Pourtant, l’histoire des religions de la chrétienté n’est faite que de haines et d’effusions de sang. On a béni ou toléré les croisades passées et présentes, avec leur cortège de pillages, de viols et d’assassinats. C’est ainsi, par exemple, que les prélats catholiques ont donné leur bénédiction à l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste (1935) et à la “croisade” de Franco pendant la guerre civile espagnole (1936-​1939).

On a eu recours au bûcher pour régler des différends d’ordre théologique. Après qu’il eut publié sa traduction du “Nouveau Testament” en anglais, William Tyndale fut étranglé sur le poteau puis brûlé en 1536. Plus d’un siècle auparavant, par esprit de vengeance, les autorités religieuses avaient déterré, sur l’ordre du pape Martin V, les restes de Wycliffe, un autre traducteur des Écritures, et ce 44 ans après sa mort. Dans quel but? Pour avoir le plaisir de les brûler. Pendant l’Inquisition catholique, des milliers de Juifs et d’“hérétiques” ont été dépouillés de leurs biens, torturés et brûlés sur le bûcher — tout cela prétendument au nom de Christ! Sur l’ordre du protestant Jean Calvin, le théologien espagnol Michel Servet, que catholiques et protestants ont persécuté, est mort brûlé sur un poteau. Au cours des deux guerres mondiales qui ont marqué le XX^e siècle, des ecclésiastiques “chrétiens” ont béni des armées, tandis que des aumôniers nationalistes exhortaient les soldats à combattre.

Les religions non chrétiennes — leur histoire

Babylone la Grande n’englobe pas seulement les religions de la chrétienté. Toutes les grandes religions ont une part de culpabilité dans les meurtres perpétrés par cette prostituée infâme. Ainsi, le shinto japonais est en partie responsable de l’état d’esprit fanatique et sadique dont ont fait preuve les armées nippones durant la Seconde Guerre mondiale. Selon l’historien Paul Johnson, “en vue de renforcer ses défenses au sein d’un monde hostile et rival” dominé par des normes de conduite européennes, on a jugé nécessaire d’inventer “une religion d’État et une morale souveraine, le shinto et le bushido [la “voie du guerrier”]. (...) On a établi le culte de l’empereur, particulièrement au sein des armées, et, à partir des années 20, un code moral national, le kokumin dotoku, a été enseigné dans toutes les écoles”. Qu’en est-​il résulté? En 1941, lorsque le Japon bombarda Pearl Harbor et s’engagea du même coup dans la Seconde Guerre mondiale, “le shinto, (...) de culte secondaire, primitif et vieilli qu’il était, devint l’instrument d’un État moderne totalitaire. Ainsi, cruelle ironie, la religion, qui aurait dû faire barrage aux horreurs de l’époque, fut utilisée pour les sanctifier”.

À propos de la partition de l’Inde en 1947, partition due entre autres aux différends religieux, l’historien Johnson écrit: “Environ 5 à 6 millions de personnes se sauvèrent de chaque côté pour protéger leur vie. (...) À l’époque, les estimations oscillaient entre 1 et 2 millions de morts. Des calculs plus récents avancent des chiffres compris entre 200 000 et 600 000 victimes.” Aujourd’hui encore, on tue et on humilie pour des motifs religieux dans la société hindoue. Les harijan, parias autrefois appelés intouchables, sont souvent victimes de bandes de meurtriers organisées par de riches propriétaires terriens.

De plus, hindous, sikhs et adeptes d’autres religions orientales se livrent de perpétuels combats, auxquels chacune de ces confessions apporte sa part de haine, de luttes et de meurtres. Cela ne constitue qu’une facette supplémentaire des fruits produits par Babylone la Grande.

Par ailleurs, les guerres, les tueries et la répression inscrites dans les pages de l’Histoire moderne ne témoignent guère en faveur du judaïsme. La violence avec laquelle les adeptes du hassidisme (une secte du judaïsme) ont parfois agi envers les membres d’autres sectes juives et de religions non juives est loin de constituer une recommandation aux yeux de Dieu.

Lorsqu’on examine l’histoire de l’empire religieux universel, on discerne aisément les raisons qu’a le Juge suprême d’exécuter Babylone la Grande. “Oui, chez elle on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.” (Révélation 18:24). En raison de sa complicité dans les guerres mondiales et régionales, la fausse religion s’est rendue coupable aux yeux de Dieu du sang de “tous ceux qui ont été égorgés sur la terre”.

Selon l’inculpation biblique dont elle est l’objet, Babylone la Grande mérite d’être détruite en raison des actes de prostitution qu’elle commet depuis des siècles, sur le plan spirituel, avec les rois de la terre, de sa responsabilité dans les effusions de sang lors des guerres, et de ses pratiques spirites.