La philosophie et la vérité

Ceux qui ont étudié la philosophie ont entretenu l’idée que la vérité absolue est inaccessible à l’homme. Vous savez peut-être que la philosophie a été définie comme “la science qui s’efforce d’expliquer l’origine de l’existence et la vie”. En fait, elle atteint rarement ce but. Dans Filosofins Historia (Histoire de la philosophie), l’auteur suédois Alf Ahlberg a écrit: “Il est impossible de répondre de manière tranchée à de nombreuses questions philosophiques en raison de leur nature même. (...) Beaucoup de personnes considèrent que tous les problèmes métaphysiques [...] sont de cet (...) ordre.”

En conséquence, ceux qui cherchent la réponse aux questions fondamentales de la vie dans la philosophie se retrouvent souvent déçus ou angoissés. Dans son livre Tankelinjer och trosformer (Principes de pensée et foi religieuse), l’auteur suédois Gunnar Aspelin a déclaré: “Nous constatons une chose: la nature ne s’intéresse pas plus à l’homme qu’au papillon et au moustique (...). Nous sommes impuissants, absolument impuissants devant ces forces qui agissent dans le cosmos et dans notre univers intérieur. C’est une conception de la vie qui transparaît souvent dans la littérature à la fin d’un siècle où les hommes ont mis leur confiance dans le progrès, en rêvant d’un avenir meilleur.”

[Encadré, page 5]

LES PHILOSOPHIES FACE À LA VÉRITÉ

POSITIVISME: Selon ce concept, toutes les idées de nature religieuse sont absurdes et invérifiables. Le but de la philosophie est de faire la synthèse des sciences positives.

EXISTENTIALISME: Fortement influencés par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, les défenseurs de cette philosophie ont adopté une conception de la vie encore plus pessimiste. L’existentialisme insiste sur l’angoisse de l’homme face à la mort et sur l’absurdité de la vie. D’après l’auteur existentialiste Jean-Paul Sartre, puisque Dieu n’existe pas, l’homme est livré à lui-​même et vit dans un univers totalement indifférent.

SCEPTICISME: Cette philosophie soutient qu’il est impossible de parvenir à une connaissance objective et universelle, à une vérité quelconque, sur l’existence, par l’observation et le raisonnement.

PRAGMATISME: Cette doctrine estime la valeur réelle de nos convictions à l’utilité pratique qu’elles présentent pour l’homme. Par exemple, pour ce qui est de réformer l’éducation, la morale et la politique. Le pragmatisme n’accorde pas de valeur intrinsèque à la vérité.

Même parmi ceux qui déclarent croire en la Bible, beaucoup pensent que la vérité absolue est inaccessible. John Spong, ecclésiastique américain, a déclaré: “Nous devons (...) renoncer à l’idée que nous détenons la vérité et que les autres doivent se rallier à notre point de vue, et comprendre que la vérité absolue est hors de notre portée.” Christopher Derrick, écrivain catholique, explique cette attitude défaitiste devant la recherche de la vérité: “Parler de ‘vérité’ religieuse est une façon de prétendre que l’on sait (...). On laisse entendre que les autres peuvent être dans l’erreur, ce qui est tout à fait inadmissible.”