CE NE sont là que quelques-uns des nombreux témoignages que des parents seuls ont livrés à Réveillez-vous ! lors d’un sondage international. Beaucoup, surtout des mèresa, ont exprimé le besoin d’un soutien que seul un conjoint aimant peut apporter. Néanmoins, leurs commentaires sincères révèlent aussi qu’ils s’adaptent bien à leur situation.

Comment ces parents parviennent-​ils à s’adapter et à assumer leur rôle difficile ? Voyez dans ce dossier certains de leurs témoignages honnêtes et riches d’enseignement, ainsi que des grands principes qui les aident au quotidien. Si vous élevez seul vos enfants, nous espérons que ces articles vous aideront non seulement à réussir dans votre rôle, mais aussi à y trouver de la joie — véritable défi dans ce monde incertain et en perpétuel changementb.

Ce dossier en six parties explique comment les parents seuls peuvent :

1. Obtenir davantage d’aide

2. Mieux communiquer avec leurs enfants

3. Définir des priorités

4. Fixer des limites claires

5. Établir des valeurs saines

6. Faire une place à Dieu dans leur famille

La difficulté.

“ Le plus dur pour moi, dit Alina, qui a deux petits garçons, c’est la fatigue et le manque de temps chronique. ” La situation d’Alina n’est pas rare. C’est pourquoi de nombreux parents seuls se constituent un réseau de soutien, un groupe de personnes qu’ils peuvent appeler à l’aide sans se sentir gênés.

Suggestions.

Cherchez l’appui de proches ou d’amis en qui vous avez confiance. Pourquoi ne pas faire la liste des personnes que vous pouvez solliciter si vous avez besoin de quelqu’un pour garder les enfants, d’un transport, de réparations dans la maison ou d’un soutien moral ? Puis tenez la liste à jour. Voyez aussi quelle aide proposent des organismes publics ou privés.

Renata, Témoin de Jéhovah, est très entourée par ses coreligionnaires : “ Ils sont toujours là pour m’épauler. Une fois, mes jumelles de neuf ans et moi avons eu la grippe, et j’étais incapable de préparer à manger. Dès que la congrégation l’a su, on nous a apporté des repas tous les jours. ” De telles attentions rappellent ce que dit la Bible en 1 Jean 3:18 : “ Petits enfants, aimons, non pas en parole ni avec la langue, mais en action et vérité. ”

Le parent qui n’a pas la garde des enfants peut-​il participer ? Si ce parent, en général le père, a le droit de voir les enfants et qu’il soit sérieux et disposé à aider, pourquoi ne pas partager la charge avec lui ? Et puis les enfants ont besoin de passer du temps avec leur pèrea.

Habituez vos enfants à coopérer. Quand vous leur confiez des tâches adaptées à leur âge, vous vous rendez service à vous, mais aussi à eux. Le travail leur apprend à être responsables et leur enseigne des valeurs précieuses qui leur serviront plus tard.

La difficulté.

“ Ma difficulté, raconte Cristina, c’est d’être là pour ma fille pas seulement de corps, mais aussi d’esprit et de cœur, malgré toutes mes autres responsabilités et la fatigue. ”

Suggestions.

Créez une ambiance favorable à la communication. “ Je m’efforce de montrer l’exemple, dit Elizabeth, mère de cinq enfants ; du coup, les enfants s’ouvrent à moi. Je les encourage aussi à communiquer entre eux et à ne jamais se coucher fâchés contre un de leurs frères et sœurs. Et puis, ils savent que je ne tolère pas qu’ils se boudent. ”

Ne fermez pas l’oreille. “ Quand mon fils était petit, écrit Lyanne, c’était un vrai moulin à paroles ; alors souvent je décrochais. À l’adolescence, il a arrêté de communiquer. Je me suis rendu compte que j’avais commis une grave erreur. J’ai tout fait, j’en ai même trop fait, pour le sortir de son silence. Je me suis confiée à un ancien de ma congrégation, qui m’a dit de me déstresser et de réamorcer le dialogue en douceur. J’ai suivi son conseil, et les choses se sont arrangées peu à peu. ”

Soyez patient. Il y a “ un temps pour se taire et un temps pour parler ”, dit Ecclésiaste 3:7. “ Quand les enfants n’avaient pas envie de parler, témoigne Dulce, mère de trois enfants, je leur faisais savoir que quand ils le voudraient, je serais là. ” Au lieu de forcer la communication, encouragez-​la en étant chaleureux et patient. C’est ce que recommande la Bible : “ Les pensées dans le cœur humain sont des eaux profondes ! l’homme raisonnable y puisera. ” — Proverbes 20:5, Traduction Œcuménique de la Bible.

Soyez “ prompt à entendre, lent à parler ”. (Jacques 1:19.) Lizaan explique : “ J’ai dû apprendre à me mordre la langue quand les enfants venaient me confier un problème. J’ai dû aussi apprendre à ne pas les conseiller trop vite mais à m’exprimer calmement dans des situations tendues. ” Leasa, mère de deux garçons, écrit : “ Je n’ai pas toujours été un modèle d’écoute. Parfois, les soucis de mes fils me semblaient insignifiants ; j’ai dû apprendre à être plus compréhensive. ”

“ Que votre parole soit toujours accompagnée de charme. ” (Colossiens 4:6). “ Pour ne pas entraver la communication, remarque Lyanne, je dois faire un effort conscient pour rester aussi calme et détendue que possible, même devant des problèmes graves. ”

À moins de faire un effort conscient pour rester calme, vous risquez de vous énerver et de crier, ce qui peut causer bien des dégâts (Éphésiens 4:31) ! Par exemple, crier sur un enfant peut étouffer la communication et entraîner des comportements à problèmes. “ Un enfant, c’est comme un coquillage, observe Heidi, qui a une fille adolescente. Quand on lui parle gentiment et avec tendresse, il s’ouvre. Si on lui crie après ou le rabaisse, le ‘ coquillage ’ se ferme et la communication s’arrête. Pour m’en souvenir, j’ai mis sur le frigo la photo d’un coquillage ouvert. ”

Adaptez-​vous à vos enfants. “ Mes deux fils sont très différents, dit Yasmin. L’un est bavard, l’autre réservé. Avec le plus réservé, j’ai appris que le mieux est de ne pas l’aborder directement. Je profite plutôt que nous soyons occupés à autre chose, comme à un jeu de société, ou qu’il me parle d’un sujet qui l’intéresse. Là, je lui demande avec tact son opinion sur telle ou telle question. ”

Que faire si un garçon est gêné de confier des choses personnelles à sa mère ? C’était le cas du fils adolescent de Misao. “ Tu ne me comprends pas ”, se plaignait-​il. Misao a recherché l’aide d’un ami mûr et digne de confiance de sa congrégation. “ Il est devenu le mentor de mon fils ; aujourd’hui, mon fils est serein ”, conclut-​elle.

Ne confondez pas parent et ami. “ J’avais fait de ma fille adolescente ma confidente, explique Iwona, mère de deux enfants. Je savais que ce n’était pas bien, mais je suis tombée dans le piège et j’ai dû corriger mon erreur. ” Même si vous souhaitez avoir une relation chaleureuse avec votre enfant, n’oubliez pas que vous êtes le parent, la figure de l’autorité. En gardant votre dignité et en manifestant de la maturité et de la stabilité, vous aidez vos enfants à vous honorer et à suivre ce commandement biblique : “ Enfants, obéissez à vos parents. ” — Éphésiens 6:1, 2.

“ Aime[z] [vos] enfants. ” (Tite 2:4). Les enfants ont autant besoin d’amour que de nourriture et d’eau ! Aussi confirmez-​leur régulièrement votre amour, par des mots et des gestes ! Ils seront non seulement rassurés, mais aussi plus disposés à vous parler et à vous obéir.

La difficulté.

“ Le plus dur, dit Miranda, qui a deux garçons, c’est de travailler et de devoir subvenir à tous les besoins de la famille — physiques, psychiques, affectifs et spirituels — sans l’aide d’un mari. ”

Suggestions.

Déterminez ce qui est vraiment important pour vous et vos enfants, et faites-​en vos priorités.

Tenez-​vous à ces priorités, et apprenez à gérer votre temps et votre budget en conséquence. Illustrons : La santé de vos enfants étant importante, utilisez votre argent durement gagné pour acheter des aliments nutritifs. C’est mieux que de devoir employer vos ressources à des frais médicaux. Avant de faire les courses, dressez une liste pour éviter les achats impulsifs. “ J’aime cuisiner, dit Roberto (États-Unis), père de quatre enfants. Et j’ai appris à me concentrer sur les besoins, pas sur les envies ; et encore, pas les besoins en général, mais les vrais besoins au quotidien. ”

Débarrassez-​vous de ce que vous n’utilisez jamais : livres, vêtements, gadgets. “ Les affaires, c’est du stress, a écrit une mère. Plus on en a, plus on doit nettoyer, réparer, entretenir. Le secret pour simplifier sa vie, c’est de simplifier ses affaires. ”

Habituez vos enfants à ranger tous les soirs. Ne vous laissez pas envahir par le désordre. Une telle discipline leur apprend à être responsables de leur chambre et même de toute la maison. Bien sûr, votre exemple ajoutera du poids à vos paroles.

Même si vous êtes très pris, vous devez passer du temps avec vos enfants ; pas seulement des petites tranches de “ temps de qualité ”, mais autant de temps que possible. Vos enfants ont besoin de votre temps et de votre attention. — Deutéronome 6:7.

Prenez au moins un repas par jour en famille et rendez ce moment agréable. “ Nous avons décidé que le repas du soir, quand tout le monde est là, serait une occasion de partage affectif et spirituel, confie Colette (France), mère de trois enfants. Aujourd’hui encore, le dîner est un moment privilégié dans notre vie de famille. ”

La difficulté.

La Bible a prédit que dans “ les derniers jours ” les enfants en général seraient “ désobéissants à l’égard de leurs parents ”. — 2 Timothée 3:1, 2.

Suggestions.

Soyez conscient que “ pour s’épanouir, les enfants ont besoin d’une structure et d’horaires stables ”. (Le manuel des parents seuls [angl.], de Brook Noel.) “ Quand les limites sont claires, les relations sont meilleures et moins stressantes ”, explique Barry Ginsberg, psychologue de l’enfance et de la famille. Et d’ajouter : “ Plus les limites sont définies et clairement exprimées, plus les relations sont faciles. ” Comment fixer des limites claires ?

Soyez ferme. D’après une étude australienne, les enfants se conduisent souvent mal lorsque les parents sont incapables de dire non et qu’ils leur cèdent constamment. Comme le dit la Bible, “ un garçon [ou une fille] laissé à lui-​même fera honte à sa mère ”. — Proverbes 29:15.

Ne laissez pas un sentiment de culpabilité vous rendre permissif. “ Parfois, ma première réaction était d’avoir de la peine pour mes deux garçons qui grandissaient avec un seul parent ”, avoue Yasmin. Mais, nous le verrons, cette mère n’a pas laissé ses sentiments, qui du reste n’étaient pas mauvais, l’emporter sur son jugement.

Soyez cohérent ; tenez parole (Matthieu 5:37). “ Dans l’application de la discipline, il est important d’être prévisible et cohérent pour prévenir les troubles comportementaux et affectifs chez les enfants ”, informe l’American Journal of Orthopsychiatry. “ J’ai pris un moment avec mes garçons pour parler discipline, relate Yasmin. Quand ils agissent mal, j’essaie d’être cohérente. Cela dit, j’ai appris à écouter d’abord, puis à leur expliquer calmement pourquoi leur conduite a fait du tort à la famille. Après seulement, j’applique la discipline prévue. ”

Soyez raisonnable ; ne punissez pas sous le coup de la colère. Sans pour autant transiger avec ce qui est bien, soyez souple quand la situation le permet. “ La sagesse d’en haut ”, c’est-à-dire de Dieu, est “ raisonnable ”, déclare Jacques 3:17. Une personne raisonnable n’agit pas à la légère ou sous le coup de la colère. Elle n’applique pas non plus les règles froidement. Elle commence par réfléchir, peut-être en priant, afin d’agir de façon plus calme et mieux adaptée.

Si vous êtes cohérent, ferme et raisonnable — et que vous montriez l’exemple —, les limites que vous fixez feront de votre foyer un véritable refuge pour vos enfants.

La difficulté.

La pression du groupe à l’école et la moralité déclinante du monde influencent fortement les familles. Pour y résister, les enfants ont besoin de valeurs saines. Sans elles, il est peu probable qu’ils deviennent des adultes responsables, avec des principes et de bonnes manières.

Suggestions.

Beaucoup de parents seuls, comme ceux cités dans ce dossier, cherchent conseil dans la Bible, sachant qu’elle renferme la sagesse inégalée de Dieu. Voyez par exemple ce qu’elle dit sur le plus grand des principes : manifester un amour authentique.

“ L’amour est patient et bon. L’amour n’est pas jaloux, il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil, n’agit pas de façon inconvenante, ne cherche pas ses propres intérêts, ne s’irrite pas. Il ne tient pas compte du mal subi. Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité. Il supporte tout, [...] espère tout, endure tout. L’amour ne disparaît jamais. ” — 1 Corinthiens 13:4-8.

Lorsque les parents manifestent ce genre d’amour, leurs enfants s’épanouissent. “ Je disais souvent à mes enfants que je les aimais, témoigne Colette. Je leur disais aussi qu’ils étaient des dons de Dieu et qu’en tant que tels ils méritaient d’être choyés. De leur côté, ils devaient être polis et respectueux avec moi et avec leur père [qui n’en avait pas la garde]. Ces principes nous ont aidés à créer à la maison un climat de confiance et de respect. ” — Psaume 127:3.

“ Quand les enfants sont en désaccord, écrit Anna, je leur rappelle les paroles de Jésus : on doit faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent. ” (Matthieu 7:12). Roberto rencontre un problème commun à de nombreux parents seuls : “ Les enfants se retrouvent avec deux échelles de valeurs : la vôtre et celle de l’autre parent. Quand je défends les valeurs de la Bible, je sais que je ne vais pas avoir la cote ce jour-​là ou cette semaine-​là. ” De plus, “ l’autre parent peut faire des cadeaux aux enfants dans l’espoir de gagner leur préférence. C’est dur de résister à de telles pressions, mais une bonne communication avec les enfants facilite les choses ”.

Ce n’est pas toujours simple de suivre les principes de la Bible, mais les résultats en valent la peine ! “ Je suis contente que mes enfants soient élevés à l’aide des conseils de Jéhovah, observe Sarah (Afrique du Sud). Nous avons eu nos difficultés, c’est vrai, mais Dieu a toujours été là pour nous. ”

DANS un monde de moins en moins religieux, on pense peu à Dieu. Pourtant, notre Créateur s’intéresse à nous et veut notre réussite. Ses sentiments sont bien exprimés en Isaïe 41:10 : “ N’aie pas peur, car je suis avec toi. [...] Oui, je t’aiderai. ”

Nous avons vu dans l’article précédent que Dieu nous aide grâce aux valeurs saines de la Bible (2 Timothée 3:16). Mais ce livre est bien plus qu’un guide. Il nous révèle la personnalité extraordinaire de Dieu et son amour pour nous. C’est pourquoi, comme l’ont constaté beaucoup de parents chrétiens (seuls ou mariés), en appliquant les enseignements de la Bible, on ressent la bonté de Dieu.

Robert (Autriche) : “ Jéhovah Dieu est un meilleur père ou une meilleure mère que nous tous. Il sait ce dont nos enfants ont besoin et comment les protéger ; alors je le prie souvent avec ma fille. ”

Ayusa (Japon) : “ Quand mon fils me dit : ‘ Jéhovah est avec nous, tout ira bien ’, ça me fait chaud au cœur de voir sa confiance dans le soutien de Jéhovah. ”

Cristina (Italie) : “ Quand un problème me paraît insoluble, je prie Jéhovah et je laisse les choses entre ses mains. Aussitôt, je suis apaisée, car je sais que le problème sera réglé de la meilleure façon qui soit. ”

Laurentine (France) : “ Je peux confirmer que Jéhovah m’a bénie dans mon rôle de mère seule. Il vient vraiment au secours des affligés et des orphelins de père ou de mère. ”

Keiko (Japon) : “ Dieu est impartial. Il veut prendre tendrement soin de toutes les familles, qu’elles comptent deux parents ou un seul. ” — Actes 10:34.

Reflétant la compassion de Dieu et son intérêt pour nous, Jésus Christ a dit : “ Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et moi je vous réconforterai [...], car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. ” (Matthieu 11:28-30). Assurément, Jésus et son Père céleste, Jéhovah Dieu, veulent que nous nous sentions en sécurité grâce à leurs soins affectueux. “ Goûtez et voyez que Jéhovah est bon ”, lit-​on en Psaume 34:8. Oui, Dieu veut que vous voyiez par vous-​même que ses conseils marchent, qu’il a vos intérêts à cœur. Accepterez-​vous son invitation paternelle ?