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  • Les “ nouveaux ” grands-parents
    Réveillez-vous ! 1999 | 22 mars
    • Les “ nouveaux ” grands-parents

      “ Bienvenue chez papi et mamie. La maison s’occupe des enfants. ” C’est ce qu’on peut lire sur la carte qu’Étienne et Jeanne ont accrochée à leur porte.

      POURTANT, si vous entrez, ne vous attendez pas à voir deux personnes âgées assises dans des fauteuils à bascule. Plutôt un couple jeune, dynamique, dans la quarantaine, ce qui n’empêche pas Étienne et Jeanne d’accepter leur rôle de grands-parents avec enthousiasme. “ Bien sûr, c’est un de ces petits signes qui vous rappellent que vous vieillissez, dit Étienne. Mais les petits-enfants sont une joie, une récompense qu’on obtient pour avoir élevé des enfants. ”

      Un proverbe ancien dit : “ La couronne des vieillards, ce sont les petits-fils. ” (Proverbes 17:6). Un lien très particulier d’amour et d’intimité unit souvent grands-parents et petits-enfants. Par ailleurs, citant le cas des États-Unis, la revue Generations signale que “ la société américaine compte plus de grands-parents que jamais ”. Les causes ? “ L’augmentation de l’espérance de vie et les nouveaux rythmes familiaux, explique l’article. Du fait de l’évolution de la mortalité et de la fécondité, environ trois adultes sur quatre auront un jour des petits-enfants [...]. La plupart deviennent grands-parents vers l’âge de 45 ans. ”

      Dans certains pays, on a vu apparaître une nouvelle génération de grands-parents. Ces derniers occupent une place de plus en plus importante dans la vie de leurs petits-enfants. Étienne et Jeanne, par exemple, ont un fils divorcé qui partage la garde de ses enfants avec son ex-femme. “ Nous essayons de nous rendre utiles en nous occupant de notre petit-fils pendant que son père est au travail ”, explique Jeanne. Une étude a montré qu’aux États-Unis les grands-parents passent en moyenne 14 heures par semaine à s’occuper de leurs petits-enfants, ce qui équivaut à un travail d’une valeur de 29 milliards de dollars par an !

      Quelles joies les grands-parents d’aujourd’hui connaissent-​ils ? Quelles difficultés rencontrent-​ils ? Ces questions seront abordées dans les articles suivants.

  • Les grands-parents : leurs joies et leurs difficultés
    Réveillez-vous ! 1999 | 22 mars
    • Les grands-parents : leurs joies et leurs difficultés

      “ Je suis très heureux d’être grand-père ! On profite de ses petits-enfants sans se sentir responsable d’eux. On est conscient qu’on a une influence sur leur vie, mais qu’en fin de compte ce sont les parents qui ont le dernier mot. ” — Étienne, grand-père.

      QU’Y A-​T-​IL de si enthousiasmant dans le fait d’être grand-père ou grand-mère ? Les chercheurs soulignent que les parents ont à l’égard de leurs enfants des attentes qui, bien que normales, peuvent engendrer de fortes tensions. Parce qu’ils n’ont généralement pas les mêmes attentes, les grands-parents peuvent entretenir des relations beaucoup plus détendues avec leurs petits-enfants. Selon l’expression du docteur Kornhaber, ils sont libres d’aimer leurs petits-enfants “ simplement parce qu’ils sont là ”. Esther, aujourd’hui grand-mère, confie : “ En tant que mère, je prenais très à cœur tout ce que mes enfants faisaient. Maintenant que je suis grand-mère, je me sens libre de profiter de mes petits-enfants et de les aimer. ”

      Un autre facteur entre en jeu : la sagesse et l’expérience qui viennent avec l’âge (Job 12:12). Les grands-parents ne sont plus jeunes et inexpérimentés ; ils ont assumé pendant des années le rôle de parents. Ayant tiré les leçons de leurs erreurs, ils savent mieux s’y prendre avec les enfants que lorsqu’ils étaient plus jeunes.

      “ Une relation saine et affectueuse entre grands-parents et petits-enfants, écrit le docteur Kornhaber, est nécessaire à l’équilibre affectif et au bonheur des trois générations. Ce lien est un droit naturel des enfants, [...] un héritage que leur transmettent leurs aînés et qui profite à toute la famille. ” Dans le même ordre d’idées, la revue Family Relations note que “ les grands-parents actifs, qui s’intéressent à leurs petits-enfants, se sentent mieux et ont meilleur moral ”.

      Le rôle des grands-parents

      Les grands-parents peuvent se rendre utiles de bien des manières. “ Ils peuvent soutenir leurs enfants mariés, dit Étienne. Je pense qu’en agissant ainsi ils peuvent compenser en partie les difficultés que rencontrent les jeunes parents. ” En outre, les grands-parents sont en mesure de faire beaucoup pour soutenir les petits-enfants eux-​mêmes. Ce sont souvent eux qui renseignent l’enfant sur l’histoire de la famille, et ils jouent généralement un rôle important dans la transmission de l’héritage religieux de la famille.

      Dans de nombreuses familles, les grands-parents sont également des conseillers très écoutés. “ Les petits nous confient quelquefois des choses dont ils n’osent pas parler avec leurs parents ”, dit Jeanne, dont il a été question dans le premier article. En règle générale, les parents apprécient cette aide. Selon une étude, “ plus de 80 % des adolescents considèrent leurs grands-parents comme des confidents [...]. De nombreux adultes gardent un contact régulier avec les grands-parents dont ils se sentent le plus proches ”.

      Un enfant dont on ne s’occupe pas suffisamment au foyer a particulièrement besoin de grands-parents aimants. “ Pendant ma petite enfance, écrit Selma Wassermann, ma grand-mère était pour moi la personne la plus importante au monde. Elle avait décidé de s’occuper de moi et m’entourait de soins. Quand elle me prenait dans son giron, [...] je savais que j’étais en sécurité. [...] C’est ma grand-mère qui m’a appris ce que j’avais le plus besoin de savoir : j’étais aimée, et donc digne d’être aimée. ” — Grand-mère à distance (angl.).

      Tensions familiales

      Cependant, les grands-parents ne sont pas toujours à l’abri des tensions et des difficultés. Une femme se rappelle par exemple s’être violemment disputée avec sa mère à propos de la façon de faire faire son rot au bébé. “ Ça a jeté un froid entre nous à un moment où j’étais particulièrement fragile ”, dit-​elle. Les jeunes parents désirent, c’est naturel, que leurs parents approuvent la manière dont ils élèvent leurs enfants. C’est pourquoi un conseil donné avec le désir d’aider est parfois ressenti comme une dure critique.

      Dans Entre parents et grands-parents (angl.), le docteur Kornhaber cite le cas de deux mères qui rencontrent un autre problème courant. “ Je suis envahie tous les jours par mes parents, raconte la première. Si je ne suis pas à la maison quand ils viennent, ils ne sont pas contents. [...] Ils ne se mettent pas à ma place ; ils ne pensent pas à ce que je ressens ni à ma vie privée. ” “ Mes parents veulent ma fille pour eux tout seuls, se plaint la deuxième. Ils ne pensent qu’à Susie vingt-quatre heures sur vingt-quatre. [...] Nous envisageons sérieusement de déménager. ”

      Les grands-parents sont parfois accusés de gâter les enfants en leur faisant trop de cadeaux. S’il est naturel de vouloir faire plaisir à ses petits-enfants, certains vont trop loin. Mais il arrive aussi que les protestations des parents soient dues à une réaction de jalousie (Proverbes 14:30). “ Mes parents étaient stricts et durs avec moi, confie Mildred, mais avec mes enfants ils sont généreux et [permissifs]. Je suis jalouse parce qu’avec moi ils n’ont pas du tout changé d’attitude. ” Quelle qu’en soit la raison, si les grands-parents ne respectent pas la volonté des parents en matière de cadeaux, cela peut occasionner des difficultés.

      Les grands-parents font donc bien de se montrer prudents lorsqu’ils veulent faire des cadeaux à leurs petits-enfants. La Bible montre que l’excès d’une chose, même bonne, peut être mauvais (Proverbes 25:27). Si vous n’êtes pas sûr de savoir quel genre de cadeaux convient, demandez conseil aux parents. De cette façon, vous ‘ saurez donner des dons qui sont bons ’. — Luc 11:13.

      Amour et respect : les clés du succès

      Malheureusement, certains grands-parents se plaignent de ce qu’on leur témoigne peu de reconnaissance lorsqu’ils s’occupent de leurs petits-enfants. D’autres aimeraient voir davantage leurs petits-enfants. Certains disent que leurs enfants les tiennent à l’écart sans même leur expliquer ce qu’ils ont à leur reprocher. Souvent, de tels problèmes peuvent être évités si chacun s’efforce de faire preuve d’amour et de respect. La Bible dit : “ L’amour est patient et bon. L’amour n’est pas jaloux, [...] ne cherche pas ses propres intérêts, ne s’irrite pas. [...] Il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout. ” —1 Corinthiens 13:4, 5, 7.

      Imaginons que “ mamie ”, pleine de bonnes intentions, vous donne un conseil qui vous déplaise. Y a-​t-​il vraiment de quoi ‘ s’irriter ’ ? La Bible, ne l’oubliez pas, montre que c’est le rôle des chrétiennes âgées de conseiller “ les jeunes femmes [...] pour que celles-ci aiment leurs maris, aiment leurs enfants, soient saines d’esprit, pures, des femmes travaillant à la maison ”. (Tite 2:3-5.) Vos parents n’ont-​ils pas à cœur la même chose que vous : le bonheur de vos enfants ? Puisque l’amour “ ne cherche pas ses propres intérêts ”, le mieux est probablement de penser avant tout aux besoins de votre enfant, et non à vos propres sentiments. Vous éviterez ainsi de ‘ provoquer des épreuves de force ’ à la moindre cause d’irritation. — Galates 5:26, note.

      Vous craignez peut-être que votre fils ou votre fille ne devienne un enfant gâté, mais rappelez-​vous que si ses grands-parents lui offrent beaucoup de cadeaux, ils le font avec de bonnes intentions. La plupart des spécialistes sont d’avis que la manière dont vous éduquez et disciplinez votre enfant a bien plus d’impact que les interventions occasionnelles d’un grand-père ou d’une grand-mère. “ Un peu d’humour facilite les choses ”, dit un médecin.

      Même si vous n’êtes pas d’accord sur un point avec vos parents ou vos beaux-parents, ne les empêchez pas pour autant de voir vos enfants. “ Les plans échouent là où il n’y a pas d’entretiens confidentiels ”, dit la Bible (Proverbes 15:22). À un moment opportun, ayez une discussion franche et parlez de ce qui vous préoccupe (Proverbes 15:23). Souvent, il est possible de trouver une solution.

      Si vous êtes grand-père ou grand-mère, il est essentiel que vous témoigniez du respect aux parents de vos petits-enfants. Bien entendu, si vous aviez le sentiment que votre petit-fils ou votre petite-fille est en danger, vous vous sentiriez tenu d’intervenir. Mais s’il est naturel que les grands-parents aiment et chérissent leurs petits-enfants, c’est aux parents qu’incombe la responsabilité de les élever (Éphésiens 6:4). La Bible recommande à vos petits-enfants de respecter leurs parents et de leur obéir (Éphésiens 6:1, 2 ; Hébreux 12:9). Par conséquent, efforcez-​vous de ne pas accabler les parents de conseils qu’ils n’ont pas demandés et de ne pas saper leur autorité. — Voir 1 Thessaloniciens 4:11.

      Il faut reconnaître qu’il n’est pas toujours facile de rester en retrait et de tenir sa langue, parfois avec inquiétude, pour laisser aux parents le soin de jouer leur rôle. Mais, comme le dit Étienne, “ à moins qu’ils ne vous demandent conseil, vous devez agir en fonction de ce que eux estiment être le mieux pour leurs enfants ”. Jeanne, quant à elle, explique : “ Je fais très attention de ne jamais dire : ‘ C’est comme ça qu’il faut faire ! ’ Il y a de nombreuses manières de faire une même chose. En ayant des idées trop arrêtées, on peut provoquer des problèmes. ”

      Ce que les grands-parents peuvent donner

      Selon la Bible, avoir des petits-enfants est une bénédiction venant de Dieu (Psaume 128:3-6). En vous intéressant à vos petits-enfants, vous pouvez avoir une profonde influence sur eux et les aider à cultiver des valeurs spirituelles (voir Deutéronome 32:7). Dans les temps bibliques, une femme nommée Loïs a beaucoup contribué à ce que son petit-fils, Timothée, devienne un homme de Dieu remarquable (2 Timothée 1:5). Vous pouvez connaître une joie semblable en voyant vos petits-enfants réagir favorablement à l’enseignement spirituel que vous leur donnez.

      Vous pouvez aussi apporter votre affection. Même si vous n’êtes pas du genre tendre et câlin, il vous est possible de manifester de l’amour à vos petits-enfants en leur accordant une attention sincère et désintéressée. Comme l’écrit Selma Wassermann, “ en écoutant ce que dit l’enfant, [...] vous lui montrez que vous vous souciez de lui. En étant attentif, en ne l’interrompant pas, en n’étant pas critique, vous lui témoignez de la considération, de l’affection et de l’estime ”. Une telle attention affectueuse est l’un des plus beaux cadeaux que des grands-parents puissent faire à leurs petits-enfants.

      Jusqu’à présent, nous avons parlé du rôle traditionnel des grands-parents. Parfois, cependant, ces derniers ont une charge beaucoup plus lourde à assumer.

      [Entrefilet, page 6]

      “ C’est ma grand-mère qui m’a appris ce que j’avais le plus besoin de savoir : j’étais aimée, et donc digne d’être aimée. ”

      [Encadré, page 6]

      Si vous vivez loin de vos petits-enfants

      • Demandez aux parents de vous envoyer des cassettes vidéo ou des photos de vos petits-enfants.

      • Enregistrez des “ lettres ” sur cassettes pour vos petits-enfants. S’ils sont petits, vous pouvez leur lire des histoires bibliques ou leur chanter des berceuses.

      • Envoyez-​leur des cartes postales et des lettres. Si possible, ayez une correspondance régulière avec eux.

      • Si vous pouvez vous le permettre, téléphonez-​leur. Lorsque vous parlez à de jeunes enfants, entamez la conversation par des questions simples (par exemple : “ Qu’est-​ce que tu as mangé au petit-déjeuner ? ”).

      • Si possible, rendez-​leur de brèves visites régulièrement.

      • Mettez-​vous d’accord avec les parents pour que vos petits-enfants viennent de temps en temps chez vous. Prévoyez des activités agréables, comme des visites de zoos, de musées et de parcs.

  • Quand les grands-parents remplacent les parents
    Réveillez-vous ! 1999 | 22 mars
    • Quand les grands-parents remplacent les parents

      “ Je venais de rentrer de la Salle du Royaume. On a frappé à la porte. J’ai ouvert et j’ai vu deux policiers accompagnés de deux enfants. Les enfants étaient sales et avaient les cheveux emmêlés. On aurait dit qu’ils ne s’étaient pas lavés depuis des mois. C’est à peine si on voyait que c’étaient des enfants. Eh bien ! c’étaient mes petits-enfants. Leur mère se droguait et ne s’en occupait pas. J’étais veuve et j’avais déjà six enfants, mais je ne pouvais vraiment pas dire non. ” — Simonea.

      “ Ma fille m’a demandé si je pouvais prendre ses enfants chez moi le temps qu’elle mette de l’ordre dans sa vie. Elle se droguait, mais je ne le savais pas. Je me suis retrouvée forcée d’élever ses deux enfants. Quelques années plus tard, elle a eu une petite fille. Je ne voulais pas la prendre, mais mon petit-fils m’a dit : ‘ Mamie, on ne pourrait pas faire une petite place une dernière fois ? ’ ” — Jacqueline.

      “ LE PLAISIR sans les responsabilités ” : ainsi pouvait-​on décrire, autrefois, la situation privilégiée des grands-parents. Mais les choses ont bien changé. Rien qu’aux États-Unis, on estime que plus de trois millions d’enfants vivent chez leurs grands-parents. Et ce nombre est en rapide augmentation.

      Quelles sont les causes de cette évolution inquiétante ? En cas de divorce, ou lorsque les parents maltraitent ou négligent leurs enfants, il arrive que ceux-ci aillent habiter chez leurs grands-parents. Citons également le problème du crack qui, en raison de ses effets destructeurs sur de nombreux parents toxicomanes, est en train, selon la revue Child Welfare, de “ provoquer l’apparition d’une génération perdue ”. Par ailleurs, des millions d’enfants sont privés de leurs parents parce que ces derniers les ont abandonnés, sont morts ou sont atteints d’une maladie mentale. Certains sont confiés à leurs grands-parents après le décès de leur mère atteinte du sida.

      Il peut être très éprouvant d’endosser la responsabilité d’élever des enfants vers la cinquantaine ou pendant les “ jours funestes ” de la vieillesse (Ecclésiaste 12:1-7). Nombreux sont ceux qui n’ont tout bonnement pas l’énergie nécessaire pour veiller en permanence sur de jeunes enfants. En outre, certains grands-parents doivent s’occuper de leurs propres parents âgés ; d’autres, veufs ou divorcés, ne peuvent compter sur le soutien d’un conjoint ; beaucoup, enfin, n’ont pas les moyens d’assumer une telle charge financière. Lors d’une enquête, on a constaté que sur 10 grands-parents qui avaient des petits-enfants à leur charge, 4 avaient des revenus proches du seuil de pauvreté. “ Les enfants étaient malades, raconte Simone. Je dépensais des sommes importantes en consultations et en médicaments, et je ne recevais pratiquement aucune aide de l’État. ” “ Pour élever mes petits-enfants, confie une autre femme âgée, j’ai dû utiliser l’argent de ma retraite. ”

      Une situation éprouvante

      Comme on pouvait s’y attendre, une étude a montré qu’“ avoir leurs petits-enfants à charge représentait un stress pour les grands-parents, 86 % des 60 personnes interrogées disant se sentir ‘ déprimées et anxieuses la plupart du temps ’ ”. Beaucoup, en effet, ont des ennuis de santé. “ Cela m’a affectée sur les plans physique, mental et spirituel ”, dit Élisabeth, qui s’est occupée de sa petite-fille adolescente. Jacqueline, quant à elle, a des problèmes cardiaques et de l’hypertension. “ Mon médecin, explique-​t-​elle, pense que le stress lié à l’éducation des enfants y est pour quelque chose. ”

      Beaucoup, en outre, ne sont pas préparés au changement de mode de vie que nécessite l’arrivée de leurs petits-enfants. “ Il y a des moments où je suis bloqué chez moi, dit un grand-père. J’aurais mauvaise conscience [...] de les faire garder par quelqu’un d’autre, alors je renonce à sortir ou à faire ce que j’avais prévu. ” Une grand-mère qualifie son temps libre d’“ inexistant ”. L’isolement et la solitude sont également des problèmes répandus. “ La plupart des amis qui sont de notre âge, dit une grand-mère, n’ont pas d’enfants [à charge] ; nous refusons souvent des invitations parce que nos enfants [les petits-enfants] ne sont pas invités. ”

      Les difficultés peuvent aussi être d’ordre affectif. Voici ce qu’on lisait dans un journal américain (U.S.News & World Report) : “ Un grand nombre d’entre eux [les grands-parents] se sentent honteux et coupables parce que leurs enfants ont échoué dans leur rôle de parents ; beaucoup se considèrent comme responsables et se demandent quelle erreur ils ont commise dans l’éducation de leurs enfants. Pour donner à leurs petits-enfants un foyer sûr et chaleureux, certains doivent couper les ponts avec leurs enfants violents ou toxicomanes. ”

      Selon une étude, “ plus d’un quart [des grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants] [...] ont dit que leurs liens conjugaux leur procuraient moins de satisfaction depuis qu’ils assumaient ce rôle ”. Les maris, en particulier, se sentent souvent négligés par leur femme, sur laquelle repose l’essentiel du travail ; certains finissent par ne plus supporter la situation. Parlant de son mari, une femme confie : “ Il nous a abandonnés. [...] Je crois qu’il s’est senti pris au piège. ”

      Des enfants en colère

      Le journal cité plus haut expliquait : “ Les tensions sont d’autant plus grandes que certains des enfants dont [les grands-parents] héritent sont parmi les plus privés d’affection, les plus perturbés et les plus en colère de tout le pays. ”

      Prenons l’exemple de la petite-fille d’Élisabeth. Son père l’a littéralement abandonnée au coin d’une rue, près de l’endroit où sa grand-mère travaillait. “ C’est une enfant en colère, dit Élisabeth. Elle est blessée. ” Les petits-enfants de Simone réagissent de façon similaire. “ Mon petit-fils est amer. Il pense que personne ne veut de lui. ” Un enfant a besoin d’un père et d’une mère qui l’aiment. Imaginez ce que peut ressentir un enfant lorsque ses parents l’abandonnent, le négligent ou le rejettent ! Il est indispensable de comprendre ces sentiments si l’on veut aider patiemment un enfant dont le comportement est perturbé. On lit en Proverbes 19:11 : “ La perspicacité d’un homme retarde sa colère. ”

      Par exemple, un enfant qui a été abandonné refusera peut-être que vous vous occupiez de lui. Si vous vous efforcez de comprendre ses craintes, il vous sera plus facile de réagir avec compassion. En lui montrant que vous comprenez ses sentiments et en lui promettant que vous ferez tout votre possible pour prendre soin de lui, vous contribuerez probablement dans une large mesure à apaiser ses craintes.

      Faire face à la situation

      ‘ J’ai été très affectée. Nous n’avions vraiment pas mérité ça ’, dit une femme qui doit s’occuper de ses petits-enfants. Si vous êtes dans cette situation, il se peut que vous éprouviez les mêmes sentiments. Mais il ne faut pas désespérer. L’âge vous limite peut-être sur le plan physique, mais c’est un atout en matière de sagesse, de patience et de savoir-faire. Rien d’étonnant qu’une étude ait révélé que “ les enfants élevés uniquement par leurs grands-parents s’en sortent plutôt bien par rapport aux enfants qui vivent avec un seul de leurs parents biologiques ”.

      La Bible nous encourage à ‘ rejeter sur Jéhovah toute notre inquiétude, parce qu’il se soucie de nous ’. (1 Pierre 5:7.) Priez-​le donc constamment pour lui demander son soutien et sa direction, comme le faisait le psalmiste (voir Psaume 71:18). Ne négligez pas vos besoins spirituels (Matthieu 5:3). “ Les réunions chrétiennes et la prédication m’ont aidée à endurer ”, a dit une chrétienne. Si la situation vous le permet, efforcez-​vous d’enseigner les voies de Jéhovah à vos petits-enfants (Deutéronome 4:9). Dieu vous soutiendra à coup sûr dans vos efforts pour les élever “ dans la discipline et les avertissements de Jéhovah ”. — Éphésiens 6:4b.

      N’ayez pas peur de demander de l’aide. Vos amis, en particulier dans la congrégation chrétienne, peuvent vous seconder. “ Mes amis de la congrégation m’ont beaucoup soutenue, raconte Simone. Quand j’étais abattue, ils étaient là pour m’encourager. Certains m’ont même aidée financièrement. ”

      Pensez également aux aides prévues par l’État (Romains 13:6). Il est intéressant de noter que, selon une étude sur les grands-parents, “ la plupart ne savent ni à quoi ils ont droit ni où ils peuvent se renseigner ”. (Child Welfare.) Une assistante sociale ou un organisme local chargé de l’aide aux personnes âgées pourront vous diriger vers les services compétents.

      Bien souvent, les situations dans lesquelles des grands-parents prennent en charge leurs petits-enfants sont la conséquence des “ temps critiques, difficiles à supporter ” que nous connaissons aujourd’hui (2 Timothée 3:1-5). Heureusement, ces temps difficiles indiquent que Dieu va bientôt intervenir et créer une “ nouvelle terre ” où les situations tragiques qui affligent actuellement tant de familles auront disparu (2 Pierre 3:13 ; Révélation 21:3, 4). En attendant, les grands-parents qui doivent s’occuper de leurs petits-enfants n’ont d’autre solution que de faire pour le mieux. Beaucoup voient d’ailleurs leurs efforts couronnés de succès ! Souvenez-​vous toujours que, malgré les difficultés, vous pouvez connaître des joies. Peut-être aurez-​vous même le bonheur de voir vos petits-enfants devenir des personnes droites qui aiment Jéhovah ! Cela ne serait-​il pas une belle récompense pour tout votre dur travail ?

      [Notes]

      a Par souci d’anonymat, certains prénoms ont été changés.

      b Le livre Le secret du bonheur familial, publié par les Témoins de Jéhovah, contient de nombreux principes bibliques qui peuvent être utiles aux grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants.

      [Encadré, page 10]

      Problèmes juridiques

      Faut-​il ou non demander la garde de ses petits-enfants ? C’est une question délicate et complexe. Mary Fron, une spécialiste, explique : “ D’un côté, sans la garde, on n’a que peu de droits. Dans la plupart des cas, les parents biologiques peuvent venir reprendre l’enfant ou les enfants à n’importe quel moment. D’un autre côté, de nombreux grands-parents répugnent à demander la garde parce qu’ils devraient alors dire devant un tribunal que leur enfant n’assume pas convenablement son rôle de père ou de mère. ” — La revue Good Housekeeping.

      Lorsqu’ils n’ont pas officiellement la garde de l’enfant, les grands-parents rencontrent souvent des difficultés pour l’inscrire à l’école ou même pour le faire soigner. Il faut cependant être conscient que les démarches visant à obtenir la garde peuvent coûter cher, prendre beaucoup de temps et être très éprouvantes sur le plan émotif. Même lorsqu’ils obtiennent la garde, les grands-parents ne reçoivent parfois aucune aide financière de l’État. La revue Child Welfare conseille donc aux grands-parents de “ demander conseil à un avocat qui connaît bien le droit de la famille en vigueur [...], la jurisprudence en matière de droit de garde et la législation sur la protection de l’enfance ”.

      [Encadré, page 11]

      Calculez la dépense

      La vue d’un enfant en détresse est toujours déchirante, d’autant plus lorsqu’on a un lien de parenté avec lui. En outre, la Bible met les chrétiens devant l’obligation de prendre soin ‘ des leurs ’. (1 Timothée 5:8.) Dans de nombreuses situations, cependant, il est sage de bien réfléchir avant d’endosser la lourde responsabilité de prendre un ou plusieurs petits-enfants à sa charge (Proverbes 14:15 ; 21:5). Il faut “ calculer la dépense ”. — Luc 14:28.

      Posez-​vous ces questions dans la prière : Suis-​je vraiment en mesure, sur les plans physique, affectif, spirituel et financier, de pourvoir aux besoins de cet enfant ? Qu’en pense mon conjoint ? Pourrions-​nous encourager ou aider les parents de l’enfant à s’en occuper eux-​mêmes ? Malheureusement, certains parents négligents persistent à mener une vie déréglée. “ J’ai pris plusieurs de ses enfants chez moi, raconte une femme avec amertume, mais elle a continué à se droguer et à tomber enceinte. À un moment donné, j’ai dû dire non. ”

      D’un autre côté, si vous ne vous occupez pas de vos petits-enfants, que deviendront-​ils ? Supporterez-​vous qu’ils soient élevés par d’autres, peut-être des étrangers ? Qu’en est-​il de leurs besoins spirituels ? D’autres que vous peuvent-​ils leur donner une éducation conforme aux principes de Dieu ? Certains se diront que, malgré les difficultés que cela implique, ils n’ont guère d’autre solution que de prendre en charge leurs petits-enfants.

      Ce sont des questions angoissantes auxquelles chacun doit répondre pour lui-​même.

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