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« Fortifiant les assemblées »« Rends pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu »
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CHAPITRE 15
« Fortifiant les assemblées »
Les ministres itinérants aident les assemblées à s’affermir dans la foi
1-3. a) Qui était le nouveau compagnon de voyage de Paul, et quel homme était-ce ? b) Qu’apprendrons-nous dans ce chapitre ?
EN CHEMINANT sur des sentiers raboteux entre deux villes, l’apôtre Paul regarde pensivement le jeune homme qui marche à son côté. Il s’appelle Timothée. Juvénile et plein de vigueur, il a autour de 20 ans. Chaque pas l’éloigne un peu plus de chez lui. Dans le jour finissant, la région de Lystre et d’Iconium disparaît peu à peu dans le lointain. Que réserve l’avenir ? Paul en a une idée, puisque c’est son deuxième voyage missionnaire. Il sait qu’ils auront leur content de périls et de difficultés. Timothée tiendra-t-il le coup ?
2 Paul a confiance en Timothée, peut-être davantage que ce jeune homme humble n’a confiance en lui-même. Des incidents récents l’ont plus que jamais convaincu qu’il lui faut le bon compagnon de voyage. Il sait que la tâche qui les attend, celle de rendre visite aux assemblées et de les fortifier, exige une détermination inébranlable et une harmonie de pensées de la part des ministres itinérants. Qu’est-ce qui lui fait songer à cela ? Probablement, entre autres, le désaccord qui l’a brouillé avec Barnabé il n’y a pas si longtemps.
3 Ce chapitre nous en apprendra beaucoup sur la meilleure façon de gérer les désaccords. Nous verrons aussi pourquoi Paul a choisi Timothée pour l’accompagner, et nous comprendrons mieux le rôle essentiel des responsables de circonscription aujourd’hui.
« Retournons à présent voir les frères » (Actes 15:36)
4. Qu’avait l’intention de faire Paul au cours de son deuxième voyage missionnaire ?
4 Dans le chapitre précédent, nous avons vu qu’une délégation de quatre frères — Paul, Barnabé, Judas et Silas — avaient fortifié l’assemblée d’Antioche en lui transmettant la décision du collège central sur la circoncision. Qu’a fait Paul ensuite ? Il a proposé à Barnabé ce nouvel itinéraire : « Retournons à présent voir les frères dans chacune des villes où nous avons annoncé la parole de Jéhovah, pour voir comment ils vont » (Actes 15:36). Il ne suggérait pas là une simple visite de courtoisie aux chrétiens nouvellement convertis. Le livre des Actes révèle le but complet de ce deuxième voyage missionnaire. Premièrement, Paul continuerait de transmettre les décisions prises par le collège central (Actes 16:4). Deuxièmement, en tant que responsable itinérant, il tenait à encourager spirituellement les assemblées en les aidant à s’affermir dans la foi (Rom. 1:11, 12). Comment l’organisation contemporaine des Témoins de Jéhovah suit-elle le modèle établi par les apôtres ?
5. Comment le Collège central offre-t-il direction et encouragements aux assemblées ?
5 Aujourd’hui, Christ utilise le Collège central des Témoins de Jéhovah — des frères oints fidèles — pour diriger son assemblée. Par des lettres, des publications au format papier ou électronique, des réunions et des assemblées, et d’autres moyens de communication, ce collège offre conseils et encouragements à toutes les assemblées du monde. Il s’efforce aussi de garder un contact étroit avec chacune d’entre elles. Pour cela, il passe par les ministres itinérants. En effet, c’est lui qui établit directement dans la charge de responsables de circonscription des milliers d’anciens compétents sur la terre entière.
6-7. Quelles sont quelques-unes des responsabilités du responsable de circonscription ?
6 Les responsables itinérants actuels s’emploient à apporter une attention personnelle et des encouragements spirituels à tous les membres des assemblées qu’ils visitent. Comment ? En suivant le modèle de chrétiens du 1er siècle tels que Paul, qui a recommandé à un autre responsable : « Prêche la parole, fais-le avec insistance en époque favorable et en époque difficile ; reprends, réprimande, exhorte, avec une patience inlassable et avec art d’enseigner. […] Fais l’œuvre d’un évangélisateur » (2 Tim. 4:2, 5).
7 Conformément à ces instructions, le responsable de circonscription — avec sa femme, s’il est marié — accompagne les proclamateurs dans divers aspects de la prédication. Prédicateur lui-même, il est zélé pour le ministère et habile dans l’enseignement, deux qualités qui ont un effet positif sur le troupeau (Rom. 12:11 ; 2 Tim. 2:15). Le responsable de circonscription est surtout connu pour son amour plein d’abnégation. Il donne volontiers de sa personne, voyageant par tous les temps et même dans des régions dangereuses (Phil. 2:3, 4). En outre, il encourage, enseigne et avertit chaque assemblée grâce à des discours bibliques. Tous les membres de l’assemblée gagnent à considérer la conduite d’un ministre itinérant et à imiter sa foi (Héb. 13:7).
« Une explosion de colère » (Actes 15:37-41)
8. Comment Barnabé a-t-il accueilli l’invitation de Paul ?
8 Barnabé a accepté la proposition de Paul de ‘retourner voir les frères’ (Actes 15:36). Tous deux faisaient une bonne équipe et, l’un comme l’autre, connaissaient déjà les régions et les personnes qu’il fallait visiter (Actes 13:2 –14:28). L’idée de s’associer pour cette mission semblait sans doute judicieuse et pratique. Mais une complication a surgi. « Barnabé voulait absolument emmener Jean, qu’on appelait Marc », rapporte Actes 15:37. Il ne faisait pas que suggérer. Il « voulait absolument » se faire accompagner de son cousin Marc dans ce voyage missionnaire.
9. Pourquoi Paul a-t-il eu un désaccord avec Barnabé ?
9 Paul n’a pas voulu. Pour quelle raison ? Explication du récit : « Paul n’était pas d’accord pour l’emmener [Marc] avec eux, puisqu’il les avait quittés en Pamphylie et ne les avait pas accompagnés dans la mission » (Actes 15:38). Marc avait effectivement suivi Paul et Barnabé dans leur première tournée missionnaire, mais il n’était pas allé jusqu’au bout (Actes 12:25 ; 13:13). Assez tôt sur le trajet, alors qu’ils étaient encore en Pamphylie, il avait abandonné pour rentrer chez lui à Jérusalem. La Bible ne dit pas pourquoi, mais manifestement l’apôtre Paul a trouvé sa décision peu sérieuse. Il n’était donc pas très sûr que Marc soit fiable.
10. Comment s’est terminé le désaccord entre Paul et Barnabé, et quelle en a été la conséquence ?
10 Or Barnabé tenait obstinément à prendre Marc avec lui. Paul s’entêtait autant pour le contraire. « Alors il y eut une explosion de colère, si bien qu’ils se séparèrent l’un de l’autre », rapporte Actes 15:39. Barnabé est rentré chez lui à Chypre, avec Marc. Paul, lui, a poursuivi son projet. On lit qu’il « choisit Silas et, après avoir été confié par les frères à la faveur imméritée de Jéhovah, il partit » (Actes 15:40). Ensemble, ils ont traversé « la Syrie et la Cilicie, fortifiant les assemblées » (Actes 15:41).
11. Quelles qualités sont essentielles pour empêcher toute brouille durable entre nous et quelqu’un qui nous a offensés ?
11 Cet incident nous rappelle certainement que nous sommes imparfaits. Paul et Barnabé avaient été établis représentants spéciaux du collège central. Paul lui-même est, semble-t-il, devenu membre de ce collège. Pourtant, en la circonstance, leurs tendances d’humains imparfaits ont eu raison de ces deux chrétiens. Mais ont-ils laissé la situation les brouiller durablement ? Quoiqu’imparfaits, Paul et Barnabé étaient des hommes humbles, qui avaient la pensée de Christ. Nul doute qu’avec le temps ils ont manifesté un esprit de fraternité et de pardon chrétiens (Éph. 4:1-3). Plus tard, Paul et Marc ont collaboré à d’autres missions théocratiquesa (Col. 4:10).
12. Qu’est-ce qui, à l’imitation de Paul et de Barnabé, devrait caractériser les anciens aujourd’hui ?
12 Cette explosion de colère isolée ne caractérisait ni Barnabé ni Paul. Barnabé était réputé pour son tempérament chaleureux et généreux, au point qu’au lieu de l’appeler par son prénom de naissance, Joseph, les apôtres le surnommaient Barnabé, « fils de consolation » (Actes 4:36). Paul aussi était connu pour être plein de tendresse et de douceur (1 Thess. 2:7, 8). Aujourd’hui, à l’imitation de ces deux hommes, tous les anciens, dont les responsables de circonscription, devraient toujours s’efforcer d’être humbles et de traiter les autres anciens ainsi que tout le troupeau avec tendresse (1 Pierre 5:2, 3).
« On disait beaucoup de bien de lui » (Actes 16:1-3)
13-14. a) Qui était Timothée, et à quelle occasion Paul l’a-t-il peut-être rencontré ? b) Comment se fait-il que Paul ait remarqué particulièrement Timothée ? c) Quelle mission a-t-on confiée à Timothée ?
13 Le deuxième voyage missionnaire de Paul l’a mené dans la province romaine de Galatie, où avaient été formées quelques assemblées. « Il arriva ensuite à Derbé, puis à Lystre », retrace Luc. « Il y avait là un disciple qui s’appelait Timothéeb ; c’était le fils d’une Juive croyante, mais d’un père grec » (Actes 16:1).
14 Il semble que Paul ait fait connaissance de la famille de Timothée lors de son premier passage dans la région vers 47. Cette fois, deux ou trois ans après, il a remarqué particulièrement ce jeune homme, parce que les frères « disaient beaucoup de bien de lui ». Non seulement Timothée était apprécié des frères de sa ville, mais encore sa réputation dépassait les limites de son assemblée. On lit que les frères et de Lystre et d’Iconium, à 30 kilomètres de là, disaient du bien de lui (Actes 16:2). Guidés par l’esprit saint, les anciens ont confié à ce jeune homme une lourde responsabilité : assister Paul et Silas comme ministre itinérant (Actes 16:3).
15-16. Qu’avait Timothée qui lui a valu une aussi bonne réputation ?
15 Pourquoi Timothée avait-il, si jeune, une aussi bonne réputation ? Était-ce dû à son intelligence, à son physique ou à ses aptitudes naturelles ? De telles caractéristiques impressionnent facilement les humains. Même le prophète Samuel, jadis, se fia indûment aux apparences. Mais Jéhovah lui rappela : « Un homme ne voit pas les choses comme Dieu les voit, car un homme voit ce qui est visible, mais Jéhovah, lui, voit ce qu’il y a dans le cœur » (1 Sam. 16:7). Plutôt que des avantages innés, Timothée avait des qualités intérieures qui lui ont valu une bonne réputation auprès de ses coreligionnaires.
16 Des années après, l’apôtre Paul a parlé de certaines qualités spirituelles de Timothée. Il a mentionné sa bonne attitude, son amour désintéressé et son zèle à s’acquitter de ses missions théocratiques (Phil. 2:20-22). Timothée était aussi connu pour sa « foi sans hypocrisie » (2 Tim. 1:5).
17. Comment les jeunes d’aujourd’hui peuvent-ils imiter Timothée ?
17 De nos jours, beaucoup de jeunes imitent Timothée en cultivant des qualités qui plaisent à Dieu. Ils acquièrent de cette façon une bonne réputation devant Jéhovah et son peuple, même à un âge tendre (Prov. 22:1 ; 1 Tim. 4:15). Ils font preuve d’une foi sans hypocrisie : pas question de mener une double vie (Ps. 26:4). En conséquence, ils sont nombreux à pouvoir, comme Timothée, jouer un rôle important dans l’assemblée. Combien ils encouragent tous ceux qui aiment Jéhovah autour d’eux lorsqu’ils deviennent des proclamateurs de la bonne nouvelle, puis, en temps voulu, se vouent à Dieu et se font baptiser !
« Les assemblées s’affermissaient dans la foi » (Actes 16:4, 5)
18. a) Quels privilèges Paul et Timothée ont-ils eus en tant que ministres itinérants ? b) Quels bienfaits ont-ils apportés aux assemblées ?
18 Paul et Timothée ont collaboré pendant des années. En tant que ministres itinérants, ils ont accompli maintes missions au nom du collège central. La Bible raconte : « Dans les villes où ils passaient, ils transmettaient aux frères, pour qu’ils y obéissent, les décisions prises par les apôtres et les anciens qui étaient à Jérusalem » (Actes 16:4). Selon toute évidence, les assemblées suivaient les directives des apôtres et des anciens de Jérusalem. Du fait de leur obéissance, « les assemblées continuaient à s’affermir dans la foi et à grossir de jour en jour » (Actes 16:5).
19-20. Pourquoi les chrétiens devraient-ils obéir à ‘ceux qui les dirigent’ ?
19 De même, les Témoins de Jéhovah à l’heure actuelle récoltent les bénédictions de la soumission obéissante aux directives émanant de ‘ceux qui les dirigent’ (Héb. 13:17). ‘La scène du monde’ changeant constamment, il est impératif que nous nous conformions sans tarder à l’enseignement de l’« esclave fidèle et avisé » au fur et à mesure qu’il nous le fournit (Mat. 24:45 ; 1 Cor. 7:29-31). Cela peut nous éviter le désastre spirituel et nous aider ‘à ne pas nous laisser tacher par le monde’ (Jacq. 1:27).
20 Il est vrai que les responsables chrétiens d’aujourd’hui, y compris les membres du Collège central, sont imparfaits, comme l’étaient Paul, Barnabé, Marc et les autres anciens oints au 1er siècle (Rom. 5:12 ; Jacq. 3:2). Mais le Collège central se révèle digne de confiance, puisqu’il suit strictement la Parole de Dieu et se règle sur le modèle fixé par les apôtres (2 Tim. 1:13, 14). Résultat : les assemblées sont fortifiées et s’affermissent dans la foi.
a Voir l’encadré « Marc reçoit de nombreux privilèges ».
b Voir l’encadré « Timothée travaille dur pour faire progresser la bonne nouvelle ».
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« Passe en Macédoine »« Rends pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu »
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CHAPITRE 16
« Passe en Macédoine »
Des bénédictions pour ceux qui acceptent une mission et affrontent la persécution avec joie
1-3. a) Comment Paul et ses compagnons ont-ils senti la direction de l’esprit saint ? b) Quels épisodes allons-nous étudier ?
NOUS sommes à Philippes, en Macédoine. Des femmes sortent de la ville et arrivent bientôt au Gangitès. Comme elles en ont la coutume, elles s’assoient sur la rive pour prier le Dieu d’Israël. Jéhovah les observe (2 Chron. 16:9 ; Ps. 65:2).
2 Entre-temps, plus de 800 kilomètres à l’est, dans le sud de la Galatie, des hommes quittent Lystre. Après plusieurs jours, ces hommes, nuls autres que Paul, Silas et Timothée, atteignent une voie romaine pavée menant vers l’ouest, la région la plus peuplée du district d’Asie. Il leur tarde d’emprunter ce grand axe pour gagner Éphèse et d’autres villes où des milliers de gens ont besoin d’entendre parler de Christ. Mais, avant qu’ils aient pu se lancer dans leur voyage, l’esprit saint les arrête, de quelque manière non révélée, et leur interdit de prêcher en Asie. Pourquoi ? Parce que Jésus — par le moyen de l’esprit de Dieu — veut leur faire traverser toute l’Asie Mineure, franchir la mer Égée et pousser jusqu’aux rives de cette petite rivière appelée Gangitès.
3 La façon dont Jésus a guidé Paul et ses compagnons durant ce surprenant voyage en Macédoine nous enseigne des leçons profitables. Revoyons donc certains épisodes de la deuxième tournée missionnaire de Paul, commencée vers 49 de notre ère.
« Dieu nous a fait venir » (Actes 16:6-15)
4-5. a) Qu’est-il arrivé à Paul et à ses deux compagnons à l’approche de la Bithynie ? b) Quelle décision les disciples ont-ils prise, et avec quelle conséquence ?
4 Empêchés de prêcher en Asie, Paul et ses compagnons ont bifurqué vers le nord pour aller prêcher dans les villes de Bithynie. Ils ont peut-être foulé pendant des jours de mauvaises pistes entre les régions faiblement peuplées de Phrygie et de Galatie. Et puis, quand la Bithynie a été en vue, Jésus a de nouveau utilisé l’esprit saint pour les stopper (Actes 16:6, 7). À ce moment-là, ils ont dû être perplexes. Ils savaient quoi prêcher et comment prêcher, mais ils ne savaient pas où prêcher ! Ils avaient en quelque sorte frappé à la porte de l’Asie — mais rien. Ils avaient frappé à la porte de la Bithynie — encore rien. Malgré tout, Paul était résolu à continuer de frapper jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre. C’est alors que ses compagnons et lui ont pris une décision qui pouvait sembler aberrante. Repartant vers l’ouest, ils ont marché 550 kilomètres en laissant les villes, après quoi ils sont remontés jusqu’au port de Troas, voie d’accès naturelle vers la Macédoine (Actes 16:8). Là, pour la troisième fois, Paul a frappé à une porte, et, ô joie, elle s’est ouverte toute grande !
5 L’évangéliste Luc, qui a rejoint le groupe à Troas, raconterait ainsi la suite : « Pendant la nuit, une vision apparut à Paul : un Macédonien, se tenait là, debout, et le suppliait : “Passe en Macédoine et aide-nous !” Dès que Paul a eu cette vision, nousa avons cherché à nous rendre en Macédoine, parce que nous en avions déduit que Dieu nous avait fait venir pour leur annoncer la bonne nouvelle » (Actes 16:9, 10). Enfin, Paul savait où prêcher ! Comme il a dû être heureux de ne pas avoir renoncé à mi-chemin ! Aussitôt, les quatre hommes ont embarqué pour la Macédoine.
« De Troas, nous avons donc pris la mer » (Actes 16:11).
6-7. a) Quelle leçon pouvons-nous tirer des péripéties du voyage de Paul ? b) Quelle assurance dégageons-nous de ce que Paul a vécu ?
6 Quelle leçon tirer de cet épisode ? Remarquons ceci : L’esprit de Dieu n’est intervenu qu’après que Paul a pris la route pour l’Asie et qu’après qu’il a essayé d’entrer en Bithynie, et c’est seulement après l’arrivée de Paul à Troas que Jésus l’a dirigé vers la Macédoine. Étant le Chef de l’assemblée, Jésus peut agir de même avec nous (Col. 1:18). Par exemple, songeons-nous depuis quelque temps à devenir pionniers ou à déménager dans une région qui manque de proclamateurs du Royaume ? Peut-être Jésus ne nous guidera-t-il, par l’esprit de Dieu, qu’après nous avoir vus prendre des dispositions concrètes pour atteindre notre objectif. Pourquoi ? Illustrons : Un conducteur ne peut diriger son véhicule vers la gauche ou la droite que si celui-ci avance. De même, Jésus ne nous dirige vers un ministère accru que si nous avançons — si nous faisons de réels efforts pour cela.
7 Et si nos efforts ne sont pas fructueux tout de suite ? Devrions-nous renoncer, en conclure que l’esprit de Dieu ne nous guide pas ? Non. Rappelons-nous que Paul aussi a eu des revers. Pourtant, il a continué de chercher jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre. Soyons sûrs que notre persévérance à chercher ‘une grande porte ouverte pour l’activité’ sera également récompensée (1 Cor. 16:9).
8. a) Par quoi se caractérisait la ville de Philippes ? b) Quel évènement heureux a résulté de la prédication de Paul au « lieu de prière » ?
8 Parvenu en Macédoine, le groupe a continué jusqu’à Philippes, ville dont les habitants étaient fiers d’être citoyens romains. Pour les vétérans de l’armée romaine vivant ici, la colonie de Philippes était une petite Italie, une Rome en réduction implantée en Macédoine. Hors de la porte de la ville, près d’un ruisseau, les missionnaires ont trouvé un endroit où ils pensaient qu’il y avait « un lieu de prièreb ». Le sabbat, ils y sont descendus et ont rencontré plusieurs femmes qui s’y assemblaient pour adorer Dieu. Ils se sont assis et leur ont parlé. Une femme nommée Lydie « écoutait, et Jéhovah a ouvert son cœur tout grand ». Lydie a été si remuée par ce que les disciples lui ont appris qu’elle s’est fait baptiser, et « ceux qui étaient sous son toit » aussi. Puis elle a obligé Paul et ses compagnons à séjourner chez ellec (Actes 16:13-15).
9. Comment beaucoup imitent-ils l’exemple de Paul aujourd’hui, ce qui leur vaut quelles bénédictions ?
9 Imagine la joie occasionnée par le baptême de Lydie ! Comme Paul a dû se réjouir d’avoir accepté l’invitation de ‘passer en Macédoine’, mais aussi de ce que Jéhovah ait jugé bon de se servir de lui et de ses compagnons pour exaucer les prières de ces femmes ferventes. Pareillement aujourd’hui, de nombreux frères et sœurs, jeunes et vieux, célibataires et mariés, déménagent dans des régions pauvres en proclamateurs du Royaume. S’ils rencontrent évidemment des difficultés, elles ne semblent rien comparées à la satisfaction qu’ils éprouvent en trouvant des personnes comme Lydie, qui embrassent les vérités bibliques. Ne pourrais-tu pas réorganiser ta vie pour être en mesure de « passer » dans un territoire qui a besoin de proclamateurs ? Des bénédictions t’attendent. Citons Aaron, qui a déménagé dans un pays d’Amérique centrale. Ce jeune homme d’un peu plus de 20 ans fait écho aux sentiments de beaucoup quand il dit : « Le service à l’étranger m’a fait grandir spirituellement et m’a rapproché de Jéhovah. Et la prédication, c’est formidable : j’ai huit cours bibliques ! »
Comment pouvons-nous « passer en Macédoine » aujourd’hui ?
« La foule se souleva contre eux » (Actes 16:16-24)
10. Comment l’activité des démons a-t-elle contribué à un revirement de situation pour Paul et ses compagnons ?
10 Satan était sûrement furieux que la bonne nouvelle ait pris pied dans une partie du monde où l’on peut supposer que ses démons et lui ne rencontraient pas d’opposition. Pas étonnant que l’activité des démons ait contribué à retourner la situation de Paul et de ses compagnons ! Pour commencer, alors qu’ils se trouvaient de nouveau au lieu de prière, une servante possédée, qui gagnait de l’argent pour ses maîtres « en pratiquant la voyance », s’est mise à suivre les missionnaires partout en criant : « Ces hommes sont des esclaves du Dieu très-haut et ils vous font connaître le chemin du salut ! » Le démon la faisait peut-être dire cela pour donner l’impression que ses prédictions et les enseignements de Paul avaient la même origine. De cette façon, il pouvait empêcher les passants de prêter attention aux vrais disciples de Christ. Mais Paul a fait taire la servante en expulsant le démon (Actes 16:16-18).
11. Après l’expulsion du démon de la servante, qu’est-il arrivé à Paul et à Silas ?
11 Les maîtres de l’esclave ont été très contrariés en constatant la disparition de leur source de revenus faciles. Ils ont traîné Paul et Silas sur la place du marché, où siégeaient des magistrats, des fonctionnaires qui représentaient Rome. Puis ils ont fait appel aux préjugés et au patriotisme des juges, disant en quelque sorte : « Ces Juifs sèment le trouble en enseignant des coutumes que nous, Romains, nous ne pouvons pas accepter. » L’effet a été immédiat. « La foule se souleva contre [Paul et Silas] », et les magistrats ordonnèrent « qu’on les fouette à coups de baguettes ». Puis, couverts de blessures, Paul et Silas ont été emprisonnés. Le gardien les a jetés « dans la partie la plus retirée de la prison et leur fixa les pieds dans des entraves » (Actes 16:19-24). Une fois la porte refermée sur eux, sans doute Paul et Silas arrivaient-ils à peine à se voir l’un l’autre tant l’obscurité de ce cachot était épaisse. Pourtant, Jéhovah regardait (Ps. 139:12).
12. a) Comment les disciples de Christ considéraient-ils la persécution, et pourquoi ? b) Quelles formes d’opposition Satan et ses agents emploient-ils toujours ?
12 Des années avant, Jésus avait dit à ses disciples : « Ils vous persécuteront » (Jean 15:20). En passant en Macédoine, les disciples étaient donc prêts à affronter l’opposition. Lorsqu’elle a frappé, ils n’y ont pas vu un signe de la désapprobation de Jéhovah, mais une expression de la colère de Satan. À notre époque, les agents de Satan emploient des méthodes semblables à celles employées à Philippes. Des adversaires perfides répandent des mensonges sur nous à l’école et au travail, ce qui alimente l’opposition. Dans certains pays, des détracteurs religieux nous intentent des procès, disant en quelque sorte : « Ces Témoins sèment le trouble en enseignant des coutumes que nous, “tenants de la tradition”, nous ne pouvons pas accepter. » Parfois même, nos frères sont battus et jetés en prison. Cependant, Jéhovah regarde (1 Pierre 3:12).
« Baptisés sans plus attendre » (Actes 16:25-34)
13. À la suite de quoi le gardien a-t-il demandé : « Que dois-je faire pour être sauvé » ?
13 Il a sans doute fallu un certain temps à Paul et à Silas pour se remettre des perturbations de la journée. Toutefois, vers minuit, ils avaient récupéré de leur bastonnade au point qu’ils « priaient et louaient Dieu par des chants ». Soudain, un tremblement de terre a secoué la prison ! Le gardien réveillé en sursaut a pensé, en voyant les portes ouvertes, que les prisonniers s’étaient enfuis. Sachant qu’il serait puni pour les avoir laissés s’échapper, « il dégaina son épée pour se suicider », quand Paul lui a crié : « Ne te fais pas de mal, car nous sommes tous là ! » Bouleversé, l’homme a demandé : « Messieurs, que dois-je faire pour être sauvé ? » Seul Jésus pouvait le sauver, et non Paul et Silas. Ils ont donc répondu : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Actes 16:25-31).
14. a) Quelle aide Paul et Silas ont-ils offerte au gardien ? b) Quelle bénédiction Paul et Silas ont-ils reçue pour avoir affronté la persécution avec joie ?
14 La question du geôlier était-elle sincère ? Paul n’en a pas douté. Cet homme était un Gentil, qui ne connaissait pas les Écritures. Avant de pouvoir devenir chrétien, il devait en apprendre et en accepter les vérités fondamentales. Paul et Silas ont donc pris le temps de ‘lui dire la parole de Jéhovah’. Tout absorbés à enseigner les Écritures, ils ont peut-être oublié leur douleur consécutive aux coups subis. Mais le gardien a remarqué les entailles profondes qui marquaient leur dos, et il a lavé leurs blessures. Puis lui et tous ceux qui vivaient chez lui ont été « baptisés sans plus attendre ». Quelle bénédiction Paul et Silas ont reçue pour avoir affronté la persécution avec joie ! (Actes 16:32-34).
15. a) Comment de nombreux Témoins aujourd’hui suivent-ils l’exemple de Paul et de Silas ? b) Pourquoi devrions-nous passer et repasser chez les gens de notre territoire ?
15 Comme Paul et Silas, de nombreux Témoins aujourd’hui prêchent la bonne nouvelle alors qu’ils sont emprisonnés pour leur foi, et ils ont d’heureux résultats. Par exemple, dans un pays où notre activité était interdite, à un moment donné 40 % de tous les Témoins avaient connu la vérité sur Jéhovah en prison ! (Is. 54:17). Remarquons aussi que le gardien n’a demandé de l’aide qu’après le tremblement de terre. De même à notre époque, des personnes qui n’ont jamais accepté le message du Royaume réagissent autrement quand un évènement bouleversant vient ébranler leur environnement familier. En passant et en repassant fidèlement chez les gens de notre territoire, nous nous tenons à leur disposition pour les aider.
« Et maintenant ils veulent nous mettre dehors en secret ? » (Actes 16:35-40)
16. Quel retournement de situation s’est produit le lendemain de la flagellation des disciples ?
16 Le lendemain de la flagellation de Paul et de Silas, les magistrats ont ordonné de les relâcher. Mais Paul a rétorqué : « Ils nous ont flagellés en public sans que nous ayons été condamnés, nous, des Romains, et ils nous ont jetés en prison. Et maintenant ils veulent nous mettre dehors en secret ? Il n’en est pas question ! Qu’ils viennent eux-mêmes nous faire sortir. » En apprenant que les deux hommes étaient citoyens romains, les magistrats « eurent peur », car ils avaient violé leurs droitsd. Le vent avait tourné. Les disciples avaient subi une flagellation publique ; maintenant c’étaient les magistrats qui leur devaient des excuses publiques. Ils ont supplié Paul et Silas de quitter Philippes. Les disciples ont obtempéré, non sans avoir pris le temps d’encourager le groupe grossissant de nouveaux disciples. Ensuite seulement ils sont partis.
17. Quelle leçon importante les nouveaux disciples ont-ils apprise en observant l’endurance de Paul et de Silas ?
17 Si leurs droits de citoyens romains avaient été respectés auparavant, Paul et Silas auraient certainement évité la flagellation (Actes 22:25, 26). Mais les disciples de Philippes auraient pu croire qu’ils avaient usé de leur statut pour se dispenser de souffrir pour Christ. Quel effet cela aurait-il eu sur la foi de certains disciples qui n’étaient pas citoyens romains ? Après tout, eux, la loi ne les protégerait pas des flagellations. En endurant la punition, Paul et Silas ont donc montré par l’exemple aux nouveaux croyants qu’un disciple de Christ peut tenir ferme sous la persécution. D’un autre côté, en exigeant que l’on reconnaisse leur citoyenneté, ils ont obligé les magistrats à déclarer publiquement avoir agi de façon illégale. Cela les dissuaderait peut-être de maltraiter les coreligionnaires de Paul et constituerait, dans une certaine mesure, une protection légale contre des attaques semblables à l’avenir.
18. a) Comment, de nos jours, les responsables chrétiens imitent-ils l’exemple de Paul ? b) Comment ‘défendons-nous la bonne nouvelle et la faisons-nous reconnaître en justice’ ?
18 Aujourd’hui, les responsables, ou bergers, de l’assemblée chrétienne dirigent aussi par l’exemple. Quoi qu’ils attendent de leurs frères et sœurs, ils sont prêts à le faire. De même, à l’instar de Paul, nous pesons soigneusement comment et quand faire valoir nos droits pour obtenir une protection. Si nécessaire, nous en appelons à des tribunaux locaux, nationaux ou même internationaux pour nous assurer une protection juridique afin de pratiquer notre culte. Notre objectif n’est pas de réformer la société, mais « de défendre la bonne nouvelle et de la faire reconnaître en justice », ainsi que Paul l’a écrit à l’assemblée de Philippes une dizaine d’années après son emprisonnement dans cette ville (Phil. 1:7). Cela dit, quelles que soient les issues de ces procès, nous sommes, comme Paul et ses compagnons, résolus à continuer d’« annoncer la bonne nouvelle » où que l’esprit de Dieu nous pousse (Actes 16:10).
a Voir l’encadré « Luc, le rédacteur des Actes ».
b Peut-être les Juifs avaient-ils interdiction de posséder une synagogue à Philippes parce que c’était une ville militaire. Ou bien la ville ne comptait pas assez de Juifs de sexe masculin, le minimum requis pour fonder une synagogue étant de dix.
c Voir l’encadré « Lydie, la marchande de pourpre ».
d La loi romaine stipulait qu’un citoyen avait toujours droit à un procès en règle et ne devait jamais être puni publiquement sans condamnation.
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