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Lire le sens des signes et des prodigesLa Tour de Garde 1959 | 1er mai
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“ Dieu avec nous ”. Comme Emmanuel se tient à nos côtés parce que nous marchons sur ses traces et lui obéissons en prêchant la bonne nouvelle du Royaume comme témoignage final à toutes les nations, nous savons que Dieu est également avec nous. Cela signifie que Dieu est pour nous. Avec une telle aide et selon la volonté divine, nous sommes certains de mener à bon terme l’œuvre prodigieuse et significative dont Dieu nous a chargés.
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Nous voulions servir là où le besoin était grandLa Tour de Garde 1959 | 1er mai
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Nous voulions servir là où le besoin était grand
Récit d’un couple établi dans les îles du Pacifique
NOUS devons revenir en 1951 pour vivre le moment où ma femme et moi-même entendîmes parler pour la première fois de l’immense œuvre de prédication qui restait à accomplir dans les îles du Pacifique. Nous décidâmes que, si les préjugés des autorités interdisaient l’accès de ces îles aux missionnaires chrétiens, nous porterions nous-mêmes la bonne nouvelle du Christ et de son Royaume à ces humbles personnes. Nous ressentîmes un chaud amour pour ces insulaires et, sincèrement, nous pensâmes que rien ne pourrait les empêcher d’entendre parler de la vérité. Nos affaires personnelles liquidées, notre attention se porta vers ce but.
Je passai deux mois à la recherche d’un emploi. Je courus les trottoirs, les bureaux d’agences et de sociétés, sans rien trouver. Un jour cependant, un fonctionnaire du Département des Affaires étrangères me recommanda auprès du chef du personnel d’une grande société qui exploitait une affaire dans une île. Je me présentai en qualité de radio-technicien et, après une séance de deux heures de tests ardus, je sortis avec une promesse d’engagement. Mais il fallut attendre encore un bon moment avant de débuter. Entre-temps, nous effectuâmes quelques petits travaux d’encaissement et diverses besognes. Également à la demande de cette société, je dus me soumettre à un examen médical dont la conclusion me fut assez pénible. Le docteur me fit part que, d’après mon état de santé, il ne jugeait pas très sage mon intention de partir sous les tropiques. Je parvins néanmoins à le convaincre que j’avais travaillé dur pendant les semaines écoulées, mais que, dès mon arrivée là-bas, je récupérerais. Devant ma volonté de partir, il ne mit aucun obstacle à ma candidature.
Si tout semble facile sur le papier, il en fut autrement dans la réalité ! Si je n’avais pas été vraiment déterminé à partir, j’aurais abandonné mes projets à plusieurs reprises. Puis, ma femme et moi-même nous demandions également si, étant pionniers, la sagesse nous commandait de prendre un emploi ; mais nous savions aussi que “ l’obéissance vaut mieux que les sacrifices ”. C’est pourquoi, après ces années passées dans ce service, nous remercions Jéhovah de tout notre cœur de son aide et de ses abondantes bénédictions. Depuis notre arrivée dans ce territoire, notre coupe de joie a été remplie jusqu’à débordement.
Je partis seul ; ma femme resta à Sydney en attendant que je trouve un appartement, ce qui, je dois le dire, ne fut pas sans difficultés. De la détermination, quelques efforts et un peu de complaisance aussi, me permirent de trouver quelque chose de gentil en l’espace de six semaines. Ma femme arriva alors et nous pûmes pénétrer ensemble dans notre “ chez nous ”. Je gagnais bien ma vie, mais, pendant les premiers mois, mon salaire fut consacré entièrement à notre entretien et à notre installation. Peu importait, nous résidions dans une de ces îles peuplées d’une multitude de personnes dont aucune n’avait encore entendu parler des témoins de Jéhovah.
Nous nous rendîmes de porte en porte presque immédiatement après l’arrivée de ma femme, en commençant par le quartier européen. À mon travail, je commençai à prêcher la première semaine, mais je dois dire que ce n’est pas toujours sage et qu’il est préférable d’affermir sa position et de se faire des connaissances, même si cela peut demander plusieurs mois. Pendant ce temps aussi, la langue du pays peut être apprise si c’est nécessaire. Les maladies frappent très vite dans ces contrées et il faut être vigilant ; nous eûmes malgré tout notre part. Durant la semaine, tandis que j’étais au travail, ma femme se rendait dans le champ, de porte en porte. C’est lors des fins de semaine que nous trouvions le plus facilement les gens chez eux ; les soirées représentaient aussi un moment propice, car les distractions étaient assez rares. Un détail : le bus passait rarement à l’heure et, quand nous manquions le dernier, il ne nous restait plus qu’à rentrer à pied, car nous ne possédions alors pas de véhicule. Les gens étaient aimables, nous placions des publications ; malheureusement, les intéressés changeaient constamment de lieu et nous ne pûmes commencer que trois études bibliques. Aujourd’hui, la situation a changé, ils demeurent fixés.
DE GRANDS TIMIDES
Nous avons déjà fait de nombreuses et émouvantes expériences dans ce territoire. Les habitants de cette île sont très timides et il était difficile d’entreprendre une étude biblique. De plus, nous ne comprenions pas leur langue et leur connaissance de l’anglais était nulle ou minime. Nous avons par exemple le cas d’un homme qui venait s’asseoir à une étude que nous conduisions ; il demeurait là et écoutait sans jamais faire aucun commentaire. Nous simplifiions notre anglais afin que notre interprète comprît les vérités exposées et qu’il les transmît aux assistants. Nous étudiâmes ainsi pendant plusieurs mois avec cet intéressé et plusieurs autres, mais leur timidité, nous le reconnûmes plus tard, les empêchait de nous questionner ou de répondre à nos demandes. Nous commencions franchement à désespérer. Finalement, nous décidâmes que nous conduirions l’étude encore une fois et que, si personne ne manifestait un signe de compréhension, nous terminerions et irions ailleurs. Mais imaginez un peu notre joie en entendant cet homme nous rapporter l’explication qu’il avait fournie à une personne sur le difficile sujet du douzième chapitre de l’Apocalypse Rév 12. Il avait trouvé lui-même la réponse dans La Tour de Garde. Nous savions dès lors qu’il avait tout retenu ; sa maison est aujourd’hui le centre de toutes nos activités.
Dans ce village, trois autres études de groupe entreprises par ma femme sont maintenant devenues des centres de service. Un jeune homme de dix-sept ans est devenu un excellent traducteur. Une conversation accidentelle avec trois
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