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Satan existe-t-il?La Tour de Garde 1988 | 1er septembre
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Satan existe-t-il?
CROYEZ-VOUS que Satan existe? Si oui, vous faites apparemment partie d’une minorité qui se réduit de jour en jour. “À l’aube des années 80, la croyance au Diable s’était envolée, sauf parmi les catholiques et les protestants traditionalistes, les charismatiques, les orthodoxes, les musulmans — et quelques occultistes.” Cette déclaration est tirée du livre Méphistophélès: le Diable dans le monde moderne (angl.), de Jeffrey Russell.
Mais tout le monde n’a pas cessé de croire à l’existence de Satan. Récemment, dans un discours prononcé en Italie, le pape Jean-Paul II a déclaré que “le diable est toujours vivant et à l’œuvre dans le monde”.
En est-il bien ainsi? Si oui, Satan peut agir à sa guise dans le monde. En effet, on ne songe pas à le combattre si on ne croit pas en lui. On ne s’étonnera donc pas que le cardinal Ratzinger, qui fait autorité au Vatican en matière de doctrine, ait affirmé: “Le diable sait se dissimuler dans son état de prédilection: l’anonymat.”
Satan existe-t-il vraiment? Si nous croyons en la Bible, nous ne pouvons répondre que par l’affirmative! En effet, ce livre divinement inspiré mentionne à maintes reprises Satan par son nom. Par exemple, après avoir mis en garde la congrégation chrétienne contre de “faux apôtres” et des “ouvriers trompeurs” qui s’étaient introduits en son sein, Paul, l’un des rédacteurs de la Bible, écrivit: “Et rien d’étonnant à cela, car Satan lui-même se transforme continuellement en ange de lumière.” Paul tenait Satan pour un être à la fois intelligent et fourbe. — 2 Corinthiens 11:13, 14.
Mais alors, pourquoi la plupart de nos contemporains n’envisagent-ils pas sérieusement l’existence de Satan? Leur scepticisme reflète semble-t-il l’état d’esprit propre à notre époque. En cette ère que certains qualifient de postchrétienne, l’athéisme, l’hédonisme, le matérialisme et le communisme se sont substitués à la foi dans nombre de pays. Des millions de personnes ne croient plus en Dieu, qui n’a plus sa place dans leurs concepts personnels. Or, en rejetant Dieu, elles ont aussi rejeté Satan. D’un autre côté, certains adeptes de la chrétienté qui affirment pourtant croire en Dieu estiment qu’il est dépassé de croire à l’existence de Satan au XXe siècle.
Notons toutefois que l’athéisme n’est pas nouveau. Il y a 3 000 ans environ, David, poète hébreu, écrivit: “L’insensé a dit en son cœur: ‘Il n’y a pas de Jéhovah.’ Ils ont agi d’une manière désastreuse, ils ont agi d’une manière détestable dans leur conduite.” (Psaumes 14:1; 53:1). Ailleurs, il déclara: “Le méchant, selon son air dédaigneux, ne cherche pas; toutes ses idées sont: ‘Il n’y a pas de Dieu.’” (Psaume 10:4). Déjà à cette époque, certains agissaient comme si Dieu n’existait pas. Il était alors logique de leur part de conclure que si Dieu n’existe pas, Satan non plus.
Certains y croient toujours
Cependant, comme nous l’avons dit plus haut, certains continuent de croire que le Diable est un personnage réel. Il en est qui sont partisans du dualisme, antique doctrine zoroastrienne selon laquelle le bien et le mal, Dieu et le Diable, ont toujours dû coexister; d’autres disent même que Dieu a deux visages: celui du bien et celui du mal. Nombre de fidèles de la chrétienté et de l’islam croient aussi en Satan. La majorité se le représente encore comme un être spirituel, avec des ailes, des cornes et une queue, qui préside à la destinée des “âmes immortelles” condamnées à l’“enfer”. D’ailleurs, c’est à peu près ainsi que l’a rendu le célèbre dessinateur français Gustave Doré.
Certains font plus que de croire à l’existence de Satan: ils l’adorent, soit directement, soit au moyen de rites sataniques ou démoniaques. Depuis des millénaires, la magie et la sorcellerie sont liées au culte de Satan. Même à notre époque, où le scepticisme règne en maître, le satanisme est toujours largement répandu. C’est pourquoi, avant d’examiner ce que la Bible dit à propos de Satan lui-même, voyons quelques-unes des façons dont il est adoré de nos jours.
[Illustration, page 3]
Représentation bouddhique d’un “enfer” satanique.
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Le culte de Satan à notre époqueLa Tour de Garde 1988 | 1er septembre
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Le culte de Satan à notre époque
IL NE fait aucun doute que Satan désire être adoré. Il tenta Jésus en lui promettant une récompense extraordinaire à la seule condition qu’il ‘se prosterne et accomplisse devant lui un acte d’adoration’. (Matthieu 4:9.) Jésus refusa cette offre, bien sûr, mais ce n’est pas ce que tous font. Le culte de Satan est aujourd’hui très répandu.
Ainsi, un journal canadien (The Calgary Herald) a publié une série d’articles sur le thème “Les disciples du Diable”. On pouvait y lire ce rapport d’un inspecteur de police: “Les entrevues que j’ai eues m’ont appris que le satanisme n’est pas le propre d’un groupe social particulier. Si l’on en croit les renseignements recueillis par les services de police de Calgary et par la Gendarmerie Royale canadienne, la seule ville de Calgary ne compterait pas moins de 5 000 pratiquants du satanisme.”
D’autres articles de presse montrent la résurgence sous diverses formes du culte de Satan aux États-Unis et en Europe. Même la police s’intéresse au satanisme. Pour quelle raison? Parce qu’elle découvre souvent des liens entre les crimes et les cultes sataniques. Tout récemment, une revue a cité ces propos d’un policier: “Nous avons affaire à une religion et à des gens qui y croient, comme d’autres croient au christianisme, au judaïsme ou à l’islam. Ces crimes ne sont pas des crimes gratuits, mais des crimes commis pour des motifs religieux.”
Les meurtres perpétrés en Californie par la bande à Manson, en 1969, illustrent bien ce fait. Le professeur d’histoire Jeffrey Russell rapporte que “Manson affirmait être à la fois le Christ et Satan. (...) Juste avant d’assassiner Sharon Tate, Tex Watson, disciple de Manson, déclara: ‘Je suis le diable; je suis ici pour faire l’œuvre du diable.’” Mais le satanisme n’ose pas toujours dire aussi ouvertement son nom.
Magie, spiritisme et sorcellerie
En effet, le satanisme ne se limite pas au culte déclaré de Satan. L’apôtre Paul nous avertit: “Les choses que sacrifient les nations, elles les sacrifient à des démons.” (1 Corinthiens 10:20). Or, adorer les démons revient en fait à adorer Satan, puisque celui-ci est le “chef des démons”. (Marc 3:22.) Quelles pratiques des “nations” peuvent être associées au culte des démons, ou au culte de Satan? Certaines sont énumérées dans ces paroles que Dieu adressa à Israël: “On ne devra trouver chez toi (...) personne qui emploie la divination, ni magicien, ni quelqu’un qui cherche des présages, ni sorcier, ni celui qui ensorcelle autrui par un sortilège, ni quelqu’un qui consulte un médium, ni individu faisant métier de prédire les événements, ni quelqu’un qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est quelque chose de détestable pour Jéhovah.” — Deutéronome 18:10-12.
Ces paroles nous mettent en garde contre l’évocation des esprits et les sacrifices sanglants pratiqués par les prêtres vaudou au Brésil, ainsi que par les houngans et les mambos à Haïti. Elles nous mettent également en garde contre les rites très ressemblants de la Santeria, rites pratiqués aux États-Unis par des exilés cubains. Elles nous mettent aussi en garde contre les sorciers qui disent communiquer avec les âmes des morts pour effrayer les vivants. — Voir 1 Samuel 28:3-20.
La magie est très répandue dans divers pays d’Afrique. En Afrique du Sud, par exemple, les guérisseurs sont particulièrement influents et respectés. La presse a récemment rapporté que des foules ont brûlé vives des personnes jugées coupables d’avoir fait tomber la foudre sur leurs voisins. Les guérisseurs locaux ont accusé ces innocents d’être responsables de ces événements “anormaux”, puis les ont attachés à un arbre pour les faire brûler. Pareille croyance en la sorcellerie et en la magie correspond au culte des démons.
Mais la magie n’est pas pratiquée seulement en Afrique. En 1985, la cour fédérale du district Est de Virginie (États-Unis) a autorisé Herbert Dettmer, alors incarcéré, à disposer de vêtements et d’objets pour pratiquer sa religion en prison. Quelle était sa religion? Selon le compte rendu d’audience, il était membre de “l’Église de Wicca (ou magie)”. H. Dettmer fut donc autorisé à utiliser du soufre, du sel marin ou non iodé, des chandelles, de l’encens, un réveil et une robe blanche pour pratiquer son culte.
Oui, les faits indiquent que la magie est répandue dans les pays occidentaux. Un hebdomadaire britannique (Manchester Guardian Weekly) donne ces précisions: “On pense qu’il y avait environ 60 000 sorciers en Grande-Bretagne il y a cinq ans. Certains d’entre eux estiment aujourd’hui [en 1985] que leur nombre s’élève à 80 000. Prediction, revue mensuelle consacrée à l’astrologie et à l’occultisme, est tirée à 32 000 exemplaires.”
Satanisme et musique
Dans son livre Méphistophélès: le Diable dans le monde moderne, le professeur Russell attire notre attention sur un autre moyen qui sert les desseins de Satan. Il écrit: “Le satanisme déclaré a connu un déclin rapide après les années 70, mais les principales caractéristiques de la culture satanique ont survécu dans les années 80 par le biais de la musique rock ‘heavy metal’ avec ses invocations occasionnelles au Diable et son profond respect pour les valeurs sataniques: cruauté, drogue, laideur, dépression, jouissance, violence, cacophonie et tristesse.” — C’est nous qui soulignons.
Peut-être les musiciens qui ont introduit des caractéristiques du satanisme dans leur musique agissaient-ils à la légère, dans le seul but de choquer ou d’étonner. Toutefois, cela a exercé une influence très néfaste sur certaines personnes impressionnables. Le professeur Russell fait remarquer que “l’incessante propagande insidieuse en faveur du mal a eu des effets catastrophiques sur les esprits faibles. Elle a notamment entraîné une vague de crimes absolument odieux, des viols d’enfants et des mutilations d’animaux par exemple”.
Récemment, les New-Yorkais ont été horrifiés de lire dans la presse qu’un garçon de 14 ans “obsédé par le satanisme” avait tué sa mère à coups de couteau, puis s’était suicidé. Une assistante sociale canadienne a déclaré dans une revue (Maclean’s) que de plus en plus d’adolescents perturbés avouent pratiquer “le satanisme, souvent en faisant usage de drogue et en écoutant de la musique rock heavy-metal des plus oppressante”.
Plus qu’une marotte
Un nombre croissant d’Américains ont une nouvelle marotte: il n’est pas rare qu’ils paient des centaines de dollars pour participer à des réunions au cours desquelles un “intermédiaire”, ou médium (généralement une femme), dit entrer en rapport avec l’esprit d’une personne décédée depuis longtemps. La presse a signalé que les réunions organisées par l’un de ces intermédiaires “sont périodiquement retransmises par satellite dans une demi-douzaine de villes, où elles sont suivies par des milliers de personnes”. Voilà qui est manifestement contraire à l’injonction biblique interdisant de consulter un médium ou un individu faisant métier de prédire les événements. Cette pratique peut donc être assimilée au culte des démons. Et, comme toutes les formes de spiritisme, elle repose sur le mensonge satanique selon lequel l’âme humaine est immortelle. — Ecclésiaste 9:5; Ézéchiel 18:4, 20.
L’influence du Diable dans un monde rempli de haine
La situation déplorable dans laquelle les hommes se trouvent au XXe siècle nous amène à nous demander si l’influence de Satan ne va pas plus loin encore. Le professeur Russell aborde cette question en disant: “À présent, alors que les arsenaux nucléaires permettraient de détruire soixante-dix fois tous les vertébrés vivant sur terre, nous nous obstinons à préparer une guerre éventuelle qui ne profiterait à aucune personne, à aucune nation ni à aucune idéologie, mais condamnerait des milliards de gens à une mort atroce. Quelle force nous pousse dans cette voie chaque jour plus dangereuse? À qui profiterait la destruction de la planète au moyen d’armes nucléaires? Uniquement à cette force qui, depuis le début, désire avec une cruauté et une méchanceté sans bornes la destruction du cosmos.”
Qui ou quelle est cette force? Le professeur Russell répond lui-même en ces termes: “On identifie le Diable à l’esprit qui cherche de toutes ses forces à détruire le cosmos créé par Dieu. La force qui nous incite à déployer des armes nucléaires ne serait-elle pas celle qui s’est toujours efforcée de dissimuler jusqu’à son existence? En cette époque des plus critiques pour notre planète, nous ne pouvons écarter cette éventualité.” Les chrétiens sont loin de l’écarter. Jésus lui-même a indiqué que Satan exerce une grande influence sur l’humanité en le qualifiant de “chef de ce monde”. (Jean 12:31.) De son côté, le livre de la Révélation nous apprend quelle est actuellement la disposition d’esprit de Satan: il est en “grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps”. (Révélation 12:12.) Ce livre nous dit aussi ce que Satan essaie de faire à notre époque: il soumet les dirigeants du monde à une propagande démoniaque “afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. (Révélation 16:14.) Non, nous ne pouvons nier l’influence de Satan le Diable si nous voulons comprendre pourquoi les humains courent comme des insensés à leur propre perte.
L’apôtre Paul appelle Satan “le chef de l’autorité de l’air”, “l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance” et “le dieu de ce système de choses”. (Éphésiens 2:2; 2 Corinthiens 4:4.) Rien d’étonnant que beaucoup se demandent si toutes les atrocités commises en notre ère scientifique “éclairée” — deux guerres mondiales, génocides en Europe et au Cambodge, famine entretenue en Afrique pour des motifs politiques, profondes divisions religieuses et raciales un peu partout dans le monde, haine, meurtres, recours systématique à la torture, avilissement des hommes par la drogue, pour ne citer que celles-là — ne correspondraient pas au plan d’une puissante force méchante désireuse de détourner les humains de Dieu, voire de les conduire à un suicide collectif.
Qui donc est Satan? Quelles sont ses véritables intentions? Que pouvons-nous faire individuellement pour nous protéger de lui? Nous vous invitons à examiner les deux articles suivants qui traitent de ces questions.
[Illustrations, page 7]
Les serviteurs de Dieu n’écoutent pas de musique satanique, mais cherchent à se divertir sainement.
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Le Serpent est démasquéLa Tour de Garde 1988 | 1er septembre
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Le Serpent est démasqué
“Or le jour vint où les fils du vrai Dieu entrèrent pour se placer devant Jéhovah, et même Satan entra au beau milieu d’eux.” — JOB 1:6.
1. a) Quelles sont l’origine et la signification du nom “Satan”? b) Combien de fois le nom Satan apparaît-il dans les Écritures, et quelles questions cela suscite-t-il?
QUELLES sont l’origine et la signification du nom “Satan”? Dans la Bible, il est formé par les trois caractères hébreux ש (Sin), ט (Teth), et נ (Noun). Accompagnées de points-voyelles, ces lettres forment le mot “Satan”, qui, selon Edward Langton, “dérive d’une racine signifiant ‘s’opposer’, ‘être un adversaire ou agir en adversaire’”. (Voir 1 Pierre 5:8.) Bien que le nom “Satan” apparaisse plus de 50 fois dans la Bible, on ne le rencontre que 18 fois dans les Écritures hébraïques, uniquement dans les livres de 1 Chroniques, de Job et de Zacharie. Les questions suivantes se posent donc: Quand l’homme a-t-il pris conscience de la rébellion et des agissements de Satan? Dans quel passage des Écritures hébraïques Satan a-t-il été pour la première fois clairement identifié?
2. Quelle question n’a pas reçu de réponse aussitôt après la rébellion d’Adam et Ève?
2 La Bible explique simplement, mais en profondeur, comment le péché et la rébellion firent leur apparition sur la terre, dans ce qui était un jardin paradisiaque, au Moyen-Orient (voir Genèse chapitres 2 et 3). Bien que ce récit assimile l’instigateur de la désobéissance d’Adam et Ève à un serpent, il ne fournit pas d’indice permettant d’identifier la force ou l’intelligence qui se cachait derrière la voix provenant du serpent. Adam eut toutefois pleinement le temps de réfléchir aux événements survenus en Éden qui aboutirent à son expulsion de ce parc paradisiaque. — Genèse 3:17, 18, 23; 5:5.
3. Bien qu’il n’ait pas été trompé, quel péché Adam a-t-il commis, et qu’en est-il résulté pour l’humanité?
3 Adam savait de toute évidence que les animaux n’avaient pas la faculté de parler avec intelligence, comme les hommes. Il savait aussi qu’avant la tentation d’Ève, Dieu ne s’était jamais adressé à lui par l’entremise d’un animal. Qui donc avait dit à sa femme de désobéir à Dieu? Selon Paul, la femme, elle, fut tout à fait trompée, mais pas Adam (Genèse 3:11-13, 17; 1 Timothée 2:14). Peut-être Adam discerna-t-il que c’était une créature invisible qui leur avait proposé une autre voie que celle de l’obéissance à Dieu. Bien que le serpent ne se soit pas adressé directement à lui, Adam choisit de suivre sa femme dans la voie de la désobéissance. Par cet acte délibéré, il brisa le moule de la perfection, introduisit le péché dans le monde et lui fit encourir la condamnation à mort, conformément à ce qui avait été annoncé. Ainsi, par le biais du serpent, Satan devint le premier homicide. — Jean 8:44; Romains 5:12, 14.
4, 5. a) Quel jugement prophétique a été prononcé sur le serpent? b) Quelles énigmes cette prophétie comportait-elle?
4 La rébellion en Éden amena Dieu à prononcer un jugement prophétique présentant un “saint secret” qui ne serait complètement révélé qu’au bout de plusieurs millénaires. Dieu déclara au serpent: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” — Éphésiens 5:32; Genèse 3:15.
5 Cette prophétie capitale comporte plusieurs énigmes. Qui était réellement “la femme” en question? S’agissait-il d’Ève, ou d’une femme symbolique bien plus importante? D’autre part, que représentaient ‘la postérité de la femme’ et ‘la postérité du serpent’? Et qui était le serpent dont la postérité aurait de l’inimitié pour la postérité de la femme? Comme nous allons le voir, Jéhovah décida, semble-t-il, que ces questions recevraient des réponses plus complètes en temps voulu. — Voir Daniel 12:4 et Colossiens 1:25, 26.
D’autres indices d’une rébellion dans les cieux
6. Juste avant le déluge, quels événements ont indiqué qu’une rébellion avait été fomentée dans les cieux?
6 Comme le montre l’histoire biblique, peu avant le déluge, alors que l’homme était tombé dans le péché depuis une quinzaine de siècles, d’autres événements vinrent confirmer que des êtres suprahumains s’étaient rebellés contre Dieu. Le récit biblique nous apprend que “les fils du vrai Dieu remarquèrent alors les filles des hommes, qu’elles étaient belles; et ils se mirent à prendre pour eux des femmes, c’est-à-dire toutes celles qu’ils choisirent”. Les êtres hybrides qui naquirent de ces unions contre nature furent appelés “Néphilim”. Ce furent “les hommes forts du temps jadis, les hommes de renom”. (Genèse 6:1-4; voir Job 1:6 pour identifier “les fils du vrai Dieu”.) Quelque 24 siècles plus tard, Jude fit brièvement allusion à ces événements en écrivant: “Et les anges qui (...) ont abandonné leur propre demeure, il les a réservés dans des liens éternels, sous l’obscurité épaisse, pour le jugement du grand jour.” — Jude 6; 2 Pierre 2:4, 5.
7. Malgré la méchanceté de l’homme, quelle omission surprenante remarquons-nous dans les livres historiques de la Bible?
7 À cette époque antédiluvienne, ‘la méchanceté de l’homme était abondante sur la terre et toute inclination des pensées de son cœur n’était toujours que mauvaise’. Dans le livre divinement inspiré de la Genèse, Satan ne fut toutefois pas identifié avec précision au puissant instigateur de la rébellion de certains anges et de la méchanceté de l’homme (Genèse 6:5). En fait, tout au long de leur histoire, Israël et Juda retombèrent maintes fois dans l’idolâtrie et le faux culte sans qu’une seule fois les rédacteurs divinement inspirés des livres des Juges, de Samuel et des Rois ne parlent nommément de Satan, ne l’identifient à la cause invisible de l’infidélité de ces nations. Pourtant, de son propre aveu, celui-ci ‘errait çà et là sur la terre’. — Job 1:7; 2:2.
8. Au début de ses épreuves, Job était-il conscient de la responsabilité que Satan portait dans ses souffrances? Comment le savons-nous?
8 Même quand nous examinons l’important récit de la vie de Job et de ses épreuves, nous constatons que cet homme n’a jamais attribué ses malheurs à l’adversaire, Satan. Il semble qu’à l’époque il ne discernait pas la question à laquelle sa conduite allait permettre de répondre (Job 1:6-12). Job ignorait que ses épreuves étaient provoquées par Satan, qui avait mis en doute son intégrité devant Jéhovah. Ainsi, lorsque sa femme le reprit en lui disant: “Tiens-tu encore ferme ton intégrité? Maudis Dieu et meurs!”, il répondit simplement: “Accepterons-nous du vrai Dieu seulement ce qui est bon et n’accepterons-nous pas aussi ce qui est mauvais?” Ne connaissant pas la cause véritable de ses tribulations, il considérait apparemment qu’elles venaient de Dieu et qu’il devait donc les accepter. L’intégrité de Job fut donc très sévèrement éprouvée. — Job 1:21; 2:9, 10.
9. Quelle question peut-on logiquement se poser à propos de Moïse?
9 Une question se pose maintenant. Si, comme nous le pensons, Moïse est le rédacteur du livre de Job, il savait que Satan errait çà et là sur la terre. Dans ce cas, comment se fait-il qu’il ne parle nommément de Satan dans aucun des livres du Pentateuque, qu’il rédigea également? Pourquoi est-il si rarement question de Satan dans les Écritures hébraïquesa?
Satan n’est que partiellement démasqué
10. Pourquoi les Écritures hébraïques ne démasquent-elles que partiellement Satan?
10 Tout en condamnant les activités liées au démonisme, dans sa sagesse Jéhovah avait, semble-t-il, de bonnes raisons de veiller à ce que les Écritures hébraïques ne dévoilent que partiellement l’identité de son Adversaire, Satan (Lévitique 17:7; Deutéronome 18:10-13; 32:16, 17; 2 Chroniques 11:15). C’est pourquoi, bien que les rédacteurs des Écritures hébraïques aient dû avoir une certaine connaissance de Satan et de son rôle dans la rébellion fomentée dans les cieux, Dieu les inspira seulement pour qu’ils définissent et dénoncent les péchés de ses serviteurs et des nations qui les entouraient et pour qu’ils les avertissent à propos de leur méchanceté (Exode 20:1-17; Deutéronome 18:9-13). Par conséquent, le nom de Satan n’y est que rarement mentionné.
11, 12. Comment savons-nous que les rédacteurs des Écritures hébraïques n’ignoraient pas l’existence de Satan ni l’influence qu’il exerce?
11 Les rédacteurs divinement inspirés des Écritures hébraïques avaient connaissance des événements survenus en Éden, de la perversion des “fils du vrai Dieu”, et du livre de Job. Ils n’ignoraient donc pas que Satan exerce une influence mauvaise et surnaturelle. Le prophète Zacharie, qui écrivit vers la fin du VIe siècle avant notre ère, aperçut en vision le grand prêtre Josué et “Satan qui se tenait à sa droite pour s’opposer à lui. L’ange de Jéhovah dit alors à Satan: ‘Que Jéhovah te tance, ô Satan, oui, que Jéhovah te tance.’” (Zacharie 3:1, 2). De son côté, au Ve siècle avant notre ère, le scribe Esdras déclara dans sa narration de l’histoire d’Israël et de Juda que “Satan se leva contre Israël et incita David à dénombrer Israël”. — 1 Chroniques 21:1.
12 Ainsi, à l’époque de Zacharie, l’esprit saint permit que les Écritures révèlent plus clairement le rôle de Satan. Mais il fallut encore attendre cinq siècles avant que la Parole de Dieu ne démasque complètement cette créature méchante. À l’aide de la Bible, comment pouvons-nous comprendre pourquoi ce temps était nécessaire avant que Satan ne soit tout à fait démasqué?
La clé de l’énigme
13-15. a) Quelles vérités fondamentales permettent de comprendre pourquoi les Écritures hébraïques ne démasquent Satan qu’en partie? b) Avec la venue de Jésus, de quelle façon Satan a-t-il été démasqué?
13 Pour le chrétien qui a foi en la Parole de Dieu, la clé permettant de répondre aux questions soulevées précédemment ne nous est pas donnée par la haute critique, comme si la Bible n’était qu’un ouvrage littéraire, un simple produit de l’esprit humain. Cette clé est plutôt donnée par deux vérités bibliques fondamentales. Premièrement, comme le roi Salomon l’a écrit, “le sentier des justes est comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi”. (Proverbes 4:18; voir Daniel 12:4; 2 Pierre 1:19-21.) Dieu a révélé la vérité dans sa Parole d’une manière progressive, en temps voulu, en fonction des besoins de ses serviteurs et de leur capacité à comprendre cette vérité. — Jean 16:12, 13; voir 6:48-69.
14 La seconde de ces deux vérités fondamentales est exprimée dans ces lignes que l’apôtre Paul écrivit au disciple chrétien Timothée: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner (...), pour que l’homme de Dieu soit tout à fait qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne.” (2 Timothée 3:16, 17). Jésus, le Fils de Dieu, allait démasquer Satan, et ce fait serait consigné dans les Écritures. La congrégation chrétienne serait donc équipée pour tenir ferme contre Satan et défendre la souveraineté de Jéhovah. — Jean 12:28-31; 14:30.
15 C’est sur ces bases que le voile a été progressivement levé sur les énigmes posées par Genèse 3:15. Sous la direction de l’esprit saint, ou force agissante de Dieu, les Écritures hébraïques jetèrent des traits de lumière sur le Messie annoncé, ou Postérité (Ésaïe 9:6, 7; 53:1-12). Dans le même temps, elles donnèrent quelques éclaircissements sur Satan, l’Adversaire de Dieu et l’ennemi de l’humanité. Mais lors de la venue de Jésus, Satan fut tout à fait démasqué, car il s’attaqua de façon flagrante et directe à la Postérité promise, Jésus Christ. Le rôle de “la femme”, l’organisation spirituelle et céleste de Jéhovah, et de la Postérité, Jésus Christ, fut clarifié dans les Écritures grecques chrétiennes au fil des événements du Ier siècle. Dans le même temps, le rôle de Satan, “le serpent originel”, fut davantage mis en lumière. — Révélation 12:1-9; Matthieu 4:1-11; Galates 3:16; 4:26.
Le saint secret est dévoilé
16, 17. À quoi se rapportait le “saint secret du Christ”?
16 L’apôtre Paul écrivit beaucoup au sujet du “saint secret du Christ”. (Éphésiens 3:2-4; Romains 11:25; 16:25.) Ce saint secret se rapportait à la véritable “postérité”, qui finirait par écraser le serpent originel, Satan le Diable (Révélation 20:1-3, 10). Selon ce secret, Jésus était le membre principal de cette “postérité”, mais des “cohéritiers” lui seraient associés, cohéritiers venant dans un premier temps d’entre les Juifs, puis d’entre les Samaritains et les Gentils, afin que le nombre complet des membres de cette “postérité” soit atteint. — Romains 8:17; Galates 3:16, 19, 26-29; Révélation 7:4; 14:1.
17 Paul explique: “En d’autres générations, ce secret n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes, comme il a été révélé maintenant par l’esprit à ses saints apôtres et prophètes.” Et quel était ce secret? “À savoir que les gens des nations devaient être cohéritiers, membres du même corps et avoir part avec nous à la promesse, en union avec Christ Jésus, par le moyen de la bonne nouvelle.” — Éphésiens 3:5, 6; Colossiens 1:25-27.
18. a) En quels termes Paul explique-t-il qu’il a fallu du temps pour que la signification du “saint secret” soit révélée? b) Qu’est-ce que cette révélation allait permettre de comprendre au sujet du “serpent originel”?
18 Paul était profondément ému d’avoir été choisi afin d’annoncer “la bonne nouvelle au sujet de l’insondable richesse du Christ et de faire que les hommes voient comment est administré le saint secret qui était caché, depuis le passé indéfini, en Dieu qui a créé toutes choses”. Il s’exprime ainsi dans sa lettre aux Colossiens: “Le saint secret (...) était caché depuis les systèmes de choses des temps passés et depuis les générations des temps passés. Mais maintenant il a été manifesté à ses saints.” Logiquement, si le secret relatif à la “postérité” était finalement révélé, il permettrait aussi de démasquer complètement le grand Adversaire, “le serpent originel”. Il semble que Jéhovah n’ait pas voulu donner la première importance à la question soulevée par Satan avant la venue du Messie. Qui serait mieux à même de démasquer Satan que la Postérité, Jésus Christ lui-même? — Éphésiens 3:8, 9; Colossiens 1:26.
Jésus démasque l’Adversaire
19. Comment Jésus a-t-il démasqué l’Adversaire?
19 Au début de son ministère, Jésus repoussa catégoriquement le Tentateur en lui disant: “Va-t’en, Satan, car il est écrit: ‘C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.’” (Matthieu 4:3, 10). En une autre occasion, Jésus démasqua ses ennemis religieux qui le calomniaient et cherchaient à le tuer. Il démasqua aussi celui qui les dirigeait, révélant qu’il s’agissait de l’être puissant qui avait parlé par l’entremise du serpent en Éden. Il leur déclara: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Ce fut un homicide quand il commença, et il n’a pas persisté dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle selon ses propres tendances, parce qu’il est menteur et le père du mensonge.” — Jean 8:44.
20. Qu’est-ce qui a permis à Jésus de démasquer Satan?
20 Qu’est-ce qui permit à Jésus de démasquer Satan avec autant d’assurance? Comment pouvait-il le connaître aussi bien? Il avait vécu avec Satan dans les cieux. Oui, Jésus, la Parole, connaissait Satan avant même que celui-ci ne se soit orgueilleusement rebellé contre le Souverain Seigneur Jéhovah (Jean 1:1-3; Colossiens 1:15, 16). Il avait observé avec quelle ruse il s’était servi du serpent en Éden. Il avait constaté comment il avait sournoisement guidé le bras fratricide de Caïn (Genèse 4:3-8; 1 Jean 3:12). Par la suite, Jésus se trouvait dans les cours célestes de Jéhovah ‘quand les fils du vrai Dieu entrèrent et que même Satan entra au beau milieu d’eux’. (Job 1:6; 2:1.) Oui, Jésus connaissait très bien Satan et était prêt à dévoiler que celui-ci était un menteur, un meurtrier, un calomniateur et un adversaire de Dieu. — Proverbes 8:22-31; Jean 8:58.
21. À quelles questions nous faut-il encore répondre?
21 Puisque cet ennemi puissant influence l’humanité et l’Histoire, les questions suivantes se posent: Dans quelle mesure encore les Écritures grecques chrétiennes démasquent-elles Satan? Comment pouvons-nous déjouer ses ruses et préserver notre intégrité chrétienne? — Éphésiens 6:11, Traduction interlinéaire du Royaume (angl.).
[Note]
a Dans son livre Le Diable: la perception du mal, de l’Antiquité au christianisme primitif (angl.), le professeur Russell écrit: “Le fait que le Diable ne soit pas pleinement révélé dans l’Ancien Testament n’autorise pas la théologie moderne juive et chrétienne à nier son existence. Étymologiquement, il serait faux de penser que le sens véritable d’un mot, ou d’un concept, doit se retrouver dans sa forme la plus ancienne. La vérité historique se révèle avec le temps.” — Page 174.
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Tenez ferme contre les manœuvres de SatanLa Tour de Garde 1988 | 1er septembre
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Tenez ferme contre les manœuvres de Satan
“Revêtez l’armure complète de Dieu pour pouvoir tenir ferme contre les manœuvres [“les ruses”, en grec] du Diable.” — ÉPHÉSIENS 6:11.
1. En quoi le récit des tentations de Jésus témoigne-t-il de l’existence de Satan?
SATAN existe-t-il vraiment? Certains sont d’avis que dans la Bible le mot “Satan” désigne simplement le mal inhérent à la nature humaine, et non un personnage réel. Mais qu’enseignent les Écritures? Les Évangiles de Matthieu et de Luc rapportent que Satan en personne tenta Jésus par trois fois, et qu’à chaque fois Jésus le repoussa en se servant des Écritures. Pourquoi Jésus se servit-il des Écritures hébraïques pour lui répondre? Parce que Satan appliquait de façon erronée ces mêmes Écritures dans l’espoir de l’amener à pécher et à faillir à la mission qu’il devait remplir en qualité de Fils de Dieu, de Postérité promise. — Matthieu 4:1-11; Luc 4:1-13.
2. Qu’est-ce qui indique que Jésus n’a pas simplement imaginé ses rencontres avec Satan?
2 De toute évidence, ces rencontres ne sont pas le fruit de l’imagination de Jésus, un homme parfait (Hébreux 4:15; 7:26). Jésus a bel et bien dû faire face à l’être puissant qui s’était caché derrière le serpent en Éden, qui avait été un temps son frère angélique avant sa rébellion et qui s’efforçait maintenant d’entraver l’accomplissement de Genèse 3:15. Satan voulait briser l’intégrité de la Postérité promise. Jésus, qui n’était pas dupe des ruses du Tentateur, le rejeta fermement. Que fit alors Satan? “Le Diable donc, après en avoir terminé avec toute la tentation, s’éloigna de lui jusqu’à un autre temps favorable.” Jésus ne put, bien sûr, s’éloigner de lui-même! Non, ce fut Satan qui, mis en échec, le laissa, ‘et voici que des anges vinrent et se mirent à servir Jésus’. — Luc 4:13; Matthieu 4:11.
3. Qu’a écrit un historien à propos de la place du Diable dans la doctrine chrétienne?
3 Un historien a écrit avec justesse: “Nier l’existence du Diable et la place capitale qu’il occupe dans le christianisme, c’est contredire l’enseignement apostolique et l’histoire de la doctrine chrétienne. Puisque définir le christianisme sur d’autres bases n’aurait aucun sens, il est illogique de soutenir un christianisme qui nie l’existence du Diable. Si le Diable n’existe pas, alors le christianisme se fourvoie complètement sur une question fondamentale depuis ses origines mêmesa.” Voilà qui place devant un défi tous les humains vivant aujourd’hui. Pour votre part, reconnaissez-vous l’existence d’un ennemi invisible qui cherche à briser la souveraineté de Dieu et la fidélité de l’homme à son Créateur?
La véritable identité de Satan
4. Comment une créature spirituelle parfaite est-elle devenue Satan?
4 Satan est une créature spirituelle puissante; c’est Dieu qui, à l’origine, créa cet ange, ce fils spirituel ayant accès à Ses cours célestes (Job 1:6). Satan usa toutefois de son libre arbitre pour s’opposer à Dieu, et avec ruse il amena Ève, et par elle Adam, à la désobéissance et à la mort (2 Corinthiens 11:3). Il se fit ainsi Satan, nom qui signifie “Adversaire”, et devint un rebelle, un démon, un homicide et un menteur (Jean 8:44). Paul put dire à juste titre que “Satan lui-même se transforme continuellement en ange de lumière”, et qu’il est, en fait, un ‘chef mondial de ces ténèbres’. (2 Corinthiens 6:14; 11:14; Éphésiens 6:12.) En incitant d’autres anges à se rebeller, il les entraîna dans ses ténèbres, hors de la lumière divine. C’est ainsi qu’il devint “le chef des démons”. Jésus l’identifia aussi au “chef de ce monde”. Satan ne peut, bien sûr, être ce chef qu’à la condition d’exister, d’être une créature spirituelle. — Matthieu 9:34; 12:24-28; Jean 16:11.
5. Dans quelle mesure les Écritures grecques chrétiennes identifient-elles Satan?
5 Certes, il est rarement question de Satan dans les Écritures hébraïques, mais les Écritures grecques chrétiennes le démasquent complètement. Elles le font si bien que le nom Satan s’y rencontre 36 fois et le mot Diable 33 fois (voir la Comprehensive Concordance of the New World Translation of the Holy Scriptures). Satan y reçoit encore d’autres noms et titres. Jean en utilisa deux en Révélation 12:9, où on lit: “Il a donc été précipité le grand dragon, le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière.” — Voir aussi Matthieu 12:24-27; 2 Corinthiens 6:14, 15.
6. Quelle est la signification du mot “Diable”?
6 Dans ce verset de la Révélation se trouve le mot grec diabolos, rendu par “Diable”. L’helléniste J. Thayer précise que ce terme désigne littéralement “un calomniateur, un faux accusateur, un diffamateur”. (Voir 1 Timothée 3:11; 2 Timothée 3:3, Traduction interlinéaire du Royaume [angl.].) W. Vine identifie le Diable à “l’ennemi pervers de Dieu et de l’homme”b.
7. Pourquoi Satan peut-il s’acharner sur le peuple de Jéhovah?
7 Le grand Adversaire n’est pas oisif (1 Pierre 5:8). Peut-être est-ce pour cette raison qu’un dicton dit que “le Diable trouve toujours du travail pour les mains désœuvrées”. Il cherche à corrompre tous les véritables chrétiens (2 Timothée 3:12). Or, il peut s’acharner sur les serviteurs de Jéhovah pour une raison fort simple: le reste du monde est déjà sous sa coupe (1 Jean 5:19). Le monde actuel appartient à Satan. Que les humains le reconnaissent ou non, il en est le chef et le dieu (Jean 12:31; 2 Corinthiens 4:4). Il est donc prêt à recourir à toutes sortes de ruses, d’artifices et de tentations pour corrompre les serviteurs de Jéhovah, individuellement ou collectivement. Examinons certaines de ses façons d’agir. — Marc 4:14, 15; Luc 8:12.
Les ruses et les artifices de Satan
8. Quel avantage Satan pourrait-il avoir sur nous?
8 Satan a eu tout son temps pour étudier la psychologie humaine, pour analyser la nature humaine avec tous ses défauts, innés et acquis. Il sait jouer sur nos faiblesses et notre vanité. Que risquerait-il d’arriver si, contrairement à cet ennemi, vous ne discerniez pas vos points faibles? Vous seriez en mauvaise position pour vous défendre, car vous n’auriez pas conscience des défauts de votre armure spirituelle (1 Corinthiens 10:12; Hébreux 12:12, 13). Ces paroles d’un poète écossais sont on ne peut plus appropriées: ‘Ah! si quelque puissance nous donnait de nous voir comme les autres nous voient! Combien de bévues nous nous épargnerions!’
9. À quelles conséquences nous exposons-nous si nous ne procédons pas à un examen de conscience et à des changements dans notre vie?
9 Désirons-nous nous voir comme les autres nous voient, et surtout comme Dieu et Satan nous voient? Il nous faut pour cela procéder à un examen de conscience sincère et être disposés à opérer des changements dans notre vie. Il est très facile de se tromper soi-même (Jacques 1:23, 24). Que d’excuses nous nous trouvons parfois pour justifier notre conduite (voir 1 Samuel 15:13-15, 20, 21, 24)! Et comme il est aisé de dire: “Vous savez, nul n’est parfait!” Justement, Satan le sait, lui aussi, et il en profite (2 Samuel 11:2-27). Qu’il serait triste, arrivé à l’âge mûr, de prendre conscience qu’au fil des ans, à cause d’une attitude autoritaire, insensible ou dure, on se retrouve sans amis ou qu’on ne contribue guère au bonheur des autres! Il se peut que Satan ait joué avec ruse sur notre égoïsme inné pour nous aveugler tout au long de notre vie, et que nous ayons omis de nous imprégner de la pensée du Christ en faisant preuve d’amour, de compassion et de bonté. — 1 Jean 4:8, 11, 20.
10. Quelles questions pouvons-nous utilement nous poser, et pourquoi?
10 Pour résister à Satan, chacun doit donc s’examiner personnellement. Avez-vous une faiblesse dont Satan pourrait tirer parti ou tire déjà parti? Avez-vous une tendance à l’égocentrisme? Voulez-vous toujours être le premier? L’orgueil est-il votre motivation cachée? La jalousie, l’envie ou l’amour de l’argent corrompent-ils votre personnalité? Avez-vous l’amour-propre chatouilleux? Vous montrez-vous froid ou sarcastique? Vous offusquez-vous lorsqu’on vous donne des suggestions ou qu’on vous reprend? Avez-vous du mal à accepter les conseils, allant peut-être jusqu’à les refuser? Si nous nous connaissons, nous pouvons remédier à ces travers, à la condition d’être humbles. Autrement, nous nous exposons aux attaques de Satan. — 1 Timothée 3:6, 7; Hébreux 12:7, 11; 1 Pierre 5:6-8.
11. Par quels moyens sournois Satan essaie-t-il parfois de miner notre spiritualité?
11 Satan peut aussi miner notre spiritualité d’une manière sournoise et insidieuse. Peut-être déplorons-nous la manière dont les choses se passent au sein de la congrégation ou de l’organisation de Dieu. Bien souvent, nous n’avons pas connaissance de tous les faits, ce qui ne nous empêche pas de tirer des conclusions hâtives. Si nous n’entretenons pas des relations étroites avec Jéhovah, il n’en faut guère plus pour développer un état d’esprit négatif et commencer à nourrir des doutes sur la vérité. Certains cherchent parfois une excuse pour se dégager des responsabilités que leur impose la vérité. Satan instille l’infidélité et la trahison dans leur cœur, et, à sa grande joie, ils tombent bientôt dans l’apostasie. — Luc 22:3-6; Jean 13:2, 27; 2 Jean 9-11.
12. a) Qu’est-ce que Satan incite certains chrétiens à faire? b) Comment Satan fait-il tomber de nombreux chrétiens dans le piège de l’impureté sexuelle?
12 Satan incite d’autres chrétiens non seulement à commettre des péchés graves qui les rendent passibles d’exclusion, mais aussi à recourir au mensonge et à la tromperie dans l’intention de duper les anciens de la congrégation. Comme Ananias et Sapphira, ils pensent pouvoir duper les anges et l’esprit saint de Dieu (Actes 5:1-10). Ces dernières années, des milliers de chrétiens sont tombés dans le piège de l’impureté sexuelle, piège tendu par Satan. Le Diable sait que chez les humains les pulsions sexuelles sont puissantes, et, au moyen de son système de choses, il met en vedette, pervertit et dénature la sexualité (Nombres 25:1-3). Les chrétiens célibataires peuvent être tentés de commettre la fornication ou de se livrer à d’autres formes d’inconduite (Proverbes 7:6-23). Quant aux chrétiens mariés, s’ils ne veillent pas sur leur esprit et sur leur cœur, ils risquent facilement de se laisser aller à trahir leur conjoint, à qui ils ont promis fidélité. — 1 Corinthiens 6:18; 7:1-5; Hébreux 13:4.
13. a) Quelle influence la télévision peut-elle exercer sur notre esprit? b) Comment pouvons-nous résister à cette influence?
13 Nous vivons dans un monde où le mensonge, la tromperie et la colère violente sont monnaie courante. Satan se sert autant qu’il le peut des médias pour faire accepter cette mentalité dépravée. Des feuilletons télévisés mettent en scène des personnages au physique attrayant qui évoluent dans un climat de tromperie mutuelle. Si nous laissions cette mentalité nous influencer, nous risquerions rapidement de nous laisser aller à commettre des péchés “mineurs”, ce qui ouvre le chemin à des péchés “graves”. Les suggestions sournoises de Satan peuvent facilement s’infiltrer dans notre esprit. Comment pouvons-nous résister à ce genre d’influence? En ‘ne donnant pas de champ au Diable’, comme Paul nous y exhorte. Cela signifie également passer au crible les gens qui pénètrent dans votre foyer par l’intermédiaire de la télévision. Ne devriez-vous pas répugner à laisser des personnes violentes, immorales et grossières souiller votre intimité? — Éphésiens 4:23-32.
Comment pouvons-nous résister à Satan et rester fidèle à Dieu?
14. Quelle doit être notre double résolution si nous voulons résister à Satan, et qu’est-ce que cela requiert?
14 Face à un ennemi suprahumain aussi puissant, comment pouvons-nous rester intègres, nous qui ne sommes que des humains imparfaits? Jacques nous l’explique en ces termes: “Soumettez-vous donc à Dieu; mais opposez-vous au Diable, et il fuira loin de vous.” (Jacques 4:7). Remarquez que Jacques nous donne un double conseil. Tout en nous opposant au Diable et à sa volonté, nous devons nous soumettre à la volonté de Dieu. Cela implique également aimer la volonté de Dieu et haïr celle de Satan (Romains 12:9). Jacques dit donc: “Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs, gens irrésolus!” (Jacques 4:8). En effet, nous ne pouvons nous permettre de lutter contre Satan d’un cœur partagé ou indécis. Ne courons pas le risque de perdre notre intégrité en cherchant à déterminer jusqu’où nous pouvons nous approcher du mal. Au contraire, nous devons profondément ‘haïr ce qui est mauvais’. — Psaume 97:10.
15. Pourquoi “l’armure complète de Dieu” est-elle indispensable? Illustrez votre réponse.
15 Le chapitre 6 de la lettre aux Éphésiens nous montre de façon remarquable comment nous pouvons résister à Satan. Selon Paul, comment pouvons-nous tenir ferme contre les “ruses”, les “embûches” ou les “artifices” de Satan (Éphésiens 6:11, Français courant, Votre Bible, Darby)? “Revêtez l’armure complète de Dieu”, nous dit-il. Par l’expression “armure complète”, Paul indique que le chrétien ne peut adopter une attitude insouciante, pas plus qu’un soldat romain ne pouvait se permettre de se préparer au combat d’une façon insouciante. Quel aurait été le sort de ce soldat s’il avait revêtu toute son armure, à l’exception de son bouclier ou de son casque? Il aurait pu se dire: ‘Mon bouclier est vraiment encombrant, et mon casque très lourd. Quel poids! Après tout, ils ne me sont pas vraiment indispensables.’ Imaginez la situation: un soldat romain prêt au combat, mais privé de ses principales armes de défense! — Éphésiens 6:16, 17.
16. a) À l’exemple de Jésus, de quelle façon devons-nous utiliser notre “épée”? b) Comment pouvons-nous continuer de nous protéger des “projectiles enflammés” de Satan, et qu’en résultera-t-il?
16 Imaginez maintenant un soldat sans épée. “L’épée de l’esprit” est une excellente arme de défense. Le chrétien peut s’en servir pour mettre en pièces les projectiles que Satan lance sur lui. Nous devons donc toujours avoir notre “épée” à portée de main. Ce sera le cas si nous ne négligeons pas notre étude individuelle et familiale de la Bible. Mais cette “épée (...), c’est-à-dire la parole de Dieu”, est aussi et surtout notre arme offensive. Jésus l’utilisa des deux façons (Matthieu 4:6, 7, 10; 22:41-46). Nous devons l’imiter. Il nous faut sans cesse approfondir notre reconnaissance pour la vérité. Nous ne pouvons conserver notre spiritualité en nous fondant uniquement sur ce que nous avons appris au cours des premiers mois, ou des premières années, de notre vie chrétienne. Si nous n’entretenons pas constamment notre esprit avec des pensées bibliques, notre vision spirituelle ne manquera pas de s’obscurcir, et notre zèle pour le vrai culte de Jéhovah tiédira. Nous nous affaiblirons sur le plan spirituel. Nous ne serons plus en mesure de tenir ferme contre les attaques de parents, de connaissances, de collègues et d’apostats qui méprisent nos croyances. Par contre, Jéhovah nous protégera du Diable et de ses “projectiles enflammés” si nous conservons “l’armure complète de Dieu”. — Ésaïe 35:3, 4.
17, 18. Contre qui luttons-nous, et qu’est-ce qui nous permettra de remporter la victoire?
17 Paul mit l’accent sur la difficulté de la lutte chrétienne quand il écrivit: “Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur.” (Éphésiens 6:12, Français courant). Comment des humains faibles comme nous peuvent-ils livrer et remporter une lutte aussi inégale? Paul réitère son conseil: “Prenez donc l’armure complète de Dieu, pour que vous puissiez résister dans le jour de méchanceté et, après avoir fait tout à fond, tenir ferme.” (Éphésiens 6:13). Dans ce verset, l’expression clé est: “Après avoir fait tout à fond.” Elle montre qu’on ne peut pratiquer le christianisme d’un cœur partagé ou d’une façon insouciante. — 1 Jean 2:15-17.
18 Tenons donc ferme dans la vérité, aimons la justice de Jéhovah, prêchons la bonne nouvelle de paix, gardons une foi solide dans le salut que Jéhovah nous donne par l’entremise de Jésus Christ, tout en faisant de la Parole de Dieu notre principal soutien (Éphésiens 6:14-17). N’oublions pas que Dieu veille sur nous et nous aidera à surmonter les épreuves et les inquiétudes qui nous assaillent dans le système de choses satanique. Puissions-nous tous tenir compte de cet avertissement: “Gardez votre équilibre, soyez vigilants. Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, circule cherchant à dévorer quelqu’un.” Oui, “tenez-lui tête, solides dans la foi”. — 1 Pierre 5:6-9.
19. a) Que nous faut-il absolument faire pour résister à Satan? b) Qu’arrivera-t-il finalement à Satan?
19 N’oublions pas qu’après nous avoir exhortés à revêtir “l’armure”, Paul ajoute: “Tandis qu’avec toutes sortes de prières et de supplications vous priez en toute occasion, dans l’esprit. Et pour cela, tenez-vous éveillés avec une persévérance absolue et avec des supplications pour tous les saints.” (Éphésiens 6:18). Notre ennemi invisible est si puissant qu’il nous faut adresser à Dieu “toutes sortes de prières et de supplications”. Nos prières devraient donc être sincères et adaptées aux circonstances. Nous devons absolument mettre toute notre confiance en Jéhovah si nous voulons remporter la victoire et rester intègres. Lui seul peut nous donner “la puissance qui excède la puissance normale” et nous permettre de résister à notre ennemi acharné. Quel réconfort de savoir que l’Adversaire va bientôt être lancé dans l’abîme, et qu’il sera finalement détruit à tout jamais! — 2 Corinthiens 4:7; Révélation 20:1-3, 10.
[Notes]
a Satan dans la tradition chrétienne primitive (angl.), de Jeffrey Russell, page 25.
b Dictionnaire interprétatif des mots du Nouveau Testament (angl.).
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