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L’école prend-elle la place des parents?Réveillez-vous ! 1988 | 8 septembre
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L’école prend-elle la place des parents?
ON ATTEND aujourd’hui de l’école qu’elle fasse bien plus qu’enseigner la lecture, l’écriture et le calcul. De nombreux établissements fournissent des repas, offrent une direction morale ou proposent d’autres services encore qui étaient autrefois l’apanage de la famille. “De plus en plus de parents comptent sur l’école, et plus particulièrement sur les conseillers d’orientation, pour élever leurs enfants à leur place”, observe Jim McClure, responsable de l’orientation dans un établissement d’enseignement secondaire.
Force est de reconnaître que de nombreux parents sont pris dans un dilemme: gagner convenablement leur vie ou s’occuper de leurs enfants. En effet, à la différence de ce qui se passait il y a seulement une génération, pour gagner correctement sa vie de nos jours il faut souvent priver ses enfants d’une surveillance parentale pourtant nécessaire. D’un autre côté, en privilégiant l’attention accordée aux enfants, la famille court le risque d’avoir un niveau de vie insuffisant. On le voit, aucune de ces formules n’est souhaitable.
L’origine de la dégradation
Les spécialistes qui se sont penchés sur les problèmes de l’éducation sont d’avis que la situation a commencé à se détériorer il y a un peu plus de 40 ans, juste après la Seconde Guerre mondiale. Au cours du conflit, les femmes avaient soutenu l’effort de guerre en travaillant dans l’industrie. Une fois la guerre terminée, un nombre appréciable d’entre elles sont restées dans la vie active plutôt que de reprendre leur rôle de mères et de premières éducatrices des enfants.
Les années passant, d’autres changements d’ordre social sont encore venus compliquer la situation. Avec l’érosion des valeurs morales, la banalisation du divorce a multiplié les foyers monoparentaux. En outre, l’élévation du coût de la vie a obligé de nombreux parents à travailler davantage. Ces facteurs ont largement contribué à réduire le temps que les parents consacraient à satisfaire les besoins intellectuels, physiques, affectifs et spirituels de leurs enfants. C’est par désir de voir ce vide comblé que les parents en sont venus à beaucoup compter sur l’école. Mais est-ce bien à cette dernière de s’acquitter de cette responsabilité?
Les réalités d’aujourd’hui
“La nouvelle réalité, écrit Gene Maeroff, spécialiste de l’éducation, la voici: ce père qui, chaque soir, après une dure journée de travail, retrouvait au foyer sa femme et ses deux enfants bien élevés est probablement aujourd’hui quelque part seul dans un appartement lugubre, essayant de calculer comment il va faire pour payer ses frais de nourriture après avoir versé la pension alimentaire. La mère, qui a la garde des enfants, (...) travaille trois jours par semaine.” Quelles sont les conséquences d’un tel état de choses?
Selon Gene Maeroff, “les enfants se trouvent devant une tâche presque insurmontable: bâtir leur avenir scolaire sur un fondement éclaté”. Ainsi, un enseignant d’une école primaire aux États-Unis s’est plaint que ‘plus de 20 % des élèves de l’établissement venaient en classe chaque matin le ventre vide’. Conscient du rôle important que l’alimentation joue dans l’acquisition des connaissances, il ajoute: “Nous essayons de résoudre ce problème par la mise en place d’un programme de petits déjeuners.” Dans la même école, on remarqua en classe une élève qui souffrait d’une forte fièvre. Quand on est enfin parvenu à toucher la mère sur son lieu de travail, celle-ci a fait cette réflexion: “Je ne peux pas me déplacer pour m’en occuper. Je travaille.” Finalement, elle s’est libérée, mais était “mécontente” d’avoir été obligée de faire un choix entre soigner son enfant malade et gagner de l’argent.
Le milieu scolaire
La décadence morale de la société entrave largement l’action pédagogique de l’école. Il est devenu presque impossible pour les établissements scolaires de fournir une direction morale. On comprend mieux les changements qui sont intervenus dans le milieu scolaire en comparant la liste des 7 problèmes majeurs de discipline soulevés en 1940 dans les écoles publiques américaines avec celle des 17 problèmes majeurs relevés en 1982. En 1940, voici quels étaient les plus importants sujets de plainte: 1) bavarder, 2) mâcher du chewing-gum, 3) faire du bruit, 4) courir dans les couloirs, 5) sortir des rangs, 6) porter des vêtements de mauvais goût et 7) jeter les papiers hors des corbeilles.
Voici maintenant ceux relevés en 1982: 1) le viol, 2) le vol, 3) les agressions, 4) le cambriolage, 5) les incendies volontaires, 6) l’attentat à la bombe, 7) le meurtre, 8) le suicide, 9) l’absentéisme, 10) le vandalisme, 11) le chantage, 12) la toxicomanie, 13) l’alcoolisme, 14) les luttes entre bandes rivales, 15) les grossesses, 16) l’avortement et 17) les maladies vénériennes.
Étant mère de famille, Déborah s’inquiète de l’influence que ce nouvel environnement scolaire exercera sur ses quatre enfants. “J’ai grandi à l’abri des soucis, se rappelle-t-elle. Presque tous les gens et toutes les choses qui m’entouraient m’aidaient à progresser vers l’âge adulte. Ceux d’entre nous qui ont été élevés ainsi doivent être conscients que nos enfants affrontent un monde complètement différent.”
De fait, dans certaines écoles des quartiers populeux des États-Unis, les élèves portent couramment couteaux et armes à feu; ils sont toxicomanes et revendeurs de drogue; des expressions comme “coke head” (cocaïnomane) sont passées dans le langage de tous les jours. Les enseignants se satisfont souvent, non pas des bons résultats de leur enseignement, mais de chaque nouvelle journée qui s’est écoulée sans ennuis.
Les conditions lamentables qui règnent dans les écoles soulignent leur incapacité à se substituer aux parents et à apporter aux enfants la direction et le soutien dont ils ont besoin pour réussir leur vie. Pourtant, malgré un environnement défavorable, certains jeunes obtiennent de bons résultats scolaires, et ce quels que soient le genre d’école qu’ils fréquentent et l’endroit du monde où ils vivent.
‘À quoi tient cette réussite? vous demandez-vous peut-être. Comment puis-je aider mon enfant à réussir? Et lui, que doit-il faire?’
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Parents, vos enfants ont des besoinsRéveillez-vous ! 1988 | 8 septembre
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Parents, vos enfants ont des besoins
CE N’EST pas uniquement aux résultats scolaires que se mesure la réussite de l’éducation d’un enfant. Les valeurs qu’il acquiert, ses principes moraux, sa conduite et sa façon de penser sont des critères beaucoup plus significatifs. Mais à qui incombe en premier la responsabilité de favoriser le développement de l’enfant dans ces domaines?
“Aux parents, répond un conseiller pédagogique expérimenté. Le rôle fondamental de l’éducation scolaire est d’épauler les parents en vue de former de jeunes adultes responsables, mûrs sur les plans intellectuel, physique et affectif.”
En effet, quand il s’agit de faire d’un enfant un jeune adulte équilibré, les conseillers pédagogiques ont souvent appris ce qui marche et ce qui ne marche pas. L’un d’entre eux, Roddy Cameron, a traité des centaines de cas au cours de sa carrière. Réveillez-vous! lui a posé la question suivante: “De quoi les enfants ont-ils le plus besoin pour réussir?”
Après quelques instants de réflexion, il a répondu: “Montrez-moi un enfant perturbé, et il y a de grandes chances pour que je puisse vous montrer des parents perturbés.” S’appuyant ensuite sur ce que lui ont appris ses conversations avec de tels parents, il a ajouté: “Pour se justifier de travailler si dur et d’être si peu à la maison, ils disent presque immanquablement qu’ils veulent donner à leurs enfants ce qu’eux-mêmes n’ont pas eu.”
Toutefois, ces avantages matériels dont tant de parents ont été privés dans leur jeunesse, est-ce bien là ce dont les enfants ont vraiment besoin? Est-il important de posséder une voiture coûteuse, de porter des vêtements de luxe et de partir en vacances à l’étranger pour réussir sa scolarité et devenir un élève équilibré? “Pourquoi hésiter à serrer son enfant dans ses bras, à lui donner un baiser, à lui témoigner de l’amour et de l’attention? suggère Roddy Cameron. Cela ne coûte rien, mais ce sont pourtant les choses dont l’enfant a le plus besoin.”
Du temps, de l’amour et de l’attention
Les enfants ont viscéralement besoin d’affection. Et la façon la plus efficace pour les parents de combler ce désir consiste à donner généreusement d’eux-mêmes, à donner de leur temps et à ne pas avoir honte de manifester un amour véritable et spontané ni de se montrer pleins d’attention. On a écrit que le plus beau cadeau qu’on puisse faire à quelqu’un, c’est d’“être là”.
Dans une brochure intitulée L’éducation des enfants — Parlons-en franchement (angl.), l’Institut américain de la santé mentale a publié les résultats d’une enquête menée auprès de parents ayant réussi l’éducation de leurs enfants, c’est-à-dire dont les enfants, âgés de plus de 21 ans, “étaient tous des adultes productifs et apparemment bien intégrés dans la société”. À ces parents de jeunes adultes équilibrés, on a posé la question suivante: ‘Sur la base de votre expérience personnelle, quel est le meilleur conseil que vous donneriez aux autres parents?’ Voici les réponses qui sont revenues le plus fréquemment: ‘Témoigner beaucoup d’amour’, ‘exercer une discipline constructive’, ‘passer du temps ensemble’, ‘apprendre aux enfants à discerner le bien du mal’, ‘développer un respect mutuel’, ‘savoir les écouter attentivement’, ‘être bons conseillers plutôt que faire des discours’ et ‘être réalistes’.
Ces suggestions vous semblent-elles banales, voire démodées? Cependant, les parents feraient bien de se demander: ‘Pourquoi abandonner une méthode qui donne des résultats au profit d’une autre qui n’apporte rien?’ N’en doutez pas, le temps, l’amour et l’attention constituent le ciment des familles unies. C’est aux parents qu’il incombe de fournir à leurs enfants ces éléments dont ils ont fondamentalement besoin. S’ils assument leur responsabilité, les parents aideront leurs enfants à réussir non seulement leur scolarité, mais également leur vie. Aucun raccourci ni aucune solution de remplacement, comme celle de pallier certaines carences par des biens matériels, ne produisent d’heureux résultats.
Comme des plantes
Sous de nombreux aspects, la croissance et le développement des enfants sont comparables à ceux des plantes. Un bon cultivateur est conscient que la qualité d’une récolte dépend de certains éléments comme la fertilité du sol, la chaleur du soleil, l’eau, le désherbage et des soins préventifs. Avant d’arriver à la moisson, il lui faut souvent passer par des moments difficiles et des déceptions. Mais quelle fierté lorsqu’une bonne récolte vient couronner son dur travail!
Une vie humaine a indubitablement plus de valeur que la moisson d’un cultivateur. Dès lors, est-il requis moins d’efforts pour obtenir les résultats désirés? Si l’on en croit les parents interrogés par l’Institut américain de la santé mentale ainsi que les dizaines de parents et d’élèves interviewés par Réveillez-vous! depuis deux ans, la réponse est non.
Les parents qui réussissent l’éducation de leurs enfants savent qu’ils doivent s’investir dans la tâche. Il est indispensable de créer un environnement familial adéquat, caractérisé par la chaleur et la compréhension. Avec douceur et constance, les parents doivent implanter chez leurs enfants le désir d’apprendre et l’amour de la vie. Patiemment, ils doivent redresser et surveiller leurs enfants, mais aussi leur venir en aide lorsque surviennent des moments difficiles et douloureux. En agissant ainsi, les parents auront de bonnes chances de récolter de jeunes adultes heureux.
[Entrefilets, page 6]
‘Montrez-moi un enfant perturbé, et il y a des chances pour que je puisse vous montrer des parents perturbés.’
Le temps, l’amour et l’attention constituent le ciment des familles unies.
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Des parents qui ont fait leurs devoirs à la maisonRéveillez-vous ! 1988 | 8 septembre
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Des parents qui ont fait leurs devoirs à la maison
LES parents qui font leurs devoirs à la maison sont ceux qui fournissent à leurs enfants ce dont ils ont réellement besoin. De toute évidence, cela implique davantage que se contenter de régler les factures. De tels parents consacrent beaucoup de temps et d’attention à leurs enfants, les aidant à acquérir certaines valeurs et à se fixer des buts convenables dans la vie.
“Lorsque les enfants étaient petits, raconte William, père de quatre enfants, il nous arrivait de nous mettre à quatre pattes avec eux, de taper sur des casseroles, de nous coiffer de couvercles en guise de casques et de brandir des louches pour jouer des événements historiques mettant en scène des personnages bibliques célèbres. Les enfants aimaient beaucoup ça.”
Avec le temps, William et sa femme Jeanne ont adapté leurs méthodes d’enseignement, tout en continuant à stimuler l’imagination et le désir d’apprendre de leurs enfants. Ce faisant, ils appliquaient quelques-uns des meilleurs principes pédagogiques. Julie Jensen, présidente du Conseil américain des professeurs d’anglais, est d’avis qu’un bon enseignant sait communiquer à ses élèves la passion pour l’étude qu’il avait lui-même étant enfant et qu’il a toujours gardée.
L’importance des félicitations
William et Jeanne ont mis au point un système pour aider leurs enfants dans leur travail scolaire. Dans la cuisine se trouve une corbeille “arrivée”, dans laquelle les enfants déposent leurs copies notées en rentrant de l’école. Jeanne les regarde pendant que les enfants jouent ou font leurs devoirs, et on en discute souvent en famille pendant le dîner. Les meilleures copies sont ensuite exposées sur le réfrigérateur et les murs de la cuisine, ce qui donne à la pièce l’aspect d’une exposition quelque peu désordonnée.
“C’est notre façon de féliciter les enfants, explique Jeanne, et elle produit de bons résultats.” Dans la salle de séjour se trouve une corbeille “départ”, dans laquelle les enfants déposent leurs devoirs terminés avant d’aller au lit. “Cela nous évite d’avoir à les chercher le matin, alors que c’est la course pour partir à l’école”, dit Jeanne.
Béatrice aussi décore sa cuisine des copies de ses deux filles. “Je le fais, dit-elle, parce que je suis fière d’elles et que je veux qu’elles le sachent.”
Reconnaissant toute l’importance des compliments, une association des écoles privées de la région de Dallas (États-Unis) incite ses enseignants bénévoles à recourir largement aux formules d’encouragement telles que: Sensationnel! Beaucoup mieux. Continue! Bravo! Bien trouvé. Parfaitement juste. Très créatif. Bien pensé. Excellent travail. Ça y est, tu as compris. J’apprécie tes efforts... Si vous avez des enfants, pourriez-vous leur prodiguer plus souvent des encouragements?
D’autres façons d’aider vos enfants
En plus de féliciter les enfants pour leurs efforts, les parents qui sont conscients de leurs devoirs entretiennent un climat familial propice à l’étude. Ils créent chez leurs enfants l’envie de lire et d’apprendre en rapport avec leur environnement.
“Mes parents m’aidaient en protégeant le temps que je consacrais à étudier, explique Julie. J’avais à la maison un endroit qui m’était réservé pour faire mes devoirs, un endroit interdit au reste de la famille jusqu’à ce que j’aie terminé. Pendant le temps où je faisais mes devoirs, j’étais dispensée des tâches ménagères. Ainsi, je n’étais pas dérangée dans ma concentration.”
Marc raconte comment lui et ses sœurs ont été épaulés par leurs parents: “Ils veillaient à ce que nous disposions toujours d’un dictionnaire et d’autres ouvrages utiles pour étudier. Ils nous encourageaient à nous constituer chacun une bibliothèque personnelle, en nous permettant d’acheter les livres qui nous intéressaient sans avoir à puiser dans notre argent de poche.”
“Nous avons commencé à suivre un programme de lecture avec les enfants quand ils ont eu environ trois mois, explique Althea, mère de quatre enfants. Il n’était pas facile de s’y tenir parce que, comme beaucoup de femmes aujourd’hui, j’étais obligée d’exercer un emploi. Pour trouver le temps nécessaire, je devais le prendre sur d’autres activités. Les enfants possédaient plus de 300 livres de toutes sortes, des contes pour enfants aux ouvrages scientifiques. Ils m’apportaient ceux qu’ils préféraient pour que je les leur lise. J’aurais parfois voulu sauter certains passages pour écourter ces séances, mais cela ne marchait pas. Les enfants connaissaient toujours la partie manquante et ils m’en rappelaient le contenu de mémoire.”
Johan, de Finlande, dit que ses parents lui faisaient chaque soir 10 à 15 minutes de lecture avant qu’il aille se coucher. “Je pouvais choisir l’histoire, se souvient-il. Maman jouait les personnages. Ma sœur et moi aimions tellement ces moments que même lorsque nos parents n’avaient pas le temps, nous prenions un livre et essayions tout seuls. Cela nous a donné de très bonnes habitudes de lecture. Notre scolarité s’en est trouvée facilitée et notre vision du monde élargie.”
Ravindira, du Sri Lanka, aimait beaucoup que son père la mette au lit, en raison de sa façon particulière de faire la lecture. “Mon histoire favorite était Pourquoi le chameau a une bosse (angl.). Pendant la lecture, papa tapait, soufflait, riait et faisait des tas d’autres choses. Il était supposé m’endormir, mais en fait de sommeil, j’étais bien réveillée et j’en redemandais. Il feignait de ne pas le remarquer, mais il savait très bien ce qu’il faisait. Plus tard, quand j’ai été un peu plus grande, il me laissait ramener les livres à la bibliothèque. J’avais un sentiment d’importance, ce qui m’a donné encore plus le goût de la lecture.”
Expliquant comment son père l’a aidée, Suzanne a déclaré: “Papa était partisan des sorties éducatives. Il m’emmenait partout: visiter les musées, les réserves d’oiseaux, les bibliothèques, cueillir des baies sauvages dans les bois. Parfois, nous nous bornions à explorer un coin de forêt que nous ne connaissions pas. Nous rentrions à la maison égratignés de partout, mais c’était amusant. Ces expéditions donnaient un but à mes études scolaires.”
Emilo, un Portoricain, raconte: “Ma mère voulait que nous soyons conscients d’être toujours en train d’apprendre. Lorsque je rentrais de l’école, elle me demandait: ‘Alors, qu’as-tu appris aujourd’hui?’ Si je lui répondais: ‘Oh! rien’, elle revenait à la charge: ‘Que veux-tu dire par rien? Tu dois bien avoir appris quelque chose.’ Et elle me harcelait de questions jusqu’à ce que je lui dise ce que j’avais appris. Elle agissait de même avec mes deux frères. Elle tenait à ce que nous sachions que nous comptions beaucoup pour elle et qu’elle se souciait de nous. Son attitude a contribué à faire de nous une famille très unie.”
Cultivez d’étroites relations familiales
S’il règne une bonne entente dans les familles modèles, ce n’est pas sans efforts. Ainsi, les parents qui assument leurs responsabilités favorisent l’esprit de coopération au sein du foyer.
“Nous discutons franchement des problèmes de la famille, et ce presque chaque jour, signale Carole, qui élève seule deux adolescentes. Il arrive que mes filles se retiennent de me confier leurs ennuis parce qu’elles pensent que j’ai assez à faire avec les miens. Je m’en rends compte parce qu’elles s’irritent pour un rien. Je dois donc leur rappeler que tout va beaucoup mieux entre nous quand nous essayons de trouver ensemble une solution à nos problèmes en en parlant franchement.”
L’argent est souvent source de difficultés au sein de nombreuses familles, mais Carole a obtenu la collaboration de ses filles dans ce domaine en les tenant au courant de la situation financière du foyer. “Si elles veulent s’offrir des extra, je les encourage à trouver du travail et à gagner elles-mêmes l’argent nécessaire, dit-elle. Je respecte ce qu’elles font pour gagner cet argent et leur fais comprendre que c’est le leur.”
Certains parents parlent de la situation financière de la famille avec leurs enfants pour les familiariser avec l’établissement d’un budget, les opérations bancaires et les mathématiques. “Il est une autre leçon que nous avons pu faire passer par ce moyen, observe Henri, père de trois garçons et d’une fille: la coopération dans les différentes activités familiales, chacun apprenant à faire sa part.”
Mais où les parents peuvent-ils trouver le temps de s’acquitter ainsi de leurs devoirs à la maison? Audrey, qui a deux enfants, dit qu’en raison de son emploi du temps chargé elle invite ses enfants à l’accompagner lorsqu’elle fait ses courses et met ces moments à profit pour parler avec eux.
Comment résoudre les problèmes?
Pour bien s’acquitter de leurs devoirs, les parents ont besoin d’apprendre à bien écouter leurs enfants, conformément aux paroles de ce proverbe: “Le sage écoutera et emmagasinera encore de l’instruction.” (Proverbes 1:5). Ceux qui savent leur prêter une oreille attentive gagnent la confiance de leurs enfants, un facteur essentiel pour résoudre des problèmes ultérieurs.
Par exemple, lorsque Léon et Caroline ont appris que Nicole, leur fille aînée, “séchait” les cours, la première réaction de Caroline a été de blâmer la mauvaise influence de camarades de classe. Léon, quant à lui, suggéra d’attendre d’avoir tous les éléments en main pour juger.
“Pourtant, même ainsi, il nous aura fallu toute une semaine pour découvrir ce qui tracassait Nicole, raconte Léon, une semaine à la questionner et à l’écouter patiemment et sans la brusquer. Quel choc ce fut pour nous! Nous étions tellement pris par nos activités que Nicole en était venue à penser que nous nous désintéressions d’elle. Après que Caroline et moi avons pris les mesures qui s’imposaient, Nicole a davantage prêté attention à ses responsabilités, tant familiales que scolaires.”
Daniel et Dorothée ont huit enfants. Ceux-ci ont chaque jour une heure et demie de trajet pour se rendre à l’école, et la détérioration de l’ambiance dans le car scolaire est une source majeure de soucis. “À l’époque où nos aînés allaient à l’école, se souvient Daniel, ils pouvaient facilement mettre à profit le temps du voyage pour faire leurs devoirs ou rattraper leur retard de lecture. En l’espace de seulement 12 ans, la situation a changé radicalement. Aujourd’hui, les enfants sont exposés à toutes sortes de choses gênantes et malsaines comme le langage ordurier, la musique rock bruyante et la fumée de cigarette et de marijuana, tout cela venant généralement du fond du car.”
Toute la famille s’étant réunie pour essayer de trouver une solution à cette situation pénible, “deux idées sont ressorties de notre discussion, déclare Daniel. Les enfants s’assiéraient le plus près possible du chauffeur, et chacun allait être équipé d’un baladeur. Désormais, les enfants peuvent s’isoler de l’agitation. Ils écoutent de la musique légère tout en lisant ou en faisant des devoirs faciles. La solution semble peut-être élémentaire, mais elle est efficace”.
Collaborez avec l’école
Au cours de l’année scolaire, les élèves sont pendant environ six heures par jour sous l’influence directe des enseignants. Les parents qui sont conscients de toute l’instruction que leurs enfants peuvent en retirer voudront s’assurer que ces heures sont bien employées. Une mère de trois enfants a expliqué comment son mari et elle veillaient à ce qu’il en soit bien ainsi.
“Quand Jean et moi étions peu satisfaits des résultats de l’un de nos enfants, raconte-t-elle, nous nous rendions à l’école et prenions les mesures qui s’imposaient en collaboration avec le conseiller d’orientation, l’enseignant ou le directeur de l’établissement. Du début à la fin, nous avons toujours suivi de très près la scolarité de nos enfants. À présent qu’ils ont terminé leurs études, nous sommes persuadés qu’ils ont tiré le meilleur profit de ce qui leur était proposé.”
Les enfants peuvent avoir besoin d’aide pour faire leurs devoirs à la maison, et, dans ce domaine également, il convient que les parents se sentent concernés. Il est cependant judicieux de coopérer avec l’école. Ainsi, Willy se souvient que ses parents “n’allaient jamais à l’encontre des méthodes d’enseignement du professeur. Ils comprenaient que la façon d’enseigner puisse revêtir différentes formes”.
“Par exemple, quand je ne comprenais pas la méthode par laquelle je devais résoudre un problème de mathématiques, papa me donnait la solution et me laissait ensuite me débattre seul jusqu’à ce que j’aie trouvé la méthode. Je savais que c’était le cas lorsque j’arrivais au même résultat que le sien.”
Une tâche ardue
Tout enfant vous dira que, parmi les devoirs à faire à la maison, certains sont plus difficiles que d’autres. Mais vos devoirs de parents sont autrement plus ardus que tous ceux que vous avez pu exécuter au cours de votre scolarité. Oui, réussir l’éducation d’un enfant est une tâche complexe et de longue haleine. On a dit qu’il s’agissait d’un programme d’au moins 20 ans.
La réussite exige de se montrer attentif, affectueux, compréhensif, de bien connaître les enfants et de traiter chacun d’eux comme un individu à part entière. Rappelez-vous: ce dont vos enfants ont réellement besoin, c’est que vous vous intéressiez à eux personnellement et que vous le montriez en vous souciant avec bienveillance de leur bien-être. Donnez-leur l’envie d’apprendre et aidez-les à faire de l’acquisition de la connaissance un plaisir.
Des efforts qui en valent la peine
Parents qui assumez vos responsabilités au foyer, vous manifestez l’esprit de sacrifice et ne faites pas passer vos intérêts personnels avant ceux de vos enfants. Vous êtes toujours prêts à vous adapter. Vous êtes conscients que pour aider vos enfants vous devez ‘être là’ et vous employer à leur accorder le temps, l’amour et l’attention dont ils ont réellement besoin.
Les résultats qu’on obtient à s’acquitter de ses devoirs à la maison sont comparables à la moisson d’un cultivateur qui a préparé le sol, puis a planté, soigné et arrosé ses cultures. Le fruit de vos efforts peut vous procurer une joie immense. C’est ce que la Bible déclare en ces termes: “Élève le garçon [ou la fille] selon la voie pour lui; même quand il vieillira, il ne s’en écartera pas.” — Proverbes 22:6.
[Encadré, page 11]
Ce que les parents peuvent faire de plus
Dans la société moderne, le travail de l’école et des enseignants contribue dans une large mesure au bon développement des enfants. Non que cette institution doive remplacer les parents, mais elle peut leur apporter un précieux concours en vue de réussir l’éducation de leurs enfants. Un autre devoir dont vous, parents, devez donc vous acquitter consiste à coopérer le plus étroitement possible avec le système scolaire.
Quelle devrait être votre attitude quand vous êtes invités à une réunion ou à un programme spécial préparé par l’école? Par exemple, une école des États-Unis avait organisé une cérémonie de remise des prix. “J’y suis allée parce que je voulais que mes enfants sachent combien j’étais fière d’eux”, explique Joanne, mère de quatre garçons. Vingt élèves ont reçu un prix spécial ce jour-là, mais la plupart des parents ne sont pas venus. Pensez-vous que leur absence a encouragé leurs enfants à mieux travailler à l’école? C’est peu probable.
Ayez également de la considération pour les enseignants. Les écoles organisent souvent des réunions en soirée destinées à exposer le travail des élèves et à discuter de leurs progrès avec les parents. Or de nombreux professeurs prennent sur leur temps libre pour préparer ces rencontres. L’un d’eux a fait cette observation: “Nous aussi, nous avons nos propres occupations ainsi qu’une famille dont nous devons nous occuper. Il est décourageant de passer du temps à préparer des événements particuliers et de n’y voir venir qu’un, deux ou trois parents dans toute la soirée.”
Peut-être attendez-vous parfois de l’école ou des professeurs qu’ils prennent des dispositions pour satisfaire certains besoins particuliers de vos enfants. En contrepartie, ne devriez-vous pas être prêts à consentir le même genre de sacrifices pour soutenir les efforts du système scolaire, d’autant qu’il s’agit d’aider vos enfants à devenir des adultes responsables?
La brochure “L’école et les Témoins de Jéhovah”, publiée pour favoriser l’entente et la coopération entre les parents et les enseignants, souligne ce qui suit à propos de la responsabilité qui incombe aux parents Témoins de Jéhovah: “Il importe que les parents fassent la connaissance des professeurs de leurs enfants, en prenant rendez-vous pour converser avec eux. (...)
“À l’occasion d’un entretien de ce genre, le père ou la mère Témoins de Jéhovah devraient signaler au professeur qu’ils s’attendent à ce que leurs enfants se comportent en chrétiens et que, si d’aventure ils se conduisaient mal, ils souhaiteraient en être informés. Ils assureront aussi aux professeurs qu’ils les soutiendront s’ils administrent à leurs enfants une discipline raisonnable, et qu’ils sont même prêts si nécessaire à appuyer cette discipline à la maison.
“Voici encore d’autres choses que les parents peuvent faire pour aider les enseignants: Assurez-vous que vos enfants ont bien déjeuné avant de partir à l’école. Veillez à ce que leurs devoirs soient faits et à ce qu’ils aient tous leurs livres sur eux. Montrez toujours du respect envers le règlement de l’école, et exigez que vos enfants s’y plient. Invitez-les à vous parler de ce qu’ils font en classe et de tous les problèmes qu’ils peuvent y rencontrer.”
Parents, n’êtes-vous pas d’avis que ce sont là d’excellents conseils? Les mettez-vous en application? Il est de votre devoir de le faire.
[Encadré, page 12]
Parents, posez-vous ces questions
1. Est-ce que je suis de près la scolarité de mes enfants?
2. Est-ce que je connais leurs professeurs?
3. Les professeurs savent-ils que j’apprécie leurs efforts?
4. Mes enfants prennent-ils au sérieux le travail à l’école?
5. Est-ce que je vérifie que leurs devoirs sont faits correctement et en temps voulu?
6. Est-ce que j’accorde de l’importance à la connaissance et à l’instruction?
7. Mes enfants me voient-ils étudier?
[Illustration, page 7]
La lecture stimule la curiosité et l’imagination des enfants.
[Illustration, page 8]
En prenant le temps de faire la lecture à leurs enfants, les parents resserrent les liens familiaux.
[Illustration, page 9]
La visite d’un musée ou une partie de campagne en famille permettent de passer ensemble un bon moment — instructif qui plus est.
[Illustration, page 10]
Vos enfants ont besoin que vous vous intéressiez à eux personnellement.
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