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RançonÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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Gaʼal, autre terme hébreu se rapportant à la rédemption, évoque fondamentalement l’idée de revendiquer, de récupérer ou de racheter (Jr 32:7, 8). Sa similitude avec padhah ressort de son emploi en parallèle avec ce terme en Osée 13:14 : “ De la main du shéol je les rachèterai [forme de padhah] ; de la mort je les ramènerai [forme de gaʼal]. ” (Voir aussi Ps 69:18). Gaʼal met l’accent sur le droit de revendiquer ou de racheter, droit exercé soit par un parent proche de celui dont les biens ou la personne même devaient être rachetés ou revendiqués, soit par le premier propriétaire ou vendeur lui-même. Un proche parent, appelé un goʼél, était donc un “ racheteur ” (Ru 2:20 ; 3:9, 13), ou, en cas de meurtre, un “ vengeur du sang ”. — Nb 35:12.
Dans le cas d’un Israélite pauvre que sa situation obligeait à vendre ses terres héréditaires, sa maison citadine, voire à se vendre lui-même en servitude, la Loi stipulait qu’“ un racheteur, son proche parent ”, ou goʼél, avait le droit de ‘ racheter [gaʼal] ce qu’avait vendu son frère ’, ou que le vendeur pouvait le faire lui-même si un jour il disposait des fonds nécessaires (Lv 25:23-27, 29-34, 47-49 ; voir aussi Ru 4:1-15). Si un homme donnait en offrande votive à Dieu une maison ou un champ et désirait ensuite racheter ce bien, il devait payer la valeur d’estimation de la propriété, majorée d’un cinquième (Lv 27:14-19). Cependant, on ne pouvait pas faire d’échange pour quoi que ce soit qui était “ voué à la destruction ”. — Lv 27:28, 29.
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RançonÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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Plus tard, parce que les Israélites “ se vendaient pour faire ce qui est mauvais ” (2R 17:16, 17), plusieurs fois Jéhovah ‘ les vendit en la main de leurs ennemis ’. (Dt 32:30 ; Jg 2:14 ; 3:8 ; 10:7 ; 1S 12:9.) Devant leur repentance, il les racheta, ou les revendiqua, de la détresse ou de l’exil (Ps 107:2, 3 ; Is 35:9, 10 ; Mi 4:10), remplissant de la sorte le rôle d’un Goʼél, un Racheteur parent avec eux, étant donné qu’il était devenu l’Époux de la nation (Is 43:1, 14 ; 48:20 ; 49:26 ; 50:1, 2 ; 54:5-7). En ‘ vendant ’ les Israélites, Jéhovah ne fut pas payé par quelque compensation matérielle de la part des nations païennes. Il fut payé en ce que fut satisfaite sa justice et s’accomplit son dessein de les corriger et de les discipliner pour leur rébellion et leur irrévérence. — Voir Is 48:17, 18.
De même, lorsque Dieu ‘ rachète ’, cela n’implique pas forcément qu’il paie un prix tangible. Quand Jéhovah racheta les Israélites exilés à Babylone, Cyrus les libéra volontairement, sans compensation tangible de son vivant. Néanmoins, lorsqu’il racheta les Israélites, son peuple, des nations tyranniques qui avaient agi avec méchanceté contre eux, Jéhovah réclama le prix aux oppresseurs eux-mêmes, en les faisant payer de leur vie (voir Ps 106:10, 11 ; Is 41:11-14 ; 49:26). Quand les habitants du royaume de Juda furent “ vendus ”, c’est-à-dire livrés, aux Babyloniens, Jéhovah ne reçut aucune compensation personnelle. De plus, les Juifs déportés ne versèrent aucun argent ni aux Babyloniens ni à Jéhovah pour racheter leur liberté. C’est “ gratuitement ” qu’ils furent vendus, et c’est “ sans argent ” qu’ils furent rachetés. Jéhovah n’eut par conséquent rien à verser à leurs ravisseurs pour solder le compte. Au lieu de cela, il effectua le rachat par la puissance de “ son bras saint ”. — Is 52:3-10 ; Ps 77:14, 15.
Son rôle de Goʼél amenait donc Jéhovah à venger les délits commis contre ses serviteurs et cela avait pour conséquence de laver son nom des accusations de ceux qui tiraient prétexte du malheur des Israélites pour l’outrager (Ps 78:35 ; Is 59:15-20 ; 63:3-6, 9). En tant que Parent et Racheteur suprêmes à la fois de la nation et des individus de cette nation, il prenait en main leur “ procès ” pour faire justice. — Ps 119:153, 154 ; Jr 50:33, 34 ; Lm 3:58-60 ; voir aussi Pr 23:10, 11.
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