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Jéhovah, “ le Dieu qui donne la paix ”La Tour de Garde 2011 | 15 août
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Jéhovah, “ le Dieu qui donne la paix ”
“ Que le Dieu qui donne la paix soit avec vous tous. ” — ROM. 15:33.
1, 2. Quelle situation tendue est décrite dans les chapitres 32 et 33 de la Genèse, et quel dénouement a-t-elle connu ?
LA SCÈNE se passe non loin de Penouël, près du ouadi de Yabboq, à l’est du Jourdain. Jacob rentre au pays. Quand Ésaü, son frère jumeau, l’apprend, il vient à sa rencontre accompagné de 400 hommes. Même si vingt ans se sont écoulés depuis qu’Ésaü lui a vendu son droit de premier-né, Jacob craint qu’il ne nourrisse toujours une rancune meurtrière à son égard. S’attendant à un accueil hostile, il lui envoie de façon échelonnée plusieurs troupeaux d’animaux domestiques — pas moins de 550 bêtes au total. Chaque troupeau est conduit par un serviteur chargé de dire à Ésaü qu’il s’agit d’un cadeau de son frère.
2 Arrive enfin le moment où les deux frères se retrouvent face à face. Jacob avance courageusement vers Ésaü et se prosterne à terre, non pas une, mais sept fois ! Il a déjà pris la mesure la plus importante qui soit pour adoucir le cœur d’Ésaü : il a prié Jéhovah de le délivrer de la main de son frère. Sa requête est exaucée, ce que la Bible atteste en ces termes : “ Ésaü se mit à courir à sa rencontre, puis il l’étreignit, se jeta à son cou et l’embrassa. ” — Gen. 32:11-20 ; 33:1-4.
3. Quelle leçon se dégage du récit de Genèse 32 et 33 ?
3 Quelle leçon se dégage de ce récit ? Nous devrions fournir des efforts sincères et prendre des mesures concrètes pour régler les situations qui menacent la paix de la congrégation chrétienne. Si Jacob a voulu faire la paix avec son frère, ce n’est pas parce qu’il avait péché contre lui et qu’il lui devait des excuses ; Ésaü avait méprisé son droit d’aînesse et l’avait vendu pour un plat de lentilles (Gen. 25:31-34 ; Héb. 12:16). La manière dont Jacob a traité Ésaü nous aide à voir jusqu’où nous devrions être prêts à aller pour préserver la paix avec nos frères. Cet épisode confirme également que le vrai Dieu bénit nos efforts et nos prières pour favoriser la paix. La Bible contient de nombreux autres exemples qui nous inciteront à œuvrer en faveur de la paix.
“ Le Dieu qui donne la paix ” nous montre l’exemple
4. Quelles dispositions Dieu a-t-il prises pour sauver les humains du péché et de la mort ?
4 Pour ce qui est de travailler à la paix, qui est l’exemple par excellence ? Jéhovah, “ le Dieu qui donne la paix ”. (Rom. 15:33.) Songez à tout ce qu’il a fait pour nous permettre d’entretenir avec lui des relations paisibles. Étant les descendants pécheurs d’Adam et Ève, nous méritons “ le salaire que paie le péché ”. (Rom. 6:23.) Pourtant, dans son immense amour, Jéhovah a pris des dispositions en vue de notre salut. Il a envoyé son Fils bien-aimé sur la terre pour qu’il y naisse en tant qu’humain parfait. Celui-ci s’est soumis de bon gré à la volonté divine. Il s’est laissé mettre à mort par les ennemis de Dieu (Jean 10:17, 18). Jéhovah a ressuscité son Fils, lequel lui a ensuite présenté la valeur de son sang versé, qui servirait de rançon pour sauver de la mort éternelle les pécheurs repentants. — Lire Hébreux 9:14, 24.
5, 6. Quel effet le sacrifice rédempteur de Jésus a-t-il eu sur les relations entre Dieu et les humains pécheurs ?
5 Quel effet le sacrifice rédempteur de Jésus a-t-il eu sur les relations entre Dieu et les humains pécheurs ? La réponse se trouve en Isaïe 53:5 : “ Le châtiment qui devait servir à notre paix était sur lui, et à cause de ses blessures il y a eu guérison pour nous. ” Au lieu d’être considérés comme des ennemis de Dieu, les humains obéissants peuvent maintenant jouir de relations paisibles avec lui. “ Par son moyen [celui de Jésus] nous avons la libération par rançon grâce au sang de celui-là, oui le pardon de nos fautes, selon la richesse de sa faveur imméritée. ” — Éph. 1:7.
6 La Bible dit au sujet du Christ : “ Dieu a jugé bon de faire habiter en lui toute plénitude. ” Dieu a en effet confié à Christ un rôle-clé dans l’accomplissement de son dessein, qui consiste à “ réconcilier de nouveau avec lui-même toutes les autres choses en faisant la paix grâce au sang [que Jésus Christ] a versé ”. Que sont “ toutes les autres choses ” que Dieu réconcilie avec lui ? Ce sont “ les choses dans les cieux ” et “ les choses sur la terre ”. Voyons ce que désignent ces deux expressions. — Lire Colossiens 1:19, 20.
7. Que sont “ les choses dans les cieux ” et “ les choses sur la terre ” que Dieu réconcilie avec lui ?
7 Grâce à la rançon, les chrétiens oints, qui ont “ été déclarés justes ” en tant que fils de Dieu, ‘ jouissent de la paix avec Dieu ’. (Lire Romains 5:1.) Ce sont eux “ les choses dans les cieux ” parce qu’ils ont l’espérance de vivre au ciel et qu’ils “ doivent régner sur la terre ” et être des prêtres pour Dieu (Rév. 5:10). Quant aux “ choses sur la terre ”, ce sont les humains repentants qui vivront sur elle éternellement. — Ps. 37:29.
8. À quoi devrait vous pousser votre réflexion sur ce que Jéhovah a été disposé à faire pour que les humains jouissent de la paix avec lui ?
8 Exprimant sa sincère gratitude pour la rançon, Paul a écrit ce qui suit aux chrétiens oints d’Éphèse : “ Dieu, qui est riche en miséricorde [...], nous a rendus à la vie ensemble avec le Christ, alors même que nous étions morts dans les fautes — c’est par faveur imméritée que vous avez été sauvés. ” (Éph. 2:4, 5). Que nous ayons l’espérance de vivre au ciel ou sur la terre, nous sommes grandement redevables à Dieu de nous accorder miséricorde et faveur imméritée. Nos cœurs se gonflent de gratitude quand nous réfléchissons à tout ce que Jéhovah a été disposé à faire pour que les humains jouissent de la paix avec lui. Quand une situation menace l’unité de la congrégation, l’exemple de Dieu ne devrait-il pas nous pousser à favoriser la paix ?
Apprenons des exemples d’Abraham et d’Isaac
9, 10. Comment Abraham s’est-il révélé un homme de paix lorsqu’une querelle a éclaté entre ses gardiens de troupeaux et ceux de Lot ?
9 “ ‘ Abraham eut foi en Jéhovah, et cela lui fut compté comme justice ’, et il fut appelé ‘ ami de Jéhovah ’ ”, lit-on en Jacques 2:23. La foi d’Abraham transparaissait dans son souci de préserver la paix. C’est ce qu’illustre sa réaction lorsqu’une querelle a éclaté entre ses gardiens de troupeaux et ceux de Lot (Gen. 12:5 ; 13:7). À l’évidence, il était préférable que le patriarche et son neveu se séparent. Comment Abraham allait-il gérer cette situation délicate ? Au lieu de mettre en avant son âge ou ses relations d’amitié avec Dieu pour imposer sa volonté à Lot, il a agi en véritable homme de paix.
10 “ S’il te plaît, que nulle querelle ne se prolonge entre moi et toi, entre mes gardiens de troupeaux et tes gardiens de troupeaux, a dit Abraham à Lot, car nous sommes frères. Tout le pays n’est-il pas à ta disposition ? S’il te plaît, sépare-toi de moi. Si tu vas à gauche, alors j’irai à droite ; mais si tu vas à droite, alors j’irai à gauche. ” Bien que Lot ait choisi la partie la plus fertile du pays, Abraham ne lui en a pas tenu rigueur (Gen. 13:8-11). Plus tard, il n’a d’ailleurs pas hésité à se porter à son secours quand des armées envahisseuses l’ont capturé. — Gen. 14:14-16.
11. De quelle façon Abraham a-t-il poursuivi la paix avec ses voisins philistins ?
11 Pensez également à la façon dont Abraham a poursuivi la paix avec ses voisins philistins, au pays de Canaan. Les Philistins “ s’étaient emparés de force ” d’un puits creusé par ses serviteurs à Béer-Shéba. Comment le patriarche allait-il réagir, lui qui, pour sauver son neveu, avait combattu et vaincu quatre rois ? Au lieu de riposter et de reprendre son puits, il a décidé de ne rien dire. Quelque temps après, le roi philistin est venu conclure une alliance de paix avec lui. Le roi lui a fait jurer de se montrer bon envers ses descendants. C’est à ce moment-là seulement qu’Abraham l’a informé qu’un puits lui avait été volé. Consterné, le roi le lui a restitué. Le patriarche a continué de résider paisiblement comme étranger dans le pays. — Gen. 21:22-31, 34.
12, 13. a) Comment Isaac a-t-il imité l’exemple de son père ? b) Comment Jéhovah a-t-il béni les efforts d’Isaac pour préserver la paix ?
12 Comme Abraham son père, Isaac s’est montré attaché à la paix. Cela ressort de la manière dont il a agi à l’égard des Philistins. À cause d’une famine dans le pays, lui et sa maisonnée ont quitté Béer-Lahaï-Roï, dans la région aride du Négueb, et ont fait route vers le nord pour s’établir dans le territoire plus fertile des Philistins, à Guérar. Jéhovah y a béni Isaac en lui accordant des récoltes exceptionnelles et en faisant croître ses troupeaux. Les Philistins ont alors commencé à l’envier. Ils ne voulaient pas qu’il connaisse la même prospérité que son père. Aussi ont-ils bouché les puits que les serviteurs d’Abraham avaient creusés dans la région. Finalement, le roi philistin a dit à Isaac : “ Va-t-en de notre voisinage. ” Isaac, en homme de paix, s’en est allé. — Gen. 24:62 ; 26:1, 12-17.
13 Il s’est installé plus loin, et ses bergers ont creusé un autre puits. Mais les bergers philistins ont prétendu que l’eau leur appartenait. Imitant l’exemple de son père, Isaac ne s’est pas battu pour un puits. Il a demandé à ses hommes d’en creuser un nouveau. Les Philistins ont une fois de plus voulu se l’approprier. Désireux de préserver la paix, Isaac, avec toute sa maisonnée, s’est installé à un autre endroit. Ses serviteurs y ont creusé un puits, qu’Isaac a appelé Rehoboth. Par la suite, il s’est déplacé vers la région plus fertile de Béer-Shéba. Jéhovah lui a alors dit : “ N’aie pas peur, car je suis avec toi ; oui, je te bénirai et multiplierai ta semence à cause d’Abraham mon serviteur. ” — Gen. 26:17-25.
14. Comment Isaac a-t-il favorisé la paix quand le roi philistin a souhaité conclure une alliance avec lui ?
14 Isaac avait certainement les moyens de défendre son droit d’utiliser tous les puits que ses serviteurs avaient creusés. Toutefois, parce qu’il était attaché à la paix, il avait à plusieurs reprises fait le choix de s’en aller plutôt que de se battre. Quand le roi philistin et ses hauts fonctionnaires sont venus le voir à Béer-Shéba et ont souhaité conclure avec lui une alliance de paix, ils ont déclaré : “ Nous avons bien vu que Jéhovah était avec toi. ” En cette circonstance, Isaac a encore favorisé la paix, comme l’atteste le récit biblique : “ Il [...] fit un festin [à ses hôtes] et ils mangèrent et burent. Le lendemain matin, ils se levèrent de bonne heure et ils se firent des serments l’un à l’autre. Après cela, Isaac les congédia et ils s’en allèrent en paix de chez lui. ” — Gen. 26:26-31.
Apprenons de l’exemple de Joseph
15. Pourquoi les frères de Joseph ne pouvaient-ils pas “ lui parler paisiblement ” ?
15 Jacob, fils d’Isaac, est devenu “ un homme intègre ”. (Gen. 25:27.) Dans l’introduction, nous avons vu qu’il a cherché à faire la paix avec son frère, Ésaü. Il avait sans aucun doute tiré profit de l’exemple de son père, véritable homme de paix. Que dire à présent de ses 12 fils ? Joseph était celui qu’il aimait le plus. C’était un garçon obéissant et respectueux, qui se souciait réellement des intérêts de son père (Gen. 37:2, 14). Malheureusement, ses frères aînés le jalousaient tellement qu’“ ils ne pouvaient lui parler paisiblement ”. Ils ont eu la cruauté de le vendre en esclavage et de faire croire à Jacob qu’il avait été tué par une bête sauvage. — Gen. 37:4, 28, 31-33.
16, 17. Comment Joseph a-t-il travaillé à la paix avec ses frères ?
16 Jéhovah était avec Joseph. Celui-ci est plus tard devenu le premier ministre d’Égypte, autrement dit l’homme le plus puissant après Pharaon. Quand une terrible famine les a conduits en Égypte, les fils de Jacob n’ont pas reconnu leur frère dans ses vêtements officiels (Gen. 42:5-7). Joseph aurait pu facilement les punir de leur cruauté envers lui et son père. Mais il s’en est abstenu et a cherché à faire la paix avec eux. Quand il a eu la certitude qu’ils s’étaient repentis, il s’est fait connaître à eux et leur a adressé ces paroles : “ Ne soyez pas peinés et ne soyez pas en colère contre vous-mêmes, de m’avoir vendu pour ici ; car c’est pour la préservation de la vie que Dieu m’a envoyé en avant de vous. ” Finalement, “ il embrassa tous ses frères et pleura tout contre eux ”. — Gen. 45:1, 5, 15.
17 Après la mort de leur père, les fils de Jacob ont craint que Joseph ne se venge d’eux. En l’apprenant, Joseph “ se mit à pleurer ” et leur dit : “ N’ayez pas peur. Je continuerai moi-même à vous ravitailler, vous et vos petits enfants. ” En homme de paix, il “ les consola et leur parla sur un ton rassurant ”. — Gen. 50:15-21.
“ Écrites pour notre instruction ”
18, 19. a) Qu’avez-vous appris des exemples examinés dans cet article ? b) Que verrons-nous dans l’article suivant ?
18 “ Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, a affirmé Paul, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. ” (Rom. 15:4). Qu’avez-vous appris des exemples de Jéhovah, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Joseph ?
19 Quand vous réfléchissez à tout ce que Jéhovah a mis en œuvre pour réconcilier les humains imparfaits avec lui, ne vous sentez-vous pas poussé à faire de votre mieux pour poursuivre la paix avec les autres ? Les exemples d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Joseph montrent que les parents peuvent avoir une excellente influence sur leurs enfants. Les récits bibliques considérés dans cet article attestent aussi que Jéhovah bénit les efforts de ceux qui cherchent à faire la paix. C’est donc à juste titre que Paul l’appelle “ le Dieu qui donne la paix ”. (Lire Romains 15:33 ; 16:20.) Dans l’article suivant, nous verrons pourquoi l’apôtre a insisté sur la nécessité de poursuivre la paix, et comment œuvrer en faveur de la paix.
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Poursuivons la paixLa Tour de Garde 2011 | 15 août
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Poursuivons la paix
“ Poursuivons les choses qui favorisent la paix. ” — ROM. 14:19.
1, 2. Pourquoi la paix règne-t-elle chez les Témoins de Jéhovah ?
LA PAIX véritable est difficile à trouver dans le monde d’aujourd’hui. Au sein d’une même communauté nationale et linguistique, les gens sont souvent divisés sur les plans religieux, politique et social. En revanche, les serviteurs de Jéhovah sont unis, alors qu’ils viennent de “ toutes nations et tribus et peuples et langues ”. — Rév. 7:9.
2 La paix qui règne entre nous ne doit rien au hasard. Si elle existe, c’est essentiellement parce que nous “ jouissons de la paix avec Dieu ” grâce à notre foi en son Fils, dont le sang versé couvre nos péchés (Rom. 5:1 ; Éph. 1:7). En outre, le vrai Dieu nous donne son esprit saint, dont le fruit comprend la paix (Gal. 5:22). Par ailleurs, nous sommes unis parce que nous ne faisons pas “ partie du monde ”. (Jean 15:19.) Nous n’intervenons pas dans les débats politiques, pas plus que nous ne participons aux guerres civiles ou internationales, car nous avons ‘ forgé nos épées en socs ’. — Is. 2:4.
3. a) À quoi nous pousse la paix que nous connaissons ? b) De quoi sera-t-il question dans cet article ?
3 Être en paix avec ses frères, ce n’est pas simplement s’abstenir de leur causer du tort. Bien que la congrégation à laquelle nous appartenons puisse être composée de personnes issues de diverses races et cultures, nous ‘ nous aimons les uns les autres ’. (Jean 15:17.) La paix que nous connaissons nous pousse à “ pratiqu[er] envers tous ce qui est bon, mais surtout envers ceux qui nous sont apparentés dans la foi ”. (Gal. 6:10.) Notre paradis spirituel est quelque chose qu’il nous faut chérir et préserver. Par conséquent, voyons comment poursuivre la paix dans la congrégation.
Quand nous trébuchons
4. Comment poursuivre la paix si nous avons offensé quelqu’un ?
4 “ Tous, nous trébuchons souvent, a fait remarquer le disciple Jacques. Si quelqu’un ne trébuche pas en parole, celui-là est un homme parfait. ” (Jacq. 3:2). Des divergences et des malentendus surviennent donc inévitablement entre chrétiens (Phil. 4:2, 3). Cependant, il est possible de résoudre ces problèmes sans troubler la paix de la congrégation. Revoyons par exemple ce que Jésus nous invite à faire si nous nous rendons compte que nous avons offensé quelqu’un. — Lire Matthieu 5:23, 24.
5. Comment poursuivre la paix si quelqu’un nous traite injustement ?
5 Imaginons à présent qu’un compagnon chrétien nous traite quelque peu injustement. Devrions-nous nous attendre à ce qu’il vienne nous présenter ses excuses ? L’amour “ ne tient pas compte du mal subi ”, lit-on en 1 Corinthiens 13:5. Quand on nous offense, nous poursuivons la paix en pardonnant et en oubliant. (Lire Colossiens 3:13.) C’est la meilleure façon de gérer les petites frictions de la vie quotidienne, car on entretient ainsi des relations paisibles avec les autres et on conserve sa tranquillité d’esprit. Un proverbe déclare que la “ beauté [d’un homme] est de passer sur la transgression ”. — Prov. 19:11.
6. Que faire si nous ne parvenons pas à passer sur une offense ?
6 Mais que faire si nous ne parvenons pas à passer sur une offense ? Il ne serait pas sage d’en parler à tous ceux qui veulent bien nous prêter une oreille attentive. Pareille réaction ne ferait que nuire à la paix de la congrégation. Comment résoudre le problème paisiblement ? Voici ce qu’on lit en Matthieu 18:15 : “ Si ton frère commet un péché, va exposer sa faute entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. ” Même si, dans le contexte de Matthieu 18:15-17, il est question de péchés graves, nous devrions appliquer le principe énoncé au verset 15, à savoir aller trouver celui qui nous a offensé et, en privé, chercher à renouer des relations sereines avec luia.
7. Pourquoi résoudre sans tarder les différends ?
7 “ Soyez en colère, et pourtant ne péchez pas, a écrit l’apôtre Paul ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation, et ne donnez pas de champ au Diable. ” (Éph. 4:26, 27). Jésus a dit pour sa part : “ Arrange-toi vite avec celui qui porte plainte contre toi. ” (Mat. 5:25). Poursuivre la paix, c’est donc chercher sans tarder à résoudre notre problème. Ainsi, la situation ne s’envenime pas, telle une plaie non soignée. Ne permettons pas à l’orgueil, à l’envie ou à un attachement excessif aux choses matérielles de nous empêcher de résoudre les différends dès qu’ils apparaissent. — Jacq. 4:1-6.
Quand une controverse oppose de nombreuses personnes
8, 9. a) Quelles dissensions existaient dans la congrégation de Rome au Ier siècle ? b) Quelles recommandations Paul a-t-il adressées aux chrétiens de cette congrégation ?
8 Il arrive que, dans une congrégation, des désaccords opposent, non pas deux, mais de nombreuses personnes. C’est le genre de situation qu’a connu la congrégation de Rome, à qui l’apôtre Paul a envoyé une lettre inspirée par Dieu. Des dissensions dressaient des chrétiens d’origine juive contre des chrétiens d’origine gentile. Manifestement, certains méprisaient ceux dont la conscience était faible, autrement dit trop scrupuleuse. Ils avaient le tort de juger leurs frères à propos de questions strictement personnelles. Quelles recommandations Paul a-t-il faites à la congrégation ? — Rom. 14:1-6.
9 Il a adressé des conseils aux deux parties en présence. À ceux qui avaient compris qu’ils n’étaient plus sous la Loi mosaïque, il a demandé de ne pas mépriser leurs frères (Rom. 14:2, 10). Une telle attitude risquait de faire trébucher les croyants à qui il répugnait encore de manger des choses interdites sous la Loi. “ Cesse de démolir l’œuvre de Dieu à cause d’un aliment ”, a écrit Paul, ajoutant : “ C’est bien de ne pas manger de viande, ou de ne pas boire de vin, ou de ne rien faire sur quoi ton frère trébuche. ” (Rom. 14:14, 15, 20, 21). Aux autres, dont la conscience était plus scrupuleuse, l’apôtre a recommandé de ne pas considérer comme infidèles ceux qui avaient une vision plus large des choses (Rom. 14:13). Et il les a exhortés à ‘ ne pas penser d’eux-mêmes plus qu’il ne faut penser ’. (Rom. 12:3.) Pour conclure, il a déclaré : “ Ainsi donc, poursuivons les choses qui favorisent la paix et celles qui sont constructives, les uns pour les autres. ” — Rom. 14:19.
10. À l’exemple des chrétiens de Rome, que devons-nous faire pour régler les divergences au sein de la congrégation ?
10 Il n’y a pas lieu de douter que la congrégation de Rome ait mis en pratique les conseils de Paul. Lorsque des divergences surviennent aujourd’hui, ne devrions-nous pas les régler en douceur, en recherchant humblement quels principes bibliques s’appliquent et en les mettant en pratique ? En cas de controverse, chacun devra certainement revoir son point de vue, comme les chrétiens de Rome au Ier siècle, afin d’obéir à ces paroles de Jésus : “ Soyez en paix entre vous. ” — Marc 9:50.
Quand un ancien est sollicité
11. À quoi doit veiller un ancien si quelqu’un vient lui parler d’un différend qu’il a avec un autre chrétien ?
11 Que doit faire un ancien si quelqu’un vient lui parler d’un problème qu’il rencontre avec un membre de sa famille ou avec un autre chrétien ? On lit en Proverbes 21:13 : “ Quiconque ferme son oreille au cri de plainte du petit, lui aussi il appellera et on ne lui répondra pas. ” Un ancien ne voudra certainement pas ‘ fermer son oreille ’. Toutefois, un autre proverbe dit : “ Le premier qui plaide sa cause paraît juste ; Vienne sa partie adverse, et elle lui demandera des preuves. ” (Prov. 18:17, Bible à la Colombe). Un ancien doit écouter avec bonté, mais il lui faut veiller à ne pas prendre parti pour le plaignant. Après l’avoir entendu, il lui demandera généralement s’il est allé trouver l’offenseur. L’ancien pourra aussi revoir avec l’offensé quelles démarches la Bible recommande pour poursuivre la paix.
12. Quels exemples soulignent le danger d’agir précipitamment après avoir entendu une plainte ?
12 Trois exemples bibliques nous rappelleront le danger d’agir précipitamment après n’avoir entendu qu’un son de cloche. Potiphar a cru sa femme, qui prétendait que Joseph avait tenté de la violer. Il a cédé à une colère injustifiée et a fait jeter Joseph en prison (Gen. 39:19, 20). Le roi David a cru Tsiba, qui affirmait que son maître, Mephibosheth, avait rallié le camp ennemi. “ Vois ! Tout ce qui appartient à Mephibosheth est à toi ”, s’est empressé de répondre David (2 Sam. 16:4 ; 19:25-27). Artaxerxès a cru un rapport mensonger selon lequel les Juifs qui rebâtissaient les murailles de Jérusalem ne tarderaient pas à se rebeller contre l’Empire perse. Il a alors ordonné que cessent les travaux, et la reconstruction du temple de Dieu s’est arrêtée (Ezra 4:11-13, 23, 24). Pour leur part, les anciens tiennent compte du conseil de Paul à Timothée, à savoir ne pas porter de jugement hâtif. — Lire 1 Timothée 5:21.
13, 14. a) Qu’est-il important de se rappeler lorsqu’une dispute oppose des chrétiens ? b) De quelle aide les anciens bénéficient-ils pour juger avec justice ?
13 Même lorsqu’on estime avoir suffisamment écouté les deux parties, il est important de se souvenir que “ si quelqu’un pense avoir appris quelque chose, il ne sait pas encore cela comme il devrait le savoir ”. (1 Cor. 8:2.) Sommes-nous au courant de tous les éléments à l’origine de cette dispute ? Dans quelle mesure connaissons-nous les antécédents des personnes concernées ? Quand ils sont appelés à juger, les anciens doivent veiller à ne pas se laisser abuser par des mensonges, des ruses ou des rumeurs. Jésus Christ, le Juge désigné par Dieu, juge avec justice. À son sujet, Isaïe a prophétisé : “ Il ne jugera pas sur ce qui se montrera à ses yeux, et il ne reprendra pas d’après ce qu’entendront ses oreilles. ” (Is. 11:3, 4). Jésus se laisse guider par l’esprit de Jéhovah. Les anciens doivent eux aussi se laisser guider par cet esprit.
14 Avant de se prononcer sur un litige opposant des chrétiens, les anciens prient Jéhovah de leur accorder l’aide de son esprit et se fient à sa direction en consultant la Bible et les publications de “ l’esclave fidèle et avisé ”. — Mat. 24:45.
La paix à n’importe quel prix ?
15. Dans quel cas devons-nous révéler un péché dont nous avons eu connaissance ?
15 Les chrétiens sont exhortés à poursuivre la paix. Cependant, la Bible dit aussi : “ La sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique. ” (Jacq. 3:17). La paix passe donc après la pureté, c’est-à-dire après le respect des normes divines en matière de moralité et de justice. Si un chrétien découvre qu’un de ses compagnons a commis un péché grave, il doit l’encourager à le confesser aux anciens (1 Cor. 6:9, 10 ; Jacq. 5:14-16). En cas de refus du transgresseur, c’est à lui de révéler la faute aux anciens. S’il gardait le silence par souci de maintenir la paix avec le pécheur, il commettrait une grossière erreur, car il se rendrait complice de son péché. — Lév. 5:1 ; lire Proverbes 29:24.
16. Qu’apprenons-nous de la rencontre entre Yéhou et Yehoram ?
16 Un épisode biblique atteste qu’il est plus important de respecter la justice divine que de préserver la paix. Dieu avait envoyé Yéhou exécuter Son jugement sur la maison d’Ahab. Le mauvais roi Yehoram, fils d’Ahab et de Jézabel, fit atteler son char, sortit à la rencontre de Yéhou et lui demanda : “ Y a-t-il la paix, Yéhou ? ” Réponse du serviteur de Dieu : “ Quelle paix pourrait-il bien y avoir, tant qu’il y a les fornications de Jézabel ta mère et ses nombreuses sorcelleries ? ” (2 Rois 9:22). Sur ce, Yéhou banda son arc et atteignit Yehoram d’une flèche en plein cœur. Comme le montre ce récit, il est des circonstances qui réclament une intervention énergique. Les anciens ne doivent pas, par souci de préserver la paix, faire preuve de laxisme envers ceux qui pratiquent le péché sans en éprouver de repentir. Ils les excommunient afin que la congrégation continue de jouir de la paix avec Dieu. — 1 Cor. 5:1, 2, 11-13.
17. Comment tous les chrétiens peuvent-ils poursuivre la paix ?
17 La plupart des différends entre frères ne découlent pas d’une faute grave qui exige la formation d’un comité de discipline religieuse. Il y a donc généralement lieu de couvrir avec amour les petits manquements d’autrui. “ Celui qui couvre la transgression cherche l’amour, dit la Bible, mais qui parle sans cesse d’une chose sépare les intimes. ” (Prov. 17:9). La mise en pratique de ces paroles nous aidera tous à sauvegarder la paix de la congrégation et à conserver de bonnes relations avec Jéhovah. — Mat. 6:14, 15.
Poursuivre la paix procure des bienfaits
18, 19. Quels bienfaits retire-t-on à poursuivre la paix ?
18 Poursuivre “ les choses qui favorisent la paix ” nous procure d’immenses bienfaits. Nous entretenons des relations étroites avec Jéhovah, car nous imitons ses manières d’agir, et nous contribuons à l’unité et à la paix qui règnent dans notre paradis spirituel. En poursuivant la paix dans la congrégation, nous apprenons aussi à poursuivre la paix avec ceux à qui nous prêchons “ la bonne nouvelle de la paix ”. (Éph. 6:15.) Il nous est ainsi plus facile d’être “ doux envers tous ” et de nous ‘ contenir sous le mal ’. — 2 Tim. 2:24.
19 Rappelons-nous enfin qu’il va y avoir “ une résurrection tant des justes que des injustes ”. (Actes 24:15.) Des millions d’humains seront ramenés à la vie. Ils auront des origines et des personnalités très différentes et auront vécu à toutes sortes d’époques, allant des derniers jours à “ la fondation du monde ” ! (Luc 11:50, 51.) Les aider à aimer la paix sera indéniablement un grand honneur. La formation que nous recevons dès à présent nous sera alors très précieuse !
[Note]
a Sur la conduite à tenir dans le cas de péchés graves tels que la calomnie ou l’escroquerie, voir notre numéro du 15 octobre 1999, pages 17-22.
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