-
TahitiAnnuaire 2005 des Témoins de Jéhovah
-
-
En 1957, en compagnie de leurs amis Clyde et Ann Neill, ils assistaient à une assemblée de district tenue à Los Angeles lorsque Nathan Knorr, du siège mondial, a cité plusieurs endroits où le besoin en proclamateurs était grand. Tahiti était du nombre.
“ Tout excitée, Agnès s’est levée d’un bon et s’est mise à pleurer, déclare frère Neill. Je me suis tourné vers elle et vers Earl, et je leur ai dit que je ferais tout ce que je pourrais pour qu’eux et leur fils, âgé de 11 ans, se rendent à Tahiti. À ce moment-là, Earl, qui était infirme, s’est lui aussi mis à pleurer. Il avait vécu dans le Pacifique Sud pendant 17 ans, gagnant alors sa vie en exerçant les activités de peintre, de sculpteur et d’écrivain, et il lui tardait de retourner là-bas. En outre, Agnès, sa femme, bénéficiait toujours de la nationalité française. ”
Clyde poursuit : “ Après avoir beaucoup prié, Ann et moi avons décidé qu’avec nos trois enfants, alors âgés de 12, de 8 et de 3 ans, nous irions à Tahiti. Nos amis, David et Lynne Carano, ainsi que leur fils, David junior, ont décidé de se joindre à nous. Après avoir assisté à l’assemblée internationale de New York en 1958, nous avons donc pris le bateau à destination de Tahiti.
“ La filiale des États-Unis nous avait donné les noms de quelques personnes intéressées par la Bible, aussi nous sommes-nous rendus chez elles dès notre arrivée. Nous ayant précédés, Agnès s’était déjà bien dépensée dans le ministère. Étant donné qu’Ann et moi ne parlions ni français ni tahitien, nous prêchions avec elle chaque fois que c’était possible. Quand nous sortions seuls, nous emportions deux exemplaires du livre ‘ Que Dieu soit reconnu pour vrai ! ’ l’un en anglais et l’autre en français. C’est le livre que nous utilisions à l’époque pour étudier. ”
Frère Helberg ainsi que frère et sœur Evans ont en quelque sorte défriché le terrain ; en quelques semaines, 17 personnes ont ainsi commencé à étudier la Parole de Dieu. Clyde se rappelle : “ Je me souviens bien d’un étudiant, Teratua Vaitape, qui avait été pasteur protestant. On l’avait démis de ses fonctions parce qu’il posait trop de questions au sujet des doctrines de l’Église. Teratua vivait avec les siens dans une maison minuscule qui ne comptait qu’une pièce, sans eau courante ni électricité. Il m’a avoué qu’il en avait appris plus sur la Bible en quelques semaines avec nous qu’en cinq ans de séminaire et en sept ans de service religieux. ”
Clyde continue : “ Après plusieurs semaines passées dans l’île, la ‘ radio cocotier ’ [le bouche à oreille] a fonctionné : les gens ont commencé à entendre parler de nous. C’était là une excellente chose, car les Tahitiens sont amicaux, et ils aiment la Bible. ”
Au début, le petit groupe tenait ses réunions chez les Schenck. Seulement deux personnes intéressées par la vérité y assistaient. “ Mais bientôt, se rappelle frère Neill, une quinzaine de personnes se sont jointes à nous, régulièrement. Il y avait notamment une dame avec qui nous étudiions. Deux ou trois ans auparavant, cette dame était venue en aide à Len Helberg, qui avait eu des ennuis mécaniques avec sa bicyclette juste devant chez elle, et Len lui avait remis des publications. En apprenant que nous étions de la même religion que lui, elle s’est montrée très enthousiaste. Sa maison étant très éloignée de la nôtre, elle nous offrait un repas quand nous lui rendions visite. Il s’agissait généralement d’un délicieux plat de poisson frais, cuit au-dessus d’un bidon métallique. ”
Avant le départ des Neill et des Carano en décembre 1958, Clyde a prononcé le deuxième discours de baptême en Polynésie française, le premier ayant été donné à Makatea en octobre, le jour où Maui Piirai avait été baptisé. Sur les 60 personnes qui y ont assisté, 8 se sont fait baptiser, dont Steven, le fils des Neill, et Auguste Temanaha, un Tahitien qui a contribué plus tard à établir une congrégation sur l’île de Huahine.
-
-
TahitiAnnuaire 2005 des Témoins de Jéhovah
-
-
[Illustrations, page 79]
Clyde et Ann Neill (ci-dessous) ont rejoint Agnès Schenck (à droite) à Tahiti pour soutenir l’œuvre de prédication.
-