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Stress : “ le tueur silencieux ”Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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Stress : “ le tueur silencieux ”
“ D’abord, j’ai éprouvé une terrible sensation d’oppression. La douleur est partie du sternum pour gagner très vite les épaules, le cou et les mâchoires, puis redescendre dans les deux bras. On aurait dit qu’un éléphant s’était posé sur ma poitrine. J’arrivais à peine à respirer. J’ai commencé à transpirer, j’ai été pris de crampes dans les intestins, puis j’ai eu des nausées terribles. [...] Je me souviens m’être dit plus tard, quand les infirmières me mettaient dans un lit à l’hôpital : ‘ C’est incroyable ; je fais une crise cardiaque ! ’ J’avais quarante-quatre ans. ”
C’EST ainsi que, dans son livre Du stress à la force (angl.), le professeur Robert Eliot décrit sa rencontre avec la mort il y a plus de 20 ans. Plus tôt ce matin-là, il avait prononcé, dans le cadre d’un colloque, un discours... sur la crise cardiaque ! Ce cardiologue se retrouvait soudain “ dans une unité de soins spécialisés, mais cette fois-ci dans le rôle du malade ”. Comment explique-t-il cet accident inattendu ? “ Mes réactions physiques au stress étaient en train de me tuera ”, dit-il.
Comme le montre le cas du professeur Eliot, le stress peut être mortel. De fait, aux États-Unis, on l’associe à certaines des plus grandes causes de mortalité. Ses effets peuvent s’accumuler lentement au fil du temps et, un beau jour, le corps exiger la facture sans prévenir. C’est donc à juste titre qu’on a qualifié le stress de “ tueur silencieux ”.
Fait surprenant, les gens impatients, agressifs et soucieux d’être les meilleurs ne sont pas les seuls à qui le stress risque un jour de jouer un vilain tour. Les gens sereins sont eux aussi vulnérables, surtout si leur calme n’est qu’une façade, en quelque sorte un couvercle d’autocuiseur mal ajusté. Le professeur Eliot l’a constaté dans son cas. D’où cet avertissement : “ Vous pourriez bien tomber raide mort aujourd’hui, sans vous être rendu compte que vous avez vécu pendant des années avec une bombe à retardement attachée au cœur. ”
Cependant, comme le montrera l’article suivant, le stress n’est pas seulement responsable de crises cardiaques ou de morts soudaines.
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Stress : “ le tueur silencieux ”Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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[Note]
a Si les crises cardiaques sont parfois imputables au stress, dans la plupart des cas les artères coronaires sont gravement touchées par l’athérosclérose. Il n’est donc pas sage de prendre les symptômes d’une maladie cardiovasculaire à la légère, en se disant peut-être qu’il suffira d’être moins stressé pour que tout rentre dans l’ordre. Voir notre numéro du 8 décembre 1996, pages 3-13.
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Stress : le “ lent poison ”Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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Stress : le “ lent poison ”
“ Les gens disent toujours : ‘ Ne te stresse pas comme ça, tu vas te rendre malade. ’ Ils l’ignorent probablement, mais ils énoncent là une vérité biologique. ” — Professeur David Felten.
JACQUELINE, seule, un adolescent à charge, des économies fondant à vue d’œil et des relations tendues avec ses parents, avait déjà bien des raisons de se sentir stressée quand, soudain, elle a eu une éruption sur le bras. Antibiotiques, pommades à la cortisone, antihistaminiques, rien n’y a fait. Au contraire, la rougeur, qui la démangeait et la brûlait, s’est étendue à tout le corps, y compris au visage. Le stress était, au sens plus que littéral, en train d’avoir sa peau.
Jacqueline a été dirigée vers un centre dermatologique où l’on s’intéresse à l’état affectif des patients. “ Nous essayons de savoir ce qui se passe dans leur vie ”, explique Thomas Gragg, cofondateur de l’établissement. Ce médecin constate souvent que les victimes de dermatoses récalcitrantes ont non seulement besoin de soins médicaux mais aussi d’aide pour combattre leur stress. “ Il serait simpliste de prétendre qu’une maladie de peau tient seulement à la façon de penser ou d’agir de l’individu, reconnaît-il. Par contre, il est indiscutable que son état affectif peut y être pour beaucoup. On ne devrait plus prescrire de pommade aux corticoïdes à un malade sans également l’aider à lutter contre le stress. ”
Jacqueline estime avoir sauvé sa peau (au sens propre) en apprenant à combattre le stress. “ J’ai encore des éruptions, dit-elle, mais ce n’est rien à côté de ce que c’était. ” Un cas isolé ? Pas du tout. De l’avis de nombreux médecins, le stress joue souvent un rôle dans l’urticaire, le psoriasis, l’acné, l’eczéma et d’autres dermatoses. Le stress peut toutefois affecter plus que votre peau.
Stress et système immunitaire
Les chercheurs constatent que le stress peut déprimer le système immunitaire et, parfois, ouvrir la voie à différentes maladies infectieuses. “ Le stress ne nous rend pas malades, précise Ronald Glaser, virologiste. Par contre, à cause de son action sur le système immunitaire, il nous rend plus sujets aux maladies. ” Un lien entre le stress et les rhumes, la grippe et l’herpès semble devoir être établi. Bien que nous soyons continuellement exposés aux virus vecteurs de ces affections, en temps normal notre système immunitaire les combat. Mais, disent des spécialistes, que l’on soit affectivement perturbé, et ces défenses risquent de ne pas opérer.
Bien qu’on ne comprenne pas encore pleinement les mécanismes biologiques impliqués, certains pensent que les hormones qui nous préparent à l’action dans les situations de stress peuvent, en envahissant le circuit sanguin, gêner le fonctionnement du système immunitaire. En général, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, car ces hormones ne sont qu’en mission temporaire. Cependant, certains disent qu’en cas de stress prolongé et intense, le système immunitaire risque d’être déprimé au point de ne pas pouvoir résister à une éventuelle attaque.
Voilà qui expliquerait pourquoi, selon leurs estimations, les médecins canadiens ont dans 50 à 70 % des cas affaire à des malades du stress, qui se plaignent principalement de maux de tête, d’insomnie, de fatigue et de troubles gastro-intestinaux. Aux États-Unis, la proportion oscille entre 75 et 90 % selon les évaluations. Mme Jean King, psychologue, ne croit pas exagérer quand elle dit que “ le stress chronique est un lent poison ”.
Ni cause unique ni remède unique
Malgré tout, les scientifiques ne sont pas sûrs que le stress puisse à lui seul affecter le système immunitaire au point d’avoir une incidence sur la santé. On ne peut donc être dogmatique et affirmer que quiconque souffre de stress, même chronique, tombera malade. Inversement, on ne peut pas dire que l’absence de stress est la garantie d’une bonne santé. Il serait déraisonnable de ne pas se faire soigner en se disant que l’optimisme et la force de caractère suffiront. Voyez la mise en garde du professeur Daniel Goleman : “ Cette rhétorique [selon laquelle tout se passe dans la tête] a pour effet d’entretenir la confusion et l’erreur quant au degré d’influence du psychique sur la maladie, et, peut-être plus grave encore, d’inciter parfois les gens à se sentir coupables d’être malades, comme s’il s’agissait d’un signe de défaillance morale ou spirituelle. ”
Il faut donc comprendre qu’une maladie répond rarement à une seule et unique cause. Ceci dit, le lien stress-maladie souligne l’importance d’apprendre à combattre ce “ lent poison ” chaque fois que possible.
Avant de voir comment, examinons de plus près la nature du stress. Un stress qui, dans certains cas, s’avère bénéfique.
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Stress : le “ lent poison ”Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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[Encadré, page 5]
Peuvent être liés au stress...
• allergies
• arthrite
• asthme
• défaillances sexuelles
• dépression
• diarrhée
• douleurs dans le dos, le cou ou les épaules
• grippe
• insomnie
• maux de tête
• migraines
• problèmes cardiovasculaires
• problèmes de peau
• rhumes
• troubles gastro-intestinaux
• ulcères gastro-duodénaux
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Bon stress, mauvais stressRéveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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Bon stress, mauvais stress
“ Puisque le stress est la réaction du corps à toute sollicitation, tout le monde est toujours un peu stressé. ” — Professeur Hans Selye.
POUR que l’on puisse tirer un son d’un violon, les cordes doivent être tendues ; mais ni trop ni trop peu. Dans le premier cas, elles casseraient, dans le second, elles ne produiraient aucun son. La tension adéquate se situe entre les deux extrêmes.
Il en va de même du stress. Nous l’avons vu, trop de stress peut être nuisible. Mais que penser d’une absence totale de stress ? Si l’idée paraît séduisante, le fait est que nous avons besoin d’un minimum de stress. Imaginez par exemple que vous traversiez la rue et qu’une voiture arrive à toute allure. C’est le stress qui vous permettra d’être assez rapide pour éviter l’accident.
Le stress n’est pas utile qu’en cas d’urgence. Il nous est aussi nécessaire dans nos tâches quotidiennes. Tout le monde est toujours un peu stressé. ‘ Seuls les morts ne sont pas stressés ’, fait observer Hans Selye. Dire de quelqu’un qu’“ il est stressé ” n’a pas plus de sens que de dire qu’“ il a de la température ”, poursuit-il. “ Ce que nous entendons par là, c’est qu’il est trop stressé ou qu’il a trop de température. ” Dans ce contexte, le stress demeure pendant la détente ou le sommeil, car le cœur doit continuer à battre et les poumons à fonctionner.
Trois types de stress
De même qu’il y a différents degrés de stress, il existe différents types de stress.
Le stress aigu résulte des pressions de la vie quotidienne. Souvent, il s’agit de régler des problèmes. Mais ces problèmes sont fortuits et temporaires, de sorte qu’on parvient généralement à vaincre ce type de stress. Évidemment, il y a ceux qui collectionnent les difficultés ; le chaos semble faire partie intégrante de leur personnalité. Même eux peuvent gérer leur stress. Toutefois, certains n’opéreront de changements que lorsqu’ils comprendront les effets de leur vie tumultueuse sur eux-mêmes et sur leur entourage.
Si le stress aigu est temporaire, le stress chronique, lui, s’installe. La personne ne voit pas d’issue à la situation stressante qui est la sienne, comme la pauvreté, le chômage ou le fait d’occuper un emploi jugé humiliant. Le stress chronique peut aussi résulter de problèmes familiaux persistants. Et s’occuper d’un parent infirme est également éprouvant pour les nerfs. Quelle qu’en soit la cause, le stress chronique détruit lentement ses victimes, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. “ Le pire, avec le stress chronique, c’est que l’on s’y habitue, fait observer un ouvrage sur la question. Parce qu’il est ponctuel, le stress aigu est immédiatement décelable ; alors qu’on ne se soucie pas du stress chronique parce qu’il est familier et, parfois, presque confortable. ”
Le stress d’origine traumatique est la conséquence d’un drame tel qu’un viol, un accident ou une catastrophe naturelle. Beaucoup d’anciens combattants et de survivants des camps de concentration en souffrent. Entre autres manifestations, citons une récurrence de souvenirs très vifs (même des années plus tard) de l’événement traumatisant, ainsi qu’une sensibilité accrue aux incidents mineurs. Parfois, la personne souffre d’un état de stress post-traumatique. — Voir l’encadré ci-dessus.
Fragilisation
De l’avis de certains, notre réaction au stress dépend largement de l’intensité et du type de stress que nous avons subi dans le passé. Des événements traumatisants, disent-ils, peuvent en réalité modifier le “ câblage ” chimique du cerveau, et rendre ainsi l’individu beaucoup plus sensible au stress dans l’avenir. Par exemple, dans le cadre d’une étude réalisée auprès de 556 vétérans de la Seconde Guerre mondiale, le professeur Lawrence Brass a constaté que le risque d’accident vasculaire cérébral était huit fois supérieur chez ceux qui avaient été prisonniers de guerre, même 50 ans après le traumatisme initial. “ Le stress auquel ils ont été soumis pendant leur emprisonnement était tel qu’il a modifié leur réaction ultérieure au stress. Il les a fragilisés. ”
Les événements stressants qu’a pu connaître l’individu dans son enfance ne doivent pas être sous-estimés, disent les spécialistes, car ils peuvent le marquer fortement. “ Rares sont les enfants victimes d’un traumatisme que l’on emmène chez le médecin, dit Jean King. Ils subissent, grandissent et, des années plus tard, arrivent chez nous avec une dépression ou une maladie cardiovasculaire. ” Citons le cas d’un enfant qui perd son père ou sa mère. “ Chez l’enfant, un stress d’une telle intensité peut modifier de façon permanente les circuits cérébraux, dit Mme King. Avec, à la clé, une difficulté accrue à supporter le stress normal, celui de la vie quotidienne. ”
Bien entendu, la réaction d’un individu au stress peut dépendre d’autres facteurs également, tels que sa constitution physique et le soutien auquel il peut prétendre. Cependant, quelle qu’en soit la cause, le stress peut être combattu. Certes, ce n’est pas facile, comme l’exprime Rachel Yehuda, psychologue : “ Dire à une personne hypersensible au stress de se détendre reviendrait à conseiller à un insomniaque de s’endormir immédiatement. ” Reste que l’on peut faire beaucoup contre le stress, comme l’article suivant le montrera.
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Bon stress, mauvais stressRéveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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[Encadré, page 7]
Le stress au travail — Un “ phénomène mondial ”
“ Le stress est devenu l’un des plus grands problèmes de santé du XXe siècle ”, dit un rapport de l’ONU. Dans le monde du travail, il est plus que perceptible.
• En trois ans seulement, le nombre de plaintes pour stress a augmenté de 90 % chez les fonctionnaires australiens.
• Selon une enquête réalisée en France, 64 % des infirmières et 61 % des enseignants ne supportent plus les conditions stressantes dans lesquelles ils travaillent.
• Aux États-Unis, les maladies liées au stress coûteraient chaque année 200 milliards de dollars. Le stress interviendrait dans 75 à 85 % des accidents du travail.
• On a constaté, dans quantité de pays, que les femmes étaient plus stressées que les hommes, probablement parce que, entre la maison et le travail, elles sont davantage sollicitées.
Indiscutablement, le stress au travail est, comme le dit le rapport précité de l’ONU, un “ phénomène mondial ”.
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Bon stress, mauvais stressRéveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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[Encadré, page 8]
Stress post-traumatique : une réaction normale à un événement anormal
‘ Trois mois après notre accident de voiture, je pleurais encore comme une Madeleine et je n’arrivais toujours pas à dormir une nuit complète. Rien que de quitter la maison, j’étais terrifiée. ’ — Louise.
LOUISE souffre d’un stress post-traumatique, état débilitant dans lequel la personne revit involontairement, sous forme de souvenirs ou de rêves, un événement traumatisant. Le malade peut également sursauter pour un rien. Michael Davis, psychologue, cite l’exemple d’un ancien du Viêt Nam qui, le jour de son mariage, a plongé dans un buisson en entendant les pétarades d’une voiture. “ Tout, dans le contexte du moment, aurait dû le convaincre de l’absence totale de danger, explique M. Davis. Vingt-cinq ans avaient passé, il était aux États-Unis, [...] et au lieu d’un treillis, il portait un smoking blanc. Mais, sous l’action d’un stimulus qui l’avait conditionné, il s’est vite mis à l’abri. ”
Le traumatisme né de situations de combat n’est qu’une des causes possibles des états de stress post-traumatique. Selon un bulletin médical (The Harvard Mental Health Letter), ces désordres peuvent résulter de tout “ événement ou série d’événements où il y a eu mort ou menace de mort, blessure grave ou menace sur l’intégrité corporelle. Il peut s’agir d’un accident, d’une catastrophe naturelle ou d’un acte d’origine humaine : inondation, incendie, tremblement de terre, accident de voiture, bombardement, coup de feu, torture, enlèvement, menace de violences, viol ou agression sexuelle sur un enfant ”. Le simple fait d’être témoin d’un événement traumatisant ou d’en être informé (peut-être par un récit ou des photographies choc) peut déclencher un stress post-traumatique, surtout si la victime est un membre de la famille ou un ami proche.
Bien sûr, les réactions aux traumatismes varient selon les individus. “ La plupart des gens victimes d’une situation traumatisante n’auront pas de troubles psychiatriques graves. Et s’ils ont effectivement des troubles, ce ne sera pas forcément un stress post-traumatique. ” (The Harvard Mental Health Letter). Que dire de ceux qui souffrent bel et bien d’un stress post-traumatique ? Certains parviennent, avec le temps, à gérer leurs sentiments et trouvent alors du soulagement. D’autres luttent toujours contre leurs souvenirs des années après.
Quoi qu’il en soit, les malades comme ceux qui veulent les aider doivent se souvenir que la guérison exige de la patience. La Bible exhorte les chrétiens à ‘ parler de façon consolante aux âmes déprimées ’ et à ‘ être patients envers tous ’. (1 Thessaloniciens 5:14.) Louise, citée au début, a mis cinq mois avant de pouvoir reprendre le volant. “ Malgré mes progrès, disait-elle quatre ans après les faits, la conduite ne redeviendra jamais un plaisir. Je conduis parce que je n’ai pas le choix. Mais, par rapport à l’état lamentable dans lequel j’étais après l’accident, j’ai fait bien du chemin. ”
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Vous pouvez combattre le stress !Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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Vous pouvez combattre le stress !
“ Il y aura toujours une part de stress dans la vie. En réalité, il ne s’agit pas d’essayer de l’éliminer, mais d’examiner notre réaction. ” — Leon Chaitow, journaliste médical reconnu.
LA BIBLE a annoncé que dans “ les derniers jours ” il y aurait “ des temps critiques, difficiles à supporter ”. Les faits montrent clairement que nous vivons cette époque, car, conformément à la prophétie, les gens sont “ arrogants, orgueilleux, blasphémateurs, désobéissants à l’égard de leurs parents, ingrats, sans fidélité, sans affection naturelle, sans esprit d’entente, calomniateurs, sans maîtrise de soi, cruels, sans amour du bien, traîtres, entêtés, gonflés d’orgueil ”. — 2 Timothée 3:1-5.
Rien d’étonnant donc qu’il soit si difficile de rester serein ! Même ceux qui s’efforcent de mener une vie paisible sont vulnérables. “ Nombreux sont les malheurs du juste ”, a écrit le psalmiste David (Psaume 34:19 ; voir aussi 2 Timothée 3:12). Néanmoins, on peut faire beaucoup pour empêcher le stress de prendre le dessus. Voyez les suggestions suivantes.
Prenez soin de vous
Surveillez votre alimentation. Avoir une alimentation saine, c’est manger des protéines, des fruits, des légumes, des céréales et des produits laitiers. Attention à la farine blanche et aux graisses saturées. Limitez votre consommation de sel, de sucre raffiné, d’alcool et de caféine. Améliorez votre régime alimentaire, et vous serez certainement moins sensible au stress.
Faites de l’exercice. “ L’exercice corporel est utile ”, dit la Bible (1 Timothée 4:8). De fait, une activité physique modérée mais régulière (trois séances par semaine, recommandent certains) fortifie le cœur, améliore la circulation sanguine, fait baisser le cholestérol et réduit les risques de crise cardiaque. Qui plus est, l’activité physique favorise le bien-être, probablement en raison des endorphines libérées lors de l’effort.
Dormez suffisamment. Le manque de sommeil mène à l’épuisement et vous rend plus vulnérable au stress. Si vous dormez mal, essayez de vous coucher et de vous lever à des heures régulières. Certains recommandent de limiter la sieste à 30 minutes, au risque sinon, disent-ils, de mal dormir la nuit.
Organisez-vous. Celui qui gère son temps est beaucoup moins sujet au stress. Déterminez quelles sont vos obligations prioritaires, puis établissez-vous un programme pour vous en acquitter. — Voir 1 Corinthiens 14:33, 40 et Philippiens 1:10.
Entretenez de bonnes relations avec autrui
Recherchez de l’aide. Dans les moments de stress, ceux qui ont des amis risquent moins de perdre pied. Avoir ne serait-ce qu’un vrai ami à qui se confier peut faire la différence. Un proverbe biblique déclare : “ Un véritable compagnon aime tout le temps et c’est un frère qui est né pour les jours de détresse. ” — Proverbes 17:17.
Résolvez les conflits. “ Que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ”, a écrit l’apôtre Paul (Éphésiens 4:26). Qu’il soit sage de régler rapidement les différends au lieu d’entretenir du ressentiment, c’est ce que montre une étude réalisée auprès de 929 personnes victimes d’une crise cardiaque. Les sujets très agressifs étaient trois fois plus nombreux à mourir d’un arrêt cardiaque dans les dix ans suivant l’accident que leurs homologues d’un tempérament doux. Les auteurs de l’enquête soulignent que, si la colère semble être le facteur le plus dangereux, tout sentiment négatif intense qui provoque une libération importante d’hormones du stress peut produire le même effet. “ La jalousie est une pourriture pour les os ”, dit Proverbes 14:30.
Passez du temps avec votre famille. Les parents israélites avaient pour obligation de passer du temps avec leurs enfants, afin de leur inculquer les bons principes (Deutéronome 6:6, 7). Le lien qui en résultait favorisait une solidarité familiale qui fait parfois défaut aujourd’hui. Selon les résultats d’une étude, certains couples qui travaillent ne passent en moyenne que trois minutes et demie par jour à jouer avec leurs enfants. Pourtant, la cellule familiale peut constituer un puissant appui face au stress. “ La famille, c’est l’appartenance pleine et entière à un groupe de soutien qui vous connaît réellement et ne vous en aime pas moins, dit un ouvrage sur le stress. Le travail en famille est l’un des meilleurs moyens de combattre le stress. ”
Une vie équilibrée
Soyez raisonnable. Celui qui va constamment à la limite de ses forces physiques et affectives est un candidat tout trouvé à la dépression d’épuisement. Tout est dans l’équilibre. “ La sagesse d’en haut est [...] raisonnable ”, a écrit le disciple Jacques (Jacques 3:17 ; voir aussi Ecclésiaste 7:16, 17 et Philippiens 4:5). Apprenez à dire non quand on exige de vous plus que vous ne pouvez raisonnablement porter.
Ne vous comparez pas aux autres. On lit en Galates 6:4 : “ Que chacun éprouve ce que vaut son œuvre à lui, et alors il aura lieu de se glorifier par rapport à lui seul et non par comparaison avec l’autre personne. ” Même en matière de culte, Dieu n’établit pas de comparaisons défavorables. Il n’exige pas de nous plus que notre situation personnelle ne nous permet de faire. Il accepte nos dons et nos sacrifices ‘ selon ce que nous avons, non selon ce que nous n’avons pas ’. — 2 Corinthiens 8:12.
Prenez le temps de vous détendre. Même Jésus, pourtant un homme travailleur, prévoyait des moments de repos pour lui et pour ses disciples (Marc 6:30-32). Selon le rédacteur du livre de l’Ecclésiaste, une saine détente est utile. Sous inspiration divine, il a écrit : “ Moi, j’ai loué la joie, parce qu’il n’y a rien de mieux pour les humains sous le soleil que de manger et de boire et de se réjouir, et que cela les accompagne dans leur dur travail durant les jours de leur vie que le vrai Dieu leur a donnés sous le soleil. ” (Ecclésiaste 8:15). Les plaisirs, quand on les laisse à leur place, peuvent régénérer le corps et aider à combattre le stress.
Relativisez
Dans les situations stressantes :
Ne vous croyez pas désapprouvé de Dieu. La Bible nous apprend qu’Hanna, une femme fidèle à Dieu, a eu pendant des années “ l’âme amère ” (elle était “ très affligée ”, Bible du Semeur). (1 Samuel 1:4-11.) En Macédoine, Paul a été ‘ affligé de toutes les manières ’. (2 Corinthiens 7:5.) Avant sa mort, Jésus a été “ pris d’angoisse ”, et il était tellement stressé que “ sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terrea ”. (Luc 22:44.) Hanna, Paul et Jésus étaient de fidèles serviteurs de Dieu. Par conséquent, lorsque vous êtes stressé, vous n’avez aucune raison de penser que Dieu vous a abandonné.
Tirez des leçons. Paul a écrit qu’il devait supporter “ une épine dans la chair ”, certainement un ennui de santé qui l’affligeait beaucoup (2 Corinthiens 12:7). Mais, environ cinq ans plus tard, il disait : “ En toutes choses et en toutes circonstances, j’ai appris le secret et d’être rassasié et d’avoir faim, et d’être dans l’abondance et d’être dans le besoin. Pour toutes choses j’ai cette force grâce à celui qui me donne de la puissance. ” (Philippiens 4:12, 13). Paul ne se réjouissait pas de son “ épine dans la chair ”, mais en la supportant, il a appris à s’appuyer plus encore sur Dieu pour recevoir de la force. — Psaume 55:22.
Développez votre spiritualité
Lisez et méditez la Parole de Dieu. “ Heureux ceux qui sont conscients de leur pauvreté spirituelle ”, a dit Jésus (Matthieu 5:3). Lire et méditer la Parole de Dieu est essentiel. Souvent, en fouillant les Écritures, nous trouvons le mot d’encouragement dont nous avions besoin pour passer la journée (Proverbes 2:1-6). “ Quand mes pensées troublantes se multiplièrent au-dedans de moi, a écrit un psalmiste, tes consolations [celles de Dieu] se mirent à cajoler mon âme. ” — Psaume 94:19.
Priez souvent. Paul a écrit : “ Faites connaître vos requêtes à Dieu ; et la paix de Dieu, qui surpasse toute pensée, gardera vos cœurs et vos facultés mentales par le moyen de Christ Jésus. ” (Philippiens 4:6, 7). “ La paix de Dieu ” peut l’emporter sur notre trouble et nous stabiliser, même lorsque la “ puissance qui passe la normale ” est nécessaire. — 2 Corinthiens 4:7.
Assistez aux réunions chrétiennes. La congrégation chrétienne constitue un groupe de soutien précieux, car ses membres sont exhortés à ‘ se considérer les uns les autres pour s’inciter à l’amour et aux belles œuvres, [...] s’encourageant mutuellement ’. C’est à juste titre que Paul a dit aux chrétiens hébreux du Ier siècle de ne pas ‘ abandonner leur assemblée ’. — Hébreux 10:24, 25.
Une espérance certaine
Certes, suivre une simple formule ne suffit généralement pas pour être moins stressé. Souvent, c’est un changement complet d’état d’esprit qui s’impose. Peut-être faudra-t-il par exemple, pour ne pas se laisser abattre, apprendre à réagir autrement à sa situation. Dans certains cas, la fréquence et l’intensité du stress peuvent exiger l’aide d’un médecin.
Bien entendu, actuellement le mauvais stress ne peut jamais être complètement éliminé. Toutefois, la Bible nous donne l’assurance que Dieu va bientôt tourner son attention vers les humains et mettre un terme aux conditions qui leur causent tout ce stress nuisible. En Révélation 21:4, nous lisons à son propos : “ Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. ” Après quoi l’humanité obéissante résidera en sécurité. Le prophète Mika a prédit : “ Vraiment, ils seront assis chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les fasse trembler ; car la bouche même de Jéhovah des armées l’a dit. ” — Mika 4:4.
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Vous pouvez combattre le stress !Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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[Encadré, page 12]
Stress et chirurgie
Certains médecins tiennent compte du degré de stress de leurs malades avant l’opération. Tel le professeur Camran Nezhat, chirurgien, qui dit :
“ Si une femme devant subir une opération panique et me dit qu’elle ne veut pas être opérée, j’annule l’intervention. ” Pourquoi ? Il explique : “ Tous les chirurgiens savent que les personnes qui sont terrorisées par une opération y réagissent extrêmement mal. Elles saignent trop, sont davantage sujettes aux infections et aux complications, et mettent plus longtemps à se rétablir. Tout se passe beaucoup mieux lorsque les gens sont calmes. ”
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Vous pouvez combattre le stress !Réveillez-vous ! 1998 | 22 mars
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a Chez des personnes en proie à une tension mentale extrême, on a constaté l’apparition de sueur sanguinolente. En cas d’hématidrose, par exemple, il y a une excrétion de sueur teintée de sang ou de pigments hématogènes, ou d’un liquide organique mêlé de sang. Que s’est-il passé dans le cas de Jésus ? On ne peut rien affirmer à ce sujet.
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