L’adoration pure au Nigeria
Des idoles abattues
UN serviteur de district travaillant au Nigeria nous écrit : “ Pour nous rendre au lieu de l’assemblée de circuit suivante, nous avons suivi dans la brousse des pistes conduisant d’un petit village à un autre. Peu de villages du monde occidental pourraient prétendre à un tel degré de religiosité. À l’entrée de chaque village vous êtes accueilli par le gri-gri protecteur ; mais ce n’est que l’avant-garde. Qu’est-ce que ce poteau entouré d’une chaîne ? C’est Awosi, le dieu de la vie. Que représente ce tertre surmonté d’un pot à l’entrée de la hutte ? C’est Umumogo, le fétiche de la famille. Cet oiseau en terre cuite c’est Ugo, le gri-gri-prophète. Cette représentation grandeur naturelle d’un homme et d’une femme c’est Ovugure, et ce petit bois sculpté en forme de torse humain c’est Obo, le dieu de la prospérité. N’oublions pas enfin Oghene, pieu haut de douze mètres et coiffé d’une pièce de tissu blanc, ni les petites cabanes sur pilotis dédiées aux sacrifices, au dedans desquelles on trouve de tout, des coquilles, des os, des bananes, des ignames, des noix de coco, des bouteilles, etc.
“ Après l’assemblée un jeune homme accourut et nous dit : Mon père vient de mourir et me laisse toute sa propriété ; mais il y a beaucoup de gris-gris. Voudriez-vous venir les détruire ? — Le travail fut fait vite et bien. ”
Voici ce que rapporte un autre serviteur de district : “ Vers neuf heures du soir tous ceux qui avaient entendu la conférence publique s’en étaient retournés ; la fausse religion, percée de coups par l’épée de l’esprit ne devait pas tarder à périr par la hache et par le feu. Un homme, fanatique adorateur des démons, voulut en être affranchi. N’osant encore porter lui-même la main sur ses idoles, il vint trouver les témoins tard le soir pour leur demander de s’en charger. Une armée de cent témoins se mit en route dans la nuit pour aller accomplir sa mission de destruction. Il était minuit quand les idoles périrent. On mit le feu à une grande construction abritant un gri-gri et on livra aux flammes crépitantes un grand nombre d’idoles, de fétiches, de statuettes, de tambours, d’instruments et de pots, d’accoutrements et de plumes sacrées et bien d’autres objets semblables. De nombreux voisins se joignirent aux témoins et s’enhardirent à mesure que le travail progressait. Les dieux-démons succombèrent dans la fournaise et s’évanouirent en fumée. Pendant que le feu brûlait les témoins dansèrent tout autour en chantant des cantiques. L’arbre tabou et la clôture qui l’entourait furent abattus et brûlés. On coupa jusqu’aux amulettes qui encombraient la chevelure de la femme de cet homme et on les jeta au feu. Par des oracles, tous ces gris-gris leur défendaient constamment de faire ceci ou cela, de manger telle ou telle chose et exigeaient toujours qu’on leur sacrifiât des poulets et des chevreaux. Cet homme avait ainsi dépensé tout son argent pour satisfaire ses dieux, et cela en vain. ”
Une assemblée au milieu de voleurs
Imo River est un endroit bien connu, particulièrement pour sa mauvaise réputation. Cette ville est en effet un repaire de brigands qui abrite le célèbre quartier général des voleurs de toute la province. Cependant c’est en ce lieu que les témoins de Jéhovah se réunirent un jour pour leur assemblée de circuit. Le chef des voleurs aborda le serviteur de circuit et lui proposa d’héberger un certain nombre de témoins. Était-il sincère ou cherchait-il simplement de la besogne ? Toujours est-il qu’en voyant l’hésitation du serviteur de circuit il déclara : Je veux avoir des témoins de Jéhovah chez moi, cela m’aidera peut-être à voir la vérité. Je puis vous certifier qu’il ne leur manquera même pas une épingle, et vous pouvez me croire. Vous savez que nous avons notre syndicat et que tous les membres doivent se conformer à ses décisions. Et c’est ainsi que dix-sept témoins furent logés chez lui. Dans cette ville de voleurs professionnels que personne n’oserait traverser la nuit tombée, les congressistes n’eurent pas à déplorer la moindre perte. Les gens du lieu affirmèrent qu’ils furent heureux de se trouver avec des personnes honnêtes. Jésus avait bien dit que les publicains et les prostituées devanceraient dans le Royaume le clergé imbu de sa propre justice. Nous nous souvenons également de ce larron qui mourut à côté de Jésus et qui obtint la promesse d’être ressuscité. L’avenir nous dira combien d’habitants de cette ville de brigands quitteront ce vieux monde.
Un mahométan impressionné par la conduite des chrétiens
À Oshogbo un nouveau cinéma avait été loué pour l’assemblée de circuit. Le propriétaire, un mahométan, avait demandé deux livres sterling pour la location (25 F suisses, 290 F belges). Après l’assemblée il nous avoua avoir cru que nous serions comme les autres, c’est-à-dire que nous nous retirerions à l’aube après avoir cassé quelques chaises et dégradé les locaux. Mais quelle différence ! “ Serait-ce vous offenser de vous rendre l’argent ? ” nous demanda-t-il. “ Dites-moi seulement quand vous aurez de nouveau besoin de mon cinéma et je vous le préparerai spécialement. Vous me ferez honneur. ”