-
Parents, quels sont les jouets de vos enfants?Réveillez-vous ! 1994 | 8 septembre
-
-
Le président du syndicat américain des fabricants de jouets “estime à 150 000 le nombre de jouets différents sur le marché”. Et les parents ont la redoutable tâche de décider lesquels acheter à leurs enfants. Qu’est-ce qui devrait guider leur choix?
-
-
Les jouets d’aujourd’hui: qu’apprennent-ils à nos enfants?Réveillez-vous ! 1994 | 8 septembre
-
-
Les jouets d’aujourd’hui: qu’apprennent-ils à nos enfants?
LES enfants ressentent naturellement le besoin de jouer. Selon le livre Comment choisir les jouets de vos enfants (angl.), un enfant en bonne santé “se crée spontanément un monde d’exploration et de rêve”. C’était déjà le cas dans les temps anciens, où il était courant de voir des enfants ‘jouer sur les places publiques’. (Zacharie 8:5.) Les jeux faisaient la part belle à la créativité et à l’imagination. — Voir Matthieu 11:16, 17.
On peut donc définir le jeu comme le travail de l’enfant, travail dont les jouets sont les outils. “C’est au travers du jeu que l’enfant découvre le monde, dit la revue Parents (angl.). (...) Lorsqu’il s’amuse avec des jouets, l’enfant réduit le monde à ses proportions, ce qui lui permet de le manipuler et de le maîtriser. Le jeu favorise le développement corporel et la coordination des mouvements, il socialise, établit les frontières entre la réalité et l’imaginaire, et apprend aux enfants à communiquer les uns avec les autres, à attendre leur tour, à partager. Il stimule l’imagination et forme à résoudre des problèmes.”
Dans les temps bibliques aussi, les jouets étaient importants pour les enfants. En Israël, des fouilles ont permis de mettre au jour des jouets d’enfants parmi lesquels des hochets, des sifflets, ainsi que des modèles réduits de marmites et de chars. “Autrefois, lit-on dans la World Book Encyclopedia, les petits Africains jouaient avec des balles, des représentations d’animaux et des jouets qu’ils tiraient derrière eux. Dans la Grèce et la Rome antiques, les enfants s’amusaient avec des bateaux, des chars, des cerceaux et des toupies. Au Moyen Âge, en Europe, les billes en terre cuite, les hochets et les poupées étaient des jouets de prédilection.”
Les jouets intéressants, éducatifs et qui stimulent l’esprit occupent encore une place importante de nos jours. Mais on note aussi la présence inquiétante sur le marché du jouet de nombreux produits discutables. “Si vous voulez vous amuser sainement, disait un numéro de 1992 de la revue Time, ne comptez pas sur la collection de cette année. Presque toutes les grandes maisons de jouets font dans le sordide.” Citons par exemple ce crâne en plastique grandeur nature que les enfants pouvaient rendre aussi “répugnant que possible”. On vend aussi des jouets qui reproduisent certaines fonctions du corps; le vomissement par exemple. Tous les moyens sont bons pour inciter parents et enfants à acheter ces produits.
L’art de vendre aux enfants
La revue Pediatrics in Review fait remarquer que l’antique “code d’Hammourabi considérait la vente de quoi que ce soit à un enfant comme un crime punissable de mort”. Les publicitaires et les fabricants de jouets d’aujourd’hui n’ont, eux, aucun scrupule à vendre leurs coûteux produits à ces êtres naïfs que sont les enfants. Les concepteurs de jouets se servent de techniques d’études élaborées pour percer l’esprit des enfants. En apportant continuellement des modifications à leurs produits, ils parviennent à rendre démodé le modèle de l’année passée et indispensable le nouveau.
L’industrie du jouet exploite également à fond le pouvoir de la télévision. Aux États-Unis, les émissions pour les enfants sont littéralement truffées de publicités pour les jouets. Par de savants jeux de caméra, des effets spéciaux et des musiques évocatrices, on fait paraître merveilleux les jouets les plus ennuyeux. La majorité des adultes ne sont pas dupes de la manipulation, mais “les jeunes enfants croient que les publicités disent la vérité”. — Pediatrics in Review.
De nombreuses émissions télévisées pour les enfants se résument essentiellement à une succession de publicités. Selon la revue Current Problems in Pediatrics, elles sont “conçues, non pas pour instruire les enfants ou enrichir leur vie, mais pour vendre un jouet”. L’émission Les tortues Ninja, par exemple, a donné naissance “à plus de 70 produits, à une marque de céréales et à un film”.
Selon Pediatrics in Review, “de nombreuses études montrent que les enfants qui regardent les publicités harcèlent leurs parents pour qu’ils leur achètent les produits présentés”. Le fondateur d’une entreprise internationale de jouets a déclaré: “Il suffit de voir les gosses s’agripper aux manteaux de leurs parents pour savoir ce qu’ils disent: ‘Je veux ce jouet ou je meurs.’” Il n’est donc pas étonnant qu’au Canada, par exemple, il se vende chaque année pour plus de 1,2 milliard de dollars canadiens de jouets pour enfants.
Les jeux de guerre
Les jeux de guerre vidéo sont très à la mode. Leurs partisans affirment qu’ils apprennent à résoudre des problèmes, favorisent la coordination entre l’œil et la main, développent la motricité et stimulent la curiosité. “Utilisé correctement, dit un article du Toronto Star, un jeu électronique peut être non seulement inoffensif, mais éducatif.” ‘Malheureusement, ajoute le journal, il amène le plus souvent l’enfant à s’isoler, quand il ne devient pas une véritable obsession.’
Voyez le cas de ce petit garçon. “Il est incroyable, dit sa mère, il refuse de s’arracher à l’écran tant qu’il n’a pas tué tout le monde.” Quel âge a cet enfant? Deux ans seulement! Il a des ampoules au pouce à force d’appuyer sur les boutons quatre à cinq heures par jour. Pourtant, sa mère ne semble pas inquiète. “La seule chose dont j’ai peur, c’est qu’il veuille tout sur l’instant”, confie-t-elle en faisant claquer ses doigts. Le jeu “est très rapide..., mais dans la vie les choses ne vont pas aussi vite”.
Selon le Toronto Star, certains détracteurs des jeux vidéo pensent qu’ils “découragent les enfants d’apprendre à s’amuser en faisant appel à leur imagination, de lire ou de se livrer à d’autres passe-temps traditionnels, et qu’ils les amènent à négliger leurs devoirs scolaires”. Certains éducateurs ont même décrit les jeux vidéo comme ‘une menace séduisante, capable de favoriser la violence et l’isolement chez les enfants’.
Les reportages télévisés sur les bombardements qui ont eu lieu durant la guerre du Golfe, en 1991, ont provoqué une ruée vers les jouets guerriers conventionnels. Les modèles réduits de chars Abrams, de missiles Scud et d’hélicoptères Hind ont été les plus demandés. Les spécialistes craignent que ces jouets n’encouragent les comportements agressifs ou ne rendent les enfants insensibles à la violence. À tout le moins, ils vont à l’encontre de l’esprit du texte biblique d’Ésaïe 2:4, qui annonçait que les serviteurs de Dieu ‘ne s’exerceraient plus à la guerre’. — Français courant.
Il arrive que des armes factices, des fusils à eau par exemple, soient à l’origine d’une violence bien réelle. Dans une ville d’Amérique du Nord, un combat au fusil à eau a dégénéré. Des coups de feu ont été tirés qui ont coûté la vie à un adolescent de 15 ans. En une autre occasion, un homme furieux a blessé par balle deux garçons qui l’avaient aspergé avec leurs fusils à eau. Bien qu’apparemment inoffensifs, les affrontements à l’arme factice ont provoqué de nombreux autres accrochages.
Le message que vous transmettez
Peu de parents responsables approuvent vraiment la violence. Pourtant, l’industrie du jouet guerrier prospère. Parfois, les parents préfèrent céder plutôt que d’encourir la colère de leur enfant. Mais en agissant ainsi, ils risquent de lui faire le plus grand tort. “Lorsque nous donnons un jouet à un enfant, nous montrons que nous approuvons ce que ce jouet représente”, explique Susan Goldberg, spécialiste canadienne de la santé mentale. Certes, il est normal que certains enfants aient parfois un comportement agressif. “Quand ils n’ont pas d’armes à feu factices, dit une psychologue, les enfants s’en fabriquent, ou bien ils se servent de leurs doigts.” Peut-être. Mais un père ou une mère devrait-il encourager cette agressivité en mettant entre les mains de ses enfants les répliques des instruments de la violence?
Il est vrai également que peu d’enfants sombreront dans le crime pour avoir joué avec un pistolet en plastique. Mais quel message transmettez-vous à vos enfants en leur donnant de tels jouets? Souhaitez-vous qu’ils voient la violence comme un jeu, l’homicide et la guerre comme un amusement? Leur enseignez-vous ainsi le respect des principes de Dieu? Sa Parole déclare: “Quiconque aime la violence, assurément Son âme [celle de Dieu] le hait.” — Psaume 11:5.
Susan Goldberg fait également remarquer que ‘plus un enfant passe de temps à des jeux violents avec l’accord tacite de ses parents, plus il risque de recourir à la violence pour résoudre ses difficultés’. La Bible dit en Galates 6:7: “Quoi que l’homme sème, c’est aussi ce qu’il moissonnera.” Un enfant peut-il moissonner une belle personnalité s’il s’adonne à des jeux violents?
En toute objectivité, il faut reconnaître que les enfants sont différents les uns des autres. Celui-ci deviendra un vrai drogué des jeux électroniques, alors que celui-là non. Par ailleurs, il n’est pas prouvé que les enfants assimilent vraiment les scènes de destruction qu’ils voient sur un écran vidéo à la violence réelle. Par conséquent, il appartient aux parents de décider ce qui est le mieux pour leurs enfants et de sélectionner avec soin les jouets qu’ils leur mettent entre les mains.
[Illustration, page 6]
Le jeu apprend aux enfants comment se comporter les uns envers les autres.
-
-
Parents, choisissez avec soin les jouets de vos enfantsRéveillez-vous ! 1994 | 8 septembre
-
-
Parents, choisissez avec soin les jouets de vos enfants
LES enfants sont “un héritage de Jéhovah”, dit la Bible (Psaume 127:3). En conséquence, les parents qui craignent Dieu sont conscients de leur responsabilité de les élever “dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah”. (Éphésiens 6:4.) Ils ne laissent pas aux fabricants de jouets le soin de modeler la personnalité de leurs enfants.
Les jouets contribuent pour beaucoup au développement affectif et mental des enfants. Est-ce à dire que les parents doivent se ruiner en gadgets électroniques? Nullement. Par contre, certains des jouets les plus sains et les plus stimulants qui soient ne vous coûteront presque rien.
Un simple carton peut devenir une maison, un avion ou quelque autre chose issue de l’imagination fertile d’un enfant. Il suffit d’une pelle et d’un seau pour construire des châteaux de sable. Les petits peuvent encore s’amuser sainement pendant des heures avec un jeu de construction, un puzzle, de la pâte à modeler ou des crayons. Pour les plus grands, du matériel à dessin ou de peinture, ou encore des maquettes, peuvent développer des aptitudes utiles et fournir un moyen salutaire d’exprimer leur créativité, ce qui est infiniment plus satisfaisant que d’abattre des cibles dans un jeu électronique.
Certaines activités ludiques ne requièrent même aucun matériel. Une promenade en forêt peut être une aventure passionnante pour un enfant, surtout s’il est accompagné d’un adulte qui l’aime et prend le temps de s’occuper de lui. On peut même faire des tâches ménagères les plus banales des activités distrayantes. Dans son livre Votre enfant grandit (angl.), Penelope Leach écrit: “Préparer un gâteau ou un repas, bêcher le jardin, nettoyer la voiture, repeindre le plafond, faire les courses ou donner son bain au bébé, toutes ces tâches qui sont peut-être pour vous autant de corvées compteront pour votre enfant parmi les activités les plus amusantes.”
Sept questions à se poser
Bien sûr, il y a place aussi pour les jouets manufacturés. Mais si vous avez les moyens d’en acheter, avant d’arrêter votre choix posez-vous les questions suivantes:
1. Ce jouet va-t-il vraiment stimuler la curiosité et l’imagination de mon enfant? Si ce n’est pas le cas, celui-ci s’en désintéressera rapidement. Un jouet peut sembler passionnant à la télévision, mais n’oubliez pas que les petits acteurs des publicités sont rémunérés pour avoir l’air de beaucoup s’amuser. Rien ne dit que votre enfant manifestera le même enthousiasme. Observez-le lorsqu’il joue ou se trouve dans un magasin de jouets. Par quel type de jeux est-il attiré?
Certains parents pensent qu’un jouet n’a de valeur que s’il est “éducatif”. Le professeur Janice Gibson rappelle cependant que “les enfants apprennent de tous les jouets avec lesquels ils s’amusent. Le principal, c’est qu’ils éprouvent du plaisir, afin de conserver des jeux qui leur sont profitables”.
2. Ce jouet est-il adapté aux capacités physiques ou mentales de mon enfant? Il arrive qu’un enfant ne soit pas assez fort, patient ou agile pour se servir d’un certain jouet. Malgré cela, son père ou sa mère peut avoir envie de le lui acheter par nostalgie. Mais un bambin de trois ans est-il vraiment capable de faire fonctionner un train électrique ou de manier une raquette de tennis? Ne vaut-il pas mieux attendre que votre enfant soit en âge de les apprécier?
3. Ce jouet présente-t-il un danger? Les petits enfants ont tendance à tout porter à la bouche et ils peuvent facilement s’étouffer avec de petits cubes en bois ou des objets en plastique. Les angles aigus sont dangereux pour les enfants de tout âge. Demandez-vous également si le jouet ne risque pas de se transformer en arme ou en projectile contre un autre enfant.
Certains jouets portent une étiquette qui indique le groupe d’âge auquel ils sont destinés. Tenez compte de ces recommandations; elles éviteront à l’enfant de se blesser. Si vous avez des doutes, demandez à examiner un modèle de démonstration.
4. Ce jouet est-il solide? “Les petits enfants qui aiment laisser tomber, jeter ou mordre tout ce qui leur passe entre les mains risquent de mettre en pièces les jouets de mauvaise qualité”, rappelle la revue Parents.
5. En aurez-vous pour votre argent? Même si la publicité mentionne rarement leur prix, les jouets ne sont pas donnés. L’acheteur paie moins les matériaux que la marque. De plus, les publicités font souvent naître chez les enfants des espoirs irréalistes, ce qui peut donner lieu à de grandes déceptions.
Apprenez à vos enfants à être des consommateurs avisés. “Quiconque est inexpérimenté ajoute foi à toute parole, dit Proverbes 14:15, mais le sagace considère ses pas.” On lit ce conseil dans un article du New York Times: “De temps en temps, montrez que tel jouet est de piètre qualité ou que tel autre fait l’objet d’une publicité mensongère.” “Les enfants se montrent beaucoup plus prudents quand l’argent sort de leur poche plutôt que de la vôtre”, ajoute le journal.
Bien sûr, la valeur réelle d’un jouet ne dépend pas seulement des matériaux dont il est constitué ni de la qualité de sa fabrication. Il importe surtout de savoir si votre enfant l’utilisera souvent et s’il en retirera du plaisir. Un portique de balançoire coûte relativement cher, mais il sera une source de joie pendant des années. Un jouet peu coûteux, mais dont l’enfant se désintéresse rapidement, peut se révéler un mauvais investissement.
6. Quels principes et valeurs sont attachés à ce jouet? Pour le professeur David Elkind, “les jouets devraient stimuler l’imagination des enfants de façon positive, et non négative”. Bannissez donc les jouets répugnants, qui encouragent manifestement la violence ou qui copient les vices des adultes, comme les jeux d’argent.
Que dire des jouets inspirés de personnages de contes de fées ou de science-fiction? Étant donné que dans ces histoires le bien triomphe généralement du mal, certains parents perçoivent leur côté fantastique comme de simples élans d’imagination enfantine et n’y voient donc rien de dangereux pour leurs enfants. D’autres craignent que ces histoires n’éveillent en eux un intérêt pour l’occultisme (Deutéronome 18:10-13). Sans porter de jugement sur autrui, les parents détermineront ce qui leur semble le mieux, et ce en fonction des effets que ces histoires, ainsi que les jouets qu’elles inspirent, ont sur leurs enfants.
Rappelez-vous aussi le principe énoncé en 1 Corinthiens 10:23: “Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses.” Même si vous ne trouvez rien à redire à un jouet, est-il vraiment ‘avantageux’ de l’acheter? Cela ne risque-t-il pas de choquer ou de faire trébucher certains?
Faites également attention aux prétendus jouets éducatifs, surtout quand ils touchent aux questions sexuelles et à la grossesse. Votre enfant est-il à même de recevoir ces renseignements? Ne serait-il pas préférable que vous les lui transmettiez vous-même au travers de conversationsa? Certains jouets décrivent les processus physiques de la sexualité, mais y associent-ils un enseignement moral?
7. Est-ce que je souhaite vraiment que mon enfant ait ce jouet? Peut-être estimez-vous que votre enfant a déjà trop de jouets, que celui-là est inadapté ou qu’il fait trop de bruit. Si ces obstacles ne peuvent être levés, vous n’avez d’autre solution que de dire non. Cela n’est pas facile. Mais ce n’est pas en cédant à tous les caprices d’un enfant qu’on en fait un adulte équilibré. Notez le principe énoncé en Proverbes 29:21: “Si l’on gâte un serviteur [ou un enfant] dès la jeunesse, dans la période postérieure de sa vie il deviendra ingrat.”
Cela ne veut pas dire que vous devez vous montrer dogmatique et déraisonnable. Vous ne feriez qu’irriter votre enfant. “La sagesse d’en haut est (...) raisonnable.” (Jacques 3:17). Une spécialiste donne le conseil suivant: “Asseyez-vous avec votre enfant et expliquez-lui très précisément pourquoi vous ne voulez pas lui offrir certains jouets.”
Des choses plus importantes que les jouets
Les jouets ont beau être des auxiliaires précieux en matière d’éducation et de détente, ils n’en sont pas moins des objets inanimés. Un enfant peut aimer un jouet, mais un jouet ne peut aimer un enfant. Les enfants ont besoin d’une attention pleine d’amour, que seuls des parents peuvent donner. “Un père ou une mère, dit le professeur Magdalena Grey, est pour l’enfant le meilleur jouet jamais inventé.” En s’amusant avec leurs enfants, les parents créent un puissant lien affectif et les aident à développer un état d’esprit et des sentiments sains.
-