-
« Envoyés par l’esprit saint »« Rends pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu »
-
-
PARTIE 4 • Actes 13:1 – 14:28
« Envoyés par l’esprit saint »
Dans cette partie, nous suivrons l’apôtre Paul dans son premier voyage missionnaire. Il a été persécuté dans une ville après l’autre. Mais, conduit par l’esprit saint, il a continué de rendre témoignage et de fonder des assemblées. Ce récit passionnant nous incitera sûrement à redoubler de zèle dans le ministère.
-
-
« Remplis de joie et d’esprit saint »« Rends pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu »
-
-
CHAPITRE 11
« Remplis de joie et d’esprit saint »
L’attitude exemplaire de Paul face aux gens indifférents ou hostiles
1-2. Qu’avait de spécial le voyage que Barnabé et Saul s’apprêtaient à faire, et en quoi leur activité contribuerait-elle à la réalisation d’Actes 1:8 ?
QUELLE journée palpitante pour l’assemblée d’Antioche ! De tous les prophètes et enseignants présents, l’esprit saint a choisi Barnabéa et Saul pour porter la bonne nouvelle à des régions lointaines (Actes 13:1, 2). Oh ! bien sûr, des hommes capables ont été missionnés avant ! Mais, jusqu’ici, ils partaient pour des endroits où le christianisme était déjà implanté (Actes 8:14 ; 11:22). Cette fois, Barnabé et Saul (avec Jean-Marc, qui leur servira d’auxiliaire) seront envoyés vers des régions où la grande majorité des habitants ne connaissent pas la bonne nouvelle.
2 Il y a 14 ans, Jésus a dit à ses disciples : « Vous serez mes témoins dans Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la région la plus lointaine de la terre » (Actes 1:8). La nomination de Barnabé et de Saul comme missionnaires va stimuler la réalisation de cette prophétieb !
« Mis à part en vue de l’œuvre » (Actes 13:1-12)
3. Pourquoi les longs voyages étaient-ils difficiles au 1er siècle ?
3 Aujourd’hui, grâce à des inventions comme l’automobile et l’avion, on voyage très loin en juste une ou deux heures. Il n’en était pas ainsi au 1er siècle de notre ère. Le principal moyen de locomotion par voie de terre était la marche, souvent sur des chemins inégaux. Une journée de marchec, peut-être à peine 30 kilomètres, était exténuante ! Par conséquent, même s’ils avaient hâte d’entreprendre leur mission, Barnabé et Saul saisissaient certainement toute l’ampleur des efforts et de l’abnégation qu’elle demanderait (Mat. 16:24).
4. a) Qu’est-ce qui a dirigé le choix de Barnabé et de Saul, et comment leurs coreligionnaires ont-ils réagi à leur nomination ? b) Comment pouvons-nous soutenir ceux à qui sont confiées des tâches théocratiques ?
4 Mais pourquoi l’esprit saint a-t-il commandé de ‘mettre à part en vue de l’œuvre’ précisément Barnabé et Saul ? (Actes 13:2). La Bible ne le dit pas. Ce qu’on sait, c’est qu’il a dirigé le choix de ces hommes. Rien n’indique que les prophètes et les enseignants d’Antioche aient contesté une telle décision. Au contraire, ils ont soutenu totalement ces nominations. Imagine les sentiments de Barnabé et de Saul quand leurs frères spirituels, nullement envieux, ‘après avoir jeûné et prié, posèrent les mains sur eux et les laissèrent partir’ (Actes 13:3). Nous aussi, soutenons ceux à qui sont confiées des tâches théocratiques, notamment les hommes établis responsables dans l’assemblée. Au lieu d’envier ceux qui reçoivent de tels privilèges, nous devrions « leur manifester une très grande estime, avec amour, en raison de leur travail » (1 Thess. 5:13).
5. Que représentait la prédication sur l’île de Chypre ?
5 Parvenus à pied jusqu’à Séleucie, un port près d’Antioche, Barnabé et Saul ont pris le bateau pour l’île de Chypre, soit environ 200 kilomètres de traverséed. Barnabé, natif de Chypre, était sûrement pressé d’apporter la bonne nouvelle à ses compatriotes. Débarqués à Salamine, sur la côte est, Saul et lui n’ont pas perdu de temps. Immédiatement, « ils se mirent à annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifse » (Actes 13:5). Ils ont parcouru l’île de bout en bout, prêchant probablement dans les villes principales en chemin. Selon l’itinéraire emprunté, ces missionnaires ont peut-être fait plus de 150 kilomètres à pied !
6-7. a) Qui était Sergius Paulus, et pourquoi Bar-Jésus a-t-il essayé de le détourner de la bonne nouvelle ? b) Comment Saul a-t-il contré l’opposition de Bar-Jésus ?
6 Chypre au 1er siècle était engluée dans le faux culte. Ce fut particulièrement évident à Paphos, sur la côte ouest, quand Barnabé et Saul ont rencontré « un Juif du nom de Bar-Jésus ; c’était un sorcier et un faux prophète. Il était avec le proconsulf Sergius Paulus, un homme intelligent. » En ce temps-là, beaucoup de Romains instruits — même un « homme intelligent » comme Sergius Paulus — recouraient souvent à l’aide d’un sorcier ou d’un astrologue pour prendre des décisions importantes. Néanmoins, Sergius Paulus, intrigué par le message du Royaume, ‘tenait absolument à entendre la parole de Dieu’. Cela n’a pas été du goût de Bar-Jésus, qui était aussi connu sous son titre professionnel, Élymas (« sorcier ») (Actes 13:6-8).
7 Bar-Jésus s’opposait au message du Royaume. En effet, le seul moyen de protéger son statut influent de conseiller de Sergius Paulus consistait à « détourner de la foi le proconsul » (Actes 13:8). Mais Saul n’était pas homme à laisser un magicien de cour distraire l’attention de Sergius Paulus. Qu’a-t-il fait ? Nous lisons : « Saul, aussi appelé Paul, fut rempli d’esprit saint et, le fixant du regard, il lui dit : “Ô homme plein de toutes sortes de tromperies et de toutes sortes de méchancetés, fils du Diable, ennemi de tout ce qui est juste, n’arrêteras-tu jamais de déformer les droits chemins de Jéhovah ? Écoute : la main de Jéhovah est sur toi, et tu seras aveugle, tu ne verras pas la lumière du soleil pendant un temps.” À l’instant même, une brume épaisse et l’obscurité tombèrent sur lui, et il se mit à tourner en rond, cherchant quelqu’un pour le conduire par la maing. » Quelle conséquence ce miracle a-t-il eue ? « Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il devint croyant ; il était frappé par l’enseignement de Jéhovah » (Actes 13:9-12).
Comme Paul, nous défendons hardiment la vérité face à l’opposition.
8. Comment pouvons-nous imiter la hardiesse de Paul ?
8 Paul n’a pas été intimidé par Bar-Jésus. De même, ne nous aplatissons pas quand des adversaires essaient de bouleverser la foi de ceux qui s’intéressent au Royaume. Bien sûr, veillons à ce que nos paroles « soient toujours pleines de charme, assaisonnées de sel » (Col. 4:6). D’un autre côté, nous ne voudrions pas, juste pour éviter le conflit, compromettre le bien spirituel d’une personne réceptive. Ne laissons pas non plus la crainte nous retenir de mettre à nu la fausse religion, qui continue de « déformer les droits chemins de Jéhovah », comme le faisait Bar-Jésus (Actes 13:10). Imitons Paul en annonçant hardiment la vérité et en persuadant les gens sincères. Et même si le soutien divin n’est pas aussi flagrant pour nous qu’il l’a été pour lui, nous pouvons être sûrs que Jéhovah emploiera son esprit saint pour attirer à la vérité ceux qui en sont dignes (Jean 6:44).
« Quelque chose d’encourageant à dire » (Actes 13:13-43)
9. Quel bel exemple Paul et Barnabé sont-ils pour ceux qui dirigent dans l’assemblée ?
9 Manifestement, quelque chose a changé quand le groupe a quitté Paphos et embarqué pour Pergé, 250 kilomètres plus loin sur la côte de l’Asie Mineure. Actes 13:13 contient l’expression « Paul et ses compagnons ». Cette tournure suggère que Paul avait pris la direction des opérations. Or, rien n’indique que Barnabé l’ait envié. Au contraire, tous deux ont continué de collaborer à l’accomplissement de la volonté de Dieu. Ils sont un bel exemple pour ceux qui dirigent dans l’assemblée aujourd’hui. Au lieu de se disputer la prééminence, les chrétiens se rappellent ces paroles de Jésus : « Vous êtes tous frères. » Et aussi : « Celui qui s’élève sera humilié, et celui qui s’humilie sera élevé » (Mat. 23:8, 12).
10. Que peut-on dire du trajet de Pergé à Antioche de Pisidie ?
10 Une fois à Pergé, Jean-Marc quitta Paul et Barnabé pour retourner à Jérusalem. La raison de ce départ soudain n’est pas donnée. Cela n’a pas arrêté les deux missionnaires, qui ont poussé jusqu’à Antioche de Pisidie, ville de la province de Galatie. Ce n’était pas un trajet de tout repos, puisque cette Antioche se trouve à presque 1 200 mètres d’altitude. Dans les montagnes, les défilés, dangereux, avaient aussi la renommée d’être des coupe-gorge. Comme si cela n’avait pas suffi, à ce moment-là Paul avait, semble-t-il, des ennuis de santéh.
11-12. Comment Paul a-t-il éveillé l’intérêt de ses auditeurs dans la synagogue d’Antioche de Pisidie ?
11 À Antioche de Pisidie, Paul et Barnabé sont entrés dans la synagogue le sabbat. Le récit poursuit : « Après la lecture publique de la Loi et des Prophètes, les présidents de la synagogue leur firent passer ce message : “Hommes, frères, si vous avez quelque chose d’encourageant à dire pour le peuple, dites-le” » (Actes 13:15). Alors Paul s’est levé et a pris la parole.
12 D’emblée, il a interpellé ses auditeurs : « Hommes, Israélites et vous autres qui craignez Dieu » (Actes 13:16). Il s’adressait à des Juifs et à des prosélytes. Comment a-t-il éveillé leur intérêt, à eux qui n’admettaient pas le rôle de Jésus dans le projet divin ? Il a commencé par résumer l’histoire de la nation juive, expliquant que Jéhovah avait « fait de ce peuple une nation puissante pendant qu’ils vivaient en étrangers en Égypte », et qu’après leur libération il les avait « supportés dans le désert » pendant 40 ans. Il a raconté aussi comment les Israélites avaient pu prendre possession de la Terre promise et comment Jéhovah leur avait « donné le pays en héritage » (Actes 13:17-19). On pense qu’il faisait allusion à des passages bibliques qui avaient été lus à voix haute l’instant d’avant lors du rituel du sabbat. Si c’est exact, c’est encore un exemple du fait que Paul savait ‘devenir tout pour des gens de toutes sortes’ (1 Cor. 9:22).
13. Comment toucher le cœur de nos auditeurs ?
13 Nous aussi, nous devrions essayer d’éveiller l’intérêt de ceux à qui nous prêchons. Par exemple, connaître l’appartenance religieuse d’une personne aide à choisir des thèmes qui l’intéresseront particulièrement. Nous pouvons également citer des passages bibliques qui lui sont peut-être familiers. Il est souvent efficace de les lui faire lire dans sa propre bible. Cherchons des moyens de toucher le cœur de nos auditeurs.
14. a) Comment Paul a-t-il introduit la bonne nouvelle concernant Jésus, et quel avertissement a-t-il donné ? b) Comment la foule a-t-elle réagi au discours de Paul ?
14 Ensuite, Paul a montré comment la lignée des rois israélites avait mené à « un sauveur, Jésus », dont le précurseur avait été Jean le Baptiseur. Sur quoi, il a expliqué que Jésus avait été exécuté, puis ressuscité (Actes 13:20-37). « Sachez-le donc, frères, a-t-il poursuivi : c’est grâce à celui-ci qu’un pardon des péchés vous est annoncé ; oui, c’est par son moyen que tout homme qui croit est déclaré innocent. » Enfin, il a lancé cet avertissement : « Faites donc attention qu’il ne vous arrive pas ce qui est dit dans les Prophètes : “Regardez, gens méprisants, soyez étonnés et cessez d’exister, car j’accomplis une œuvre de votre vivant, une œuvre que vous ne croiriez jamais, même si quelqu’un vous la racontait en détail.” » La réaction à son discours a été extraordinaire. « On les supplia de reparler de tout cela le sabbat suivant. » De plus, après que l’assemblée de la synagogue se fut dispersée, « beaucoup de Juifs et de prosélytes qui adoraient Dieu suivirent Paul et Barnabé » (Actes 13:38-43).
« Nous nous tournons vers les nations » (Actes 13:44-52)
15. Que s’est-il passé le sabbat qui a suivi le discours de Paul ?
15 Le sabbat suivant, « presque toute la ville » s’est rassemblée pour écouter Paul. Cela n’a pas plu à certains Juifs, qui se sont mis « à contredire de manière blasphématoire ce que Paul disait ». Lui et Barnabé leur ont donc expliqué franchement : « Il était nécessaire que la parole de Dieu vous soit dite d’abord à vous. Mais comme vous la rejetez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voyez, nous nous tournons vers les nations. En effet, Jéhovah nous a donné un ordre en ces termes : “Je t’ai établi comme lumière des nations, afin que tu apportes le salut jusqu’aux extrémités de la terre” » (Actes 13:44-47 ; Is. 49:6).
« Ils déclenchèrent une persécution contre Paul et Barnabé [...]. Et les disciples continuaient d’être remplis de joie et d’esprit saint » (Actes 13:50-52).
16. Comment les Juifs ont-ils réagi aux paroles énergiques de Paul et de Barnabé, et comment les deux missionnaires ont-ils, eux, réagi à l’opposition ?
16 Les auditeurs gentils se sont réjouis, et « tous ceux qui avaient l’état d’esprit qu’il faut pour avoir la vie éternelle devinrent croyants » (Actes 13:48). La Parole de Jéhovah s’est vite répandue dans tout le pays. Mais la réaction des Juifs a été très différente. Les missionnaires leur avaient dit en quelque sorte : « Alors que Dieu vous a parlé à vous d’abord, vous avez préféré rejeter le Messie ; par conséquent, vous encourez la condamnation divine. » Alors, dit le récit, « les Juifs montèrent la tête aux femmes de haut rang […] ainsi qu’aux principaux personnages de la ville, et ils déclenchèrent une persécution contre Paul et Barnabé et les expulsèrent de leur territoire. » Comment nos deux missionnaires ont-ils réagi ? Ils « secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et allèrent à Iconium ». C’en était-il fini du christianisme à Antioche de Pisidie ? Oh ! que non ! Les disciples qu’ils ont quittés « continuaient d’être remplis de joie et d’esprit saint » (Actes 13:50-52).
17-19. De quelles manières pouvons-nous imiter le bel exemple de Paul et de Barnabé, et en quoi cela contribuera-t-il à notre joie ?
17 La réponse de ces fidèles à l’opposition est une excellente leçon pour nous. Nous ne cessons pas de prêcher, même quand des gens importants du monde tentent de nous en dissuader. Remarquons aussi qu’en voyant les Antiochéens rejeter leur message, Paul et Barnabé ‘secouèrent la poussière de leurs pieds’, un geste qui n’exprimait pas de colère, mais qui montrait qu’ils déclinaient toute responsabilité. Ils comprenaient qu’ils n’étaient pas maîtres de la réaction des autres. Ce dont ils étaient maîtres, par contre, c’était de leur propre décision de continuer ou non de prêcher. Eh bien ! ils ont continué, en partant pour Iconium !
18 Et les disciples laissés à Antioche de Pisidie ? Certes, ils étaient en territoire hostile. Mais leur joie ne dépendait pas d’un accueil favorable. « Heureux […] sont ceux qui entendent la parole de Dieu et y obéissent ! », avait dit Jésus (Luc 11:28). Exactement ce que les disciples antiochéens étaient résolus à faire.
19 Comme Paul et Barnabé, rappelons-nous toujours que nous avons la responsabilité de prêcher la bonne nouvelle. La décision d’accepter ou de rejeter le message appartient complètement à nos auditeurs. S’ils semblent indifférents, prenons exemple sur les disciples du 1er siècle. En aimant la vérité et en nous laissant conduire par l’esprit saint, nous pouvons, nous aussi, rester joyeux, même face à l’opposition (Gal. 5:18, 22).
a Voir l’encadré « Barnabé, “fils de consolation” ».
b À ce moment-là, on trouve déjà des assemblées jusqu’à Antioche de Syrie, à environ 550 kilomètres au nord de Jérusalem.
c Voir l’encadré « Voyager par la route ».
d Au 1er siècle, un bateau pouvait franchir 150 kilomètres en un jour si les vents étaient favorables. Dans des conditions adverses, un tel périple était beaucoup plus long.
e Voir l’encadré « Dans les synagogues des Juifs ».
f Chypre était sous l’autorité du sénat romain. L’administrateur principal de l’île était un gouverneur provincial qui avait le rang de proconsul.
g À partir de là, Saul est appelé Paul. Certains en déduisent qu’il a adopté ce nom romain en l’honneur de Sergius Paulus. Mais le fait qu’il ait conservé ce nom-là même après avoir quitté Chypre suggère une explication différente : Paul, « apôtre des nations », a décidé d’employer dorénavant son nom romain. Peut-être aussi a-t-il préféré utiliser « Paul » parce que la prononciation grecque de son nom hébreu, Saul, est très proche de celle d’un mot grec qui a une connotation défavorable (Rom. 11:13).
-
-
« Ils parlaient avec courage grâce au pouvoir de Jéhovah »« Rends pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu »
-
-
CHAPITRE 12
« Ils parlaient avec courage grâce au pouvoir de Jéhovah »
Paul et Barnabé manifestent humilité, persévérance et courage
1-2. Quels évènements se sont enchaînés quand Paul et Barnabé étaient à Lystre ?
LYSTRE est en effervescence. Guéri par deux inconnus, un infirme de naissance gambade de joie. Le public pousse des oh ! et des ah ! Un prêtre de Zeus apporte des guirlandes pour les deux hommes que tous prennent pour des dieux. Des taureaux qu’il s’apprête à tuer renâclent et beuglent. Des cris de protestation jaillissent de la gorge de Paul et de Barnabé, qui, déchirant leurs vêtements, bondissent dans la foule en délire en la conjurant de ne pas les adorer. Et c’est tout juste s’ils l’en empêchent.
2 Sur ce, des adversaires juifs arrivent d’Antioche de Pisidie et d’Iconium, et empoisonnent par des calomnies les esprits des Lystriens. Toute vénération évanouie, la foule encercle Paul en le bombardant de pierres jusqu’à ce qu’il perde conscience. Ensuite, sa colère assouvie, elle traîne le corps meurtri de l’apôtre hors des portes de la ville et le laisse pour mort.
3. Quelles questions examinerons-nous dans ce chapitre ?
3 Comment en est-on arrivé à cet incident tragique ? Quelle leçon les proclamateurs actuels de la bonne nouvelle peuvent-ils tirer de cet épisode dont les acteurs furent Barnabé, Paul et les Lystriens versatiles ? Enfin, comment les anciens peuvent-ils imiter l’exemple de Barnabé et de Paul, ces fidèles qui ont persévéré dans leur ministère en parlant « avec courage grâce au pouvoir de Jéhovah » ? (Actes 14:3).
« Une grande multitude de gens devinrent croyants » (Actes 14:1-7)
4-5. Pourquoi Paul et Barnabé sont-ils partis pour Iconium, et que s’y est-il passé ?
4 Peu de jours auparavant, Paul et Barnabé ont été chassés de la ville romaine d’Antioche de Pisidie quand des Juifs ont fomenté des troubles contre eux. Sans se décourager, ils ont « secoué contre [les Antiochéens insensibles] la poussière de leurs pieds » (Actes 13:50-52 ; Mat. 10:14). Ils sont partis tranquillement en laissant ces réfractaires aux conséquences qui viendraient de Dieu (Actes 18:5, 6 ; 20:26). Avec une joie nullement entamée, ils ont continué leur circuit de prédication. Au bout d’une marche de 150 kilomètres vers le sud-est, ils ont atteint un plateau fertile niché entre les chaînes du Taurus et du Sultan.
5 D’abord, les deux hommes ont fait halte à Iconiuma, une enclave de la culture grecque et l’une des principales villes de la province romaine de Galatie. Cette cité abritait une population juive influente et un grand nombre de prosélytes non juifs. Paul et Barnabé sont, comme à leur habitude, entrés dans la synagogue où ils se sont mis à prêcher (Actes 13:5, 14). Ils « parlèrent d’une telle façon qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs devinrent croyants » (Actes 14:1).
6. Pourquoi Paul et Barnabé étaient-ils des enseignants efficaces, et comment les imiter ?
6 Pourquoi la façon dont Paul et Barnabé ont parlé a-t-elle été si efficace ? Paul était un puits de sagesse biblique. Il reliait magistralement les éléments de l’Histoire, des prophéties et de la Loi mosaïque pour prouver que Jésus était le Messie promis (Actes 13:15-31 ; 26:22, 23). Barnabé respirait la sollicitude (Actes 4:36, 37 ; 9:27 ; 11:23, 24). Ni l’un ni l’autre ne comptaient sur leur propre intelligence, mais ils parlaient « grâce au pouvoir de Jéhovah ». Comment imiter ces missionnaires quand tu prêches ? Ainsi : Deviens un fin connaisseur de la Parole de Dieu. Choisis les passages bibliques les plus susceptibles d’éveiller l’intérêt. Cherche des moyens pratiques de consoler ceux à qui tu prêches. Enfin, appuie toujours ton enseignement sur le pouvoir de la Parole de Jéhovah, et pas sur ta propre sagesse.
7. a) Quels effets la bonne nouvelle produit-elle ? b) Si ta famille est divisée parce que tu obéis à la bonne nouvelle, à quoi est-il bien de songer ?
7 Or, à Iconium, tout le monde n’était pas enchanté d’entendre les propos de Paul et de Barnabé. « Les Juifs qui ne croyaient pas, poursuit Luc, soulevèrent les gens des nations contre les frères et les incitèrent à les haïr. » Discernant qu’il leur fallait rester pour défendre la bonne nouvelle, les deux hommes « passèrent là un temps considérable à parler avec courage ». En conséquence, « la population de la ville se divisa : les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres » (Actes 14:2-4). La bonne nouvelle a des effets semblables aujourd’hui. Pour certains, elle est une force unificatrice, pour d’autres, une cause de division (Mat. 10:34-36). Si ta famille se divise parce que tu obéis à la bonne nouvelle, songe que l’opposition est souvent une réaction à des rumeurs infondées ou à de pures calomnies. Ta belle conduite peut devenir l’antidote à ce poison et finir même par adoucir le cœur de ceux qui te sont hostiles (1 Pierre 2:12 ; 3:1, 2).
8. Pourquoi Paul et Barnabé ont-ils quitté Iconium, et quelle leçon tirons-nous de leur exemple ?
8 Après quelque temps, des gens d’Iconium ont comploté de lapider Paul et Barnabé. Prévenus, les deux missionnaires ont décidé de partir pour un autre territoire de prédication (Actes 14:5-7). Les proclamateurs du Royaume aujourd’hui sont tout aussi prudents. Face à des attaques verbales, nous parlons avec courage (Phil. 1:7 ; 1 Pierre 3:13-15). Mais si nous sentons la violence imminente, nous nous abstenons de toute témérité qui mettrait inutilement en danger notre vie ou celle de nos compagnons (Prov. 22:3).
« Que vous vous tourniez vers le Dieu vivant » (Actes 14:8-19)
9-10. Où se situait Lystre, et que sait-on de ses habitants ?
9 Paul et Barnabé sont partis pour Lystre, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d’Iconium. Cette colonie romaine avait des liens forts avec Antioche de Pisidie, mais, contrairement à elle, n’avait pas de communauté juive d’importance. Même si les Lystriens parlaient sans doute grec, leur langue maternelle était le lycaonien. Peut-être parce que Lystre n’avait pas de synagogue, Paul et Barnabé ont entrepris de prêcher dans un endroit public. À Jérusalem, Pierre avait guéri un infirme de naissance ; à Lystre, Paul a opéré le même genre de miracle (Actes 14:8-10). Après le miracle de Pierre, beaucoup étaient devenus croyants (Actes 3:1-10). Mais celui de Paul a eu des suites radicalement différentes.
10 Comme on l’a vu dans les premiers paragraphes de ce chapitre, quand l’infirme a bondi sur ses pieds, les Lystriens païens ont aussitôt tiré la mauvaise conclusion. Ils ont appelé Barnabé Zeus, du nom du chef des dieux, et Paul, Hermès, du nom du fils de Zeus et porte-parole des dieux (voir l’encadré « Lystre et le culte de Zeus et d’Hermès »). Toutefois, Barnabé et Paul étaient décidés à faire comprendre qu’ils ne parlaient et n’agissaient pas par le pouvoir de dieux païens, mais par le pouvoir de Jéhovah, le seul vrai Dieu (Actes 14:11-14).
« Que vous vous détourniez de ces choses sans valeur et vous tourniez vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre » (Actes 14:15).
11-13. a) Qu’ont dit Paul et Barnabé aux Lystriens ? b) Quelle première leçon pouvons-nous tirer des déclarations de Paul et de Barnabé ?
11 Malgré la gravité de la situation, Paul et Barnabé ont cherché à toucher leurs auditeurs du mieux possible. Luc rapporte là une façon efficace de prêcher la bonne nouvelle aux païens. Remarquons comment les deux missionnaires ont éveillé l’intérêt : « Hommes, pourquoi faites-vous cela ? Nous sommes des humains avec les mêmes faiblesses que vous. Nous vous annonçons la bonne nouvelle pour que vous vous détourniez de ces choses sans valeur et vous tourniez vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qui s’y trouve. Dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre chacune leur chemin. Toutefois, il n’a pas manqué de donner des témoignages de ce qu’il est en faisant du bien : il vous a donné pluies du ciel et saisons fertiles, vous a rassasiés de nourriture et a rempli vos cœurs de joie de vivre » (Actes 14:15-17).
12 Quelles leçons ces paroles saisissantes nous donnent-elles ? Premièrement, que Paul et Barnabé ne s’estimaient pas supérieurs à leur public. Ils ne feignaient pas d’être ce qu’ils n’étaient pas. Au contraire, ils admettaient humblement avoir les mêmes faiblesses que leurs auditeurs païens. Ils avaient certes reçu l’esprit saint et avaient été libérés des enseignements trompeurs. Ils avaient aussi la magnifique espérance de régner avec Christ. Mais ils comprenaient que les Lystriens pouvaient recevoir ces mêmes dons en obéissant à Christ.
13 Comment considérons-nous ceux à qui nous prêchons ? Les voyons-nous comme nos égaux ? En leur enseignant les vérités de la Parole de Dieu, nous gardons-nous, comme Paul et Barnabé, de rechercher les flatteries ? Charles Russell, un enseignant remarquable qui a dirigé l’œuvre de prédication au seuil du 20e siècle, a donné l’exemple sous ce rapport. Il a écrit : « Nous ne voulons aucun hommage, aucune révérence, ni pour nous-même ni pour nos écrits ; nous ne désirons pas non plus être appelé Révérend ou Rabbi. » L’humilité de frère Russell était semblable à celle de Paul et de Barnabé. De même, notre but, quand nous prêchons, n’est pas de nous attirer la gloire, mais d’aider les gens à se tourner « vers le Dieu vivant ».
14-16. Quelles autres leçons pouvons-nous tirer de ce que Paul et Barnabé ont dit aux Lystriens ?
14 Deuxième leçon à tirer de ce discours : Paul et Barnabé étaient disposés à s’adapter. Les Lystriens, contrairement aux Juifs et aux prosélytes d’Iconium, ne possédaient que peu ou pas de connaissance des Écritures ou de l’histoire des relations de Dieu avec Israël. Malgré tout, faisant partie d’une société agricole qui jouissait d’un climat doux et de terres fertiles, ils avaient amplement l’occasion d’observer les qualités du Créateur à travers, par exemple, les saisons fécondes. Les missionnaires ont utilisé ce terrain d’entente pour les faire raisonner (Rom. 1:19, 20).
15 Savons-nous nous adapter comme eux ? Bien qu’il sème la même sorte de semence dans plusieurs de ses champs, l’agriculteur doit varier ses méthodes de préparation des sols. Certains, déjà meubles, sont prêts à accepter la semence. D’autres nécessitent davantage de préparation. Pareillement, la semence que nous répandons est toujours la même : c’est le message du Royaume contenu dans la Parole de Dieu. Cependant, à l’imitation de Paul et de Barnabé, nous tentons de discerner la situation et la religion des personnes à qui nous prêchons. Puis nous tenons compte de ces éléments dans notre façon de présenter le message (Luc 8:11, 15).
16 Il y a une troisième leçon à tirer de ce récit concernant Paul, Barnabé et les Lystriens : Nous avons beau faire, ce que nous semons est parfois arraché ou tombe sur un sol rocailleux (Mat. 13:18-21). Dans de tels cas, ne désespérons pas. Comme Paul l’a rappelé plus tard aux disciples de Rome, « chacun de nous [donc aussi chaque personne à qui nous parlons de la Bible] rendra compte à Dieu pour soi-même » (Rom. 14:12).
« Ils les confièrent à Jéhovah » (Actes 14:20-28)
17. Où Paul et Barnabé sont-ils allés après avoir quitté Derbé, et pourquoi ?
17 Quand Paul a été laissé pour mort hors de Lystre, les disciples l’ont entouré, puis il s’est levé et a trouvé refuge en ville pour la nuit. Le lendemain, Barnabé et lui ont pris la route pour Derbé, à 100 kilomètres de là. On ne peut qu’imaginer la gêne physique de Paul, encore tout contusionné, pendant ce voyage éreintant. Mais il a persévéré, ainsi que Barnabé, et, à Derbé, ils ont « fait beaucoup de disciples ». Ensuite, au lieu d’emprunter le chemin le plus court pour rentrer à leur pied-à-terre à Antioche de Syrie, « ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche [de Pisidie] ». Dans quel but ? Pour ‘fortifier les disciples et les encourager à rester dans la foi’ (Actes 14:20-22). Quel bel exemple ces deux hommes ont donné ! Ils ont fait passer les intérêts de l’assemblée avant leur confort. Les responsables itinérants et les missionnaires d’aujourd’hui suivent leur modèle.
18. Comment établit-on les anciens ?
18 Paul et Barnabé n’ont pas seulement fortifié les disciples par la parole et l’exemple ; ils ont aussi ‘établi des anciens dans chaque assemblée’. Alors qu’ils avaient été « envoyés par l’esprit saint » dans ce voyage missionnaire, ils ont quand même prié et jeûné quand ils ont ‘confié à Jéhovah’ ces anciens (Actes 13:1-4 ; 14:23). Les choses se passent de la même façon aujourd’hui. Avant de faire une recommandation pour une nomination, un collège d’anciens vérifie, après avoir prié, si le frère remplit les conditions bibliques requises (1 Tim. 3:1-10, 12, 13 ; Tite 1:5-9 ; Jacq. 3:17, 18 ; 1 Pierre 5:2, 3). Le temps depuis lequel ce frère est chrétien n’est pas le critère principal. Par contre, son langage, sa conduite et sa réputation attestent le degré auquel l’esprit saint opère dans sa vie. C’est le fait de satisfaire aux conditions requises des responsables fixées dans la Bible qui détermine s’il est apte à servir comme berger du troupeau (Gal. 5:22, 23). Le responsable de circonscription procède alors à sa nomination (cf. 1 Tim. 5:22).
19. De quoi les anciens se savent-ils comptables, et comment imitent-ils Paul et Barnabé ?
19 Les anciens nommés savent qu’ils ont des comptes à rendre à Dieu sur leur façon de traiter l’assemblée (Héb. 13:17). Comme Paul et Barnabé, ils donnent l’exemple dans la prédication. Ils fortifient les disciples par leurs paroles. Enfin, ils sont disposés à faire passer les intérêts de l’assemblée avant leur confort (Phil. 2:3, 4).
20. En quoi nous est-il bénéfique de lire des récits de l’activité fidèle de nos frères ?
20 Lorsque finalement Paul et Barnabé sont rentrés à leur pied-à-terre missionnaire à Antioche de Syrie, ils se mirent à « raconter tout ce que Dieu avait fait par leur intermédiaire et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi » (Actes 14:27). De même, en lisant l’histoire de l’activité fidèle de nos frères chrétiens et en constatant que Dieu bénit leurs efforts, nous nous sentons poussés à continuer de ‘parler avec courage grâce au pouvoir de Jéhovah’.
a Voir l’encadré « Iconium, ville des Phrygiens ».
-