentissage d’une langue dure toute une vie. Prenez-​y donc plaisir, et n’attendez pas la perfection (Psaume 100:2). Vous ferez inévitablement des fautes. D’ailleurs, les fautes font partie de l’apprentissage. Quand il a commencé à prêcher en italien, un chrétien a demandé à une personne : “ Connaissez-​vous le balai de la vie ? ” En fait, il voulait dire “ le but de la vie ”. Un Témoin qui découvrait le polonais a invité la congrégation à chanter le chien au lieu du cantique. Une subtile différence d’intonation a fait qu’un chrétien apprenant le chinois a exhorté son auditoire à avoir foi dans la bibliothèque du Christ, à la place de la rançon. L’avantage de telles fautes, c’est qu’ensuite on ne risque plus d’oublier le bon terme !

Pour un adulte, il peut être pénible sur les plans mental, affectif et spirituel de ne pas pouvoir communiquer correctement pendant des mois, voire des années. “ Mes limites me décourageaient facilement ”, reconnaît Janet, qui parle aujourd’hui couramment l’espagnol. Hiroko, qui a appris l’anglais, se souvient de s’être dit : ‘ Même les chiens et les chats comprennent l’anglais mieux que moi ! ’ Kathie, quant à elle, rapporte : “ Avant de me joindre à une congrégation hispanophone, j’étudiais la Bible avec plusieurs personnes et j’avais un carnet plein de nouvelles visites ; et là, d’un coup, plus rien. J’avais le sentiment de ne pas servir à grand-chose. ”

C’est là qu’un état d’esprit positif est capital. Quand elle était découragée, Hiroko se disait : “ Si d’autres peuvent le faire, pourquoi pas moi ? ” Kathie déclare : “ Je pensais à mon mari, qui faisait tellement de progrès et qui apportait beaucoup à la congrégation. Ça m’a aidée à passer le cap. Je dois toujours faire de gros efforts, mais maintenant j’arrive de mieux en mieux à prêcher et à enseigner, et ça me procure de la joie. ” Son mari, Jeff, ajoute : “ C’est parfois frustrant de ne pas comprendre tout ce qui est dit dans les communications et lors des réunions d’anciens. Je dois être honnête et humble, et demander des précisions ; mais les frères sont heureux de m’aider. ”

Quand on appartient à une congrégation d’expression étrangère, il faut absolument donner la priorité à sa santé spirituelle pour ne pas se fatiguer spirituellement (Matthieu 5:3). Kazuyuki, qui se dépense dans le territoire portugais depuis des années, déclare : “ Il est important d’absorber suffisamment de nourriture spirituelle. C’est pourquoi nous étudions en famille et nous préparons ensemble les réunions dans notre langue et en portugais. ” Certains assistent de temps à autre à des réunions dans leur langue. Il est aussi essentiel de se reposer suffisamment. — Marc 6:31.

Ceux qui ont la possibilité de se dépenser dans une congrégation d’expression étrangère voient leurs efforts récompensés. Barbara, qui s’est installée avec son mari dans une congrégation hispanophone, déclare : “ C’est un des meilleurs moments de ma vie. C’est comme si je redécouvrais entièrement la vérité. Je suis si heureuse, d’autant que nous ne pouvons pas être missionnaires à l’étranger. ”