Récits de victimes

◼ “ Mon amie Susan et moi étions évangélisatrices ensemble depuis un an. Un mercredi, avant un rendez-vous pour une étude biblique, nous nous sommes arrêtées sous un arbre dans un quartier pavillonnaire pour faire une pause-thé. Susan est allée chercher le panier dans le coffre. Au moment où elle me tendait ma tasse, deux hommes ont surgi de nulle part, et l’un d’eux lui a appuyé un pistolet sur la nuque. Terrifiée, j’ai voulu sortir de la voiture, mais l’autre homme m’a repoussée à l’intérieur. L’instant d’après, les deux malfaiteurs nous emmenaient prisonnières dans notre voiture. J’étais persuadée qu’ils allaient nous violer ou nous tuer. ” — Anika, jeune femme mariée.

◼ “ Il était 7 heures du matin. J’allais au travail en voiture. Je me suis arrêté à un croisement fréquenté par des chômeurs cherchant de l’embauche. Sans que je l’aie vu venir, un homme a passé le bras par ma fenêtre ouverte et m’a enfoncé un revolver dans le cou en menaçant : ‘ Tu sors ou je tire. ’ À ce moment-​là, un hélicoptère de surveillance routière est passé. Croyant que c’était la police, l’homme a appuyé sur la détente et a pris la fuite. La balle m’a abîmé la moelle épinière. Je suis resté complètement paralysé. Je n’ai plus de sensibilité dans les bras et les jambes et je ne peux plus les bouger. ” — Barry, père d’un adolescent.

◼ “ Ma femme et moi nous apprêtions à sortir déjeuner. J’attendais Lindsay dans la voiture. J’avais verrouillé les portes, mais baissé un peu les vitres à cause de la chaleur. J’ai vu deux hommes apparaître au coin de la rue. Ils avaient l’air de se promener, mais, arrivés à quelques enjambées de ma voiture, ils se sont séparés, l’un allant à gauche et l’autre à droite. L’instant d’après, ils étaient à mes portières : ils pointaient des armes sur moi et criaient des ordres. J’ai mis le moteur en route comme ils me le demandaient, puis ils m’ont hurlé d’aller m’asseoir sur la banquette arrière. L’un a pris le volant, l’autre m’a obligé à garder la tête baissée. ‘ Donne-​moi une raison de ne pas te tuer ’, m’a-​t-​il lancé. ‘ Je suis Témoin de Jéhovah ’, ai-​je répondu. Il ne cessait de dire qu’il allait me tuer ; je ne cessais de prier en pensant à ma femme et à la réaction qu’elle aurait en ne voyant plus ni mari ni voiture. ” — Alan, surveillant itinérant et père de famille.

Les suites

Heureusement, Susan et Anika en ont réchappé. Pendant que le véhicule roulait, elles ont expliqué à leurs agresseurs qu’elles effectuaient une œuvre d’enseignement biblique. Il semble que les hommes aient eu des remords. “ Ils se sont excusés de ce qu’ils faisaient, raconte Anika, mais ils ont dit que les temps étaient durs et qu’ils étaient contraints à voler et à pirater pour vivre. Nous leur avons expliqué pourquoi Dieu permet la pauvreté et la souffrance. ” Touchés par le message de la Bible, les pirates ont rendu leur argent et leurs montres aux deux femmes en leur promettant de ne pas leur faire de mal. “ Puis l’un d’eux nous a donné des recommandations pour nous protéger de la piraterie à l’avenir ! ” précise Susan. “ Ils nous ont fait jurer de ne plus jamais nous arrêter au bord de la route pour prendre un thé ”, ajoute Anika. Enfin, comme promis, les hommes ont arrêté le véhicule, sont sortis, ont volontiers accepté des publications bibliques et ont laissé partir Susan et Anika saines et sauves dans leur voiture.

Les agresseurs d’Alan, le surveillant itinérant, l’ont abandonné dans un endroit isolé. Même s’il a perdu des biens de valeur, Alan était trop heureux d’être indemne. “ Je crois, dit-​il, que je m’en suis tiré à bon compte parce que j’ai été coopératif et que je n’ai pas paniqué ni cherché à me défendre. Par contre, j’aurais pu être plus observateur. Cet incident m’a appris qu’il ne faut jamais relâcher sa vigilance, parce que les derniers jours du système méchant de Satan sont déjà bien avancés. ” Le lendemain, Alan et Lindsay sont revenus prêcher dans le même quartier avec la congrégation qu’ils desservaient. Alan raconte : “ Nous avons prié, et nous avons été sur le qui-vive toute la journée. C’était dur, mais Jéhovah nous a donné la ‘ puissance qui passe la normale ’. ” — 2 Corinthiens 4:1, 7.

Barry est celui qui a gardé le plus de séquelles de son agression. Il est cloué dans un fauteuil roulant depuis 11 ans maintenant. Il a réagi de façon admirable, car il est resté positif et ne s’est pas aigri de son malheur. Sa foi dans la promesse divine d’un monde nouveau est inébranlable (2 Pierre 3:13). Il continue d’assister régulièrement aux réunions chrétiennes et il saisit toute occasion de faire connaître sa foi autour de lui. Il dit : “ J’ai toujours eu de la joie à servir Jéhovah. Même si je suis en fauteuil roulant et très dépendant, je songe souvent à ce que Jéhovah a fait pour moi, et ça m’aide à endurer. Le système méchant va prendre fin bientôt ; quel beau jour quand je remarcherai ! ” — Isaïe 35:6 ; 2 Timothée 3:1-5.