Le corps et l’âme

18. Comment certains philosophes grecs ont-​ils réagi quand Paul a dit que Jésus avait été ressuscité, et pourquoi ?

¹⁸ Se trouvant à Athènes, l’apôtre Paul prêcha la bonne nouvelle à une foule qui comprenait quelques philosophes grecs. Ils écoutèrent son exposé à propos du vrai Dieu unique ainsi que son appel au repentir. Mais quelle fut finalement leur réaction ? Paul conclut son discours par ces mots : “ [Dieu] a fixé un jour où il va juger la terre habitée avec justice par un homme qu’il a désigné, et il a procuré à tous les hommes une garantie en ce qu’il l’a ressuscité d’entre les morts. ” Ces paroles mirent l’auditoire en émoi. “ Quand ils entendirent parler d’une résurrection des morts, certains se moquaient. ” (Actes 17:22-32). Oscar Cullmann fait cette observation : “ Ceux qui croyaient en l’immortalité de l’âme devaient éprouver infiniment plus de difficultés que d’autres à accepter la prédication chrétienne de la résurrection. [...] La doctrine du grand Socrate, du grand Platon est incompatible avec l’enseignement du Nouveau Testament. ”

19. Comment les théologiens de la chrétienté ont-​ils essayé d’accorder l’enseignement de la résurrection avec la doctrine de l’âme immortelle ?

¹⁹ Malgré cela, à la suite de la grande apostasie qui eut lieu après la mort des apôtres, des théologiens s’évertuèrent à faire l’amalgame de l’enseignement chrétien de la résurrection avec la croyance platonicienne en l’âme immortelle. Jusqu’à ce que certains s’accordent sur une solution révolutionnaire : à la mort, l’âme est séparée (“ libérée ” dira-​t-​on) du corps. Puis, selon l’Exposé de la doctrine de la résurrection (angl.), de Richard Cooke, au Jour du Jugement, “ chaque corps sera de nouveau uni à sa propre âme, et chaque âme à son propre corps ”. La future réunion du corps avec son âme immortelle est présentée comme étant la résurrection.

20, 21. Qui a toujours enseigné la vérité sur la résurrection, et que leur apporte cet enseignement ?

²⁰ Cette théorie est toujours la doctrine officielle des principales Églises. Si cette notion peut sembler logique à un théologien, la plupart des fidèles ne la connaissent pas. Ils croient simplement qu’ils iront directement au ciel à leur mort. C’est pour cette raison que dans la revue Commonweal du 5 mai 1995, l’auteur John Garvey portait cette accusation : “ La croyance de la plupart des chrétiens [au sujet de la vie après la mort] semble être plus proche du néoplatonisme que de quelque chose de véritablement chrétien, et elle ne dispose d’aucun fondement biblique. ” En fait, en délaissant la Bible au profit de Platon, le clergé de la chrétienté a fait évanouir chez les fidèles de ces religions l’espérance biblique de la résurrection.

12. D’où la chrétienté tire-​t-​elle son enseignement sur l’âme immortelle ?

¹² Pourquoi la chrétienté enseigne-​t-​elle quelque chose qui diffère autant de ce que dit la Bible ? La Nouvelle encyclopédie catholique (angl.) explique dans l’article “ Âme humaine (immortalité) ” que ce n’est pas dans la Bible que les premiers Pères de l’Église ont trouvé des arguments en faveur de l’âme immortelle, mais “ chez les poètes, les philosophes et la tradition générale de la pensée grecque [...]. Par la suite, les scolastiques ont préféré s’en référer à Platon et aux principes d’Aristote ”. On y lit aussi que “ l’influence de la pensée platonicienne et néoplatonicienne ”, incluant la croyance en l’âme immortelle, a finalement été intégrée “ au cœur même de la théologie chrétienne ”.

13, 14. Pourquoi est-​il illusoire de chercher auprès des philosophes grecs païens une bonne intelligence du sujet ?

¹³ Était-​il nécessaire que des soi-disant chrétiens se tournent vers les philosophes païens grecs pour mieux connaître un enseignement aussi fondamental que l’espérance de la vie après la mort ? Non, évidemment. Écrivant à des chrétiens qui habitaient en Grèce, ceux de Corinthe, Paul déclara : “ Car la sagesse de ce monde est sottise auprès de Dieu ; en effet, il est écrit : ‘ Il attrape les sages dans leur propre ruse. ’ Et encore : ‘ Jéhovah sait que les raisonnements des sages sont futiles. ’ ” (1 Corinthiens 3:19, 20). Les Grecs de l’Antiquité adoraient des idoles. Comment pouvait-​on espérer trouver chez eux la vérité ? Paul fait réfléchir les Corinthiens : “ Quel accord le temple de Dieu a-​t-​il avec les idoles ? Car nous sommes un temple d’un Dieu vivant ; comme Dieu a dit : ‘ Je résiderai parmi eux et je marcherai parmi eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. ’ ” — 2 Corinthiens 6:16.

¹⁴ À l’origine, la révélation des vérités sacrées fut accordée par l’intermédiaire de la nation d’Israël (Romains 3:1, 2). Après 33 de notre ère, elle fut donnée par l’intermédiaire de la congrégation chrétienne ointe du I^er siècle. Parlant des chrétiens de l’époque, Paul écrivit : “ C’est à nous que Dieu [a révélé les choses qu’il a préparées pour ceux qui l’aiment] grâce à son esprit. ” (1 Corinthiens 2:10 ; voir aussi Révélation 1:1, 2). La doctrine de la chrétienté sur l’immortalité de l’âme est tirée de la philosophie grecque. Elle n’a pas été révélée par le moyen des révélations de Dieu à Israël ni par l’intermédiaire de la congrégation des chrétiens oints du I^er siècle.