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  • À la recherche de la sécurité
    Réveillez-vous ! 2002 | 22 janvier
    • À la recherche de la sécurité

      “ La fin du XXe siècle n’a pas mis un terme aux effusions de sang et à la persécution qui obligent des gens à fuir leur domicile pour sauver leur peau. Des dizaines de millions de personnes ont entamé le nouveau millénaire dans des camps de réfugiés et dans d’autres hébergements provisoires, craignant la mort si elles s’aventuraient à rentrer chez elles. ” — Bill Frelick, Comité américain pour les réfugiés.

      JACOB avait un rêve. Il rêvait d’un endroit où tout le monde vivrait en paix, où les bombes ne tueraient pas les chèvres de sa famille et où il pourrait aller à l’école.

      Des habitants de sa ville lui ont dit que cet endroit existait, mais qu’il se trouvait très loin. Son père lui a expliqué que le voyage était trop dangereux, que certains étaient morts de soif et de faim en route. Cependant, quand il a vu une de ses voisines, dont le mari avait été tué, s’enfuir avec ses deux enfants, Jacob a décidé de partir tout seul.

      Jacob n’a emporté ni nourriture ni vêtements et il a passé sa première journée à courir. La route qui menait à la sécurité était jonchée de cadavres. Le lendemain, il a rencontré une femme de sa ville qui lui a proposé de faire le voyage avec elle et ceux qui l’accompagnaient. Ils ont marché pendant des jours, traversé des villages déserts. À un moment, ils ont dû franchir un champ de mines et un membre de leur groupe y a laissé la vie. En guise de nourriture, ils se contentaient de feuilles.

      Dix jours plus tard, des gens ont commencé à mourir de faim et d’épuisement. Peu après, des avions les ont bombardés. Jacob a finalement passé la frontière et il est arrivé dans un camp de réfugiés. À présent, il va à l’école et le bruit des avions ne l’effraie plus. Tous les avions qu’il voit désormais transportent des vivres au lieu de bombes. Toutefois, sa famille lui manque et il aimerait retourner chez lui.

      On trouve des millions de “ Jacobs ” à travers le monde. Nombre d’entre eux sont traumatisés par la guerre et souffrent de la faim et de la soif. Peu ont connu une vie de famille normale et beaucoup ne rentreront jamais dans leur foyer. Ce sont les plus pauvres parmi les pauvres.

      Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés classe ces fugitifs miséreux en deux catégories. Le terme réfugié désigne une personne qui quitte son pays parce qu’elle craint avec raison d’être persécutée. Un déplacé interne fuit aussi son domicile pour échapper à une guerre ou à d’autres dangers graves, mais il reste dans son pays d’originea.

      Personne ne connaît exactement le nombre de réfugiés et de déplacés qui survivent tant bien que mal dans des camps de fortune ou qui errent désespérément de lieu en lieu à la recherche de la sécurité. Selon certaines sources, on en compterait environ 40 millions dans le monde, et la moitié seraient des enfants. Mais d’où viennent tous ces gens ?

      Un problème de notre époque

      Le problème des réfugiés a pris une nouvelle dimension à la fin de la Première Guerre mondiale. Au lendemain de cette guerre, des empires étaient démantelés et des minorités ethniques persécutées. Des millions d’Européens ont donc cherché asile à l’étranger. La Deuxième Guerre mondiale, beaucoup plus dévastatrice que la précédente, a poussé des millions d’autres personnes à s’enfuir. Depuis 1945, les guerres sont plus localisées, mais elles ne sont pas moins traumatisantes pour les civils qui les subissent.

      “ Même s’il y a toujours eu des réfugiés par suite des guerres, ce n’est qu’au XXe siècle que les conflits internationaux ont touché des populations entières ”, explique Gil Loescher dans son livre Au-delà de la charité : la coopération internationale et la crise mondiale des réfugiés (angl.), publié en 1993. “ La différence entre combattants et non-combattants ayant été supprimée, un grand nombre de réfugiés ont désespérément cherché à échapper aux ravages d’une violence aveugle. ”

      En outre, nombre des conflits actuels sont des guerres civiles qui font payer un lourd tribut non seulement aux hommes en âge de prendre les armes, mais aussi aux femmes et aux enfants. Attisés par des divisions ethniques et religieuses profondément enracinées, certains de ces conflits paraissent interminables. Dans un pays d’Afrique, où la guerre civile en cours sévit depuis 18 ans déjà, quatre millions de personnes sont des déplacées internes et des centaines de milliers d’autres sont parties à l’étranger.

      Les civils, las de la guerre, n’ont qu’un moyen d’échapper à la violence : partir de chez eux. “ Si les réfugiés quittent leur patrie et demandent à être admis dans un autre pays, ce n’est pas par choix ou pour des raisons de convenance personnelle, mais par nécessité absolue ”, explique le livre Les réfugiés dans le monde 1997-​98. À notre époque, cependant, il n’est pas toujours très facile d’être admis dans un autre pays.

      Au cours des années 90, le nombre total de réfugiés dans le monde est passé d’environ 17 millions à 14 millions. Toutefois, cette amélioration n’est qu’une apparence. Durant la même décennie, le nombre de déplacés internes aurait été de 25 à 30 millions. Comment expliquer ce chiffre ?

      Le statut de réfugié est devenu difficile à obtenir, et ce pour diverses raisons. Des pays peuvent être réticents à accueillir des réfugiés, soit parce qu’ils ne sont pas en mesure de gérer un afflux massif de personnes, soit parce qu’ils craignent que leur économie et leur politique ne se trouvent déstabilisées. Parfois, cependant, ce sont les civils terrorisés qui manquent de force, de nourriture ou d’argent pour effectuer le long trajet jusqu’à la frontière. Ils sont donc contraints de trouver refuge dans une région plus sûre de leur pays.

      La marée montante des réfugiés économiques

      En plus des millions de réfugiés au sens strict du terme, des millions de pauvres ne voient qu’un moyen d’améliorer leur sort : s’établir dans un pays où les conditions de vie sont meilleures.

      Le 17 février 2001, un vieux navire rouillé a échoué sur les côtes françaises. Il avait à son bord environ un millier d’hommes, de femmes et d’enfants qui avaient passé presque une semaine en mer sans manger. Ils avaient payé chacun 2 000 dollars pour effectuer ce voyage périlleux, sans même savoir vers quel pays ils se dirigeaient. Le capitaine et l’équipage ont disparu juste après avoir quitté le navire. Par chance, les passagers apeurés ont été secourus et le gouvernement français leur a promis d’examiner leur demande d’asile. Chaque année, des millions de personnes entreprennent ce genre de voyage.

      La plupart des émigrants économiques sont disposés à affronter de grandes épreuves et l’incertitude. D’une manière ou d’une autre, ils arrivent à rassembler l’argent nécessaire à leur voyage, car chez eux la pauvreté, la violence, la discrimination ou les régimes répressifs, et parfois les quatre à la fois, leur donnent l’impression que leur situation est sans espoir.

      Nombreux sont ceux qui périssent dans leur tentative visant à trouver une vie meilleure. Au cours des dix dernières années, environ 3 500 émigrants se sont noyés ou ont disparu tandis qu’ils essayaient de franchir le détroit de Gibraltar pour quitter l’Afrique et gagner l’Espagne. Durant l’année 2000, 58 Chinois sont morts asphyxiés dans un semi-remorque qui les conduisait de Belgique en Angleterre. Et on ne compte pas ceux qui meurent de soif dans le Sahara lorsque les camions surchargés et délabrés qui les transportent tombent en panne en plein désert.

      En dépit des dangers, la foule des réfugiés économiques à travers le monde grossit inexorablement. Chaque année, près d’un demi million de personnes entrent clandestinement en Europe et 300 000 aux États-Unis. En 1993, le Fonds des Nations unies pour les activités en matière de population a estimé à 100 millions le nombre d’émigrants dans le monde, dont plus d’un tiers s’étaient installés en Europe et aux États-Unis. Depuis cette date, nul doute que ce nombre a considérablement augmenté.

      La majorité des émigrants n’obtiennent jamais la sécurité qu’ils recherchent. Et peu de réfugiés trouvent un abri sûr et permanent. Bien trop souvent, les fugitifs troquent leurs problèmes contre d’autres. L’article suivant examinera de plus près certains de ces problèmes ainsi que leurs causes profondes.

      [Note]

      a Dans ce dossier, lorsque nous parlons de personnes déplacées, nous ne prenons pas en compte les 90 à 100 millions de personnes qui ont été déplacées de force à cause de travaux de développement comme la construction d’un barrage, des projets miniers, forestiers, ou des programmes agricoles.

  • À la recherche d’un chez-soi
    Réveillez-vous ! 2002 | 22 janvier
    • À la recherche d’un chez-soi

      “ Même s’il est humble, rien ne vaut un chez-soi. ” — John Howard Payne.

      D’ABORD a éclaté la guerre, une guerre qui n’en finissait pas. Puis est venue la sécheresse, une sécheresse dont on ne voyait pas le bout. À la sécheresse a succédé la famine. Les gens n’ont pas eu d’autre solution que d’abandonner leur maison pour chercher eau, nourriture et travail.

      Ils sont arrivés par milliers au poste frontière. Malheureusement, les années précédentes le pays voisin avait accueilli un million de réfugiés, et il n’en acceptait plus. Munis de matraques, les gardes ont veillé à ce que personne ne passe.

      Un fonctionnaire de l’immigration a expliqué sans ménagement pourquoi il fallait arrêter l’afflux de réfugiés : “ Ils ne paient pas d’impôts. Ils endommagent les routes. Ils abattent les arbres. Ils prennent toute l’eau. Non, nous n’en voulons plusa. ”

      Hélas ! de tels drames deviennent très fréquents. Les personnes déracinées se rendent compte qu’il leur est de moins en moins facile de trouver un chez-soi. “ Étant donné que les personnes en quête de protection sont de plus en plus nombreuses, les États aussi sont de plus en plus réticents à accorder cette protection ”, a récemment rapporté Amnesty International.

      Ceux qui ont la chance d’entrer dans un camp de réfugiés jouissent peut-être d’une certaine sécurité, mais ils se sentent rarement chez eux. Et les conditions de vie dans les camps sont souvent loin d’être idéales.

      La vie dans les camps de réfugiés

      “ Vous pourriez mourir d’une balle [chez vous], mais ici [dans un camp de réfugiés] vos enfants mourront de faim ”, s’est lamenté un réfugié africain. Comme l’a constaté ce père désespéré, beaucoup de camps manquent en permanence de nourriture et d’eau ; ils sont insalubres et inconfortables. Les raisons en sont simples. Les pays en développement, qui ont déjà du mal à nourrir leurs citoyens, sont soudainement envahis par des milliers de réfugiés. Ils ne peuvent donc apporter qu’une aide limitée aux foules qui viennent frapper à leur porte. Quant aux pays riches, ils ont leur lot de problèmes et n’ont pas forcément envie d’aider les nombreux réfugiés des pays étrangers.

      En 1994, en Afrique, lorsque plus de deux millions de personnes ont fui leur pays, les camps de réfugiés établis à la hâte manquaient d’eau et d’installations sanitaires adéquates. En conséquence, une épidémie de choléra a emporté des milliers de personnes avant d’être endiguée. Pour ne rien arranger, des combattants armés se sont mêlés aux réfugiés civils et ont rapidement pris en main la distribution des secours. Ce problème n’était pas isolé. “ La présence d’éléments armés au milieu des réfugiés expose les civils à des risques supplémentaires. Ils font l’objet d’intimidations, de harcèlements et de recrutement forcé ”, déclare un rapport des Nations unies.

      L’arrivée massive de réfugiés affamés peut aussi être cause de problèmes pour la population locale. Dans la région africaine des Grands Lacs, des fonctionnaires se sont plaints en ces termes : “ [Les réfugiés] ont détruit nos réserves alimentaires, nos champs, notre bétail, nos parcs naturels, ont provoqué la famine et des épidémies et [...] bénéficient d’une aide alimentaire, contrairement à nous. ”

      Néanmoins, le problème le plus épineux est peut-être qu’un grand nombre de camps de réfugiés provisoires se transforment en installations permanentes. Par exemple, au Proche-Orient, quelque 200 000 réfugiés sont entassés dans un camp qui était censé accueillir 50 000 personnes. “ Nous n’avons nulle part où aller ”, a expliqué l’un d’eux avec amertume. Ces réfugiés, qui souffrent depuis longtemps, ont beaucoup de mal à trouver un emploi dans leur pays d’accueil. On estime que 95 % d’entre eux sont sans travail ou sous-employés. “ Honnêtement, je ne sais pas comment [ils] joignent les deux bouts ”, a reconnu un responsable des réfugiés.

      Cependant, si les conditions de vie dans les camps de réfugiés sont déplorables, elles sont peut-être pires encore pour les personnes déplacées qui ne peuvent pas quitter leur pays.

      La misère des déplacés

      Selon le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, “ l’ampleur et la portée de ce problème, la souffrance humaine qui le sous-tend, ainsi que son incidence sur la paix et la sécurité internationales ont à juste titre fait du déplacement interne une préoccupation majeure ”. Ces sans-abri sont en général plus vulnérables que les réfugiés, et ce pour plusieurs raisons.

      Aucune organisation internationale ne s’occupe d’eux, et généralement les médias n’accordent guère d’attention à leur situation critique. Enlisé dans un conflit armé d’une sorte ou d’une autre, leur gouvernement ne veut pas ou ne peut pas les protéger. Il arrive fréquemment que les familles soient séparées lorsqu’elles s’enfuient des zones dangereuses. Souvent contraintes de voyager à pied, certaines personnes déplacées meurent au cours de leur voyage vers un endroit plus sûr.

      Beaucoup cherchent refuge dans les villes, où elles sont condamnées à vivre misérablement dans des bidonvilles ou dans des bâtiments désaffectés. D’autres se regroupent dans des camps de fortune qui sont parfois attaqués. En général, leur taux de mortalité est supérieur à celui de n’importe quelle autre population résidente dans le pays.

      Même les efforts bien intentionnés visant à alléger les souffrances de ces déplacés peuvent avoir un effet boomerang. L’ouvrage Les réfugiés dans le monde 2000 (édition Autrement) donne cette explication : “ Pendant la dernière décennie du XXe siècle, les organisations humanitaires opérant dans des pays déchirés par la guerre ont sauvé des milliers de vies humaines et grandement soulagé les victimes de la guerre. Une des grandes leçons que l’on retiendra de cette décennie, pourtant, est qu’en situation de conflit l’action humanitaire peut facilement être manipulée par les belligérants, et renforcer ainsi la position d’un pouvoir abusif. De plus, le secours matériel fourni par les organisations humanitaires peut alimenter les économies de guerre et contribuer à soutenir et à prolonger le conflit. ”

      En quête d’une vie meilleure

      Aux réfugiés et aux déplacés internes s’ajoute une marée montante de réfugiés économiques. Les raisons en sont multiples. Dans le monde, le fossé entre pays riches et pays pauvres ne cesse de se creuser. Or, quotidiennement, les programmes de télévision étalent sous les yeux de certains des habitants les plus pauvres du globe la vie aisée d’autres pays. En outre, il est devenu plus facile de parcourir le monde et de passer les frontières. Les guerres civiles ainsi que les discriminations ethnique et religieuse poussent également des gens à partir vers des nations plus prospères.

      Cependant, alors que certains émigrants, surtout ceux qui ont déjà de la famille dans les pays industrialisés, réussissent, d’autres voient leur vie s’effondrer. Ceux qui tombent entre les mains de trafiquants sans scrupules courent certains dangers (voir les encadrés). Une famille devrait donc tenir compte de ces dangers avant d’émigrer pour des raisons économiques.

      En 1996, un vieux bateau a chaviré en Méditerranée et 280 personnes se sont noyées. Les victimes étaient des émigrants originaires d’Inde, du Pakistan et de Sri Lanka ; elles avaient payé entre 6 000 et 8 000 dollars pour entrer en Europe. Avant le naufrage, elles avaient déjà souffert de la faim, de la soif et subi des sévices pendant des semaines. Leur “ voyage vers la prospérité ” a tourné au cauchemar et a connu une fin tragique.

      Presque tous les réfugiés, déplacés ou immigrés clandestins ont leur cauchemar à raconter. Quelles que soient les raisons pour lesquelles ils ont été déracinés, que ce soit la guerre, la persécution ou la pauvreté, leur souffrance soulève ces questions : Leur problème sera-​t-​il un jour résolu ? Ou bien le flot de réfugiés continuera-​t-​il ?

      [Note]

      a Les événements relatés ci-dessus se sont déroulés en mars 2001 dans un pays d’Asie, mais des situations semblables se sont produites en Afrique.

      [Encadré/Illustrations, page 8]

      Le triste sort des immigrés clandestins

      Outre les réfugiés et les personnes déplacées, il existe à travers le monde entre 15 et 30 millions d’“ immigrés clandestins ”. La plupart espèrent se soustraire à la pauvreté, voire aux préjugés et à la persécution, en s’implantant dans des pays plus riches.

      Comme ces dernières années il est moins facile d’immigrer légalement, un commerce illégal a vu le jour. Le trafic d’immigrés est effectivement devenu un marché lucratif pour les syndicats internationaux du crime. Selon certains enquêteurs, il rapporterait 12 milliards de dollars par an, sans exposer les trafiquants à de gros risques. D’après Pino Arlacchi, un des secrétaires généraux adjoints des Nations unies, il s’agit du “ marché criminel le plus florissant du monde ”.

      Les immigrés clandestins ne bénéficient pour ainsi dire d’aucune protection légale, et leur passeport est systématiquement confisqué par les trafiquants. Ils travaillent dans des ateliers clandestins, chez des particuliers, dans l’industrie de la pêche ou l’agriculture. Certains finissent dans la prostitution. S’ils se font prendre par les autorités, ils seront probablement rapatriés, sans ressources. S’ils protestent contre leurs dures conditions de travail, ils seront peut-être battus ou violés ; il se peut même qu’on ramène leur famille chez eux sous des menaces de violence.

      Souvent, les gangs séduisent les immigrés potentiels en leur promettant des emplois bien rémunérés. Une famille pauvre n’hésitera donc peut-être pas à hypothéquer tout ce qu’elle possède pour envoyer ne serait-​ce qu’un de ses membres en Europe ou aux États-Unis. Si celui qui immigre n’a pas de quoi payer ses frais, on lui demandera de travailler pour s’acquitter de sa dette, dont le montant peut atteindre 40 000 dollars. En fait, la ‘ nouvelle vie ’ qu’on lui avait promise ressemble plutôt à de l’esclavage.

      [Illustration]

      Immigrés clandestins en Espagne.

      [Encadré/Illustration, page 9]

      L’innocence brisée

      Siri et sa famille vivaient en Asie du Sud-Est, dans des collines où elles cultivaient du riz. Un jour, une femme a affirmé aux parents de Siri qu’elle pouvait lui trouver un emploi rémunérateur en ville. Les 2 000 dollars qu’elle leur proposait (une coquette somme pour des cultivateurs) étaient difficilement refusables. Cependant, Siri n’a pas tardé à se retrouver prisonnière dans une maison de prostitution. Les propriétaires lui ont dit qu’ils lui rendraient sa liberté contre 8 000 dollars. Siri avait 15 ans.

      Elle ne pouvait pas payer sa dette. Battue et violée, elle était obligée d’obéir. Tant qu’elle serait utile, elle ne serait pas libérée. La dure réalité est que beaucoup de prostituées de ce genre finissent par rentrer dans leur village, mais pour y mourir du sida.

      Ce trafic se développe également dans d’autres parties du globe. D’après un rapport de 1999 intitulé La traite internationale des femmes vers les États-Unis (angl.), entre 700 000 et 2 000 000 de femmes et d’enfants seraient chaque année l’objet de trafic, un grand nombre en vue de la prostitution. Certains sont trompés, d’autres kidnappés, mais presque tous travaillent contre leur gré. Une adolescente d’Europe de l’Est qui a échappé à un réseau de prostitution a déclaré à propos de ses ravisseurs : “ Je ne pensais pas que cela soit possible. Ces individus sont des bêtes. ”

      On va même racoler de pauvres victimes dans des camps de réfugiés, où elles ont du mal à résister aux promesses d’emplois rémunérateurs en Europe ou aux États-Unis. D’innombrables femmes qui recherchent une vie meilleure tombent dans l’esclavage sexuel.

      [Encadré/Illustrations, page 10]

      Calculez la dépense avant d’émigrer pour des raisons économiques

      Étant donné le nombre de gangs impliqués dans le trafic d’immigrés et la difficulté à s’implanter légalement dans les pays industrialisés, les maris et les pères de famille devraient considérer attentivement les questions suivantes avant de prendre une décision.

      1. Notre situation financière est-​elle catastrophique au point qu’un membre de la famille ou que toute la famille doive partir dans un pays où les salaires sont plus élevés ?

      2. Quelle dette faudra-​t-​il contracter pour financer le voyage, et comment la rembourserons-​nous ?

      3. Vaut-​il la peine de séparer la famille pour des avantages économiques qui ne sont même pas sûrs ? Beaucoup d’immigrés clandestins se rendent compte qu’il leur est presque impossible de trouver un emploi fixe dans les pays riches.

      4. Dois-​je croire aux histoires de salaires élevés et d’avantages sociaux ? La Bible déclare : “ Quiconque est inexpérimenté ajoute foi à toute parole, mais l’homme astucieux est attentif à ses pas. ” — Proverbes 14:15.

      5. Quelle garantie avons-​nous que nous ne tomberons pas entre les mains d’une organisation criminelle ?

      6. Si c’est effectivement un groupe criminel qui organise le voyage, suis-​je conscient qu’on pourrait forcer ma femme ou ma fille à se prostituer ?

      7. Est-​ce que je me rends compte qu’en entrant dans un pays en tant qu’immigré clandestin je n’obtiendrai peut-être pas un travail fixe, que je pourrai même être rapatrié et perdre ainsi tout l’argent que j’ai investi dans le voyage ?

      8. Est-​ce que je veux vraiment devenir un immigré clandestin ou recourir à des moyens malhonnêtes pour obtenir mon admission dans un pays plus riche ? — Matthieu 22:21 ; Hébreux 13:18.

      [Schéma/Carte, pages 8, 9]

      (Voir la publication)

      Mouvements de réfugiés et de travailleurs immigrés

      Régions où les réfugiés et les personnes déplacées sont nombreux.

      → Principaux mouvements de travailleurs immigrés.

      [Indications d’origine]

      Sources : Les réfugiés dans le monde ; La crise mondiale de la migration (angl.) ; Enquête sur les réfugiés du monde en 1999 (angl.).

      Mountain High Maps® Copyright © 1997 Digital Wisdom, Inc.

      [Illustration, page 7]

      Une réfugiée attend d’être relogée.

      [Indication d’origine]

      UN PHOTO 186226/M. Grafman

  • Un monde où chacun aura un toit
    Réveillez-vous ! 2002 | 22 janvier
    • Un monde où chacun aura un toit

      “ Le problème des réfugiés étant universel, la recherche de solutions doit elle aussi être universelle. ” — Gil Loescher, professeur de relations internationales.

      LE JEUNE couple est parti à la faveur de la nuit. Inquiet pour leur sécurité, le mari n’a pas perdu de temps, même avec un petit enfant. Il avait appris que le cruel dictateur de leur pays préparait une attaque meurtrière sur la ville. Après un voyage harassant de plus de 150 kilomètres, ils ont finalement passé la frontière et trouvé la sécurité.

      Cette famille d’humble condition a plus tard fait parler d’elle dans le monde entier. L’enfant s’appelait Jésus, et ses parents étaient Marie et Joseph. Ces réfugiés n’ont pas quitté leur pays parce qu’ils voulaient trouver la prospérité matérielle, mais parce que leur vie était en danger. En effet, leur enfant était la cible de l’attaque.

      Comme bien d’autres réfugiés, Joseph et sa famille ont fini par retourner chez eux une fois la situation politique améliorée. Toutefois, en fuyant au bon moment, ils ont indubitablement sauvé la vie de leur enfant (Matthieu 2:13-16). L’Égypte, leur pays hôte, avait déjà accueilli des réfugiés politiques et économiques. Des siècles auparavant, les ancêtres de Jésus y avaient trouvé asile alors qu’une famine ravageait le pays de Canaan. — Genèse 45:9-11.

      En sécurité, mais insatisfaits

      Qu’ils soient bibliques ou modernes, de nombreux exemples attestent qu’on peut échapper à la mort en s’exilant. Il n’en demeure pas moins traumatisant pour les membres d’une famille d’abandonner leur foyer. Si humble qu’il soit, ce foyer représente probablement des années d’investissement en temps et en argent. Il peut être aussi un héritage familial qui les lie à leur culture et à leur pays. De plus, les réfugiés ne peuvent pas emporter beaucoup d’affaires, si tant est qu’ils en prennent. Ils sont donc immanquablement plongés dans la pauvreté, quelle qu’ait été leur précédente situation.

      Le soulagement que les réfugiés éprouvent au début, lorsqu’ils trouvent la sécurité, peut vite s’évanouir s’ils ont l’impression que leur avenir se résumera à vivre dans un camp de réfugiés. Et plus longtemps ils vivent en réfugiés, plus ils se sentent oppressés, surtout s’ils ne s’intègrent pas dans la population autochtone. Comme tout le monde, les réfugiés désirent avoir un point d’attache. Or, un camp de réfugiés n’est pas vraiment l’endroit idéal pour élever une famille. Un jour viendra-​t-​il où chacun aura un toit ?

      Le rapatriement : la solution ?

      Au cours des années 90, environ neuf millions de déracinés ont finalement regagné leur domicile. Pour certains, le rapatriement s’est déroulé dans la joie ; ils se sont empressés de reconstruire leur vie. Pour d’autres, l’humeur était plutôt à la résignation. Ils sont retournés chez eux parce que leur situation dans leur pays d’asile était devenue insupportable. Ils avaient traversé des moments tellement difficiles en exil qu’ils ont préféré revenir chez eux, en dépit de l’insécurité à laquelle ils se heurteraient.

      Même dans les meilleures conditions, le rapatriement est une expérience éprouvante, car il implique un deuxième déracinement. “ Chaque déplacement s’accompagne d’une perte des moyens de subsistance comme la terre, l’emploi, le foyer et le bétail, explique le livre Les réfugiés dans le monde 1997-​98. Et chaque déplacement marque le début d’un difficile processus de restauration de toutes ces conditions. ” Une étude des rapatriés en Afrique centrale a révélé que “ pour les réfugiés qui avaient reçu une assistance en exil, le retour pouvait s’avérer plus difficile que l’expérience de l’exil ”.

      Cependant, la situation des millions de réfugiés qui retournent chez eux sous la contrainte est encore pire. Qu’est-​ce qui les attend ? “ Les rapatriés doivent parfois survivre dans une situation où la règle de droit existe à peine, où le banditisme et le crime sont florissants, où les soldats démobilisés harcèlent les civils et où la plupart de la population peut se procurer des armes légères ”, a déclaré un rapport des Nations unies. Évidemment, un tel environnement hostile ne peut assurer ne serait-​ce que le minimum de sécurité à ces personnes déracinées.

      Un monde où chacun sera en sécurité

      Les rapatriements forcés ou effectués à contrecœur ne résoudront jamais les problèmes des réfugiés si on ne s’attaque pas aux causes profondes. Mme Sadako Ogata, ex-Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a affirmé en 1999 : “ Les événements de cette décennie — et particulièrement ceux de l’année passée — indiquent très clairement qu’on ne peut discuter de la question des réfugiés sans considérer celle de la sécurité. ”

      Et des millions de personnes à travers le monde sont loin d’être en sécurité. M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, explique : “ Dans certaines régions, les États se sont effondrés à cause de conflits communautaires internes, privant leurs citoyens d’une protection efficace. Dans d’autres, la sécurité humaine est menacée par des gouvernements qui refusent d’agir dans l’intérêt commun, persécutent leurs adversaires et punissent des membres innocents de minorités. ”

      Les guerres, la persécution et la violence ethnique, causes fondamentales de l’insécurité selon M. Kofi Annan, plongent généralement leurs racines dans la haine, les préjugés et l’injustice. Ces maux ne seront pas faciles à déraciner. Le problème des réfugiés est-​il pour autant destiné à s’aggraver ?

      Si les choses étaient laissées entre les mains des hommes, c’est ce qui arriverait. Cependant, Dieu promet dans la Bible qu’“ il fait cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre ”. (Psaume 46:9.) Par l’intermédiaire de son prophète Isaïe, il décrit également un temps où les gens “ bâtiront des maisons et les habiteront ; oui, ils planteront des vignes et mangeront leurs fruits. [...] Ils ne peineront pas pour rien, ils n’auront pas des enfants pour le trouble ; car ils sont la descendance composée des bénis de Jéhovah, et leur lignée avec eux ”. (Isaïe 65:21-23.) Le problème des réfugiés serait sans aucun doute résolu avec de telles conditions. Mais peut-​on les établir ?

      “ Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ”, lit-​on dans le préambule de la convention de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Notre Créateur sait parfaitement qu’il faut changer les mentalités. Le même prophète explique pourquoi un jour tout le monde habitera en sécurité sur la terre : “ On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car vraiment la terre sera remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux recouvrent la mer. ” — Isaïe 11:9.

      Les Témoins de Jéhovah ont déjà constaté que la connaissance de Jéhovah transcende les préjugés et la haine. Par leur prédication internationale, ils s’efforcent de propager les valeurs chrétiennes qui inculquent aux gens l’amour au lieu de la haine, même dans les pays déchirés par la guerre. Autant que possible, ils viennent aussi en aide aux réfugiés.

      Néanmoins, ils sont conscients que la solution définitive au problème des réfugiés est entre les mains du Roi que Dieu a établi, Jésus Christ. Ce Roi comprend à quel point la haine et la violence peuvent détruire la vie des gens. La Bible nous assure qu’il jugera les petits avec justice (Isaïe 11:1-5). Sous sa domination céleste, la volonté de Dieu sera faite sur la terre, comme elle l’est au ciel (Matthieu 6:9, 10). Quand ce jour arrivera, plus personne ne sera obligé de devenir un réfugié. Chacun aura un toit.

      [Encadré, page 12]

      Que faut-​il pour résoudre le problème des réfugiés ?

      “ Satisfaire aux besoins des déplacés dans le monde, réfugiés et déplacés internes, ne relève pas simplement de la sécurité et de l’assistance à court terme, mais du défi plus complexe de faire face aux persécutions, aux violences et aux conflits qui sont à l’origine des déplacements. Cela est lié au respect du droit de tous les hommes, femmes, enfants à pouvoir jouir de la paix, de la sécurité et de la dignité, sans avoir à quitter leur foyer. ” — Les réfugiés dans le monde 2000.

      [Encadré/Illustrations, page 13]

      Quelle solution le Royaume de Dieu propose-​t-​il ?

      “ Le droit habitera le désert, la justice, le verger, et par elle fleuriront la paix, le repos et la sérénité. Mon peuple habitera des demeures sûres, un domaine paisible. ” — Isaïe 32:16-18, La Bible, Pierre de Beaumont.

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