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La vie éternelle sur la terre : une espérance qui vient de DieuLa Tour de Garde 2009 | 15 août
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La vie éternelle sur la terre : une espérance qui vient de Dieu
“ La création a été soumise à la futilité [...] en raison de l’espérance. ” — ROM. 8:20.
1, 2. a) Pourquoi accordons-nous autant d’importance à l’espérance de la vie éternelle sur la terre ? b) Pourquoi beaucoup de personnes sont-elles sceptiques quand on leur parle de la vie éternelle sur la terre ?
VOUS vous rappelez sans doute la joie qui vous a envahi quand vous avez découvert que bientôt les humains ne vieilliront plus et ne mourront plus, mais vivront éternellement sur la terre (Jean 17:3 ; Rév. 21:3, 4). C’est probablement avec enthousiasme que vous avez parlé de cette espérance biblique à autrui. En effet, l’espérance de la vie éternelle est un aspect essentiel de la bonne nouvelle que nous prêchons. Grâce à cette espérance, nous portons un regard différent sur la vie.
2 La plupart des religions dites chrétiennes ont fait l’impasse sur l’espérance de la vie éternelle sur la terre. Alors que la Bible enseigne que l’âme meurt, les Églises, dans leur majorité, prétendent que l’homme possède une âme immortelle qui survit à la mort du corps et poursuit son existence dans le monde des esprits (Ézék. 18:20). C’est pourquoi, beaucoup de personnes sont sceptiques quand on leur parle de la vie éternelle sur la terre. Il serait donc approprié de se poser ces questions : Cette espérance est-elle réellement fondée sur la Bible ? Si oui, à quel moment Dieu a-t-il pour la première fois parlé de cette espérance aux humains ?
“ Soumise à la futilité [...] en raison de l’espérance ”
3. Pourquoi peut-on dire que dès le départ les humains connaissaient le dessein divin ?
3 Dès le départ, Jéhovah a indiqué clairement quel était son dessein à l’égard de l’humanité. Il a expliqué qu’Adam vivrait éternellement s’il restait obéissant (Gen. 2:9, 17 ; 3:22). Les premiers descendants d’Adam ont sans aucun doute entendu parler de l’épisode malheureux du jardin d’Éden. Ils voyaient que l’accès à ce jardin était interdit. Par ailleurs, ils constataient que tout le monde vieillissait et mourait ; la perfection était bel et bien perdue (Gen. 3:23, 24). Avec le temps, la longévité humaine a diminué. Adam a vécu 930 ans. Sem, un rescapé du déluge, n’a vécu que 600 ans et son fils Arpakshad 438. Térah, le père d’Abraham, a vécu 205 ans. Abraham, pour sa part, a vécu 175 ans et son fils Isaac 180. Jacob est mort à 147 ans (Gen. 5:5 ; 11:10-13, 32 ; 25:7 ; 35:28 ; 47:28). Beaucoup de serviteurs de Dieu de ces époques ont sans doute compris ce que signifiait ce déclin de la longévité : l’humanité s’éloignait de plus en plus de la perfection. La vie éternelle n’était plus qu’un lointain souvenir. Serait-elle un jour rétablie ?
4. Quelle raison les fidèles du passé avaient-ils de croire que Dieu allait rétablir les conditions de vie dont Adam avait bénéficié ?
4 “ La création [humaine] a été soumise à la futilité [...] en raison de l’espérance. ” (Rom. 8:20). De quelle espérance est-il question ici ? La toute première prophétie biblique annonçait une “ semence ” qui ‘ meurtrirait le serpent à la tête ’. (Lire Genèse 3:1-5, 15.) Cette promesse donnait aux humains fidèles de bonnes raisons de penser que Dieu n’allait pas renoncer à son dessein à l’égard de l’humanité. Elle a fourni à Abel et à Noé un motif de croire que Dieu allait rétablir les conditions de vie dont Adam avait bénéficié au départ. Ces hommes ont peut-être compris que, lorsque la ‘ semence serait meurtrie au talon ’, du sang serait versé. — Gen. 4:4 ; 8:20 ; Héb. 11:4.
5. Qu’est-ce qui prouve qu’Abraham croyait en la résurrection ?
5 Évoquons le cas d’Abraham. “ Abraham, lorsqu’il a été mis à l’épreuve, a pour ainsi dire offert Isaac, [...] son fils unique-engendré. ” (Héb. 11:17). Pourquoi Abraham s’est-il ainsi plié à la volonté divine ? (Lire Hébreux 11:19.) Il croyait en la résurrection. Sur quoi reposait sa foi ? Déjà, Jéhovah avait redonné vie aux facultés procréatrices d’Abraham ; c’est ainsi que lui et Sara avaient pu avoir un fils dans leur vieillesse (Gen. 18:10-14 ; 21:1-3 ; Rom. 4:19-21). De plus, Abraham pouvait s’appuyer sur cette promesse de Jéhovah : “ C’est par le moyen d’Isaac que viendra ce qui sera appelé ta semence. ” (Gen. 21:12). Abraham avait donc de solides raisons d’espérer que Dieu ressusciterait Isaac.
6, 7. a) Quelle alliance Jéhovah a-t-il conclue avec Abraham ? b) Quelle espérance puisons-nous dans la promesse que Jéhovah a faite à Abraham ?
6 En raison de la foi remarquable d’Abraham, Jéhovah avait conclu avec lui une alliance concernant sa “ semence ”, ou descendance. (Lire Genèse 22:18.) Il a été révélé plus tard que Jésus Christ était la partie principale de cette “ semence ”. (Gal. 3:16.) Jéhovah avait annoncé à Abraham qu’il multiplierait sa “ semence comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer ” ; mais il n’avait pas précisé à quel nombre cela pouvait correspondre (Gen. 22:17). Là encore, ce n’est que plus tard que ce nombre a été révélé. La “ semence ” se compose de Jésus Christ et des 144 000 qui sont appelés à régner avec lui (Gal. 3:29 ; Rév. 7:4 ; 14:1). C’est par le moyen du Royaume messianique que “ se béniront [...] toutes les nations de la terre ”.
7 Abraham n’avait pas toutes les données pour comprendre pleinement ce qu’impliquerait l’alliance que Jéhovah avait conclue avec lui. En tout cas, “ il attendait la ville ayant des fondements véritables ”. (Héb. 11:10.) Cette ville, c’est le Royaume de Dieu. Pour voir se réaliser les promesses de Dieu sous la domination de ce Royaume, il faut donc qu’Abraham vive de nouveau. Et ce n’est que grâce à la résurrection qu’il lui sera possible de vivre éternellement sur la terre. Les survivants d’Har-Maguédôn et tous ceux qui seront relevés d’entre les morts pourront eux aussi vivre éternellement. — Rév. 7:9, 14 ; 20:12-14.
“ De l’esprit me presse ”
8, 9. Pourquoi peut-on dire que le livre de Job n’est pas simplement le récit de ses tribulations ?
8 Job a vécu dans l’intervalle qui sépare Joseph, l’arrière-petit-fils d’Abraham, et le prophète Moïse. Le livre qui porte son nom, probablement écrit par Moïse, explique pourquoi Jéhovah a permis que Job souffre et quelle a été l’issue de ses épreuves. Ce livre n’est pas simplement le récit des tribulations d’un homme parmi tant d’autres. Il met en évidence des questions d’une portée universelle. Ce livre montre que c’est en toute justice que Jéhovah exerce sa souveraineté. Il permet aussi de discerner que, dans l’épisode du jardin d’Éden, c’est l’intégrité de tous les serviteurs de Dieu sur la terre qui a été remise en question et que c’étaient leurs perspectives d’avenir à tous qui étaient évoquées. Job n’était pas conscient de toutes les implications de sa conduite ; reste qu’il n’a pas laissé ses trois “ compagnons ” le faire douter de son intégrité (Job 27:5). Ce récit devrait fortifier notre foi et nous assurer que nous pourrons nous aussi rester fidèles et soutenir la souveraineté de Jéhovah.
9 Après avoir écouté les trois prétendus consolateurs de Job, “ Élihou le fils de Barakel le Bouzite ” se sent poussé à prendre la parole lui aussi. “ Je suis devenu plein de mots ”, dit-il. Qu’est-ce qui l’incite à s’exprimer ? “ De l’esprit me presse dans mon ventre ”, explique-t-il (Job 32:5, 6, 18). Même si les propos inspirés d’Élihou annonçaient le dénouement heureux des épreuves de son ami, ils avaient, comme on le verra plus tard, une portée bien plus grande. Ils sont en réalité source d’espoir pour tous les hommes fidèles.
10. Quel exemple montre que des paroles que Jéhovah adresse à une personne en particulier s’appliquent parfois à tout le genre humain ?
10 Des paroles que Jéhovah adresse à une personne en particulier ont parfois une application plus large : elles concernent tout le genre humain. Pour exemple, citons la prophétie de Daniel expliquant le rêve de Neboukadnetsar. Ce roi avait vu en vision un arbre immense être abattu (Dan. 4:10-27). Cette vision concernait au premier chef Neboukadnetsar, mais en réalité elle annonçait quelque chose de bien plus important. La souveraineté de Jéhovah, qui s’était exprimée sur terre par un royaume confié à la lignée davidique, se manifesterait à nouveau au bout de 2 520 ans. Cette période a commencé en 607 av. n. è.a et s’est achevée en 1914, lorsque Jésus a été intronisé dans les cieux. C’est le Royaume messianique qui comblera bientôt toutes les attentes des fidèles serviteurs de Jéhovah.
“ Exempte-le de descendre à la fosse ! ”
11. Qu’indiquent les paroles d’Élihou ?
11 S’adressant à Job, Élihou évoque “ un messager, un porte-parole, un entre mille, [qui vient faire] connaître à l’homme sa droiture ”. Mais ce messager peut aussi ‘ implorer Dieu pour qu’il prenne plaisir en l’homme ’. Comment Dieu réagit-il ? Élihou poursuit : “ Alors [Dieu] le favorise et dit : ‘ Exempte-le de descendre à la fosse ! J’ai trouvé une rançon ! Que sa chair devienne plus fraîche que dans la jeunesse, qu’il revienne aux jours de sa vigueur juvénile. ’ ” (Job 33:23-26). Ces paroles indiquent que Dieu est disposé à accepter “ une rançon ”, littéralement une “ couverture ”, en faveur des humains repentants. — Job 33:24, note.
12. Quelle espérance pour toute l’humanité se dessine dans les paroles d’Élihou ?
12 De même que certains prophètes n’ont pas pleinement compris le sens des paroles qu’ils avaient écrites, de même Élihou n’a probablement pas mesuré toute la portée du mot “ rançon ” qu’il a employé (Dan. 12:8 ; 1 Pierre 1:10-12). Il n’empêche que les paroles d’Élihou témoignent de l’espérance qu’un jour Dieu accepterait une rançon en faveur des humains et les libérerait du vieillissement et de la mort. Il s’y dessine donc la perspective exaltante de la vie éternelle. Mais le livre de Job annonce aussi la résurrection. — Job 14:14, 15.
13. Que signifient les paroles d’Élihou pour les chrétiens ?
13 Les paroles d’Élihou concernent les millions de chrétiens qui entretiennent l’espérance de survivre à la destruction du système actuel. Parmi les survivants, ceux qui ne sont plus tout jeunes ‘ reviendront à leur vigueur juvénile ’. (Rév. 7:9, 10, 14-17.) La perspective de voir aussi les ressuscités dans la fraîcheur de la jeunesse inonde de joie le cœur des humains fidèles. Toutefois, nous ne pourrons obtenir la récompense — c’est-à-dire l’immortalité au ciel pour les chrétiens oints ou la vie éternelle sur la terre pour les “ autres brebis ” — qu’à condition d’exercer la foi dans la rançon, le sacrifice du Christ. — Jean 10:16 ; Rom. 6:23.
La mort sera engloutie
14. Pourquoi les Israélites n’ont-ils pas pu obtenir la vie éternelle par le moyen de la Loi de Moïse ?
14 La descendance d’Abraham est devenue une nation indépendante quand elle a été introduite dans une alliance avec Jéhovah. “ Vous devez garder mes ordonnances et mes décisions judiciaires : si un homme les pratique, a précisé Jéhovah dans la Loi, il doit aussi vivre par leur moyen. ” (Lév. 18:5). Cependant, les Israélites n’ayant pas été capables de respecter les préceptes parfaits de la Loi, ils se sont trouvés condamnés par cette même Loi et ont eu besoin d’être délivrés de cette condamnation. — Gal. 3:13.
15. Quelle bénédiction future David a-t-il évoquée dans ses écrits inspirés ?
15 Après Moïse, Jéhovah a poussé d’autres rédacteurs de la Bible, tel David, à évoquer l’espérance de la vie éternelle (Ps. 21:4 ; 37:29). D’ailleurs, un psaume de David, qui célèbre l’unité des adorateurs du vrai Dieu rassemblés à Sion, se termine par ces paroles : “ C’est là que Jéhovah a ordonné que soit la bénédiction, oui la vie pour des temps indéfinis. ” — Ps. 133:3.
16. Comme l’a annoncé Jéhovah par l’intermédiaire d’Isaïe, de quoi “ toute la terre ” sera-t-elle débarrassée ?
16 Sous inspiration, Isaïe a lui aussi annoncé dans ses prophéties la vie éternelle sur la terre. (Lire Isaïe 25:7, 8.) Telle une “ enveloppe ”, une toile épaisse qui nous écrase et nous asphyxie, le péché et la mort accablent l’humanité. Jéhovah promet à ses serviteurs que le péché et la mort seront engloutis ; ils disparaîtront “ de dessus toute la terre ”.
17. Ainsi que le préfigurait le bouc pour Azazel, comment le Messie a-t-il rendu possible la vie éternelle ?
17 Pour comprendre comment la délivrance du péché et de la mort est rendue possible, arrêtons-nous sur le rôle du bouc pour Azazel. D’après le rituel de la Loi mosaïque, une fois par an, durant le jour des Propitiations, le grand prêtre devait ‘ poser ses deux mains sur la tête du bouc vivant et confesser sur lui toutes les fautes des fils d’Israël ; il devait mettre toutes leurs fautes sur la tête du bouc, et le bouc devait les porter sur lui, dans une terre déserte ’. (Lév. 16:7-10, 21, 22.) Isaïe a annoncé que le Messie devrait lui aussi emporter les “ maladies ”, les “ douleurs ” et “ le péché de beaucoup ”, rendant ainsi possible la vie éternelle. — Lire Isaïe 53:4-6, 12.
18, 19. Quelle espérance est annoncée en Isaïe 26:19 et en Daniel 12:13 ?
18 Par la bouche d’Isaïe, Jéhovah a prédit à son peuple : “ Tes morts vivront. Un cadavre à moi [ou selon la note, “ mes tués ”] — ils se relèveront. Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui résidez dans la poussière ! Car ta rosée est comme la rosée des mauves, et la terre fera tomber [c’est-à-dire enfantera] même ceux qui sont sans force dans la mort. ” (Is. 26:19). Les Écritures hébraïques annoncent donc explicitement la résurrection et la vie éternelle sur la terre. Pour prendre un autre exemple, alors que Daniel était presque centenaire, Jéhovah lui a fait cette promesse : “ Tu te reposeras, mais tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours. ” — Dan. 12:13.
19 Marthe croyait elle aussi que les morts seraient relevés ; c’est pourquoi elle a affirmé avec conviction : “ Je sais [que mon frère] ressuscitera à la résurrection au dernier jour. ” (Jean 11:24). Les enseignements de Jésus et les écrits inspirés de ses disciples ont-ils remis en question cette espérance ? La vie éternelle sur la terre est-elle toujours l’espérance que Dieu réserve aux humains ? Nous répondrons à ces questions dans l’article suivant.
[Note]
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La vie éternelle sur la terre : une espérance chrétienne ?La Tour de Garde 2009 | 15 août
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La vie éternelle sur la terre : une espérance chrétienne ?
“ [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus. ” — RÉV. 21:4.
1, 2. Comment savons-nous qu’au Ier siècle l’espérance de la vie éternelle sur la terre était toujours vivace parmi les Juifs ?
UN JEUNE chef riche accourt vers Jésus, tombe à genoux devant lui et lui pose cette question : “ Bon Enseignant, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? ” (Marc 10:17). Le jeune homme pensait-il à la vie éternelle au ciel ? ou sur la terre ? Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, cela faisait des siècles que les Juifs espéraient en la résurrection et en la vie éternelle sur la terre. Au Ier siècle, cette espérance était toujours vivace chez bon nombre d’entre eux.
2 Quand Marthe a dit “ Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour ”, elle pensait manifestement que son frère reviendrait à la vie sur la terre (Jean 11:24). Il est vrai que les Sadducéens de l’époque rejetaient l’idée de la résurrection (Marc 12:18). Toutefois, selon George Foot Moore, dans son livre Le judaïsme au Ier siècle de l’ère chrétienne (angl.), “ des écrits [...] datant du IIe ou du Ier siècle avant notre ère confirment la croyance en l’avènement d’une nouvelle ère où les morts des générations passées reviendront à la vie sur la terre ”. On comprend dès lors que le jeune homme riche, cité précédemment, parlait de la vie éternelle sur la terre.
3. À quelles questions allons-nous répondre dans cet article ?
3 De nos jours, de nombreuses religions ainsi que des biblistes affirment que la doctrine de la vie éternelle sur la terre n’est pas chrétienne. La plupart des gens croient qu’à leur mort ils iront vivre dans l’au-delà. De ce fait, quand ils voient l’expression “ vie éternelle ” dans les Écritures grecques chrétiennes, beaucoup pensent qu’elle se rapporte systématiquement à la vie au ciel. Mais est-ce vraiment le cas ? Qu’entendait Jésus par “ la vie éternelle ” ? À quelle croyance ses disciples adhéraient-ils ? Les Écritures grecques chrétiennes confirment-elles la croyance en la vie éternelle sur la terre ?
La vie éternelle “ lors de la recréation ”
4. Que se passera-t-il “ lors de la recréation ” ?
4 La Bible enseigne que les chrétiens oints ressusciteront au ciel et dirigeront la terre (Luc 12:32 ; Rév. 5:9, 10 ; 14:1-3). Toutefois, quand Jésus parlait de la vie éternelle, il ne pensait pas uniquement à ce petit groupe. Pour preuve, revenons à l’épisode du jeune homme riche. Ce jeune homme est parti tout triste quand Jésus lui a suggéré d’abandonner toutes ses propriétés et de le suivre. (Lire Matthieu 19:28, 29.) C’est alors que Jésus a annoncé à ses apôtres qu’ils feraient partie des rois qui jugeraient “ les douze tribus d’Israël ” — lesquelles représentent le monde des humains à l’exception, évidemment, des rois qui, eux, se trouveraient au ciel (1 Cor. 6:2). D’ailleurs il a aussi déclaré que ‘ tout homme qui le suivrait hériterait de la vie éternelle ’. Cela aurait lieu “ lors de la recréation ”.
5. Comment définiriez-vous “ la recréation ” ?
5 Qu’entendait Jésus par “ la recréation ” ? Dans La Bible en français courant, cette expression est rendue par “ le monde nouveau ”. La Traduction Œcuménique de la Bible, quant à elle, parle du “ renouvellement de toutes choses ”. Notons que Jésus a employé cette expression sans fournir d’explication. Manifestement donc, il faisait allusion à la croyance séculaire des Juifs. Ceux-ci croyaient en effet que Dieu recréerait sur terre les conditions qui existaient dans le jardin d’Éden, avant le péché d’Adam et Ève. C’est par la recréation qu’il concrétiserait sa promesse : “ Je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre. ” — Is. 65:17.
6. Qu’apprenons-nous de la parabole des brebis et des chèvres ?
6 Jésus a reparlé de la vie éternelle dans son développement sur l’achèvement du système de choses (Mat. 24:1-3). “ Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur son trône glorieux. Et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les gens les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres. ” Ceux qui seront jugés défavorablement “ s’en iront au retranchement éternel, mais les justes à la vie éternelle ”. “ Les justes ” sont ceux qui soutiendront fidèlement les “ frères ” du Christ qui sont oints de l’esprit (Mat. 25:31-34, 40, 41, 45, 46). Comme nous l’avons vu, les chrétiens oints sont choisis pour diriger le Royaume céleste. En conséquence, l’expression “ les justes ” désigne forcément les sujets terrestres de ce Royaume. C’est ce que confirme cette prophétie biblique : “ [Le Roi désigné par Jéhovah] aura des sujets de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre. ” (Ps. 72:8). Ainsi, les sujets du Royaume auront bel et bien la vie éternelle sur la terre.
Que montre l’Évangile de Jean ?
7, 8. Quelles sont les deux espérances dont Jésus a parlé à Nicodème ?
7 À la lecture des Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, on ne repère que deux occasions où Jésus parle de “ la vie éternelle ”. Par contre, selon l’Évangile de Jean, Jésus a employé environ 17 fois des tournures se rapportant à la vie éternelle. Arrêtons-nous sur quelques-unes de ces occurrences et essayons de déterminer s’il parlait de la vie éternelle sur la terre ou au ciel.
8 Selon le récit de Jean, c’est à Jérusalem que Jésus a pour la première fois parlé de la vie éternelle. Alors qu’il discutait avec Nicodème, un Pharisien, il lui a dit : “ Si quelqu’un ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. ” Ainsi, ceux qui allaient entrer dans le Royaume des cieux devaient “ naît[re] de nouveau ”. (Jean 3:3-5.) Quelques instants après, Jésus a mentionné une espérance qui s’offrait à tous les humains. (Lire Jean 3:16.) Dans cette même conversation, il a donc fait allusion à la vie éternelle aussi bien pour ses disciples oints au ciel que pour d’autres humains sur la terre.
9. De quelle espérance Jésus a-t-il parlé à la Samaritaine ?
9 Quelque temps après avoir parlé à Nicodème, Jésus est monté en Galilée. En chemin, près de Sychar, il a rencontré une Samaritaine à la source de Jacob. Au cours de la conversation, Jésus lui a dit : “ Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura pas du tout soif, jamais, mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour communiquer la vie éternelle. ” (Jean 4:5, 6, 14). Cette eau représente les dispositions que Dieu a prises pour que tous les humains puissent obtenir la vie éternelle, que ce soit au ciel ou sur la terre. Dans la Révélation, c’est Dieu lui-même qui fait cette promesse : “ À quiconque a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie gratuitement. ” (Rév. 21:5, 6 ; 22:17). Lorsque Jésus a parlé de la vie éternelle à la Samaritaine, il pensait bien à tous les humains qui ont foi en Dieu et en ses promesses : les héritiers du Royaume et ceux qui ont l’espérance terrestre.
10. Après avoir guéri un homme, qu’a expliqué Jésus à propos de la vie éternelle ?
10 L’année suivante, de retour à Jérusalem, Jésus a guéri un homme près de la piscine de Bethzatha. Aux Juifs qui trouvaient à redire à cette guérison, Jésus a expliqué : “ Le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative, mais seulement ce qu’il voit faire au Père. ” Puis il a précisé que le Père “ a remis tout le jugement au Fils ”, avant d’ajouter : “ Celui qui entend ma parole et croit celui qui m’a envoyé a la vie éternelle. ” En outre, il a annoncé : “ L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront [la voix du Fils de l’homme] et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses viles, pour une résurrection de jugement. ” (Jean 5:1-9, 19, 22, 24-29). Par ces mots, Jésus a montré aux Juifs qui le harcelaient que c’était lui que Dieu avait désigné pour concrétiser l’espérance juive de la vie éternelle sur la terre, et qu’il le ferait en relevant les morts.
11. Qu’est-ce qui permet d’affirmer qu’en Jean 6:48-51 Jésus faisait bien allusion à l’espérance de la vie éternelle sur la terre ?
11 En Galilée, Jésus a nourri miraculeusement des foules en leur donnant du pain. De ce fait, des milliers de personnes ont commencé à le suivre. Et c’est là qu’il leur a parlé d’un autre type de pain, “ le pain de vie ”. (Lire Jean 6:40, 48-51.) “ Le pain que je donnerai, c’est ma chair ”, a-t-il précisé. Jésus a donné sa vie, non seulement en faveur de ceux qui régneraient avec lui dans son Royaume céleste, mais aussi “ pour la vie du monde ”, c’est-à-dire l’humanité rachetable. “ Si quelqu’un mange de ce pain ”, en d’autres termes s’il exerce la foi dans le pouvoir rédempteur du sacrifice de Jésus, il pourra obtenir la vie éternelle. Dans le verset 51, Jésus a promis que des humains ‘ vivraient pour toujours ’. Il faisait bien là allusion et à l’espérance céleste, et à la concrétisation de l’espérance séculaire des Juifs, celle de vivre éternellement sur la terre durant le règne du Messie.
12. À quelle espérance Jésus pensait-il quand il a dit à ses détracteurs qu’‘ il donnerait la vie éternelle à ses brebis ’ ?
12 Plus tard, pendant la fête de l’Inauguration, à Jérusalem, Jésus a dit à ses détracteurs : “ Vous ne croyez pas, parce que vous ne faites pas partie de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Et je leur donne la vie éternelle. ” (Jean 10:26-28). Jésus parlait-il ici uniquement de la vie au ciel ? Ou évoquait-il également l’idée de la vie éternelle sur une terre paradisiaque ? Peu avant cette fête, Jésus avait réconforté ses disciples par ces mots : “ N’aie pas peur, petit troupeau, parce que votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. ” (Luc 12:32). Par contre, à l’époque de cette même fête, Jésus avait également fait cette révélation : “ J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène. ” (Jean 10:16). On comprend dès lors que, quand Jésus a parlé à ses détracteurs de la vie éternelle, il pensait aussi bien à l’espérance de la vie céleste proposée au “ petit troupeau ” qu’à l’espérance de la vie terrestre réservée à des millions d’“ autres brebis ”.
Un mot compris spontanément
13. Que promettait Jésus au malfaiteur quand il lui a dit : “ Tu seras avec moi dans le Paradis ” ?
13 Durant son agonie sur le poteau de supplice, Jésus a prononcé des paroles qui confirment de façon irréfutable que l’espérance de l’humanité en général, c’est de vivre sur la terre. L’un des malfaiteurs attachés à ses côtés l’a supplié : “ Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. ” Et Jésus de lui répondre : “ Vraiment, je te le dis aujourd’hui : Tu seras avec moi dans le Paradis. ” (Luc 23:42, 43). Tout porte à croire que cet homme était Juif ; il n’avait donc pas besoin qu’on lui explique le mot Paradis. Il savait que l’espérance des humains, c’est de vivre éternellement sur la terre dans un monde à venir.
14. a) Qu’est-ce qui prouve qu’au départ les disciples avaient du mal à comprendre les allusions à l’espérance céleste ? b) À quel moment la notion d’héritage céleste a-t-elle été révélée aux disciples ?
14 En revanche, quand Jésus évoquait l’espérance céleste, ses auditeurs ne comprenaient pas spontanément l’allusion. Par exemple, quand Jésus a annoncé à ses disciples qu’il s’en allait leur préparer une place, ils n’ont pas compris son allusion au ciel. (Lire Jean 14:2-5.) “ J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, leur a-t-il confié plus tard, mais vous ne pouvez pas les porter à présent. Cependant, quand celui-là arrivera, l’esprit de la vérité, il vous guidera dans toute la vérité. ” (Jean 16:12, 13). Ce n’est qu’après la Pentecôte 33, quand ils ont été oints de l’esprit de Dieu, que ces futurs rois ont vraiment compris que leurs trônes seraient dans les cieux (1 Cor. 15:49 ; Col. 1:5 ; 1 Pierre 1:3, 4). La notion d’héritage céleste était une révélation ; cet héritage allait d’ailleurs être l’un des thèmes principaux des lettres compilées dans les Écritures grecques chrétiennes. Mais trouve-t-on dans ces lettres inspirées encore trace de l’espérance de la vie éternelle sur la terre ?
Que disent les lettres inspirées ?
15, 16. Comment la lettre de Paul aux Hébreux et la deuxième lettre de Pierre mettent-elles en évidence l’espérance de la vie éternelle sur la terre ?
15 Dans sa lettre aux Hébreux, Paul a appelé les chrétiens de son époque “ frères saints, participants de l’appel céleste ”. Notons cependant qu’il a également déclaré que Dieu “ a soumis [à Jésus] la terre habitée à venir ”. (Héb. 2:3, 5 ; 3:1.) Dans les Écritures grecques chrétiennes, le terme qu’on traduit par “ terre habitée ” désigne toujours une terre peuplée d’humains. En conséquence, “ la terre habitée à venir ” est le système de choses à venir, qui sera dirigé par Jésus Christ. Alors se réalisera cette promesse : “ Les justes posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours. ” — Ps. 37:29.
16 Sous inspiration, l’apôtre Pierre a lui aussi évoqué la question de l’avenir de l’humanité. Il a écrit : “ Les cieux et la terre de maintenant sont amassés pour le feu et sont réservés jusqu’au jour de jugement et de destruction des hommes impies. ” (2 Pierre 3:7). Qu’est-ce qui remplacera les gouvernements, symbolisés par les cieux, et la société humaine pervertie d’aujourd’hui ? (Lire 2 Pierre 3:13.) Ils seront remplacés par de “ nouveaux cieux ” — c’est-à-dire le Royaume messianique de Dieu — et par “ une nouvelle terre ” — c’est-à-dire une société humaine juste, constituée d’adorateurs du vrai Dieu.
17. Comment le texte de Révélation 21:1-4 décrit-il l’espérance de l’humanité ?
17 Le dernier livre de la Bible touche profondément notre cœur en nous offrant la vision d’une humanité enfin élevée à la perfection ! (Lire Révélation 21:1-4.) C’est ce que les humains qui ont foi en Dieu et en ses promesses attendent depuis que la perfection a été perdue dans le jardin d’Éden. Les justes vivront pour toujours sur la terre, dans le Paradis, sans jamais vieillir. Cette espérance est solidement appuyée aussi bien par les Écritures hébraïques que par les Écritures grecques chrétiennes, et elle continue à stimuler les fidèles serviteurs de Jéhovah aujourd’hui encore. — Rév. 22:1, 2.
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La vie éternelle sur la terre : une espérance qui sort de l’ombreLa Tour de Garde 2009 | 15 août
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La vie éternelle sur la terre : une espérance qui sort de l’ombre
“ Ô Daniel, rends secrètes ces paroles [...] jusqu’au temps de la fin. Beaucoup rôderont çà et là, et la vraie connaissance deviendra abondante. ” — DAN. 12:4.
1, 2. À quelles questions cet article répondra-t-il ?
DES millions de personnes sont aujourd’hui pleinement convaincues du fondement biblique de l’espérance de la vie éternelle sur une terre paradisiaque (Rév. 7:9, 17). Dès les débuts de l’Histoire, Dieu a indiqué qu’il a créé l’homme non pas pour qu’il vive quelques années seulement, mais éternellement. — Gen. 1:26-28.
2 Les Juifs croyaient qu’un jour l’humanité retrouverait la perfection qu’Adam avait perdue. Les Écritures grecques chrétiennes expliquent quelles dispositions Dieu a prises pour que les humains puissent vivre éternellement sur une terre paradisiaque. Comment se fait-il dès lors que cette espérance ait fini par être occultée ? Comment est-elle sortie de l’ombre et a-t-elle été portée à la connaissance de millions de personnes ?
Une espérance éclipsée
3. Pourquoi n’est-il pas étonnant que l’espérance de la vie éternelle sur la terre ait été éclipsée ?
3 Jésus avait annoncé que de faux prophètes déformeraient ses enseignements et égareraient la plupart des personnes (Mat. 24:11). Pierre, quant à lui, a mis en garde les chrétiens contre les “ faux enseignants ”. (2 Pierre 2:1.) Paul, pour sa part, a prédit : “ Il y aura une période où [les gens] ne supporteront pas l’enseignement salutaire, mais, selon leurs propres désirs, ils accumuleront des enseignants pour eux-mêmes, afin de se faire agréablement caresser les oreilles. ” (2 Tim. 4:3, 4). Satan s’évertue à égarer les humains. Il s’est servi du christianisme apostat pour éclipser le véritable dessein de Dieu à l’égard de l’humanité et de la terre. — Lire 2 Corinthiens 4:3, 4.
4. Quelle espérance les chefs religieux apostats ont-ils finalement rejetée ?
4 Les Écritures expliquent que le Royaume de Dieu est un gouvernement siégeant dans les cieux qui anéantira toutes les formes de domination inventées par les humains (Dan. 2:44). Durant le règne de mille ans du Christ, Satan sera enfermé dans l’abîme, les morts seront ressuscités et l’humanité retrouvera la perfection sur la terre (Rév. 20:1-3, 6, 12 ; 21:1-4). Toutefois, les chefs de la chrétienté apostate ont été séduits par d’autres conceptions. Origène d’Alexandrie, par exemple, un Père de l’Église du IIIe siècle, a blâmé ceux qui attendaient un Millénium synonyme de bénédictions sur la terre. Le théologien catholique Augustin d’Hippone (354-430 de n. è.) “ a finalement décrété qu’il n’y aurait pas de milléniuma ”, rapporte l’Encyclopédie catholique (angl.).
5, 6. Pourquoi Origène et Augustin se sont-ils opposés au millénarisme ?
5 Pourquoi Origène et Augustin se sont-ils opposés au millénarisme ? Origène a puisé dans la tradition grecque l’idée d’une âme immortelle. Fortement influencé par les écrits de Platon, “ il a emprunté [au philosophe grec] toutes ses spéculations sur les migrations cosmiques des âmes et les a érigées en doctrine chrétienne ”, explique le théologien Werner Jaeger. En conséquence, dans son raisonnement, les bénédictions rattachées au Millénium ne pouvaient plus concerner la terre, mais devaient se rapporter au monde des esprits.
6 Avant de se convertir à 33 ans à ce qu’il pensait être le christianisme, Augustin était devenu néoplatonicien et s’était rallié à la doctrine que Plotin avait échafaudée au IIIe siècle en s’inspirant de celle de Platon. Après sa conversion, Augustin est resté attaché au néoplatonisme. Selon une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica), la “ pensée [d’Augustin] fut le creuset dans lequel la religion du Nouveau Testament fut complètement amalgamée avec la tradition platonicienne de la philosophie grecque ”. Selon l’Encyclopédie catholique, Augustin a commenté le règne de mille ans qu’annonce la Révélation en proposant “ une explication allégorique ” du chapitre 20. “ Cette explication, ajoute l’ouvrage, [...] fut adoptée plus tard par les théologiens latins, et le millénarisme sous son aspect initial ne trouva plus de partisans. ”
7. a) Quel enseignement erroné a sapé l’espérance de la vie éternelle sur la terre ? b) Comment cela s’est-il produit ?
7 L’espérance de la vie éternelle sur la terre a été sapée par un enseignement qui avait cours dans la Babylone antique et qui s’est répandu dans le monde entier, savoir : l’homme possède une âme ou un esprit immortels qui ne font que résider dans un corps matériel. Quand la chrétienté a repris cet enseignement, les théologiens se sont mis à déformer les Écritures pour faire dire aux textes qui décrivent l’espérance céleste que tous les bons vont au ciel. Dès lors, la vie sur terre n’est qu’un passage ; c’est l’occasion d’une mise à l’épreuve qui permet de juger si un humain est digne de vivre au ciel ou pas. Un phénomène semblable avait affecté l’espérance juive de la vie éternelle sur la terre. Les Juifs ont petit à petit adopté la doctrine grecque de l’immortalité intrinsèque de l’âme ; l’espérance juive de la vie sur la terre s’est estompée. On était bien loin de la description que la Bible fait de l’homme ! Selon elle, l’homme est une créature matérielle, pas un être spirituel. “ Tu es poussière ”, a dit Jéhovah au premier homme (Gen. 3:19). Toujours selon la Bible, la demeure éternelle des humains se trouve sur la terre, pas au ciel. — Lire Psaume 104:5 ; 115:16.
Des lueurs de vérité dans les ténèbres
8. Qu’ont écrit certains érudits du XVIIe siècle à propos de l’espérance de l’humanité ?
8 La plupart des religions qui se disent chrétiennes rejettent l’espérance de la vie éternelle sur la terre. Pour autant, Satan n’a pas réussi à éclipser totalement la vérité. Au cours des siècles, en étudiant attentivement la Bible, quelques hommes ont entrevu des lueurs de vérité et discerné des bribes du dessein de Dieu à l’égard de l’humanité (Ps. 97:11 ; Mat. 7:13, 14 ; 13:37-39). Au XVIIe siècle, par exemple, grâce au travail des traducteurs et aux progrès de l’imprimerie, la Bible a commencé à devenir plus accessible. En 1651, un philosophe écrivait que si par Adam les humains “ ont perdu le paradis et la vie éternelle ” sur la terre, alors “ dans le Christ tous revivront sur la terre, sinon la comparaison ne serait pas correcteb ”. (Lire 1 Corinthiens 15:21, 22.) Un des poètes anglais les plus célèbres, John Milton (1608-1674), a écrit Le Paradis perdu, et une suite, intitulée Le Paradis reconquis. Dans ces œuvres, Milton évoquait la récompense qu’obtiendraient les fidèles dans un paradis terrestre. Milton a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de la Bible, mais il a dû admettre que la vérité ne brillerait pleinement que lors de la présence du Christ.
9, 10. a) Qu’a écrit Isaac Newton au sujet de l’espérance du genre humain ? b) Pourquoi Newton estimait-il que la présence du Christ n’aurait lieu que des siècles après lui ?
9 Isaac Newton (1642-1727) n’a pas seulement été un grand mathématicien ; il se passionnait aussi pour la Bible. Il a compris que les saints recevront la vie au ciel et régneront de manière invisible avec le Christ (Rév. 5:9, 10). Pour ce qui est des sujets du Royaume, il a affirmé : “ La terre continuera d’être habitée par des mortels après le jour de jugement, et cela, non seulement pour mille ans, mais même pour l’éternitéc. ”
10 Newton était d’avis que la présence du Christ n’aurait lieu que des siècles après lui. “ Pourquoi Newton a-t-il repoussé mentalement le Royaume de Dieu aussi loin ? ” demande l’historien Stephen Snobelen. Il répond : “ C’est entre autres parce qu’il avait compris que l’apostasie trinitaire ne serait pas de sitôt extirpée. ” La bonne nouvelle restait donc dans l’ombre. D’ailleurs, Newton ne voyait pas quelle Église aurait bien pu répandre cette bonne nouvelle. “ Ces prophéties de Daniel et de Jean [ces dernières étant consignées dans la Révélation] ne devaient pas être comprises avant le temps de la fin ”, a-t-il écrit. Et d’expliquer : “ ‘ Puis, dit Daniel, beaucoup courraient çà et là et la connaissance serait accrue. ’ Car l’Évangile doit être prêché dans toutes les nations avant la grande tribulation et la fin du monde. La multitude porteuse de palmes, qui vient de cette grande tribulation, ne peut devenir indénombrable et d’entre toutes les nations, si ce n’est par la prédication de l’Évangile avant cet événement. ” — Dan. 12:4 ; Mat. 24:14 ; Rév. 7:9, 10.
11. Pourquoi l’espérance du genre humain est-elle restée dans l’ombre pour la plupart des contemporains de Milton et de Newton ?
11 À l’époque de Milton et de Newton, il était très risqué d’émettre des idées contraires à la doctrine officielle de l’Église. C’est pourquoi bon nombre de leurs travaux bibliques n’ont été publiés qu’après leur mort. La Réforme, qui avait eu lieu au XVIe siècle, n’avait pas réussi elle non plus à “ réformer ” la doctrine de l’immortalité intrinsèque de l’âme. Les grandes Églises protestantes ont continué à enseigner que le Millénium n’était pas à venir mais qu’il avait déjà eu lieu, perpétuant ainsi les spéculations d’Augustin. La vérité allait-elle sortir de l’ombre au temps de la fin ?
“ La vraie connaissance deviendra abondante ”
12. Quand la vraie connaissance allait-elle devenir abondante ?
12 Daniel avait annoncé qu’au “ temps de la fin ” le voile serait levé. (Lire Daniel 12:3, 4, 9, 10.) Jésus l’a d’ailleurs confirmé en ces termes : “ En ce temps-là, les justes resplendiront comme le soleil. ” (Mat. 13:43). Comment la vraie connaissance est-elle devenue abondante au “ temps de la fin ” ? Revoyons quelques jalons qui ont marqué les décennies précédant 1914, année où a commencé le “ temps de la fin ”.
13. Qu’a écrit Charles Russell après avoir étudié la question du rétablissement ?
13 À la fin du XIXe siècle, une poignée de lecteurs assidus de la Bible cherchaient à comprendre “ le modèle des paroles salutaires ”. (2 Tim. 1:13.) Charles Russell était du nombre. En 1870, lui et quelques personnes éprises de vérité ont organisé des sessions d’étude biblique. En 1872, ils ont abordé la question du rétablissement. Charles Russell a plus tard écrit : “ Jusqu’alors, nous n’avions pas perçu la grande différence qui existe entre la récompense de l’Église [la congrégation des chrétiens oints] qui est actuellement mise à l’épreuve et la récompense des fidèles du monde. ” La récompense de ces fidèles serait “ le retour à la perfection humaine dont bénéficiait en Éden leur progéniteur et chef de famille, Adam ”. Charles Russell reconnaissait que d’autres hommes l’avaient aidé à comprendre la Bible. Qui étaient ces hommes ?
14. a) Comment Henry Dunn expliquait-il Actes 3:21 ? b) D’après Henry Dunn, qui vivra éternellement sur la terre ?
14 Citons Henry Dunn. Dans un de ses écrits, cet homme avait évoqué le “ rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens ”. (Actes 3:21.) Henry Dunn avait compris que lors de ce rétablissement, le genre humain serait ramené à la perfection sur la terre durant le règne de mille ans du Christ. Il s’était également penché sur une question qui intriguait de nombreux lecteurs de la Bible : qui, précisément, vivra éternellement sur la terre ? En y réfléchissant, il est parvenu à la conclusion que des millions d’humains seront ressuscités, que la vérité leur sera enseignée, et qu’ils pourront exercer la foi dans le Christ.
15. Qu’a compris George Storrs à propos de la résurrection ?
15 George Storrs, qui vivait à Brooklyn, publiait une revue intitulée le Scrutateur de la Bible. En 1870, il a compris que les injustes seraient ressuscités et se verraient offrir la vie éternelle. Il a également discerné qu’un ressuscité qui ne saisirait pas cette occasion et demeurerait dans le péché mourrait à nouveau, fût-il “ âgé de cent ans ”. — Is. 65:20.
16. Comment les Étudiants de la Bible se sont-ils démarqués de la chrétienté ?
16 Par son étude de la Bible, Charles Russell a compris que le moment était venu de diffuser largement la bonne nouvelle. C’est pourquoi, en 1879, il a commencé à publier Le Phare de la Tour de Sion — Messager de la Présence de Christ, périodique aujourd’hui intitulé La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah. Alors que, jusque-là, très peu de personnes avaient entendu parler de la véritable espérance des humains, à présent, dans de nombreux pays, des groupes se réunissaient pour étudier La Tour de Garde. En enseignant que seul un très petit nombre d’humains iraient au ciel mais que des millions retrouveraient la perfection sur la terre, les Étudiants de la Bible se sont démarqués de la plupart des mouvements de la chrétienté.
17. Comment la “ vraie connaissance ” est-elle devenue “ abondante ” ?
17 Le “ temps de la fin ” prédit par les prophètes a débuté en 1914. La “ vraie connaissance ” concernant l’espérance du genre humain est-elle vraiment devenue “ abondante ” ? (Dan. 12:4.) En 1913, les sermons de Charles Russell paraissaient dans 2 000 journaux, ce qui représentait 15 millions de lecteurs. À la fin de 1914, plus de 9 millions de spectateurs, sur trois continents, avaient vu le “ Photo-Drame de la Création ”, une projection de films et de diapositives qui expliquait ce que serait le règne de mille ans du Christ. De 1918 à 1925, les serviteurs de Jéhovah ont présenté dans le monde entier et en plus de 30 langues le discours “ Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais ”. Ce discours traitait de l’espérance de la vie éternelle sur la terre. En 1934, les Témoins de Jéhovah ont compris que ceux qui espèrent vivre éternellement sur la terre doivent être baptisés. Forts de cette compréhension affinée, ils ont redoublé de zèle pour prêcher la bonne nouvelle du Royaume. De nos jours, des millions d’hommes et de femmes débordent de reconnaissance envers Jéhovah pour la perspective merveilleuse de vivre éternellement sur la terre.
“ La liberté glorieuse ”
18, 19. Quelles conditions sont décrites en Isaïe 65:21-25 ?
18 Le prophète Isaïe a décrit dans quelles conditions vivront les adorateurs de Jéhovah sur la terre. (Lire Isaïe 65:21-25.) Certains arbres qui ont poussé leurs premières feuilles à l’époque où Isaïe a rédigé ces paroles vivent toujours aujourd’hui, 2 700 ans plus tard. Pouvez-vous vous imaginer vivre aussi longtemps et en pleine santé ?
19 L’éternité vous laissera le loisir de construire, de planter et de vous instruire autant que vous le souhaiterez. Pensez à toutes les précieuses amitiés que vous aurez le temps de nouer et de cimenter au fil des siècles. Les “ enfants de Dieu ” qui vivront sur la terre goûteront enfin à “ la liberté glorieuse ” tant attendue ! — Rom. 8:21.
[Notes]
a Augustin prétendait que le règne de mille ans du Royaume de Dieu n’était plus à venir, mais qu’il avait commencé à la naissance de l’Église catholique.
b T. Hobbes, Léviathan ou matière, forme et puissance de l’État chrétien et civil, traduction G. Mairet, Gallimard, 2000, p. 637, 638.
c I. Newton, Écrits sur la religion, traduction J.-Fr. Baillon, Paris, Gallimard, 1996, p. 250, 251.
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