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  • “ Jéhovah, Dieu miséricordieux et compatissant ”
    La Tour de Garde 1998 | 1er octobre
    • Enfin, Jésus a présenté son troisième exemple sous la forme d’une parabolea. Celle-ci passe pour la plus remarquable nouvelle jamais contée. Son examen nous aidera à bien comprendre en quoi consiste la miséricorde de Dieu, et à l’imiter. — Luc 15:3-10.

      Un fils rebelle quitte la maison

      5, 6. En quoi le plus jeune fils du troisième exemple de Jésus fait-​il preuve d’une ingratitude révoltante ?

      5 “ Un certain homme avait deux fils. Et le plus jeune d’entre eux a dit à son père : ‘ Père, donne-​moi la part du bien qui me revient. ’ Alors il leur a partagé ses moyens d’existence. Plus tard, peu de jours après, le plus jeune fils a tout ramassé et il est parti pour un pays lointain ; et là il a dissipé son bien en menant une vie de débauche. ” — Luc 15:11-13b.

      6 En l’occurrence, le plus jeune fils fait preuve d’une ingratitude révoltante. D’abord, il réclame son héritage, puis il le dissipe “ en menant une vie de débauche ”. L’expression “ vie de débauche ” traduit un mot grec qui signifie “ vie de désordre ”. Selon un bibliste, il “ exprime le relâchement moral le plus complet ”. À juste titre, le jeune homme de la parabole de Jésus est souvent qualifié de prodigue, mot qui désigne une personne qui dilapide et gaspille avec insouciance.

      7. Qui aujourd’hui ressemble au fils prodigue, et pourquoi nombre de ces personnes recherchent-​elles l’indépendance dans “ un pays lointain ” ?

      7 Y a-​t-​il aujourd’hui des gens qui ressemblent à ce fils prodigue ? Malheureusement, oui. Il s’agit de ceux, relativement peu nombreux, qui ont quitté l’abri sûr qu’est la “ maisonnée ” de notre Père céleste, Jéhovah (1 Timothée 3:15). Certains d’entre eux ne s’y sentent pas assez libres, ils considèrent l’œil vigilant de Jéhovah plus comme une contrainte que comme une protection (voir Psaume 32:8). Voyez cette chrétienne qui avait été élevée selon les principes de la Bible mais qui, par la suite, était tombée dans l’alcool et la drogue. Repensant à cette période sombre de sa vie, elle dit : “ Je voulais prouver que je pouvais me bâtir une vie meilleure par moi-​même. Je voulais faire ce dont j’avais envie, et personne n’avait rien à me dire. ” Comme le fils prodigue, cette jeune femme recherchait l’indépendance. Ses pratiques contraires aux Écritures lui ont malheureusement valu d’être expulsée de la congrégation chrétienne. — 1 Corinthiens 5:11-13.

      8. a) Quelle aide peut-​on apporter à ceux qui veulent adopter un mode de vie incompatible avec les normes divines ? b) Pourquoi doit-​on bien réfléchir au choix que l’on fait en matière de religion ?

      8 Quel crève-cœur quand un compagnon dans la foi se met à vouloir adopter un mode de vie incompatible avec les normes divines (Philippiens 3:18) ! Lorsque cela arrive, les anciens et d’autres chrétiens ayant des aptitudes spirituelles s’efforcent de le redresser (Galates 6:1). Néanmoins, on ne peut forcer personne à être disciple du Christ, à porter son joug (Matthieu 11:28-30 ; 16:24). En grandissant, les jeunes aussi doivent faire leur choix en matière de religion. Du reste, chacun de nous dispose du libre arbitre et rendra compte à Dieu pour soi-​même (Romains 14:12). Il va sans dire que nous ‘ moissonnerons également ce que nous semons ’, une leçon que le fils prodigue de la parabole de Jésus n’a pas tardé à apprendre. — Galates 6:7, 8.

      Désespoir dans un pays lointain

      9, 10. a) Quels changements le fils prodigue a-​t-​il connus, et qu’a-​t-​il fait alors ? b) Montrez par un exemple comment certains de ceux qui abandonnent le vrai culte aujourd’hui peuvent se retrouver dans des situations pénibles comparables à celle du fils prodigue.

      9 “ Quand il a eu tout dépensé, une dure famine est survenue dans ce pays, et il a commencé à être dans le besoin. Il est même allé s’attacher à l’un des citoyens de ce pays, et l’homme l’a envoyé dans ses champs pour garder les porcs. Et il désirait se rassasier des gousses du caroubier que mangeaient les porcs, et personne ne lui donnait quoi que ce soit. ” — Luc 15:14-16.

      10 Lorsqu’il se retrouve sans ressources, le fils prodigue n’envisage pas immédiatement de rentrer chez lui. Il préfère aller trouver un citoyen du pays, qui l’embauche comme porcher. Étant donné que la Loi mosaïque classait les porcs parmi les animaux impurs, il est probable qu’un tel emploi était inacceptable aux yeux d’un Juif (Lévitique 11:7, 8). Peut-être le fils prodigue a-​t-​il la conscience qui le travaille, mais il est alors bien obligé de la faire taire. Après tout, il ne peut guère attendre de son patron, un citoyen de l’endroit, qu’il se soucie des états d’âme d’un va-nu-pieds étranger. La condition misérable du fils prodigue rappelle celle que connaissent de nos jours nombre de ceux qui abandonnent la voie droite du culte pur. Il n’est pas rare qu’ils en viennent à faire des choses qu’ils auraient autrefois jugées dégradantes. Citons le cas de cet adolescent de 17 ans qui s’est rebellé contre son éducation chrétienne. “ L’impureté sexuelle et la drogue ont effacé des années d’enseignement biblique ”, dit-​il. Il n’a pas tardé à se retrouver en prison pour vol à main armée et meurtre. Même s’il s’est rétabli spirituellement par la suite, quel prix il a dû payer pour “ la jouissance temporaire du péché ” ! — Voir Hébreux 11:24-26.

      11. Qu’est-​ce qui aggravait encore la situation du fils prodigue, et comment certains aujourd’hui se sont-​ils aperçus que les attraits du monde n’étaient que “ vaine tromperie ” ?

      11 La situation du fils prodigue est encore aggravée par le fait que ‘ personne ne lui donne quoi que ce soit ’. Où sont donc passés ses nouveaux amis ? À présent qu’il n’a plus un sou, il est pour eux comme “ un objet de haine ”. (Proverbes 14:20.) De même, aujourd’hui, beaucoup de ceux qui s’écartent de la foi s’aperçoivent que les attraits et les conceptions du monde ne sont que “ vaine tromperie ”. (Colossiens 2:8.) “ Coupée de la direction de Jéhovah, j’ai connu bien des chagrins et des tourments, témoigne une jeune femme qui a, pendant un temps, quitté l’organisation de Dieu. J’ai essayé de me faire au monde, mais comme je n’étais pas vraiment comme les autres, ils me rejetaient. Je me sentais comme une enfant perdue qui a besoin d’un père pour la guider. C’est là que j’ai réalisé que j’avais besoin de Jéhovah. Je ne voulais plus jamais vivre indépendamment de lui. ” Le fils prodigue de l’exemple de Jésus a eu la même prise de conscience.

      Le fils prodigue revient à la raison

      12, 13. Citez des facteurs qui, de nos jours, ont aidé certains à revenir à la raison (voir l’encadré).

      12 “ Quand il est revenu à la raison, il a dit : ‘ Combien de salariés de mon père ont du pain en abondance, tandis que moi ici je suis en train de périr de faim ! Je vais me lever, et faire route vers mon père, et lui dire : “ Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais de moi comme l’un de tes salariés. ” ’ Il s’est donc levé et il est allé vers son père. ” — Luc 15:17-20.

      13 Le fils prodigue “ est revenu à la raison ”. Pendant un temps, il s’est livré à la recherche des plaisirs, vivant comme dans un monde de rêve. Mais, à présent, il prend pleinement conscience de son véritable état spirituel. Ainsi, bien qu’il soit tombé, tout espoir n’est pas perdu. Il y a encore quelque chose de bon en lui (Proverbes 24:16 ; voir aussi 2 Chroniques 19:2, 3). Que dire de ceux qui quittent le troupeau de Dieu de nos jours ? Serait-​il raisonnable de penser que tous sont dans une situation sans espoir, que leur attitude rebelle prouve, dans tous les cas, qu’ils ont péché contre l’esprit saint de Dieu (Matthieu 12:31, 32) ? Ce serait exagéré. Certains d’entre eux sont tourmentés à cause de leur comportement et beaucoup, avec le temps, reviennent à la raison. “ Je n’ai jamais, ne serait-​ce qu’un jour, oublié Jéhovah, dit une sœur à propos de la période de sa vie où elle a été en dehors de l’organisation de Dieu. Je n’ai jamais cessé de prier pour qu’un jour, d’une manière ou d’une autre, il accepte que je revienne à la vérité. ” — Psaume 119:176.

      14. Quelle résolution le fils prodigue a-​t-​il prise, et en quoi était-​ce une preuve d’humilité ?

      14 Mais que peuvent faire ceux qui se sont ainsi écartés ? Dans la parabole de Jésus, le fils prodigue décide de retourner chez lui pour demander pardon à son père. “ Fais de moi comme l’un de tes salariés ”, est-​il résolu à lui demander. Un serviteur salarié travaillait à la journée et pouvait être renvoyé du jour au lendemain. Sa condition était même inférieure à celle d’un esclave qui, d’une certaine façon, faisait un peu partie de la famille. Le fils prodigue n’a donc pas l’intention de demander à retrouver son statut de fils. Il est prêt à accepter la position la plus basse pour démontrer jour après jour qu’il veut de nouveau être fidèle à son père. Mais une surprise l’attend.

      Un accueil réconfortant

      15-17. a) Comment le père a-​t-​il réagi à la vue de son fils ? b) Que veut montrer le père en faisant donner une longue robe, un anneau et des sandales à son fils ? c) Qu’indique le fait que le père organise un festin ?

      15 “ Tandis qu’il était encore à une bonne distance, son père l’a aperçu et a été pris de pitié, et il a couru se jeter à son cou et l’a embrassé tendrement. Le fils lui a alors dit : ‘ Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais de moi comme l’un de tes salariés. ’ Mais le père a dit à ses esclaves : ‘ Vite, apportez une longue robe, la meilleure, et revêtez-​l’en, et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds. Et amenez le jeune taureau engraissé, tuez-​le, mangeons et donnons-​nous du bon temps, parce que mon fils que voilà était mort et il a repris vie ; il était perdu et il est retrouvé. ’ Et ils ont commencé à se donner du bon temps. ” — Luc 15:20-24.

      16 Toute personne qui aime son enfant ne peut qu’aspirer ardemment à le voir se rétablir spirituellement. On imagine donc que le père de l’enfant prodigue devait scruter chaque jour le chemin qui passait devant sa maison, espérant, le cœur serré, le retour de son fils. Et voilà qu’un jour il l’aperçoit ! Il est probable que le garçon ne paie pas de mine. Pourtant, son père le reconnaît tandis qu’il est “ encore à une bonne distance ”. Il ne remarque même pas ses vêtements en loques et son air abattu ; tout ce qu’il voit, c’est qu’il s’agit de son fils, et il court à sa rencontre.

      17 L’ayant rejoint, il se jette à son cou et l’embrasse tendrement. Puis il ordonne à ses esclaves de donner à son fils une longue robe, un anneau et des sandales. Cette robe n’est pas un vêtement tout simple ; c’est “ la meilleure ”. Peut-être est-​elle richement brodée, comme celles que l’on présente aux invités que l’on veut honorer. En général, les esclaves ne portent ni anneau ni sandales ; par son geste, le père montre donc clairement qu’il accueille son fils comme membre à part entière de la famille. Mais ce n’est pas tout. Il organise un festin pour fêter le retour de son enfant. De toute évidence, cet homme ne pardonne pas à son fils à contrecœur ou parce que son retour l’y contraint ; il veut pardonner. Il en est heureux.

      18, 19. a) Que vous a appris sur Jéhovah la parabole du fils prodigue ? b) Comme l’a montré sa manière d’agir envers Juda et Jérusalem, comment Jéhovah ‘ continue-​t-​il d’attendre ’ le retour du pécheur ?

      18 Qu’est-​ce que la parabole du fils prodigue nous a appris jusqu’ici sur le Dieu que nous avons le privilège d’adorer ? Tout d’abord qu’il est “ miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur et en vérité ”. (Exode 34:6.) La miséricorde est assurément une qualité dominante de Jéhovah. C’est sa façon habituelle de réagir envers ceux qui sont dans le besoin. Ensuite, la parabole de Jésus nous enseigne que Jéhovah est “ prêt à pardonner ”. (Psaume 86:5.) Il est, pour ainsi dire, aux aguets, prêt à remarquer dans le cœur des humains pécheurs le moindre changement qui lui permettrait de manifester sa miséricorde. — 2 Chroniques 12:12 ; 16:9.

      19 À titre d’exemple, pensez à la manière dont Dieu s’est comporté envers Israël. Sous l’inspiration de Jéhovah, le prophète Isaïe a parlé de Juda et de Jérusalem comme étant ‘ malades de la tête au pied ’. Mais il a dit également : “ Jéhovah continuera d’attendre pour vous témoigner de la faveur, et c’est pourquoi il se lèvera pour vous faire miséricorde. ” (Isaïe 1:5, 6 ; 30:18 ; 55:7 ; Ézékiel 33:11). Comme le père de la parabole de Jésus, Jéhovah, figurément parlant, ‘ scrute le chemin ’. Il espère ardemment le retour de ceux qui ont quitté sa maison. N’est-​ce pas l’attitude que l’on attend d’un père bienveillant ? — Psaume 103:13.

      20, 21. a) Comment beaucoup aujourd’hui sont-​ils attirés par la miséricorde de Dieu ? b) De quoi sera-​t-​il question dans l’article suivant ?

      20 Chaque année, la miséricorde de Jéhovah incite de nombreuses personnes à revenir à la raison et au vrai culte. Quelle joie pour leurs proches ! Voyez le cas du père chrétien mentionné au début de cet article. Sa fille a fini par retrouver son équilibre spirituel, et elle est aujourd’hui ministre à plein temps. “ Je suis aussi heureux qu’on peut l’être dans ce vieux système de choses, dit-​il. Mes larmes de chagrin ont fait place à des larmes de joie. ” Soyons sûrs que Jéhovah aussi se réjouit. — Proverbes 27:11.

      21 Mais la parabole du fils prodigue ne s’arrête pas là. Jésus a poursuivi son récit, afin de mettre en contraste la miséricorde de Jéhovah et l’attitude rigide, la promptitude à juger, si courantes parmi les scribes et les Pharisiens. Qu’a-​t-​il dit à ce propos ? Quelle leçon pouvons-​nous en tirer ? C’est ce que montrera l’article suivant.

  • Imitons la miséricorde de Jéhovah
    La Tour de Garde 1998 | 1er octobre
    • Imitons la miséricorde de Jéhovah

      “ Continuez à devenir miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. ” — LUC 6:36.

      1. Comment les Pharisiens ont-​ils montré qu’ils étaient sans miséricorde ?

      BIEN que créés à l’image de Dieu, les humains ont souvent du mal à imiter sa miséricorde (Genèse 1:27). Voyez les Pharisiens, par exemple. Sur le plan collectif, ils ont été incapables de se réjouir lorsque Jésus, avec miséricorde, a guéri la main desséchée d’un homme un jour de sabbat. Pire, ils ont tenu conseil contre Jésus “ pour le détruire ”. (Matthieu 12:9-14.) Une autre fois, Jésus a rendu la vue à un aveugle de naissance. Là encore, “ quelques-uns des Pharisiens ” n’ont trouvé aucune source de joie dans la compassion de Jésus, préférant le critiquer en ces termes : “ Ce n’est pas un homme qui vient de Dieu, parce qu’il n’observe pas le sabbat. ” — Jean 9:1-7, 16.

      2, 3. Qu’a voulu dire Jésus en avertissant de ‘ se méfier du levain des Pharisiens ’ ?

      2 Cette dureté de cœur des Pharisiens constituait un crime contre l’humanité et un péché contre Dieu (Jean 9:39-41). C’est à juste titre que Jésus a averti ses disciples de ‘ se méfier du levain ’ de ce groupe élitiste et d’autres mouvements religieux, tels que les Sadducéens (Matthieu 16:6). Dans la Bible, le levain symbolise le péché ou la corruption. Jésus voulait donc dire que l’enseignement des ‘ scribes et des Pharisiens ’ risquait de corrompre le culte pur. De quelle façon ? En ce qu’il apprenait au peuple à voir la Loi de Dieu à travers des règles arbitraires et des rites, tout en négligeant “ les points les plus importants ”, au nombre desquels figurait la miséricorde (Matthieu 23:23). Cette forme de religion basée sur les rites faisait du culte un fardeau insupportable.

      3 Dans la seconde partie de sa parabole du fils prodigue, Jésus dénonce l’attitude d’esprit corrompue des chefs religieux juifs. Le père, qui représente Jéhovah, désire vivement pardonner à son fils repentant. Par contre, le frère aîné, qui figure ‘ les Pharisiens et les scribes ’, ne partage pas du tout les sentiments du père. — Luc 15:2.

      Un frère en colère

      4, 5. En quel sens le frère du fils prodigue était-​il “ perdu ” ?

      4 “ Or son fils aîné était aux champs ; et, comme il revenait et approchait de la maison, il a entendu un concert de musique et des danses. Il a alors appelé à lui un des serviteurs et a demandé ce que cela signifiait. Celui-ci lui a dit : ‘ Ton frère est venu, et ton père a tué le jeune taureau engraissé, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé. ’ Mais il s’est mis en colère, et il refusait d’entrer. ” — Luc 15:25-28.

      5 Manifestement, le fils prodigue n’est pas le seul personnage de la parabole à avoir un problème. “ Les deux fils dépeints ici sont perdus, dit un ouvrage biblique : l’un est avili par l’injustice, l’autre aveuglé par le sentiment de sa propre justice. ” Remarquez que le frère du fils prodigue fait plus que refuser de se réjouir, il ‘ se met en colère ’. La racine du mot grec rendu par “ colère ” évoque moins une explosion de fureur qu’un état d’esprit persistant. Il semble que le frère éprouve un ressentiment profond, à cause duquel il juge déplacé de fêter le retour de quelqu’un qui, au fond, n’aurait jamais dû quitter la maison.

      6. Qui le frère du fils prodigue représente-​t-​il, et pourquoi ?

      6 Le frère du fils prodigue représente tout à fait ceux qui trouvaient à redire à la compassion et à l’attention que Jésus accordait aux pécheurs. Ces individus imbus de leur justice étaient insensibles à la miséricorde de Jésus ; ils ne partageaient pas non plus la joie que provoque au ciel le pardon accordé à un pécheur. La miséricorde de Jésus suscitait, au contraire, leur colère, et ils se mettaient à ‘ penser des choses mauvaises dans leurs cœurs ’. (Matthieu 9:2-4.) En une certaine occasion, des Pharisiens ont été pris d’une telle fureur qu’ils sont allés jusqu’à faire venir un homme que Jésus avait guéri et à ‘ le jeter dehors ’, autrement dit, semble-​t-​il, à l’expulser de la synagogue (Jean 9:22, 34). Le frère du fils prodigue “ refusait d’entrer ”. Comme lui, les chefs religieux juifs renâclaient lorsque l’occasion se présentait de ‘ se réjouir avec ceux qui se réjouissent ’. (Romains 12:15.) Jésus a dénoncé la méchanceté de leur raisonnement dans la suite de sa parabole.

      Un mauvais raisonnement

      7, 8. a) Pourquoi peut-​on dire que le frère du fils prodigue n’avait pas compris ce qu’implique vraiment être un fils ? b) En quoi le fils aîné était-​il différent de son père ?

      7 “ Alors son père est sorti et s’est mis à le supplier. En réponse il a dit à son père : ‘ Voilà tant d’années que je travaille pour toi comme un esclave et pas une seule fois je n’ai transgressé ton commandement, et à moi pourtant, pas une seule fois tu n’as donné un chevreau, pour m’offrir du bon temps avec mes amis. Mais dès qu’est arrivé ton fils que voilà, lui qui a dévoré tes moyens d’existence avec des prostituées, pour lui tu as tué le jeune taureau engraissé. ’ ” — Luc 15:28-30.

      8 Par ses propos, le frère du fils prodigue montre clairement qu’il n’a pas compris ce qu’est vraiment un fils. Il sert son père comme un employé son patron. Il le dit lui-​même : “ Je travaille pour toi comme un esclave. ” Il est vrai que ce fils aîné n’a jamais quitté la maison ni transgressé le commandement de son père. Mais obéit-​il par amour ? Est-​il vraiment heureux de servir son père ? Ne s’est-​il pas plutôt gonflé peu à peu de suffisance, se persuadant qu’il est un bon fils parce qu’il accomplit ses tâches “ aux champs ” ? S’il est tellement dévoué, pourquoi ne reflète-​t-​il pas l’état d’esprit de son père ? Alors qu’il a l’occasion de témoigner de la miséricorde à son frère, pourquoi n’y a-​t-​il pas la moindre trace de compassion dans son cœur ? — Voir Psaume 50:20-22.

      9. Expliquez sous quel rapport les chefs religieux juifs ressemblaient au fils aîné.

      9 Les chefs religieux juifs ressemblaient à ce fils aîné. Ils se croyaient fidèles à Dieu parce qu’ils suivaient strictement un code de lois. Il est vrai que l’obéissance est essentielle (1 Samuel 15:22). Mais l’importance exagérée qu’ils accordaient aux œuvres rendait leur culte routinier et superficiel, elle lui donnait une simple apparence de dévotion, dénuée de spiritualité véritable. Ils étaient obnubilés par les traditions. Leur cœur était dépourvu d’amour. Du reste, ils considéraient les gens du peuple comme de la poussière sous leurs pieds ; ils les qualifiaient avec mépris de “ maudits ”. (Jean 7:49.) Vraiment, comment Dieu aurait-​il pu être impressionné par les œuvres de ces chefs dont les cœurs étaient si éloignés de lui ? — Matthieu 15:7, 8.

      10. a) Pourquoi la déclaration “ Je veux la miséricorde et non le sacrifice ” était-​elle un conseil approprié ? b) En quoi est-​il grave d’être sans pitié ?

      10 Jésus a conseillé un jour aux Pharisiens d’‘ aller apprendre ce que signifie : “ Je veux la miséricorde et non le sacrifice. ” ’ (Matthieu 9:13 ; Hoshéa 6:6). Leurs priorités n’étaient pas nettes, car, sans miséricorde, tous leurs sacrifices étaient vains. C’est là une question grave ; la Bible range en effet les individus “ sans pitié ” parmi ceux qui, pour Dieu, “ méritent la mort ”. (Romains 1:31, 32.) Il n’est donc pas surprenant que Jésus ait déclaré que les chefs religieux, en tant que classe, étaient promis à la destruction éternelle. C’est sans doute en grande partie à cause de leur manque de miséricorde qu’ils méritaient cette condamnation (Matthieu 23:33). Toutefois, sur le plan individuel, peut-être certains membres de cette classe pouvaient-​ils être touchés. Dans la conclusion de sa parabole, Jésus s’est donc efforcé de rectifier la pensée de ces Juifs à travers les propos que le père adresse à son fils aîné. Voyons comment.

      La miséricorde d’un père

      11, 12. Comment le père de la parabole essaie-​t-​il de faire raisonner son fils aîné, et pourquoi est-​ce sans doute à dessein qu’il emploie l’expression “ ton frère ” ?

      11 “ Alors il lui a dit : ‘ Mon enfant, toi, tu as toujours été avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait bien se donner du bon temps et se réjouir, parce que ton frère que voilà était mort et il a pris vie ; il était perdu et il est retrouvé. ’ ” — Luc 15:31, 32.

      12 Remarquez que le père dit : “ Ton frère. ” Pourquoi utilise-​t-​il cette expression ? Souvenez-​vous que, juste avant, l’aîné a parlé du fils prodigue en l’appelant “ ton fils ”, et non “ mon frère ”. Il semble ne pas vouloir reconnaître le lien de parenté qui l’unit à son frère. Le père lui dit donc en quelque sorte : ‘ Ce n’est pas seulement mon fils. C’est aussi ton frère ; il est de ta chair et de ton sang. Tu as toutes les raisons de te réjouir de son retour. ’ Les chefs juifs auraient dû comprendre le message que Jésus leur adressait : les pécheurs qu’ils méprisaient étaient bel et bien leurs “ frères ”. En effet, “ il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui fasse toujours le bien et ne pèche pas ”. (Ecclésiaste 7:20.) Les Juifs en vue avaient donc toutes les raisons de se réjouir lorsque des pécheurs se repentaient.

      13. Devant quelle question grave la fin abrupte de la parabole de Jésus nous place-​t-​elle ?

      13 La parabole s’achève brusquement sur ce plaidoyer du père. C’est comme si Jésus invitait ses auditeurs à écrire eux-​mêmes la fin de l’histoire. Quelle que soit la réponse du fils aîné, chacun se trouvait devant cette question : ‘ Et toi, prendras-​tu part à la joie que suscite au ciel la repentance d’un pécheur ? ’ Les chrétiens d’aujourd’hui ont, eux aussi, l’occasion de répondre à cette question. Comment ?

      Comment imiter la miséricorde de Dieu

      14. a) Comment appliquer le conseil donné par Paul en Éphésiens 5:1 dans le domaine de la miséricorde ? b) Quelle conception erronée de la miséricorde de Dieu devons-​nous veiller à ne pas adopter ?

      14 Paul a fait cette exhortation aux Éphésiens : “ Devenez [...] des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés. ” (Éphésiens 5:1). Les chrétiens que nous sommes devraient donc bien comprendre ce qu’est la miséricorde de Dieu, implanter cette qualité au plus profond de leur cœur et la manifester dans leurs rapports avec autrui. Attention, cependant ! N’alléguons pas la miséricorde de Dieu pour minimiser la gravité du péché. Ainsi, certains pourraient tenir ce raisonnement désinvolte : ‘ Si je commets un péché, je peux toujours prier Dieu de me pardonner, et il se montrera miséricordieux. ’ Pareille attitude reviendrait, pour reprendre les propos de Jude, à ‘ transformer la faveur imméritée de notre Dieu et à en faire un prétexte pour se livrer au dérèglement ’. (Jude 4.) Bien que Jéhovah soit miséricordieux, “ en aucun cas il n’accordera l’exemption de punition ” à des transgresseurs non repentants. — Exode 34:7 ; voir aussi Josué 24:19 ; 1 Jean 5:16.

      15. a) Pourquoi les anciens en particulier doivent-​ils garder un point de vue équilibré sur la miséricorde ? b) Tout en ne tolérant pas les transgressions volontaires, que doivent s’efforcer de faire les anciens, et pourquoi ?

      15 Cependant, il nous faut faire tout aussi attention à ne pas verser dans l’autre extrême en devenant rigides ou en nous érigeant en juges envers ceux qui manifestent une repentance sincère et une tristesse venant de Dieu relativement à leurs péchés (2 Corinthiens 7:11). Puisque Jéhovah leur confie la responsabilité de prendre soin de ses brebis, les anciens doivent impérativement garder un point de vue équilibré dans ce domaine, surtout quand ils traitent des affaires judiciaires. La pureté de la congrégation chrétienne doit être préservée, et il est bibliquement justifié d’‘ ôter le méchant ’ en l’excluant (1 Corinthiens 5:11-13). Mais il est beau également de faire preuve de miséricorde quand on est fondé à agir ainsi. Par conséquent, tout en ne tolérant pas les transgressions volontaires, les anciens s’efforcent d’adopter une attitude bienveillante et miséricordieuse, dans les limites de la justice. Ils gardent présent à l’esprit ce principe biblique : “ Pour celui qui ne pratique pas la miséricorde, le jugement est sans miséricorde. La miséricorde, triomphante, se glorifie aux dépens du jugement. ” — Jacques 2:13 ; Proverbes 19:17 ; Matthieu 5:7.

      16. a) Montrez avec la Bible que Jéhovah a le désir de voir les égarés revenir à lui. b) Comment pouvons-​nous montrer que nous nous réjouissons nous aussi du retour des pécheurs repentants ?

      16 La parabole du fils prodigue montre clairement que Jéhovah a le désir de voir les égarés revenir à lui. Il les y invite tant qu’ils ne s’avèrent pas d’eux-​mêmes irrécupérables (Ézékiel 33:11 ; Malaki 3:7 ; Romains 2:4, 5 ; 2 Pierre 3:9). Comme le père de la parabole, Jéhovah traite avec dignité ceux qui reviennent ; il les accepte de nouveau comme des membres à part entière de la famille. Imitez-​vous Jéhovah sous ce rapport ? Comment réagissez-​vous lorsqu’un de vos compagnons dans la foi est réintégré ? Nous savons déjà qu’il y a de la “ joie dans le ciel ”. (Luc 15:7.) Mais y a-​t-​il également de la joie sur terre — dans votre congrégation, et aussi dans votre cœur ? Ou bien, comme chez le fils aîné de la parabole, y a-​t-​il un certain ressentiment, comme s’il n’y avait aucune raison d’accueillir quelqu’un qui n’aurait pas dû quitter le troupeau de Dieu ?

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