-
Le terrorisme: qui est menacé?Réveillez-vous ! 1987 | 8 janvier
-
-
Le terrorisme: qui est menacé?
Réveillez-vous! est apolitique. Il reste neutre vis-à-vis des conflits politiques du présent monde. Toutefois, conformément à sa raison d’être, il analyse en profondeur les événements actuels et dévoile leur véritable signification. Dans cette édition, il présente les analyses de spécialistes sur les motivations cachées du terrorisme, tout en laissant à ses lecteurs le soin de tirer leurs propres conclusions.
“Aujourd’hui, des petits groupes terroristes et des assassins isolés poursuivent leurs objectifs politiques en transformant les rues des grandes villes, les pistes des aéroports et les bases militaires en champs de bataille.”
“De 1973 à 1984, on a recensé plus de 5 000 attentats terroristes dans le monde. Ils ont coûté la vie à plus de 4 000 personnes et en ont blessé deux fois plus.”
“Au cours des quinze dernières années, des diplomates de 113 pays ont été la cible d’actes terroristes dans 128 nations.” — La riposte: gagner la guerre contre le terrorisme (angl.).
VOUS sentez-vous menacé par le terrorisme? En 1986, avez-vous annulé ou modifié vos projets de voyage par crainte des terroristes? Beaucoup de gens, qu’ils en soient conscients ou non, sont tendus à cause du terrorisme. C’est pourquoi Yitzhak Rabin, ministre israélien de la Défense, a écrit: “Dans le monde entier la crainte du terrorisme fait maintenant partie de la vie quotidienne.” Il est fort probable que vous participez à couvrir les dépenses imposées par le terrorisme. Comment cela? Eh bien, une partie de vos impôts sert sans doute à financer les programmes coûteux que quantité de gouvernements mettent en œuvre pour renforcer la sécurité face à la menace du terrorisme.
Depuis des dizaines d’années, le terrorisme est courant en Irlande du Nord et au Moyen-Orient. Mais récemment, il s’est mis à frapper également de nombreux pays d’Europe, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. La télévision, la radio et les journaux nous ont tous habitués à la violence terroriste, qui est presque devenue notre lot quotidien. Les attentats à la bombe, les assassinats et les enlèvements sont si fréquents que nous y sommes peut-être maintenant insensibles. Par conséquent, l’anormal semble normal, ce qui était inconcevable devient concevable et dans certains pays, le Liban par exemple, l’intolérable est toléré.
Oui, le terrorisme est une réalité quotidienne: les informations que donnent régulièrement les médias nous rendent familiers les noms des chefs et des groupes terroristes. Le terrorisme est maintenant une lèpre qui se répand dans le monde entier. — Voir la carte de la page 5.
Qu’est-ce que le terrorisme?
Il peut paraître simple de définir le terrorisme. Mais tout dépend du camp où se place l’observateur. Les guérilleros du Salvador sont-ils des terroristes ou des ‘membres du Front de libération nationale’? Les contras du Nicaragua sont-ils des terroristes ou des “combattants de la liberté”? La définition du terrorisme, comme celle de la beauté, est subjective. Elle varie suivant l’idéologie politique de celui qui la donne.
Benjamin Netanyahu, ambassadeur d’Israël aux Nations unies, a proposé cette définition du terrorisme: “Meurtres, mutilations d’innocents et menaces délibérés et systématiques à des fins politiques.” (Le terrorisme: comment le vaincre en Occident [angl.]). Sam Sarkesian, de l’Université Loyola, à Chicago, dit que le terrorisme “se caractérise généralement par diverses tactiques, comme les assassinats, les détournements d’avion, les enlèvements, le sabotage, et la prise d’otages ‘innocents’ pour faire pression sur de tierces personnes. En termes simples, les terroristes mettent en émoi une population dans le but de forcer le système en place à se plier à leurs exigences”. — L’hydre meurtrière (angl.).
D’un autre côté, on lit ce qui suit sous la plume de James Burtchaell, professeur de théologie catholique: “Le terrorisme est la guerre des désespérés. (...) Ce sont toujours des gens qui se croient désavantagés qui y recourent.” — La riposte (angl.).
Quelle que soit la définition qu’on en donne, le terrorisme signifie généralement violence et mort d’innocents. Jan Schreiber écrit dans son livre L’arme ultime (angl.): “Telle une armée, un groupe de terroristes agit d’une manière inhumaine, et fait de l’atrocité notre lot quotidien.”
Un phénomène qui n’est pas nouveau
Certes, le terrorisme a des siècles d’existence, mais ces dernières décennies il a surtout été utilisé comme moyen de pression politique. Dès 1945, quand il est devenu évident que le gouvernement travailliste britannique n’était pas disposé à céder la Palestine aux Juifs, des groupes terroristes ont vu le jour, notamment le “Irgoun Zvaï Leoumi (Organisation militaire nationale, appelée Etzel) et les Lobameï Herout Yisrael (Combattants pour la libération d’Israël) [aussi appelés Lehi ou groupe Stern]. C’est ainsi que le 22 juillet 1946, à Jérusalem, l’Irgoun a détruit par l’explosion d’une bombe une aile de l’hôtel ‘King David’ qui abritait le Quartier général britannique. Une centaine de Juifs, d’Anglais et d’Arabes ont été tués”. — Les Juifs dans leur patrie (angl.), de David Ben Gourion.
Depuis les années 1960, le terrorisme joue un rôle de plus en plus important sur la scène mondiale, notamment en rapport avec les problèmes d’Israël, des réfugiés palestiniens et des États arabes.
Le terrorisme ne frappe pas seulement en Irlande du Nord et au Moyen-Orient. En Espagne, il y a les terroristes basques de l’ETA; l’Inde est harcelée par les séparatistes sikhs; le Sri Lanka est déchiré par des luttes engagées par les militants tamouls; les combattants maoïstes du Sentier lumineux sont actifs au Pérou. Et la liste semble interminable dans le monde prétendu démocratique.
Mais pourquoi le terrorisme frappe-t-il tant les pays démocratiques? Quelles en sont les véritables causes? Les terroristes sont-ils simplement des opprimés qui cherchent à instaurer la justice? Ou ont-ils d’autres motivations? Par ailleurs, le terrorisme est-il une lèpre inguérissable? Les articles suivants examineront ces questions et d’autres encore.
[Carte, page 5]
(Voir la publication)
Quelques pays dont le terrorisme a récemment fait parler
Grande-Bretagne
Irlande du Nord
Allemagne
France
Espagne
Italie
Turquie
Liban
Israël
Afghanistan
Bangladesh
Inde
Sri Lanka
Japon
Corée du Sud
Philippines
Angola
Namibie
Afrique du Sud
États-Unis
El Salvador
Nicaragua
Panama
Venezuela
Colombie
Pérou
Argentine
-
-
Le terrorisme: qui le commandite et pourquoi?Réveillez-vous ! 1987 | 8 janvier
-
-
Le terrorisme: qui le commandite et pourquoi?
“Londres, 17 avril: Des rafales d’armes automatiques tirées depuis l’ambassade libyenne ont tué un policier et blessé dix personnes dans la foule qui a manifesté aujourd’hui contre le gouvernement du colonel Kadhafi.” — The New York Times.
“Au vu de tous, les tireurs placés à l’intérieur ont tiré à l’arme automatique sur les manifestants à partir d’une fenêtre ouverte. (...) La femme policier non armée a été abattue d’une balle dans le dos. (...) Dix jours après cet acte barbare, le gouvernement britannique a permis aux tueurs de quitter sains et saufs le pays avec leurs armes.” — Le terrorisme: comment le vaincre en Occident.
En tant que membres du personnel de l’ambassade, les tueurs se sont vu accorder l’immunité diplomatique.
POURQUOI des individus et des groupes ont-ils recours au terrorisme? Qui visent-ils principalement? Qu’est-ce que cela leur apporte?
Certains pensent que le terrorisme est une conséquence possible de diverses injustices raciales, sociales et politiques. James Burtchaell, prêtre et théologien catholique, a déclaré: “Le terrorisme est parfois utilisé par une minorité ethnique, religieuse (et généralement aussi économique), qui exige l’autonomie: c’est le cas des Basques en Espagne, des catholiques en Irlande du Nord et des Huks aux Philippines. (...) Il arrive que des gouvernements menacés par une opposition majoritaire y aient recours. (...) Il est aussi parfois employé par une minorité nationale décidée à prendre le pouvoir.”
Mais les groupes minoritaires sont-ils les seuls à recourir au terrorisme? J. Burtchaell répond: “Le terrorisme est quelquefois soutenu par des gouvernements qui veulent discréditer, déstabiliser et renverser le gouvernement d’une autre nation jugé peu coopératif.” — La riposte.
Selon d’autres commentateurs, on peut interpréter les motivations des terroristes de diverses manières en fonction de ses affinités politiques. Certains affirment que lorsque des injustices sont commises et que le peuple n’a aucun moyen légal de se défendre, la terreur est la seule arme qui soit à sa disposition. D’autres voient dans le terrorisme une stratégie dirigée contre les démocraties occidentales qui serait inspirée et utilisée par les tenants d’idéologies politiques adverses. Examinons des faits et des déclarations qui nous éclaireront sur ce problème complexe.
Pourquoi l’Irlande du Nord vit-elle dans la terreur?
Selon les auteurs du livre L’Irlande du Nord: la province divisée (angl.), des protestants britanniques, originaires d’Écosse pour la plupart, se sont installés sur le sol catholique irlandais il y a plus de 350 ans. Cela a provoqué un conflit entre deux cultures et, par la suite, une rivalité sur le marché du travail. Ce livre raconte: “Les protestants d’Irlande du Nord sont arrivés principalement au XVIIe siècle dans le cadre d’un programme baptisé ‘plantation de l’Ulster’, programme qui avait débuté en 1607. Cela a enfin permis d’établir solidement la domination anglaise sur toute l’île d’Irlande.” Cette domination anglaise est depuis des siècles la cause de heurts et de violences.
L’État catholique libre d’Irlande (l’Eire) a été formé en 1921, et les six principaux comtés protestants du nord-est ont constitué l’Irlande du Nord. Aux yeux des nationalistes irlandais, cette disposition a démembré le pays. Depuis lors, l’armée républicaine irlandaise (IRA), non reconnue, poursuit son combat visant à réunir l’Irlande, ce à quoi les protestants s’opposent catégoriquement. Pour quelle raison? Parce qu’ils refusent de se soumettre à ce qu’ils considèrent comme ‘la domination catholique papiste’ de Dublin.
Le point de vue des protestants a été résumé dans le New York Times à l’occasion du récent vote par lequel, à la proportion de 3 contre 2, les Irlandais se sont déclarés pour le maintien de l’interdiction du divorce: “Les hommes politiques d’Irlande du Nord qui s’opposent à tout lien avec la république ont été parmi les premiers à dénoncer le vote comme une manifestation de l’emprise de l’Église catholique romaine sur la République d’Irlande.”
L’IRA est actuellement divisée en deux factions: l’IRA “officielle” et l’IRA “provisoire”, ou branche dure du mouvement. Selon Thomas Hachey, professeur d’histoire, “l’IRA ‘officielle’ veut une Irlande unifiée, une république socialiste formée des trente-deux comtés. (...) La branche dure préconise une solution et une constitution fédérales pour l’Irlande”. (La rationalisation du terrorisme [angl.].) La détermination avec laquelle la branche dure de l’IRA poursuit ses objectifs s’est vue en 1984 lorsqu’elle a déposé dans un hôtel de Brighton une bombe à retardement qui a failli causer la mort du premier ministre britannique, Margaret Thatcher, et des membres de son cabinet.
Certes, nous avons parlé des facteurs religieux, politiques et ethniques, mais les questions suivantes se posent: Le terrorisme n’a-t-il pas des motivations plus profondes? Dans quelle mesure les grandes puissances l’utilisent-elles?
Les racines du terrorisme
La plupart des groupes terroristes arabes justifient leurs actions en soulignant la triste situation des réfugiés palestiniens qui ont perdu leur pays, la Palestine, lors de la formation de l’État d’Israël en 1948. Avec le temps, la haine est devenue telle que maintenant les terroristes arabes n’ont pas pour objectif d’obtenir simplement une patrie séparée, mais quelque chose de plus redoutable pour les Juifs: l’anéantissement d’Israël. Comment le savons-nous?
Nous en avons pour preuve la citation suivante extraite de la “lettre ouverte” rédigée par le Hezbollah (“parti de Dieu”), un groupe chiite qui opère au Moyen-Orient:
“Nos fils lutteront désormais toujours plus âprement contre ces ennemis [Israël, les États-Unis, la France et les Phalanges (libanaises)] jusqu’à ce que les objectifs suivants soient atteints:
“Le départ définitif des Israéliens du Liban comme prélude à la disparition définitive d’Israël et à la fin de l’occupation de la vénérée Jérusalem.” — L’hydre meurtrière.
D’un autre côté, de nombreux actes terroristes sont perpétrés par des “martyrs” manipulés par l’ayatollah Khomeyni et sa philosophie définie comme suit dans le livre La rage sacrée: “Les gouvernements du monde doivent savoir que l’Islam ne peut être vaincu. L’Islam sera victorieux dans tous les pays du monde. L’Islam et l’enseignement du Coran prévaudront sur la terre entière.”
Cette perspective conduit à la conclusion suivante: “En fait, nous n’avons donc pas le choix: il nous faut détruire ces systèmes politiques foncièrement corrompus (...) et renverser tous les régimes traîtres, dépravés, oppressifs et criminels. C’est le devoir de tous les musulmans.”
D’autres terroristes sont motivés par le socialisme révolutionnaire et la volonté de supprimer le capitalisme. L’écrivain Jan Schreiber écrit dans son livre L’arme ultime: les terroristes et l’ordre mondial (angl.): “En général, la faculté d’exploiter ses semblables est assimilée au capitalisme, et le capitalisme, tempéré ou non par la démocratie, est assimilé au fascisme.” Un terroriste japonais a déclaré: “Ce que nous n’accepterons jamais dans ce monde, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme causée par le capitalisme. C’est cela qui motive notre lutte.”
Cependant, d’autres personnes voient le terrorisme sous un jour différent. Par exemple, l’ambassadeur israélien Benjamin Netanyahu écrit: “Le terrorisme n’est pas la conséquence automatique de quoi que ce soit. C’est un choix, un sinistre choix.” Il s’explique: “La cause profonde du terrorisme, ce n’est pas le mécontentement, mais une tendance à recourir à la violence aveugle. Cette tendance s’explique par le point de vue général selon lequel certains buts idéologiques ou religieux justifient, exigent même, l’abandon de tout scrupule.” — Le terrorisme: comment le vaincre en Occident.
Mais pourquoi notre société moderne est-elle soudain devenue victime du terrorisme?
Une société vulnérable
Neil Livingstone, spécialiste américain des problèmes liés au terrorisme, écrit: “Alors que notre monde est devenu plus urbanisé et plus complexe que jamais, nous sommes quant à nous devenus plus vulnérables que jamais face aux petits groupes, ou même aux individus isolés, qui veulent désorganiser la vie de la majorité ou lui imposer leur volonté.” Pourquoi notre société est-elle si vulnérable au terrorisme? “Les moyens vitaux, et si fragiles, dont nous disposons pour nous approvisionner en eau et en énergie, nous déplacer, communiquer et assurer l’hygiène publique sont tous à la merci de terroristes et de saboteurs équipés d’un matériel sophistiqué.” — L’hydre meurtrière.
En raison de la fragilité de nos équipements vitaux, un terroriste peut à lui seul exercer un pouvoir équivalent à celui d’une armée des temps passés. Neil Livingstone ajoute: “Les progrès technologiques étant ce qu’ils sont, (...) un homme peut aujourd’hui avoir des moyens technologiques plus meurtriers que jamais auparavant. À l’ère de la technologie, un seul et même individu peut disposer d’une puissance potentielle équivalente à celle qu’avait une armée du temps où les principales armes de guerre étaient l’épée, l’arc et la lance. C’est l’une des raisons majeures pour lesquelles les terroristes représentent une menace aussi grande pour le monde contemporain.”
Une autre raison de la vulnérabilité de la société moderne réside dans le retentissement immédiat qu’ont les événements mondiaux. La télévision accroît le pouvoir du terrorisme. En effet, le terroriste veut donner une publicité internationale à sa cause — et, grâce aux médias, il y parvient!
Il y a seulement un siècle, il fallait plusieurs jours pour qu’une nouvelle fasse le tour du monde. Maintenant, l’information est instantanée. Dans certains cas, le terroriste peut littéralement se voir à la télévision. Il est bien souvent au courant des plans de ses adversaires, alors que lui peut se permettre de cacher son jeu. Jan Schreiber va jusqu’à dire que “ce que les terroristes réussissent le plus couramment à faire”, c’est à “attirer l’attention du public”.
Mais y a-t-il d’autres raisons pour lesquelles le terrorisme continue à sévir?
Le terrorisme et deux idéologies contraires
Deux spécialistes des problèmes liés au terrorisme écrivent avec pessimisme: “Le terrorisme ne disparaîtra pas, car des États petits et faibles se sont aperçus qu’ils pouvaient accroître leur influence politique en y recourant. Touchés comme ils le sont par les pénuries, ils n’abandonneront vraisemblablement pas cette arme politique et militaire qu’est le terrorisme.” Ces spécialistes ajoutent que, dans le même temps, des grandes puissances trouvent avantageux de faire la guerre par procuration au moyen du terrorisme. “Des États plus grands et plus puissants, expliquent-ils, se sont rendu compte que commanditer des actions terroristes pouvait les aider à atteindre leurs objectifs nationaux sans courir les risques liés aux autres formes de guerre.” — La riposte.
Le fait que des États plus puissants se soient aperçus que le terrorisme pouvait les aider à parvenir à leurs fins expliquerait-il certains des actes terroristes perpétrés dans le monde, voire la majorité d’entre eux? Jan Schreiber répond: “Des révélations datant du milieu des années 1970 ont confirmé ce que des observateurs neutres pressentaient depuis longtemps, sans toutefois pouvoir le prouver: les tenants des deux idéologies dominantes du monde avaient employé, et continueraient vraisemblablement à employer, tous les moyens, réguliers ou déloyaux, pour déjouer les plans de leurs ennemis et obtenir, ou conserver, la suprématie.”
Ce choc des idéologies ressort implicitement de ces propos du numéro un soviétique, Mikhaïl Gorbatchev: “Il doit être très clair que les relations internationales ne pourront déboucher sur une coopération normale que lorsque les impérialistes cesseront d’essayer de résoudre par des moyens militaires le conflit historique qui oppose les deux systèmes de société.” — Un temps pour la paix (angl.).
D’autres observateurs encore discernent cette partie d’échecs internationale qu’ont engagée les deux superpuissances. Robin Wright, par exemple, déclare ceci dans son livre La rage sacrée: “Les militants musulmans ont eux aussi le sentiment que les États-Unis considèrent avant tout le Moyen-Orient comme une région d’affrontement avec l’Union soviétique et ne font pour ainsi dire aucun cas des puissances locales concernées. Dans ce monde bipolaire, les USA ne prêtent aucune attention aux appels à la reconnaissance des pays qui émergent du tiers monde.” Manifestement, certaines petites nations se rendent compte qu’elles ne sont que des pions dans cet affrontement d’idéologies.
Pour leur part, les experts occidentaux pensent que le terrorisme constitue principalement l’une des armes employées pour déstabiliser le système capitaliste. L’ambassadeur Robert Oakley, spécialiste américain de la lutte antiterroriste, a déclaré: “Si on ne l’endigue pas, la montée du terrorisme va miner le système de relations politiques, économiques et militaires sur lequel les États-Unis et leurs alliés doivent compter pour préserver, protéger et promouvoir leurs intérêts nationaux et communs. (...) Nous devons être prêts à faire face dans les années à venir aux graves menaces du terrorisme international (...), lequel est, en règle générale, soutenu et commandité par une poignée de gouvernements sans scrupule.”
L’ambassadeur américain Robert Sayre a exprimé son opinion d’une manière plus directe en disant: “Le terrorisme tire ses racines dans la politique, il est préparé et organisé. (...) La plupart du temps il est commandité par des États ou des groupes d’obédience marxiste-léniniste auxquels l’Union soviétique et les pays de l’Est qui lui sont alliés prêtent main-forte.” — Bulletin du Département d’État (angl.).
Le terrorisme et les prophéties de la Bible
Pourquoi l’affrontement des deux super-grands, affrontement dans le cadre duquel le terrorisme est une arme, est-il d’un intérêt particulier pour les étudiants de la Bible? En raison d’une prophétie lourde de sens contenue dans le Dn chapitre 11 du livre biblique de Daniel. Cette prophétie décrit une longue lutte opposant deux grandes puissances, “le roi du nord” et “le roi du sud”. “Le roi du nord”, tel qu’il est présenté, est athée; il a rejeté le “dieu de ses pères”. (Daniel 11:37.) Il se grandit lui-même et donne gloire au dieu des forteresses, aux armements. Il mène des actions contre les places fortifiées et il établit sa position dans le monde (Daniel 11:38, 39). Quant au “roi du sud”, ne fait-il rien pendant que son adversaire étend sa domination?
Cette inquiétante prophétie déclare: “Et au temps de la fin, le roi du sud engagera la lutte avec lui par des heurts, et contre lui le roi du nord se précipitera comme une tempête, avec des chars, et avec des cavaliers, et avec beaucoup de navires; et, à coup sûr, il entrera dans les pays, et inondera, et traversera.” (Daniel 11:40). Il n’est guère étonnant que ces deux rois utilisent actuellement le terrorisme sous ses différentes formes dans leur lutte pour l’hégémonie mondialea. Les paroles de Daniel indiquent que les deux principales puissances mondiales coexisteront et lutteront jusqu’à ce que Dieu mette fin à leur rivalité lors de la bataille d’Har-Maguédon. — Révélation 16:14-16.
Mais les questions suivantes demeurent: L’homme peut-il enrayer par ses propres moyens cette lèpre qu’est le terrorisme? Si oui, comment et quand? Et si non, pour quelle raison? Nous examinerons ces questions dans l’article suivant.
[Note]
a Pour de plus amples renseignements sur ces rois, veuillez vous reporter au chapitre 11 du livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”. Cet ouvrage a été publié en 1965 en français par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
[Illustration, page 7]
Les motivations de la plupart des actes terroristes sont liées à la prophétie de Daniel relative au temps de la fin.
[Crédit photographique]
Pacemaker Press Int’l, Belfast
[Illustration, page 8]
Le terrorisme moderne tire efficacement parti des médias.
[Crédit photographique]
Reuters/Bettmann Newsphotos
-
-
Le terrorisme: quelle est la solution?Réveillez-vous ! 1987 | 8 janvier
-
-
Le terrorisme: quelle est la solution?
POUR peu que vous preniez l’avion de temps en temps, vous constatez certainement par vous-même les effets du terrorisme. Les passagers sont obligés de se soumettre à des contrôles de sécurité dans presque tous les aéroports internationaux. Le terrorisme coûte une fortune aux gouvernements et aux compagnies aériennes, car il les oblige à mettre en place quantité de mesures de sécurité. Pour les jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984, le gouvernement américain a dépensé quelque 65 millions de dollars pour assurer la sécurité. Quelle est l’efficacité de ces mesures?
Sous certains rapports elles donnent des résultats. Au cours des 20 dernières années, on a saisi 35 000 armes à feu ou engins explosifs et on a procédé à quelque 13 000 arrestations rien qu’aux États-Unis (selon le Bulletin du Département d’État). La compagnie aérienne israélienne El Al, qui effectue peut-être les contrôles de sécurité les plus stricts, a remarquablement réussi à réduire le terrorisme sur ses vols.
Toutefois, les gouvernements et les compagnies aériennes s’attaquent en fait aux effets plutôt qu’aux causes. Leurs remèdes ne visent pas à supprimer les racines profondes de ce fléau qui frappe notre société moderne, fléau dû à la haine et à l’égoïsme. Les injustices et les inégalités abondent et se multiplient, quelle que soit l’idéologie prédominante. Où donc trouver une solution? La religion peut-elle changer la haine en amour? La politique est-elle susceptible d’unir ce qui est désuni? L’Organisation des Nations unies est-elle en mesure de souder réellement les nations? Si tel n’est pas le cas, y a-t-il une autre solution?
La religion détient-elle la solution?
Le terrorisme qui prévaut depuis 1969 en Irlande du Nord a fait plus de 2 000 morts et 20 000 blessés dans ce pays de quelque 1,5 million d’habitants. Les antagonistes déclarent tous pratiquer le christianisme, dont l’enseignement fondamental stipule que “Dieu est amour”. (I Jean 4:8.) Pourtant, catholiques et protestants continuent de recourir au terrorisme. À ce sujet, John Hickey écrit dans son livre La religion et le problème de l’Irlande du Nord (angl.): “Il arrive maintenant qu’on doive (...) accepter de courir des risques ou d’affronter la mort pour la simple raison qu’on est catholique ou protestant; accepter que des représailles barbares, des meurtres sectaires, servent à maintenir l’‘équilibre de la terreur’ particulier à l’Irlande du Nord.”
Le même auteur affirme encore: “Ce n’est pas la politique qui exploite la religion [en Irlande du Nord]. (...) C’est plutôt la religion qui inspire la politique.” Or, si c’est bien le cas, n’oublions pas qu’il s’agit d’une politique de meurtres et de vengeance.
La plupart des religions prétendent enseigner l’amour comme principe fondamental. Pourtant, une forte proportion des terroristes ont une religion — ils se disent chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs, ou adeptes d’autres confessions encore. Mais dans quelle mesure leur religion influe-t-elle sur leurs actions? Dans son livre L’arme ultime: les terroristes et l’ordre mondial, Jan Schreiber cite ces propos de Ruairi O’Bradaigh, l’un des responsables de l’IRA: “Un jour, j’étais en mission avec un dur. Nous avions posé ensemble une mine que nous devions faire exploser au passage d’un groupe de soldats britanniques. (...) À coup sûr, ils se trouvaient maintenant à l’endroit prévu. Qu’a fait alors ce militant endurci? Juste avant de déclencher l’explosion de la mine qui allait les mettre tous en charpie, il a fermé les yeux, s’est signé et a chuchoté pieusement: ‘Que le Seigneur ait pitié de leur âme!’”
La religion n’a pas empêché les catholiques espagnols de droite de former leur propre groupe terroriste connu sous le nom de Guerrilleros del Cristo Rey, ou Guérilleros du Christ-Roi. Selon les auteurs du livre Les terroristes (angl.), les Guerrilleros “doivent autant leur existence à la religion qu’à la politique”.
Devrait-on s’étonner que la religion n’ait pas enrayé le terrorisme? Voici ce qu’en pense le professeur C. Zoppo, qui enseigne les sciences politiques à l’université de Californie: “En Occident, quand les religions établies ont été confrontées à la violence utilisée à des fins politiques, elles ont refusé à leurs ennemis religieux les droits moraux qu’elles promouvaient parmi leurs fidèles (...). Elles ont même autorisé le recours au terrorisme contre les ‘infidèles’.” Ce professeur continue en citant en exemple la croisade menée à l’époque du pape Urbain II. Il déclare: “Cette croisade devait soumettre définitivement l’Islam et être ‘la dernière’. L’Islam était considéré comme l’incarnation de toutes les forces du mal. Alors que, pour un soldat chrétien, tuer un ennemi lui aussi chrétien donnait droit à quarante jours d’absolution, tuer des musulmans a fini par procurer ‘l’absolution suprême’.” — La rationalisation du terrorisme.
D’autres religions louent elles aussi l’assassinat d’un incroyant ou infidèle. Elles enseignent qu’un tel acte donne accès au paradis céleste. Par conséquent, la foi d’un terroriste peut véritablement renforcer sa détermination de commettre un meurtre ou même un attentat-suicide à la bombe.
Y a-t-il une solution politique?
Les experts politiques et militaires occidentaux ont leur stratégie pour lutter contre le terrorisme, quoiqu’ils ne soient pas toujours unis pour l’appliquer. Actuellement, la politique des nations frappées par le terrorisme consiste à combattre le mal par le mal. William Casey, directeur de la CIA (Agence centrale de renseignements des États-Unis), a déclaré: “Nous ne pouvons ni ne voulons nous abstenir de recourir à la force pour prévenir, arrêter ou punir des actes terroristes lorsque les circonstances l’exigent. De nombreux pays, y compris les États-Unis, ont les forces et les capacités spécifiques nécessaires pour mener des opérations contre les groupes terroristes.” — L’hydre meurtrière.
Le raid américain lancé en avril 1986 sur la Libye en représailles de l’attentat terroriste commis dans une discothèque de Berlin-Ouest illustre cette philosophie. Mais il a également eu un coût immédiat: des victimes civiles en Libye, ce qui était inévitable selon les autorités américaines, et la perte d’un avion américain et de son équipage. Le terrorisme et la lutte antiterroriste ont aussi un enjeu caché: le prestige et la crédibilité.
Les hommes politiques et les militaires considèrent ces sacrifices comme normaux dans cette forme de guerre clandestine. Benjamin Netanyahu écrit par exemple: “Il faut que tous les citoyens des démocraties menacées par le terrorisme se considèrent, en un certain sens, comme des soldats engagés dans une bataille commune. Ils ne doivent pas faire pression sur leur gouvernement pour que celui-ci capitule ou se rende face au terrorisme. (...) Si nous voulons vraiment gagner la guerre contre le terrorisme, chacun doit être prêt à faire des sacrifices et même, s’il devait lui arriver de perdre des êtres chers, à souffrir une immense douleur.” — Le terrorisme: comment le vaincre en Occident.
La politique pourrait-elle donc supprimer les causes profondes du terrorisme, réparer les injustices et désamorcer le conflit? Non, si l’on en croit les commentateurs politiques. Pour quelle raison? Parce que, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, selon eux le terrorisme n’est le plus souvent que l’une des armes utilisées dans le conflit qui oppose les deux grands systèmes politiques. Ainsi donc, la politique nourrit le terrorisme.
À titre d’exemple, Jean-François Revel, écrivain et journaliste français, a exprimé l’opinion suivante: ‘Dans leurs manifestes et leurs livres, les terroristes présentent les attaques qu’ils dirigent contre les démocraties comme faisant partie de la “stratégie de tension”. À leur avis, il est beaucoup plus facile de passer du fascisme au communisme que de la démocratie au communisme. Les “révolutionnaires” doivent donc d’abord pousser les gouvernements démocratiques à adopter une ligne de conduite fasciste pour pouvoir, dans un second temps, édifier le socialisme sur les ruines du fascisme.’ (Traduit du texte anglais.) C’est ainsi que dans certains pays les terroristes assassinent délibérément des officiers de l’armée dans le but de provoquer un coup d’état militaire de la droite.
L’ONU peut-elle endiguer la montée du terrorisme?
Selon C. Zoppo, professeur de sciences politiques, l’ONU se trouve dans une situation embarrassante. Il a déclaré: “Il n’est pas surprenant (...) que les Nations unies ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la définition du terrorisme international et sur ce que les États membres pourraient faire pour le combattre efficacement.” Cela ne devrait en effet pas surprendre quiconque se rend compte que l’ONU est une arène internationale dans laquelle les grandes puissances n’en finissent pas de se battre sur des mots, telles des cerfs qui s’immobilisent après s’être enchevêtré les bois en luttant.
Le fait que les nations démocratiques victimes du terrorisme soient minoritaires au sein de l’ONU est un autre facteur à prendre en considération. Le professeur Zoppo a illustré ainsi les conséquences de cette situation: “L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution relative au terrorisme international. (...) Quoique ‘profondément troublée par les agissements du terrorisme international’, l’Assemblée a réaffirmé que ‘tous les peuples se trouvant sous des régimes coloniaux ou racistes et sous d’autres formes de domination étrangère avaient le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance’.” Cette même résolution condamnait “les régimes coloniaux, racistes et étrangers qui continuent d’avoir recours à la répression et au terrorisme pour frustrer les peuples de leur droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance”.
Selon le professeur Zoppo, l’ONU a ainsi approuvé deux lignes de conduite. Il poursuit effectivement en ces termes: “Le terrorisme est implicitement excusé quand il sert à obtenir l’autodétermination nationale, mais il est condamné quand il sert à empêcher un peuple d’obtenir son indépendance au moyen de la terreur. Les jeunes nations, qui se sont servies du terrorisme comme d’une arme pour se libérer, trouvent gênant de le condamner chez les autres.” (La rationalisation du terrorisme.) Par conséquent, l’ONU se trouve dans l’impossibilité de lutter efficacement contre le terrorisme. Les principes moraux ne peuvent prévaloir, car, selon la conclusion que tire le professeur Zoppo, “au fond, c’est la politique qui définit ce qui est moral”. Mais en attendant, les victimes innocentes du terrorisme souffrent et succombent.
Une famille qui ne connaît pas la terreur
Jan Schreiber décrit ainsi le dilemme dans lequel les nations sont enfermées: “Fait déconcertant, ces nations désireuses d’éliminer le terrorisme du monde — et elles ne semblent pas être majoritaires — sont obligées de se contenter de demi-mesures. Soit les représailles courantes n’impressionnent pas les terroristes prêts à se sacrifier au nom d’une idéologie, soit elles provoquent des réactions violentes chez ceux qui sont toujours en mesure de combattre.” — L’arme ultime: les terroristes et l’ordre mondial.
Le professeur Zoppo conclut quant à lui son analyse par ces mots: “Aucune nation moderne ou presque n’est venue à l’existence sans utiliser la terreur.” Cette remarque semblerait indiquer que la terreur est indispensable à la vie politique. Pourtant, nous pouvons affirmer qu’une “nation” s’est formée sans recourir à la terreur ou à la violence — ou même à une quelconque action politique. Cette “nation” compte plus de trois millions de citoyens qui, dispersés sur toute la terre, proviennent de religions et de milieux divers et parlent différentes langues. De qui s’agit-il? Des gens qui vous ont procuré ce périodique, les Témoins de Jéhovah.
Ils forment plus qu’une association internationale, car ils constituent une famille supranationale de personnes qui partagent maintenant la même foi et la même espérance d’origine divine. Ils étendent à présent leur influence dans le monde entier, non en recourant au terrorisme, mais en effectuant une œuvre pacifique d’instruction biblique. Dans la quasi-totalité des pays, ils préconisent le Royaume de Dieu comme l’unique solution aux problèmes de l’humanité. — Matthieu 6:9, 10.
Oui, les Témoins de Jéhovah se sont élevés au-dessus de la politique et du nationalisme, ces facteurs de désunion qui engendrent les guerres et le terrorisme. Ils forment maintenant un peuple qui connaît une paix véritable et ils se préparent en vue de l’époque, très proche, où la terre sera gouvernée par le Royaume de Dieu, et lui seul. Cela ne se fera pas par la conversion de toute l’humanité, mais grâce à une épuration mondiale qui aura lieu lorsque Dieu livrera sa guerre, la guerre d’Har-Maguédon. — Matthieu 24:37-39; Révélation 16:14, 16.
Alors les humbles de la terre jouiront de la paix véritable et de la vie éternelle (Tite 1:2; Révélation 21:3, 4). Si vous désirez en savoir plus sur ce Royaume sous la domination duquel le terrorisme ne sera plus, n’hésitez pas à prendre contact avec les Témoins de Jéhovah de votre voisinage ou à écrire aux éditeurs de ce périodique pour votre pays.
[Entrefilet, page 11]
Au cours des 20 dernières années, on a saisi 35 000 armes à feu ou engins explosifs et on a procédé à 13 000 arrestations rien qu’aux États-Unis. — Bulletin du Département d’État.
[Entrefilet, page 12]
“Juste avant de déclencher l’explosion de la mine qui allait les mettre tous en charpie, il a fermé les yeux, s’est signé et a chuchoté pieusement: ‘Que le Seigneur ait pitié de leur âme!’”
[Encadré, page 14]
Le Royaume de Dieu dirigé par Jésus Christ va faire disparaître le terrorisme
On dit que le terrorisme est la guerre de désespérés qui pensent être désavantagés. Mais sous le Royaume de Dieu, nul n’aura de raisons de se sentir désavantagé. C’est ce qu’indiquent les prophéties suivantes relatives au règne de Jésus Christ:
“Ô Dieu, donne au roi tes décisions judiciaires, et au fils du roi ta justice. Puisse-t-il plaider la cause de ton peuple avec justice et celle de tes affligés avec décision judiciaire! Qu’il juge les affligés du peuple, qu’il sauve les fils du pauvre, et qu’il écrase celui qui frustre! Car il délivrera le pauvre qui crie au secours, et aussi l’affligé et quiconque n’a personne qui lui vienne en aide. Il s’apitoiera sur le petit et le pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres. De l’oppression et de la violence il rachètera leur âme, et leur sang sera précieux à ses yeux.” — Psaume 72:1, 2, 4, 12-14.
-