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Partie 3 — Témoins jusque dans la partie la plus lointaine de la terreLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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L’Europe en guerre: prédication malgré la persécution
Comme ils ne voulaient pas renier leur foi ni cesser de prêcher, des milliers de Témoins de Jéhovah d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne et des Pays-Bas ont été jetés en prison ou envoyés dans les camps de concentration nazis. Là, les brutalités étaient monnaie courante. Ceux qui n’étaient pas encore incarcérés poursuivaient leur ministère avec prudence. Ils prêchaient souvent avec la Bible uniquement et ne proposaient d’autres publications que lors des nouvelles visites chez les personnes bien disposées. Pour éviter de se faire arrêter, les Témoins rendaient visite à un foyer dans une cage d’escalier, puis allaient dans un autre bâtiment, ou bien après s’être entretenus avec les occupants d’une seule maison, ils changeaient de rue avant de se présenter à une autre porte. Mais ils n’avaient nullement peur de donner le témoignage.
En Allemagne, le 12 décembre 1936, quelques mois seulement après que la Gestapo eut arrêté des milliers de Témoins et d’autres personnes bien disposées dans le cadre d’une action nationale visant à mettre un terme à leur œuvre, les Témoins ont eux aussi organisé une campagne. À la vitesse de l’éclair, dans tout le pays, ils ont distribué des dizaines de milliers d’exemplaires d’une résolution dans les boîtes aux lettres et sous les portes. Ces imprimés protestaient contre le traitement cruel qui était infligé à leurs frères et sœurs chrétiens. Dans l’heure qui a suivi le début de la distribution, la police était sur les dents pour essayer d’arrêter les distributeurs, mais elle n’en a attrapé qu’une douzaine dans l’ensemble du pays.
Les autorités étaient stupéfaites qu’une telle campagne ait pu être menée à bien après tous les efforts du gouvernement nazi pour mettre un terme à l’œuvre. De plus, elles ont commencé à avoir peur de la population. Pour quelle raison? Eh bien, quand les policiers et autres fonctionnaires en uniforme ont demandé aux gens s’ils avaient reçu un tract, la plupart ont répondu par la négative. La grande majorité d’entre eux n’en avaient effectivement pas reçu, car on n’avait laissé un exemplaire qu’à deux ou trois foyers par bâtiment. Mais la police l’ignorait. Elle pensait qu’on avait laissé un tract à chaque porte.
Durant les mois qui ont suivi, les chefs nazis ont récusé haut et fort les accusations lancées dans cette résolution imprimée. C’est pourquoi, le 20 juin 1937, les Témoins encore libres ont distribué un autre message, une lettre ouverte qui donnait de nombreux détails sur la persécution, citait des noms de fonctionnaires, et précisait les dates et les lieux. La Gestapo a été consternée de constater que ses agissements étaient dévoilés et que les Témoins étaient en mesure d’effectuer une telle distribution.
La famille Kusserow, de Bad Lippspringe (Allemagne), a manifesté à de nombreuses reprises cette même détermination à donner le témoignage. Par exemple, aussitôt après que Wilhelm Kusserow a été exécuté publiquement à Münster par le régime nazi pour avoir refusé de renier sa foi, Hilda, sa mère, est allée à la prison réclamer la dépouille pour l’enterrement. Elle a dit aux siens: “Nous allons donner un grand témoignage à ceux qui le connaissaient.” Aux funérailles, Franz, le père de Wilhelm, a prononcé une prière exprimant la foi dans les dispositions pleines d’amour de Jéhovah. Karl-Heinz, le frère de Wilhelm, a exprimé des pensées réconfortantes tirées de la Bible. Ils ne sont pas restés impunis pour cela, mais l’important à leurs yeux était d’honorer Jéhovah en donnant un témoignage sur son nom et son Royaume.
Aux Pays-Bas, comme les conditions empiraient à cause de la guerre, les Témoins ont fait preuve de sagesse en modifiant la façon dont ils tenaient leurs réunions. Ils ont décidé de se retrouver par groupes de dix au maximum et dans des foyers privés. Ils changeaient fréquemment de lieux de réunion. Chaque Témoin ne fréquentait que son groupe, et personne ne divulguait l’adresse où avait lieu l’étude, pas même à un ami de confiance. À cette époque où la guerre entraînait la déportation de populations entières, les Témoins de Jéhovah savaient que les gens avaient désespérément besoin du message réconfortant que seule la Parole de Dieu apporte, et ils le leur communiquaient sans crainte. Toutefois, le bureau de la filiale a, par une lettre, rappelé aux frères la prudence dont Jésus avait fait preuve en diverses circonstances face à ses adversaires (Mat. 10:16; 22:15-22). Par la suite, quand ils rencontraient une personne hostile, ils notaient précisément son adresse afin que des précautions spéciales soient prises lorsque son quartier serait de nouveau parcouru.
En Grèce, la population a beaucoup souffert sous l’occupation allemande. Cependant, les traitements les plus cruels infligés aux Témoins de Jéhovah ont été dus à la fausse image qu’a donnée d’eux le clergé de l’Église orthodoxe grecque. Celui-ci a tout fait pour que la police et les tribunaux s’en prennent à eux. De nombreux Témoins ont été incarcérés, chassés de chez eux et envoyés dans des villages éloignés, ou exilés dans des conditions pénibles sur des îles désertes. Ils n’en ont pas moins continué à témoigner (voir Actes 8:1, 4). Ils le faisaient souvent en parlant aux gens dans les parcs et les jardins publics; ils s’asseyaient à côté d’eux sur les bancs et leur parlaient du Royaume de Dieu. Quand quelqu’un manifestait un intérêt sincère, ils lui prêtaient une publication biblique qui leur était rendue ultérieurement et servait maintes et maintes fois. De nombreuses personnes éprises de vérité ont ainsi accepté avec gratitude l’aide des Témoins et se sont même jointes à eux pour communiquer la bonne nouvelle à autrui, quoique cela leur ait valu de cruelles persécutions.
Si les Témoins ont pu faire preuve de courage et de persévérance, c’est notamment parce qu’ils étaient bien nourris sur le plan spirituel. Certes, pendant la guerre, dans certaines parties de l’Europe le manque de publications ne permettait pas d’en distribuer, mais ils sont parvenus à faire circuler entre eux des écrits édités par la Société pour fortifier la foi des Témoins de Jéhovah du monde entier. August Kraft, Peter Gölles, Ludwig Cyranek, Therese Schreiber et bien d’autres ont risqué leur vie en participant à la duplication et à la distribution de ces imprimés bibliques qui étaient introduits subrepticement en Autriche par l’Italie, la Suisse et la Tchécoslovaquie. Aux Pays-Bas, c’est un aimable surveillant de prison qui a aidé Arthur Winkler en lui procurant une Bible. Malgré toutes les précautions de l’ennemi, les eaux rafraîchissantes de la vérité biblique déversées par La Tour de Garde ont pénétré jusque dans les camps de concentration allemands et ont circulé parmi les frères qui s’y trouvaient.
Même durant leur détention dans les prisons et les camps de concentration, les Témoins de Jéhovah n’ont pas cessé de donner le témoignage. Alors qu’il était en prison à Rome, l’apôtre Paul a écrit: “J’endure le mal jusqu’à porter des liens (...). Mais la parole de Dieu n’est pas liée.” (2 Tim. 2:9). Cela s’est vérifié dans le cas des Témoins de Jéhovah d’Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Les gardiens observaient leur conduite; certains posaient des questions et quelques-uns sont devenus croyants comme eux, bien que cela leur ait coûté la liberté. De nombreux prisonniers détenus avec les Témoins venaient de pays comme la Russie, où la bonne nouvelle avait été très peu prêchée. Après la guerre, certains de ces prisonniers devenus Témoins de Jéhovah sont retournés dans leur pays, impatients d’y répandre le message du Royaume.
La persécution brutale et les conséquences de la guerre totale n’ont pas pu empêcher que, comme prédit, des gens soient rassemblés dans la grande maison spirituelle de Jéhovah pour l’adorer (És. 2:2-4). De 1938 à 1945, la plupart des pays d’Europe ont signalé un accroissement important du nombre de ceux qui participaient publiquement à ce culte en proclamant le Royaume de Dieu. En Grande-Bretagne, en Finlande, en France et en Suisse, les Témoins ont enregistré un accroissement d’environ 100 %. En Grèce, le nombre des prédicateurs a été multiplié presque par sept, aux Pays-Bas par douze. Mais fin 1945, on n’avait pas encore de détails sur les résultats obtenus en Allemagne et en Roumanie, et on ne disposait que de rapports incomplets en provenance d’un bon nombre d’autres pays.
Sur d’autres continents que l’Europe, pendant la guerre
En Extrême-Orient aussi, la guerre mondiale a entraîné d’énormes difficultés pour les Témoins de Jéhovah. Au Japon et en Corée, on les a arrêtés, battus et torturés parce qu’ils soutenaient le Royaume de Dieu et refusaient de rendre un culte à l’empereur japonais. Finalement, ils n’ont plus eu aucun contact avec les Témoins d’autres pays. Beaucoup d’entre eux n’avaient la possibilité de donner un témoignage que lors de leurs interrogatoires ou de leur jugement. À la fin de la guerre, dans ces pays la prédication publique des Témoins de Jéhovah avait pour ainsi dire cessé.
Quand la guerre a gagné les Philippines, les Témoins ont été maltraités par les deux camps parce qu’ils ne voulaient soutenir ni les Japonais ni la résistance. Pour ne pas être pris, beaucoup se sont enfuis de chez eux. Mais tout en se déplaçant de lieu en lieu, ils prêchaient; ils prêtaient des publications lorsqu’ils en avaient quelques-unes, et par la suite ils se sont servis uniquement de la Bible. Quand le front a reculé, plusieurs bateaux ont été équipés pour transporter d’importants groupes de Témoins sur des îles où le témoignage avait été peu donné jusque-là, voire pas du tout.
En Birmanie (Myanmar), ce n’est pas l’invasion japonaise, mais l’influence exercée sur les autorités coloniales par le clergé des Églises anglicane, méthodiste, catholique et baptiste américaine qui a entraîné l’interdiction des publications des Témoins de Jéhovah en mai 1941. Deux Témoins qui travaillaient à la poste ont vu arriver un télégramme annonçant cette décision; les frères ont donc rapidement retiré les publications du dépôt de la Société pour qu’elles ne soient pas confisquées. Ils ont ensuite cherché un moyen d’en acheminer une bonne partie par voie de terre jusqu’en Chine.
À l’époque, le gouvernement américain envoyait de grandes quantités de matériel de guerre au gouvernement nationaliste chinois par des camions qui empruntaient la route de la Birmanie. Les Témoins ont tenté de retenir de la place dans un de ces camions, mais ils ont essuyé un refus. Leurs efforts pour se procurer un véhicule à Singapour se sont également soldés par un échec. Toutefois, quand Mick Engel, qui était responsable du dépôt de la Société à Rangoun, s’est adressé à un haut fonctionnaire américain, il a obtenu l’autorisation de transporter les publications dans des camions de l’armée.
Néanmoins, par la suite, lorsque Fred Paton et Hector Oates sont allés demander à l’officier responsable du convoi à destination de la Chine de réserver de la place dans un camion, il a failli avoir une attaque. “Quoi? a-t-il hurlé, est-ce que vous vous imaginez que je vais vous donner une place précieuse dans mes camions pour vos misérables tracts quand je ne peux même pas loger le matériel militaire et médical dont il y a un besoin urgent et qui est en train de pourrir ici en plein air?” Fred a marqué une pause, a ouvert sa serviette et lui a montré l’autorisation écrite en lui faisant remarquer qu’il serait très grave de sa part de ne pas suivre les directives données par les autorités de Rangoun. Sur ce, non seulement le responsable des convois a assuré le transport de deux tonnes de livres, mais il a mis une camionnette tout équipée, avec chauffeur, à la disposition des frères. Ils se sont dirigés avec leur précieux chargement vers le nord-est, sur la dangereuse route de montagne menant en Chine. Après avoir donné le témoignage à Baoshan, ils se sont rendus sans tarder à Chongqing. Ils ont distribué des milliers de publications traitant du Royaume de Jéhovah durant l’année qu’ils ont passée en Chine. Parmi les personnes à qui ils ont personnellement donné le témoignage figurait Tchang Kaï-chek, le président du gouvernement nationaliste chinois.
Pendant ce temps, comme les bombardements s’intensifiaient en Birmanie, tous les Témoins sauf trois ont quitté le pays, la plupart pour se réfugier en Inde. Les trois qui sont restés ont dû, par la force des choses, limiter leur activité. Malgré tout, ils ont continué à donner le témoignage de façon informelle, et leurs efforts ont produit du fruit après la guerre.
En Amérique du Nord aussi, les Témoins de Jéhovah ont rencontré de grands obstacles durant la guerre. La violence de foules déchaînées et l’application de lois locales au mépris de la Constitution ont beaucoup entravé la prédication. Des milliers de Témoins ont été incarcérés à cause de leur neutralité chrétienne. Malgré tout, cela n’a pas diminué leur ministère de maison en maison. De plus, à partir de février 1940, il est devenu courant de les voir dans les quartiers commerçants proposer La Tour de Garde et Consolation (aujourd’hui Réveillez-vous!). Leur zèle s’est même accru. Bien qu’ils aient connu une des plus dures persécutions qui leur aient été infligées dans cette partie du monde, leur nombre a plus que doublé aux États-Unis et au Canada de 1938 à 1945, et ils ont consacré trois fois plus de temps au ministère public.
Dans de nombreux pays membres du Commonwealth britannique (en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie et dans les îles des Antilles et du Pacifique), les Témoins de Jéhovah ou leurs écrits ont été officiellement interdits. L’un de ces pays a été l’Australie. Un décret officiel publié le 17 janvier 1941 sur l’ordre du gouverneur général stipulait qu’il était désormais illégal pour les Témoins de Jéhovah de se réunir afin de pratiquer leur culte, de distribuer l’une quelconque de leurs publications, ou même d’en posséder. Comme la loi permettait de faire appel de cette décision, une action a été rapidement intentée. Mais c’est plus de deux ans après que le juge Starke, membre de la Haute Cour, a déclaré que les arrêtés sur lesquels reposait cette interdiction étaient “arbitraires, fantasques et tyranniques”. Par la suite, la Haute Cour a décidé la levée de l’interdiction. Mais qu’avaient fait les Témoins de Jéhovah dans l’intervalle?
À l’exemple des apôtres de Jésus Christ, ils ‘avaient obéi à Dieu comme à un chef plutôt qu’aux hommes’. (Actes 4:19, 20; 5:29.) Ils ont continué à prêcher. Malgré les multiples obstacles, ils ont même organisé une assemblée à Hargrave Park, près de Sydney, du 25 au 29 décembre 1941. Le gouvernement ayant refusé l’accès au chemin de fer à certains, un groupe de Témoins d’Australie occidentale a équipé au gazogène des véhicules et a entamé un voyage de 14 jours à travers le pays, dont une semaine éprouvante pour franchir la redoutable plaine de Nullarbor. Ces Témoins sont arrivés à bon port pour profiter du programme avec six mille autres assistants. L’année suivante, une autre assemblée a été organisée, mais cette fois l’assistance a été divisée en 150 groupes plus petits qui se sont réunis dans sept grandes villes à travers le pays, les orateurs se rendant de l’une à l’autre.
En 1939, les conditions se détériorant en Europe, certains ministres à plein temps Témoins de Jéhovah se sont portés volontaires pour aller prêcher dans d’autres territoires (voir Matthieu 10:23; Actes 8:4). Trois pionniers allemands ont été envoyés de Suisse à Shanghaï (Chine). Un certain nombre sont partis en Amérique du Sud. Parmi ceux qui ont été nommés au Brésil se trouvaient Otto Estelmann, qui visitait et aidait les congrégations de Tchécoslovaquie, et Erich Kattner, qui avait travaillé au bureau de la Société Watch Tower à Prague. Leur nouveau territoire n’était pas facile. Ils ont constaté que, dans certaines régions rurales, les Témoins se levaient de bonne heure, prêchaient jusqu’à 7 heures, puis tard dans la soirée. Frère Kattner se rappelle que lorsqu’il se déplaçait de lieu en lieu il dormait souvent à la belle étoile, sa sacoche de publications lui servant d’oreiller. — Voir Matthieu 8:20.
Frères Estelmann et Kattner avaient tous deux été pourchassés par la police secrète nazie en Europe. Avaient-ils échappé à la persécution en partant au Brésil? Au contraire, au bout d’un an seulement, ils ont été condamnés à une longue période de résidence surveillée et de réclusion à l’instigation d’autorités qui semblaient favorables aux nazis! Là aussi, il était courant que le clergé catholique s’oppose aux Témoins, mais ceux-ci persévéraient dans l’œuvre que Dieu leur avait confiée. Ils ne cessaient d’atteindre des villes du Brésil où le message du Royaume n’avait pas encore été prêché.
Un examen de la situation mondiale montre que dans la majorité des pays où les Témoins de Jéhovah se trouvaient durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités ont interdit leur organisation ou leurs publications. Certes, ils prêchaient dans 117 pays en 1938, mais pendant la guerre (1939-1945) leur organisation ou leurs écrits ont été interdits, ou leurs ministres expulsés, dans plus d’une soixantaine de ces pays. Même là où leur œuvre n’a pas été interdite, ils ont eu à subir la violence de la foule et de fréquentes arrestations. Mais la prédication de la bonne nouvelle n’a pas cessé pour autant.
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Partie 3 — Témoins jusque dans la partie la plus lointaine de la terreLes Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
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[Encadré/Illustrations, pages 451-453]
Ils ont refusé de cesser leur prédication, même au prix de leur liberté
Ce ne sont là que quelques-uns des milliers de Témoins qui ont souffert pour leur foi dans les prisons et les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale.
1. Adrian Thompson, Nouvelle-Zélande. Incarcéré en 1941 en Australie; sa demande d’exemption du service militaire a été rejetée à l’époque où l’œuvre des Témoins de Jéhovah était interdite en Australie. Après sa libération, en qualité de surveillant itinérant, il a fortifié les congrégations dans leur service public. Missionnaire et premier surveillant itinérant au Japon après la guerre; il a continué de prêcher avec zèle jusqu’à sa mort, en 1976.
2. Alois Moser, Autriche. Détenu dans sept prisons et camps de concentration. À l’âge de 92 ans, il était toujours actif en 1992.
3. Franz Wohlfahrt, Autriche. L’exécution de son père et celle de son frère ne l’ont pas fait renoncer. Détenu au camp de Rollwald (Allemagne) pendant cinq ans. En 1992, il prêchait toujours, à l’âge de 70 ans.
4. Thomas Jones, Canada. Emprisonné en 1944, puis détenu dans deux camps de travail. En 1977, après 34 ans de service à plein temps, il a été nommé membre du Comité de la filiale qui dirige la prédication au Canada.
5. Maria Hombach, Allemagne. Arrêtée à de multiples reprises; elle est restée au secret pendant trois ans et demi. Elle a risqué sa vie pour transmettre des publications bibliques à d’autres Témoins. En 1992, à 90 ans, elle sert fidèlement comme membre de la famille du Béthel.
6. Max et Konrad Franke, Allemagne. Père et fils, tous deux incarcérés plusieurs fois et pendant de nombreuses années. (La femme de Konrad, Gertrud, a également été emprisonnée.) Ils sont restés fidèles et zélés dans le service de Jéhovah, et Konrad a joué un grand rôle dans la réorganisation de l’œuvre de prédication des Témoins dans l’Allemagne d’après-guerre.
7. Pryce Hughes, Angleterre. Condamné à purger deux peines de réclusion à Wormwood Scrubs (Londres); il avait aussi été incarcéré à cause de sa foi durant la Première Guerre mondiale. Il a joué un rôle de premier plan dans l’œuvre de prédication du Royaume jusqu’à sa mort, en 1978.
8. Adolphe et Emma Arnold, et leur fille Simone, France. Après l’emprisonnement d’Adolphe, Emma et Simone ont continué à prêcher et à distribuer des publications aux autres Témoins. En prison, Emma a été mise au secret parce qu’elle persistait à prêcher aux autres détenues. Simone a été envoyée dans un centre d’éducation surveillée. Tous trois sont demeurés des Témoins zélés.
9. Ernst et Hildegard Seliger, Allemagne. À eux deux, ils ont passé plus de 40 ans en prison et en camp de concentration pour leur foi. Même derrière les barreaux, ils ont continué à communiquer les vérités bibliques à autrui. Après leur libération, ils ont consacré tout leur temps à la prédication de la bonne nouvelle. Frère Seliger est mort fidèle à Dieu en 1985; sœur Seliger, en 1992.
10. Carl Johnson, États-Unis. Deux ans après son baptême, il a été emprisonné avec des centaines d’autres Témoins à Ashland (Kentucky). Il a été pionnier et surveillant de circonscription; en 1992, il sert toujours comme ancien et donne l’exemple dans la prédication.
11. August Peters, Allemagne. Séparé de sa femme et de ses quatre enfants, il a été incarcéré de 1936 à 1937, puis de 1937 à 1945. Après sa libération, au lieu de prêcher moins, il a accru son activité en entreprenant le service à plein temps. En 1992, à 99 ans, il était toujours membre de la famille du Béthel et avait vu le nombre des Témoins de Jéhovah en Allemagne s’élever à 163 095.
12. Gertrud Ott, Allemagne. Détenue à Lodz (Pologne), puis au camp de concentration d’Auschwitz; ensuite à Gross-Rosen et à Bergen-Belsen (Allemagne). Après la guerre, elle a servi avec zèle comme missionnaire en Indonésie, en Iran et au Luxembourg.
13. Katsuo Miura, Japon. Sept ans après son arrestation et son incarcération à Hiroshima, la prison dans laquelle il était détenu a été presque entièrement détruite par la bombe atomique qui a ravagé la ville. Les médecins n’ont toutefois trouvé sur lui aucune lésion due aux radiations. Il a consacré les dernières années de sa vie au service de pionnier.
14. Martin et Gertrud Poetzinger, Allemagne. Quelques mois après leur mariage, ils ont été arrêtés et tenus séparés pendant neuf ans. Martin a été envoyé à Dachau et à Mauthausen; Gertrud, à Ravensbrück. Malgré les sévices qu’ils ont subis, leur foi n’a pas défailli. Après leur libération, ils ont consacré toute leur énergie au service de Jéhovah. Pendant 29 ans, Martin a été surveillant itinérant dans toute l’Allemagne; puis il a été membre du Collège central jusqu’à sa mort, en 1988. En 1992, Gertrud était toujours une évangélisatrice zélée.
15. Jizo et Matsue Ishii, Japon. Après avoir distribué des publications bibliques pendant une décennie un peu partout au Japon, ils ont été emprisonnés. L’œuvre des Témoins de Jéhovah au Japon a été brisée pendant la guerre, mais après cela frère et sœur Ishii se sont remis à prêcher avec zèle. En 1992, Matsue Ishii avait vu le nombre des Témoins actifs au Japon s’élever à plus de 171 000.
16. Victor Bruch, Luxembourg. Détenu à Buchenwald, Lublin, Auschwitz et Ravensbrück. À 90 ans, il sert toujours comme ancien dans une congrégation de Témoins de Jéhovah.
17. Karl Schurstein, Allemagne. Surveillant itinérant avant que Hitler ne vienne au pouvoir. Incarcéré pendant huit ans, puis tué par les SS à Dachau en 1944. Même dans le camp, il a continué à édifier les autres sur le plan spirituel.
18. Kim Bong-nyu, Corée. Emprisonnée pendant six ans. À 72 ans, elle parle toujours du Royaume de Dieu dans son entourage.
19. Pamfil Albu, Roumanie. Après avoir été sauvagement maltraité, il a été envoyé dans un camp de travail en Yougoslavie pendant deux ans et demi. Après la guerre, il a été incarcéré deux autres fois, en tout pendant 12 ans. Il n’a pas cessé de parler de ce que Dieu se propose de faire. Avant sa mort, il a aidé des milliers de Roumains à servir Dieu avec l’organisation mondiale des Témoins de Jéhovah.
20. Wilhelm Scheider, Pologne. Détenu dans les camps de concentration nazis de 1939 à 1945, dans les prisons communistes de 1950 à 1956, et de 1960 à 1964. Jusqu’à sa mort, en 1971, il a résolument consacré ses forces à la proclamation du Royaume de Dieu.
21. Harald et Elsa Abt, Pologne. Pendant et après la guerre, Harald a passé 14 ans en prison et dans des camps de concentration à cause de sa foi, mais cela ne l’a pas empêché de continuer à prêcher. Elsa a été séparée de sa fillette et a ensuite été détenue dans six camps en Pologne, en Allemagne et en Autriche. Ils ont continué à servir Jéhovah avec zèle, bien que l’organisation des Témoins de Jéhovah ait été interdite pendant 40 ans en Pologne après la guerre.
22. Adám Szinger, Hongrie. Il est passé six fois en jugement, a été condamné à 23 ans de réclusion, et a passé 8 ans et demi en prison et dans des camps de travail. Après sa libération, il a été surveillant itinérant pendant 30 ans. À 69 ans, il sert toujours fidèlement comme ancien d’une congrégation.
23. Joseph Dos Santos, Philippines. Il était proclamateur à plein temps du message du Royaume depuis 12 ans quand il a été incarcéré en 1942. Il a relancé l’activité des Témoins de Jéhovah aux Philippines après la guerre et a personnellement persévéré dans le service de pionnier jusqu’à sa mort, en 1983.
24. Rudolph Sunal, États-Unis. Emprisonné à Mill Point (Virginie occidentale). Après sa libération, il a consacré tout son temps à faire connaître le Royaume de Dieu — comme pionnier, membre de la famille du Béthel et surveillant de circonscription. Il est toujours pionnier en 1992, à 78 ans.
25. Martin Magyarosi, Roumanie. En prison, de 1942 à 1944, il a continué à diriger la prédication de la bonne nouvelle en Transylvanie. Après sa libération, il a beaucoup voyagé pour encourager les autres Témoins à prêcher, ce qu’il faisait lui-même avec courage. De nouveau incarcéré en 1950, il est mort en fidèle serviteur de Jéhovah dans un camp de travail en 1953.
26. Arthur Winkler, Allemagne et Pays-Bas. D’abord envoyé au camp de concentration d’Esterwegen; il a continué à prêcher dans ce camp. Par la suite, aux Pays-Bas, il a été battu par la Gestapo au point d’être méconnaissable. Finalement, il a été envoyé à Sachsenhausen. Il a continué à témoigner avec fidélité et zèle jusqu’à sa mort, en 1972.
27. Park Ock-hi, Corée. Elle a passé trois ans dans la prison de Sodaemun, à Séoul, où elle a subi des tortures indescriptibles. À 91 ans, en 1992, elle prêche toujours avec zèle comme pionnière spéciale.
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