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Développement cohérent d’un discoursManuel pour l’École du ministère théocratique
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14, 15. Montrez pourquoi il est très important de présenter les idées dans un ordre logique.
14 Ordre logique des idées. En mettant vos idées en ordre ou en construisant votre plan, assurez-vous d’abord que chaque idée est préparée par celle qui la précède. Posez-vous toujours les questions suivantes: Quel est le point qui suit le plus naturellement celui que je viens de développer? À ce stade de mon développement, quelle question logique les auditeurs doivent-ils se poser? Une fois que vous vous êtes posé cette question, il ne vous reste plus qu’à y répondre. Votre auditoire devrait toujours pouvoir dire: “Étant donné tout ce que vous avez expliqué précédemment, je comprends votre dernier point.” Si, par contre, vous ne préparez pas le terrain, votre conseiller sera probablement d’avis que les points n’ont pas été présentés dans l’ordre logique et qu’il y manque quelque chose.
15 En préparant vos idées, considérez celles qui sont naturellement liées entre elles. Tâchez de trouver le rapport entre les différentes parties, puis ordonnez-les en conséquence. Cela ressemble à la construction d’une maison. Quel entrepreneur construirait les murs sans en avoir posé les fondements ou ferait installer la plomberie après que les plâtriers ont terminé leur travail? L’orateur devrait faire de même. Chaque partie de son discours devrait contribuer à la solidité de tout l’ouvrage; les idées se suivront dans l’ordre, chacune complétant la précédente et préparant le terrain pour la suivante. L’ordre dans lequel vous disposez vos idées devrait toujours être justifié.
16-20. Comment peut-on s’assurer que toutes les idées d’un discours ont un rapport avec le sujet?
16 Éviter les idées étrangères au sujet. Chaque idée utilisée doit être en rapport étroit avec le sujet, sinon certains points seront hors de propos, non pertinents et incohérents.
17 Il se peut toutefois qu’une idée semble à première vue étrangère au sujet, mais que vous ayez une bonne raison de la mentionner. Votre conseiller n’y verra pas d’inconvénient pourvu qu’elle soit en rapport avec le thème et que vous la présentiez logiquement à l’endroit approprié.
18 Comment peut-on reconnaître facilement et rapidement une idée et son rapport avec le sujet, quand on prépare un discours? C’est ici qu’on voit l’utilité d’un plan à mots clés. Un tel plan vous aide à classer vos idées. Notez-les sur des fiches que vous disposerez ensuite en ordre logique. Cela vous permettra non seulement de décider comment développer le sujet, mais aussi de reconnaître les idées étrangères au thème. Les idées qui sont apparemment inclassables seront modifiées si vous jugez qu’elles sont indispensables à votre argumentation. Dans le cas contraire, éliminez-les car elles sont sans rapport avec le sujet.
19 On voit donc que le thème de votre discours, choisi en fonction de l’auditoire et de votre but, détermine si oui ou non un point est en rapport avec le sujet. Suivant les circonstances et les connaissances de vos auditeurs, une idée peut être indispensable ou hors de propos. Tout dépend de l’auditoire et du thème.
20 Eu égard à tout ce qui précède, dans quelle mesure faut-il épuiser le sujet? Il ne convient pas de sacrifier un développement logique et cohérent des idées simplement pour parler de tous les points qui se rapportent au thème. Il est cependant préférable de choisir un cadre qui vous permettra de traiter convenablement le maximum de points, afin que les allocutions d’élèves soient une partie instructive de l’école. Les idées clés indispensables au développement du sujet ne peuvent être omises.
21. Pourquoi est-il important de n’omettre aucune idée clé?
21 N’omettre aucune idée clé. Qu’est-ce qui permet de savoir si un point est une idée clé? Si vous ne pouvez atteindre le but de votre discours sans traiter un certain point, c’est que celui-ci est essentiel. Cela concerne directement le développement logique et cohérent. Que feriez-vous, par exemple, si un entrepreneur vous construisait une maison d’un étage sans escalier? De même, un discours où il manque certains points essentiels est illogique et incohérent. Il manque quelque chose. Une partie de l’auditoire ne pourra suivre l’orateur. Cela n’arrivera pas si le discours est cohérent et développé logiquement.
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Pour convaincre votre auditoire, raisonnez avec luiManuel pour l’École du ministère théocratique
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Étude 31
Pour convaincre votre auditoire, raisonnez avec lui
1, 2. En quoi consiste une bonne argumentation?
1 Lorsque vous vous adressez à un auditoire, c’est pour qu’il vous écoute; mais ce n’est pas tout. Vous voudriez également qu’il accepte vos arguments et agisse en conséquence. C’est ce que feront les assistants s’ils sont convaincus de la véracité de vos déclarations et si leur cœur est droit. Convaincre signifie persuader par des preuves. Mais celles-ci ne suffisent pas toujours à elles seules. En général, il faut les étayer par une bonne argumentation. Une argumentation solide comporte trois éléments de base: premièrement, les preuves elles-mêmes; deuxièmement, l’ordre dans lequel elles sont présentées; troisièmement, la manière et les méthodes utilisées pour les présenter. Dans cette Étude, qui correspond au point “Bonne argumentation” de la feuille de Conseils oratoires, nous considérerons ce qui est dit, c’est-à-dire les preuves avancées, plutôt que la manière dont elles sont présentées.
2 Une bonne argumentation exige des raisons valables et convaincantes; voilà ce que votre conseiller prendra en considération. Vos arguments doivent être persuasifs même à la lecture. Si votre argumentation dépend davantage de la manière dont vous la présentez que des faits utilisés comme preuves, il vous faudra alors développer cette qualité pour rendre votre argumentation solide et efficace.
3-6. Montrez pourquoi il faut jeter les bases d’une argumentation.
3 Jeter les bases. Avant de présenter vos preuves, il faut jeter les bases de votre argumentation. Il est d’abord nécessaire de bien définir l’objet de la discussion et de partir d’un terrain d’entente en soulignant dès le début les points sur lesquels vous êtes d’accord.
4 Parfois, il faut définir clairement le sens des mots. Tout ce qui est hors de propos est à éliminer. Prenez le temps de jeter les bases de votre argumentation. Le fondement doit en être solide, mais n’oubliez pas qu’il n’est pas l’édifice. Si vous réfutez un argument, analysez les diverses pensées qui le soutiennent, afin de trouver les points faibles et de déterminer plus facilement les arguments que vous emploierez ainsi que le fond du problème.
5 Au cours de la préparation de votre discours, essayez de prévoir quelle connaissance votre auditoire possède déjà sur le sujet que vous allez traiter. Cela vous aidera à déterminer quelles bases il faut jeter avant de présenter vos arguments.
6 Le tact et les bonnes manières chrétiennes exigent que nous soyons aimables et pleins d’égards dans notre argumentation, bien que ces points ne soient pas l’objet de cette Étude. Mettez toujours à profit votre connaissance des principes chrétiens, afin d’ouvrir l’esprit et le cœur de vos auditeurs.
7-13. Expliquez ce qu’il faut entendre par “Preuves convaincantes”.
7 Preuves convaincantes. Un point n’est pas “prouvé” simplement parce que l’orateur y croit et l’affirme. N’oubliez pas que les assistants sont parfaitement en droit de se demander: “Pourquoi cela est-il vrai? Pourquoi dit-il cela?” La responsabilité incombe à l’orateur de leur en donner les raisons.
8 Les réponses aux questions “Comment?”, “Qui?”, “Où?”, “Quand?” et “Quoi?” fournissent des faits, mais la réponse à la question “Pourquoi?” donne des raisons. Cette question est unique sous ce rapport; elle exige de votre part plus que de simples faits. Elle met à l’épreuve votre faculté de raisonner. Aussi, en préparant vos discours, posez-vous souvent la question “Pourquoi?” et soyez sûr de pouvoir fournir la réponse.
9 Vous pouvez souvent étayer vos affirmations en citant un auteur reconnu comme faisant autorité en la matière. Comme tout le monde reconnaît sa compétence, il suffit de le citer pour prouver la véracité d’un certain point. C’est une raison suffisante pour y croire. Bien entendu, Jéhovah Dieu est sous ce rapport l’Autorité suprême. Par conséquent, une citation de la Bible constitue une preuve. C’est une preuve “testimoniale”, car il s’agit du “témoignage” d’une personne considérée comme un témoin valable.
10 Il s’ensuit que pour produire des preuves testimoniales, il faut d’abord s’assurer que l’auditoire reconnaît l’autorité des personnes que vous citez. Cela est particulièrement important si vous citez des auteurs humains. Quant aux citations bibliques, la plupart des gens reconnaissent l’origine divine des Écritures, mais d’autres les regardent comme un ouvrage humain qui ne fait pas autorité. Pour ces derniers, il faudra citer d’autres preuves ou bien prouver d’abord l’authenticité de la Bible.
11 Attention! Toutes les preuves doivent être citées honnêtement. N’utilisez pas une citation hors de son contexte. Assurez-vous que vous faites dire à un auteur exactement ce qu’il voulait dire. Donnez des références et des chiffres précis. S’ils ne sont pas présentés à bon escient, ils peuvent faire plus de mal que de bien. Pensez à l’homme qui, ne sachant pas nager, s’est noyé dans une rivière dont la profondeur moyenne n’était que d’un mètre. Il avait oublié qu’au milieu il y avait un trou de trois mètres!
12 Outre les témoignages humains ou divins, il existe des preuves indirectes. Il s’agit de conclusions tirées de certains faits. Pour être convaincantes, il faut évidemment que vos déductions soient étayées par des faits et des arguments irréfutables.
13 Si la somme de vos preuves (quel que soit l’ordre dans lequel elles sont présentées) est suffisante pour convaincre votre auditoire, le frère qui vous conseille les considérera comme satisfaisantes. Il se mettra à la place des auditeurs et se posera cette question: “M’a-t-il convaincu?” S’il peut répondre par l’affirmative, il vous félicitera pour votre argumentation.
14. Qu’est-ce qu’un bon résumé?
14 Bon résumé. Un résumé d’une certaine forme est généralement nécessaire pour que l’argumentation soit probante. Il s’agit d’une dernière invitation à raisonner et à accepter les preuves avancées. Ce n’est pas une simple récapitulation des faits, bien qu’un tel résumé consiste essentiellement à dire: “Compte tenu de ceci et de cela, il s’ensuit nécessairement que...” Le résumé a donc pour but de réunir les points développés et d’en tirer les conclusions. C’est souvent grâce à un bon résumé qu’on arrive à faire accepter les arguments employés et à convaincre l’auditoire.
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15, 16. Pourquoi devons-nous amener l’auditoire à raisonner?
15 Même si les arguments que vous utilisez dans un discours sont bons, il ne suffit pas d’énumérer simplement les faits. Vous devez les présenter de telle sorte que cela aide votre auditoire à raisonner, à comprendre vos arguments et à arriver aux mêmes conclusions que vous. C’est à cela que fait allusion le point “Auditoire amené à raisonner” inscrit sur la fiche de Conseils oratoires.
16 Nous voulons développer cette qualité, parce que Dieu lui-même raisonne avec nous. Jésus aussi expliqua ses paraboles à ses disciples et rendit ces derniers capables d’enseigner à autrui les mêmes vérités. Pour amener l’auditoire à raisonner, il faut utiliser toutes les méthodes qui pourront l’aider à suivre votre argumentation, à en tirer les mêmes conclusions que vous et à s’en servir pour enseigner d’autres personnes.
17, 18. Comment peut-on rester sur un terrain d’entente?
17 Rester sur un terrain d’entente. Pour trouver un terrain d’entente dès le début du discours, il faut faire attention à ce que vous dites et à votre manière de le dire. Encore faut-il rester sur ce terrain d’entente pendant tout l’exposé, sinon vous perdrez votre auditoire en cours de route. Exprimez les points de votre discours de manière à les faire accepter par votre auditoire. Gardez présent à l’esprit son point de vue et tenez-en compte afin de l’aider à voir que vos arguments sont raisonnables.
18 Dans Actes 17:22-31, l’apôtre Paul nous fournit un excellent exemple de la manière de trouver un terrain d’entente, d’y rester pendant tout le discours et d’amener l’auditoire à raisonner. Remarquez comment, dès son entrée en matière, il chercha avec tact à établir un terrain d’entente et réussit à y rester d’un bout à l’autre de son exposé. Arrivé à la fin de son discours, il avait converti à la vérité certains de ses auditeurs, dont un juge. — Actes 17:33, 34.
19-23. Suggérez des méthodes permettant de développer suffisamment les points.
19 Développement suffisant des points. Pour amener un auditoire à raisonner sur un sujet, il faut lui présenter suffisamment de renseignements et le faire de telle manière qu’il ne risque pas de repousser vos arguments simplement parce qu’il ne les comprend pas. C’est à vous de l’aider en ce sens.
20 Pour y parvenir, veillez à ne pas traiter trop de points. Ils perdront de leur valeur s’ils sont présentés trop rapidement. Prenez le temps d’expliquer chaque point à fond, afin que non seulement l’auditoire entende mais comprenne aussi. Quand vous arrivez à un point important, prenez le temps de le développer. Répondez aux questions: Pourquoi? Qui? Comment? Quoi? Quand? et Où? Aidez votre auditoire à saisir pleinement votre pensée. Pour montrer que votre explication est raisonnable, vous pouvez éventuellement présenter les deux points de vue opposés. Après avoir énoncé un principe, il est parfois avantageux de citer un exemple pratique. Bien entendu il faut faire preuve de discernement. Le développement d’un point dépendra d’une part du temps disponible et d’autre part de son importance relativement au sujet du discours.
21 Les questions sont toujours utiles pour amener un auditoire à raisonner. Certaines, soulevées sans qu’on s’attende à ce que l’auditoire y réponde et suivies d’une pause, stimulent la pensée. Si vous vous adressez à une ou deux personnes, comme dans le ministère du champ, vous pouvez les faire parler grâce à des questions posées au cours de votre exposé et vous assurer ainsi qu’elles vous comprennent et suivent votre raisonnement.
22 Puisque vous désirez amener vos auditeurs à raisonner, vous devriez prendre comme point de départ les choses qu’ils savent déjà, soit par eux-mêmes, soit par les explications que vous leur avez données précédemment. Pour déterminer si vous avez suffisamment développé certains points, vous devez donc prendre en considération ce que votre auditoire connaît déjà sur le sujet.
23 Il importe d’observer l’auditoire pour vous assurer qu’il vous suit dans vos explications. S’il le faut, reprenez un point et expliquez-le à nouveau avant de passer au suivant. Si vous n’amenez pas l’auditoire à raisonner, il risque de ne pas suivre le fil de vos pensées.
24. Pour quelle excellente raison devez-vous faire l’application des arguments à votre auditoire?
24 Application à l’auditoire. Quel que soit l’argument présenté, ne manquez jamais d’en expliquer clairement l’application à la question que vous êtes en train de discuter. N’oubliez pas non plus d’inciter vos auditeurs à l’action et à tirer les conséquences des faits que vous venez de leur présenter. S’ils ont été réellement convaincus par vos déclarations, ils seront prêts à agir.
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