Coup d’œil sur le monde
Au chevet des livres
Des millions de livres se dégradent sous l’effet du temps, de la pollution ou d’autres agressions. En Allemagne, 60 millions d’ouvrages ont dû être retirés des rayonnages, lit-on dans le journal Leipziger Volkszeitung. La restauration à la main est un travail long et laborieux. “ Pendant qu’on restaure un livre à la main, quatre ou cinq autres s’abîment ”, explique Wolfgang Wächter, directeur technique du Centre de conservation du livre, à Leipzig. Ce centre se consacre à l’invention de machines pour la préservation des livres à une grande échelle. Citons ce désacidifieur, qui peut traiter 100 000 livres par an à raison d’un fonctionnement journalier de huit heures ; ou encore cette machine qui renforce les pages en séparant le recto du verso pour insérer entre les deux une feuille de papier très fine et très solide — un outil qui peut stabiliser 2 000 feuilles par jour, contre 100 à 200 à la main, avec une économie de 94 % par page. Bibliothèques, archives, mais aussi particuliers font soigner leurs livres dans ce centre.
Des tuniques pour les pèlerins
En Italie, les touristes se voient souvent refuser l’accès aux lieux saints catholiques parce qu’ils se présentent, surtout en été, en tee-shirt et en short. Par endroits, le problème est maintenant résolu grâce au port de la “ tunique du pèlerin ”, un vêtement beige qui arrive au genou. Cette tunique unisexe, disponible en taille unique, est déjà commercialisée à Venise et à Rome. Dans cette dernière ville, elle s’enrichit des armoiries papales et de la mention “ Jubilé 2000 ”. Cette tunique ouvre-t-elle la porte de toutes les églises catholiques ? Si elle est acceptée par la curie vénitienne, des touristes de sexe masculin ont été refoulés à la basilique Saint-Pierre. “ Pour le personnel du Saint-Siège, ce vêtement n’était digne que pour les femmes, explique le journal italien Corriere della Sera. Les hommes n’ont pu entrer, car leurs jambes nues étaient jugées ‘ indécentes ’. ”
Relations adoptants/adoptés
Les parents tentés par l’adoption sont parfois idéalistes : ils s’imaginent que l’enfant sera toujours gentil et que les difficultés seront facilement réglées. Or les choses se passent rarement ainsi, rapporte le journal brésilien O Estado de S. Paulo. Heloísa Marton, psychologue, explique : “ En général, les parents ne sont pas préparés à gérer les situations conflictuelles. ” “ Les couples qui pensent que l’enfant leur sera éternellement reconnaissant ” doivent eux aussi s’attendre à des surprises, dit le professeur Miriam Debieux Rosa, de l’université de São Paulo. Personne n’est heureux tout le temps, souligne-t-elle. Et d’ajouter : “ Les parents attribuent souvent les difficultés à l’absence de liens du sang, mais ils se trompent. ” S’agissant de la nécessité pour les parents de témoigner à l’adopté affection et amour, elle dit encore : “ Une relation d’assistance ou de type professionnel ne suffit pas. ” Une relation affective s’impose.
La tonte facilitée
Comment tondre un mouton en lui épargnant les blessures et le stress habituels ? En Australie, on injecte à l’animal une protéine présente naturellement dans son sang. L’augmentation du taux de cette protéine dure 24 heures et affaiblit le lien entre la peau et les fibres de laine. La toison tombe d’une pièce, puis la laine se remet à pousser. Chaque bête est équipée d’un filet destiné à recueillir la toison, qui tombe en une semaine. Ce procédé améliore la qualité de la laine et rend superflue une seconde tonte. Il permet également de lutter contre les poux et les dermatites sans l’utilisation de produits chimiques, d’où un stress moindre pour l’animal. Cette nouvelle méthode remporte un franc succès en Australie, rapporte le Sunday Times de Londres, mais elle pourrait être moins avantageuse dans des pays comme la Grande-Bretagne, où la tonte est fonction des conditions climatiques. Une chute brutale des températures après l’injection de ladite protéine laisserait les bêtes transies, expliquait un porte-parole de l’industrie lainière.
Nouvelles surprises
Le recul des glaciers des Alpes, dû à un réchauffement graduel des températures, continue à livrer des surprises. En 1991, à la frontière austro-italienne, la fonte des glaces avait révélé les restes momifiés d’un chasseur “ préhistorique ”. En août 1998, dans le nord de l’Italie, les autorités ont dû interdire l’accès à certaines zones montagneuses, le temps de faire disparaître d’autres découvertes : les restes de soldats, ainsi que des obus et des grenades à main non explosés. Toutes ces trouvailles datent de la Première Guerre mondiale, durant laquelle la région a été le théâtre de violents combats entre troupes italiennes et autrichiennes. Lors des opérations de nettoyage, dit Corriere della Sera, “ l’ensemble de la population, et plus encore les touristes et les randonneurs, ont été invités à une extrême prudence ” et encouragés à se renseigner auprès des autorités sur les itinéraires à éviter. Cela parce que “ le risque d’explosion demeure ”. Beaucoup de ces vestiges sont très dangereux : ils continuent à tuer et à mutiler.
Sols tassés
En Europe, 30 millions d’hectares de terre sont “ complètement dégradés à cause d’un tassement du sol ”, signale la revue New Scientist. Des travaux entrepris par l’université de Kiel, en Allemagne, montrent que lorsque de gros tracteurs, qui peuvent exercer une pression de neuf tonnes par essieu, passent six fois sur un champ, la densité de petits invertébrés comme les arachnides et les vers de terre est parfois réduite de 80 % à environ un mètre de profondeur. Ces petites bêtes travaillant à la fertilité du sol, leur destruction entraîne une diminution proportionnelle des rendements. Les racines ne pouvant pénétrer les couches inférieures d’un sol tassé, les plantes souffrent par temps sec. N’arrivant pas à s’infiltrer, l’eau ruisselle en surface, érodant de ce fait la couche supérieure. Les labours classiques ne font qu’aggraver le problème, car ils compactent chaque fois le sol un peu plus profondément. Les auteurs de l’étude affirment qu’un labour superficiel, sur seulement huit centimètres, réduirait d’un tiers les dommages infligés au sol.
N’en envoyez plus !
Lu dans Computing Canada, journal consacré à la gestion des techniques de l’information : “ Les outils modernes de communication sont en train de générer une nouvelle maladie professionnelle : le stress dû aux messages. ” Une étude sur la communication au travail réalisée par Pitney Bowes Inc. (Stamford, États-Unis) a montré qu’un employé de bureau envoie ou reçoit en moyenne “ 190 messages par jour, sous des formes diverses ” : courrier vocal, téléphone, télécopieur, bip et courrier électronique. “ Autrement dit, poursuit le journal, répondre aux messages est aujourd’hui devenu une composante plus ou moins importante du travail, ce qui accroît le stress et le sentiment d’être débordé. ” L’étude montre que la plupart des employés aimeraient davantage de contacts directs, comme la discussion de vive voix ou au téléphone. Les chercheurs conseillent de “ donner à tous les employés des directives sur les bonnes manières et sur l’utilisation proprement dite de leurs outils de communication ”, ce qui apporterait un soulagement.
Fumer, c’est fou !
Relevé dans International Herald Tribune : Selon une étude néerlandaise, “ les fumeurs sont plus de deux fois plus nombreux que les autres à souffrir de démence ou de la maladie d’Alzheimer ”. Les travaux menés auprès de 6 870 personnes de plus de 55 ans ont montré que les fumeurs étaient 2,3 fois plus touchés par la maladie d’Alzheimer que ceux qui n’avaient jamais fumé. Chez les anciens fumeurs, le risque n’était que légèrement supérieur à celui observé chez les sujets n’ayant jamais touché à la cigarette. La maladie d’Alzheimer, une destruction graduelle des cellules du cerveau, est “ la forme la plus commune de démence ”.
Un défi aux épigraphistes
“ La personne qui sera capable de déchiffrer les inscriptions de la civilisation de la vallée de l’Indus pourrait se voir décerner le prix Nobel, dit la revue India Today. L’écriture de ce peuple est, avec celle des Étrusques (Italie), la dernière écriture de l’âge du bronze qui reste à décrypter. ” Cette résistance au déchiffrement est due en partie au fait qu’aucun objet portant d’inscription bilingue — qui aurait été utile pour percer le code — n’a encore été trouvé. Les hiéroglyphes, écriture égyptienne, ont été déchiffrés grâce à la découverte par les hommes de Napoléon de la pierre de Rosette, qui porte une inscription en égyptien hiéroglyphique, en égyptien démotique et en grec. L’écriture cunéiforme de Sumer a été décryptée quand Henry Rawlinson a découvert l’inscription de Béhistun, qui lui en a fourni la clé. À ce jour, on n’a guère de certitudes sur l’écriture de ce peuple de la vallée de l’Indus. On sait seulement qu’il écrivait de droite à gauche (les traits en témoignent) et que le système était apparemment syllabique. Cette écriture, composée principalement de glyphes, regroupe 419 signes.