la différence entre les nantis et les démunis étant encore plus flagrante. Ainsi, aux Philippines, un tiers de la population vit avec moins de un euro par jour, somme que souvent on gagne en quelques minutes dans les pays aisés. Selon le Rapport mondial sur le développement humain 2002, publié par les Nations unies, “ le revenu des 5 % les plus riches est 114 fois supérieur à celui des 5 % les plus pauvres de la planète ”.

Selon un rapport d’un institut de statistiques américain datant de 2001, cité dans le New York Times, le gouffre séparant les riches des pauvres aux États-Unis s’est encore élargi. “ L’an dernier, précise-​t-​il, le cinquième le plus riche de la population a perçu la moitié de tous les revenus réunis [...]. Le cinquième le plus pauvre en a perçu 3,5 %. ” La situation est identique, voire pire, dans bien d’autres pays. Un rapport de la Banque mondiale montrait qu’environ 57 % de la population mondiale vit avec moins de deux euros par jour.

Pire, en 2002, des millions de gens ont été effarés d’apprendre que des chefs d’entreprises s’étaient enrichis dans des conditions douteuses. Même s’il n’y a rien eu de carrément illégal, beaucoup étaient d’avis que ces directeurs “ devenaient immensément, extraordinairement et indécemment riches ”, pour reprendre les termes de la revue Fortune. Compte tenu de ce qui se passe dans le monde, on se demande comment des aubaines aussi inouïes, parfois estimées à des centaines de millions d’euros pour quelques individus, peuvent se justifier alors que tant d’autres vivent dans la pauvreté.